Bonjour. Soyez tous les bienvenus à la septième séance du Comité permanent du commerce international de la Chambre des communes.
Cette séance, bien sûr, adopte une formule hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 23 septembre 2020. L'enregistrement des délibérations est accessible sur le site Web de la Chambre des communes.
Voici quelques règles utiles au bon déroulement de la séance.
Les membres du Comité et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation sont offerts.
Pour les membres qui participent en personne, faites comme à l'accoutumée, quand tout le comité se réunit dans une salle. Gardez à l'esprit les consignes du Bureau de régie interne concernant les protocoles de santé et le port du masque.
Avant de prendre la parole, attendez que je vous l'aie nommément donnée. En vidéoconférence, veuillez cliquer sur l'icône de votre micro pour l'activer. Le micro des personnes sur place sera contrôlé comme d'habitude par l'agent des délibérations et de la vérification. Entre vos prises de parole, désactivez votre micro.
Passons maintenant à l'ordre du jour.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, le Comité étudiera maintenant les échanges commerciaux entre le Canada et le Royaume-Uni: un éventuel accord commercial de transition.
Madame Bendayan, vous avez la parole.
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Avant que nous ne commencions la séance, puis-je communiquer des renseignements à tous mes collègues membres du Comité?
Comme vous l'avez vu, on m'a appelée, tard vendredi soir, pour que je vienne à Ottawa, tôt le lendemain, samedi, annoncer avec madame la la conclusion des négociations de l'Accord de continuité commerciale entre le Canada et le Royaume-Uni. Je tenais à m'assurer que tous les membres comprendraient ce que ça signifiait.
Essentiellement, les négociations sont terminées, mais le texte n'est pas encore accessible. Les avocats du Royaume-Uni et du Canada travaillent, en ce moment même, à sa révision. Si je comprends bien, ce travail exige normalement de deux à quatre semaines. Manifestement, l'étude du texte devra passer par le processus requis, de la Chambre au Comité, puis, bien sûr, retour à la Chambre et, enfin, envoi au Sénat. Le Royaume-Uni doit aussi suivre son processus législatif.
Je suis certainement disposée à discuter de la marche ultérieure à suivre par notre comité, peut-être après que nous aurons entendu nos témoins. Je me rappelle bien que tous étaient désireux qu'un accord soit conclu avant la date butoir du 1er janvier. Je sais que c'est un sentiment partagé par nos gens d'affaires.
Je serais curieuse d'entendre les idées de mes collègues sur le déroulement des travaux de notre comité qui conviendrait le mieux à la situation, compte tenu de l'importance de notre tâche également comme comité.
Je n'en dis pas plus, madame la présidente. Je suis heureuse de m'en remettre à vous pour le déroulement de la séance.
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Madame la présidente et mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie de votre invitation. Je suis heureuse de vous revoir.
Comme vous le savez, l'Alliance est le porte-parole des exportateurs canadiens de produits agroalimentaires. Elle représente 90 % des agriculteurs qui dépendent de l'exportation ainsi que des producteurs et fabricants de produits alimentaires qui visent la croissance de l'économie grâce à un meilleur accès aux marchés internationaux. Il s'agit notamment des secteurs du bœuf, du porc, des produits carnés, des grains, des céréales, des légumineuses, du soja, du canola ainsi que du sucre, du malt et des aliments transformés. C'est, en gros, 90 % des exportations canadiennes de l'agroalimentaire, qui pourvoient à un million d'emplois dans les communautés urbaines et rurales du Canada.
Nous sommes reconnaissants de l'invitation de votre comité à venir parler de l'accord commercial de transition avec le Royaume-Uni dont la conclusion vient d'être annoncée, parmi d'autres questions touchant nos échanges avec le reste du monde. Le message que je voudrais que votre comité retienne, c'est que le Canada a besoin d'un authentique accord commercial permanent avec le Royaume-Uni.
Comme les membres du Comité seront en mesure d'en juger, le Royaume-Uni est l'un de nos principaux et de nos plus anciens partenaires commerciaux en Europe. C'est un marché de grande valeur, et il est sans égal pour un certain nombre de produits agroalimentaires canadiens. Ces cinq dernières années, il a reçu, en moyenne, au moins le quart de toutes nos exportations de produits agroalimentaires à destination de l'Union européenne des Vingt-huit. C'est le principal débouché du bœuf et du blé canadiens, le deuxième pour les grains, le quatrième pour le porc et c'est un marché important pour les aliments transformés, les légumineuses et les produits sucrés, notamment.
Il va sans dire que, avec la sortie, enfin, du Royaume-Uni de l'union douanière avec l'Union européenne, à la fin de l'année, nous ne pouvons pas laisser le Brexit placer nos exportateurs dans une situation désavantageuse. Il n'y a pas de temps à perdre. Nous ne pouvons pas risquer de céder une part de marché à nos concurrents, parmi lesquels beaucoup ont entamé des négociations de libre-échange. D'autres continuent de négocier des accords de libre-échange avec le Royaume-Uni.
Même si nous n'avons pas vu les détails du texte, nous pensons que l'accord de continuité qui vient d'être annoncé reflète les résultats négociés de l'Accord économique et commercial global. C'est un premier acquis important pour que nos exportateurs conservent l'accès et les avantages qu'ils possèdent déjà. La certitude et la stabilité temporaires qu'un accord de transition procure sont une bonne nouvelle pour certains de nos membres, et c'est la raison pour laquelle nous demandons aux parlementaires de collaborer entre eux pour adopter cet accord avant la fin de l'année.
Mais d'autres craignent réellement que l'accord de transition ne renforce simplement une situation qui reste inacceptable sous le régime de l'Accord économique et commercial global, en raison de la persistance d'obstacles au commerce qui continuent d'entraver les exportations de produits agroalimentaires canadiens. Voilà pourquoi nous incitons vivement les deux parties reprendre les négociations le plus tôt possible pour conclure un pacte exhaustif qui supprimera les tarifs et les barrières non tarifaires, libéralisera les règles d'origine, offrira des chances égales à tous, ce qui favorisera les échanges ainsi qu'une croissance bilatérale rentable de l'agroalimentaire.
L'Alliance demeure préoccupée par la répugnance de l'Union européenne à supprimer les obstacles commerciaux qui empêchent le Canada de réaliser pleinement son potentiel sous le régime de l'Accord économique et commercial global. Elle l'est aussi par le transport de ces mêmes obstacles dans un accord de transition et un éventuel accord de libre-échange entre le Canada et le Royaume-Uni. En même temps, un accord de transition ne saurait être le modèle à suivre dans d'éventuelles négociations à la faveur desquelles l'Alliance viserait des objectifs plus ambitieux pour les exportateurs de produits agroalimentaires et la suppression des barrières techniques.
En deux mots, un accord commercial de transition qui préserve l'accès au marché et procure de la stabilité pendant une période de transition, c'est une chose; un authentique accord commercial permanent, qui réalise des objectifs ambitieux et stimule le secteur, c'en est une autre.
Mesure bouche-trou, l'accord de transition nous réjouit, mais il est insuffisant. La meilleure démonstration que des échanges commerciaux libres et ouverts protégeront l'économie maintenant et favoriseront la reprise économique, c'est la négociation d'un authentique accord de libre-échange permanent, qui profite aux deux parties.
Pour cet accord et pour d'autres accords de libre-échange, nous nous attendrions à des contacts et à des consultations rapprochés avec le gouvernement et nos négociateurs, à l'étape de la conception, pendant toutes les négociations, mais, également, dans l'application et la mise en œuvre de l'accord.
Dans le temps qui me reste, je voudrais faire une observation supplémentaire.
Comme nous sommes une nation commerçante, la voie qui conduit à la reprise passe par les échanges commerciaux et elle ne peut pas être négociée fructueusement à moins d'un déblocage de nos principales voies commerciales et d'une réaffirmation de nos engagements à l'égard d'un commerce fondé sur des règles.
L'Alliance, comme vous l'aurez constaté, a récemment envoyé une lettre aux membres de votre comité, dans laquelle elle a demandé que le Parlement, par l'entremise de votre comité, entreprenne un examen des pouvoirs concurrentiels des accords commerciaux mis en vigueur ces dernières années, pour s'assurer que les résultats obtenus correspondent à ce qui a été négocié et, ce qui est des plus importants, à déterminer en quoi nos partenaires commerciaux n'honorent pas intégralement leurs engagements. C'est particulièrement important pour les exportateurs de produits agroalimentaires, si nos secteurs doivent être les principaux points d'ancrage de la croissance et de la prospérité à venir.
Comme vous le savez, l'Accord économique et commercial global, en vigueur depuis trois ans, n'a pourtant pas donné les résultats escomptés, en grande partie parce que l'Union européenne continue de maintenir une large gamme de barrières et de subventions, d'imposer de nouvelles barrières ou de ne pas réduire celles qu'il a éliminées. La croissance escomptée par les agriculteurs et les exportateurs de produits agroalimentaires canadiens devient ainsi insaisissable.
D'après un rapport récent de l'Organisation mondiale du commerce et de la FAO, dont l'opinion a été reprise par un certain nombre d'institutions internationales, le commerce international est absolument au coeur de l'avenir des chaînes d'approvisionnement résilientes de l'agroalimentaire. En vérité, aucun autre secteur ne dépend autant des échanges commerciaux.
Nous sommes devenus un géant de l'agroalimentaire au Canada, précisément parce que nous nous sommes spécialisés dans la fabrication de produits que le monde veut acheter et dont il a besoin. La demande mondiale de produits agroalimentaires offre une occasion de taille à notre croissance à l'échelle mondiale, et nous devons nous rappeler que, à moins d'être des chefs de file, nous sommes condamnés à être distancés.
Canaliser la puissance de notre secteur, pour, à compter de maintenant, appuyer les Canadiens exigera une opposition proactive, collective et vigoureuse au protectionnisme et exigera de consacrer à la libéralisation et à l'ouverture des échanges commerciaux le capital politique nécessaire.
J'ai hâte de répondre à vos questions.
Merci.
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Je vous remercie, madame la présidente et le Comité, d'avoir bien voulu inscrire le nom de notre association dans votre calendrier pour nous permettre de donner notre point de vue sur cette question importante.
Je me nomme Kim Campbell. Je suis la présidente de l'association, qui vous remercie de votre invitation à comparaître devant votre comité pour affirmer son appui à l'accord commercial de transition entre le Canada et le Royaume-Uni.
L'Association canadienne des importateurs et exportateurs, d'envergure nationale, représente ces acteurs depuis près de 90 ans, c'est-à-dire les importateurs, exportateurs, fabricants canadiens qui à la fois importent et exportent des produits, grossistes et distributeurs, détaillants et fournisseurs de services à la chaîne d'approvisionnement. Nous représentons certains des principaux importateurs et exportateurs canadiens de même que des PME. Nos membres importent et exportent la plupart des produits et des gammes de produits.
Notre association s'efforce d'être un facilitateur entre l'entreprise et l'État, qui ont pleine confiance en elle, des résultats de l'application générale et dans le monde réel, du flux des marchandises qui traversent les frontières internationales du Canada.
Le secteur privé a besoin de transparence, de prévisibilité et de facilité dans toutes ses interactions avec l'État, mais ce n'est nulle part plus nécessaire qu'à la frontière. Les dernières années ont été très éprouvantes pour nos membres, puisque deux principes importants, la transparence et la prévisibilité, ont été ébranlés par l'avènement d'une ère de guerres commerciales.
La pandémie de COVID-19 a aggravé d'un cran une situation déjà difficile. Il faut vraiment être un passionné de géopolitique et un clairvoyant capable de lire les feuilles de thé pour se tirer actuellement d'affaire dans le monde des échanges internationaux. Nous applaudissons le gouvernement du Canada et l'Agence des services frontaliers pour leur excellent travail qui consiste à maintenir nos frontières ouvertes aux échanges. Nous aurions été gravement en péril sans cette prévisibilité. Soyez-en loués.
L'importance de nos frontières a été mise davantage en relief alors que nous avons dû réagir vivement pour gérer la perturbation extrême des chaînes d'approvisionnement tout en assurant le transport de marchandises essentielles vers nos concitoyens, notamment l'équipement de protection individuelle et les denrées alimentaires. Pour ajouter un peu d'excitation à la situation, nous avons été obligés de mettre en oeuvre l'Accord Canada—États-Unis—Mexique en disposant du minimum d'information pour les importateurs et les exportateurs, sans période de transition. Nous croyons en avoir retenu de grandes leçons et nous espérons que, pendant que nous appuyons la transition du Royaume-Uni dans sa sortie de l'Union européenne, le gouvernement du Canada appuiera les importateurs et les exportateurs avec transparence, prévisibilité, en leur facilitant la tâche dans l'accord de transition.
Nous voudrions également saisir l'occasion pour faire connaître notre travail sur une piste conduisant à une frontière commerciale intelligente et sûre. En vue de l'audience d'aujourd'hui, nous avons communiqué à votre comité des documents de base dans notre mémoire. Cette information pourrait également guider votre étude d'un accord de transition entre le Canada et le Royaume-Uni.
Nos membres se focalisent sur les mécanismes du transport transfrontalier des marchandises. Il importe de noter que bien que le mot « libre » paraisse dans ces accords, ça ne signifie pas que les marchandises soient exemptées de droits de douane, et il faut beaucoup de règlements et de processus pour y parvenir.
Il faut surmonter un ensemble extrême de complexité et de sources de confusion pour devenir admissible à l'exemption de droits sur ses produits. Ceux d'entre nous qui travaillent dans ce secteur éprouvent beaucoup de difficultés à se maintenir à jour, puisque chaque accord comporte son ensemble particulier de règles et d'exigences. Chaque accord possède aussi sa propre forme ou ses propres formules pour attester l'admissibilité des marchandises, et chaque produit est assujetti à ses propres règles. Cela s'applique aux importateurs qui demandent un accord de libre-échange au moment de l'importation et aux exportateurs qui doivent fournir à leurs clients importateurs étrangers de marchandises canadiennes dans leur pays respectif la certification nécessaire. Il importe de souligner le fait que beaucoup de ces marchandises sont des intrants indispensables à la fabrication de marchandises au Canada.
Rien n'est acquis une fois pour toutes. Les attestations doivent être remplies une fois par année et sont propres à la pièce particulière qu'une entreprise importera ou exportera. De plus, le fisc peut se manifester quatre ans plus tard pour annuler l'admissibilité des marchandises et réclamer le remboursement intégral des droits et taxes. Il n'est donc pas étonnant que les PME ne profitent pas de ces accords autant que nous l'espérions.
Nos membres gèrent actuellement les attestations nord-américaines d'origine, pour l'ALENA ou l'Accord Canada—États-Unis—Mexique. Pour une majorité d'entre eux, le gros de ce travail survient à la fin de l'année civile. L'incertitude que ressentent les importateurs et les exportateurs pour les échanges commerciaux entre le Canada et le Royaume-Uni s'ajoute aux nombreux fardeaux qu'ils doivent déjà supporter.
Les liquidités sont d'une importance extrême pour la survie de nombreuses entreprises pendant la pandémie actuelle. La seule remise en vigueur des droits frappant, à la frontière, les marchandises provenant du Royaume-Uni, le 1er janvier 2021, pourrait sonner le glas de telles entreprises. Elle frappera aussi de plein fouet leurs clients du Royaume-Uni et les encouragera à chercher des solutions de repli moins coûteuses.
Nous vous proposons en tout respect les recommandations suivantes, car ce sont des éléments clés d'un accord de transition.
Premièrement, il faut permettre d'utiliser la certification déjà en vigueur dans l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne, ou AECG, pour prouver la franchise de droits. En deuxième lieu, il faut adopter les mêmes règles d'origine et les mêmes exigences en matière de certification que celles qui sont en vigueur dans l'AECG. Troisièmement, il faut permettre aux importateurs de certifier la marchandise pendant la période de transition si de nouveaux documents sont requis.
En résumé, nous sommes tout à fait favorables à un accord de transition entre le Canada et le Royaume-Uni, et nous comptons sur le gouvernement du Canada pour qu'il soutienne les entreprises en favorisant la transparence, la prévisibilité et la facilité d'utilisation relativement aux coûts et au processus.
Nous vous remercions de permettre à nos membres de participer à votre étude sur un accord commercial de transition entre le Canada et le Royaume-Uni, et de dire ce qu'il pourrait advenir des importateurs et des exportateurs si l'accord n'était pas mis en œuvre.
Je serai heureuse de répondre à vos questions.
Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Comité, bonjour.
Au nom de mon collègue Robert Closner et de moi-même, je vous remercie de nous avoir donné l'occasion de discuter avec vous aujourd'hui.
Afin de mieux situer le contexte de notre comparution, nous aimerions préciser que nos enjeux se rapportent au commerce entre le Canada et le Royaume-Uni au sens large, ainsi qu'à toute relation commerciale transfrontalière importante que notre pays entretient actuellement.
Puisque nous sommes le plus grand courtier en douane au Canada, nous représentons environ 25 % des marchandises importées au Canada par des dizaines de milliers d'importateurs qui évoluent dans un large éventail de secteurs industriels. Nous employons plus de 2 000 Canadiens d'un bout à l'autre du pays. Nous avons aidé nos clients pendant la pandémie de COVID-19 en maintenant les chaînes d'approvisionnement en mouvement dans la foulée de la réponse mondiale sans précédent en matière de santé publique.
Ces importations sont essentielles pour que notre économie puisse réaliser son plein potentiel dans les marchés d'exportation. À titre d'exemple, d'après les données sur la circulation transfrontalière des marchandises du secteur automobile, un produit traversera la frontière deux ou trois fois avant d'être un produit fini. Les importations et les exportations n'ont jamais été aussi interdépendantes.
Nous savons que la pandémie a exigé des réponses rapides et audacieuses de la part des gouvernements nationaux. Livingston International remercie le gouvernement fédéral du Canada d'avoir mis en place d'importantes mesures d'aide économique pendant la pandémie de COVID-19, compte tenu du contexte difficile pour les entreprises, les collectivités et les Canadiens en général.
Nous comprenons également que toutes les entreprises doivent évoluer pour survivre. En plus de cette évolution qui incombe au secteur privé, nous sommes d'avis que le gouvernement doit faire partie de la solution en adoptant des règlements souples permettant aux entreprises d'être efficaces en ces temps difficiles. Je tiens à remercier des députés comme Tracy Gray et d'autres d'avoir porté nos préoccupations à l'attention de la lors de sa comparution devant le Comité.
Pour faire suite aux questions de Mme Gray, nous pensons être particulièrement bien placés pour éclairer le Comité sur les conséquences imprévues d'une mesure déterminante qui a été mise en œuvre en réponse à la crise. Puisqu'ils assurent la circulation des marchandises aux frontières internationales, les courtiers en douane jouent un rôle essentiel en préservant l'accès à l'approvisionnement en marchandises de l'étranger, et en favorisant la relance et la stimulation de l'économie canadienne. Nos difficultés témoignent d'une perspective unique, mais essentielle.
Les courtiers en douane sont agréés par le gouvernement fédéral et peuvent être considérés comme les premiers négociants dignes de confiance du gouvernement. Comme ils l'ont fait tout au long de la pandémie et le feront même après, ils seront toujours des partenaires précieux au sein de la chaîne d'approvisionnement mondiale. Ils font office de facilitateurs dans les échanges commerciaux au nom des importateurs, et ils servent d'intermédiaire avec l'Agence des services frontaliers du Canada de même qu'avec l'Agence du revenu du Canada.
Pour que des marchandises soient dédouanées au moment de la mainlevée, les droits et les taxes sur les marchandises importées doivent être payés lors du dédouanement, ou encore, l'importateur doit compter sur un cautionnement de mainlevée avant le paiement. Comme la plupart des importateurs attitrés n'ont pas leur propre caution, ils s'en remettent à leur courtier en douane pour procéder au dédouanement dans les meilleurs délais. Les courtiers en douane doivent émettre la facture, percevoir l'argent et verser les dépenses importantes de droits et de taxes sur les importations canadiennes au nom de l'importateur attitré. Si les marchandises ont été importées en utilisant la caution du courtier, c'est lui qui s'expose entièrement au risque relatif au paiement.
M. Closner fournira de plus amples détails sur notre situation actuelle.
Je vous remercie.
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Je vous remercie, madame Sider.
Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie infiniment de nous donner l’occasion de discuter avec vous.
Le 27 mars, le ministère des Finances a annoncé que les entreprises pouvaient reporter le paiement des droits de douane et des taxes jusqu’à la fin du mois de juin. Si l’objectif d’accroître les liquidités des entreprises canadiennes était louable, cette décision a eu des répercussions considérables sur l’industrie du courtage.
La période de grâce a fait courir un risque considérable à Livingston et à bon nombre de courtiers en douane. Le 30 juin, il y avait au total 751 millions de dollars de droits et de taxes dus sur les importations couvertes par le cautionnement de courtage de Livingston. Livingston a payé la totalité du solde même si nous n’avons pu recueillir que 680 millions de dollars. Nous avons dû puiser une somme sans précédent dans notre marge de crédit, ce qui a occasionné un risque de crédit de 71 millions de dollars. D’autres droits et taxes non payés par les importateurs ont continué à s’accumuler au cours des mois suivants. Avec plus d’investissements et d’efforts, nous avons pu réduire à environ 12 millions de dollars au 11 novembre le solde en souffrance de droits et de taxes impayés depuis le début de l’exercice.
En plus des efforts déployés par Livingston, la Société canadienne des courtiers en douane, qui est notre principale association au sein de l’industrie, ainsi que d’autres associations industrielles connexes sont en communication avec le gouvernement depuis l’annonce de mars au sujet des conséquences imprévues du report des droits. Nos préoccupations sont directement liées à la charge énorme que représentent le flux de trésorerie et le risque de crédit qui ont été pelletés dans la cour de l’industrie du courtage. La réglementation gouvernementale en place n’a jamais été conçue pour régler le problème et n’offre pas non plus de protection adéquate à l’industrie du courtage, compte tenu du climat économique actuel.
Mesdames et messieurs les membres du Comité, j’espère que vous comprendrez que nous sommes toujours exposés à cet énorme risque de crédit. En outre, étant donné que la fermeture réglementée des services non essentiels se poursuit et a une incidence économique, le risque de non-recouvrement des droits et des taxes impayés sous peu a augmenté considérablement. Même si ce n’était pas l’intention du gouvernement, ce report a fait courir un risque financier important aux courtiers, malgré le rôle essentiel que nous jouons depuis le début de la pandémie.
Avant la COVID et encore maintenant, nous assistons à un resserrement des marchés de l’assurance et des cautions à l’échelle mondiale. Cette situation a fait augmenter le coût des cautionnements ou a multiplié les exigences pour le nantissement en espèces des cautionnements.
Étant donné qu’il est de plus en plus coûteux et difficile d’obtenir des cautionnements, les importateurs attitrés se tourneront vers les cautions de leurs courtiers pour dédouaner leurs marchandises. Il en résultera une augmentation du coût et de la responsabilité pour les courtiers en douane. Avec l’introduction du nouveau projet de Gestion des cotisations et des recettes de l’Agence des services frontaliers du Canada, tous les importateurs attitrés seront finalement tenus d’obtenir leur propre cautionnement. Même si nous sommes favorables à cette initiative, si le marché des cautionnements ne s’améliore pas, cela aura pour conséquence de ralentir le flux commercial à destination du Canada, et aussi l’exportation de produits finis.
Il est impératif que l’industrie du courtage demeure viable pour qu’elle continue de faciliter les échanges commerciaux au nom des importateurs. Toutefois, les lacunes actuelles dans la réglementation gouvernementale, notamment sur les plans de la cohérence et de la clarté, pourraient imposer des créances irrécouvrables aux courtiers en douane, ce qui nous empêcherait de faire passer les marchandises à la frontière avec efficacité et rapidité.
De nombreux courtiers en douane ne peuvent pas assumer cette dette et vont plutôt modifier leurs pratiques commerciales pour exiger des importateurs attitrés qu’ils versent les droits et les taxes avant le dédouanement de l’importation, au lieu d’assumer eux-mêmes le risque. Cette solution ralentira considérablement le passage des marchandises aux frontières, ce qui aura des conséquences pour notre économie.
Les États-Unis devraient adopter une loi pour régler une partie du problème. En 2019, le représentant Peter King a présenté la Customs Business Fairness Act, qui est actuellement à l’étude du Congrès. On y propose une modification de forme à l’alinéa 507d) du Bankruptcy Code, qui accorderait en fait un droit de subrogation aux courtiers en douane ou aux garants qui ont payé des droits au gouvernement au nom d’un importateur en faillite. Nous avons besoin d’une loi similaire au Canada.
Pour régler la question de la responsabilité à court et à long terme, nous recommandons que le gouvernement prenne les mesures suivantes dans le présent cycle budgétaire.
Premièrement, nous recommandons de lancer des discussions avec l’ASFC et les intervenants de l’industrie sur l’introduction d’une loi qui protégerait les courtiers en douane en cas de faillite d’un importateur. Cette nouvelle loi aurait pour objectif d’offrir une protection aux courtiers qui effectuent de bonne foi le paiement des droits et des taxes pour le compte des importateurs, ce qui réduirait la responsabilité écrasante en cas de créances ordinaires.
En deuxième lieu, nous recommandons de mettre en place un cadre qui permettrait aux courtiers de retenir les paiements des créances irrécouvrables. Le receveur général a de vastes pouvoirs conférés par la loi advenant la faillite d'un importateur attitré. Il pourrait ainsi prévoir un mécanisme qui permettrait aux courtiers de demander un remboursement des droits et des taxes qu'ils ont versés au nom de l'importateur attitré s'ils ne parviennent pas à recouvrer cette créance.
Troisièmement, il est essentiel de se doter d'une stratégie cohérente et d'une politique transparente en cas de défaut de paiement d'un importateur attitré. Pour l'instant, il semble que les dossiers sont traités en fonction de chaque cas, ce qui laisse planer l'incertitude et entraîne une instabilité pour les importateurs et les courtiers en douane, et entrave leur efficacité.
Je vais m'arrêter ici pour qu'il vous reste un peu de temps pour vos questions. Je vous remercie encore de nous avoir donné l'occasion de vous parler aujourd'hui.
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Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie. Nous vous sommes reconnaissants de nous écouter aujourd'hui. Nous vous saluons depuis la côte Est.
Le Conseil canadien du homard est le seul organisme qui représente en totalité la chaîne de valeur du homard. C'est notre particularité. Nous réunissons des pêcheurs, des marchands, des expéditeurs de homard vivant, des transformateurs et des Premières Nations. Nous sommes en activité depuis une dizaine d'années, et nous nous intéressons principalement au marché.
Nous nous attardons surtout à la commercialisation et à la promotion du homard canadien, à l'établissement de notre marque dans le monde entier, à l'analyse des marchés, à la communication au secteur de ce qui se passe sur le marché, à l'accès au marché et aux problèmes qui en découlent, qui reviennent sans cesse.
Nous sommes très reconnaissants de travailler avec vos excellents fonctionnaires d'Affaires mondiales Canada et avec les délégués commerciaux, qui font un excellent travail pour nous dans le monde entier.
Il existe un vaste marché mature et stable pour le homard canadien vivant et transformé. Au fil des décennies d'échanges commerciaux avec nos partenaires du Commonwealth, nos exportateurs ont établi des relations solides avec les chaînes de restaurations.
M'entendez-vous bien?
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Je vous remercie. Le WiFi est un peu instable.
Il y a donc des chaînes de restauration, des distributeurs indépendants, des détaillants et d'autres importateurs qui apprécient les produits de la mer canadiens de première qualité.
Nos exportateurs ont établi au Royaume-Uni la très grande notoriété du homard vivant, du homard transformé et des produits spécialisés à valeur ajoutée.
Depuis l'entrée en vigueur en 2017 de l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne, ou AECG, notre industrie a bénéficié de la liberté d'accès qui en découle.
Alors que le Royaume-Uni s'apprête à quitter l'Union européenne, il est primordial pour notre industrie qu'un accord provisoire soit mis en place — la bonne nouvelle, c'est qu'il ne semble manquer que la signature. Il faudra ensuite négocier un accord commercial permanent entre nos deux pays, qui nous offrira un accès égal ou supérieur aux modalités de l'AECG.
Entre 2015 et 2019, la valeur des exportations de homard vivant et transformé à destination du Royaume-Uni est demeurée très stable et se chiffre à environ 32 millions de dollars par année. La demande pour la chair de homard a connu une forte croissance, tandis que celle pour le homard entier congelé en carapace a fait un retour, et que celle pour le homard vivant est demeurée stable.
Étant donné que des restaurants ferment leurs portes aux quatre coins du monde, et que 70 % du homard canadien est généralement consommé dans le secteur de la restauration, les exportateurs de homard ont connu une année 2020 difficile, comme la plupart des exportateurs. Toutefois, beaucoup ont pu se tourner vers la vente au détail et en ligne, ce qui s'est avéré encourageant et bénéfique pour tous les acteurs de la chaîne de valeur dont je viens de parler.
La valeur des exportations de produits du homard à destination de tous les marchés, y compris le Royaume-Uni, a été durement touchée par le changement d'orientation du marché, la baisse considérable de la demande attribuable à la pandémie, ainsi que les baisses des prix observées tant sur la côte que sur le marché. Pendant la période de neuf mois qui s'est terminée à la fin du mois de septembre 2020, la valeur des exportations de homard a diminué de 52 % par rapport à la même période en 2019.
En ce qui concerne nos expéditeurs de homard vivant, la pandémie a également eu un effet sur leurs options de fret aérien. Nous acheminons le homard vivant par avion et les produits congelés par conteneur. Or, les grands transporteurs aériens ont annulé leurs vols en raison du manque de passagers, et notre principal concurrent, les États-Unis, bénéficie actuellement de meilleures options de fret aérien et d'un temps de transit plus court à destination de l'Europe. Les avantages résultant de l'AECG ont aidé nos expéditeurs de homard vivant à surmonter ce défi attribuable au fret et au délai de mise en marché; nous ne voudrions toutefois pas perdre cette avance en raison d'une interruption de l'accès en franchise de droits.
Étant donné que nos principaux concurrents sont les Américains et qu'ils négocient eux aussi un accord commercial avec le Royaume-Uni, l'équipe de négociation canadienne ne devrait ménager aucun effort et faire vite pour que nous soyons les premiers à conclure un accord commercial avantageux avec le Royaume-Uni, ce qui serait bénéfique pour les produits de la mer canadiens.
Les exportateurs de homard ont également exprimé des préoccupations relatives à la documentation et à la certification. Pour notre industrie, il sera primordial de faciliter la transition vers le document de remplacement du régime de certification entre le Canada et le Royaume-Uni, et de mettre à contribution les agences fédérales compétentes.
Pour notre secteur, le principal problème se rapporte au risque qu'aucun accord provisoire ne soit conclu avec le Royaume-Uni, ce qui entraînerait un retour aux tarifs de la nation la plus favorisée dès le début de l'année prochaine, et ce, jusqu'à ce qu'un accord puisse être conclu. Il est à espérer que ce ne sera pas un problème puisque nous semblons déjà avoir préparé un accord.
J'aimerais cependant vous présenter l'information en termes clairs et faciles à comprendre. Si nous ne concluons aucun accord, les clients de nos exportateurs devront payer un droit de douane de 8 % sur le homard vivant, de 16 % sur le homard entier congelé en carapace, et de 20 % sur la chair de homard. Ces deux dernières catégories sont très proches de la fin de l'élimination progressive des tarifs, et devraient atteindre un tarif nul au cours de l'année prochaine.
Étant donné l'importance que revêt ce marché pour les expéditeurs et les transformateurs canadiens de homard vivant, et l'incidence négative continue de la pandémie sur le marché, il est essentiel de conclure un accord provisoire avec le Royaume-Uni avant la fin de l'année, et de négocier un accord plus officiel en 2021.
Je vous remercie infiniment.
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Merci beaucoup de poser la question.
Je reconnais certainement que les obstacles commerciaux non techniques semblent être le défi, surtout dans le secteur alimentaire. Ce sont des choses comme le type d'ingrédients employés dans les aliments. Le Royaume-Uni impose peut-être des restrictions, tout comme le Canada de son côté.
Je pense que c'est propre à certaines industries. La principale difficulté se rapporte probablement à des choses comme des questions de santé et de sécurité liées à des aliments et à d'autres produits semblables. Nous avons probablement besoin d'un peu plus de temps pour réfléchir et fournir une réponse exhaustive qui tient compte de différents secteurs.
Pour régler le problème, il faut aussi aider nos exportateurs. Cela fait tout simplement partie des complications liées au commerce. Tous les exportateurs auraient à déclarer leurs exportations au Royaume-Uni. Il faut adhérer à un système, préparer des documents et ainsi de suite, surtout pour ce qui est des PME. Nous pourrions probablement réfléchir à la façon de mieux les soutenir à cet égard.
On est toujours ravi de faire une vente, mais on ne peut soudainement pas acheminer ses produits vers le marché à cause d'une foule de complications qu'on ne comprenait pas. C'est là que réside une grande partie des échecs et des défis.
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Merci, madame la présidente.
Pour revenir à la conversation sur la disposition de caducité, je veux m'assurer que tout le monde sait de quoi il s'agit. Lorsque nos témoins parlent de l'importance de la prévisibilité et de la stabilité pour nos propriétaires d'entreprises, une disposition de caducité abrogerait effectivement l'accord commercial, possiblement avant la conclusion d'un accord commercial global, ce qui serait le contraire d'assurer la continuité pour nos propriétaires d'entreprises.
[Français]
J'aimerais poser une question à Mme Citeau au sujet de notre industrie.
Peut-être pourriez-vous me confirmer ce qui suit. Sans l'accord transitoire, si l'on revient à la liste tarifaire du Royaume-Uni, on parle de tarifs sur le bœuf d'à peu près 16 %, d'environ 12 % sur l'agneau et de 8 % sur la volaille.
Quand vous avez appris, en fin de semaine, que nous avions conclu une entente de continuité avec le Royaume-Uni, quelle a été la réaction de votre association et de ses exportateurs?
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Je tiens à souligner que juste avant la pandémie, avec le départ du Royaume-Uni, il était vraiment important que nous poursuivions les négociations, étant donné tout ce qui se passait. Je tiens donc à féliciter encore une fois tous ceux qui ont contribué à nous amener au point où nous en sommes, car 2020 a été très difficile. Dans ce contexte, nous devons reconnaître que nous avons pu en arriver là.
Je crois savoir que dans les échanges entre le Canada et les États-Unis, 98 % des produits protégés sont en franchise de droits jusqu'à ce que nous arrivions à l'accord à long terme, qui fera l'objet de débats à la Chambre des communes... Ce comité a toujours été proactif et nous avons déjà entrepris ce très important travail.
J'ai quelques questions sur ce sujet très important, car nous savons que nous ne serons plus protégés à partir du 21 janvier 2021.
Je tenais à poser la question suivante. Nous avons eu une présentation de M. Gerry Fowler, de Manna International Inc., qui est dans le secteur du soja biologique. J'aimerais savoir si l'un de nos témoins a une idée de ce qui arrivera, dans la situation actuelle, avec ce type de soja.
M. Gerry Fowler est originaire de Sault Ste. Marie, mais il a d'importantes activités commerciales depuis 20 ans avec le Royaume-Uni et l'Europe, notamment pour le soja certifié biologique, un produit non génétiquement modifié. C'est un marché de créneau. Il représente un certain nombre d'agriculteurs canadiens qui exportent au Royaume-Uni.
Madame la présidente, par votre intermédiaire, j'aimerais savoir si notre témoin de l'alliance agroalimentaire a des renseignements à ce sujet. Sinon, j'aimerais qu'elle me les fournisse plus tard.
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D'accord; merci beaucoup. Je voulais simplement poser la question, parce que c'est très important. Il s'agit manifestement d'un marché formidable.
Dans l'ensemble, comme 98 % des produits protégés sont en franchise de droits, nous avons parlé de beaucoup de choses, notamment que tout sera dans les détails et qu'un accord sera présenté au Parlement, où il fera l'objet de débats. J'aimerais toutefois parler des outils que vos clients utilisent actuellement, en particulier les petites entreprises et les femmes entrepreneures. Quels outils ont-elles à leur disposition pour accroître leurs activités d'exportation et d'importation ou, aussi, pour examiner les débouchés qui s'offrent à ce que j'appellerai les nouveaux venus?
Je pense qu'une des conséquences de cette pandémie, c'est que beaucoup de gens tendent à penser comme M. Gerry Fowler et à se dire qu'ils peuvent accéder virtuellement à certains marchés même s'ils sont à Sault Ste. Marie, dans l'Ouest du Canada ou encore dans l'est.
Avez-vous des commentaires à faire sur ce que font vos petites entreprises? Plus précisément, des missions commerciales virtuelles ont récemment été annoncées. Cela suscite-t-il l'intérêt de vos clients? Sont-ils au courant?
Merci, madame la présidente.
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Merci, madame la présidente.
Je propose que nous fassions un rapport intermédiaire. C'est mon avis personnel. Je pense que nous pouvons y inclure de nombreuses informations utiles, notamment, à mon avis, que le Royaume-Uni semble indiquer qu'il s'agit essentiellement d'une reconduction de l'AECG. Je pense que ce serait là une information importante à inclure dans le rapport intermédiaire.
Un autre aspect qu'il serait intéressant de souligner dans un rapport intermédiaire, c'est la différence entre l'offre initiale du Royaume-Uni, essentiellement 95 % des produits libres de droits, comparativement à 98 %. On parle de l'accès préférentiel. Il serait intéressant de voir ce que nous avons concédé pour obtenir les 3 % supplémentaires.
L'autre élément que nous pouvons inclure dans ce rapport intermédiaire pourrait être l'importance d'une plus grande transparence dans les négociations. Cela porterait sur un certain nombre d'années, même avant 2015. Il faut plus d'informations, plus de consultations et le processus doit être plus ouvert et plus transparent. Dans un rapport intermédiaire, nous pouvons souligner l'importance de ces aspects.
J'ai le plus grand respect pour mes collègues libéraux, c'est certain, et lorsque nous étions au gouvernement aussi... Il est très difficile de demander aux députés ministériels de défendre un accord commercial provisoire lorsqu'ils ignorent totalement en quoi il consiste. Il serait bien d'avoir quelques informations, au moins. En tant que gouvernement, il serait bien de pouvoir défendre cela.
Je sourcille lorsque je lis, dans des publications britanniques, que cet accord commercial sera avantageux pour les secteurs écossais du bœuf et du saumon, étant donné que dans cet accord, c'est nous qui sommes censés être le pays exportateur de bœuf. C'est avantageux pour le secteur britannique du vin et des spiritueux; cela se comprend pour les spiritueux. Ensuite, sans aller jusqu'à dire qu'il s'agit d'une question de souveraineté, mais par rapport à l'Ontario, j'ai lu dans un journal britannique qu'on évoque un accès plus concurrentiel à la LCBO, qui est un organisme de réglementation provincial.
Un rapport intermédiaire, c'est très utile. Cela peut nous servir de guide pour des accords futurs, et pour l'accord à long terme entre le Canada et le Royaume-Uni.
C'était un long commentaire, mais c'est ce que je pense de l'importance d'un rapport intermédiaire et d'un autre accord commercial.
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Je vous remercie, c'est gentil.
Essentiellement, je suis tout à fait d'accord avec mon collègue conservateur. Cela fait à peine 48 heures que les négociations ont pris fin et il faudrait absolument produire le texte.
Nous devons suivre le processus normal, qui est d'ailleurs très important. Je suis avocate en droit commercial international, et je pense que les avocats doivent revoir le texte. Nous n'avons pas le choix de passer par ce processus. Dès que le texte sera disponible, nous pourrions l'étudier comme il se doit.
Je trouve quand même intéressant que mon collègue conservateur soit d'accord sur l'idée d'un rapport intermédiaire. Pour ma part, je suis partante. Nous avons déjà entendu plusieurs témoignages pertinents. Je crois que la sera disponible la semaine prochaine. J'ai insisté sur le fait que les membres du Comité voudraient poser des questions à la ministre le plus rapidement possible; c'était manifeste d'après notre dernière rencontre. Je vous annonce qu'elle sera présente lundi pour répondre à nos questions.
Après son témoignage lundi soir, et selon ce qui en ressortira, nous aurons davantage d'information à inclure dans un rapport intermédiaire, si c'est ce que veulent tous les membres du Comité. Cela étant dit, si mes collègues préfèrent attendre un rapport plus complet par la suite, je suis également ouverte à cette idée.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je veux juste ramener tout le monde à la nature exacte de cette étude. Voilà ce dont il est question. Nous confondons les choses et apportons d'autres éléments à la discussion.
Il s'agit d'une étude d’au moins trois réunions — et nous en avons déjà eu trois —, pour recevoir une mise à jour sur les progrès du gouvernement fédéral dans les négociations d’un accord commercial transitoire entre le Canada et le Royaume-Uni; entendre les intervenants touchés par la mise en œuvre d’un nouvel accord commercial transitoire entre le Canada et le Royaume-Uni et étudier les impacts de l’absence d’un accord transitoire avec le Royaume-Uni. Puis, il y a le reste du libellé.
Quand on regarde en quoi consistait l'étude lorsque nous avons tous convenu d'en faire la première étude à l'ordre du jour du Comité, nous savions aussi que des négociations se déroulaient en parallèle. Par conséquent, je ne vois pas vraiment ce qui change. La semaine dernière, tous les membres du Comité ont convenu de faire un rapport provisoire, et nous sommes rendus là.
Je ne comprends pas très bien ce que les analystes entendent par manque d'information, car nous avons eu trois réunions. La motion prévoyait un minimum de trois réunions et nous avons entendu les principaux groupes que nous voulions entendre. Indépendamment de l'annonce du gouvernement et du fait que nous n'avons pas encore le texte ou les détails, je pense que nous pouvons toujours continuer le travail du Comité et simplement poursuivre l'étude telle que définie et telle qu'elle est toujours.
Je pense que nous pouvons simplement continuer.
Je pense que nous sommes tous en train de démêler tout cela. Je m'excuse si mes commentaires ne sont pas aussi convaincants que je le voudrais.
Je pense qu'il y a un problème par rapport à l'étude en général. Nous avons établi la possibilité d'un accord commercial de transition, la forme qu'il pourrait prendre et les attentes des gens à l'égard d'un tel accord.
Toutefois, maintenant qu'un accord est signé — même si nous ne l'avons pas vu —, cela signifie que nous sommes à la fin de l'étude d'un éventuel accord commercial, et je pense que nous pourrions publier un rapport final à ce sujet, car ce que nous ignorons est tout aussi important que ce que nous savons.
Nous pourrions faire rapport à la Chambre des aspects que nous ne connaissons pas, car certaines questions ouvertes qui ont été soulevées sont des choses qu'il importe de prendre en considération. Nous pourrions publier un rapport, terminer cette étude et passer ensuite à l'étude de l'accord en soi.
Je vais parler sans détour: je ne sais pas s'il est très utile d'accueillir des témoins pour discuter de l'accord commercial entre le Canada et le Royaume-Uni tant que nous n'aurons pas le texte de l'accord, car on demanderait alors à des gens de venir faire des présentations au Comité, mais personne ne connaîtrait vraiment la teneur de cet accord.
Nous l'avons un peu constaté aujourd'hui en posant des questions à des témoins qui ignoraient tout de l'accord pour qu'ils donnent leur avis... sur quelque chose qu'ils ne connaissent pas. Je conçois difficilement qu'on puisse obtenir des témoignages utiles, car tout le monde, à juste titre, souhaitera attendre d'avoir pris connaissance du contenu de l'accord avant de se prononcer véritablement et de manière étoffée sur ce qui fonctionne ou non, selon eux.
Encore une fois, je n'y ai pas longuement réfléchi, étant donné que l'accord vient d'être annoncé en fin de semaine dernière. Nous ne savons pas vraiment quand nous l'obtiendrons. S'il faut quatre semaines pour la vérification juridique et la traduction...
Le Parlement n'est même pas censé siéger dans quatre semaines. Je pense que cela nous amène autour du 23 décembre; je ne suis pas vraiment certain.
J'ignore ce que fait le gouvernement et je ne sais pas vraiment comment le Comité doit agir dans le contexte d'un processus totalement flou et de l'étude d'un document auquel il n'a pas accès.
Je pense que ce que nous pourrions faire, dans ce cas, serait de conclure et de faire rapport sur ce que nous avons entendu jusqu'à maintenant dans le cadre de cette étude. Donc, ce serait un rapport sur ce que nous savons, soit pas grand-chose, et sur ce que nous ne savons pas, soit beaucoup plus de choses. Ensuite, nous entreprendrions l'étude que nous ferions habituellement de toute façon. Il devrait y avoir une loi habilitante, et nous convoquerions des témoins pour en discuter.
J'ignore comment on pourrait y arriver avant le 31 décembre. J'aimerais bien savoir comment le gouvernement pense que ce serait réalisable, alors qu'il ne pense même pas être en mesure de remettre le texte de l'accord aux parlementaires avant au moins deux semaines.
Étant donné ce que nous savons, nous pourrions conclure cette étude sur un éventuel accord et commencer une nouvelle étude, avec témoins, lorsque nous aurons le texte de l'accord.
Je dis cela aux fins de discussion.
Je comprends aussi ce que dit Mme Gray. Nous pourrions simplement continuer cette étude et l'intégrer à l'étude de la mesure législative le moment venu, mais il est tout à fait plausible qu'on veuille entendre à nouveau les mêmes témoins lorsque nous aurons lu le texte de l'accord. Je me demande s'il est possible de les convoquer maintenant, puis de les convoquer à nouveau dans deux ou trois semaines. Je me demande s'il ne vaudrait pas mieux attendre de savoir précisément à quoi le gouvernement a engagé le pays. Ensuite, nous pourrons demander aux gens de donner leur avis à ce sujet.
Merci.
J'examine la question de 100 façons et j'essaie de déterminer la meilleure façon de procéder.
La réalité, c'est que je n'ai pas l'accord. Tant qu'il n'est pas déposé à la Chambre, même s'il est censé être signé, je ne l'ai pas. Je dois faire rapport en fonction de ce que j'ai en main aujourd'hui. Je pense que c'était notre plan de match. La traduction exige ce délai, et c'est ce qui a été demandé.
Je pense que nous devons faire le rapport provisoire, le déposer à la Chambre, puis examiner comment aller plus loin pour la suite des choses. Nous pouvons adapter un rapport provisoire; pour le rapport final, nous pouvons changer les choses et arriver à notre rapport final.
Quant au projet de loi de mise en œuvre, je ne sais pas non plus quelle forme il prendra et comment il franchira les diverses étapes à la Chambre. Je suis d'accord avec M. Blaikie: le calendrier est vraiment très serré.
L'autre aspect qui me semble très important, c'est que nous entendons actuellement des témoins qui n'ont pas vu l'accord et qui expriment leurs attentes. Je tiens à connaître ces attentes, car cela me permettra de comparer lorsque j'examinerai l'accord, de façon à dire: « Écoutez, voici les attentes exprimées par les gens lors de vos consultations, et voici ce que vous avez livré. »
Je pense que nous devons souligner certains des problèmes qui sont survenus pour cet accord afin qu'ils ne se reproduisent jamais, et le rapport provisoire nous aidera à cet égard.
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Merci, madame la présidente.
Je crois l'avoir dit au début de la réunion, mais je vais simplement faire une mise au point.
L'accord de continuité commerciale entre le Canada et le Royaume-Uni n'a pas été signé. Les négociations sont terminées. Nous sommes parvenus à un accord, mais il n'y a pas encore de texte à signer. C'est ce que les juristes préparent en ce moment même.
J'encourage tous les députés à en prendre note. Ce n'est pas comme s'il y avait, quelque part dans le tiroir de quelqu'un, au bureau, un accord signé que nous ne communiquons pas. Il n'y a pas encore d'accord signé.
Encore une fois, comme je l'ai mentionné, tout cela se passe très rapidement. L'annonce a été faite samedi matin, et la ministre comparaîtra lundi prochain pour répondre à certaines des préoccupations et questions soulevées par ses collègues de tous les partis concernant les prochaines étapes et l'adoption à la Chambre.
Je pense qu'il y a consensus, d'après ce que j'entends. Il est certain que M. Blaikie a présenté une proposition que je trouve très intéressante. Je ne parlerai pas au nom des autres, mais je pense qu'elle cadre très bien avec les propos de certains collègues conservateurs, en ce sens que nous devrions peut-être terminer notre rapport provisoire avec le plus de renseignements possible pour le moment, puis passer à l'étude exhaustive de l'accord lorsque nous aurons le texte et que tout le monde pourra connaître les détails de cet accord de continuité.
Madame la présidente, je ne sais pas comment vous voulez procéder, étant donné le temps dont nous disposons. Voulez-vous que je présente la proposition? Si quelqu'un d'autre souhaite le faire, je suis ouverte à en donner l'occasion à M. Blaikie, car je crois que c'était sa proposition.