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Merci beaucoup, madame la présidente et mesdames et messieurs les membres du Comité.
Je m'appelle Susan Yurkovich et je suis PDG du BC Council of Forest Industries. C'est pour moi un grand plaisir de représenter la majorité des fabricants de produits forestiers de la province de la Colombie-Britannique, des petites autant que de grandes entreprises. Ensemble, ces entreprises génèrent environ 50 % des exportations de bois d'œuvre et de pâte à papier au pays.
Je suis également présidente du BC Lumber Trade Council, qui représente la plupart des producteurs de bois de la Colombie-Britannique sur les questions commerciales, notamment sur l'entente ou la mésentente entre le Canada et les États-Unis sur le bois d'œuvre.
Compte tenu de l'importance du secteur forestier de la Colombie-Britannique pour l'économie, les travailleurs et la société, partout au Canada, je vous remercie de me fournir l'occasion de vous parler du rôle clé que jouent nos relations commerciales et nos organisations commerciales internationales dans le succès à long terme de notre industrie. J'aimerais vous faire part de quelques points de vue concernant l'Organisation mondiale du commerce et les réformes potentielles.
Premièrement, je parlerai un peu de l'importance du secteur forestier pour la Colombie-Britannique et le Canada. L'industrie forestière de la Colombie-Britannique a une incidence économique sans pareille sur l'économie de la province. Elle génère près de 13 milliards de dollars du PIB, en plus de rapporter environ 4 milliards de dollars par année en taxes, impôts et droits. Cet argent permet de financer les soins de santé, l'éducation et les autres services sociaux importants sur lesquels les Britanno-Colombiens et les Canadiens comptent.
Je dirais surtout que notre industrie crée environ 100 000 emplois directs et indirects dans les collectivités rurales comme dans les centres urbains. À l'heure actuelle, notre secteur génère environ le tiers des exportations de la province. Nos produits sont expédiés vers plus de 100 pays du monde, ce qui représente 21 % de tout le trafic du port de Vancouver, 46 % du trafic de conteneurs au port de Prince Rupert et environ 11 % du trafic ferroviaire dans l'Ouest canadien ces dernières années.
Dans la petite économie ouverte qui est celle de la Colombie-Britannique, comme du Canada, le succès de notre industrie est étroitement lié à des relations commerciales fortes et à une diversification des marchés. Bien que les États-Unis demeurent la première destination des produits forestiers de la Colombie-Britannique, puisqu'environ 55 % de toutes nos exportations y sont destinées depuis quelques décennies, nous nous sommes également appliqués à développer de nouveaux marchés pour nos produits de bois haut de gamme pendant la même période, en partenariat avec le Canada et le gouvernement de la Colombie-Britannique. Ainsi, nous avons fait de grandes percées en Asie, où environ 30 % de nos produits sont maintenant vendus. C'est essentiel, car cela réduit notre dépendance à l'égard du marché américain, où nous continuons d'encaisser des droits de douane injustifiés et punitifs sur le bois d'œuvre. Je vous reparlerai du bois d'œuvre dans quelques instants.
Si l'on regarde un peu ce qui se profile à l'horizon, la Colombie-Britannique est bien positionnée pour continuer de répondre à la demande mondiale croissante pour des produits renouvelables de choix, à faible teneur en carbone pour la construction d'immeubles en bois massif et la fabrication d'emballages à base de fibres. Ces produits sont des atouts pour combattre le changement climatique et créer des emplois dont nous sommes fiers ici, chez nous.
En tant que pays commerçant, nous sommes signataires d'accords qui régissent la façon dont nous faisons des affaires dans le monde, et comme c'est vrai dans tous les types de relations, ces accords seront parfois mis à l'épreuve. Le plus important pour l'industrie forestière de la Colombie-Britannique, comme pour beaucoup d'autres secteurs qui dépendent de l'exportation au Canada, c'est que des accords commerciaux solides et efficaces soient en place et que nous puissions compter sur des organisations robustes, comme l'OMC, pour en assurer le respect.
Dans ce contexte, j'aimerais récapituler un peu sur notre expérience des dernières décennies en ce qui concerne nos différends sur le bois d'œuvre et vous faire part de quelques observations que nous en tirons pour faire quelques recommandations générales en vue de l'étude que vous entreprenez. Il faut maintenir le mécanisme de règlement des différends de l'OMC, disposer d'un organe d'appel qui fonctionne bien et mettre en place des mécanismes qui garantissent un règlement rapide des différends.
Pour commencer, nous ne saurions trop insister sur l'importance fondamentale de conserver un mécanisme de règlement des différends solide à l'OMC. En tant que pays commerçant, le Canada a des accords bilatéraux et multilatéraux avec divers pays du monde, des accords qui définissent les règles du jeu que chaque partie doit respecter. Cependant, il arrive parfois que malgré la présence d'accords rigoureux, nous ayons des différends avec nos partenaires commerciaux. Le cas échéant, nous avons besoin d'un organe neutre et efficace pour trancher.
Voici une petite perspective de notre monde. Le différend avec les États-Unis sur la question de savoir si le Canada accorde des subventions illégales à l'industrie du bois d'œuvre dure depuis une quarantaine d'années. Encore aujourd'hui, nous sommes au beau milieu d'un différend sur ce que nous appelons affectueusement le cinquième accord sur le bois d'œuvre.
Les litiges précédents, le troisième et le quatrième, ont tous été tranchés à la faveur du Canada, par des tribunaux internationaux neutres qui ont forcé le département américain du Commerce à revenir sur ses conclusions non fondées à l'égard des subventions. Une entité neutre, qui a bien analysé les faits, s'est rangée du côté de la vérité, et c'est la raison pour laquelle nous jugeons essentiel pour notre industrie, comme pour bien d'autres industries de notre pays commerçant, que le mécanisme contraignant de règlement des différends de l'OMC continue d'exister.
Cela m'amène à notre deuxième recommandation: qu'un organe d'appel efficace soit en place.
L'été dernier, un groupe spécial de l'OMC a publié un rapport de 225 pages après avoir évalué les raisons qui ont poussé le département du Commerce des États-Unis à conclure à la présence de subventions sur les produits de bois d'œuvre, en 2017. Dans ce rapport, l'OMC a relevé plus de 40 occurrences dans lesquelles, pour reprendre ses mots « aucune autorité impartiale et objective chargée de l'enquête » n'aurait pu tirer les mêmes conclusions que le département du Commerce à la lumière des informations qui lui étaient soumises.
C'était certes comme une bonne nouvelle pour le Canada, mais la joie a été de très courte durée. En septembre, les États-Unis ont interjeté appel de la décision du groupe spécial, et ce, auprès d'un organe d'appel qui n'existe pas encore. S'il n'existe pas encore, c'est que les États-Unis eux-mêmes bloquent la nomination des membres du nouvel organe d'appel depuis des années. En interjetant appel devant un organisme d'appel qui n'est pas en fonction, les États-Unis ont paralysé pour une période indéfinie l'adoption du rapport final, si bien que ce résultat très favorable pour le Canada a, dans les faits, été neutralisé pour les prochaines années.
Compte tenu de l'importance que revêt un mécanisme de règlement des différends contraignant de l'OMC pour notre industrie, nous encourageons vivement le gouvernement à faire tout ce qui est en son pouvoir pour sortir de l'impasse actuelle. La nomination rapide d'arbitres neutres est d'une importance capitale pour assurer le règlement équitable et efficace des différends internationaux à l'OMC. Dans le cas du bois d'œuvre, c'est d'autant plus important que les États-Unis ont eu recours au même stratagème pour paralyser toute contestation devant l'OMC relativement à l'ALENA ou au nouvel ACEUM, ils ralentissent le processus de sélection des arbitres qui seraient habilités à trancher sur les droits compensateurs, et ce, depuis plus de trois ans et demi.
Enfin, s'il est essentiel d'assurer la pérennité du mécanisme de règlement des différends de l'OMC, il est toujours possible d'améliorer l'ancien système. Plus précisément, une réforme qui garantirait un règlement rapide des différends serait considérée comme bienvenue et nécessaire. En effet, si le règlement des différends soumis aux groupes spéciaux et à l'organe d'appel ne devrait prendre que quelques mois, il est fréquent que l'affaire traîne plusieurs années. Ces retards font augmenter les coûts et l'incertitude pour notre industrie, comme pour toutes les parties au litige, je présume.
Plus il faut de temps pour résoudre un litige, plus il a d'effets néfastes. C'est assurément le cas pour le bois d'œuvre puisque l'industrie doit actuellement acquitter des droits de douane élevés, qui totalisent déjà près de 5 milliards de dollars, à cause de ces conclusions non étayées du département du Commerce des États-Unis. Ce lourd fardeau financier ne peut que s'alourdir encore tant que l'appel traîne. Il s'agit là d'argent perdu indéfiniment qui pourrait être investi dans les usines et le matériel, dans la formation de nouveaux travailleurs, la mise au point de nouveaux produits, le développement de nouveaux marchés. Pour ce qui est du bois d'œuvre, la situation nuit aussi aux consommateurs américains, car ces droits font augmenter le prix des produits, les rendant moins abordables, ce qui est d'autant plus grave que les producteurs américains de bois d'œuvre n'arrivent pas à eux seuls à répondre à la demande nationale de leur pays. Pire encore, cela nuit à des milliers de travailleurs et de familles, à de nombreuses entreprises et collectivités canadiennes qui dépendent de la commercialisation de ces produits et des investissements constants de l'industrie pour assurer leur subsistance.
En conclusion, je tiens à vous remercier d'entreprendre cette étude importante à ce sujet, et je vous rappelle l'importance, pour l'industrie du bois d'œuvre canadien et les autres industries exportatrices du Canada, d'avoir accès à un mécanisme de règlement des différends efficace à l'OMC. Je somme le Comité de réfléchir attentivement, dans cette étude sur la réforme de l'OMC, aux options qui permettraient aux entreprises canadiennes d'avoir accès à une audience juste devant un organe neutre pleinement fonctionnel, qui serait habilité à entendre les affaires qui lui sont soumises et à régler les différends rapidement lorsqu'ils surviennent. C'est d'une importance capitale pour la santé économique de notre pays, qui demeurera un pays commerçant pendant les décennies à venir, ainsi que pour les travailleurs et les collectivités qui tirent leur subsistance de la vente de nos produits sur les marchés.
Merci. Je serai ravie de répondre à vos questions.
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Bonjour à tous. Je vous remercie beaucoup d'être ici.
Madame la présidente, mesdames et messieurs les députés, je vous remercie de nous permettre de comparaître devant vous aujourd'hui.
Je m'appelle Andre Harpe et je suis président des Producteurs de grains du Canada. Nous sommes la voix nationale de 65 000 producteurs de grains au Canada. Tous grains confondus, céréales, légumineuses ou oléagineux, nous exportons entre 70 et 90 % de nos récoltes vers divers marchés du monde.
Je suis également un agriculteur de troisième génération de la région de Peace River, dans le Nord de l'Alberta. Je cultive de l'orge de brasserie, du canola et des pois.
Les Producteurs de grains du Canada font partie de l'Alliance canadienne du commerce agroalimentaire, qu'on appelle communément l'ACCAA et qui représente essentiellement tous les producteurs agricoles et fabricants alimentaires axés sur l'exportation. Elle milite fortement pour le libre-échange et le rôle que peut jouer l'Organisation mondiale du commerce dans la libéralisation du commerce.
Mesdames et messieurs, partout au Canada, les producteurs de grains comme moi dépendent d'un commerce libre et équitable. Il s'agit d'un élément essentiel au succès et à la compétitivité de nos entreprises agricoles, de nos familles, de nos collectivités et du secteur des grains en général.
J'aimerais axer mes observations sur trois choses: premièrement, l'importance du commerce pour les producteurs de grains et le leadership du Canada à l'OMC; deuxièmement, la présence d'un mécanisme de règlement des différends pleinement fonctionnel; troisièmement, la revitalisation de la fonction de négociation de l'OMC.
Les producteurs de grains ont besoin d'un environnement commercial solide, fondé sur des règles, pour avoir accès aux marchés internationaux de manière prévisible. Le Canada est une économie de taille moyenne, qui dépend en grande partie des exportations. Nous avons donc besoin d'un environnement commercial prévisible, d'un accès diversifié et élargi aux marchés et du cadre de l'OMC pour accroître le degré de certitude sur nos marchés d'exportation.
Votre étude sur la modernisation de l'OMC est importante. Depuis sa création, jamais n'a-t-on eu autant besoin d'un mécanisme efficace et applicable fondé sur des règles que maintenant. Les producteurs de grains craignent un nationalisme accru, une production alimentaire fondée sur l'autosuffisance et les nouvelles formes de protectionnisme issues de la COVID-19. L'agriculture est souvent le domaine le plus vulnérable aux mesures protectionnistes et leur première cible.
Cependant, une telle approche n'est ni durable ni bénéfique à long terme. Le Canada doit s'opposer fermement à cette vague croissante de protectionnisme. L'ouverture des frontières permet la circulation des intrants, des ingrédients, des travailleurs et des compétences depuis le début de la pandémie de COVID-19, et c'est ce qui permet aux chaînes d'approvisionnement de continuer de fonctionner. La situation aurait été très différente pour les familles du Canada et du monde entier sans le libre commerce de produits agroalimentaires. Nous estimons qu'il est plus important que jamais de supprimer les barrières existantes, d'accélérer la libéralisation du commerce agroalimentaire, puis de réparer et de moderniser de toute urgence l'Organisation mondiale du commerce.
En ce sens, nous appuyons vivement le leadership dont fait preuve le gouvernement fédéral avec le Groupe d'Ottawa sur la réforme de l'OMC, afin de préserver le système de commerce fondé sur des règles. Nous lui sommes reconnaissants de ses efforts pour que toutes les mesures de soutien qui émanent de la pandémie soient ciblées et transparentes, afin d'éviter tout obstacle inutile au commerce, et pour que toutes les mesures d'urgence adoptées soient levées dès que possible, afin d'éviter qu'elles ne nuisent au commerce.
Cependant, les difficultés de fonctionnement de notre système commercial datent d'avant la pandémie. Le secteur des grains s'est heurté à une longue liste d'obstacles commerciaux non tarifaires, ces dernières années, qui ont restreint l'accès des agriculteurs aux marchés et à la technologie. Nous espérons que les efforts de modernisation de l'OMC renforceront la fonction des comités pertinents pour nos secteurs — soit les comités de l'agriculture, des mesures sanitaires et phytosanitaires, des obstacles techniques au commerce et des règles d'origine —, qui travaillent à évaluer et à améliorer la conformité à l'Accord de l'OMC sur l'application des mesures sanitaires et phytosanitaires, à l'Accord de l'OMC sur les obstacles techniques au commerce, ainsi que l'adhésion aux normes internationales. Ces accords exigent que les mesures prises par les États membres de l'OMC soient fondées sur la science, qu'elles soient appliquées dans la mesure nécessaire et qu'elles ne constituent pas un obstacle au commerce.
Les Producteurs de grains du Canada se soucient par ailleurs énormément du mécanisme de règlement des différends. Sans mécanisme de résolution efficace en cas de désaccord, un système de règles ne peut tout simplement pas fonctionner. Par conséquent, la paralysie actuelle de l'organe d'appel de l'OMC doit cesser. Depuis 2019, il n'y a pas suffisamment d'arbitres désignés pour siéger à l'organe d'appel, si bien qu'il ne peut avoir quorum et ainsi, entendre les appels. Il faut trouver une solution à cette impasse afin que le mécanisme de règlement des différends de l'OMC permette véritablement de régler le nombre croissant d'enjeux commerciaux complexes.
En plus du rétablissement du mécanisme de règlement des différends, il convient de revitaliser la fonction de négociation de l'OMS en vue de mettre à jour et de renforcer les règles commerciales en vigueur en veillant à ce qu'elles soient adaptées aux nouvelles réalités.
À l'approche de la Conférence ministérielle désormais prévue pour décembre 2021, les Producteurs de grains du Canada se réjouissent de l'ampleur que prend le mouvement en faveur de l'accélération des réformes et de l'adoption d'un programme de travail renouvelé pour les négociations sur l'agriculture. La 12e Conférence ministérielle doit permettre d'en arriver à un résultat concernant les différentes mesures qui restreignent le commerce dans le secteur agricole, y compris celles visant le soutien intérieur. Les grands pays produisant des denrées agricoles ont recours à des mesures ayant des effets de distorsion sur les échanges qui ont un impact sur les marchés et les prix à l'échelle internationale. Nous estimons que les règles doivent être les mêmes pour les agriculteurs de tous les pays et que l'OMC a un rôle important à jouer pour que cela se concrétise. Il y a encore beaucoup à faire dans de nombreux secteurs, de l'accès au marché jusqu'à la concurrence à l'exportation, en passant par la transparence, les délais de notification et la modernisation des règles commerciales en fonction des besoins d'aujourd'hui.
En préparant ma comparution devant votre comité, je suis tombé sur un rapport produit en 2017 par le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire qui s'intitule Les barrières non tarifaires à la vente de produits agricoles visés par des accords de libre-échange. Je dois dire que si ce rapport n'avait pas été daté de 2017, j'aurais cru qu'il avait sans doute été rédigé le mois dernier. On y souligne l'importance de la modernisation de l'OMC et d'une prise de décisions fondée sur des données scientifiques. Sur la base des nombreuses analyses économiques effectuées concernant les répercussions des mesures non tarifaires sur les coûts, le rapport fournit des données montrant que l'effet cumulatif de ces mesures non tarifaires pour les exportateurs de produits agroalimentaires équivaut à un tarif de 25 à 30 % en Asie et de 30 à 40 % sur le marché européen.
Dans une perspective plus générale, le gouvernement fédéral doit adopter une stratégie proactive afin d'assurer un plus grand accès commercialement viable aux marchés d'exportation et d'atténuer l'impact des effets de distorsion des échanges qu'ont les barrières non tarifaires sur la croissance et la capacité concurrentielle de notre secteur.
Si l'OMC n'est pas modernisée, nous devrons composer avec davantage de barrières commerciales et un environnement commercial moins prévisible, moins transparent et moins facile à réglementer. Les défis découlant des mesures protectionnistes pour notre secteur ne feront que s'intensifier au cours de la prochaine décennie. Plus vite nous pourrons accepter cette réalité, plus vite nous pourrons nous positionner judicieusement en tant que puissance intermédiaire au sein d'un monde commercial de plus en plus protectionniste.
Merci, madame la présidente.
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Madame la présidente et mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invitée à comparaître devant vous.
Je m'appelle Jesse Whattam et je représente le Réseau pour le commerce juste, une coalition d'organisations pour l'environnement, la société civile, les étudiants, les Autochtones, la culture, l'agriculture, le travail et la justice sociale qui se sont mobilisées en 2010 pour réclamer un nouveau régime commercial mondial basé sur la justice sociale, les droits de la personne et la viabilité de l'environnement.
Parmi nos membres, notons le Congrès du travail du Canada, Unifor, le Syndicat canadien de la fonction publique, le Syndicat des Métallos et le Réseau Action Climat, pour n'en nommer que quelques-uns.
Comme l'OMC n'a pas réussi à bien servir le Canada et à créer un monde meilleur et plus juste pour tous, le Réseau pour le commerce juste souscrit entièrement aux appels à une réforme en profondeur de cette organisation. Depuis trois décennies, le régime d'hypermondialisation des investissements commerciaux et des chaînes d'approvisionnement par l'entremise de l'OMC a permis aux entreprises pharmaceutiques, agricoles, financières et autres des pays les mieux nantis de contrôler les échanges au détriment des économies nationales et locales, des travailleurs, des agriculteurs, des Autochtones, de notre santé et de l'environnement.
Au cours de ces trois décennies, l'intégration accrue de l'économie mondiale n'a pas empêché le nombre de personnes pauvres d'augmenter à l'échelle planétaire, autant en chiffres absolus qu'en chiffres relatifs. En l'absence de normes minimales pour la protection de la main-d'oeuvre, nous avons observé une croissance restreinte de la rémunération et une hausse du travail précaire. Les crises climatiques et économiques sont demeurées sans réponse quand ce n'était pas les règles commerciales qui entravaient la mise en oeuvre des solutions requises. Les inégalités ont pris de l'ampleur entre les pays et à l'intérieur de chacun d'eux du fait que les gouvernements n'ont plus accès aux outils nécessaires pour assurer le mieux-être de leur population.
C'est en ce sens que l'on peut affirmer que l'OMC est confrontée à une crise existentielle. La pandémie de COVID-19 a seulement fait ressortir encore davantage l'iniquité et l'instabilité du régime actuel de l'OMC. Le moment est venu d'apporter des changements.
Les observations que je vais vous soumettre vont porter sur l'inégalité des pouvoirs au sein de l'OMC de même que sur les pratiques réglementaires et les mécanismes de règlement des différends.
L'OMC est censée être gouvernée par ses 164 membres, mais elle est en fait gérée seulement par les plus puissants d'entre eux. Ainsi, l'Union européenne, les États-Unis et la plupart des pays occidentaux de l'OCDE conservent leur position de force et continuent d'établir au bénéfice des investisseurs multinationaux des règles mondiales qui ne sont jamais aussi profitables pour les pays en développement. Cet état des choses s'est notamment concrétisé lorsque les pays riches ont écarté les priorités établies lors du cycle de négociations sur le développement de Doha pour multiplier dans le contexte de l'OMC les accords bilatéraux et les mesures plurilatérales, le tout étant ensuite imposé aux pays en développement. Bon nombre de ces nouvelles négociations ont été marquées par une marginalisation des intérêts des pays en développement ainsi que des populations les plus pauvres et des petits salariés partout dans le monde.
Parlons maintenant de réglementation intérieure. Les efforts de lobbying déployés par le secteur privé pour une déréglementation dans le cadre du régime commercial en place ont été couronnés de succès. De plus, les mécanismes de règlement des différends et les autres contraintes explicites de l'OMC et des accords de libre-échange font en sorte qu'il devient impossible d'adhérer à des normes élevées de protection publique et environnementale. On peut bien affirmer que la réglementation intérieure permet à chaque pays membre de continuer à régir le commerce dans l'intérêt public et à favoriser une augmentation des échanges, mais le fait est qu'il persiste une tension palpable entre réglementation intérieure et libéralisation des échanges.
Bien que le libellé de l'Accord général sur le commerce des services reconnaisse le droit souverain de réglementer, il n'exclut pas une contestation judiciaire à l'encontre d'un État au motif qu'il aurait appliqué un règlement ne satisfaisant pas aux normes et aux critères établis en vertu d'un instrument international reconnu, comme les règles de l'OMC. Dans les faits, en contestant ainsi une réglementation intérieure au moyen des mécanismes de règlement des différends de l'OMC et en s'appuyant sur les disciplines et les normes établies à l'échelle internationale, on remet en question les limites du pouvoir réglementaire d'un État et le rôle de ses autorités réglementaires.
Depuis la création de l'OMC, les barrières réglementaires au commerce sont au sommet de la liste des priorités des multinationales. S'exprimant au nom de leurs grandes industries et de leurs principaux exportateurs, les pays développés ont commencé à clamer haut et fort que les normes en matière de salubrité des aliments et de sécurité des produits, les mesures de santé publique et les dispositions pour la protection de l'environnement rendaient les marchés inefficaces. C'est sous ce prétexte de l'inefficacité des marchés que l'on a pu obtenir une déréglementation qui a eu un effet dommageable sur les droits de la main-d'oeuvre, les produits alimentaires et de consommation et la protection de l'environnement.
En outre, les lobbys commerciaux internationaux ont intensifié leurs pressions en faveur d'une soi-disant cohérence et coopération en matière de réglementation, réclamant notamment le droit d'intervenir dans le processus réglementaire aussi rapidement et souvent que possible. On espère ainsi saboter ou affaiblir les politiques et les règlements protégeant les consommateurs ou l'environnement avant même leur mise en oeuvre, de manière à ne pas avoir à les contester par la suite.
On peut dresser un constat très clair depuis le début de la pandémie. Les négociations se sont poursuivies en vue de limiter la réglementation intérieure dans le secteur des services malgré le fait que la concentration des entreprises de services représente un obstacle majeur à la distribution de biens essentiels de telle sorte qu'ils soient accessibles rapidement à un coût abordable. On poursuit les négociations en vue de limiter la réglementation et l'approbation d'investisseurs étrangers malgré le besoin manifeste de diversifier la production d'équipement de protection individuelle et de médicaments.
Une transformation en profondeur ferait en sorte qu'aucun pays ne chercherait ou ne serait contraint à intégrer aux accords internationaux ayant force obligatoire ce qu'on appelle les bonnes pratiques de réglementation, car ces pratiques ont été conçues pour servir les intérêts des grandes entreprises et des investisseurs multinationaux tout en étouffant le processus démocratique de prise de décisions.
Je veux maintenant vous parler des mécanismes de règlement des différends dans le cadre de l'OMC et du régime commercial en place. La création de l'OMC a notamment permis de sanctionner plus facilement les pays qui essaient de restreindre le commerce extérieur, la mesure la plus notoire étant la possibilité pour les investisseurs étrangers de poursuivre un État dans le cadre du processus d'arbitrage non transparent. D'autres témoins vous ont déjà parlé des effets néfastes de ce mécanisme de règlement des différends pour les industries canadiennes.
Pas plus tard que la semaine dernière, des entreprises pharmaceutiques ont réclamé des sanctions contre des pays comme la Colombie, et le Chili pour avoir cherché à augmenter leur production de vaccins et de médicaments contre la COVID-19 sans l'autorisation expresse des entreprises pharmaceutiques. Celles-ci ont réclamé des sanctions en invoquant les menaces posées par tout effort visant à remettre en question les droits fondamentaux de propriété intellectuelle. Le Canada et d'autres pays bien nantis ont refusé de signer la proposition de l'OMC ou ont reporté leur approbation de cette proposition. Même en plein coeur d'une pandémie, les règles de l'OMC font passer les profits des multinationales avant le bien-être des citoyens, surtout dans l'hémisphère sud.
Il est par ailleurs essentiel que l'OMC et les règles commerciales aillent dans le sens de nos politiques pour lutter contre les changements climatiques. Les règles commerciales de l'OMC qui vont à l'encontre de telles mesures devraient être supprimées de telle sorte que les collectivités et les gouvernements puissent mener des actions ambitieuses pour la protection contre les changements climatiques sans crainte d'être poursuivis devant les tribunaux commerciaux. Nous ne devrions pas avoir les mains liées par des accords, comme l'Accord sur les marchés publics, pouvant interdire des actions comme le recours à l'énergie renouvelable. Une transformation en profondeur permettrait d'harmoniser les politiques commerciales et les objectifs climatiques et de donner suite aux engagements de mettre en oeuvre les accords internationaux sur le climat et de modifier les politiques aux fins de la protection du climat.
En conclusion, l'OMC a établi pour l'économie mondiale des règles qui profitent principalement aux grandes sociétés transnationales au détriment des économies nationales et locales, des travailleurs, des agriculteurs, des Autochtones, de notre santé et de l'environnement. Récemment, le Réseau pour le commerce juste a souscrit à un appel mondial en faveur d'une réforme de l'OMC. Cet appel signé par des organisations de la société civile de partout dans le monde invoque les principes de Genève pour un nouveau pacte vert mondial en vertu duquel les économistes, les décideurs, les experts et les intervenants de la société civile souhaitent jeter les bases d'un nouveau multilatéralisme réorientant les règles de l'économie mondiale vers des objectifs de stabilité coordonnée, de prospérité partagée et de durabilité de l'environnement tout en respectant la souveraineté nationale.
Il faut que la réforme de l'OMC s'articule autour de ces objectifs. Les gens et la planète doivent passer avant les profits.
Je vous remercie de votre invitation.
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Bonjour. J'aimerais d'abord remercier le Comité permanent du commerce international de cette invitation.
Le Réseau québécois sur l'intégration continentale, ou RQIC, est une organisation multisectorielle regroupant des organisations sociales du Québec provenant des milieux syndicaux, communautaires populaires et de développement international. Le Réseau s'intéresse aux enjeux du libre-échange. Les organisations membres du RQIC représentent plus d'un million de personnes.
J'aimerais commencer par un rappel nécessaire. L'Organisation mondiale du commerce, l'OMC, a un lourd passé. Cette organisation a été pendant de longues années, à juste titre, une cible importante des mouvements sociaux dans le monde. L'OMC a fait l'objet de grandes manifestations d'opposition. On pense à la Conférence ministérielle de l'OMC à Seattle, qui est associée à la naissance du mouvement altermondialiste, ou à celles de Cancún et de Hong Kong, entre autres.
On fait de nombreux reproches à l'OMC, comme un manque de transparence, des négociations en faveur de très grandes entreprises seulement, des négociations sous de fortes contraintes pour les pays du Sud, une absence d'intérêt pour les inégalités sociales et les questions environnementales, un objectif de privatisation des services prévu dans l'Accord général sur le commerce des services, les effets très négatifs des politiques de l'OMC sur l'agriculture paysanne, etc.
Réformer l'OMC est donc un projet qui demande de grandes ambitions. Depuis l'échec du cycle de Doha, l'OMC a fonctionné au ralenti et n'a plus rien proposé de vraiment important. Pourtant, il n'est survenu aucun effondrement ou chaos dans le commerce international, contrairement à ce qu'on avait annoncé.
Plusieurs ont posé cette question: l'OMC est-elle vraiment utile si la voie du multilatéralisme ne permet pas de mieux entendre les préoccupations de nombreux pays du Sud et des organisations de la société civile partout sur la planète?
Une chose est certaine, pour se réformer, l'OMC part de loin et a une haute pente à gravir. En ce sens, les propositions du Canada au sein du Groupe d'Ottawa nous semblent insuffisantes pour réformer efficacement l'OMC. En effet, renforcer le mécanisme de règlement des différends, revitaliser la fonction de négociation et renforcer la fonction de délibération de l'OMC, tout cela ne permettra pas de mettre en place les réformes beaucoup plus fondamentales que nous attendons de l'OMC.
Les problèmes de l'OMC ne concernent pas le fonctionnement de ses mécanismes internes et ne se résoudront pas par des changements que nous considérons un peu comme superficiels. Le projet du Groupe d'Ottawa ressemble malheureusement à une fuite en avant et à un refus d'entendre les nombreuses critiques adressées à l'OMC depuis sa fondation. Ce que nous suggérons, ce sont des changements, non sur la forme, mais sur le fond du rôle de l'OMC.
L'OMC réformée doit revoir entièrement la protection de la propriété intellectuelle. En retardant l'arrivée des médicaments génériques sur le marché, l'OMC a réduit l'accessibilité à des médicaments essentiels pour une grande partie de la population, surtout dans les pays du Sud.
La COVID-19 rend plus nécessaire que jamais un retrait des contraintes de la propriété intellectuelle à l'OMC, comme l'ont demandé, entre autres, Médecins sans frontières, l'Inde, l'Afrique du Sud et de nombreux experts de partout au monde. Le Canada doit porter cette revendication, plutôt que de s'y opposer comme il l'a fait. Il faudrait que ce retrait puisse se faire aussi dans toute autre situation d'urgence.
L'OMC réformée doit renoncer à sa volonté de s'attaquer systématiquement aux barrières non tarifaires. Plutôt que de chercher à s'en prendre aux réglementations, plus spécifiquement à celles qui concernent l'environnement, et de souvent les considérer comme du protectionnisme, il faut plutôt les encourager. Il est impossible de s'attaquer à un problème aussi vital que celui du réchauffement climatique en prônant l'ouverture sans contrainte des marchés et en favorisant les déplacements sans limites de marchandises.
La COVID-19 nous a aussi fait constater à quel point il est important de développer une économie axée sur les circuits courts et de fabriquer localement des produits essentiels.
Une réglementation plus poussée doit aussi pouvoir se développer dans certains secteurs vitaux, comme celui de la finance, pour éviter, par exemple, une crise comme celle que nous avons connue en 2007-2008. Cette réglementation doit aussi toucher les géants du Web et le commerce électronique.
L'OMC réformée doit exclure d'emblée certains secteurs des négociations commerciales. Le Canada a signé la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, reconnaissant que la protection de la culture est incompatible avec la libéralisation du commerce international.
D'autres secteurs doivent aussi profiter d'une même protection et être retirés des négociations de l'OMC, notamment l'agriculture, la santé et l'éducation.
L'OMC réformée doit s'attaquer à la concurrence fiscale entre les États. Bien que l'OCDE aborde déjà ce problème à l'échelle internationale, il est nécessaire, selon nous, que cette question soit aussi prise en main par une organisation traitant de commerce international. La concurrence internationale vient clairement fausser la concurrence en matière de commerce et a comme conséquence d'attirer des investissements dans les pays à la fiscalité la plus complaisante, ce qui accentue les inégalités sociales et pénalise les pays avec les meilleures politiques sociales. L'OMC devrait, entre autres, défendre un taux d'imposition minimal pour tous les pays membres.
La tâche de réformer l'OMC est donc considérable. Il est clair que son mandat initial de rendre le commerce international le plus libre possible ne tient plus aujourd'hui et mène à la catastrophe. Depuis sa création, il y a 26 ans, les inégalités sociales ont explosé et le réchauffement climatique est devenu l'une des plus grandes menaces qui planent sur nous.
La COVID-19 a révélé à quel point négliger l'environnement et affaiblir les services publics, conséquences directes des libéralisations soutenues par l'OMC, ont contribué à la propagation de la pandémie. Pour nous, il est clair aussi que, si le cycle de Doha avait été mené à terme selon la volonté de l'OMC, nous vivrions dans une situation encore bien pire que celle que nous connaissons en ce moment. Nous souhaitons donc que le gouvernement du Canada ait le courage de proposer de véritables changements à l'OMC remettant en cause un mandat initial qui ne peut plus tenir aujourd’hui.
En terminant, j'aimerais souligner que le délai qui nous a été donné pour nous préparer à faire ce travail était assez court et que nos conditions de travail ont été assez difficiles. Nous aimerions avoir un délai plus long à l'avenir.
Je vous remercie beaucoup de votre attention.
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Merci, madame la présidente.
Ma première question s'adresse également à Mme Yurkovich, qui mène ce combat au nom des producteurs de bois d'œuvre de la Colombie-Britannique. Elle est devenue une très bonne spécialiste en la matière. Comme nous le savons tous, la province compte des milliers d'emplois dans l'industrie du bois d'œuvre. Je crois que ma circonscription en particulier fait partie des circonscriptions qui comptent le plus grand nombre d'emplois par habitant dans le secteur du bois d'œuvre en Colombie-Britannique, voire au pays. Je suis très préoccupé par le fait que ces droits sont imposés année après année et que différents mécanismes sont utilisés.
Madame Yurkovich, j'aimerais que vous me parliez des répercussions sur l'industrie. Même si les prix sont élevés et que les producteurs ont pu résister, nous avons vu également, lorsque ce n'était pas le cas, le tort que cela a causé à l'industrie. Il y a eu des effets dévastateurs sur elle dans le passé. Vous avez fait allusion à un très bon point aujourd'hui, à savoir que 5 milliards de dollars de droits perçus pourraient être réinvestis dans l'industrie. Ce qui est triste concernant ces 5 milliards de dollars, c'est que les Américains qui construisent ou achètent des maisons paient plus cher. Ce sont eux qui les paient. C'est utilisé pour des intérêts politiques.
La situation n'aide pas non plus les gens qui, en Colombie-Britannique, produisent cet excellent bois d'œuvre et qui pourraient utiliser cet argent pour, comme vous l'avez dit, améliorer l'industrie, obtenir les dernières technologies et améliorer les métiers et la technologie dans l'industrie.
Pouvez-vous prendre un instant pour nous parler des répercussions sur l'industrie?
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C'est bizarre. Ce qui ressort de la COVID, entre autres, c'est que beaucoup de gens restent à la maison, et la maison est une très grande priorité, donc... Très peu de bonnes choses ont découlé de la COVID, mais on a réinvesti dans les maisons. De notre côté, cela a aidé notre industrie, en fait, après la fin de l'année 2018, l'année 2019 et le début de 2020, périodes durant lesquelles il y a eu de nombreuses réductions et fermetures d'usines, ce qui a des répercussions sur les familles et les travailleurs dans des collectivités de partout au pays.
J'en ai parlé. Il y a 100 000 emplois liés au secteur forestier en Colombie-Britannique. Tout le monde pense toujours que ces emplois sont essentiellement en région rurale. Vous parliez de l'endroit où vous vivez, monsieur Sarai. Il s'agit d'un contributeur énorme à l'économie locale, même dans la vallée du bas Fraser, et à Calgary, à Montréal et à Toronto. Nous ne voyons peut-être pas les emplois liés aux forêts, mais environ 40 % des emplois forestiers en Colombie-Britannique se trouvent en fait à Vancouver, dans la partie sud-ouest de la province. Ce sont des emplois dans les domaines de la logistique, du marketing, des banques, des transactions financières, de l'expédition et ainsi de suite. Chacun de ces emplois a une famille et une histoire qui s'y rattache, alors lorsque...
En ce moment, les prix élevés nous aident, mais cette situation ne fait que masquer le problème sous-jacent. Fondamentalement, pour nous, chaque dollar qui est retenu aux États-Unis pourrait être dépensé dans des usines, de l'équipement, des investissements dans les collectivités et la conception de nouveaux produits. Lorsque nous pensons à ce que les gens recherchent, ils veulent des produits à base de fibres, et lorsque le produit provient de forêts gérées de façon durable, il est recyclable et renouvelable. Les gens recherchent des produits fabriqués à partir de fibres parce qu'ils constituent un meilleur choix, en particulier dans un monde de contraintes climatiques. Si l'on construit quelque chose en bois, on stocke du carbone pendant toute la durée de vie du produit.
Au début de la pandémie, on nous appelait pour nous demander quelle quantité de pâte supplémentaire nous pouvions produire pour la fabrication d'équipement de protection individuelle et comment on pouvait se procurer une partie de ce produit localement. Les entreprises aimeraient pouvoir faire ce genre d'investissements, mais 5 milliards de dollars... De ce montant, environ 2,5 milliards de dollars proviennent de la province de la Colombie-Britannique. C'est beaucoup d'argent qui pourrait être investi dans les travailleurs, les collectivités et de nouveaux produits.
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Comme tous les processus, ce n'est pas parfait et il est certainement possible d'améliorer les choses.
Nous aimerions... Certains des autres témoins ont parlé de barrières non tarifaires, auxquelles nous faisons face aussi, bien sûr, et même de règles du jeu équitables, notamment en ce qui concerne la façon dont les produits sont fabriqués et les considérations environnementales et réglementaires. Nous ne voulons pas d'un système laxiste. Ce n'est pas une bonne chose pour le monde s'il y a des exigences environnementales très strictes à un endroit et des exigences laxistes à un autre, car l'argent ne fait alors que circuler.
Nous faisons, en fait, du bon travail ici, au pays, grâce à notre système énergétique, qui est propre à 96 ou 97 %. Nous avons beaucoup de produits à faible émission de carbone que nous produisons, en grande partie en Colombie-Britannique. Nous avons des possibilités et nous voulons être en mesure de les offrir au monde entier. Nous ne voulons pas que les gens aient des possibilités d'investir dans des endroits où les considérations environnementales ne sont pas prises en compte de façon aussi rigoureuse.
Par conséquent, il s'agit de s'assurer que le processus est équitable et appliqué de façon uniforme, que le processus fonctionne en temps opportun, que nous disposons d'une liste de personnes expérimentées, capables d'examiner les faits et d'émettre un avis qui n'est pas influencé par des facteurs externes, qui examineront les éléments de preuve et accorderont aux pays une audience équitable.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Madame la présidente, en cette Journée internationale des droits des femmes, j'aimerais vous féliciter et féliciter toutes les femmes de la planète. Je vous souhaite une très bonne Journée internationale des femmes. Je tiens à remercier toutes les femmes de leurs contributions à la société, partout dans le monde.
Ma question s'adresse à Mme Susan Yurkovich, qui fait de l'excellent travail et qui a fait preuve d'un grand leadership en Colombie-Britannique en ce qui concerne l'industrie du bois d'œuvre. Elle a également comparu lors de la dernière législature.
J'ai observé un impact énorme au cours des dernières années. Je suis sûre que M. Sarai sera d'accord. Il y a plus de 100 ans, lorsque la communauté sikhe est arrivée, ses membres se sont installés dans les petites villes de l'industrie du bois, car c'est là que se trouvaient les emplois. Aujourd'hui, avec la diminution du nombre d'emplois, ces petites villes deviennent des villes fantômes. Cela a eu des répercussions au fil des ans.
Pour revenir à l'Organisation mondiale du commerce, nous représentons 100 000 emplois, 13 milliards de dollars en PIB et 4 milliards de dollars en taxes et frais divers. Vous avez mentionné que deux décisions avaient été prises en faveur du Canada, à savoir Bois d’œuvre III et Bois d’œuvre IV. Comment ces décisions traitent-elles les répercussions économiques qui ont été observées au cours des dernières années?
Voici un aperçu de nos travaux à venir.
Ce qui s'en vient, c'est le budget des dépenses, dont la Chambre nous a saisis le 25 février. Les documents que nous avons reçus sont accessibles sur le site d'Investir au Canada. Nous avons déjà demandé de lancer à la et à ses adjoints une invitation à comparaître, pour que nous puissions faire rapport sur le budget des dépenses avant le 31 mai.
Ensuite, nous avons consacré jusqu'à aujourd'hui deux séances à la réforme de l'Organisation mondiale du commerce, et il est prévu d'y consacrer encore 60 minutes, vendredi. Mais, en octobre dernier, nous avons discuté de la possibilité de trois séances sur ce dossier. Je vous serais donc reconnaissante des idées que vous pourriez me communiquer. Si nous voulons y consacrer une troisième séance, il nous faudra prendre cette décision pour planifier notre temps.
Nous avons deux ébauches de rapports à revoir.
Le premier porte sur les échanges commerciaux entre le Canada et le Royaume-Uni. Vendredi dernier, on a distribué l'étude sur l'éventuel accord commercial de transition, que les membres sont prêts à examiner. Après le vote de cet après-midi, je déposerai également le rapport sur le projet de loi .
Le deuxième rapport au programme s'intitule Le commerce international du Canada après la COVID-19: Les changements, le soutien fédéral aux exportateurs et les priorités en ce qui concerne les accords commerciaux. On devrait le distribuer aux membres d'ici le 26 mars.
Ensuite, nous nous attendons à recevoir le projet de loi d'initiative parlementaire de , le projet de loi . Il pourrait faire l'objet d'un vote à la Chambre cette semaine, et, s'il est adopté, notre comité en sera saisi.
Autre rappel: Le 23 octobre dernier, pendant la partie de la séance consacrée aux travaux de notre comité, nous avons adopté une motion pour consacrer au moins deux séances aux mécanismes de règlement des différends entre investisseurs et États: certaines conséquences.
De plus, plusieurs motions de M. Sheehan et de Mme Gray nous ont été renvoyées aujourd'hui, tandis que d'autres motions sont déjà déposées.
Je vous soumets donc la question: Comment voudriez-vous que nous procédions aujourd'hui?
Monsieur MacGregor, vous avez la parole.