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Merci, monsieur le président. Je suis heureux d’avoir la chance de m’adresser au comité aujourd’hui.
Je suis président de la Saskatchewan Association of Rural Municipalities. Nous avons comparu devant le comité par le passé et nous apprécions la relation continue que nous entretenons avec ses membres.
Aujourd’hui, j’aimerais vous donner un aperçu des défis actuels et futurs auxquels les régions rurales de la Saskatchewan sont confrontées au sujet de la sécurité ferroviaire. Ces questions sont très importantes pour la SARM et ses membres. Les services de transport ferroviaire sont d’une importance capitale pour notre province. Notre population faible, mais toujours croissante, et le grand volume de produits agricoles, de pétrole et de potasse produits en Saskatchewan signifient que nous exportons une quantité considérable de produits. En raison de l’éloignement des ports et de l’enclavement de notre province, le service ferroviaire est le seul moyen de transport qui nous est actuellement offert pour nos produits destinés à l’exportation.
Par conséquent, l’avantage de notre province sur le plan économique dépend considérablement d’un réseau de transport ferroviaire compétitif. Les catastrophes ferroviaires récentes mettent clairement en doute la sécurité du transport des marchandises dangereuses par les trains dans les municipalités du Canada. J’aimerais commencer mon exposé aujourd’hui par des commentaires sur le règlement sur les passages à niveau.
Les changements proposés touchant les passages à niveau, qui font l’objet de consultations aux termes de la partie I de la Gazette, soulèvent des questions tant en matière de sécurité qu’en matière de coûts pour les municipalités. Nous appuyons l’intention du règlement proposé sur les passages à niveau; toutefois, son orientation actuelle n’est pas claire. Nous nous préoccupons de l’accès des services de sécurité et d’urgence aux communautés, ainsi que de la longueur des trains. Nous croyons savoir que des trains de deux kilomètres commenceront à circuler; cela bloquera les passages à niveau et aura des conséquences imprévues pour les collectivités. L’obstruction continuelle des passages à niveau par des trains inquiète beaucoup les municipalités.
Nous recommandons que le ministère des Transports conseille les municipalités sur la manière de régler ces problèmes au niveau local afin d’accroître la sécurité.
Les coûts que devront assumer les municipalités pour améliorer la sécurité des passages à niveau sont imprévisibles, et leur entretien à long terme peut coûter cher. On exige l’amélioration de la sécurité de l’ensemble des passages à niveau afin de répondre aux normes indiquées. Il est possible que les petites municipalités aient à faire de lourdes dépenses, qu’elles ne peuvent pas faire. Nous craignons qu’en raison de l’absence d’entretien les passages à niveau ne soient fermés par des municipalités incapables d’assumer les dépenses liées à leur mise à niveau visant à respecter les exigences liées aux lignes de visibilité. Cela aurait un impact considérable sur les contribuables locaux et sur les municipalités rurales.
Nous recommandons de prévoir un financement supplémentaire qui permettra aux municipalités de se conformer aux exigences.
Nous croyons savoir qu’on fera preuve d’un peu de souplesse à l’égard de la conformité avec les exigences aux termes de la réglementation proposée. Nous recommandons l’élaboration d’un manuel de référence qui décrirait la souplesse dont pourront disposer les autorités locales pour se soumettre aux règlements.
En consultation avec la Shortline Railway Association, nous avons présenté un rapport à l’Office des transports du Canada sur le Règlement sur l’assurance responsabilité civile. La tragédie de Lac-Mégantic était un des rares cas pour lesquels aucune exigence raisonnable en matière d’assurance responsabilité civile n’aurait permis de fournir une couverture adéquate. À la suite d’un examen interne et de consultations auprès des intervenants de l’industrie dans notre province, nous ne croyons pas qu’il devrait y avoir des exigences supplémentaires ou différentes quant à l’assurance responsabilité civile visant le transport de certains produits, telles les marchandises dangereuses, par exemple.
Nos recommandations sont les suivantes.
Les chemins de fer d’intérêt local réglementés par la province diffèrent beaucoup des lignes à grande vitesse et à fort volume de marchandises sous réglementation fédérale. Si des exigences minimales en matière d’assurance responsabilité sont imposées, nous recommandons que ces exigences soient moindres pour les chemins de fer d’intérêt local que pour les chemins de fer de catégorie 1.
Nous recommandons également d’étudier adéquatement le risque posé par les chemins de fer d’intérêt local réglementés par la province, et que, si on leur impose des règlements, ceux-ci correspondent au niveau de risque. Comme l’exploitation des chemins de fer varie selon le volume d’activité, le type de produits transportés, l’envergure des activités et le nombre de passages à niveau, les exigences minimales devraient être moindres pour les chemins de fer d’intérêt local et être fondées sur l’évaluation des risques individuels, les événements passés et la durée du service.
Les chemins de fer d’intérêt local font maintenant partie intégrante du réseau et transportent les ressources minières canadiennes vers les marchés locaux et régionaux. Nos inquiétudes concernent la responsabilité accrue et le fait de savoir si les exigences imposées aux chemins de fer de catégorie 1 seront transférées aux chemins de fer d’intérêt local. Ces chemins de fer sont essentiels si nous voulons offrir un réseau ferroviaire continu partout au niveau fédéral et dans les provinces; ainsi, les coûts additionnels qu’il leur faudra assumer pour obtenir une assurance responsabilité civile plus élevée nuiraient à leurs activités. Nous recommandons que les chemins de fer de catégorie 1 assument ces coûts additionnels.
En ce qui concerne les expéditions ferroviaires de marchandises, nous avons toujours prôné qu’un mode de transport ferroviaire efficace est essentiel à la compétitivité de notre secteur agricole et des autres industries des régions rurales du Canada, entre autres les secteurs du pétrole et de la potasse, car les marchandises seront transportées par chemin de fer plus régulièrement à mesure que les pipelines atteindront leur pleine capacité et que la production de potasse augmentera.
Le faible niveau des services ferroviaires pour la production de céréales a des répercussions sur la rentabilité du grain au Canada. Il est essentiel d’assurer la capacité ferroviaire de prendre en charge l’accroissement des exportations du gain afin de soutenir l’économie canadienne ainsi que la compétitivité de notre secteur agricole et agroalimentaire.
Nous donnons notre appui aux démarches entreprises par le gouvernement fédéral pour améliorer le transport du grain partout dans la province, ainsi qu’à la version amendée du projet de loi . Cependant, nous sommes déçus que le projet de loi n’impose pas de plus lourdes peines aux chemins de fer et n’augmente pas le nombre de wagons de grain que ces derniers sont tenus de mener à destination.
En ce qui concerne des peines plus sévères et un nombre minimal de wagons, pour nous assurer qu’un arriéré semblable ne se reproduira pas au cours des années à venir, nous recommandons de légiférer en matière d’ententes sur le niveau obligatoire de service ferroviaire, d’imposer des peines beaucoup plus sévères lorsque les niveaux de service ne sont pas respectés et d’appliquer la loi pour s’assurer que les chemins de fer déplacent au moins 13 000 wagons par semaine.
En terminant, nous recommandons les mesures suivantes pour faire en sorte que les services de transport ferroviaire continuent d’appuyer la croissance de l’économie de la Saskatchewan.
Si les municipalités doivent assumer des coûts trop élevés pour respecter les exigences proposées pour la sécurité des passages à niveau, il faudrait prévoir des fonds supplémentaires afin qu’elles puissent s’y conformer. Il faudrait les conseiller pour les aider à régler certains problèmes de sécurité concernant l’obstruction des passages à niveau et élaborer des lignes directrices qui décrivent la souplesse dont disposent les autorités locales pour se soumettre à la réglementation.
Il faudrait que les exigences en matière d’assurance responsabilité civile soient moindres pour les chemins de fer d’intérêt local que pour les chemins de fer de catégorie 1 et que ces derniers en assument les coûts additionnels.
Pour terminer, afin d’améliorer le niveau actuel général des services ferroviaires pour le transport de marchandises, des peines plus sévères devraient être imposées si les niveaux de service ne sont pas respectés de façon à s’assurer que le nombre minimal de wagons soient affectés au transport des grains.
Monsieur le président, je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de témoigner devant le comité.
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Merci, monsieur le président. C'est un plaisir d'être de nouveau ici.
Je crois que l'une des raisons pour lesquelles je suis ici est que, au cours des derniers mois, OmniTRAX Canada a présenté une proposition visant à expédier du pétrole brut par le port de Churchill. De toute évidence, cette proposition a soulevé une partie des préoccupations auxquelles le comité s'attaque, je crois.
Je vais vous donner un bref aperçu. OmniTRAX est une entreprise nord-américaine. Nous exploitons 17 compagnies ferroviaires et deux ports, en Amérique du Nord. Nous sommes la plus importante entreprise ferroviaire privée indépendante de l'Amérique du Nord.
Au Canada, nous possédons trois grandes lignes ferroviaires: le chemin de fer de la baie d'Hudson, qui va de Le Pas jusqu'à Churchill, le chemin de fer Carlton Trail, qui traverse la Saskatchewan, et un petit tronçon du chemin de fer Kettle Falls, dans le sud de la Colombie-Britannique. Je crois qu'il est important de préciser que j'accompagne Dave, aujourd'hui, parce que le chemin de fer de la baie d'Hudson, qui mène à Churchill, est sous réglementation fédérale, tandis que notre chemin de fer Carlton est sous réglementation provinciale, ce qui fait que nous sommes renseignés sur les deux aspects de la question.
Nous fournissons la gamme complète des services dans le nord du Manitoba, on pourrait même dire dans le nord du Canada. Nous offrons des services de transport de marchandises. Nous assurons le ravitaillement en combustible. Évidemment, nous transportons beaucoup de grain, et nous assurons également le ravitaillement de la région du Nunavut et de la baie d'Hudson, ce qui fait que nous avons un grand intérêt à participer aux discussions qui se déroulent aujourd'hui.
Pour les services de transport de marchandises, nous offrons à nos clients le transport routier ou par chemin de fer, le transport vers des ports et le transport maritime. Nous sommes en train de négocier une entente avec l'un de nos fournisseurs dans le Nord au sujet du transport par voie aérienne.
Il est vrai que nous exploitons des réservoirs de carburant marin à Churchill. Essentiellement, étant donné que nous assurons le ravitaillement dans les collectivités nordiques et au Nunavut, nous disposons de quatre réservoirs d'une capacité de 10 millions de litres chacun et nous y entreposons de l'essence, du carburant diesel, de l'huile à chauffage et du carburant aviation.
Bien sûr, quand on s'intéresse en particulier au port de Churchill, on s'intéresse aux avantages de la distribution. Je n'ai pas en main de graphique que j'aurais pu vous distribuer, mais je peux quand même vous dire que, à partir du port de Churchill, on expédie des marchandises jusqu'à Rotterdam, Liverpool et Oslo, par exemple, et l'exportateur peut ainsi économiser trois ou trois jours et demi, c'est-à-dire une somme d'argent substantielle, et cela nous donne également un meilleur accès aux marchés importants.
En quelques mots, l'an dernier, nous avons expédié par le port 640 000 tonnes métriques de grain. Les gens me demandent ce qui s'est passé avec la Commission canadienne du blé. En fait, nous sommes passés de deux expéditeurs, dans le port de Churchill, à cinq expéditeurs. Nous espérons cette année en avoir sept. Cela amène les autres expéditeurs à s'intéresser à nous, à nous demander ce que nous pourrions faire et ce que nous sommes prêts à faire.
De toute évidence, les occasions de diversification sont pour nous nombreuses, mais, en ce qui concerne l'examen, je crois que je vais m'attacher au transport de pétrole brut dans le Nord et, bien sûr, à notre opinion par rapport au projet de Bakken, dans le sud-est de la Saskatchewan et du Manitoba.
Il y a une chose que je n'avais pas comprise avant de m'intéresser à ce projet, c'est que les entreprises pétrolières du Canada qui expédient à l'est, à l'ouest, au nord ou au sud n'obtiennent pas la pleine valeur lorsqu'elles expédient aux États-Unis. Elles n'obtiennent la pleine valeur que lorsqu'elles exportent dans les marchés mondiaux. On m'a dit que le manque à gagner était d'environ 30 milliards de dollars sur cinq ans, tout simplement parce que nous devons accepter un prix qui n'est pas le prix qui a cours dans le reste du monde. Cela amène donc les gens à changer substantiellement leur façon d'envisager les expéditions et les avantages qu'il pourrait y avoir à utiliser le port de Churchill.
Notre proposition vise à mettre en place un projet pilote qui consisterait à assurer le chargement d'un million de barils de pétrole. Du côté du développement économique, cela permettrait de créer quelque 25 nouveaux emplois, auxquels il faut ajouter 20 emplois dans le domaine de la construction. Au fil des ans, notre compagnie a assuré l'expédition d'un total de 2,354 millions de barils de produits pétroliers, et je suis fier de pouvoir dire que tout cela s'est fait sans aucun incident. Je crois que cela témoigne de notre dossier en matière de sécurité. Au cours des trois dernières années, pour tous les produits que nous expédions dans le Nord, nous n'avons à déplorer aucun déraillement sur notre ligne principale.
Si on parle de la sécurité, de toute évidence, un événement nous a ouvert les yeux. Je crois que c'est intéressant, la culture de la sécurité au Canada et, en particulier, à mon avis, dans le domaine ferroviaire. Nous ne commençons jamais une réunion, même lorsqu'elle se déroule dans les bureaux de la direction, sans avoir nommé d'abord le superviseur en matière de sécurité. Nous désignons une personne qui a suivi le cours de RCP. Nous repérons les issues. Nous croyons que si nous sommes en mesure de proposer un modèle à nos employés, nous créons une atmosphère dans laquelle tout le monde se sent à l'aise. C'est quelque chose que je considère être une partie importante de l'enjeu qui nous concerne, à l'avenir. Peu importe la marchandise que nous devons expédier, nous allons le faire en toute sécurité, et nous devons pour cela avoir une culture qui en fait la promotion.
En ce qui concerne le pétrole, en particulier, un produit volatil, nous avons adopté des plans d'intervention en cas d'urgence ou de problèmes de sécurité. Nous avons mené des enquêtes et nous cherchons quel équipement est requis pour la prévention et l'intervention; nous formons le personnel afin qu'il puisse superviser le processus de transfert et nous avons toujours à portée de la main des équipements prêts à être utilisés en cas de déversement de pétrole ou d'incendie.
Une chose... cela est malheureusement arrivé, depuis la tragédie de Lac-Mégantic. Comme vous le savez, nous devons tous revoir nos procédures de sécurité et nos normes. Et, si nous pensons à ce que nous avons fait et à la manière dont nous l'avons fait... Nous n'allons jamais laisser des trains sans surveillance sur une voie principale. Les trains sont immobilisés uniquement dans des terminaux protégés. Nous diminuons la vitesse quand nous traversons une collectivité. Je sais que les lois provinciales prévoient une vitesse maximale pour les trains qui traversent une collectivité. Nous avons discuté avec les collectivités que nous desservons, et nous passons maintenant dans ces collectivités à cinq milles à l'heure. On me dit que, si un incident se produisait à cette vitesse, cela se réduirait à la sortie de rail d'un wagon. Ce ne serait rien d'équivalent aux événements tragiques que nous avons vécus.
L'un des défis que nous devons relever, à titre de collectivité nordique en activité dans le Nord, c'est d'avoir accès au matériel et aux gens nécessaires si jamais un incident se produisait. Nous avons travaillé avec des professionnels qui étudient cela au quotidien, et nous proposons d'aménager un wagon d'intervention initiale dans chacun des trains que nous utilisons pour le transport de pétrole. En fait, l'équipement voyagerait avec la locomotive, et notre seul problème après cela serait d'amener les gens. Nous savons qu'il est plutôt difficile de transporter du matériel dans une zone nordique isolée, dans une collectivité nordique, et le fait d'avoir l'équipement sur place nous procure un avantage.
En ce qui concerne la nouvelle réglementation des chemins de fer et des wagons-citernes, nous nous assurons toujours qu'il y a au moins deux personnes sur la locomotive. Aucune locomotive n'est attachée à un ou à plusieurs wagons transportant des matières dangereuses, et ceux-ci ne sont jamais laissés sans surveillance. Un nombre précis de freins à main sont toujours engagés, et tous les freins principaux d'une locomotive sont engagés.
Nous avons embauché des gens qui nous conseillent lorsque nous élaborons nos plans. Nous avons en fait élaboré un plan d'affaires, un plan économique. L'un de nos avantages, à Churchill, c'est que nous y avons une tierce partie qui réunit des représentants des organismes fédéraux, provinciaux et de l'entreprise... Si nous devons faire valider nos plans en matière de sécurité, nous les confions à une tierce partie qui va nous présenter ses commentaires. Nous croyons que, puisqu'il s'agit d'une tierce partie et que nous ne l'avons pas embauchée directement, les gens vont nous donner une évaluation juste et honnête de ce que nous faisons, et je crois que le gouvernement pense à peu près la même chose.
Je ne vais pas vraiment aller plus loin. Nous avons présenté deux ou trois recommandations, et j'aimerais souligner que, bien qu'OmniTRAX soit une entreprise nord-américaine, elle appartient à des intérêts canadiens et est gérée à partir du Canada. L'entreprise est gérée par des Manitobains. C'est la haute saison, actuellement, et nous employons jusqu'à 300 personnes. Dans le nord du Manitoba, nous sommes l'un des principaux employeurs, et plus de la moitié de nos employés sont d'origine autochtone, métisse ou inuite.
Vous avez probablement déjà entendu des propositions semblables aux deux ou trois recommandations que nous allons présenter. Je respecte les changements que le gouvernement a proposés. Je crois qu'il le fait pour les bonnes raisons et pour les bons objectifs.
Le problème qui se pose dans une certaine mesure lorsque vous travaillez dans deux pays, c'est que vous devez vous assurer que les règlements sont compatibles. Dans le cas contraire, cela constitue un véritable problème, non seulement pour nous, pour notre entreprise, mais également, je crois, pour toutes les entreprises qui transportent des marchandises, quelles qu'elles soient, d'un côté et de l'autre. Comme Dave le disait, nous exploitons des lignes d'intérêt local. Selon ce que j'ai observé sur les autres lignes d'intérêt local et à propos de notre entreprise, en particulier, je crois que nous essayons de faire les choses de manière professionnelle. Bien sûr, étant donné nos petites dimensions et notre faible capacité, nous comptons sur le transport sur de courtes distances. C'est dans ce domaine que nous avons investi, c'est là que se trouvent nos centres de profit.
J'encourage le gouvernement. Je crois que ce que vous faites est bien, mais nous devons faire très attention de ne pas limiter ou éliminer les services que peuvent offrir aux gens les chemins de fer d'intérêt local. Si le nombre de nos wagons est limité, comme est limité cette année le nombre des wagons de blé, ce qui me semble étrange étant donné l'engorgement du marché, notre défi consistera à obtenir des wagons, mais on pourrait appliquer la même limite aux wagons de produits volatils que nous envisageons d'expédier. Nous voulons assurer la sécurité, de toute évidence, d'abord et avant tout, mais nous devons aussi nous montrer raisonnables, puisque les choses se produisent pour toutes sortes de raisons, et parfois, ce n'est pas la machine qui pose problème, même si c'est sur elle qu'on jette le blâme, et c'est d'abord de ce côté-là que nous cherchons à régler le problème.
Ce seraient là nos recommandations. Je répondrai avec plaisir à toutes les questions des membres du comité.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis fier d'être ici comme maire et comme responsable de la région de l'Estrie.
J'aimerais vous parler de plusieurs points aujourd'hui.
Je suis assez d'accord avec les intervenants précédents qui ont dit que ce qu'on était en train de régler, ce n'était pas la tragédie de Lac-Mégantic. Effectivement, cela a eu lieu chez nous, sur notre territoire, et cela a touché des amis ainsi que des proches qui étaient sur place, mais cela va au-delà de cela. Je considère que cette tragédie est un accident mettant en cause plusieurs facteurs. Nous allons le constater quand le rapport d'enquête sera rendu public. On s'aperçoit déjà qu'il y avait plusieurs éléments. Au-delà de ce rapport, cela nous permet d'examiner l'état du système ferroviaire canadien. Certains éléments n'ont pas été mis à niveau depuis plusieurs années. Il faut examiner ce système, et c'est ce qu'on est en train de faire. Je pense que tout le monde y consacre beaucoup d'énergie.
Pour les municipalités, il s'agira d'outiller les gens afin qu'ils puissent savoir ce qui est transporté sur les voies ferrées en temps réel. Pour nous, c'est très important. On nous dit que ce seront les mêmes produits que ceux des années précédentes qui seront transportés sur les voies ferrées. Je veux bien, mais lorsqu'il y a des variantes importantes, il faudra qu'on le sache en temps réel afin de s'assurer que les gens sont au courant. Les élus ou le maire d'une municipalité n'ont pas nécessairement besoin de savoir ce qui se passe sur la voie ferrée, mais le chef du service des incendies ou le directeur de l'évaluation des risques, eux, doivent le savoir pour être en mesure de prévenir un accident. Ils ont besoin de savoir où sont les produits, quand vient le moment d'intervenir.
Il y a des gens beaucoup plus compétents que moi qui pourraient vous dire quelles normes seraient adéquates. Les produits doivent-ils se situer à 50, à 100 ou à 200 kilomètres les uns des autres? Je n'en sais rien. Il y a différents niveaux de risque. Il faut accepter qu'il est possible d'atténuer certains risques et qu'il est plus difficile de le faire dans le cas de certains autres. Il est essentiel de savoir à quel endroit on peut aller chercher ces produits et qui possède les compétences pour les utiliser. Les gens qui doivent intervenir doivent également posséder les compétences requises. C'est essentiel.
Il y a des coûts associés à cela et ils ne doivent pas revenir directement aux municipalités. Si l'on choisit le transport ferroviaire, les coûts doivent être imputés aux compagnies ferroviaires.
C'est la même chose dans le cas des assurances, dont on a parlé plus tôt. Je suis assez d'accord pour dire qu'il faudra examiner les besoins en matière d'assurances selon le niveau de risque, et non de façon globale. Certains tronçons de voie ferrée sont moins dangereux que d'autres, et il en va de même pour les produits qui y circulent.
On devrait peut-être se doter d'une assurance collective. Je ne suis pas spécialiste en la matière, mais je crois que dans le secteur maritime, il y a des moyens de se protéger des risques. Selon le niveau de risque que présente le transport de certains produits et les volumes convoyés, il y aurait moyen de fixer des ratios afin que tout le monde paie sa juste part en cas d'accident. Pour nous, la création d'un fonds et l'établissement de modalités sont essentiels afin qu'en cas de tragédie, on puisse en assumer les coûts.
Je vais maintenant parler du principal élément qui m'amène ici aujourd'hui et sur lequel je débats, en particulier depuis juillet dernier: la vitesse des trains.
On sécurise les rails en réduisant la vitesse. On fait des vérifications sur les rails, la plupart du temps avec l'entreprise, et souvent, on diminue la vitesse. Sur des tronçons très importants, la vitesse est de 10 milles à l'heure à plusieurs endroits. On s'entend ici pour dire que 10 milles à l'heure, ce n'est pas une vitesse suffisante pour rentabiliser le transport.
Si l'on croit au transport ferroviaire canadien, il faudrait faire quelque chose à cet égard. On diminue la vitesse à 10 milles à l'heure, mais il faudrait obliger les compagnies à mettre les rails à niveau et à ramener les trains à une vitesse dite normale. La vitesse normale qu'une voie ferrée peut soutenir est-elle de 30, 40 ou 50 milles à l'heure? Ici encore, je laisse le soin aux spécialistes d'établir ce qu'est une vitesse normale, mais il est essentiel de régler cet aspect.
Arrêtons de réduire la vitesse sur les rails. En agissant de la sorte, le transport ferroviaire n'est pas rentable du point de vue économique. Une région ne pourra pas attirer des entreprises ayant besoin du transport ferroviaire si sa voie ferrée n'a pas subi de travaux depuis 10 ans et si la majorité des tronçons permettent de rouler seulement à une vitesse de 10 milles à l'heure.
De plus, sur le plan de la sécurité, les gens ont besoin de voir que des travaux sont faits sur ces rails. Il y a des tronçons qui sont pourris et des clous qui sortent. On a beau nous dire qu'à 10 milles à l'heure, il n'y a pas de danger, il n'en reste pas moins que les gens veulent que ces travaux soient faits. Si l'on croit au transport ferroviaire, il faut faire ces travaux.
D'un point de vue économique, il faut que ce soit fait, évidemment. Tout le monde y gagnerait. Certains diront que les petites compagnies auront peut-être des difficultés ou risqueront la faillite. À mes yeux, c'est complètement faux. S'il y a un risque de faillite alors que la vitesse sur les rails est de 10 milles à l'heure, c'est que les gens ont une vue à court terme de leur entreprise.
Si l'on continue à utiliser les rails à cette vitesse, ils continueront à s'user, et lorsque viendra le temps de faire des travaux, ce sera encore plus coûteux. Selon moi, il est essentiel de faire un entretien minimal de ces rails. Il faut absolument avancer de ce côté, sinon nous n'aurons pas fait notre travail.
Je vous remercie.
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Bonjour, monsieur le président, et merci beaucoup de m'avoir invité.
Je tiens à m'excuser auprès des gens qui ne sont pas d'Ottawa. Le temps est exécrable.
Au lendemain de la terrible tragédie survenue à Lac-Mégantic en juillet dernier, dans de nombreux milieux, on a reproché à Transports Canada d’avoir négligé la sécurité ferroviaire dans notre pays. Cet horrible accident de train — le pire dans l’histoire du pays — a tué plusieurs personnes et blessé d’autres, a causé des dommages matériels importants et a pour ainsi dire décimé une collectivité fière et dynamique.
Il y a longtemps que je critique la sécurité ferroviaire dans notre pays, et j’ai souvent critiqué vivement Transports Canada et les sociétés de chemins de fer, car de graves problèmes se posent. En effet, entre 2003 et 2007, le nombre moyen de déraillements en voie principale était de 103 par année, soit deux par semaine, sans compter les déraillements hors d’une voie principale, en particulier dans les triages et les terminaux. En 2007, le ministre des Transports de l’époque, Lawrence Cannon, a déclaré à la Chambre des communes que « la sécurité ferroviaire au pays périclitait ».
En tant qu’organisme de réglementation, Transports Canada, qui a la responsabilité globale de la sécurité ferroviaire, mène des vérifications sur la manière dont les sociétés de chemins de fer entretiennent leurs systèmes de gestion de la sécurité. Il n’inspecte ni les voies ferrées ni les aiguillages. Les sociétés de chemins de fer sont, entre autres, responsables de la sécurité et des inspections quotidiennes. Toutefois, j’ai l’impression qu’à l’exception de Lac-Mégantic, de Plaster Rock et d’autres accidents ferroviaires graves, on a pu observer un énorme changement — qui a été enclenché par des mesures législatives — dans la façon dont Transports Canada et l’industrie abordent les questions de sécurité, ce qui a produit des résultats très encourageants et positifs.
En effet, depuis 2007, les accidents ferroviaires au Canada ont diminué de 23 %, et de 19 % dans le cas des trains de voyageurs. De plus, il y a eu 16 déraillements en voie principale pendant le premier trimestre de 2012, ce qui représente une diminution importante par rapport aux 38 déraillements enregistrés au total en 2011 et aux 34 en moyenne enregistrés au cours des cinq dernières années. De surcroît, entre janvier et mars 2012, le nombre total d’accidents par million de milles parcourus par train était de 11,33, alors que ce nombre était de 14,29 en 2011 et de 14,3 en moyenne sur cinq ans. Que s’est-il passé?
Transports Canada prend effectivement la sécurité ferroviaire très au sérieux et continue de prendre des mesures pour s’assurer que la sécurité de nos trains demeure une priorité absolue. Il y a quelques années à peine, le gouvernement a augmenté les ressources financières de la Direction de la sécurité ferroviaire de plus de 72 millions de dollars afin d’améliorer la surveillance de la sécurité des chemins de fer, et 25 nouveaux inspecteurs ont été embauchés. D’autres ressources ont également été affectées aux activités de sensibilisation, notamment par l’entremise de l’Opération Gareautrain, un programme mené conjointement par le Conseil canadien de la sécurité, l’Association des chemins de fer du Canada et Transports Canada. Je ne vais pas donner de détails au sujet de ce programme, ils figurent dans mon exposé.
Transports Canada a également encouragé l’adoption des modifications apportées à la Loi sur la sécurité ferroviaire par l’entremise du projet de loi , qui a reçu la sanction royale en mai 2012. Ces modifications amélioreront la capacité de surveillance du ministère et renforceront ses pouvoirs d’exécution afin de veiller à ce que les sociétés de chemins de fer se conforment à tous les règlements de sécurité. Ces changements importants ne peuvent qu’encourager ces sociétés à créer, à maintenir et à renforcer une culture de la sécurité.
Le déversement de matières dangereuses est une importante catégorie où l’on enregistre aussi des améliorations appréciables dans le cas des trains de marchandises. Les statistiques indiquent une tendance à la baisse. Hormis l’accident de Lac-Mégantic et celui de Plaster Rock, la plupart des déversements sont heureusement minimes. Divers organismes et personnes attribuent cette diminution d’incidents à l’approche proactive et au leadership de la Direction générale du transport des marchandises dangereuses, qui relève du ministre des Transports.
Le Comité consultatif sur la politique générale relative au transport des marchandises dangereuses a joué et continue de jouer un rôle important dans cette réussite. Ce comité, dont les membres se réunissent deux fois par année, regroupe des intervenants — des services de police, des services d’incendie, l’industrie, y compris les sociétés de chemins de fer, des gouvernements provinciaux, des syndicats, des organismes oeuvrant dans le domaine de la sécurité et d’autres — ayant des intérêts et des objectifs très divers. Mais en fin de compte, après consensus et discussions réfléchies, les décisions sur le transport des marchandises dangereuses sont prises en tenant compte de l’intérêt supérieur de la santé publique et de la sécurité de tous les Canadiens.
La prochaine réunion du comité se déroulera ici, à Ottawa, le 15 mai. Je représente le Conseil canadien de la sécurité au sein de cet important comité depuis de très nombreuses années. Je mentionne certaines activités ici, mais je n’ai pas le temps de vous les exposer en détail. Laissez-moi seulement dire qu’il s’agit des objectifs ou des activités découlant de cette directive et qu’à mon avis, les choses vont bien de ce côté-là.
En ce qui concerne les SGS et l’industrie ferroviaire, les modifications apportées à la Loi sur la sécurité ferroviaire en 1999, il y a des années de cela, ont donné aux sociétés de chemins de fer le pouvoir de mettre en oeuvre des systèmes de gestion de la sécurité, les SGS, c’est-à-dire un cadre de travail pour intégrer la sécurité dans les activités ferroviaires quotidiennes. Le SGS contient des objectifs en matière de sécurité et de rendement, une évaluation des risques, des responsabilités, des règles et des procédures et des processus de surveillance et d’évaluation.
Grâce au SGS, les sociétés sont censées cerner les risques avant qu’ils ne deviennent des problèmes encore plus graves. De nombreux critiques ont affirmé qu’en raison de ce système, Transports Canada avait abandonné une grande partie de son rôle de surveillance en matière de sécurité.
Depuis sa mise en oeuvre, le SGS a soulevé la controverse. Les frictions qu’il a causées entre les gestionnaires et les employés des sociétés de chemins de fer ont créé un milieu de travail tendu, ce qui a entraîné des effets négatifs sur le plan de la sécurité.
Les défenseurs de ce système soutiennent depuis longtemps que le SGS ne vise pas l’autoréglementation ou la déréglementation, et qu’il n’a pas profondément modifié la façon dont les sociétés mènent leurs activités. La direction des sociétés de chemins de fer soutient que le SGS a amélioré la sécurité et la culture de sécurité au sein de l’industrie.
Ceux qui s’opposent au SGS ne sont pas d’accord. Les travailleurs de chemins de fer craignent que permettre aux sociétés de surveiller les règles et les normes gouvernementales en matière de sécurité représente un conflit d’intérêts. Ils font valoir que le SGS a entraîné une réduction du nombre d’inspecteurs, ce qui a affaibli le pouvoir et la fonction de l’organisme de réglementation. Avec le SGS, on a mis fin aux « vérifications ponctuelles », autrefois considérées comme étant des vérifications essentielles en matière de sécurité. Les travailleurs sont également préoccupés, car le SGS a confié aux sociétés la responsabilité d’évaluer et de gérer les risques en se fondant sur le niveau de risques qu’elles considéraient comme étant acceptable. Un seuil de risque fixé par l’industrie n’est peut-être pas aussi élevé qu’un seuil fixé par Transports Canada. On est en droit de se demander si le transfert de la détermination des niveaux de risques à l’industrie représente une déréglementation de la sécurité.
On a également exprimé des préoccupations liées au fait que le SGS permet aux sociétés de s’autoréglementer, ce qui retire au gouvernement la capacité de protéger les Canadiens et leur environnement et qui permet à l’industrie de cacher à la population et au gouvernement des renseignements essentiels en matière de sécurité.
Je reconnais que le SGS ne se limite pas au Canada. Mais en raison du piètre bilan de sécurité qui a suivi sa mise en œuvre ici, à compter de 1999, il serait indiqué de mener une évaluation critique de ses effets sur la sécurité ferroviaire à ce moment-ci. Le gouvernement doit prendre des mesures fermes à l’égard de ces problèmes, perçus ou non, pour maximiser la sécurité des Canadiens et la protection de notre précieux environnement.
En décembre 2006, le ministre des Transports de l’époque, Lawrence Cannon, a mis sur pied un comité consultatif pour examiner la Loi sur la sécurité ferroviaire. Ce comité a formulé 50 recommandations pour améliorer la sécurité ferroviaire au Canada. Le rapport du comité a reconnu que le SGS n’avait pas réussi à produire les améliorations générales escomptées en matière de sécurité. Le comité était d’avis qu’il fallait confier un rôle important et proactif à la Direction de la sécurité ferroviaire de Transports Canada et qu’il fallait prendre un engagement formel en matière de financement et de dotation.
D’après ce que je comprends, il y a actuellement des lacunes en matière de protection pour les employés de sociétés de chemins de fer qui dénoncent des infractions liées à la sécurité à Transports Canada. On ne leur permet pas de contourner le SGS de leur société. Si cette société a déjà conclu que la plainte présentait un risque tolérable, on ne peut rien faire, et Transports Canada n’en entendra jamais parler. Il faut intégrer la protection des dénonciateurs à la Loi sur la sécurité ferroviaire, et il faut le faire rapidement.
J’ai presque terminé, monsieur le président.
Les mesures de sécurité ne sont pas superflues. Les sociétés de chemins de fer représentent une industrie très importante, nous l’avons déjà dit. Elles embauchent des milliers de Canadiens d’un océan à l’autre et d’autres aux États-Unis. Les produits qu’elles transportent, que ce soit pour le domaine agricole, l’industrie ou l’industrie des matières premières, etc., font partie intégrante de notre économie et contribuent grandement à notre prospérité.
Cela dit, les Canadiens doivent avoir l’assurance qu’on ne sacrifie pas la sécurité ferroviaire sur l’autel des profits. Négliger les mesures de sécurité représente une fausse économie. Des catastrophes coûteuses et évitables se produisent parce que des risques potentiels présents dans le système sont jugés normaux.
Lorsque la navette spatiale Columbia a été détruite en février 2003, sept astronautes sont morts. Le rapport sur cette catastrophe a révélé que l’accident était attribuable à des pratiques défectueuses en matière de sécurité. Même après l’explosion de Challenger en 1986, qui a également tué sept astronautes, la NASA n’a pas amélioré ses systèmes de sécurité. Le rapport d’enquête sur l’accident de Columbia, publié en août 2003, a conclu que les gestionnaires avaient accepté les lacunes du système comme étant normales et qu’ils avaient désapprouvé les opinions dissidentes.
Je n’aimerais pas penser qu’il s’agit du type d’atmosphère qui a été créé et qui se perpétue, à l’insu du gouvernement et de la population, dans certains segments des sociétés ferroviaires jusqu’à ce qu’un jour, d’autres tragédies épouvantables se produisent, comme celle de Mississauga en 1977 et celle de Lac-Mégantic, en juillet dernier.
Une dernière chose. Je crois que la discussion qui se poursuit, en particulier dans la ville où on se trouve et à l’échelle du pays, au sujet de la collision tragique entre un train de Via Rail et un autobus d’OC Transpo qui s’est produite le 18 septembre dernier et qui a tué 6 passagers de l’autobus et blessé 30 autres — grièvement dans de nombreux cas —, a soulevé de nombreuses questions à l’égard de la sécurité des passages à niveau au Canada.
La ministre des Transports, , a annoncé récemment que dans le cadre du Programme d’amélioration des passages à niveau, Transports Canada injectera plus de 9,2 millions de dollars pour améliorer plus de 600 passages à niveau partout au pays. J’espère qu’une grande partie de cet argent sera utilisée pour sensibiliser la population et veiller à la mise en œuvre de mesures.
Mettons les choses en contexte. Comme l’a signalé le Conseil canadien de la sécurité, il y a eu 169 collisions sur les chemins de fer ou les passages à niveau du Canada en 2011, et ces collisions ont fait 25 morts et 21 blessés graves. On pense que certains de ces décès sont attribuables à des suicides, donc à un problème de santé mentale. Un conducteur court 40 fois plus de risques de mourir dans une collision avec un train que dans une collision avec un autre véhicule. La plupart des collisions se produisent à moins de 40 km du logement du conducteur. La cause principale des collisions aux passages à niveau, c’est que le conducteur ne s’arrête pas ou ne fait pas preuve de la prudence nécessaire, ou qu’il néglige de respecter les lois et les règlements en vigueur. Environ 50 % des collisions qui se produisent sur les chemins de fer ou à des passages à niveau se produisent à des passages à niveau équipés de feux clignotants, d’une sonnerie et de feux clignotants ou d’une sonnerie et d’une barrière, peu importe.
Le nombre de collisions peut souvent être réduit: il suffit que les conducteurs adoptent un comportement approprié et que les lois en vigueur soient mises en oeuvre, tout en faisant intervenir le bon sens. Tout cela peut se faire à très faible coût. Dans le grand ordre des choses, cela ne devrait-il pas représenter une priorité?
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
Je vous souhaite la bienvenue devant notre comité. J'ai trouvé votre témoignage très enrichissant.
Cependant, nous avons entendu dire, en ce qui a trait aux systèmes de gestion de la sécurité, que les règlements sont importants. Bien sûr, vous en tenez compte autant que possible, mais il est important d'avoir une culture permanente au sein de l'entreprise pour faire en sorte que les gestionnaires et les employés supérieurs participent à l'évaluation continue de ce qui doit être fait. J'ai bien aimé entendre M. Tweed commencer sa déclaration préliminaire en disant que cela est essentiel dans le cadre de chaque réunion et que cela domine dans l'esprit de la direction, et que ce devrait être le cas pour les travailleurs. Donc, l'idée, c'est de s'assurer qu'il y a une culture de sécurité, étant donné la nature de ce dont nous traitons.
J'aimerais également souhaiter tout particulièrement la bienvenue à M. Marit, le président de la Saskatchewan Association of Rural Municipalities, et qui est également originaire de Souris — Mouse Mountain. C'est un plaisir de vous avoir parmi nous et d'entendre vos commentaires. Une de mes questions, bien sûr, serait ceci. Commence-t-on à transporter le grain dans le sud-est de la Saskatchewan?
J'aimerais également souhaiter la bienvenue à Carmen Sterling, qui est originaire de Weyburn, en Saskatchewan, et qui, selon ce que je comprends, est membre du conseil d'administration de votre association. Bien sûr, Weyburn a souvent fait la manchette dernièrement, peut-être pas de la meilleure façon; néanmoins, je vous souhaite également la bienvenue, Carmen.
Tout d'abord, en ce qui concerne le grain, commence-t-on à le transporter dans le sud-est de la Saskatchewan?
M. David Marit: Oui, on commence.
M. Ed Komarnicki: On commence. Eh bien, c'est bon à entendre. J'ai constaté, en écoutant votre déclaration préliminaire, que vous avez dit que vous étiez confrontés à de nouveaux défis. Nous avons, bien sûr, augmenté la production du grain. Il y a le champ de pétrole Bakken dans le sud-est de la Saskatchewan, qui produit beaucoup de pétrole. Il doit être expédié, d'une certaine façon, par pipeline, train ou camion; et chaque solution présente ses propres difficultés. Il y a également la potasse, bien sûr.
Donc, vous avez dit que cela donnait lieu à des trains mesurant deux kilomètres. Si je comprends bien, il y a également des installations de transbordement qui apparaissent, non seulement dans les villes, mais également dans les municipalités rurales. Donc, cela entraîne deux choses. Dans un premier temps, cela augmente les risques et les mesures de sécurité pour le public, et il faut y voir. La deuxième question que vous posez, c'est de savoir qui paye. M. Therien a dit que nous avons un programme pour les passages à niveau, et, chaque année, il y a une somme importante qui est distribuée aux régions qui en ont le plus besoin.
Selon vous, quels sont les problèmes liés à la sécurité, notamment en ce qui a trait aux trains de deux kilomètres et aux installations de transbordement dans les collectivités où les wagons ont tendance à bloquer les routes, les routes des municipalités rurales, dans bon nombre des cas, durant la nuit? Quelles sont, selon vous, les préoccupations sur le plan de la sécurité, et que devrait-il se passer? Bien sûr, vous pouvez parler de la façon de gérer les coûts supplémentaires qui découleraient de cela, étant donné l'augmentation des mouvements des marchandises.
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Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu d'entretien, mais pour ce qui est du tronçon dont je parle, il n'y en a presque pas eu. C'est vérifiable.
Depuis juillet, il est question du tronçon de la MMA. Au cours des 10 dernières années, on a dû réduire la vitesse à 10 milles à l'heure sur de plus en plus de tronçons. On a beau dire que de l'entretien a été fait sur cette voie ferrée, mais si vous demandez aux gens qui habitent dans la région, ils vous diront qu'il n'y en a pas eu. Si vous demandez aux gens qui y travaillent, ils vous diront qu'il n'y a pas eu d'entretien. Le CP a vendu ce tronçon à la MMA parce qu'il nécessitait des investissements, c'est évident.
On ne dit pas qu'aucun entretien ne se fait sur les voies ferrées du Canada. On parle de tronçons en particulier. On demande de mettre ces tronçons à niveau pour que la limite de vitesse ne soit plus de 10 milles à l'heure.
Quelqu'un a mentionné que lorsqu'on fait des travaux sur l'autoroute, on réduit la limite de vitesse. C'est vrai, mais on le fait parce que des personnes sont en train de faire des travaux. Cependant, pour les tronçons dont on parle, on réduit la vitesse alors que personne n'effectue de travaux. Présentement, il n'y a aucune obligation de faire des travaux quand la vitesse est limitée à 10 milles à l'heure. C'est important de le mentionner.
Vous avez posé une question sur l'obtention d'information en temps réel. J'ai éclairci cela plus tôt. En fait, nous voulons vraiment savoir ce qui se passe chez nous. Il ne s'agit pas de savoir, un an après, quels produits ont été transportés sur notre territoire. Nous voulons savoir ce qu'il en est présentement.
Un autre terme pourrait être employé, vous avez sûrement raison. Par contre, quand nous parlons d'obtenir de l'information en temps réel, cela signifie que nous voulons savoir quels produits sont transportés présentement sur notre territoire. Ça ne veut pas dire de savoir quels produits sont transportés à l'instant même, mais ça pourrait vouloir dire de savoir d'avance quels produits seront transportés la semaine suivante ou le mois suivant. Ainsi, nous pouvons prévoir ce qui s'en vient et déterminer si nous sommes prêts à intervenir.
Selon moi, c'est ce que veut dire l'expression « en temps réel ». Nous avons la responsabilité en tout temps de savoir si nous sommes capables d'intervenir sur notre territoire et de quelle façon nous pouvons le faire.
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Merci, monsieur le président.
Je ne suis pas certain de pouvoir le dire assez, mais, en ce qui a trait à l'Ordre préventif 32, qui porte sur l'échange d'information — et c'est peut-être une bonne chose que nous le clarifiions et en discutions ici —, des représentants de l'Association canadienne des chefs de pompiers ont également pris part au dialogue continu dans le cadre de la consultation à ce sujet. Ils ont indiqué clairement, devant notre comité, qu'ils n'avaient pas besoin, à des fins de planification, d'être avertis à l'avance des marchandises qui allaient traverser leur territoire.
L'Ordre préventif prévoit deux choses, et pas seulement les données globales annuelles. La deuxième exigence, c'est que toute modification importante soit fournie dès que possible après qu'elle est survenue ou immédiatement après. Il prévoit également, selon ce que j'en comprends, un registre, si vous voulez, des premiers répondants dans les collectivités, qui sont les personnes à contacter et à qui l'information doit être fournie. Il comporte des exigences quant à la façon dont l'information doit être utilisée et à quel moment elle ne doit pas être communiquée, etc.
Des représentants de l'Association canadienne des chefs de pompiers étaient ici, cette semaine, et ils ont dit qu'ils avaient ce dont ils avaient besoin en ce qui a trait à l'Ordre préventif 32, et que le fait de les prévenir à l'avance, et je les cite encore une fois, « n'est pas faisable et serait une perte de temps ».
De plus — et c'est, cela aussi, simplement pour apporter des précisions pour le compte rendu —, les évaluations du risque des compagnies peuvent également faire l'objet d'une vérification par Transports Canada dans le cadre de leurs systèmes de gestion de la sécurité. Pour ceux qui ont assisté à la réunion du Comité des comptes publics, hier, et qui ont lu le chapitre 7 du rapport du vérificateur général, que nous avons examiné en décembre, monsieur le président, le ministère a maintenant... plutôt que d'avoir 40 % des inspecteurs qui ne sont pas formés pour effectuer des vérifications des SGS, il y en a maintenant 4 %. En ce qui concerne les cinq qui restent, c'est une question de disponibilité des travailleurs en vue d'être formés. Tout cela devrait donc être terminé, selon ce que je comprends, d'ici juin prochain.
C'est tout ce que j'ai à dire, monsieur le président.