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Mesdames et messieurs, soyez les bienvenus à cette quatrième séance de la deuxième session de la 43
e législature du Comité permanent du commerce international. La séance est ouverte. Conformément au paragraphe 81(4) du Règlement, cette séance porte sur le Budget principal des dépenses 2020-2021: crédit 1 sous la rubrique « Investir au Canada », renvoyé au Comité le mercredi 30 septembre.
La séance d'aujourd'hui, de format hybride, a lieu conformément à l'ordre de la Chambre du 23 septembre 2020. Le compte rendu est accessible sur le site Web de la Chambre des communes. Pour le bon déroulement de la séance, voici quelques règles à suivre.
Les membres et témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Un service d'interprétation est assuré. Dans le bas de votre écran, vous avez le choix entre « Parquet », « Français » et « Anglais ».
Les membres en présentiel peuvent agir comme ils le faisaient quand tout le Comité se réunissait dans une salle. Gardez à l'esprit les directives du Bureau de régie interne concernant le port du masque et les protocoles sanitaires, qui s'appliquent à tous.
Avant de parler, veuillez attendre que je vous aie nommément désigné. Si vous participez par vidéoconférence, veuillez cliquer sur l'icône du microphone pour l'activer. Le microphone des participants présents dans la salle sera contrôlé, comme normalement, par l'agent des délibérations et de la vérification. Je rappelle aux membres et aux témoins de toujours s'adresser à la présidence. Quand on n'a pas la parole, on éteint son micro.
Conformément au Règlement, je souhaite la bienvenue à Mme Ng, ministre du Commerce international, de la Petite Entreprise et de la Promotion des exportations ainsi qu'à ses adjoints. Madame Ng sera ici pendant une heure; ses adjoints une heure de plus.
Madame Ng, soyez la bienvenue. Je vous remercie d'être ici. Je vous cède la parole.
[Français]
Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
[Traduction]
Bonjour à vous, madame et monsieur les vice-présidents et à tous les membres du Comité.
Je suis absolument ravie d'être ici et d'apporter ma contribution à l'important travail de votre comité. C'est un honneur pour moi de m'adresser aux Canadiens.
[Français]
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de faire d'une pierre deux coups.
[Traduction]
Coronavirus, pandémie, confinement, port du masque, dépistage et traçage, crise qui survient une fois au cours d'une génération: il y a un an, ces mots et expressions n'auraient eu de sens pour les Canadiens que dans un roman ou dans un film de science-fiction. Aujourd'hui, ils trouveraient leur place dans le premier chapitre de l'histoire de la COVID-19 au Canada. Ma version de ce chapitre reconnaîtrait l'épreuve des huit derniers mois qu'ont vécue les Canadiens. Pendant ce temps, j'ai sillonné le pays, surtout en virtuel, et j'ai parlé à des milliers de Canadiens, parmi lesquels un très grand nombre de propriétaires d'entreprises et d'entrepreneurs dont la vie et le gagne-pain ont été chamboulés par la crise.
À maintes reprises, les Canadiens nous ont montré leur résilience incroyable, leur cœur à l'ouvrage et leur créativité, mais beaucoup s'inquiètent pour l'avenir, et c'est compréhensible.
[Français]
Madame la présidente, je vais répéter ce que notre gouvernement dit à la population canadienne depuis le début de la pandémie.
[Traduction]
Nous vous accompagnerons à chaque pas. La meilleure façon, pour nous, de vaincre les défis qui nous attendent est de les affronter ensemble, en équipe. C'est ce que nous faisons depuis le premier jour et c'est ce que nous continuerons de faire.
[Français]
Depuis le début, nous avons axé notre approche sur le soutien économique aux Canadiennes et aux Canadiens, tout en faisant le nécessaire pour protéger leur santé.
[Traduction]
Le résultat est que le plan d'intervention économique du Canada contre la COVID-19 a aidé à protéger des millions d'emplois, d'un bout à l'autre du Canada, il a fourni une aide d'urgence aux familles et il a permis aux entreprises de continuer de fonctionner grâce à des prêts et aux subventions salariales.
Pas plus tard qu'hier, nous avons déposé un projet de loi qui permettra d'élargir la portée de la subvention salariale d'urgence du Canada, de la reconduire et de lancer la nouvelle subvention d'urgence du Canada pour le loyer. Les deux programmes soutiendront les entreprises de partout au Canada et continueront d'aider les Canadiens pendant cette crise.
La pandémie nous a également rappelé, brutalement, à quel point notre monde est vraiment interconnecté. Elle a souligné l'importance absolue de la collaboration et de la coopération internationales. Mais, pendant que la COVID-19 balayait le monde, beaucoup de pays ont réagi en limitant des échanges, c'est-à-dire la base de la prospérité de tant d'économies nationales. En juin dernier, 97 pays avaient décrété plus de 200 restrictions sur le commerce transfrontalier. Le mois dernier, 142 de ces restrictions étaient encore en vigueur.
[Français]
Ce n'est pas la bonne voie à suivre, surtout pour une nation qui, comme le Canada, s'appuie sur le commerce.
[Traduction]
Les échanges commerciaux comptent pour près des deux tiers de l'économie canadienne et subviennent à 3,3 millions d'emplois, c'est-à-dire à un emploi sur six. La COVID-19 ne devrait pas et ne peut pas servir d'excuse pour paralyser les échanges commerciaux et se refermer sur soi-même en appliquant des politiques protectionnistes. Nous avons plutôt besoin de nous focaliser sur les bases: libéraliser les échanges et les investissements, diversifier nos échanges et trouver des solutions aux difficultés qu'éprouvent les chaînes d'approvisionnement. C'est ce que nous avons fait.
Nous avons collaboré avec les exportateurs canadiens pour trouver des solutions innovantes.
Nous avons travaillé avec nos partenaires internationaux pour éliminer les barrières commerciales non nécessaires et pour maintenir la chaîne d'approvisionnement ouverte et solide pour les produits essentiels comme la nourriture et les médicaments.
Durant la pandémie, par exemple, j'ai collaboré étroitement avec mes partenaires internationaux des pays du G20, de l'Organisation mondiale du commerce, du Forum de coopération économique Asie-Pacifique et d'autres pour assurer le maintien de l'ouverture de nos chaînes d'approvisionnement, le fonctionnement de nos entreprises et la circulation de nos marchandises et de nos services essentiels. Grâce au groupe d'Ottawa sur la réforme de l'OMC, une initiative du Canada, nous aidons à façonner l'avenir des échanges multilatéraux fondés sur des règles, ce qui est vraiment la clé de la prospérité planétaire. C'est ce type de coopération mondiale qui renforcera et nous fera vaincre la COVID-19.
Vu l'importance des échanges internationaux pour l'économie canadienne, il est évident que les exportations, les importations et l'attraction des investissements de partout dans le monde seront d'une importance capitale pour affermir notre reprise. Cependant, nous ne sommes pas encore tout à fait revenus à la normale. La pandémie nous a obligés à nous adapter par des méthodes innovantes, qui redéfinissent les modalités des échanges internationaux. Prenez, par exemple, la mission commerciale virtuelle que je suis ravie de diriger, cette semaine, en fait, à compter de ce soir, en Corée du Sud. Plus de 140 petites entreprises canadiennes se sont inscrites pour participer à cette entreprise révolutionnaire. Nous aurions été encore plus nombreux dans une mission en présentiel.
Notre gouvernement adapte nos services pour mieux servir les entreprises canadiennes. Ce matin, le et moi, nous avons annoncé la restructuration du programme CanExport pour les PME. Il est exécuté par le Service des délégués commerciaux. Ce programme accorde à nos petites entreprises résilientes et innovantes des subventions pouvant atteindre 75 000 $ pour qu'elles prennent leur essor sur les marchés internationaux. Désormais, ce financement les aidera à s'adapter à la présence de la COVID-19, grâce à un financement leur permettant d'affirmer leur présence numérique et dans le commerce électronique et de participer à des missions et à des salons commerciaux virtuels. Ce nouveau monde des échanges internationaux numérisés continuera de permettre à nos entreprises de profiter des 14 accords commerciaux préférentiels du Canada, qui nous donnent un accès prioritaire aux deux tiers de l'économie planétaire et à 1,5 milliard de clients.
Pour mieux démultiplier l'effet d'accords tels que le Partenariat transpacifique global et progressiste et l'Accord économique et commercial global, Affaires mondiales Canada lance actuellement une stratégie de promotion concertée avec un volet sectoriel pour accroître la sensibilisation à ces accords commerciaux ambitieux.
[Français]
Il s'agit de faire en sorte que nos entreprises et nos travailleurs de toutes les régions profitent réellement des occasions qui sont créées sur les marchés en pleine croissance du monde entier.
[Traduction]
À cette fin, nous adoptons une démarche Équipe Canada, sous l'égide de Commerce Canada. C'est ce que j'appelle notre boîte à outils, qui relève de mon mandat. Les outils sont notamment Exportation et développement Canada, ou EDC, la Banque de développement du Canada, ou BDC, la Corporation commerciale canadienne et Investir au Canada. Tous ensemble, nous collaborons pour aider nos entreprises à réussir ici et à l'étranger.
À ma dernière réunion avec mes homologues des provinces et des territoires, nous avons compris que pour que le Canada franchisse cette période difficile, il importerait à nous tous de mobiliser les petites entreprises et les entreprises de toutes les tailles pour que nous puissions appuyer leurs efforts et accéder au marché international. Il importe également que, à la faveur de cette mobilisation, nous englobions des personnes de tous les horizons et de diverses identités, notamment les femmes, les Autochtones, les minorités visibles, les jeunes et les entrepreneurs LGBTQ2.
La diversification des échanges, c'est beaucoup plus que les marchés où nous commerçons et les produits que nous vendons. C'est d'abord les acteurs des échanges. Il s'agit d'appuyer et d'encourager les exportateurs, débutants ou en herbe. Nous n'excluons personne, parce que c'est avéré, les échanges sont plus fructueux quand ils profitent à tous les Canadiens, qu'ils soient des secteurs traditionnels comme les ressources naturelles et l'agroalimentaire ou de secteurs nouveaux tels que l'intelligence artificielle ou les technologies de la santé.
Durant la pandémie, alors que nous ouvrons une piste vers une reprise économique vigoureuse pour les Canadiens, je sais que des mots comme « inclusion », « innovation », « résilience », « collaboration » et « adaptabilité » feront partie des descripteurs de nos performances. Ces mots constituent l'essence d'Équipe Canada: une union qui mise sur la prospérité économique de nos entreprises de toutes les tailles et qui ambitionne d'améliorer la qualité de vie des familles et des Canadiens.
Je serai heureuse de répondre aux questions du Comité.
[Français]
Je vous remercie beaucoup.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je souhaite la bienvenue à la ministre et aux fonctionnaires du ministère.
Comme nous le savons tous, madame la ministre, la pandémie de COVID a remis le compteur à zéro dans pratiquement tous les pays du monde. Le commerce est très important pour le Canada et compte pour 60 % de notre PIB. La situation actuelle ne touche pas que le commerce international. Nous nous attendons à ce qu'elle continue à faire des ravages dans l'ancienne approche commerciale. C'est notamment attribuable à l'importance grandissante de l'autosuffisance au Canada comme dans de nombreux autres pays. Cette tendance pourrait favoriser l'adoption de mesures protectionnistes par différentes nations. L'ensemble des paramètres sont en train de changer. Nous assistons à l'arrivée d'une nouvelle normalité sur le plan du commerce international. Je pense que nous devons prendre des mesures afin de déterminer comment aider les entreprises canadiennes à poursuivre leurs exportations en dehors du marché nord-américain. C'est la clé.
Vous avez parlé d'Exportation et développement Canada, de la Banque de développement du Canada et de la Corporation commerciale canadienne. C'est une bonne chose qu'il y ait des fonds, mais je pense que nous allons devoir réduire les montants. Dans le cas d'Exportation et développement Canada, par exemple, le coût du capital a diminué. Nous devons donc vérifier si cette baisse a eu une incidence sur les frais d'intérêt versés par les exportateurs canadiens.
Je ne parlerai même pas de la Banque de développement du Canada puisque cette entité me pose toujours problème. Quant à la Corporation commerciale canadienne, nous devons voir si elle a modifié son objectif ou sa stratégie de façon à aider un plus grand nombre de petites entreprises canadiennes à percer le marché de l'exportation.
Les exportations d'énergie ont déjà commencé à fléchir en raison non seulement de la pandémie, mais aussi de l'arrivée des véhicules électriques, par exemple, qui ont une incidence sur la consommation. Par ailleurs, la consommation de gaz à l'échelle nationale recule étant donné que les grandes usines sont remplacées par des batteries Megapack. D'ailleurs, les premières batteries de ce genre au Canada sont installées en Alberta.
Nous avons assisté à une volte-face spectaculaire au cours des 9 ou 10 derniers mois et à l'arrivée d'une nouvelle normalité. J'aimerais connaître les mesures précises que vous prenez pour aider les petites entreprises canadiennes à exporter dans cette nouvelle ère.