Nous sommes ici aujourd'hui pour examiner les nominations par décret de Berto Volpentesta, Benjamin Dolin et Dominique Setton-LeMar. Vous êtes les bienvenus. Krista Daley, directrice générale des Opérations est également présente.
Nous allons examiner ces nominations de 15 h 30 à 17 heures, si cela convient aux membres du comité. Je réserve la dernière demi-heure à certaines questions que nous devons régler et nous allons également examiner le rapport du président concernant les voyages prévus du comité. Je suis allé, hier, au sous-comité des budgets et je pense donc que nous devrions en discuter.
Pour la gouverne des personnes nommées et des membres du comité, je vais vous lire les pages 875, 876 et 877 de Marleau et Montpetit où il est dit ceci:
La portée de l’examen par le comité des personnes nommées ou qu’on propose de nommer par décret est strictement limitée à leurs qualités et à leur compétence pour remplir les fonctions du poste en question . Le président peut interrompre l’interrogatoire des membres du comité s’ils cherchent à aborder des questions qu’il juge sans rapport avec cet examen. Parmi les domaines habituellement considérés comme débordant la portée de celui-ci figurent: l’affiliation politique de la personne nommée ou qu’on propose de nommer, ses contributions à des partis politiques, et la nature du processus de nomination. Toute question peut être admise s’il peut être prouvé qu’elle a un rapport direct avec l’aptitude de la personne à remplir le poste auquel elle a été nommée ou on propose de la nommer.
Les comités n’ont pas le pouvoir d’annuler une nomination ou proposition de nomination et peuvent seulement signaler qu’ils ont examiné la personne intéressée et donner leur avis sur la question de savoir si elle possède les qualités et la compétence voulues pour remplir les fonctions du poste auquel elle a été nommée ou on propose de la nommer.
Je vais maintenant passer aux personnes nommées. Tout d'abord, avez-vous une déclaration générale à faire? Très bien. Je vais vous donner la parole.
Bon après-midi, monsieur le président et membres du comité. Je m'appelle Dominique Setton-LeMar.
Je vais vous donner un bref aperçu de mes antécédents. J'ai immigré à Montréal avec mes parents à un très jeune âge, au début des années 50. J'ai été élevée à Montréal et c'est là que j'ai fréquenté l'école primaire, l'école secondaire et le cégep à l'Université Sir George Williams, avant même que le cégep ne soit construit. J'ai ensuite étudié à l'Université McGill où j'ai obtenu un baccalauréat ès arts en anglais. Après cela, je suis allée à la Faculté de droit de l'Université de Montréal, car je savais que je devais améliorer mon français. C'est pourquoi j'ai décidé de faire mes études de droit en français. J'ai obtenu mon diplôme en 1978.
Ensuite, je me suis mariée et je suis devenue mère de famille. J'ai donc décidé de remettre à plus tard l'examen du Barreau. Puis j'ai eu des jumeaux et c'est donc seulement 17 ans plus tard, en 1994 que j'ai repris le droit. Dans l'intervalle, j'ai travaillé dans le secteur des services financiers où je me suis familiarisée avec les services aux entreprises et les services financiers, etc. J'ai repris le droit en 1994 quand mes jumeaux avaient 12 ou 13 ans. J'ai passé les examens du Barreau et j'ai suivi ce qu'on appelait des cours de rafraîchissement à la Faculté de droit. J'ai fait mon stage en droit à Montréal et j'ai finalement été reçue au Barreau du Québec en 1997.
Je suis retournée à Ottawa où je vivais à ce moment-là et j'ai ouvert mon propre cabinet à Hull. À l'époque, la ville s'appelait Hull, mais je pense que c'est maintenant Gatineau. J'ai travaillé en droit de la famille et en droit de l'immigration et c'est ainsi que tout a commencé. L'immigration est un domaine qui m'intéresse énormément. J'aime les gens, je m'intéresse à leurs problèmes et cela m'a attirée tout de suite. J'ai toutefois trouvé difficile de travailler uniquement pour mon propre cabinet privé et j'ai donc accepté des contrats ou d'autres projets pour gagner un peu plus d'argent. Cela m'a amenée à travailler dans de nombreux domaines comme contractuelle ou autrement, dans le domaine du droit maritime, des marques de commerce et du droit autochtone. Je me suis finalement retrouvée à Hamilton où j'ai occupé le poste de directrice de la conformité chez TransUnion Canada, qui est un bureau de crédit. Il y a deux ans, j'ai été engagée comme enquêteuse par la Société canadienne de consultants en immigration, à Toronto. Depuis, j'ai travaillé dans le domaine du droit administratif au service des plaintes et de la discipline et j'ai enquêté sur les membres de la Société canadienne des conseillers en immigration, dans le contexte de l'immigration.
À la conférence de la SCCI, le printemps dernier, un conférencier a mentionné qu'une quarantaine de postes étaient ouverts à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié. J'en ai pris bonne note et plus tard, au cours du même week-end, j'ai consulté le site Web de la Commission et j'ai décidé de présenter ma candidature.
Alors me voici.
:
Je m'appelle Berto Volpentesta. Je suis Canadien de première génération. Mes parents ont immigré d'Italie au début des années 50 avec leurs deux petites filles. Mon père était un ouvrier qualifié qui travaillait à son compte dans le secteur de la construction et de la rénovation domiciliaire. Ma mère s'occupait de la maison et élevait les enfants en plus de travailler dans une usine pour joindre les deux bouts.
Je suis né et j'ai été élevé dans un des quartiers les plus diversifiés de Toronto sur le plan ethnique. En fait, j'ai vécu l'expérience multiculturelle toute ma vie. J'ai fréquenté l'école secondaire avec des adultes et des adolescents qui étaient originaires d'environ 140 pays différents. Je l'ai mentionné dans mon discours d'adieu dans lequel j'ai souligné que cette diversité pourrait être un atout qui nous aiderait à avancer dans la vie.
Quand j'avais 16 ans, mon père est tombé gravement malade et j'ai donc dû travailler pendant que j'ai terminé mes études secondaires et que j'ai étudié pour obtenir mes deux diplômes universitaires. J'ai obtenu un diplôme spécialisé en politique et en administration publique de l'Université York en 1988. Je me suis surtout intéressé aux relations internationales, à la politique nationale et à la défense. Quand j'ai obtenu mon diplôme, comme les possibilités d'obtenir un emploi dans ce domaine étaient rares, j'ai essayé d'acquérir une certaine expérience professionnelle. J'ai travaillé pour la Société canadienne du cancer comme agent de financement et coordonnateur.
À peu près à la même époque, j'ai fait du bénévolat comme entraîneur d'une équipe de hockey de jeunes et, cette année-là, nous sommes allés jusqu'aux finales. J'ai pu voir sur le visage de ces jeunes leur joie et leur fierté d'avoir réussi. Cela a contribué à m'orienter vers l'enseignement. J'ai travaillé comme coordonnateur pour un journal de jeunes. Je suis devenu un mentor pour le programme d'alphabétisation des adultes d'une bibliothèque de mon voisinage. J'ai également fait du bénévolat comme assistant à l'enseignement dans certaines des écoles situées près de chez moi.
Lorsque j'ai présenté ma candidature à l'école normale, j'ai été choisi parmi les 10 000 candidats qui s'étaient présentés cette année-là. J'ai obtenu un baccalauréat en éducation de l'Université de Toronto en 1991. J'étais sur la liste du doyen et j'ai été accrédité pour enseigner les sciences politiques et les sciences sociales, après quoi j'ai choisi d'enseigner le droit et l'anglais comme langue seconde entre autres matières.
Lorsque j'ai obtenu mon diplôme d'enseignant, un ami de l'université qui travaillait pour une agence de service social qui aidait les immigrants et les nouveaux arrivants à s'établir au Canada m'a parlé de l'arriéré sur le plan de l'immigration et des difficultés que cela causait à un certain nombre de gens. Il m'a dit qu'étant donné ma formation en politique publique, je pourrais jouer un rôle utile et qu'il serait bon que je me lance dans ce domaine. Cela m'a paru très intéressant et c'est ainsi que j'ai fait mes débuts dans le secteur de l'immigration. Dix-sept ans plus tard, je travaille toujours dans ce secteur et pendant tout ce temps, j'ai trouvé des moyens de mettre ma formation à profit dans mes activités professionnelles.
Je suis devenu membre des organisations professionnelles qui existaient à l'époque, soit la Organization of Professional Immigration Consultants, puis l'Association canadienne des conseillers en immigration et enfin, lorsque ces organismes ont fusionné, l'Association canadienne des conseillers professionnels en immigration. J'ai participé à cet organisme, à titre bénévole, comme membre du comité de l'éducation, comme président du comité de l'éducation et comme deuxième vice-président responsable de l'éducation nationale. Je suis devenu le premier secrétaire de l'Association fusionnée, puis le premier directeur exécutif rémunéré de la nouvelle Association canadienne des conseillers professionnels en immigration. J'ai également été membre, à titre bénévole, du comité d'examen de la Société canadienne des conseillers en immigration, l'organisme qui réglemente les activités des conseillers en immigration. J'ai également fait partie du conseil disciplinaire de la Société.
En mars 2001, j'ai eu le bonheur de devenir le papa d'une petite fille. Au début de 2002, mon associé m'a annoncé qu'il ne voulait plus s'occuper d'immigration. J'ai pensé que le moment était venu de réévaluer mes possibilités de carrière. Je me suis dit qu'étant donné mon expérience et mes objectifs, il serait intéressant pour moi de devenir membre de la CISR.
J'ai donc consulté le site Web de la Commission et j'ai présenté ma candidature en août 2002. J'ai été inscrit sur la liste d'admissibilité. Néanmoins, la durée de validité de cette liste ayant expiré, j'ai de nouveau présenté ma candidature en décembre 2006. J'ai rempli, encore une fois, le formulaire figurant dans le site Web de la Commission et, en juillet 2007, j'ai été avisé que je devais subir un nouvel examen en vertu d'un nouveau processus. Je me suis conformé à toutes ces formalités.
À la fin janvier ou au début février 2008, j'ai reçu un appel téléphonique me demandant si je voulais un poste à la CISR. J'ai bien sûr répondu oui et je me suis alors demandé de combien de temps j'aurais besoin pour régler mes affaires. Je dois entrer en fonction le 1er mai 2008.
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie, honorables députés, de me donner la chance de me présenter devant votre comité.
Comme vous le savez peut-être, j'ai occupé le poste d'analyste à la Bibliothèque du Parlement de 2001 à 2006 et j'ai travaillé avec ce comité pendant cette période.
[Traduction]
Avant de venir travailler sur la colline, j'ai été avocat dans un cabinet de Victoria, en Colombie-Britannique, où j'ai été nommé au Barreau. Je me suis occupé de nombreuses affaires, mais environ le tiers de mes dossiers touchaient l'immigration et les réfugiés. Je me suis aussi bien occupé des demandes d'asile et des appels de mesures d'expulsion que de faire venir des travailleurs temporaires pour des employeurs locaux dans le domaine de la haute technologie. Quand je travaillais en Colombie-Britannique, j'ai comparu devant les trois sections du bureau de la CISR, à Vancouver.
Je suis arrivé à Ottawa au début de l'an 2000 quand ma femme est venue ici exercer un emploi et j'ai été rapidement engagé, comme contractuel, par la Commission canadienne des droits de la personne où j'ai préparé du matériel de formation sur les principes du droit administratif à l'intention du personnel. J'ai été recruté par la Bibliothèque du Parlement en mai 2001.
J'ai commencé à travailler pour le comité juste à temps pour l'étude article par article de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés. J'ai ensuite été l'analyste chargé d'aider le comité pour son étude du Règlement sur l'immigration et la protection des réfugiés. J'ai aussi aidé le comité pour ses études sur la sécurité frontalière, le traitement des demandes d'immigration à l'étranger, l'Entente sur les tiers pays sûrs, le programme des candidats des provinces, l'établissement et l'intégration, le projet de carte d'identité nationale et les lois sur la citoyenneté, entre autres sujets. Je trouve donc très intéressant d'être de retour ici aujourd'hui, mais de l'autre côté de la table.
Pendant que j'ai exercé mes fonctions à la Bibliothèque du Parlement, j'ai également travaillé pour d'autres comités, mais à part ce comité-ci, ma principale affectation a été comme analyste principal du Comité sénatorial spécial sur la Loi antiterroriste. Je travaillais pour ce comité lorsqu'il a fait sa première étude du projet de loi à l'automne 2001, puis lorsqu'il a été reconstitué pour réexaminer la loi, à compter de 2004.
En 2006, j'ai réussi un concours du ministère de la Justice pour lequel je suis allé travailler, en mai dernier, comme conseiller juridique au sein de l'équipe chargée de la sécurité, du terrorisme et de la gouvernance de la section de la politique en matière de droit pénal, ici, à Ottawa. Je suis resté au ministère de la Justice jusqu'au 7 janvier de cette année, date à laquelle je suis entré en fonction comme membre de la Section d'appel de l'immigration de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié, à Toronto.
J'ai un baccalauréat en sciences politiques de McGill, un baccalauréat en droit de l'Université du Manitoba et une maîtrise en droit international de l'Université d'Ottawa. Mon principal mémoire de recherche pour ma maîtrise en droit s'intitulait « The Harmonization of Asylum Policy in the European Union: Lessons for North America ». Je signale en passant que ce mémoire est devenu une publication de la Bibliothèque du Parlement qui devrait encore être disponible, même si elle date peut-être un peu.
Je suis également le coauteur d'autres publications de la Bibliothèque du Parlement, y compris des documents d'information sur le système d'immigration et la procédure de détermination du statut de réfugié au Canada. J'ai également fait un peu de bénévolat dans le contexte de l'intérêt que je manifeste depuis longtemps pour les questions d'immigration. J'ai siégé au conseil de la Victoria Immigrant and Refugee Centre Society pendant plus de trois ans. VIRCS est un centre sans but lucratif qui offre des cours d'anglais, une formation professionnelle et d'autres services d'établissement aux nouveaux arrivants.
Après avoir déménagé à Ottawa, j'ai également participé au programme d'accueil du Centre catholique pour immigrants qui met des Canadiens en rapport avec des nouveaux immigrants pour faciliter leur acclimatation. C'est un excellent programme que je recommande vivement.
Comme je l'ai dit, je travaille maintenant à la Section d'appel de l'immigration depuis un peu plus de deux mois. J'ai d'abord reçu trois semaines de formation à plein temps. J'ai ensuite commencé à siéger à des commissions de trois membres présidées par un commissaire possédant plus d'ancienneté. On m'a rapidement offert la possibilité de présider moi-même des commissions de trois membres. Après l'avoir fait une ou deux fois, j'ai commencé à siéger seul pour entendre des appels. C'est ce que je fais maintenant depuis un peu plus d'un mois.
Comme vous le savez peut-être, le travail de la SAI porte principalement sur les appels de refus de demande de parrainage ou de mesures de renvoi, surtout des renvois de criminels, ainsi que les appels de résidents permanents qui ne se sont pas acquittés de leurs obligations. Il y a aussi les appels du ministre portant sur les décisions de la Section de l'immigration, mais apparemment, c'est assez rare. Je n'en ai pas encore vu un seul.
Je me ferais un plaisir de répondre à vos questions au sujet de mon expérience en rapport avec ma nomination ou de la façon dont j'ai été nommé à la Commission.
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
J'ai lu attentivement vos CV. J'avais demandé qu'on nous les présente avant que vous ne vous présentiez. Dernièrement, je suis allé visiter un organisme dans mon comté qui aide les gens qui postulent un emploi. Il y avait un petit guide pour faire un CV où on expliquait qu'il fallait essayer de le faire le plus succinct possible, tout en mettant en évidence chacun des éléments qui pouvaient aider à obtenir un poste. J'ai été renversé par une phrase que j'ai trouvée dans le curriculum vitae de Mme Setton-Lemar.
Dans votre profil de carrière, à peu près au milieu, vous écrivez: « Malgré l'atmosphère politique très tendue à laquelle le référendum québécois a donné lieu en 1994, je suis retournée passer mes examens du Barreau du Québec au mois de septembre de cette année-là. »
Je ne vois franchement pas le rapport entre les deux parties de cette phrase et j'aimerais que vous expliquiez aux membres du comité en quoi votre analyse politique de la situation lors du référendum de 1994 vous qualifie davantage pour cet emploi.
:
Non. Voici comment le comité consultatif de sélection fonctionne en pratique. Nous tenons compte de neuf compétences, qui sont celles que vous attendez normalement d'un décideur soit la capacité de communiquer, de porter un bon jugement, d'analyser, de prendre des décisions, de rechercher des résultats, de s'organiser et de s'informer.
Une des autres compétences que nous recherchons est ce que l'on appelle « le savoir-faire culturel », c'est-à-dire la capacité de travailler dans un milieu diversifié. La diversité est définie de façon très vaste. Cela veut dire que vous devez pouvoir travailler en ayant affaire à des gens d'autres cultures, d'autres races, du sexe opposé, etc.
Lorsque les gens déposent leur candidature — et je dirais que cela s'applique à ces fonctions comme à n'importe quelle autre — on examine les compétences qui sont énumérées pour voir si elles correspondent à celles des personnes recherchées. Si j'ai bien compris — et Mme Setton-LeMar pourrait peut-être préciser si c'est le cas — elle a mentionné cet aspect de sa carrière pour montrer qu'elle se trouvait alors dans un contexte de diversité et c'est ainsi qu'elle l'a exprimé.
:
Je veux terminer parce que vous avez souligné que mon intervention n'était pas adéquate.
Deuxièmement, je dis justement que cela n'a pas sa place. Ce genre de considération politique ne devrait pas faire partie du débat. Si cela n'avait pas été dans un curriculum vitae, ce ne serait pas devant ce comité. C'est ce que je dénonce.
Vous me dites que selon Marleau et Montpetit, on ne doit pas parler de politique, alors que je dis la même chose. Ce genre d'affirmation politique n'a pas sa place. Je dis la même chose que Marleau et Montpetit, monsieur le président.
:
Bien entendu, à la Commission, surtout si vous prenez la loi, qui dit… je vais surtout parler des avocats. Comme je suis aussi avocate, je connais un peu mieux les règles de la société du Barreau, mais j'ai également étudié les règles de la SCCI.
Par exemple, la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés porte qu'un certain pourcentage de nos décideurs doivent être des avocats. Bien entendu, au cours des années, certains commissaires ont été recrutés parmi les conseillers en immigration. Ils travaillaient dans ce domaine.
Le Barreau ainsi que la SCCI, du fait que c'est l'organisme de réglementation, partent du principe que vous ne pouvez pas abandonner vos clients. Comme vous avez des obligations professionnelles, vous ne pouvez pas fermer la porte derrière vous, du jour au lendemain, sous prétexte que vous êtes nommé ailleurs. Vous avez des obligations professionnelles envers vos clients et, par conséquent, vous devez disposer d'un certain temps pour vous acquitter de ces obligations professionnelles. Il s'agit de trouver un autre avocat ou conseiller pour prendre votre suite, de régler la comptabilité, d'organiser des fiducies sans droit de regard, etc. C'est une démarche assez fréquente.
D'après ce que m'a dit le nouveau commissaire, c'est ce qu'il est en train de faire auprès de la SCCI. Comme il n'est pas encore entré en fonction, il n'est pas encore un décideur et il ne le sera pas avant le 1er mai.
:
Cela dit, j'apprécie certainement la comparution de tous ces membres de la Commission devant le comité.
J'ai examiné le CV de M. Volpentesta. J'ai pu voir qu'il a été directeur exécutif de l'Association canadienne des conseillers professionnels en immigration et je peux me rendre compte que ce qui sera un gain pour la Commission sera une perte pour l'Association.
J'ai vu également dans le CV de Mme Setton-LeMar qu'elle a été enquêteuse bilingue pour la Société canadienne des conseillers en immigration. Encore une fois, ce sera à l'avantage de la Commission et au détriment de la SCCI. D'après votre CV, vous vous êtes occupée de nombreuses questions reliées à l'immigration. Vous possédez également beaucoup d'expérience sur le plan juridique, madame LeMar et j'ai vu que vous vous étiez intéressée au règlement extrajudiciaire des différends et à d'autres questions.
Dans votre cas, monsieur Volpentesta, vous avez une expérience des audiences disciplinaires, de l'examen des normes d'éducation et ce sont certainement là deux éléments importants pour améliorer le travail des conseillers en immigration.
D'après ce que je peux voir, on pourrait peut-être considérer que vous êtes trop qualifié pour occuper ces postes, mais vos compétences ne font aucun doute. Il me semble que vous ferez un excellent travail et que vous mettrez à profit votre vaste expérience et vos antécédents. Nous avons hâte de voir les décisions que vous prendrez.
Je sais qu'on vous a posé des questions quant à savoir si vous aviez encore des intérêts dans votre ancien cabinet, dans vos dossiers en suspens. Néanmoins, comme les avocats et les autres professions libérales, l'exercice de votre profession vous a donné l'expérience nécessaire et vous allez mettre un terme à vos activités de façon raisonnable et constructive avant le début de votre entrée en fonction qui est, je crois, le 1er mai, n'est-ce pas, dans votre cas?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Nous nous sentons assez mal à l'aise au comité depuis que Jean-Guy Fleury a été forcé de démissionner parce qu'un processus de nomination qui n'était pas partisan l'est devenu. C'est vraiment regrettable, car la dépolitisation des nominations à la Commission était l'une des grandes réalisations des législatures précédentes. Par conséquent, maintenant que cette procédure est en place, certaines personnes s'inquiéteront à juste titre de son impartialité.
Monsieur Dolin, vous étiez là lorsque nous avons adopté la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés et lorsque nous avons créé la Section d'appel de l'immigration. Vous étiez là toutes ces années pendant lesquelles les membres du comité se sont battus pour l'obtenir, y compris les conservateurs, jusqu'à ce qu'ils forment le gouvernement.
Je me souviens quand nous en avons discuté avec l'ancien ministre, M. Volpe. Il a dit qu'il le ferait lorsqu'il aurait liquidé l'arriéré. Malheureusement, depuis que les conservateurs sont au pouvoir, l'arriéré a augmenté, ce qui pose vraiment un problème. Au lieu d'améliorer les choses, les conservateurs ont engendré une véritable crise.
Quoi qu'il en soit, monsieur Dolin, vous êtes quelqu'un que nous connaissons ou que les membres du comité connaissaient à l'époque. J'oserais dire que vous êtes sans doute le seul commissaire dont la candidature a reçu l'appui du président du comité ainsi que de tous les porte-parole et des membres du comité qui ont travaillé avec vous. C'est donc la situation idéale, celle d'une nomination dépourvue de toute partisanerie politique, ce qui est très encourageant.
Ma question est la suivante. Quelle est actuellement l'importance de l'arriéré à la Section d'appel?
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour, messieurs, mesdames. Je voudrais profiter de cette rencontre pour en apprendre un peu plus sur votre rôle, étant donné que je suis membre de ce comité depuis peu.
Ma question s'adresse à Mme Daley.
Si je comprends bien, on reçoit actuellement trois nouveaux membres de la commission. Combien y a-t-il de membres dans votre service? Combien d'entre eux sont bilingues? Exige-t-on d'eux qu'ils soient bilingues?
:
Désolée, mais je veux seulement m'assurer, encore une fois, d'avoir les chiffres exacts.
La CISR a un effectif maximum prévu de 164 commissaires nommés par décret. En 2007, nous avons eu en moyenne un effectif de 105 commissaires. Le nombre de postes prévu est de 164, mais 105 ont été comblés.
En ce qui concerne le bilinguisme, il n'y a pas un nombre précis de postes bilingues, mais la Commission doit pouvoir tenir des audiences dans l'une ou l'autre langue, selon les besoins. Dans chaque région, elle doit pouvoir tenir des audiences dans les deux langues. Bien entendu, à Montréal et ici, à Ottawa, il y a davantage de commissaires bilingues.
:
Le français est l'une des deux langues officielles du pays. Or, vous ne savez pas du tout combien il y en a. Cela ne semble pas important. J'apprécierais que vous me répondiez tantôt, si possible. Mon collègue et moi venons de la région de Montréal. C'est au Québec, qui fait partie du Canada. C'est donc un élément important pour nous. Dans nos circonscriptions, il y a beaucoup de gens qui nous font part de leurs problèmes en matière d'immigration et qui doivent faire appel à vos services.
Je reviens au curriculum vitae de Mme Setton-Lemar. Elle est justement de la région de Montréal, et c'est la raison pour laquelle on s'y attarde un peu. M. Volpentesta venant de Toronto, ce sont plutôt d'autres membres du comité qui s'intéressent à lui.
J'aimerais savoir ce que Mme Setton-Lemar voulait dire en écrivant la phrase suivante: « [...] j'ai cru nécessaire de déménager de Montréal (Québec) à Ottawa (Ontario) afin d'élever mes enfants et d'assurer leur instruction. » Qu'est-ce que ça signifie pour un citoyen de Montréal ou pour quiconque songerait à s'y installer? Est-il préférable de déménager à Ottawa pour assurer l'instruction de ses enfants? Est-ce là ce qu'elle veut dire?
Si c'est le cas, cela m'inquiète. Le problème, quand on met beaucoup de phrases dans un CV, c'est que cela porte à la réflexion. Je ne sais pas si la direction a reçu ce CV, mais personnellement, je me poserais des questions avant d'embaucher une personne qui devra faire affaire avec des gens qui devront s'installer dans une ville de leur choix et qui dit que, pour élever ses enfants et assurer leur instruction, elle a déménagé à Ottawa, comme si Montréal était à la campagne.
J'aimerais savoir ce que vous vouliez dire en écrivant cela.
:
À titre de directeur exécutif, je pense — en fait, je sais — que j'ai fait appel à un certain nombre de compétences dans l'exercice de mes fonctions: j'ai organisé des activités éducatives et j'ai communiqué avec les membres. J'ai manifesté, dans le cadre de mes fonctions de directeur exécutif, toutes les compétences requises. Je pense qu'elles étaient très pertinentes.
Il y a une entrevue qui est axée sur le comportement. On vous demande de choisir un exemple décrivant l'une des compétences requises. Je pense les avoir toutes utilisées en tant que directeur exécutif.
Si je peux essayer de m'en souvenir rapidement, je vais de nouveau les passer en revue. Une chose importante, par exemple, est l'organisation de séminaires éducatifs ou de colloques de perfectionnement professionnel. Cela exige beaucoup de coordination, beaucoup d'organisation, il faut s'assurer que tout est fait au moment voulu et que tout le monde connaît la marche à suivre. Cela fait donc appel à toutes les compétences requises.
:
Dans mon cas, j'étais enquêteuse dans le secteur de la discipline. J'enquêtais sur les membres de la profession suite à des plaintes émanant de consommateurs des services d'immigration, si je peux utiliser ce terme générique.
Je suis arrivée à ce poste parce que je m'occupais de droit administratif. C'était relié au domaine du droit administratif: la préparation du dossier, l'examen des différentes parties et l'établissement des faits, l'analyse des règles d'équité ou autres, la rédaction du rapport pour le responsable des plaintes et de la discipline, la détermination de ce qui allait se passer, puis la recherche d'une solution, d'une médiation ou d'un moyen de régler le problème. C'était parfois très intéressant, car cela finissait par avoir une dimension politique ou nous étions en mesure de formuler des recommandations.
J'ai eu un aperçu très général de la profession et de la situation, du point de vue du consommateur, du point de vue de la profession ainsi que de l'application de la loi.
Je pense que cela m'a très bien préparée.
:
Plus 30 secondes pour maintenant.
Monsieur Volpentesta, j'ai lu votre CV. Lorsqu'on prépare un CV, on énumère toutes ses réalisations, les conseils dont on a fait partie et, si l'on possède une entreprise ou a des intérêts dans une entreprise, on ne manque certainement pas de l'indiquer.
Faites-vous toujours partie de Cannex, monsieur? Avez-vous des intérêts dans Cannex pour le moment?
:
Non, je ne crois pas pouvoir m'engager à le faire aujourd'hui.
Je pense que les mesures à prendre sont en train d'être prises comme elles sont censées l'être. M. Volpentesta est en rapport avec son organisme de réglementation et il est en train de satisfaire à ses obligations professionnelles. Il rencontrera le Commissaire à l'éthique quand ce sera fait.
Je peux vous assurer que la Commission prend très au sérieux l'impartialité de ses décideurs, tant dans l'intérêt du public que pour préserver l'intégrité de cette institution. Je suis absolument convaincue que le premier jour où M. Volpentesta entrera en fonction, ces questions auront été réglées, car il est très important pour nous de préserver l'intégrité de notre…
Une voix: Rien ne peut être divulgué à Cannex…
Madame Daley, madame Setton-LeMar, monsieur Volpentesta et monsieur Dolin, il est rassurant de vous voir ici et d'entendre ce que vous avez à dire. Tout le monde ici se rend compte, j'en suis sûr, que vous avez subi un interrogatoire assez serré, malgré vos CV exceptionnels et votre expérience. Je n'ai aucun doute que vous vous acquitterez de vos fonctions avec toute la diligence voulue. Vous avez là une responsabilité d'une importance cruciale. Vous allez décider qui pourra rester, qui devra partir et comment notre pays sera bâti. Ce sont là des décisions très importantes.
Madame Daley, combien de nominations ont été faites? Certaines nominations seront-elles reconduites? Que reste-t-il à faire? Quand le gouvernement a été porté au pouvoir en 2006, environ combien de nominations étaient sur le point d'expirer? Avons-nous un effectif suffisant à la Commission, suffisamment de gens pour s'occuper de l'arriéré?
:
Je ne sais pas vraiment. Il s'agit de l'interprétation de la loi et, bien entendu, nous avons un membre de la Commission…
Si vous le permettez, la loi comme telle utilise l'expression « interdiction de territoire » et le libellé de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés a associé les expressions « renvoi » et « interdiction de territoire ». Par conséquent, si vous prenez le paragraphe 64(1), il prévoit que: « L'appel ne peut être interjeté par le résident permanent ou l'étranger qui est interdit de territoire… ».
L'expression « interdit de territoire » s'applique aussi bien à une personne qui essaie d'entrer au Canada qu'à une personne qui est renvoyée du Canada. C'est parce que lorsque la loi a été libellée, ces deux notions ont été fusionnées: l'interdiction de territoire pour raison de sécurité ou pour atteinte aux droits humains, grande criminalité ou criminalité organisée. La grande criminalité est définie comme une infraction punie au Canada par un emprisonnement d'au moins deux ans.
:
Monsieur le président, je demande l'indulgence du comité pour aborder cette question pendant quelques instants.
Nous avons reçu la visite d'une délégation du Somaliland. Le Somaliland fait partie de l'ancienne Somalie. La Somalie a connu beaucoup de difficultés. Il y a eu une guerre civile. Le nord, qui était un protectorat britannique, est devenu indépendant et essaye de se faire reconnaître par la communauté internationale depuis une quinzaine d'années. Ces personnes ont de nombreux parents qui ont immigré au Canada et si les membres du comité désirent, à la fin de la réunion, leur parler personnellement, ils peuvent le faire, ou si le comité désire qu'elles s'adressent à nous, elles le feront avec plaisir.
Il y a ici un député du Parlement du Somaliland, M. Nasir Hagi Ali, M. Ahmed Hussein Mohamed, qui est le secrétaire des Affaires étrangères du parti UCID, M. Ibrahim Rashiid Axmed, M. Maxamed Ibrahim Aden et M. Kayse Cali Geeddi. Si le comité désire que nous invitions ces personnes à nous parler pendant quelques minutes de ce qui se passe dans leur pays et des difficultés qu'éprouvent les gens de la région lorsqu'ils émigrent, étant donné que nous n'avons aucun bureau sur place, elles le feront avec plaisir. Sinon, les membres du comité pourront leur parler personnellement plus tard.
:
Je dirais qu'il est regrettable que les honorables députés, à l'exception de Jim, n'ont pas entendu parler du Somaliland. C'est une question dont il faudra discuter un autre jour et je n'en dirai pas plus.
Je voudrais dire une chose. Il y a des Canadiens qui sont originaires du Somaliland. Chaque fois qu'ils retournent au pays, pour les vacances d'été ou pour rendre visite à des parents, ils ont un problème au Somaliland. Bien entendu, si leur arrive quoi que ce soit, ils n'ont aucun moyen… [Note de la rédaction: Inaudible] … du Canada au Somaliland. Ils doivent se rendre à Addis Ababa ou à Nairobi, qui se trouvent très loin. Également, chaque fois que des habitants du Somaliland veulent venir au Canada, ils font face au même problème.
Je voudrais savoir si le gouvernement canadien ne pourrait pas ouvrir un bureau au Somaliland, un pays où règne la paix et où il y a un gouvernement fonctionnel. Cela faciliterait les choses pour les Canadiens ou les citoyens du Somaliland qui veulent obtenir des services du gouvernement canadien. Voilà la première chose que je voulais dire.
D'autre part, lorsque les autorités du Somaliland — je parle des députés, car nous avons un Parlement élu — ou les fonctionnaires du gouvernement veulent se rendre à l'étranger pour des affaires officielles, ou lorsque des citoyens du Somaliland veulent aller à l'étranger dans le cadre d'accords commerciaux ou autres, ils ne peuvent pas le faire parce que notre passeport n'est pas reconnu.