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Merci, monsieur le président.
Éminents invités, mesdames et messieurs, honorables collègues, et membres du comité, merci de me donner l'occasion de comparaître devant vous. Je vais souligner l'importance de reconnaître les contributions remarquables des Canadiens d'origine africaine pour les Forces canadiennes et leur pays en rendant hommage à ces anciens combattants et héros morts au combat grâce à une cérémonie commémorative nationale et un monument de guerre pour les Canadiens d'origine africaine. Ainsi nous pourrons rendre hommage aux soldats noirs qui se sont battus et qui sont morts pour garantir notre liberté.
Plus tôt cette année, le 24 février 2011, lors du Mois de l'histoire des Noirs, le ministère de la Défense nationale a, pour la première fois, souligné et reconnu les contributions des Canadiens d'origine africaine des Antilles britanniques et d'Haïti, et des Canadiens noirs au sein des Forces canadiennes.
En tant que citoyen canadien né en Jamaïque et quatrième Canadien d'origine africaine nommé au Sénat du Canada, je connais très bien les luttes auxquelles les minorités sont confrontées dans ce pays. Je suis aussi tout à fait conscient de l'immense bataille que les Canadiens noirs doivent mener pour être inclus et reconnus en tant que membres de la vie militaire canadienne.
Bref, ces anciens combattants ont ouvert la voie aux membres des Forces canadiennes de toutes origines pour occuper la place qui leur revient pour refléter la société canadienne diversifiée qu'ils servent. Ces anciens combattants Noirs ont lutté pour leur droit de défendre leur pays et leurs concitoyens. Ils méritent, au même titre que leurs frères d'armes, l'honneur d'avoir une cérémonie nationale commémorant leur contribution.
Honorables collègues, je crois fermement que bien que les Forces canadiennes se présentent comme étant une institution nationale pertinente, moderne et progressiste du XXIe siècle, nous devons être transparents et entièrement reconnaître les contributions et sacrifices que les Canadiens d'origine africaine ont fait par le passé pour nous garantir un avenir prometteur. Il est essentiel que notre gouvernement s'engage à éduquer les Canadiens et le monde quant à la riche histoire des Canadiens d'origine africaine au sein de la vie militaire canadienne.
Pendant mes recherches pour cette étude, j'ai été heureux de constater que les sites Web des ministères de la Défense nationale, des Affaires étrangères et des Affaires des anciens combattants comptaient des pages consacrées aux soldats canadiens d'origine africaine dans des régiments de diverses guerres. Cependant, honorables membres du comité, j'ai trouvé tout à fait honteux que ces faits historiques demeurent cachés et que cette histoire soit enterrée dans le passé et ne soit pas reconnue par une cérémonie commémorative nationale.
Il y a de nombreux avantages éducatifs d'avoir une cérémonie commémorative nationale qui souligne le rôle des Canadiens d'origine africaine dans l'histoire canadienne, et pas seulement pour les jeunes, mais aussi pour tous les Canadiens et Canadiennes. Nous et les générations à venir devons nous rappeler les sacrifices et réalisations des Canadiens d'origine africaine. Nos ancêtres noirs se sont battus ardemment pour faire tomber les obstacles et pour ouvrir la voie aux plus jeunes. On ne devrait plus cacher leurs efforts, mais plutôt nous en servir pour inspirer et encourager nos jeunes afin qu'ils comprennent qu'ils peuvent, eux aussi, changer le statu quo.
Je recommande fortement que cette cérémonie commémorative nationale se déroule chaque année. Cela pourrait être le Jour de l'émancipation, soit le premier lundi du mois d'août. Cette journée souligne l'abolition de l'esclavage, en 1834, dans l'Empire britannique et donc également au Canada.
Je souligne le travail de mon prédécesseur, le défunt sénateur Calvin Ruck, pour avoir préservé, promu et commémoré l'histoire des anciens combattants noirs. Ses efforts ont permis à son successeur de voir l'érection d'un monument en Nouvelle-Écosse dédié aux membres du 2e Bataillon de construction, le Corps expéditionnaire canadien. En effet, ce monument symbolise tout particulièrement les contributions des Canadiens d'origine africaine au sein du 2e Bataillon de construction. Je recommande qu'on érige un monument de guerre pour représenter tous les soldats canadiens d'origine africaine qui ont servi leur pays et qui continuent de le faire — il s'agirait d'une cérémonie nationale qui rendrait hommage à tous les soldats afro-canadiens, aussi bien du passé que du présent.
Honorables collègues, il est important que le Canada souligne le rôle important que les Noirs ont joué et continuent de jouer dans l'histoire de notre pays. Fait pertinent à noter, nos premiers ministres et ministre de la Défense, Peter MacKay, ont indiqué ce qui suit lors d'une cérémonie tenue à Téhéran en 2009:
« Leur héritage se traduit par le Canada qu'ils ont contribué à bâtir et protéger, un pays qui valorise la liberté, la démocratie, les droits de la personne et l'État de droit. Les Canadiens noirs peuvent jouir d'une fierté unique de faire leur service envers leur pays. En effet, leur passé honorable a toujours été caractérisé par le patriotisme, les sacrifices et l'héroïsme. »
C'est tiré d'un discours du premier ministre.
Le a dit: « Heureusement, de nos jours, nous assistons à une plus grande reconnaissance des efforts que ces hommes et femmes ont faits au nom du Canada. Leurs réalisations vont au-delà de notre histoire depuis la Confédération. Leurs efforts ne seront pas oubliés. »
Ce qu'il ne faut surtout pas oublier, honorables collègues, c'est qu'une cérémonie commémorative nationale nous rappelle que nous avons surmonté des tribulations et que nous allons continuer de le faire lors de notre lutte pour l'égalité et le maintien de notre liberté.
J'espère que mon exposé a été utile. Je suis maintenant prêt à répondre à vos questions.
Merci, monsieur le président.
Un des jeunes soldats reconnus, Kevin Junor, était un vaillant soldat au sein de l'armée. On l'a reconnu et on lui a décerné une médaille en 2009. En tant que jeune soldat, il informe beaucoup d'élèves du secondaire, parce que nombre d'entre eux ne sont pas conscients de la situation.
Je crois qu'une partie du problème — comme je l'ai dit, je félicite le ministère des Anciens Combattants pour son site Web — c'est qu'il faut chercher ces renseignements. Je crois que cela devrait faire partie de l'enseignement dans les écoles, pas seulement pendant le Mois de l'histoire des Noirs. Ça fait partie de l'histoire. On ne devrait pas parler de l'histoire seulement pendant le Mois de l'histoire des Noirs. Nous devrions parler de l'histoire et des contributions des Canadiens à leur pays chaque jour de l'année.
Je crois qu'il est important que nous continuions à parler à nos jeunes, à les sensibiliser et à les encourager non seulement à étudier l'histoire mais à devenir membres des Forces canadiennes et à acquérir l'expérience que le milieu militaire a à offrir.
Comme vous l'avez dit, de nombreux membres des Forces prennent leur retraite. Je crois que la prochaine génération devrait être diversifiée lors de nos missions partout dans le monde et dans divers pays. Je crois qu'il est important que nous reflétions de façon fidèle la diversité que le Canada a à offrir.
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Monsieur le député, je vous remercie d'avoir posé cette importante question.
Je reviens sans cesse à l'éducation. Je reviens sans cesse à nos établissements d'apprentissage. Lorsque j'étais à l'école secondaire, on m'a parlé de Samuel de Champlain et de Mathieu Da Costa. Je ne savais pas que Mathieu Da Costa était noir. La question est donc d'agir de façon transparente et de rendre notre histoire pertinente, claire. Nous avons des livres d'histoire; nous devons veiller à ce que les visages de ces soldats qui se trouvent sur le site Web du ministère des Anciens Combattants... Je vois certains de ces visages pour la première fois, et je suis au pays depuis plus de 35 ans. Il est donc important pour nous de continuer de parler aux jeunes par l'intermédiaire des établissements d'enseignement. Je pense que c'est le bon moyen.
Les groupes confessionnels et les groupes de jeunes ont une responsabilité à l'égard de l'information qu'ils reçoivent; toutefois, ici aussi, cela doit être coordonné. J'estime donc que le ministère des Anciens Combattants doit faire un effort pour s'assurer que nos écoles disposent des ressources nécessaires pour parler à ces jeunes Canadiens qui arrivent, afin qu'ils connaissent la vraie histoire de notre pays plutôt que de ne pas se voir représenter au sein de l'armée. Ils apprendront les contributions passées des Canadiens qui ont participé à des exploits et fait de l'excellent travail. Je pense que cela doit maintenant figurer parmi nos priorités.
Je pense que nous devons commencer par notre système d'éducation. Nous commencerons par nos centres communautaires. Ceux-ci recevraient aussi des renseignements du ministère des Anciens Combattants indiquant ce qui suit: « Voici la vraie mosaïque du Canada; voici les contributions de différentes personnes, que vous soyez de l'Inde, ou de l'Amérique du Sud. Vous êtes venus au pays et vous avez apporté votre contribution. Que vous veniez de la Chine ou de la Corée, vous avez contribué au pays. » Je pense qu'il est important de reconnaître ces contributions.
Il faut rédiger un document d'apprentissage concis et précis, tout en étant complet. Les renseignements doivent être clairs et conformes à ceux du site Web qui sont transférés, et je pense que cela se ferait facilement. Je pense que si les renseignements existent déjà, ils doivent être réunis et présentés de façon à ce que tous puissent, chaque jour, prendre un livre ou visiter un site Web ou être inspirés d'une façon ou d'une autre par une plaque ou un événement de commémoration qui souligne ces contributions. Nous pourrons ainsi permettre à nos jeunes de participer et les encourager.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur le sénateur, merci beaucoup d'être avec nous ce matin.
Je ne siège habituellement pas à ce comité, de sorte que je trouve cela assez intéressant. Lorsque j'étais enfant, je me souviens que mon père était un fier ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale et qu'il avait passé cinq ans en Europe. Je me souviens qu'il disait que peu importe aux côtés de qui on se bat, peu importe avec qui on se bat; on est sur la même longueur d'onde qu'eux, ce sont des Canadiens et ils combattent tous pour le Canada, de sorte qu'ils sont tous considérés comme égaux. Il n'y avait pas de division parmi les membres à part entière des forces.
Vous avez parlé des anciens combattants de la guerre de Corée qui ont été honorés et, bien sûr qu'ils ont été honorés, comme beaucoup d'autres. Nous commençons aujourd'hui à voir des cérémonies en hommage aux anciens combattants d'Afghanistan, c'est-à-dire tous ceux qui étaient là-bas, peu importe leur ethnie. Vous avez parlé des personnes qui ont menti pour pouvoir servir leur pays. Cela s'est toujours produit. Des enfants de 16 ans ont menti lors de la Deuxième Guerre mondiale, et probablement lors de la Première Guerre mondiale également. Je sais que des amis de mon père l'ont fait et ont pu servir leur pays.
Je comprends ce que vous dites, mais comment avez-vous été reçu? Avez-vous parlé à des groupes d'anciens combattants? Les anciens combattants appuient-ils cette idée? De quoi leur avez-vous parlé?
Généralement, monsieur le président, je dis que je peux parler de souvenirs de 20 minutes à trois jours. Aujourd'hui, j'essaierai de ne pas dépasser 10 minutes afin de respecter les directives du comité.
Merci beaucoup de nous avoir invités à vous parler du souvenir. C'est toujours un bon moment pour parler du souvenir, mais les mois précédant la Semaine des anciens combattants et le jour du Souvenir sont un moment particulièrement approprié.
Le ministère des Anciens Combattants compte deux secteurs d'activité. L'un d'eux consiste, bien entendu, à fournir des services et des avantages aux anciens combattants ainsi qu'à aider les militaires actifs à faire la transition vers la vie civile. L'autre secteur d'activité concerne le programme Le Canada se souvient. Le but de ce secteur d'activité consiste à veiller à ce que les Canadiens soient conscients des services, des sacrifices et des contributions de nos anciens combattants ainsi qu'à encourager les Canadiens à honorer ces services et ces sacrifices de façon active.
Le programme Le Canada se souvient compte de nombreux éléments. Il y a des monuments nationaux et internationaux. Nous administrons des ressources culturelles assez extraordinaires qui appartiennent aux Canadiens. Nous détenons 13 monuments commémoratifs de la Première Guerre mondiale sur des champs de bataille en France et en Belgique, et nous sommes responsables du monument du Canada à Green Park, à Londres, en Angleterre. De plus, sur les deux plus grands sites, nous avons un programme de guides étudiants qui offre aux étudiants des universités canadiennes la possibilité de fournir des services d'interprétation au million de visiteurs que nous recevons sur ces deux sites chaque année. Nous sommes également responsables, de concert avec d'autres ministères, du Monument commémoratif de guerre du Canada et de la Tombe du Soldat inconnu, ici à Ottawa, ainsi que des sept livres du souvenir qui se trouvent ici, dans la Chapelle du Souvenir, dans la Tour de la Paix.
De plus, les renseignements au public et les ressources éducatives constituent un élément très important de notre travail. Nous fournissons de l'information aux Canadiens de différentes façons au sujet de l'histoire militaire du Canada ainsi que des services et sacrifices de nos anciens combattants. Notre site Web renferme beaucoup d'information et de matériel. Nous offrons des documents imprimés, des livrets et des feuillets historiques, entre autres, qui sont distribués partout au pays.
Les documents les plus remarquables et les mieux réussis pour vraiment informer et faire appel aux Canadiens sont les documents d'apprentissage que nous fournissons aux écoles, aux enseignants, aux organisations de jeunes et aux organisations d'anciens combattants partout au pays. Nous disposons de matériel d'apprentissage complet qui est offert toute l'année, mais chaque automne, avant la Semaine des anciens combattants, nous fournissons aux 16 000 écoles ainsi qu'à de nombreuses organisations de jeunes, du matériel d'apprentissage sur la Semaine des anciens combattants. Ce matériel s'adresse particulièrement à deux groupes: les élèves du primaire reçoivent un document appelé Histoires d'animaux à la guerre et les élèves du secondaire reçoivent un document intitulé Le Canada se souvient.
Les trousses de renseignements fournies aux écoles sont également envoyées à tous les députés. Vos bureaux ont dû les recevoir au début septembre. Ce sont des échantillons du matériel dont nous disposons et les enseignants peuvent les commander en trousses pour la classe, qui comprennent 30 exemplaires. Les enseignants doivent faire quelque chose, prendre des mesures pour les demander. Ces trousses ont connu beaucoup de succès, et les commentaires des enseignants ont été assez extraordinaires. En 2008, pour la Semaine des anciens combattants, les enseignants ont commandé 2,3 millions d'exemplaires de ces documents d'apprentissage pour la Semaine des anciens combattants. L'année suivante, le nombre d'exemplaires demandés a connu une augmentation de 38 p. 100, pour atteindre 3 millions, et l'an dernier, il y a eu une autre augmentation, et le nombre d'exemplaires demandés a atteint 3,9 millions.
Ainsi, en deux ans, nous avons connu une augmentation de 70 p. 100; de plus, les évaluations des enseignants ont été très élogieuses à l'endroit des anciens éducateurs qui ont élaboré le matériel, 98 p. 100 des enseignants ayant dit que le matériel était adapté aux niveaux scolaires de leurs élèves et qu'il s'agissait d'outils d'apprentissage efficaces.
Aujourd'hui, avec toutes les pressions exercées sur les programmes d'enseignement au pays, si on veut que les enseignants se penchent sur un sujet en particulier, comme le souvenir, il faut que ce soit facile. Nous leur donnons donc des outils de qualité adaptés aux programmes des provinces, ainsi que des manuels d'enseignement détaillés afin qu'ils disposent de plans de leçons, entre autres, pour enseigner la matière. Nous sommes donc très satisfaits du succès de ces mesures au cours des dernières années.
Nous offrons aussi des ressources et des caractéristiques en ligne qui sont utilisées par les étudiants dans le cadre de projets de recherche, comme le Mémorial virtuel de guerre du Canada, qui est le registre officiel de tous les Canadiens morts en service au pays, ainsi que le site Web Des héros se racontent, où nous offrons des milliers d'heures d'entrevues avec des anciens combattants de toutes les époques; ces vidéos ont été modifiées et sont disponibles pour visionnement non seulement partout au Canada, bien sûr, mais aussi ailleurs dans le monde.
De plus, nous avons été parmi les premiers ministères gouvernementaux à s'aventurer dans le domaine des médias sociaux. Il y a deux ans, le 14 octobre, nous avons créé des pages Facebook en français et en anglais; c'était quatre semaines avant le jour du Souvenir, et le 11 novembre, nous avions 170 000 amis, c'est-à-dire quatre semaines plus tard. Ces dernières années, ce chiffre a atteint 500 000 amis sur les pages Facebook. Nous avons également des canaux Youtube qui nous permettent de publier des vidéos liées aux anciens combattants ainsi que des liens vers des vidéos tournées par des étudiants canadiens.
Récemment, nous avons lancé les applications pour téléphones intelligents qui permettent aux Canadiens de savoir ce qui se passe dans le domaine du souvenir partout au pays, les événements qui ont lieu dans leurs collectivités ou près de celles-ci — l'heure, l'endroit, etc., sur leurs téléphones intelligents ou leurs ordinateurs.
L'année dernière, pendant la Semaine des anciens combattants, notre dernière campagne de publicité a été particulièrement importante pour nous, parce qu'une grande partie de cette campagne était la campagne « Je suis un vétéran », qui visait à aider les Canadiens à comprendre que les anciens combattants peuvent avoir n'importe quel âge et venir de partout au Canada. Je pense que cela a été particulièrement efficace, et de telles campagnes vont continuer encore une fois cette année, avec certaines améliorations.
De plus, pendant la Semaine des anciens combattants, nous avons mobilisé les Canadiens grâce à une campagne qui leur demande comment ils se souviennent. Cette campagne vise à appeler les Canadiens à l'action en leur demandant d'honorer le service de façon active.
Partout au pays, nous travaillons avec les collectivités et toutes sortes de groupes sans but lucratif pour les aider à organiser des activités du souvenir, des cérémonies, des activités d'apprentissage. Nous avons également trois programmes de financement qui peuvent être utiles. Le Fonds de partenariat d'action communautaire peut fournir du financement à des groupes sans but lucratif pour les aider à organiser des activités partout au pays. Le programme de restauration de cénotaphes et de monuments peut lui aussi aider les groupes sans but lucratif et les collectivités à restaurer des cénotaphes et des monuments parmi les 6 000 que l'on retrouve au pays. Enfin, un nouveau programme a été créé en novembre dernier et peut aider les collectivités à construire de nouveaux cénotaphes et monuments au niveau communautaire.
Anciens Combattants Canada peut aider à organiser des cérémonies dans différentes régions du pays, y compris de nombreuses ici, dans la région de la capitale nationale. Le programme le Canada se souvient comporte un programme d'avantages, qui offre des services de funérailles et d'inhumation à des anciens combattants admissibles ainsi qu'aux parents les plus proches de tous les anciens combattants. En ce qui concerne les décorations et les titres honorifiques, nous donnons de nouvelles médailles aux anciens combattants qui n'en ont pas reçu lorsqu'ils ont quitté le service, médailles qu'ils ont méritées. De plus, nous pouvons remplacer les médailles perdues ou volées.
Nous sommes également responsables de l'entretien des tombes des Canadiens tués à la guerre — environ 110 000 Canadiens sont morts lors des deux guerres mondiales — et nous le faisons grâce à notre partenariat avec la Commonwealth War Graves Commission et le financement que nous en recevons. De plus, nous sommes responsables d'entretenir environ 250 000 tombes d'anciens combattants. Ce sont les tombes des Canadiens qui sont revenus du service militaire et qui sont morts par la suite; pour différentes raisons, leurs funérailles ont été payées par le gouvernement du Canada ou leur stèle funéraire a été érigée aux frais du gouvernement du Canada.
Monsieur le président, je m'interromps ici.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Derek et Peter, merci encore, et merci à votre personnel et à tous les organisateurs de la commémoration de la bataille de la Somme et de Beaumont-Hamel. Vous avez fait de l'excellent travail. Quand on a six Terre-Neuviens qui pleurent à chaque cénotaphe qu'ils visitent... c'était vraiment très émotif. Donc merci beaucoup à votre équipe pour ce que vous avez fait.
J'ai quelques questions. On dit ici que vous administrez les décorations et titres honorifiques de la Première Guerre mondiale, de la Deuxième Guerre mondiale et de la guerre de Corée. Administrez-vous aussi les médailles modernes, comme celles décernées pour la Bosnie et l'Afghanistan, qui ont été perdues ou égarées? Vous occupez-vous aussi des médailles de la guerre de l'Afrique du Sud et de la Guerre des Boers? Voilà ma première question.
Deuxièmement, vous avez parlé d'un programme qui offre du financement pour la construction des cénotaphes communautaires. LLoyd Swick, qui comparaîtra sous peu devant le comité, est un ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale qui fait appel à la collectivité, moi y compris, afin d'ériger un monument pour les animaux au parc de la Confédération. Le problème, c'est qu'étant donné que l'on parle du parc de la Confédération, le ministère ne peut pas participer au financement de ce programme. Je me demandais si vous savez pourquoi. Si vous ne le savez pas, pourriez-vous nous le dire plus tard?
C'est assez frustrant. Si c'était ailleurs que sur des terres fédérales, le ministère pourrait apporter sa contribution, mais puisque c'est au parc de la Confédération, où se trouve le monument aux Autochtones, entre autres, on leur refuse l'accès au financement. Pourriez-vous en parler, s'il vous plaît?
Merci encore pour tout ce que vous faites.
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En fait, c'est intéressant, car d'autres pays examinent ce que nous faisons. Cela a été très valorisant récemment, mais il y a aussi d'autres possibilités. Par exemple, pendant les années à venir, dans le cadre du 100
e anniversaire de la Première Guerre mondiale — qui se déroulera sur une période de cinq ans de 2014 à 2018 —, d'autres pays comme l'Australie ont des projets plutôt ambitieux. Ce pays n'a pas encore arrêté son choix, mais il existe une série de projets dont un certain nombre sont de grande envergure.
Je pense qu'il serait intéressant de faire quelque chose qui viendrait appuyer nos activités à l'étranger. Comme je l'ai dit plus tôt, le Monument commémoratif du Canada à Vimy ainsi que le Mémorial terre-neuvien de Beaumont-Hamel reçoivent chaque année un million de visiteurs. C'est un moyen extraordinaire de promouvoir le Canada en Europe. Si nous pouvions trouver un moyen d'améliorer les programmes et les activités offerts à ces deux monuments en améliorant, par exemple, les services offerts aux visiteurs, ce serait un progrès considérable dont nous pourrions tirer profit.
S'il y a quelque chose que j'aimerais voir au Canada, c'est une capacité accrue à atteindre les Canadiens par l'intermédiaire des médias toute l'année, mais plus particulièrement à l'automne. Au cours des dernières années, nous avons travaillé de manière différente en nous efforçant d'offrir des activités commémoratives qui vont chercher les gens. Nous avons conclu des partenariats avec des équipes sportives professionnelles et amateures afin de rendre hommage aux anciens combattants avant des compétitions, qu'il s'agisse d'équipes de la LNH ou l'ensemble des ligues majeures de hockey junior. Nous nous intéressons maintenant aux sports universitaires comme le football et le hockey, et ces milieux ont réagi de manière très positive.
C'est un domaine où il est important, selon moi, de continuer à progresser, car cela nous permet d'intégrer les activités commémoratives à la vie quotidienne des Canadiens plutôt que de nous pousser à les inciter à participer à ces activités là où elles se déroulent, c'est-à-dire à des monuments et au cours de cérémonies.
Tout d'abord, la désignation du 11 novembre comme jour férié relève de la compétence provinciale. Je pense que le 11 novembre est considéré comme un jour férié dans huit provinces. Dans l'une de ces provinces, cette date est considérée comme un jour férié, mais pas en toutes circonstances. C'est un petit peu flou.
Dans deux provinces, cette date n'est pas considérée comme un jour férié. C'est une journée où les élèves vont à l'école et où les gens travaillent. Cependant, dans toutes les provinces, c'est un jour férié pour les entreprises et les organisations sous réglementation fédérale. C'est un cas intéressant.
Il est difficile pour les provinces de prendre une décision à cet égard, car il y a des pour et des contre. D'un certain côté, il serait extraordinaire de permettre à tous les Canadiens et à toutes les Canadiennes d'avoir la possibilité de participer à des activités commémoratives, des cérémonies, etc. dans leur collectivité et de prendre un jour férié. Il en va de même pour les élèves. Cependant, il existe un argument contradictoire très fort. En fait, la Légion royale canadienne n'est pas d'avis que le 11 novembre devrait être considéré comme un jour férié. Son motif est que les élèves devraient plutôt être à l'école afin d'y passer une journée consacrée au jour du Souvenir.
On peut donc voir qu'il existe des opinions très arrêtées, et je dirais des arguments très solides, de part et d'autre, pour des motifs que l'on comprend bien.
Je crois que M. Stoffer est la seule personne qui siège au comité depuis suffisamment longtemps pour se rappeler cette conversation.
Je suis toujours préoccupé par l'idée que le cimetière Beechwood et bien d'autres cimetières dans l'ensemble du pays ont ce que j'appellerais des tombes anonymes. Si l'on va au cimetière Beechwood aujourd'hui, on peut y trouver des parcelles de gazon où des anciens combattants sont enterrés. J'apprécie le fait que le gouvernement du Canada ou que notre programme de frais de funérailles et d'inhumation ait fourni un endroit pour permettre à des gens d'enterrer leurs proches qui ont si bien servi notre pays, mais il n'y a pas toujours une pierre tombale, une borne, ou encore une plaque pour y indiquer qui y est enterré. Le seul moyen de savoir consiste à demander aux gens qui s'occupent de l'entretien des tombes. Ils ont accès à des dossiers sur support papier répertoriant toutes les sépultures et sont donc en mesure de savoir quel soldat est enterré à quel endroit. Mais il n'y a aucune indication gravée dans la pierre ou dans le bronze pour informer les visiteurs du cimetière que quelqu'un est même enterré à cet endroit.
Nous consacrons beaucoup d'énergie à parler de tout cela dans les journaux, les vidéos, les exposés, etc., mais en ce qui me concerne, il serait sensé de consacrer un million de dollars pour que les mots « nous nous souviendrons d'eux » prononcés lors des cérémonies du 11 septembre veuillent vraiment dire quelque chose. Je me souviens que le député libéral Brent St. Denis avait calculé que c'est ce qu'il en coûterait pour graver toutes ces tombes.
Je laisse au comité le soin d'y réfléchir. Nous consacrons beaucoup d'argent à toutes sortes de choses. Ce serait, à mon avis, un projet qui en vaut la peine.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Pour faire suite aux commentaires de M. Anders sur le cimetière de Beechwood, considérez donc qu'on a fait la demande, Derek et Peter. Sauf erreur de ma part, la demande avait d'ailleurs déjà été faite lors d'une autre réunion du comité. Vu ce que dit M. Anders, elle n'a pas encore porté de fruits. Si vous vouliez bien vous pencher sur la question, nous vous en serions donc reconnaissants.
Vous parlez de commémoration et cela m'amène à mentionner la guerre des Boers. Peut-être suis-je le seul à le remarquer, mais je ne vois guère de commémoration de cette guerre quand je parcours le pays. Je suis préoccupé par le fait qu'elle semble véritablement oubliée. C'était la première fois que nous formions des bataillons qui se sont rendus à Halifax et qui se sont embarqués pour l'Afrique du Sud. Ils ont été plus de 250 à perdre la vie, lors de cette bataille. J'aimerais savoir quelles commémorations sont prévues pour le 110e anniversaire de la guerre d'Afrique du Sud, l'an prochain.
Comme vous le savez, nous commémorerons le 70e anniversaire de Hong Kong à Noël prochain et vous avez beaucoup de pain sur la planche dans ce domaine. Vous avez indiqué, avec raison, que, en vieillissant, les anciens combattants ont de plus en plus de mal à se déplacer. Je crains que personne d'autre ne se rende à ces endroits-là, pour marquer des anniversaires pourtant importants.
Y aura-t-il des occasions qui vous permettront, à vous et à d'autres, de vous rendre dans ces endroits afin de rendre hommage au nom de tous les Canadiens à ceux qui nous ont précédés il y a tant d'années? Je ne parle pas seulement de la Crête de Vimy et de Beaumont-Hamel, ce que j'appellerais les endroits les plus connus, mais de la bataille de Hong Kong, par exemple, où a été décernée notre première Croix de Victoria. Le récipiendaire est enterré en Éthiopie, ce que beaucoup de gens ignorent. Et de nombreux événements de ce genre se profilent.
J'aurai une dernière question: ce que je comprends, il y a un mouvement pour souligner le rôle des femmes dans l'armée lors de cérémonies commémoratives. Leur contribution est essentielle aussi, dans notre histoire.
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D'accord. Il y a toute une série de bons points, dans ce que vous venez de dire.
La guerre des Boers, la guerre d'Afrique du Sud, est une occasion que nous commémorons en fait. Si vous consultez Le Canada se souvient, cette année, ainsi que les numéros de l'année précédente et de l'année d'avant cela, vous constaterez que nous avons des articles sur la guerre d'Afrique du Sud. Selon moi, il est important que les Canadiens et les Canadiennes, notamment les plus jeunes, soient informés de ce qui s'est passé, vu qu'on en a souvent complètement perdu le souvenir.
Nous nous efforçons de remédier à la situation avec une commémoration particulière l'an prochain, qui marque, comme vous l'avez signalé le 110e anniversaire de la fin de la guerre d'Afrique du Sud. On n'a pas encore d'activités particulières prévues, mais j'ai l'intention de voir ce que l'on pourrait faire ici, au Monument commémoratif de la guerre du Canada, pour sensibiliser encore la population à cette guerre.
En ce qui concerne les cérémonies commémoratives outre-mer, comme vous, j'estime qu'elles sont importantes. Il y a quelque 110 000 Canadiens enterrés un peu partout dans le monde. Il me semble important que les Canadiens et les Canadiennes leur rendent hommage, dans leurs lieux de sépulture.
Il y a une évolution ces dernières années qui m'encourage particulièrement: le nombre grandissant d'élèves du secondaire qui, avec l'aide de leurs enseignants, réunissent leurs propres fonds et se rendent à l'étranger pour rendre hommage aux Canadiens là où ils sont tombés. Cela se fait surtout lors d'anniversaires spéciaux, mais ces jeunes ne se rendent pas seulement aux endroits les plus connus, comme le Monument commémoratif du Canada à Vimy ou le mémorial terre-neuvien de Beaumont-Hamel; ils visitent aussi de nombreux cimetières de guerre canadiens et monuments commémoratifs du Canada à l'étranger.
Prenez l'an prochain. À l'occasion du 95e anniversaire de Vimy, il y aura de 4 000 à 5 000 élèves canadiens du secondaire qui participeront aux cérémonies que nous organiserons à Vimy en avril. L'an dernier, on en a dénombré plus de 2 000 — 2 200, sauf erreur de ma part — aux Pays-Bas, lors du 65e anniversaire de la libération des Pays-Bas.
Cette tendance des jeunes Canadiens à se rendre à l'étranger pour rendre hommage aux Canadiens là où ils sont tombés me semble particulièrement encourageante. D'ailleurs, les groupes qui s'organisent pour Vimy travaillent aussi à de nombreuses autres activités. Ainsi, pour le 100e anniversaire de Vimy, en 2017, nous escomptons entre 20 000 et 25 000 élèves canadiens du secondaire. Il y a déjà des écoles et des associations qui ont commencé à planifier ce 100e anniversaire.
Il n'y a pas nécessairement de projets en cours d'élaboration. Cependant, on en fait déjà beaucoup pour reconnaître la valeur des anciens combattants canadiens noirs. J'ai déjà indiqué que notre site Web comprend quelques pages spéciales servant à rendre hommage à des groupes d'anciens combattants. L'une d'entre elles s'intitule « Les Canadiens de race noire en uniforme ». Elle a été publiée il y a deux ou trois ans, je ne sais plus exactement. En fait, le tire exact est: « Les Canadiens de race noire en uniforme — Une fière tradition ». On y présente l'histoire des Canadiens de race noire, d'avant la Première guerre mondiale jusqu'à aujourd'hui. On y relate surtout, comme on le fait souvent, des histoires personnelles à mettre en valeur. Ainsi, on trace le portrait de quatre Canadiens de race noire ayant servi dans chacun des grands conflits du dernier siècle, ou à peu près. Dans le cadre de cette initiative sur les anciens combattants de race noire, nous avons également affiché une galerie de photos et des extraits d'entrevues avec sept de nos héros qui évoquent leurs souvenirs.
En outre, dans nos ressources pédagogiques, que vous avez devant vous, nous avons inclus à quatre reprises au cours des six dernières années une section consacrée aux anciens combattants de race noire. En 2006, nous avons publié un article sur le bataillon noir du Canada. En 2009, il s'agissait d'un article intitulé « Un héros de la Nouvelle-Écosse reçoit la Croix de Victoria », qui portait sur William Hall. En 2010, notre article intitulé « De vrais frères d'armes » portait sur la famille Carty. Je ne me souviens plus exactement du nombre de membres de cette famille qui ont servi dans les forces armées, mais je crois que c'était cinq ou six. Je pourrai vous fournir de plus amples renseignements si vous le désirez. Comme vous le constaterez dans les documents qui vous ont été distribués, nous avons cette année aussi publié un article sur le sujet, intitulé « Finalement honoré », qui portait sur Jeremiah Jones.
En fait, Anciens Combattants ont fait beaucoup pour célébrer les Canadiens de race noire qui ont servi et servent à ce jour dans les forces armées. En outre, Postes Canada a émis un timbre ces dernières années en l'honneur de William Hall. D'autres ministères et organismes gouvernementaux ont aussi fait leur part.