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Je déclare la séance ouverte.
Il s'agit de la réunion numéro 17 du vendredi 26 février. Conformément à l'ordre de renvoi du lundi 1er février 2021, nous étudions le projet de loi , Loi portant mise en œuvre de l'Accord de continuité commerciale entre le Canada et le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord. La réunion d'aujourd'hui est diffusée sur le Web et se déroule en format hybride, conformément à l'ordre adopté par la Chambre le 25 janvier 2021.
Bienvenue à tous les membres du Comité, au personnel et à nos témoins. De 13 heures à 14 h 30, les témoins suivants prononceront des remarques liminaires devant le Comité.
Nous accueillons, du Conseil canadien des affaires, Trevor Kennedy, directeur, Commerce et politique internationale. De la Canadian Alliance of British Pensioners, nous recevons Ian Andexser, président. De la Canadian Cattlemen's Association, nous avons Fawn Jackson, directrice, Relations internationales et gouvernementales, et Doug Sawyer, coprésident, Comité du commerce international.
De la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, nous accueillons Corinne Pohlmann, vice-présidente principale, Affaires nationales et partenariats, et de Manufacturiers et exportateurs du Canada, nous recevons Matthew Poirier, directeur, Politique de commerce international.
Bienvenue à tous.
Monsieur Kennedy, vous pouvez commencer si vous le souhaitez.
Madame la présidente, membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invité à participer à votre réunion sur le projet de loi , Loi portant mise en œuvre de l'Accord de continuité commerciale entre le Canada et le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord.
Le Conseil canadien des affaires est composé de 150 chefs d'entreprise et entrepreneurs des principales entreprises canadiennes. Nos membres soutiennent directement et indirectement plus de six millions d'emplois dans tout le pays et des centaines de milliers de petites entreprises. Représentant différentes industries et régions, ces hommes et ces femmes sont unis dans leur engagement à faire du Canada le meilleur pays où vivre, travailler, investir et prospérer.
Il a déjà été dit à maintes reprises, mais il convient de le répéter, que le Canada est une nation commerçante. De nombreuses entreprises canadiennes comptent sur le système commercial fondé sur des règles, ainsi que sur nos réseaux d'accords de libre-échange bilatéraux, pour offrir une certitude et un accès aux marchés mondiaux.
Compte tenu de son rôle prépondérant dans l'économie, le commerce international constituera, selon nous, un élément important de la reprise économique du Canada. Les faits parlent d'eux-mêmes. Les exportations de marchandises ont diminué de 12,3 % en 2020 en raison de la pandémie, ce qui représente une baisse de 70 milliards de dollars. Le Canada doit travailler dur dans les années à venir pour rétablir et accroître ses exportations par rapport aux niveaux d'avant la crise.
La perte potentielle de l'accès préférentiel au marché du Royaume-Uni, obtenu dans le cadre de l'accord économique et commercial global, l'AECG, menaçait sérieusement la reprise pour les exportateurs canadiens. Le Royaume-Uni est le troisième plus grand marché d'exportation de marchandises du Canada. C'est aussi l'un des rares marchés au monde où nous avons pu maintenir nos exportations de l'année dernière malgré la crise.
En tant que membre de l'Union européenne, le Royaume-Uni a été un élément essentiel de la relation commerciale transatlantique du Canada, qui a connu une croissance rapide. Avant la pandémie, il représentait 40 % des exportations de marchandises du Canada et 36 % des exportations de services vers l'Union européenne. Les exportations de marchandises vers le Royaume-Uni ont augmenté de près de 12 % depuis l'application provisoire. Les exportateurs canadiens étaient déjà bien implantés au Royaume-Uni avant la pandémie, et il est important que nous continuions à développer nos échanges commerciaux.
Lorsque j'ai parlé au Comité pendant les négociations, j'ai mentionné à quel point un accord commercial entre le Canada et le Royaume-Uni est urgent. Non seulement nous risquions de perdre un accès préférentiel au marché en revenant aux taux tarifaires de la nation la plus favorisée de l'Organisation mondiale du commerce, mais nombre de nos pairs négociaient des accords bilatéraux qui auraient sapé notre compétitivité sur le marché.
Compte tenu de nos relations commerciales actuelles avec le Royaume-Uni dans le cadre de l'AECG et de l'incertitude entourant l'avenir des relations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne pendant les négociations, l'approche de l'accord commercial transitoire adoptée par nos négociateurs était la meilleure pour le Canada. Cette approche a donné au Canada l'occasion de tenir compte de cette nouvelle relation lorsque nous négocions un accord commercial à long terme.
Comme pour les accords de libre-échange existants du Canada, nous voulons nous assurer de signer un accord concluant à l'avenir. Pour ce faire, nous procéderons à une consultation et à une évaluation appropriées des possibilités de marché pour les entreprises canadiennes. L'approche transitoire nous permettra également de le faire tout en maintenant notre position sur le marché.
Nous avons été heureux de constater qu'un accord de continuité commerciale entre le Canada et le Royaume-Uni parvient à préserver nos acquis dans le cadre de l'AECG. Comme l'AECG, les avantages de l'accord de continuité commerciale comprennent l'élimination de 98 % des droits tarifaires sur les exportations de marchandises canadiennes vers le Royaume-Uni et l'élimination de 99 % d'entre eux d'ici quelques années. Cette mesure s'ajoute à d'importantes possibilités d'accès au marché dans le domaine des marchés publics et des services, par exemple.
Parallèlement, comme le Canada et le Royaume-Uni ont convenu de négocier un nouvel accord à l'avenir, l'accord de continuité commerciale n'exige pas que nos futures relations commerciales soient exclusivement fondées sur notre accord existant avec l'Union européenne.
Notre priorité aujourd'hui est de ratifier rapidement l'accord de continuité commerciale. Le protocole d'entente existant entre le Canada et le Royaume-Uni est une mesure provisoire utile, mais il est tributaire du temps. Comme le Royaume-Uni est en train de renouveler ses relations internationales, il est clairement possible de repenser nos liens bilatéraux en matière de commerce et d'investissement grâce à un accord commercial complet et ambitieux. Nous espérons que les deux parties pourront commencer à travailler sur ce point avec les parties prenantes dès que l'accord de continuité commerciale sera en vigueur.
Le Conseil canadien des affaires réitère l'importance de ratifier rapidement l'accord de continuité commerciale. Cet accord a créé un climat de certitude pour les entreprises en cette période de grande incertitude. Il aidera notre économie à se redresser en stimulant le commerce et en attirant les capitaux nécessaires pour innover, croître et rehausser la qualité de vie des Canadiens grâce à la création d'emplois bien rémunérés.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à votre comité. Je me réjouis à la perspective de pouvoir répondre à vos questions.
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Merci, madame la présidente, et merci à tous les membres du Comité pour l'occasion qui m'est donnée de m'adresser à vous aujourd'hui.
Je suis sûr que beaucoup d'entre vous se demandent pourquoi on m'a permis de m'adresser à un comité chargé de discuter des futurs accords commerciaux entre le Royaume-Uni et le Canada. J'espère pouvoir expliquer clairement dans les prochaines minutes pourquoi nous pensons qu'il existe un lien important.
Je n'ai qu'une seule voix, mais je dis « nous » parce que je parle au nom d'environ 136 000 pensionnés britanniques qui ont choisi le Canada comme lieu de résidence pour leur retraite. La grande majorité de ces personnes ont, comme moi, émigré il y a de nombreuses années pour répondre à la demande du Canada en main-d'œuvre qualifiée, comme des infirmières, des enseignants, des pompiers et des ouvriers, dans l'industrie pétrolière en plein essor dans les années 1970. D'autres sont venus au Canada, après avoir travaillé toute leur vie au Royaume-Uni, pour être avec des membres de leur famille qui avaient déjà émigré.
Avant de quitter le Royaume-Uni, nous avons travaillé et nous avons versé des cotisations obligatoires au régime de pension de l'État britannique, qui est l'équivalent du RPC, en supposant qu'à la retraite, nous serions traités de la même manière que tous les pensionnés britanniques résidant dans le monde entier.
Cependant, nous ne sommes pas traités sur un pied d'égalité parce que nous avons choisi de vivre au Canada, et il en va de même pour les pensionnés dans la plupart des pays du Commonwealth. Il en résulte que près d'un demi-million de pensionnés ne reçoivent jamais l'augmentation annuelle de leur pension britannique. Nous sommes connus comme des pensionnés « bloqués ».
Vous vous demandez peut-être pourquoi.
Une réponse est que le Royaume-Uni a continuellement refusé les demandes des fonctionnaires canadiens de signer un accord réciproque pour mettre fin à cette discrimination. Ils affirment que l'augmentation des pensions vise à tenir compte de l'inflation au Royaume-Uni, mais ils font abstraction du fait qu'ils indexent déjà les pensions d'un demi-million d'expatriés à l'étranger dans de nombreux pays, y compris chez nos voisins les États-Unis.
Un récent document d'information de la Chambre des Communes du Royaume-Uni sur les pensions bloquées à l'étranger indique que le déblocage des pensions britanniques au Canada n'a pas été envisagé lors de la négociation d'un accord de sécurité sociale avec le Canada en 1959. Ce n'est pas surprenant. La pension payable à l'étranger n'a été introduite qu'en 1946. Les déplacements dans le monde n'en étaient qu'à leurs débuts. Il y avait très peu de personnes concernées en 1959, mais 61 ans se sont écoulés depuis, et le Royaume-Uni s'accroche toujours à cette décision historique.
Comme de plus en plus de personnes ont commencé à être touchées pendant la période de forte inflation des années 1960, de plus en plus de députés du Royaume-Uni ont commencé à recevoir des lettres de pensionnés de l'étranger qui protestaient contre l'injustice de la politique de blocage. Cette protestation s'est amplifiée au fil des ans, avec l'explosion des voyages dans le monde entier.
Permettez-moi de vous donner quelques exemples de l'incidence de cette politique ici au Canada.
Peter Duffey, 95 ans, de Vancouver, vit à 300 mètres seulement de la frontière américaine. Il a travaillé pendant 40 ans au Royaume-Uni. Il a piloté des bombardiers pendant la Deuxième Guerre mondiale et il reçoit toujours 52 livres par semaine, comme c'est le cas depuis 30 ans. Par contre, s'il vivait aux États-Unis, il toucherait 134 livres. Anne Puckridge, 95 ans, de Calgary — elle aussi une ancienne combattante — ne reçoit que 72 livres par semaine au lieu de 134 livres.
Ces deux personnes âgées ont été spoliées de milliers de livres de la pension qui leur revenait de droit, comme d'innombrables autres membres des 136 000 pensionnés « bloqués » au Canada.
La réponse standard que nous recevons du Royaume-Uni est qu'il s'agit d'une politique qui a été maintenue par les gouvernements successifs pendant de nombreuses années. Cependant, le fait que cette politique remonte à plusieurs années ne signifie pas pour autant qu'elle soit juste. Ce qui était applicable il y a 70 ans ne l'est plus dans le monde d'aujourd'hui. Si une chose est moralement répréhensible, elle est répréhensible, purement et simplement.
Il y a quelques années, notre association s'est liée à un groupe similaire en Australie pour rallier les gens afin de demander que justice soit faite. L'International Consortium of British Pensioners défend désormais les intérêts des pensionnés « bloqués » partout dans le monde.
Il y a seulement deux mois, Sir Roger Gale, député conservateur au Royaume-Uni depuis 38 ans et président du groupe parlementaire multipartite sur les pensions britanniques bloquées, a publié un rapport extrêmement critique à l'égard de son propre gouvernement pour avoir perpétué cette pratique.
Pendant des décennies, le Royaume-Uni a maintenu qu'il ne conclurait pas de nouveaux accords concernant les pensions bloquées. Pourtant, avec le Brexit, le Royaume-Uni a récemment signé de nouveaux accords sur les pensions avec 23 pays afin de garantir le maintien des pensions majorées pour tous les expatriés dans les pays de l'Union européenne, comme il se doit. Le Royaume-Uni ne peut plus prétendre ne pas conclure de nouveaux accords, et il est clair que le Canada devrait avoir la possibilité de conclure un accord actualisé dans le cadre des négociations commerciales en cours.
Au début de cette semaine, Sir Roger Gale a invité plus de 30 députés du Royaume-Uni et du Canada à discuter des moyens de faire avancer les pourparlers sur la question des pensions bloquées, et un certain nombre de députés canadiens, dont la , ont suggéré que vos prochaines négociations commerciales offriraient assurément un bon point de départ.
Au nom des 136 000 personnes dont les pensions sont bloquées et qui résident au Canada, nous vous serions vraiment reconnaissants de bien vouloir soulever cette question auprès de vos homologues de l'autre côté de l'océan. Alors que le Canada entame des négociations commerciales avec le Royaume-Uni, pour une valeur estimée à 27 milliards de dollars par an, il n'y a pas de meilleur moment pour tenir cette discussion cruciale.
On estime que cette politique coûte à l'économie canadienne près d'un demi-milliard de dollars chaque année, et la responsabilité de soutenir les personnes à très faibles revenus ne devrait pas retomber sur le dos des contribuables canadiens, comme c'est le cas actuellement avec des subventions telles que le Supplément de revenu garanti et l'aide sociale.
Un haut commissaire récemment arrivé au Royaume-Uni nous a dit que la seule épine dans une excellente relation bilatérale était celle des pensions bloquées au Canada. On aurait certainement pu penser qu'en tant que grand partenaire du Commonwealth, le Canada aurait été le dernier endroit où cette pratique immorale, injuste et discriminatoire aurait pu se perpétuer pendant si longtemps.
J'espère avoir démontré que la politique actuelle représente un coût pour le Canada et qu'elle a une incidence profonde sur le bien-être de nombreux membres les plus vulnérables de notre société.
En conclusion, je suis conscient que cette question peut sembler déborder le cadre des discussions commerciales normales, mais maintenant plus que jamais, votre comité est en excellente position de négociation pour exiger que le Royaume-Uni réponde rapidement à la récente demande officielle du Canada de signer un accord de sécurité sociale.
Une définition du mot « commerce » est de donner volontairement des choses ou des services et d'obtenir d'autres choses ou services en retour.
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Merci, madame la présidente, et merci aux autres membres du Comité.
Je m'appelle Doug Sawyer. Je suis éleveur ici dans l'Ouest, dans l'Alberta enneigée. Je suis également membre du conseil d'administration de la Canadian Cattlemen's Association, porte-parole national des éleveurs et des producteurs de viande bovine du Canada. Je suis accompagné aujourd'hui par Fawn Jackson, directrice des relations internationales et gouvernementales de la CCA.
Je vous remercie de me donner l'occasion de me présenter à nouveau devant le Comité dans le contexte de son étude sur la Loi portant mise en œuvre de l'Accord de continuité commerciale entre le Canada et le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord. Nous appellerons cet accord « l'accord de continuité ».
Aujourd'hui, nous militons en faveur de deux choses. Primo, nous encourageons vivement un retour rapide à la table des négociations afin de mettre en œuvre un accord de libre-échange permanent, progressif et ambitieux, dont le point culminant sera l'adhésion du Royaume-Uni au Partenariat transpacifique global et progressiste. Secundo, nous ne pouvons pas reproduire l'accord commercial que nous avons conclu dans le cadre de l'AECG dans un accord de libre-échange entre le Canada et le Royaume-Uni ou dans le Partenariat transpacifique global et progressiste.
Je vais maintenant m'étendre sur ces points.
Le secteur de la viande bovine est l'un des plus grands secteurs agricoles du Canada; il génère un total de 228 000 emplois et contribue au PIB à hauteur de 17,9 milliards de dollars. La viande de bœuf et le matériel génétique du bétail canadien sont vendus sur 58 marchés dans le monde entier et environ 50 % de ce que nous produisons est effectivement exporté.
Bien que la COVID ait été très éprouvante pour tous les Canadiens, l'agriculture se distingue comme un élément vital et résistant de toute notre économie. Je suis heureux d'annoncer que, bien que la première partie du printemps 2020 ait été très difficile en raison de la COVID, nous avons réussi à nous rétablir. La valeur des échanges a augmenté de 1,4 % en 2020 par rapport à 2019. Le fait d'avoir connu une année record, malgré des conditions difficiles, démontre l'intérêt de mettre en place des accords commerciaux solides et ambitieux.
Selon Exportation et développement Canada, les exportations agricoles du Canada augmentent trois fois plus vite que la moyenne canadienne globale, ce qui confirme que les produits agricoles sont une source nette de liquidités pour l'économie canadienne et un domaine de croissance future. Ce contexte est en effet important pour la conversation que nous tenons aujourd'hui sur le commerce, tant pour la reprise que pour la santé économique à long terme de notre grand pays.
Depuis qu'il est devenu évident que le Royaume-Uni allait se retirer de l'Union européenne, le CCA a constamment exprimé ses préoccupations quant au report des obstacles commerciaux de l'AECG à l'accord transitoire Canada–Royaume-Uni et à tout accord commercial permanent avec ce pays.
La dernière fois que nous nous sommes présentés devant ce comité, nous ne connaissions pas les détails de l'accord de continuité, mais aujourd'hui, nous sommes en mesure de partager quelques réflexions sur ce que cet accord signifie pour les producteurs de bœuf canadiens.
Tout d'abord, le bœuf canadien aura un accès de 3 279 tonnes en 2021 et de 3 869 tonnes en 2022. Toute la viande bovine doit être exempte d'hormones.
En 2020, le Canada a exporté 1 415 tonnes, ce qui correspond à l'accès total que nous avons obtenu, avec une certaine marge de croissance.
Au cours de la même période, le Royaume-Uni a exporté 5 393 tonnes vers le Canada, soit près de quatre fois plus que ce que nous avons exporté vers eux, et nettement plus que l'accès que nous avons sur leur marché dans le cadre de cet accord de continuité. Dans le cadre de l'accord de continuité, le Royaume-Uni a maintenu un accès en franchise de droits au marché canadien. Ainsi, même si nous parvenions à résoudre certains des facteurs limitant nos exportations, les producteurs de viande bovine ne seront pas des partenaires commerciaux sur un pied d'égalité avec ceux du Royaume-Uni.
En 2020, le Canada avait un déficit commercial net pour le bœuf de près de 14 millions de dollars avec le Royaume-Uni, et un déficit commercial net de 83 millions de dollars avec l'Union européenne. Ce déficit commercial net a augmenté depuis la mise en œuvre de l'AECG. Le déficit commercial global pour le bœuf entre le Canada et l'Union européenne, qui comprenait le Royaume-Uni, était d'un demi-million de dollars en 2018, de 17,3 millions de dollars en 2019 et de l'ordre stupéfiant de 96,8 millions de dollars en 2020. Il va sans dire que la CCA est très préoccupée par la façon dont le commerce du bœuf avec l'Union européenne et le Royaume-Uni a actuellement évolué.
Malheureusement, en raison du déséquilibre commercial croissant entre le Canada et l'Union européenne, nous avons dû demander au gouvernement du Canada une certaine compensation. Dans le cadre des futurs accords, nous devons obtenir un accès réciproque. Toute autre solution est inacceptable pour nos producteurs de viande bovine. Il est d'ailleurs décevant de constater que cette réciprocité n'a pas été obtenue dans le présent accord de continuité commerciale.
Comme vous le savez tous, la CCA, en tant qu'organisation, est une fière défenseure du libre-échange, mais il ne peut y avoir de libre-échange dans un sens sans libre-échange dans l'autre sens.
Par ailleurs, l'accord de continuité commerciale comporte quelques améliorations. Nous sommes satisfaits de l'administration du contingent tarifaire (CT), qui sera géré selon le principe du premier arrivé, premier servi, ce qui rendra les expéditions vers le Royaume-Uni moins contraignantes. Auparavant, l'accès au contingent était géré par un système de permis. Nous reconnaissons également qu'il s'agit d'un accord de continuité qui reproduit en grande partie l'AECG, et que sans la mise en place d'un accord commercial, le Canada et le Royaume-Uni auraient pu recommencer à appliquer les tarifs NPF dans le cadre de leurs relations commerciales, ce qui aurait pu mettre un terme aux échanges entre le Canada et le Royaume-Uni.
Pour les raisons que nous avons évoquées aujourd'hui, la priorité absolue de la CCA est de parvenir à un accord de libre-échange à long terme avec le Royaume-Uni, un accord qui permet de lever les obstacles au commerce et de favoriser les échanges réciproques. La CCA se réjouit de voir les deux gouvernements s'engager à négocier un ALE complet dès cette année, et encourage les deux parties à le faire, compte tenu notamment de la demande officielle d'accès au PTPGP présentée par le Royaume-Uni.
Outre l'accès réciproque, dont nous soulignons le caractère impératif, il existe un certain nombre d'autres facteurs qui doivent être pris en compte dans le cadre de la négociation d'un futur accord commercial avec le Royaume-Uni. Nous préconisons également une approbation complète des systèmes. Le Canada dispose d'un système de salubrité des aliments et d'inspection des viandes de renommée mondiale qui est reconnu partout...
Je vous remercie de l'occasion qui m'est donnée de participer à la séance d'aujourd'hui afin de communiquer le point de vue de la FCEI sur le projet de loi .
Vous devriez avoir reçu une présentation de diapositives que vous a envoyée la greffière. J'espère que vous l'aurez sous les yeux lorsque je vous présenterai mes notes d'allocution au cours des prochaines minutes.
Tout d'abord, je tiens à dire que la FCEI est une organisation sans but lucratif et non partisane qui représente environ 110 000 petites et moyennes entreprises de l'ensemble du Canada. Ces entreprises appartiennent à tous les secteurs de l'économie, et elles sont présentes dans toutes les régions du pays.
Il est important de rappeler que, normalement, les petites et moyennes entreprises du Canada emploient environ 90 % des Canadiens, et qu'elles sont responsables de la majeure partie des nouveaux emplois créés. Cependant, l'année dernière a été particulièrement difficile pour de nombreuses petites entreprises partout au pays, car elles ont dû faire face à des fermetures et à une capacité limitée, afin d'aider le Canada à lutter contre la pandémie.
Vous devez savoir qu'au début du mois de février, seulement 51 % des entreprises canadiennes étaient totalement ouvertes, que seulement 39 % d'entre elles comptaient un effectif complet et que seulement 25 % d'entre elles avaient retrouvé des revenus normaux. La FCEI a également publié hier de nouvelles données qui révèlent que sept entreprises sur dix ont contracté de nouvelles dettes pendant la pandémie, la dette moyenne s'établissant à près de 170 000 $ par entreprise.
Je partage ces chiffres stupéfiants pour souligner la raison pour laquelle il est si important de continuer à trouver des moyens d'apporter stabilité et continuité aux entreprises qui tentent d'exercer leurs activités en ces temps difficiles. Je pense que c'est ce que le projet de loi vise à faire.
Je crois également que le commerce, tant national qu'international, sera la clé de la reprise économique du Canada. Des accords comme celui-ci sont essentiels pour garantir que les petites entreprises et, à juste titre, les grandes entreprises bénéficient également d'une certaine certitude lorsqu'elles traitent avec quelques-uns de nos principaux partenaires commerciaux.
Pour mieux comprendre pourquoi cela importe tellement pour les petites entreprises, je vais me référer à une enquête que nous avons réalisée en 2017 et qui a obtenu près de 4 400 réponses. Comme vous pouvez le constater, 31 % des personnes interrogées avaient une certaine expérience de l'exportation et 71 %, une certaine expérience de l'importation.
Ces chiffres sont peut-être légèrement supérieurs à ce qui existe réellement, car l'enquête a probablement attiré ces personnes, mais ils ne sont pas très éloignés de l'expérience réelle de nombreuses petites entreprises. Cependant, pour certaines de ces entreprises, ces activités ne sont qu'occasionnelles. Elles les exercent peut-être deux ou trois fois par an. Par contre, d'autres entreprises effectuent des échanges commerciaux quotidiennement. Toutefois, ce qui importe, c'est que, quelle que soit la fréquence de leur expérience commerciale, cette expérience doit être aussi transparente et facile que possible, si nous voulons encourager un plus grand nombre de petites entreprises à poursuivre leurs activités de commerce international.
Avec quels pays commercent-elles? Il n'est pas étonnant que les États-Unis dominent bien sûr les expériences commerciales des petites entreprises canadiennes. Cependant, comme vous le verrez, plus de 5 % des propriétaires de petites entreprises importent des biens et des services du Royaume-Uni, et légèrement plus de propriétaires — soit près de 6 % — exportent vers le Royaume-Uni. En fait, le Royaume-Uni est la troisième région vers laquelle les petites entreprises canadiennes sont les plus susceptibles d'exporter — après les États-Unis et l'Union européenne — et le quatrième pays duquel les petites entreprises canadiennes sont les plus susceptibles d'importer. Il est clair que le Royaume-Uni est un partenaire commercial important pour les petites entreprises.
Nous savons également que les gouvernements du monde entier souhaitent que davantage de petites entreprises participent au commerce international. Par conséquent, la compréhension de ce qui les motive à participer au commerce international reste une question importante. Comme vous pouvez le constater, la plupart le font parce qu'ils observent une demande croissante du marché pour leur produit ou service, parce qu'ils veulent développer leur entreprise ou parce qu'ils voient de bons débouchés potentiels. Toutefois, plus d'un tiers des entreprises — soit 36 % — citent également les accords commerciaux favorables comme ayant une influence sur leur intention d'exporter. Le fait que les accords commerciaux tiennent compte des priorités commerciales des petites et moyennes entreprises encouragerait encore plus les entreprises à participer au commerce international.
C'est la raison pour laquelle nous avons toujours accueilli favorablement les chapitres sur les petites entreprises, ou PME, qui ont été inclus dans le PTPGP et l'accord Canada-États-Unis-Mexique, car ils constituent un point de départ en vue de reconnaître certaines des difficultés qui peuvent être propres aux petites entreprises.
Bien que l'AECG n'ait pas expressément prévu de chapitre consacré aux PME, un certain travail a été effectué par l'intermédiaire d'un comité mixte afin de reconnaître les besoins particuliers des petites entreprises. Nous vous encourageons vivement à continuer de mettre l'accent sur les PME dans cet accord de continuité commerciale. Nous recommandons aussi fortement que le nouvel accord commercial négocié entre le Canada et le Royaume-Uni comprenne un chapitre sur les petites entreprises qui prévoit l'élaboration d'outils et d'activités visant à aider les petites entreprises à relever leurs défis commerciaux. Ce sont ces types d'initiatives qui, en fin de compte, encourageront un plus grand nombre de petites entreprises à se lancer dans le commerce international.
À tout le moins, les accords commerciaux doivent bien sûr aider les petites entreprises à surmonter certains des obstacles auxquels elles font face. Ces défis peuvent aller des fluctuations monétaires au coût du transport maritime, mais ils comprennent également la gestion de divers droits de douane et taxes, ainsi que la compréhension de la réglementation — c'est-à-dire essentiellement les barrières non tarifaires.
Nous sommes heureux de constater que le projet de loi respectera les accords d'élimination des droits de douane conclus dans le cadre de l'AECG, lesquels prévoient l'élimination immédiate de 98 % des droits de douane sur les produits exportés vers le Royaume-Uni. Bien entendu, ce pourcentage augmentera au cours des deux ou trois prochaines années.
Nous sommes également heureux de constater que les chapitres sur l'amélioration des obstacles techniques au commerce ont été conservés, ainsi que l'accent mis sur la collaboration en matière de coopération réglementaire. Toutefois, il est également important d'améliorer la facilitation douanière et la facilitation des échanges, car c'est souvent à ce stade que les petites entreprises peuvent se décourager. Les efforts déployés pour les aider à mieux comprendre les différentes règles et les divers processus douaniers constitueront une mesure importante pour faire en sorte que cet accord commercial et d'autres accords fonctionnent réellement pour les petites entreprises.
Bien qu'une grande partie des informations que je vous communique aujourd'hui proviennent d'une enquête réalisée avant la pandémie, je souhaitais vous transmettre quelques données plus récentes qui montrent que ces questions restent importantes pour les petites entreprises, même pendant cette période difficile.
Une enquête a été menée pas plus tard qu'en août dernier, et dans le cadre de celle-ci, nous avons demandé quelles devraient être les priorités du gouvernement fédéral ou sur quoi il devrait se concentrer. Comme vous pouvez le constater, plus d'un tiers des personnes interrogées souhaitaient que le gouvernement se concentre sur la garantie de conditions commerciales favorables aux petites entreprises. En fait, ce chiffre passe à plus de la moitié dans le cas des entreprises manufacturières, et ce, malgré toutes les difficultés qui existaient à l'époque.
Nous voulons vous demander de ratifier le projet de loi et de négocier rapidement un accord commercial global avec le Royaume-Uni. L'accord commercial à négocier devrait comprendre un chapitre sur les petites entreprises qui répondrait à leurs besoins particuliers et leur fournirait des outils tels qu'un site Web centralisé contenant des informations pertinentes formulées en termes clairs. L'accord devrait également veiller à ce que le Canada et le Royaume-Uni fournissent des informations adaptées aux petites et moyennes entreprises sur les modifications de l'accord susceptibles d'avoir une incidence sur leurs relations commerciales existantes et sur la manière dont les petites entreprises peuvent bénéficier de l'accord. L'accord devrait également s'attacher à faciliter les procédures douanières, car c'est souvent à ce stade que les petites entreprises rencontrent les plus grandes difficultés.
L'intégration de certaines de ces idées et la mise en œuvre rapide de cet accord contribueront à faire en sorte que les entreprises qui commercent déjà avec le Royaume-Uni puissent poursuivre ces échanges sans interruption prolongée, et cela pourrait attirer un nombre encore plus important de petites entreprises qui cherchent à élargir leurs activités sur de nouveaux marchés afin de participer au commerce international.
Je tiens à vous remercier de votre attention. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Bonjour, et merci de m'avoir invité à participer à la discussion d'aujourd'hui.
Je suis heureux de comparaître au nom des 90 000 fabricants et exportateurs canadiens et des 2 500 membres directs de notre association, afin de discuter du projet de loi , de ses conséquences pour le secteur manufacturier et exportateur canadien et de l'avenir de cette industrie cruciale.
Les membres de notre association possèdent des entreprises de toutes tailles, situées dans toutes les régions du pays et appartenant à tous les secteurs industriels. Nous représentons la majorité de la production manufacturière du Canada, ainsi que les exportations canadiennes à valeur ajoutée.
Comme le Royaume-Uni reçoit plus de 20 milliards de dollars d'exportations, il est l'un des plus grands marchés d'exportation du Canada. Le commerce entre le Canada et le Royaume-Uni a été l'une de nos toutes premières relations commerciales et a traditionnellement été notre porte d'entrée sur le marché européen. Selon notre enquête sur les questions de gestion, qui est une vaste enquête biennale menée auprès des fabricants canadiens, l'Union européenne, et le Royaume-Uni en particulier, est l'un des trois principaux marchés qui, selon les exportateurs, présenteront le potentiel le plus important au cours des cinq prochaines années.
Comme le Comité le sait, il s'agit d'une situation unique. Dans le cadre de l'AECG, nous avons un accord de libre-échange avec le Royaume-Uni depuis de nombreuses années, de sorte que la discussion d'aujourd'hui porte sur le maintien de cet accès et ensuite, nous l'espérons, sur la façon dont le Canada peut tirer parti d'un nouvel accord commercial bilatéral entre le Canada et le Royaume-Uni. Nous soutenons donc entièrement l'accord de continuité commerciale entre le Canada et le Royaume-Uni, et nous demandons instamment l'adoption rapide du projet de loi . Cette mesure provisoire est évidemment nécessaire, pendant que nos négociateurs concluent un accord plus permanent entre le Canada et le Royaume-Uni. Et, comme mes collègues, je demande instamment que cela se fasse aussi le plus tôt possible.
Toutefois, au-delà de ces questions d'accords commerciaux liées aux corps de métier mécaniques, il y a un problème encore plus important que je dois soulever. Il s'agit du problème de la diminution du rendement de nos exportations de produits à valeur ajoutée, une réduction qui s'accélère, malgré la signature d'un nombre de plus en plus important d'accords de libre-échange avec des pays du monde entier.
Permettez-moi de vous expliquer ce que je veux dire. Les deux tiers des exportations à valeur ajoutée du Canada, c'est-à-dire les types d'exportations dont le Canada tire le plus d'argent, sont des produits manufacturés. En d'autres termes, les fabricants canadiens prennent des matières premières, les transforment en des produits ayant une valeur plus élevée, puis vendent ces biens à l'étranger. Ce type de commerce « plus rentable » est en déclin depuis des années. En fait, les exportations de produits manufacturés vers le Royaume-Uni sont en baisse constante depuis cinq ans, et cette diminution s'est poursuivie même après la signature de l'AECG. Le Canada ne peut plus se permettre d'ignorer cette perte de potentiel économique que représente le déclin des exportations à valeur ajoutée. Ce n'est tout simplement pas viable.
Comment pouvons-nous remédier à ce problème? Nous avons des idées à proposer à cet égard.
Pour dire les choses simplement, les fabricants-exportateurs canadiens sont trop petits, et fonctionnent à plein rendement. D'une manière générale, le Canada compte une proportion plus élevée de petites entreprises que la plupart de ses concurrents mondiaux. D'un point de vue structurel fondamental, nous devons amener nos entreprises à investir dans leurs activités et les aider à croître et à se développer. Les grandes entreprises sont tout simplement mieux placées pour tirer profit du commerce international. Les résultats de l'enquête des MEC sur l'industrie manufacturière le confirment. Lorsqu'on a demandé aux entreprises ce qui les empêchait d'exporter vers de nouveaux marchés, elles nous ont répondu que les risques étaient trop élevés, parce qu'elles ne disposaient pas d'un avantage concurrentiel par rapport aux entreprises étrangères. Elles estiment simplement qu'elles ne peuvent pas rivaliser avec leurs concurrents étrangers et ne se donnent pas la peine d'essayer.
Il est important que nous convenions que ce problème structurel des entreprises nationales est à l'origine du faible rendement de nos exportations. Il est plutôt inutile d'attirer de nouveaux clients mondiaux par le biais des ALE si nous ne sommes pas en mesure de produire des biens que nous pouvons leur vendre à des prix compétitifs.
Vous vous demandez peut-être si ce n'est pas l'objectif d'EDC, de la BDC, de la CCC et du Service des délégués commerciaux. Ne sont-ils pas censés contribuer à réduire les risques à l'exportation et aider les PME à se lancer sur le marché? La réponse est oui, et nous ferions valoir qu'ils sont tous très doués pour ce travail. Le problème, c'est le décalage entre ces merveilleux programmes et le fait pour les exportateurs de savoir qu'ils existent. Lorsque nous avons interrogé les fabricants, nous avons constaté que ceux qui utilisaient ces organismes et ces programmes les aimaient, mais que la majorité des personnes interrogées ne pouvaient même pas nommer ces organismes, et encore moins les programmes qu'ils proposent. C'est un gros problème.
Par conséquent, nous faisons face à un double défi: nos entreprises exportatrices sont petites et non concurrentielles, et elles manquent d'investissements; et il y a un décalage important entre l'aide gouvernementale et les entreprises qui utilisent cette aide.
Voici quelques mesures concrètes que nous aimerions vous exposer pour résoudre certains de ces problèmes.
Premièrement, il faut élaborer une stratégie de fabrication et d'exportation pour le Canada qui met l'accent sur la modernisation et la croissance de nos secteurs industriels. La stratégie doit aider les entreprises à investir dans les technologies qui les aideront à se développer et à devenir de véritables acteurs à l'échelle mondiale. Il se trouve que nous disposons d'un tel plan, dont nous avons discuté avec bon nombre d'entre vous par le passé, et je serais heureux d'en remettre une copie à la greffière.
Deuxièmement, nous croyons qu'il faut lancer un exercice de promotion de l'image de marque « Fabriqué au Canada » au pays et sur les marchés internationaux pour célébrer nos produits manufacturés. Cela permettra de mieux faire connaître les capacités et la technologie canadiennes ainsi que les produits que nous vendons et nos exportations. La feuille d'érable est une marque mondialement connue qui jouit d'une excellente réputation, mais dont nous ne profitons pas assez.
Troisièmement, il faut mettre les organismes gouvernementaux en relation avec les exportateurs en tirant parti des vastes réseaux d'associations commerciales. Cela peut se faire en investissant dans la capacité des associations commerciales canadiennes à faire le lien entre les deux parties et à agir comme guichet pour les exportateurs. Le gouvernement avait l'habitude de mener ce genre d'initiatives avec beaucoup d'aplomb. Nous pensons qu'il devrait le faire à nouveau.
Quatrièmement, il faudrait élargir nos efforts au sujet du mentorat à l'intention des PME exportatrices. L'organisation et la gestion de réseaux privés de mentorat par les pairs sont un autre moyen d'utiliser les associations commerciales canadiennes pour maximiser l'apprentissage d'entreprise à entreprise.
Ces mesures sont celles que nous devrions être prêts à déployer dès le départ si nous voulons que le Canada joue un plus grand rôle dans le commerce mondial. Elles contribueront aussi grandement à aider les fabricants actuels à maximiser leur potentiel d'exportation pour les années à venir. Or, bien que notre organisation soit convaincue que ces solutions sont des choses sur lesquelles nous devons travailler maintenant, la priorité, bien sûr, est de préserver notre accès actuel au marché mondial.
Permettez-moi de réitérer que Manufacturiers et exportateurs du Canada appuie sans réserve le projet de loi . Nous avons besoin qu'un accord de transition soit mis en place entre le Canada et le Royaume-Uni dès que possible et, à terme, un accord commercial permanent entre nos deux nations.
Je vous remercie de votre invitation. Je serai heureux de participer aux discussions.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Merci à tous nos témoins de leurs excellents exposés par ce beau vendredi après-midi.
Mes questions s'adressent d'abord à M. Kennedy et au Conseil canadien des affaires.
Monsieur Kennedy, vous avez parlé à quelques reprises dans votre déclaration de l'importance de la certitude. On dit ici qu'il s'agit d'une priorité pour votre organisation et pour les membres que vous représentez que l'Accord de continuité commerciale soit ratifié le plus tôt possible et que le Conseil canadien des affaires demande à nouveau que cet accord soit ratifié rapidement.
Je me demande si vous pourriez nous dire brièvement ce que vous pensez des propositions d'amendement que le Comité recevra bientôt, je crois, et qui nécessiteront un retour à la table des négociations. Ces amendements vont, bien sûr, retarder le processus de ratification, et ils vont surtout créer de l'incertitude pour les gens d'affaires.
Avez-vous des observations à ce sujet, monsieur Kennedy?
Oui, la priorité pour nous est de voir l'accord être ratifié rapidement. Nous comprenons que l'AECG inquiète, et je pense que vous avez entendu ici et ailleurs les préoccupations de divers secteurs.
Nous pensons que dans le contexte actuel, ce que le Canada a de mieux à faire, c'est d'offrir une certitude au sujet de cette relation commerciale. Nous avons mis en place une relation commerciale avec l'AECG avant le Brexit, et après le Brexit, nous voulons poursuivre cette relation dans toute la mesure du possible, et c'est ce que permet l'Accord de continuité commerciale.
Si on regarde vers l'avenir — et c'est l'aspect essentiel de la ratification de cet accord —, nous avons un engagement clair et nous avons un échéancier pour entamer les négociations en vue d'un accord permanent. Comme de nombreuses personnes l'ont souligné, il n'est pas nécessaire que cet accord soit basé sur l'AECG et la relation avec l'Union européenne. Nous avons la possibilité de créer une nouvelle relation.
J'ai l'impression que nos homologues au Royaume-Uni souhaitent ardemment travailler avec le Canada et établir une nouvelle relation économique, alors je vais me contenter de souligner à nouveau l'importance d'adopter cet accord tel quel, afin que nous puissions commencer rapidement à négocier les prochaines étapes de notre relation.
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Tout à fait. Je suis bien sûr d'accord avec l'idée de ne pas faire traîner les choses en longueur.
Si je peux revenir à la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, et je pense que vous pouvez déjà me voir venir. Je vais commencer par dire qu'on a parlé de vous à quelques reprises aujourd'hui pendant la période des questions. Nous vous sommes reconnaissants, bien sûr, de votre engagement au nom des petites entreprises et de votre appui en faveur de l'adoption rapidement du projet de loi , pour continuer de soutenir nos petites entreprises.
Au sujet du projet de loi , qui se trouve devant le Comité aujourd'hui, je remarque que vous souhaiteriez que l'on continue de mettre l'accent sur les PME, que vous êtes heureux du chapitre visant à supprimer les barrières techniques au commerce dans cet accord de transition, mais que vous aimeriez qu'un chapitre soit consacré aux petites entreprises dans l'accord de libre-échange final. J'en prends bonne note.
Au sujet du processus de ratification, vous avez mentionné que le commerce sera la clé de notre... [Difficultés techniques].
Nous encourageriez-vous aussi à adopter rapidement le projet de loi afin d'éviter un retour possible à la table des négociations à cette étape-ci du processus?
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Nous reprenons l'étude article par article du projet de loi .
Nous accueillons aujourd'hui, du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, Doug Forsyth, directeur général, Accès aux marchés et négociateur en chef, Accord de continuité commerciale Canada-Royaume-Uni; Allison Trenholm, négociatrice en chef adjointe, Accord de continuité commerciale Canada-Royaume-Uni et Torsten Ström, avocat général, Direction générale du droit commercial international. Nous accueillons également Brad Norwood, du ministère des Finances. Je crois qu'il se joindra également à nous.
Merci beaucoup à tous.
Maintenant que nous en sommes à cette étape, soyons patients et avançons lentement.
Nos analystes sont avec nous. Tous nos conseillers sont là pour s'assurer que nous allons dans la bonne direction, si nous avons des questions.
Conformément au paragraphe 75(1) du Règlement, l'étude de l'article 1, le titre abrégé, est reportée.
Je vais maintenant mettre les articles aux voix.
Y a-t-il consentement unanime pour regrouper les articles lorsqu'aucun changement n'est proposé?
Est-ce que tout le monde est d'accord? D'accord, je vais...
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Merci, madame la présidente.
J'aimerais remercier ma collègue, Mme Kwan, d'avoir proposé cet amendement, mais je crois qu'elle et tous les membres comprennent que la Constitution a préséance sur toutes les autres lois nationales que nous mettons en oeuvre, y compris le projet de loi , et que la Constitution reconnaît exactement ce qui est proposé dans cette modification, de sorte que c'est inutile. J'aimerais également mentionner l'importance de ne pas inclure d'ajouts inutiles dans nos accords, car alors, vous pouvez vous poser la question suivante: « Pourquoi les autres droits constitutionnels, qui sont tout aussi importants pour tous les Canadiens, ne sont-ils pas également mentionnés? »
Je soulignerais également que je me suis adressée cette semaine au Canadian Council for Aboriginal Business. Je travaille main dans la main avec les groupes autochtones pour veiller à ce que leurs voix soient entendues dans toutes les négociations commerciales, et j'ai des demandes précises de la part de cette association pour faire avancer nos négociations en vue d'un accord de libre-échange global avec le Royaume-Uni.
Merci beaucoup, madame la présidente, et même si je comprends l'intention de l'amendement proposé par ma collègue, je ne vais pas voter pour.
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Merci, madame la présidente.
Je tiens à dire brièvement que les députés du Parti vert s'opposent à ce que les grands partis à la Chambre réduisent nos droits. La motion adoptée par le Comité dans les conditions dans lesquelles je témoigne aujourd'hui ne représente pas une faveur pour nous. Ce n'est pas une occasion que nous avons demandée. Pour cette motion, selon la procédure de la Chambre des communes, nous aurions le droit de proposer des amendements de fond à l'étape du rapport, sous réserve d'un vote de la Chambre dans son ensemble. Concernant la motion adoptée ici et dans tous les comités, c'est la première fois dans l'histoire du Parlement canadien que de grands partis reconnus cherchent à réduire les droits d'un parti national ayant moins de 12 sièges.
De plus, nous sommes le seul Parlement de type Westminster qui fixe un nombre minimal de sièges pour qu'un parti soit reconnu comme tel. Nos droits sont restreints par la motion adoptée par le Comité. Avec cette motion, nous ne pouvons pas proposer d'amendements, voter en faveur de nos propres amendements, ni prendre la parole à leur sujet, si ce n'est de façon très encadrée.
Sur ce, je vais présenter mon amendement.
Cet amendement au projet de loi ajoute une disposition de temporisation pour s'assurer que le nouvel accord soit négocié et que l'Accord de continuité commerciale Canada–Royaume-Uni ne soit pas simplement maintenu avec toutes les dispositions de l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne. De l'avis du Parti vert, l'AECG avec l'Union européenne comporte plusieurs lacunes que nous ne voudrions pas voir dans cet accord entre le Canada et le Royaume-Uni. Si cet accord est prolongé par résolution, un examen complet et transparent sera effectué et devra inclure les collectivités locales, les Autochtones et les organisations de la société civile.
Je propose que le projet de loi soit modifié par adjonction, après la ligne 2, page 6, du nouvel article suivant, l'article 15.1:
(1) Les articles 1 à 15 cessent d'avoir effet à la fin du quinzième jour de séance postérieur au troisième anniversaire de l'entrée en vigueur du présent paragraphe, sauf si, avant la fin de ce jour, ces articles sont prorogés par résolution — dont le texte est établi en vertu du paragraphe (6) — adoptée par les deux chambres du Parlement conformément aux règles prévues au paragraphe (8).
(2) Les modifications connexes édictées par les articles 16 à 49 cessent également d'avoir effet dès que les articles 1 à 15 cessent d'avoir effet.
(3) Un examen approfondi des articles 1 à 15 et de leur application est effectué par le comité soit du Sénat, soit de la Chambre des communes, soit mixte, que le Sénat, la Chambre des communes ou les deux, selon le cas, désignent ou constituent à cette fin.
(4) L'examen approfondi des articles 1 à 15 et de leur application doit:
(a) tenir compte des perspectives de divers groupes, notamment des collectivités locales, des peuples autochtones et des organismes de la société civile tels que les organismes de bienfaisance enregistrés, les organisations non gouvernementales pour le développement, les syndicats ouvriers, les organismes environnementaux, les groupes communautaires, les organisations de défense des droits de la personne et les groupes de défense;
b) inclure une évaluation de leurs répercussions sur la souveraineté nationale, l'économie, l'emploi, la balance commerciale, le pouvoir de réglementation, les droits de la personne, les normes du travail, les normes environnementales, les activités des investisseurs étrangers au Canada et des investisseurs canadiens au Royaume-Uni, ainsi que sur les droits des peuples autochtones reconnus et confirmés par l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982.
(5) Dans l'année qui suit le début de son examen ou dans le délai supérieur que le Sénat, la Chambre des communes ou les deux, selon le cas, lui accordent, le comité visé au paragraphe (3) remet son rapport aux deux chambres du Parlement, accompagné de ses recommandations quant à la nécessité de proroger les articles 1 à 15.
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Merci, madame la présidente.
J'aimerais commencer, parce que je vais faire référence à certains des témoignages importants que nous avons entendus, y compris celui sur l'importance d'aller de l'avant avec le projet de loi et de ne pas retourner à la table de négociation, ce que, malheureusement, l'amendement proposé par notre collègue du Parti vert nous obligerait à faire.
Cela revient, bien sûr, à sa déclaration préliminaire selon laquelle il ne siège pas au Comité. Je pense que c'est malheureux, et je me serais certainement réjouie, comme tous les membres du Comité, de sa participation au débat et à la période des témoignages dans le cadre de cette étude.
Pour résumer la raison pour laquelle je vais voter contre cet amendement, je dirai que nous avons entendu des témoignages très convaincants de la part de dirigeants du milieu des affaires et de la société civile indiquant que cet accord transitoire doit aller de l'avant afin d'offrir prévisibilité et certitude aux Canadiens, surtout aux exportateurs.
Nous avons aussi entendu des fonctionnaires et d'autres personnes nous dire qu'il y a de nombreux incitatifs pour ramener le Royaume-Uni à la table des négociations. Le Royaume-Uni a également indiqué qu'il a hâte d'y retourner, et l'ACC comporte un article obligeant les parties à le faire.
Dans le cadre de la négociation de cet accord de libre-échange, nous mènerons de vastes négociations. Nous avons déjà eu des échanges avec des témoins sur la façon dont ils aimeraient que ces négociations avancent. Nous avons déjà indiqué, tout comme la , qu'elle a l'intention de tenir des consultations aussi vastes que possible, ce qui est entièrement du ressort du Canada. Il n'est pas nécessaire de l'ajouter à l'accord lui-même.
J'invite le député d'en face à m'indiquer les organisations de la société civile qu'il aimerait que nous consultions avant la négociation de l'accord de libre-échange global.
Pour toutes ces raisons, je voterai contre l'amendement proposé.
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Merci, madame la présidente.
Je tiens à saluer la présence de notre collègue du Parti vert parmi nous.
Nous avons entendu votre message et, si nous avons l'occasion de vous inviter à nouveau, nous le ferons certainement. Nous vous remercions d'ailleurs de votre contribution avec cette proposition d'amendement.
Sachez qu'il y a plusieurs points dans ce que vous proposez sur lesquels je suis entièrement d'accord, notamment les besoins de transparence. Il y a effectivement un réel scandale en ce qui a trait au manque de transparence présent dans l'établissement de cet accord. Je crains cependant la disposition de temporisation pour l'unique raison que nous ne connaissons pas la suite. J'ai immensément peur, notamment pour nos agriculteurs. Comme on le sait, on a réussi à sauver in extremis la gestion de l'offre dans le présent accord, sans ouvrir de brèche. Or on sait que les fromageries britanniques veulent davantage d'exportations. J'ai l'impression que nous l'avons échappé belle cette fois-ci, mais je ne voudrais pas qu'en imposant une date de fin nous soyons forcés d'accepter une entente au rabais dans trois ans.
Même si les autres considérations me rejoignent totalement, étant donné que j'y vois du pour et du contre, je m'abstiendrai de voter pour la proposition.
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Madame la présidente, il est dommage que tous les autres amendements aient été jugés irrecevables. Le NPD aurait appuyé ce stratagème.
Quoi qu'il en soit, j'aimerais revenir sur la question de l'importance d'une disposition de temporisation. Tous les députés, je pense, comprendront que, sans une telle disposition, l'accord commercial en vigueur n'a rien de temporaire ou de transitoire.
Le processus public et parlementaire entourant l'accord a été un véritable fiasco. Un gouvernement peut changer d'avis et nous devons en être conscients. Nous devons veiller à ce que les futurs gouvernements du Royaume-Uni et du Canada ne décident pas de renoncer aux pourparlers en vue d'un nouvel accord pour nous laisser avec cet accord comme cadre commercial permanent.
Le gouvernement a dit qu'une des raisons pour lesquelles nous pouvons être certains que le Royaume-Uni reviendra à la table, c'est que l'accès au marché canadien du fromage expirera en 2023. Les Britanniques ont toutefois indiqué que, dans les futurs accords, ils n'amélioreraient pas l'accès à leur marché pour notre fromage. Ou bien le gouvernement libéral induit encore une fois les Canadiens et les producteurs laitiers canadiens en erreur, comme il l'a fait lors des négociations de l'ACEUM, ou bien il nous faut exiger la garantie que le Canada et le Royaume-Uni seront obligés de ne pas s'en tenir à cet accord.
À cette fin, madame la présidente, je propose un amendement comportant une disposition de temporisation à l'article 15.1 proposé. Il serait question d'ajouter le libellé, qui a été remis à la greffière, après la ligne 2 de la page 6. C'est un nouvel article sous le titre de « Dispositions de temporisation ».
Je propose, par la voie d'un amendement, d'ajouter 10 parties constituant la disposition de temporisation. Madame la présidente, je vais seulement lire le paragraphe 15.1(1) aux fins du compte rendu, et les membres du Comité pourront examiner les neuf autres paragraphes de leur côté.
Je modifierais donc le projet de loi en ajoutant une disposition de temporisation, l'article 15.1, qui se présenterait ainsi: « 15.1 (1) Les articles 1 à 15 cessent d'avoir effet à la fin du quinzième jour de séance postérieur au troisième anniversaire de l'entrée en vigueur du présent paragraphe, sauf si, avant la fin de ce jour »...
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Merci, madame la présidente. J'aimerais revenir brièvement sur ce point, car il est très important.
L'ajout d'une disposition de temporisation nous obligerait à retourner à la table de négociation avec le Royaume-Uni, laissant nos milieux d'affaires, en particulier nos exportateurs canadiens, sans la certitude dont ils ont besoin ou, disons-le franchement, sans l'accès au marché du Royaume-Uni dont ils ont besoin, et en plein milieu d'une pandémie.
Je tiens aussi à mentionner que l'ajout d'une disposition de temporisation réduirait encore plus la prévisibilité et la stabilité, parce que nous ne savons pas comment se dérouleront les négociations avec le Royaume-Uni sur un accord de libre-échange global. Je ne pense pas qu'il soit de l'intérêt des entreprises canadiennes que l'expiration de la clause de temporisation ne coïncide pas avec l'aboutissement des négociations sur un accord de libre-échange complet. Si nous avions une date limite, cela exercerait une pression supplémentaire sur nos négociateurs qui pourraient se sentir obligés de céder sur des aspects qu'ils ne laisseraient normalement pas aller dans le cadre de telles négociations.
Et puis, en réponse aux commentaires de la députée concernant les consultations qui ont précédé la conclusion de cet accord transitoire, j'ajouterais que nous avons négocié l'AECG durant 10 années. Il s'agit d'une reconduction de l'AECG. C'est ce que nous disons depuis longtemps. Les députés ont maintenant devant eux le texte de l'accord et la loi habilitante, et ils peuvent voir très clairement qu'il s'agit d'une reprise de l'AECG dans l'attente d'un accord de libre-échange complet et complet.
Je m'en voudrais de ne pas ajouter que ces consultations ont été entreprises par le gouvernement conservateur de l'époque et qu'elles ont été efficacement menées.
Merci beaucoup, madame la présidente.
Je veux simplement répondre aux commentaires de la secrétaire parlementaire. Il est faux de dire que les consultations sur l'AECG sont synonymes de consultations sur cet accord. Je pense que le processus a été un fiasco, et il est vraiment important de noter que, si nous n'avons pas d'accord de reconduction, il n'y aura pas d'accord transitoire ou temporaire. Nous parlons d'un accord permanent. Quel genre de processus a-t-on suivi pour conclure un accord commercial permanent avec le Royaume-Uni?
Je ne suis donc pas d'accord au sujet des consultations sur l'AECG, et je maintiens, comme le Nouveau Parti démocratique, que c'était un mauvais accord de toute façon. Nous avons d'ailleurs entendu des témoignages, même au cours des audiences sur ce projet de loi, pointant dans le sens des graves problèmes que pose l'AECG. Ces consultations ne comptent pas pour cet accord parce qu'il s'agit d'un accord permanent conclu avec un autre pays. Ce ne sera permanent que si on le remplace.
Selon le gouvernement, trois choses ramèneront le Royaume-Uni à la table. D'abord, un engagement de bonne foi à l'égard d'un nouvel accord, ce qui ne veut absolument pas dire que nous conclurons un accord de remplacement. Le Canada a jadis exprimé son intention de signer de nouveaux accords avec d'autres pays. Il y aurait aussi les règles d'origine. C'est peut-être vrai dans ce cas. L'autre aspect concerne le fromage. Le gouvernement dit que le Royaume-Uni voudra revenir à la table et obtenir un nouvel accord parce que les contingents tarifaires pour le fromage en vertu de l'OMC vont expirer, sauf que les Britanniques affirment aussi qu'ils ne feront pas de concessions sur le fromage. Par conséquent, pourquoi le Royaume-Uni serait-il incité à revenir à la table sur la question du fromage, si le gouvernement canadien n'a pas l'intention de faire des concessions sur le fromage?
Qu'en est-il au juste? Le gouvernement est-il prêt à élargir l'accès au marché canadien du fromage dans le cadre d'un accord futur, auquel cas le Royaume-Uni pourrait vouloir revenir à la table pour cela. Sinon, on ne peut pas parler de levier de négociation.
Nous pourrions notamment prévoir la caducité de cette loi pour qu'il soit possible de la resoumettre plus tard au Parlement. Cela inciterait le gouvernement, par le jeu de pressions internes, à retourner à la table, et nous éviterions, en n'adoptant pas cette mesure, de signer un accord commercial durable, permanent, avec le Royaume-Uni en conséquence de notre inertie. Ce projet de loi ne permet même pas de réaliser ce que le gouvernement continue d'affirmer, soit la négociation et la conclusion d'un autre accord, car rien n'est garanti.
Je trouve franchement ridicule toute cette idée d'accord transitoire. Je l'ai dit à maintes reprises, mais plus le gouvernement en parle, plus je trouve cela irritant, parce que tout au long du processus, nous avons constaté qu'en fait, nous allons signer un accord permanent. Personne ne s'est engagé à le faire. Personne n'a été consulté à ce sujet. Le gouvernement ne l'a même pas laissé entendre avant que l'accord ne soit signé. C'est ridicule.
Cessons de prétendre qu'il s'agit d'un accord transitoire temporaire. C'est un accord permanent jusqu'à ce qu'un autre soit conclu, et rien ne garantit que cela se produira. Les parlementaires devraient faire ce qu'ils peuvent pour veiller à ce que nous revenions à la table des négociations dans le cadre d'un processus sérieux portant sur autre chose que l'AECG, processus qui n'a pas été formidable pour le Canada.
Nous avons entendu dire de nombreux secteurs différents que notre déficit commercial a augmenté à la suite de l'AECG et que les producteurs et les fabricants canadiens continuent d'avoir de la difficulté à pénétrer des marchés auxquels ils ont peut-être accès sur papier, mais pas en réalité.