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Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la cinquième réunion du Comité permanent du commerce international de la Chambre des communes.
La réunion d’aujourd’hui se déroule dans un format hybride, conformément à l’ordre adopté à la Chambre le 23 septembre 2020. Les délibérations sont disponibles sur le site Web de la Chambre des communes.
Afin d’assurer le bon déroulement de la réunion, je voudrais vous exposer quelques règles à suivre. Les membres et les témoins peuvent s’exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d’interprétation sont offerts pour cette réunion.
Vous avez le choix, en bas de votre écran, entre le parquet, l’anglais ou le français.
Pour les membres qui participent en personne, procédez comme vous le feriez habituellement lorsque le Comité entier se réunit en personne dans une salle de réunion. Gardez à l’esprit les directives du Bureau de régie interne relatives aux protocoles sur le port du masque et la santé.
Avant de parler, veuillez attendre que je dise votre nom. Si vous participez à la vidéoconférence, veuillez cliquer sur l’icône du microphone pour l’activer. Pour les personnes présentes dans la salle, votre micro sera contrôlé comme d’habitude par l’agent des délibérations et de la vérification. Lorsque vous ne parlez pas, votre micro doit être en sourdine.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, le Comité va maintenant procéder à l’étude sur les échanges commerciaux entre le Canada et le Royaume-Uni et un éventuel accord commercial de transition.
J’aimerais souhaiter la bienvenue à nos témoins aujourd’hui.
Du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, nous accueillons Steve Verheul, négociateur en chef et sous-ministre adjoint, Politique et négociations commerciales; Sara Wilshaw, déléguée commerciale en chef et sous-ministre adjointe, Développement du commerce international, investissement et innovation; et Doug Forsyth, négociateur en chef pour l’Accord commercial transitoire entre le Canada et le Royaume-Uni.
Du Haut-commissariat pour le Canada au Royaume-Uni, nous recevons Janice Charette, haute-commissaire pour le Canada au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord; Nathalie Dubé, ministre-conseillère, commerce et économie, et déléguée commerciale principale; et Aaron Fowler, négociateur en chef pour l’agriculture et directeur général de la Direction des accords commerciaux et des négociations.
Bienvenue à tous.
Monsieur Forsyth, la parole est à vous.
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Merci, madame la présidente.
Honorables membres du Comité, bonjour. Je vous remercie de m’avoir invité à comparaître devant le Comité permanent du commerce international pour faire le point sur l’accord commercial de transition entre le Canada et le Royaume-Uni et les discussions menées par le Canada avec le Royaume-Uni en vue de conclure un accord fondé sur l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne.
Nous remercions le Comité de l’intérêt qu’il porte à ce sujet.
Comme je crois que nous le savons tous, le Royaume-Uni a tenu en 2016 un référendum sur son adhésion à l’Union européenne, qui a abouti à la décision de ce pays de se retirer du marché unique, de l’union douanière et de la zone de libre-échange européenne.
Cette décision a des conséquences évidentes sur les relations commerciales entre le Canada et le Royaume-Uni.
D’abord, le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne signifie qu’il ne peut plus être partie à l’Accord économique et commercial global une fois que la période de transition du Brexit se sera terminée, soit le 31 décembre 2020.
Deuxièmement, après avoir fait partie de l’Union européenne pendant plus de 40 ans, le Royaume-Uni verra des changements importants se produire dans ses relations commerciales et économiques avec son principal partenaire commercial à la suite du Brexit.
Troisièmement, à l’avenir, le Royaume-Uni pourrait choisir d’adopter de nouvelles lignes de conduite dans ses échanges commerciaux; celles-ci seront d’un intérêt particulier pour ses proches partenaires commerciaux comme le Canada. Le Canada et le Royaume-Uni entretiennent depuis longtemps des liens commerciaux étroits et mutuellement avantageux. Nous sommes tous deux désireux de travailler ensemble pour maintenir nos solides relations commerciales après le Brexit et atténuer les perturbations potentielles pour les personnes touchées.
En septembre 2017, alors que le Royaume-Uni commençait à peine à organiser le Brexit, le et la première ministre britannique de l’époque, Theresa May, se sont rencontrés pour discuter de la manière de renforcer nos relations bilatérales, notamment dans le domaine du commerce. À cette époque, les premiers ministres Trudeau et May se sont engagés à favoriser une transition aussi en douceur que possible dans nos relations commerciales.
Peu après, les représentants canadiens et britanniques ont entrepris un dialogue commercial visant à reproduire pour l’essentiel les modalités de l’Accord économique et commercial global sur une base bilatérale à titre de mesure transitoire par suite du Brexit. Comme le Royaume-Uni faisait encore officiellement partie de l’Union européenne jusqu’au 31 janvier 2020, il n’était pas en mesure d’entreprendre de nouvelles négociations commerciales internationales à ce moment-là, mais il pouvait discuter de la possibilité de reproduire les dispositions de l’Accord économique et commercial global. Le dialogue commercial s’est poursuivi en 2018 et en 2019.
Un certain nombre de chapitres de l’Accord économique et commercial global pouvaient être directement convertis en dispositions bilatérales. D’autres dispositions nécessitaient quelques modifications techniques mineures. Des négociations intensives ont dû avoir lieu pour une courte, mais importante liste de chapitres afin de transformer les obligations de l’Accord économique et commercial global en obligations bilatérales entre le Canada et le Royaume-Uni. Dans ces cas, nous avons entrepris des consultations ciblées avec les secteurs concernés et les avons tenus informés de l’évolution de la situation.
En plus de garder ces intervenants au fait des progrès réalisés tout au long du dialogue commercial, nous avons également tenu les représentants commerciaux provinciaux et territoriaux informés par l’intermédiaire du Comité sur le commerce.
En mars 2019, nos discussions avec le Royaume-Uni en étaient à un stade avancé.
C’est là que le Royaume-Uni a annoncé de manière inattendue un plan visant à accorder à tous les membres de l’Organisation mondiale du commerce l’accès en franchise de droits pour 95 % des lignes tarifaires en cas de Brexit sans accord. Comme ce changement de stratégie de la part du Royaume-Uni aurait considérablement réduit les avantages de tout accord commercial préférentiel entre nous, nous avons suspendu nos discussions.
Dans les mois qui ont suivi, le Canada a continué à suivre de près l’évolution du Brexit. Le Canada a salué la ratification d’un accord de retrait entre l’Union européenne et le Royaume-Uni en janvier 2020. Cet accord a établi l’actuelle période de transition du Brexit, pendant laquelle le Royaume-Uni continue à participer au marché unique de l’Union européenne et à bénéficier des accords de libre-échange de l’Union européenne comme l’Accord économique et commercial global. Le Canada a été heureux d’approuver cette entente concernant l’Accord économique et commercial global avec l’Union européenne et le Royaume-Uni, étant donné qu’elle procurait une plus longue période de stabilité à nos gens d’affaires.
En mai 2020, le Royaume-Uni a publié une nouvelle grille tarifaire selon le principe de la nation la plus favorisée appelée U.K. Global Tariff.
Puis, en juin 2020, le Royaume-Uni a décidé qu’il ne chercherait pas à prolonger la période de transition du Brexit au-delà de 2020. À titre de référence, l’accord de retrait prévoyait une possibilité de prolongation jusqu’à la fin de 2021 ou de 2022.
Peu après, le Canada a proposé une reprise de nos discussions sur un accord commercial de transition, qui pourrait s’appliquer à partir de la fin de la période de transition.
La et son homologue britannique, la secrétaire d’État Elizabeth Truss, ont confirmé que les discussions devaient reprendre en vue de conclure un accord provisoire d’ici la fin de cette année pour éviter que les entreprises se retrouvent en situation précaire.
Toutes deux ont également convenu que nous devrions envisager la tenue de nouvelles négociations bilatérales dès l’année prochaine. Malgré les restrictions imposées par la COVID-19, nous avons tenu un programme intensif de discussions virtuelles au cours des derniers mois. De très bons progrès ont été réalisés, surtout récemment, et nous espérons pouvoir bientôt annoncer la conclusion des pourparlers.
Il restera alors un certain nombre d’étapes à franchir pour obtenir l’approbation du gouvernement en vue de procéder à la signature de l’accord et au dépôt d’un projet de loi au Parlement pour examen.
Cet accord commercial de transition ne sera pas comme les autres accords commerciaux que le Canada a négociés. Il s’agit d’une mesure provisoire en réponse à la situation unique causée par le Brexit, où une partie à l’un des récents accords commerciaux du Canada, soit l’Accord économique et commercial global, ne peut plus bénéficier des dispositions qui y sont incluses. À ce titre, le Canada et le Royaume-Uni planifient également d'entamer de nouvelles négociations à court terme. Ces futures négociations seraient menées en fonction de nos relations bilatérales, des intérêts des parties et de l’évolution de la situation à la suite du Brexit.
Avant d’ouvrir toute nouvelle négociation sur un accord de libre-échange de large portée, le gouvernement entreprendra des consultations auprès des Canadiens et suivra les politiques en vigueur pour tenir le Parlement informé comme il se doit. Les représentants du gouvernement seront heureux de fournir au Comité des mises à jour sur cette future initiative d’accord de libre-échange.
Pour en revenir à l’accord de continuité commerciale, madame la présidente, permettez-moi de conclure en disant que, tout au long du Brexit, le Canada a suivi une démarche constructive visant à éviter toute perturbation pour nos entreprises. Un certain nombre d’intervenants du secteur privé, ainsi que des provinces et des territoires, nous ont souligné l’importance de maintenir une relation commerciale préférentielle avec le Royaume-Uni.
Le Service des délégués commerciaux, ou SDC, a également consulté les entreprises canadiennes sur les conséquences du Brexit. Pour ce faire, le SDC s’est servi d’une page Web consacrée au Brexit à l’intention des entreprises canadiennes et a offert des services directs aux clients. Le SDC reste déterminé à continuer d’aider les entreprises canadiennes qui font des affaires avec le Royaume-Uni et dans ce pays.
Quelle que soit l’issue du Brexit, le Royaume-Uni restera un marché important pour les entreprises canadiennes, et nous continuerons à travailler ensemble pour tirer parti de nos solides relations commerciales afin de développer nos économies au bénéfice de nos populations.
Mes collègues ici présents et moi-même attendons avec impatience vos questions et nos échanges sur le sujet.
Merci.
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Premièrement, je vous remercie infiniment de votre témoignage.
C'est intéressant. Hier, j'ai participé à une vidéoconférence par Zoom avec des représentants du Syndicat des Métallos, ici — des trois sections locales de producteurs d'acier — et il a justement été question de l'Angleterre.
Comme nous le savons, l'Angleterre a longtemps eu une industrie de l'acier très robuste, mais elle a choisi de la délaisser avec le temps. On parle parfois, en Amérique du Nord, d'une industrie « trop grande pour sombrer ». On pense que l'industrie de l'acier sera automatiquement toujours là. Il faut toutefois que le pays soit déterminé à rester dans le secteur de l'acier et de l'aluminium, parce que d'autres pays sont prêts à exporter leurs produits.
La question que je voudrais poser à nos négociateurs, pour commencer, comme cette question est fraîche dans mon esprit, concerne les occasions à saisir. J'utilise l'acier comme exemple, mais l'Angleterre ne fabrique pas...
Quelles sont les autres occasions que nous ne voudrions pas rater dans le cadre de ces négociations, pour lesquelles nous voulons bien nous positionner pour conserver notre statut commercial ou peut-être nous ouvrir de nouvelles portes, dans diverses industries, pour l'ensemble du Canada?
Par votre intermédiaire, madame la présidente, je m'adresse à nos représentants.
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Je peux commencer, après quoi je me tournerai probablement vers mes collègues.
Je pense que nous avons eu une excellente série de négociations et de renégociations dans l'histoire récente, à commencer par celles sur l'AECG. Ces négociations ont commencé il y a une dizaine d'années. Il nous a fallu environ sept ans pour parvenir à un accord. L'AECG est en vigueur depuis trois ans et est un grand succès pour nos entreprises canadiennes.
Depuis, nous avons également négocié le PTPGP et tout récemment, l'ACEUM, des négociations auxquelles l'ensemble de mes collègues ont participé aussi.
Nous regardons le paysage qui s'offre à nous et demeurons à l'affût de toutes les occasions intéressantes. Nous avons des négociations en cours avec l'Alliance du Pacifique, avec l'Ukraine et avec l'Inde.
En ce moment, nous commençons à réfléchir aux autres possibilités, au-delà des grandes négociations que nous avons récemment conclues. Cela fait partie intégrante de notre travail, actuellement, tant au ministère qu'au gouvernement.
Mes collègues souhaitent-ils ajouter quelque chose?
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Je vous remercie de cette question, madame la présidente.
Nous voyons sans contredit l'accord commercial transitoire comme un accord temporaire, une première étape.
Nous avons indiqué très tôt que pour l'instant, le meilleur moyen à notre disposition est de reproduire l'AECG. Le but est d'assurer une continuité pour les entreprises (pour les entreprises, les exportateurs et les producteurs canadiens); nous voulions mettre un cadre en place pour cela.
Nous avons établi très tôt que nous aimerions négocier un accord bilatéral qui refléterait mieux la relation commerciale entre le Canada et le Royaume-Uni. L'un des grands éléments de nos négociations actuelles avec le Royaume-Uni consiste à déterminer la voie à suivre pour y arriver.
Quand la secrétaire d'État Truss et la se sont parlé, au mois d'août, les deux ministres se sont engagées clairement à lancer des négociations bilatérales dès que nous aurions conclu notre accord transitoire. Nous nous attendons à ce que le processus s'amorce au courant de la prochaine année. Bien sûr, avant de faire quoi que ce soit, nous mènerons des consultations en profondeur auprès de tous les acteurs intéressés.
Il est très net, de notre point de vue, que cet accord transitoire est une mesure temporaire. Nous mettrons ensuite en place un accord bilatéral complet au cours des prochaines [Inaudible]... les négociations seront lancées l'an prochain, puis l'accord devrait entrer en vigueur quelques années après.
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Merci, madame la présidente.
Ma première question concerne un commentaire du lors d’une entrevue donnée à l’agence Reuters le 11 novembre dernier. Il a alors indiqué que l’un des défis était la capacité du Royaume-Uni à négocier rapidement étant donné que ce pays n’a pas eu à négocier d’accords commerciaux au cours des dernières décennies. Il se demandait donc si le gouvernement britannique avait de telles capacités à sa disposition.
Ce sont les paroles du premier ministre, et je sais que vous n’êtes pas ici pour le prendre en défaut en raison de ses déclarations. Vous étiez à la table de négociation lorsqu’on a appris cette décision concernant les autres pays membres de l’OMC. Vous avez alors choisi de vous retirer des négociations, et ce, dans l’intérêt supérieur du pays, des producteurs et de tous ceux que vous représentez.
À mes yeux, il ne semble pas y avoir de problème de capacité si l’on considère toutes les autres ententes négociées par le Royaume-Uni cette année. Les Britanniques ont ainsi pu en arriver à un accord avec le Chili et avec différents autres pays.
Je sais que vous ne voulez pas vous mettre dans le pétrin, alors je vous demande de répondre seulement dans la mesure où vous le pouvez.
D’après ce que vous avez pu observer, considérez-vous qu’il y a des problèmes de capacité de négociation au Royaume-Uni?
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Merci pour la question.
Il y a beaucoup de similarités avec l'AECG, mais il y a aussi certaines différences.
Les similarités se retrouvent en grande partie dans la structure de l'entente, les chapitres et tout le reste. Je vais vous donner un exemple. Parmi les sections de l'AECG pouvant être facilement reproduites, on peut noter les chapitres sur les questions institutionnelles, comme ceux traitant des définitions, de la transparence, des exceptions, des recours commerciaux, des douanes et de la facilitation des échanges, et de la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles.
Pour ce qui est des secteurs exigeant certains changements techniques mineurs par rapport à l'AECG, on peut souligner les chapitres sur les mesures sanitaires et phytosanitaires, les obstacles techniques au commerce, les marchés publics et les services financiers.
Quant aux questions qui nécessitent des pourparlers plus approfondis pour en arriver à des résultats acceptables du point de vue bilatéral, notons les chapitres sur l'accès aux marchés pour les marchandises, les règles et les procédures d'origine, et les investissements.
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Merci, monsieur Verheul.
Madame la présidente, je vais essayer de répondre à la question.
Nous sommes d'avis qu'il existe de nombreuses possibilités pour les exportateurs agricoles canadiens dans les secteurs de l'agriculture, de l'alimentation, du poisson et des fruits de mer dans le marché du Royaume-Uni, tant avec le maintien de l'accès au marché dans le cadre d'un accord transitoire que, à plus long terme, avec ce que nous permettrait d'obtenir, espérons-le, un accord de libre-échange permanent.
Le Royaume-Uni est le 11e marché de destination du Canada pour les exportations des secteurs de l'agriculture, de l'alimentation, du poisson et des fruits de mer. Au cours des deux ou trois dernières années, nous avons exporté un peu plus de 550 millions de dollars de produits vers ce marché. Comme M. Forsyth l'a déjà mentionné, c'est un marché qui est particulièrement attrayant pour le secteur des céréales. Les gens du secteur de la viande rouge ont mentionné que c'est un marché de croissance clé pour eux en Europe. Ils s'intéressent beaucoup à ce marché, tout comme c'est le cas d'un large éventail d'autres producteurs agricoles primaires, groupes de producteurs et transformateurs de produits alimentaires à valeur ajoutée.
Je ne sais pas où le classer par rapport aux intérêts non agricoles, mais je considère que le marché du Royaume-Uni offre des possibilités importantes au secteur agricole.
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Je suis ravie d'être des vôtres cet après-midi.
De notre point de vue, à Londres, nous voyons certainement que le pays souhaite explorer la possibilité d'opter pour une politique commerciale indépendante qui lui donnera plus de souplesse et un plus grand contrôle sur sa politique commerciale après sa sortie de l'Union européenne. Bien entendu, il est dans une période de transition présentement. À partir du 1er janvier, il sera complètement sorti de l'Union européenne, de la période de transition.
Par conséquent, comme le disait M. Forsyth, les Britanniques ont lancé des négociations. Évidemment, les négociations avec l'Union européenne sont leur priorité. Il y a les accords de continuité ou de transition avec des parties qui ont déjà un accord avec l'Union européenne, mais ils ont déterminé que les États-Unis, l'Australie et la Nouvelle-Zélande étaient vraiment des cibles prioritaires pour les négociations commerciales bilatérales.
Ayant vécu les négociations de l'accord entre le Canada, les États-Unis et le Mexique, nous connaissons, et M. Verheul les connaît mieux que nous tous, les défis que représentent des négociations avec un partenaire commercial aussi important. De plus, les événements politiques aux États-Unis auront des répercussions sur le calendrier des négociations.
Notre objectif ici, au Royaume-Uni, c'est d'aider les entreprises canadiennes, les exportateurs canadiens à saisir toutes occasions qui se présentent sur les marchés qu'ils choisissent. Nous avons des services des délégués commerciaux. Ma déléguée commerciale principale, Nathalie Dubé, est également avec nous cet après-midi et elle peut vous parler de certains de ces services.
Vraiment, je pense que l'objectif est de nous assurer que nous avons le bon cadre en place. C'est ce qu'un accord de continuité commerciale ou un accord commercial de transition offrira, soit le maintien des avantages que nous offre l'AECG, et il s'agit de pouvoir promouvoir le Royaume-Uni comme destination d'affaires et de faire en sorte que nous soutenons le développement de ces relations d'affaires et d'être à l'avant-garde. C'est vraiment notre stratégie pour essayer de nous assurer que nous renforçons les avantages que nous avons dans ce marché.
Je suis désolé, mais nous commençons à manquer de temps, madame la présidente. Nous n'avons pas le temps d'attendre.
Je sais que la ministre est occupée. Elle a trop de fers au feu. Pour faire son travail, il faudrait deux ministres. Ce n'est pas pour la critiquer. C'est la réalité. Elle essaie de concilier les PME et les échanges commerciaux, un dossier qui requiert tout le temps d'une personne, ce que nous n'avons pas.
Je suis désolé que ça puisse ne pas convenir à votre calendrier, mais si elle pense que ce sera adopté avant le 31 décembre, comment ferons-nous si elle ne comparaît pas la semaine prochaine?
Je m'inquiète vraiment qu'elle ait dit aux négociateurs que le 31 décembre était la date butoir. Essentiellement, elle affirme que le Parlement n'exercera pas de surveillance, que nous revenons tous dans la semaine de Noël pour le faire ou, sinon, je ne suis pas sûr... Si le 31 décembre est la date butoir, ça signifie que nous revenons quand? Je l'ignore, mais on n'a pas prévu l'exercice de son pouvoir de surveillance par le Parlement ni l'examen du document.
Je m'inquiète aussi de l'absence de consultation. Cet accord me semble un accord commercial dans le plein sens du terme, mais sans clause de caducité, sans mécanisme déclencheur par lequel, d'ici 2022, il se transformera en authentique accord. La seule stratégie connue est que nous soyons tous gentils et que nous nous présentions à la table, quelque part l'année prochaine. Il peut même ne pas recevoir de lettre de mandat, l'année prochaine, pour entamer des négociations.
C'est maintenant que la ministre doit répondre à ce genre de questions.
La a dit qu'elle pouvait se présenter devant nous plus d'une fois. Si c'est vraiment une priorité du gouvernement, je ne crois pas que nous en demandions beaucoup, vu, particulièrement, que ce n'est pas notre comité qui a décidé des échéanciers. Nous sommes dans cette situation difficile par la faute du gouvernement.
Comme je l'ai dit au début du débat, l'une des raisons importantes pour entendre bientôt la est de se faire une idée de la stratégie parlementaire par laquelle le gouvernement a l'intention d'imprimer au déroulement de l'étude du projet de loi censé mettre l'accord en oeuvre. Ce n'est rien que, dans une conversation... Je ne veux pas gaspiller le peu de temps dont nous disposerons à discuter de la teneur de l'accord, dont nous n'avons pas encore vu le texte — un mois avant le délai — et de celle de la loi habilitante, dont nous n'avons pas non plus vu le texte et qu'il faudrait adopter le même jour. Je ne veux pas gaspiller de ce temps à discuter de processus parlementaire avec la ministre.
Je serais reconnaissant au gouvernement qu'il m'explique comment il a l'intention de piloter cette opération au Parlement dans le temps qui reste avant que nous ne soyons submergés par ces deux documents dans ce qui me semble beaucoup un authentique accord commercial et la loi habilitante qui l'accompagne.
La ministre devrait se présenter sans délai et, si c'est vraiment une priorité du gouvernement, quand il fera finalement connaître certains des détails de l'accord, elle peut se présenter de nouveau.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je souhaite seulement bonne chance à M. Hoback. Que puis-je dire? Je n'essaie pas de faire de l'obstruction. J'e donne simplement un son de cloche. Je disais que le Comité avait besoin de se focaliser sur les aspects positifs. Nous avons entendu ici beaucoup d'observations, aujourd'hui, sur les gains réalisés.
D'après moi, l'idée de Mme Bendayan va au-delà du raisonnable, c'est-à-dire d'inviter une ministre à comparaître dans la semaine du 7 décembre.
À l'origine, un conservateur dont le nom m'échappe — je lui en demande pardon — avait proposé,... je crois, le 4 décembre. Ici, il est question de la semaine du 7 décembre.
L'opposition ne veut absolument pas céder sur ce point. Si l'esprit des gouvernements et des parlements minoritaires est au compromis, je demanderais très humblement à mes collègues de l'opposition de l'envisager.
Pour répondre à M. Blaikie, qui a fait allusion un certain nombre de fois à une loi habilitante, comment le Comité même peut-il tendre littéralement la perche à la ministre sans s'appuyer sur le texte d'un projet de loi qui n'a pas encore été déposé? Ce serait, je pense, une façon, pour l'opposition, d'essayer de bien paraître.
Je m'arrête ici, madame la présidente, pour favoriser l'apport d'autres points de vue dans la discussion.