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Bienvenue à cette onzième séance du Comité permanent du commerce international pour la présente session.
Nous amorçons aujourd'hui, conformément à l'ordre de renvoi de lundi dernier, notre examen de la mise en oeuvre de l'accord de libre-échange entre le Canada et la République de Colombie, de l'accord sur l'environnement entre le Canada et la République de Colombie et de l'accord de coopération dans le domaine du travail entre le Canada et la République de Colombie.
Nous allons débuter notre étude de ce projet de loi par une séance d'information avec la participation de témoins du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, du ministère des Finances et du ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences.
Je crois que nous allons commencer sans plus tarder avec les déclarations des témoins et la période de questions, après quoi nous pourrons régler nos autres points à l'interne.
Tout d'abord, nous avons le plaisir d'accueillir de nouveau David Plunkett. M. Plunkett est négociateur commercial en chef pour les Relations bilatérales et régionales au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international. Du même ministère, nous recevons Alexandra Bugailiskis, sous-ministre adjointe pour l'Amérique latine et les Antilles, qui a elle aussi déjà comparu devant nous; et Matthew Kronby, directeur général du Droit commercial international.
Du ministère des Finances, la directrice de la Division de politique commerciale internationale, Carol Nelder-Corvari, nous visite à nouveau. Merci d'être encore une fois des nôtres.
Et du ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences, nous accueillons le directeur des Affaires bilatérales et régionales du travail, Pierre Bouchard. Nous vous souhaitons la bienvenue.
Qui va commencer?
M. Plunkett va débuter avec une déclaration préliminaire qui pourra être suivie de quelques brèves observations.
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Je vous remercie, monsieur le président, de cette occasion qui m'est offerte de comparaître devant le comité pour parler du , Loi de mise en oeuvre de l'accord de libre-échange Canada-Colombie, et des accords auxiliaires sur la coopération dans le domaine du travail et sur l'environnement.
[Français]
Ce projet de loi met en oeuvre le cadre juridique et les modifications législatives nécessaires pour approfondir les relations économiques et sociales entre la Colombie et le Canada.
[Traduction]
Vous avez déjà présenté les collègues qui m'accompagnent. Comme vous le savez sans doute, Carol Nelder-Corvari est négociatrice en chef pour cet accord.
Le Canada et la Colombie entretiennent actuellement des relations commerciales importantes: les échanges dépassent 1,3 milliard de dollars et des centaines d'entreprises canadiennes font des affaires avec la Colombie. Les principales exportations canadiennes vers la Colombie comprennent les céréales, y compris le blé et l'orge, les machines, les légumineuses, le papier et les véhicules automobiles, et si nous avons voulu conclure un accord avec ce pays, c'est notamment pour garantir que ces produits importants demeurent concurrentiels.
En vertu de cet accord de libre-échange, la Colombie éliminera les droits de douane sur presque toutes les exportations canadiennes actuelles. Cette mesure est importante pour les exportateurs canadiens, étant donné, en particulier, que la Colombie a conclu d'autres accords commerciaux avec des concurrents clés du Canada, comme les États-Unis et l'Europe. Grâce à la mise en oeuvre de cet accord, nos exportateurs bénéficieront d'un avantage concurrentiel pour continuer de prospérer sur ce marché, en particulier si l'accord canadien entre en vigueur avant celui des États-Unis et de l'Europe.
Avant de passer en revue les autres avantages pour les entreprises canadiennes, je dois souligner un récent développement en ce qui concerne l'accès aux marchés. Le 9 avril 2010, etont annoncé que la Colombie avait rouvert son marché aux bovins canadiens, après l'avoir fait en janvier 2010 pour le boeuf canadien. Le boeuf et les bovins canadiens y étaient jusque-là interdits à cause de l'ESB. L'industrie canadienne a réagi de façon très positive à la décision de la Colombie de reprendre le commerce et cette réouverture du marché s'ajoutera à la réduction des droits de douane négociés par Carol et son équipe dans cet accord commercial.
Au-delà du commerce des biens, cet accord ouvrira de nouvelles possibilités commerciales à nos investisseurs et à nos fournisseurs de services. Plus de 50 entreprises canadiennes ont investi en Colombie, principalement dans le secteur minier, dans la prospection pétrolière et gazière, et dans la fabrication. En 2009, la valeur des investissements canadiens en Colombie s'est chiffrée à près de 773 millions de dollars. Ces investissements ouvrent la voie à des exportations de machines de fabrication canadienne, comme le matériel d'exploitation minière et le matériel de transport lourd. Une fois l'accord mis en oeuvre, les investisseurs canadiens bénéficieront d'un cadre juridique stable en Colombie.
Les exportations canadiennes de services à destination de la Colombie sont de l'ordre de 40 à 50 millions de dollars par an, et elles se concentrent dans les secteurs suivants: les finances, l'exploitation minière, l'ingénierie et l'extraction pétrolière. Dès la mise en oeuvre de l'accord, les exportateurs de services canadiens seront traités de la même façon que les fournisseurs de services colombiens et ils bénéficieront de plus, d'un système commercial régi par des règles, sûr, transparent et prévisible. En outre, le Canada a obtenu de la part de la Colombie le même niveau d'accès aux marchés qu'elle a accordé aux États-Unis. Les fournisseurs de services canadiens seront donc sur un pied d'égalité avec leurs concurrents américains sur le marché colombien.
[Français]
Comme il s'agit d'un accord commercial global, il comporte aussi des obligations sur divers autres sujets comme les services financiers, les marchés publics, le commerce électronique, les télécommunications et l'admission temporaire des gens d'affaires. Ces sujets ne se trouvent sans doute pas au premier plan des discussions sur les avantages de l'accord commercial, mais ce sont des éléments importants pour faire en sorte que les entreprises canadiennes puissent travailler de manière efficace et concurrentielle sur le marché colombien.
[Traduction]
Comme vous le savez, conformément à l'approche canadienne en matière d'accords de libre-échange, les aspects de l'intégration économique relatifs à l'environnement et au domaine du travail ont été traités dans des accords distincts. Ces accords importants, qui renferment des obligations fermes, démontrent clairement que, pour le Canada et la Colombie, la libération des échanges ne se fera pas aux dépens des droits en matière d'environnement et de travail.
Pour conclure, les entreprises canadiennes ne sont pas les seules à voir les possibilités qui s'offrent en Colombie. Dans une étude intitulée Doing Business 2010, la Banque mondiale classe la Colombie parmi les dix premiers pays à transformer leur climat d'affaires. Elle la classe au 37e rang pour ce qui est de la facilité d'y faire des affaires, et cinquième sur 183 pays pour ce qui est de sa capacité de protéger les droits des investisseurs en respectant la primauté du droit. Il s'agit, de toute évidence, d'un pays où les possibilités pour les entreprises ne feront qu'augmenter.
Au total, l'accord de libre-échange Canada-Colombie renforcera nos relations commerciales bilatérales. Cet accord a le soutien des principaux exportateurs et investisseurs de tout le Canada, dont beaucoup ont comparu devant ce comité. Il s'agit d'un accord commercial global de grande qualité qui permettra aux entreprises canadiennes de rivaliser avec leurs concurrents et d'exceller sur le marché colombien.
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Merci, monsieur le président, de m'offrir cette occasion d'ajouter aux remarques de mon collègue et de donner un certain aperçu de l'engagement du Canada en Colombie.
Le Canada entretient des liens de longue date, riches et diversifiés avec la Colombie, notamment un large éventail d'échanges universitaires, culturels et civils. Comme nous l'avons répété au cours de ce débat, nous croyons que les relations en matière de commerce et d'investissement élargissent cet échange, en ce sens qu'elles permettent de promouvoir des valeurs communes, des pratiques exemplaires et de créer de nouvelles opportunités permettant aux individus et aux collectivités de s'épanouir et de prospérer.
La Colombie a effectué des progrès remarquables et fait preuve d'une ténacité extraordinaire dans ses efforts pour atténuer les répercussions du conflit qui afflige le pays depuis des décennies. Bien que les statistiques sur les violations des droits de la personne puissent varier d'une année à l'autre, c'est sur les tendances globales que nous devons nous concentrer. De 2002 à 2009, selon des sources crédibles, telles que les Nations Unies et des organismes très respectés de la société civile, la Colombie a grandement amélioré son rendement dans des domaines importants tels que l'état général de la sécurité, les comportements violents envers les syndicalistes et les dirigeants communautaires, les homicides et les enlèvements. Ce progrès a été reconnu par la communauté internationale ainsi que par des organismes internationaux présents en Colombie.
[Français]
La Colombie jouit d'une démocratie établie, d'une économie croissante, d'institutions solides ainsi que d'une société civile bien organisée et étendue. Le gouvernement de la Colombie s'est démontré déterminé à relever les défis par un engagement transparent et un partenariat avec la communauté internationale. La Colombie a été le premier pays latino-américain à inviter dès 1997 le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme à assurer une présence au pays. Les Colombiens sont allés plus loin et se sont ouverts en permanence aux procédures spéciales de l'ONU. Il en est résulté qu'en 2009 seulement, la Colombie a reçu quatre rapporteurs spéciaux de l'ONU spécialistes des exécutions extrajudiciaires, des défenseurs des droits de la personne, de l'indépendance des tribunaux et des peuples autochtones. Cette transparence et cette ouverture de la part du gouvernement face à l'évaluation sont sans précédent.
[Traduction]
Le Canada entretient une relation de travail étroite avec le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, qui sont également présents en Colombie. Nous recevons des mises à jour régulières sur l'état des droits de la personne et, au cours des trois dernières années, par l'entremise de l'ACDI, nous avons contribué au renforcement de la capacité de l'État et de la société civile de réagir à la détresse de la population intérieure qui est déplacée. Cela inclut l'aide pour améliorer les politiques et les services du gouvernement, afin de mieux répondre aux besoins des citoyens les plus vulnérables de la Colombie: améliorer l'accès à des programmes pertinents et efficaces, tout en renforçant les mécanismes de protection et de matérialisation des droits garantis par la Constitution.
Les organismes des Nations Unies sont convaincus que des progrès réels à cet égard se font par le gouvernement colombien, partiellement grâce au soutien canadien.
[Français]
Bien qu'il reste de nombreuses difficultés à surmonter, le Canada, l'ONU, l'OEA et plusieurs partenaires internationaux appuient les efforts que déploie la Colombie afin de surmonter ces difficultés. L'élargissement des relations commerciales ne constitue qu'une partie de ce processus.
En plus des efforts pour favoriser la prospérité et multiplier les possibilités pour les Colombiens, le Canada mène des activités considérables dans le cadre de programmes pour le développement, la paix et la sécurité, par l'entremise de son groupe de travail pour la stabilisation et la reconstruction, lequel complète les programmes offerts par l'ACDI. Les efforts soutenus du Canada en Colombie ont pour objet de réduire l'inégalité et la pauvreté, de renforcer les efforts consacrés à la consolidation de la paix et au respect des droits de la personne. Le montant investi dans ces efforts s'élève à 18 millions de dollars depuis 2006.
Ces programmes ont aidé à promouvoir la paix et la réconciliation en Colombie et dans la région; à protéger les droits des victimes; à renforcer le système pénal transitoire en Colombie. D'autres projets permettent également d'apporter un soutien vital à la protection des droits des groupes vulnérables, dont les femmes, les peuples autochtones et les Afro-Colombiens.
[Traduction]
Ces dernières années, nous avons vu que le gouvernement de la Colombie a adopté des mesures qui démontrent qu'il fait des efforts pour réduire la violence contre les syndicalistes et pour combattre l'impunité chez les auteurs de tels crimes. Après sa visite en octobre 2008, la haut commissaire des Nations Unies pour les droits de l'homme, Navi Pillay, en exprimant sa préoccupation continue face à la vulnérabilité des syndicalistes, se disait tout de même impressionnée par l'augmentation des dépenses pour des programmes gouvernementaux servant à protéger et à soutenir les groupes vulnérables.
Par l'entremise de notre groupe de travail pour la stabilisation et la reconstruction, un de nos projets actuels consiste en un programme coordonné par le Programme des Nations Unies pour le développement. Il permettra de présenter des recommandations qui devraient réduire au minimum les répercussions de la violence contre les syndicalistes et les syndiqués, puis améliorer la législation qui les protège. Le projet, auquel participent le gouvernement, les syndicats et la communauté internationale, comporte une série d'études sur la nature de la violence contre les syndiqués en Colombie; le tout sera réalisé par six ONG réputées et revu par des pairs à l'Université nationale de Colombie. Des recommandations pour des programmes de politique et de protection publiques axées sur les syndicalistes seront formulées à partir de ces études.
[Français]
Le Canada aide également la Colombie à réaliser des projets d'aide technique reliés à la main-d'oeuvre afin de promouvoir et de mettre en vigueur des normes du travail reconnues mondialement, en particulier dans les domaines de l'inspection du travail, du dialogue social, du respect des droits des travailleurs, de la sécurité et de la santé au travail.
Nous cherchons aussi à mettre sur pied un partenariat avec des pays d'optique commune qui ont des intérêts en Colombie afin de mieux bénéficier de l'effet multiplicateur de nos efforts. Pour cette raison, le Canada est un membre actif du Groupe des Vingt-Quatre, groupe de pays encourageant et facilitant le dialogue entre le gouvernement de la Colombie et les organismes de la société civile internationale et nationale qui oeuvrent dans le pays. Au sein de ce groupe, le Canada participe en outre activement aux activités du sous-comité des droits de la personne, qui est axé sur l'amélioration des conditions pour les défenseurs de ces droits, et s'engage auprès d'autres secteurs directement affectés par la violence.
[Traduction]
J'ai mentionné par le passé devant ce comité l'importance et la teneur du dialogue que nous sommes en mesure d'avoir avec les Colombiens sur la question des droits de la personne. Non seulement notre ambassade en Colombie surveille-t-elle la situation des droits de la personne sur le terrain, mais nous soulevons régulièrement les enjeux liés aux droits de la personne lors de réunions avec les représentants colombiens de haut niveau. Tout récemment, en décembre 2009, le ministre d'État pour les Amériques, Peter Kent, a rencontré le ministre des Affaires étrangères de la Colombie, Jaime Bermúdez, et ils ont justement parlé des droits de la personne. Ce même mois, le sous-ministre des Affaires étrangères, Len Edwards, s'est rendu en Colombie en vue de consultations politiques avec son homologue colombien.
Quand des représentants canadiens rencontrent des homologues colombiens, nous nous efforçons de mettre à l'ordre du jour les droits de la personne. La relation de longue date entre le Canada et la Colombie nous permet de poursuivre ce dialogue libre et franc sur les droits de la personne, et ce, avec le gouvernement colombien de haut niveau. Comme vous le savez, notre première ronde réussie de consultations bilatérales liées aux droits de la personne a eu lieu en juillet dernier, et nous explorons actuellement les dates possibles des consultations de cette année. Le Canada et la Colombie sont déterminés à procéder à ces consultations annuellement.
J'aimerais terminé en disant qu'il reste de grands défis à relever avant de parvenir à la paix, à la sécurité et au respect des droits de la personne en Colombie. Nous continuons de surveiller de près la situation et de réagir immédiatement lorsqu'il y a violation. Toutefois, nous admettons que le gouvernement de la Colombie fait des efforts pour améliorer cette situation, et le Canada veut appuyer ces efforts. Une base sociale et économique solide et le respect des droits de la personne sont les objectifs que le Canada continuera d'aider à atteindre en Colombie.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue à tous nos invités.
Monsieur le président, je vais utiliser peut-être environ deux minutes pour mes observations préliminaires, puis je laisserai le reste de mon temps à M. Brison.
J'ai prêté une oreille très attentive aux deux exposés qu'on vient de nous présenter. Il y a environ un mois et demi, nous avons eu l'occasion de nous entretenir avec une ministre colombienne. Si mon souvenir est exact, c'était la ministre Mejia. Elle s'est bien assurée de nous fournir des données concrètes sur quelques-uns des progrès réalisés dans son pays, et je vous remercie d'avoir confirmé le tout aujourd'hui.
J'ai une question pour M. Plunkett et Mme Bugailiskis.
Monsieur Plunkett, vous avez indiqué dans votre déclaration que « les entreprises canadiennes ne sont pas les seules à voir les possibilités qui s'offrent en Colombie ».
Dans votre exposé, madame Bugailiskis, vous avez parlé de « partenariats avec des pays d'optique commune ».
Eh bien, si nous retardions la ratification de cet accord, perdrions-nous cette occasion, ou cette possibilité avantageuse, d'établir des partenariats avec des pays d'optique commune pour réaliser les progrès souhaités?
Et dites-moi, monsieur Plunkett, si vous croyez que le Canada se priverait de certains avantages ou de débouchés quelconques si nous devions retarder la ratification de l'accord?
J'essaie de voir si l'on peut établir un parallèle avec le CAFTA, une situation qui nous a vus perdre notre avantage concurrentiel, si je puis m'exprimer ainsi. Nous n'avons pas ratifié cet accord; les États-Unis l'ont fait par la marge, si je ne m'abuse, d'un seul vote; et nous nous efforçons maintenant de reprendre les négociations. Mais nous avons perdu cet avantage; on se dit en quelque sorte qu'on va poursuivre les pourparlers avec les Canadiens et voir ce qu'il en ressortira, maintenant que l'on s'est rallié les États-Unis.
Nous savons que les Colombiens vont de l'avant avec d'autres ententes commerciales. Si de telles ententes sont ratifiées avec l'Europe et d'autres pays, quelle sera notre position à la table de négociation?
Je vous remercie beaucoup pour votre présence aujourd'hui. À chacune de vos visites, je peux constater à nouveau l'extrême compétence de la fonction publique canadienne et la qualité des gens en charge de nos affaires étrangères.
Je tiens à souligner la contribution de l'ambassadrice des Rivières qui a été d'une aide très précieuse aux membres de notre comité.
Comme vous le savez, un amendement sera proposé par notre comité. Le gouvernement a accepté d'appuyer un amendement libéral qui exige une entente écrite préalable entre les gouvernements du Canada et de la Colombie dans laquelle les deux pays s'engageront à produire des rapports annuels à l'intention de leurs parlements respectifs quant aux répercussions de cet accord de libre-échange sur les droits de la personne dans les deux pays. Pour que les choses soient bien claires, chaque pays devra présenter un tel rapport sur les droits de la personne à son propre parlement.
Votre ancien sous-ministre des Affaires étrangères, Peter Harder, a indiqué que l'amendement constitue
une innovation importante dans le domaine des accords de libre-échange, car il permet aux parlements colombien et canadien d'évaluer annuellement les répercussions de l'accord en matière de droits de la personne. Je m'attends à ce que les parlements s'inspirent dorénavant de ce précédent lorsqu'ils envisageront la conclusion de tels accords.
L'amendement a aussi été appuyé par des leaders de la société civile en Colombie ainsi que par les dirigeants syndicaux et patronaux de ce pays.
J'aimerais savoir quelles sont les capacités du MAECI en matière de recherche, de cueillette d'information et de production de rapports concernant les droits de la personne dans d'autres pays, et particulièrement dans ceux avec lesquels nous concluons des accords de libre-échange, et notamment en Colombie.
J'aimerais savoir également dans quelle mesure vous collaborez avec la société civile et les ONG pour la cueillette et la compilation de ces données, car nous voudrions nous assurer que ces gens-là ont la possibilité d'alimenter le processus aux fins de la production des rapports prescrits.
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Merci beaucoup de me poser la question.
Nous prenons nos obligations très au sérieux, que ce soit en Colombie ou dans d'autres secteurs de la région: la nécessité de surveiller et d'évaluer la situation et d'en faire rapport, mais surtout de renforcer les capacités de la société civile pour qu'elle soit en mesure de préserver la solidité de la toute nouvelle démocratie de leur pays.
Notre ambassade en Colombie est de bonne envergure. Elle compte quelque 23 employés canadiens. Environ 68 personnes embauchées localement y travaillent aussi. Tout le personnel s'affaire déjà très activement à suivre de près la situation en ce qui a trait aux droits de la personne.
Je peux vous montrer ce livre qui est rempli de rapports que nous avons reçus au cours des derniers mois.
Notre personnel s'implique beaucoup auprès d'organisations non gouvernementales, des organisations canadiennes, internationales et locales. Je me suis informée l'autre jour pour savoir où nous en étions. J'ai une très longue liste d'organisations que notre personnel rencontre régulièrement. Au cours des 13 derniers mois, on m'a informée que 371 réunions avaient eu lieu avec des ONG. J'imagine que cela représente plus d'une par jour. Nos employés ne chôment vraiment pas.
Nous procédons actuellement à une restructuration au ministère pour être en mesure d'encore mieux faire état du climat démocratique. Dans la région, nous avons établi l'Unité andine pour la gouvernance démocratique. Elle est située à Lima, mais il s'agit d'une ressource régionale. Cette unité apporte un niveau accru d'expertise et aide les missions dans leurs efforts pour surveiller la situation des droits de la personne, mais elle vise surtout à trouver des secteurs où le Canada pourrait se rendre utile. Je vous ai parlé dans ma présentation de quelques-uns des excellents programmes que nous assurons avec le gouvernement colombien.
Je suis persuadée que l'ambassade a ce qu'il faut pour continuer à suivre de très près la situation par ses propres moyens, mais aussi avec l'aide de différentes organisations, de la société civile, de même que de la communauté internationale.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie d'être venus, mais je dois vous avouer que je suis plus troublé maintenant qu'avant d'entendre votre présentation.
Si l'amendement prévoit que le gouvernement du Canada accepte tout mécanisme de déclaration que la Colombie voudra bien mettre en place pour suivre les organismes de défense des droits de la personne, nous n'aurons que le portrait actuel de la situation. Je dois dire que je suis vraiment déçu de constater que vous avez tenté de nous dorer la pilule avec votre présentation.
Le nombre de disparitions a augmenté; on dénombre encore plus de faux positifs (qui sont en fait des meurtres, comme vous le savez) d'afro-Colombiens et d'Autochtones colombiens principalement, qui ont été massacrés par l'armée colombienne, des crimes souvent encouragés et récompensés; et le nombre de cas de torture sexuelle sur des femmes colombiennes a aussi augmenté. Pourtant, vous n'avez soufflé mot de ces statistiques dans votre présentation d'aujourd'hui.
C'est malheureux, car si l'objectif du débat est de déterminer si on pourrait améliorer la situation des droits de la personne en laissant le gouvernement colombien se charger lui-même de suivre l'évolution des choses, ou si le gouvernement fédéral devrait intervenir d'une quelconque façon, il aurait été logique d'assurer une surveillance continue. Rien de ce que nous rapportent les organismes de défense des droits de la personne n'est signalé dans votre présentation.
Évidemment, nous allons aussi recevoir des représentants d'organismes des droits de la personne. Beaucoup nous ont fait part de leur intention de témoigner devant le comité, alors ils auront la chance de répliquer. Toutefois, si c'est ainsi que le gouvernement du Canada suit la situation des droits de la personne en Colombie, il y a d'autant plus de raisons de s'opposer à un amendement qui permettrait au gouvernement colombien de faire lui-même état de la situation, et au gouvernement canadien d'approuver sans autres considérations ces rapports... Je pense que nos craintes ont été confirmées par votre exposé.
J'ai deux questions à vous poser. La première porte sur l'amendement, à savoir si vous avez pu l'étudier. Je crois que vous avez déjà dit à M. Laforest que...
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Espérons que nous pourrons le voir bientôt.
Monsieur le président, je vais passer à un autre sujet.
Le président: Merci.
M. Peter Julian: Je pense qu'il est toutefois approprié de discuter de l'autre élément, c'est-à-dire la question des élections.
Si on en croit certains rapports de surveillance indépendants, il y a lieu de s'inquiéter sérieusement de l'utilisation de techniques de peur et d'intimidation, de coercition et de fraude, dans le cadre des élections qui ont actuellement cours en Colombie. Ces rapports proviennent d'organismes réputés de défense des droits de la personne, ainsi que d'observateurs électoraux.
Vous n'en parlez pas dans votre présentation d'aujourd'hui. Étiez-vous donc au courant des inquiétudes que suscitent les élections en Colombie? Est-ce que le Canada a tenté de mettre en place une loi qui permettrait la tenue d'élections libres et équitables, une mesure souhaitable lorsque de tels doutes persistent?
Je n'ai pu trouvé aucun exemple d'une telle intervention. Normalement, le Canada prend un peu recul lorsqu'il y a un processus électoral pour surveiller ce qui se passe et s'assurer que les élections ont lieu de façon libre et juste. À ma connaissance, jamais le Canada n'a pris de mesures en ce sens, malgré les doutes qui planent quant à la liberté et à la justice du processus électoral, malgré le régime de peur et d'intimidation, malgré la fraude et la coercition. Vous le savez, les élections prendront fin le 30 mai.
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Selon les observateurs indépendants, la situation est telle que je la décris. Je laisserai cependant les organismes de défense des droits de la personne en témoigner.
Parlons un peu de l'analyse de rentabilisation. Dans bien des cas, quand nous avons conclu des accords bilatéraux, nos exportations vers ces marchés ont en fait chuté. Le Costa Rica en est un bon exemple. On parle de dollars indexés, sinon, ce serait comparer des pommes et des oranges. Avant de signer cette entente, nos exportations se chiffraient à 77 millions de dollars, en dollars indexés; aujourd'hui, huit ans après la ratification de l'accord avec le Costa Rica, elles sont de 73 millions de dollars. Avant de signer l'accord bilatéral, certains s'enthousiasmaient de l'incroyable prospérité qu'il procurerait au marché d'exportation canadien. En réalité, nos exportations ont diminué. Depuis la signature en 2009 de nos cinq accords bilatéraux, y compris l'AELE, les exportations canadiennes vers ces marchés ont chuté de 832 millions de dollars.
Comme l'analyse de rentabilisation ne joue pas en notre faveur, pouvez-vous nous dire ce que nous faisons de travers? Que devons-nous changer? Même pour le marché colombien, si on oublie une minute cette idée de récompenser un régime qui permet que se produisent tous les jours ou tous les mois des cas flagrants de violation des droits de la personne, que fait le gouvernement exactement pour faire la promotion de nos produits en Colombie?
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Votre question comporte plusieurs éléments. Je vais tâcher de répondre à une partie de votre question, puis je demanderai à mes collègues de compléter mes commentaires.
Pour ce qui est des autres accords que nous avons conclus, surtout les plus récents, il est important de se rappeler que l'AELE et l'entente avec le Pérou sont entrées en vigueur tout récemment; en fait, elles sont en place depuis moins d'un an. Il est trop tôt selon moi pour tirer des conclusions quant à leur impact en fait de chiffres réels, car nous n'avons même pas une année complète de statistiques encore.
De plus, vous utilisez les données d'une des périodes économiques les plus difficiles du siècle dernier. Toutes sortes de facteurs peuvent influer sur les chiffres.
En ce qui a trait au Costa Rica, honnêtement, je ne saurais vous dire. Notre travail consiste à bâtir une structure qui favorise les possibilités d'affaires pour les entreprises canadiennes. Nous ne pouvons pas obliger les entreprises canadiennes à tirer profit des avantages qui leur sont ou non offerts. Je ne peux donc pas vous dire pourquoi le Costa Rica est ou n'est pas...
Laissez-moi parler à Carol, car elle connaît le dossier mieux que moi. Elle pourra vous dire où se situent entre autres les avantages pour nous.
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue à nos témoins, et merci d'être venus nous rencontrer.
Je voudrais faire une courte déclaration, monsieur le président, pour le compte rendu.
Je trouve difficile d'écouter les allégations de concernant les violations des droits de la personne, entre autres parce qu'il a déclaré au comité, à un moment donné, que des autochtones avaient été massacrés dans la jungle lors de deux incidents distincts et que les forces gouvernementales en étaient responsables. Après vérification, on s'est rendu compte que les deux familles avaient été tuées par les FARC.
M. Julian: Monsieur le président, j'invoque le Règlement.
M. Gerald Keddy: Monsieur le président, j'insiste pour dire que les faits rapportés doivent être exacts...
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Merci d'avoir posé la question.
Je me disais, pendant que je me préparais en vue de ma comparution, que cela faisait deux ans que les négociations avaient pris fin. Si cet accord a fait l'objet de négociations aussi ardues, c'est en partie à cause de la recommandation de votre comité : il faut éviter de conclure des accords de libre-échange qui affaiblissent la compétitivité du Canada sur les marchés qui font l'objet de négociations avec nos partenaires commerciaux.
Les États-Unis, bien entendu, ont négocié avec la Colombie. Ils viennent tout juste de terminer leurs pourparlers avec l'UE. Nous sommes confrontés à des tarifs qui vont de 10 p. 100 à plus de 100 p. 100. Or, je ne vois pas comment l'élimination de ces tarifs entraînerait une baisse de nos exportations. Bien sûr, la récession économique a eu un impact négatif sérieux sur le commerce à l'échelle internationale.
Nous devons saisir l'occasion qui s'offre à nous. Cet accord est solide. Il bénéficie d'un large appui au sein de l'industrie canadienne, des producteurs agricoles.
C'est le moment d'agir, de créer un avantage pour le Canada. C'est ce que nous essayons de faire avec cet accord, avec notre stratégie commerciale globale.
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Je souhaite faire un autre commentaire, car je juge important de le répéter. C'est quelque chose que le comité a déjà entendu. Quand nous sommes allés en Colombie, nous avons rencontré le président Uribe. Or, je tiens à dire que j'ai été fort impressionné et par le président Uribe et par son cabinet. On accuse le gouvernement d'être de droite. Je pense plutôt qu'il s'agit d'un gouvernement de coalition.
Il y a au sein du cabinet de M. Uribe des gens de toutes les allégeances politiques: extrême gauche, extrême droite, centre droit, centre gauche. Des personnes qui ont été kidnappées par les FARC, par les paramilitaires, font maintenant partie du cabinet. J'ai constaté qu'il y avait un souhait qui les unissait, et on le voyait clairement : toutes désiraient améliorer la situation de la Colombie, un pays qui, malgré ses profondes traditions démocratiques, a été confronté à de sérieux obstacles au cours des 20 dernières années.
Ces gens avaient l'impression que le pays était en train d'opérer un virage. Ils se sentaient en sécurité et pouvaient se déplacer librement. Cela faisait des années que la Colombie n'avait pas vécu une chose pareille. Personne ne dit que la situation là-bas est parfaite. Toutefois, je ne comprends pas comment on peut laisser entendre que la Colombie ne progresse pas. La Colombie a accompli des progrès dans tous les domaines, peu importe les critères sur lesquels on se fonde: mentionnons les droits de la personne, le droit du travail, l'abolition du travail des enfants, l'amélioration de la protection de l'environnement, ainsi de suite.
Je sais que vous avez visité la Colombie, que vous saisissez bien les avantages qui découlent de cet accord commercial. J'aimerais savoir ce que vous pensez du fait que, malgré le travail qui reste à faire, la Colombie évolue dans la bonne direction.
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Merci beaucoup, monsieur Keddy.
Je suis d'accord avec vous. Il est toujours difficile de porter un jugement à partir de statistiques. Ce que je veux dire par là, c'est qu'on ne peut s'attarder sur un seul cliché. Il faut tenir compte des tendances.
Or, c'est ce que nous faisons, comme je l'ai mentionné dans ma déclaration liminaire. Des organisations très respectées des Nations Unies affirment que les tendances observées sont très positives. Il continue d'y avoir des défis, mais le gouvernement de la Colombie est prêt à les relever, à continuer d'aller de l'avant.
Si nous voulons conclure un accord commercial, c'est parce que nous pensons que cet outil, et il y en a plusieurs, peut aider le peuple colombien à bâtir un avenir meilleur, à avoir accès à des solutions de rechange, à des possibilités nouvelles, à la prospérité et à la sécurité, à améliorer son statut au sein de la communauté.
Merci.
Il faudrait que je sois prudente dans mes propos étant donné que la séance est publique. Je dirai cependant que nous nous prêchons par l'exemple. Je m'explique: ce qui est au coeur de notre désir d'engager le dialogue sur les droits de la personne en Colombie ou au Venezuela ou encore de ratifier un accord de libre-échange avec la Colombie, ce sont vraiment les valeurs que nous prônons pour favoriser l'ouverture des marchés et les échanges. Cela ne fait pas partie d'une stratégie géopolitique plus globale. Pour garantir la paix, la sécurité et la prospérité dans la région, nous devons, selon moi, agir en conséquence sur le plan concret. C'est le meilleur moyen d'assurer la démocratie, la sécurité et la prospérité.
Je dirais que les répercussions seraient positives. Je suis convaincue que les conditions ne peuvent que s'améliorer lorsque le Canada table sur ses meilleurs atouts, en l'occurence ses valeurs et ses principes. Lorsque les pays ayant conclu avec nous des accords de libre-échange —, c'est le cas du Chili notamment —, lorsque ces pays, dis-je, continuent de prospérer sur les plans économique et démocratique, nous avons là un exemple beaucoup plus éloquent que tout discours pour démontrer les avantages de l'ouverture commerciale et de la démocratie.
Je préférerais attendre avant de me lancer dans le jeu des comparaisons, car il est très difficile, selon moi, de bien interpréter les statistiques. Il n'y a pas deux pays qui soient exactement les mêmes. Les constitutions de chacun sont différentes et n'évoluent pas de la même façon.
Un peu plus tôt aujourd'hui, j'ai comparu devant le Sous-comité des droits internationaux de la personne à propos du Venezuela, où les tendances observées sont très préoccupantes: concentration des pouvoirs accrue ainsi que bâillonnement de la liberté d'expression et de l'opposition. Quand je dis nous, j'entends par là également des organisations comme la Commission interaméricaine des droits de l'homme. Parallèlement, la situation s'est beaucoup détériorée sur le plan de la sécurité. Je pense que les gens seraient surpris d'apprendre que le taux d'homicides est en fait beaucoup plus élevé au Venezuela qu'en Colombie.
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Merci, monsieur le président.
J'estime que le rapport arrive à point nommé. Il y a quelques semaines, je me trouvais à Bogotá et à Cali. Ma belle-soeur est originaire de Cali. Je n'y suis donc rendu pour des raisons familiales. Ce n'était pas ma première visite dans cette ville. C'est un pays tout à fait charmant qui nous émerveille. Nous nous sommes rendus à la campagne en voiture, à une heure de Cali.
Ce qui surprendrait ceux qui ne se sont jamais rendus dans ce coin de pays, c'est, je pense, la sécurité qui y règne. Je n'y ai rencontré aucun policier, à l'exception de deux ou trois patrouilleurs routiers à l'affût des gens qui dépassent les limites de vitesse, tout comme à Saskatoon. Et je n'ai croisé qu'un seul soldat. Il existe un écart assez important entre l'image qu'on se fait du pays et la réalité qu'on y observe.
Je veux revenir sur un point évoqué par M. Plunkett et abordé auparavant par M. Cannis dans une de ses questions: l'avantage du Canada à ratifier l'accord avant que l'Union européenne et les États-Unis n'en concluent un.
J'adresse ma question à M. Plunkett, mais les autres témoins peuvent y répondre également. Pourriez-vous me préciser quels avantages les entreprises canadiennes en tireraient? Donnez-moi des exemples pour l'industrie automobile — le tarif aurait, semble-t-il, été réduit de 35 p. 100 en Colombie —, pour l'agriculture, etc.
Quels sont les avantages précis à ce que nous devancions les autres?
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, madame et messieurs.
Ma question s'adresse à Mme Bugailiskis. À la première page de votre présentation, on peut lire que les conditions se sont grandement améliorées. Vous parlez du rendement dans des domaines importants comme l'état général de la sécurité, les comportements violents envers les syndicalistes et les dirigeants communautaires.
D'autre part, depuis tout à l'heure, je vous écoute et vous avez dit qu'il n'y avait pas beaucoup de statistiques et qu'il ne fallait pas trop s'y fier. Par contre, vous faites des déclarations, comme celle de dire que les conditions s'améliorent grandement.
Comment pouvez-vous faire une juste évaluation de l'amélioration des comportements en Colombie, si vous ne faites pas trop confiance aux statistiques que vous possédez?
Je tiens à remercier nos témoins de leur présence aujourd'hui. Nous sommes heureux que vous soyez revenus nous dire où en sont nos rapports et nos négociations avec la Colombie. Je suis ravi que nous en discutions au comité afin que nous puissions nous en occuper comme il se doit et aller de l'avant.
Monsieur Plunkett, vous avez mentionné dans votre témoignage que nous avons eu de bonnes nouvelles. Vous avez indiqué qu'il y a tout juste quelques semaines — le 9 avril, en fait —, la Colombie a rouvert son marché aux bovins canadiens. Vous soulignez le travail des ministres Van Loan et Ritz à ce chapitre, et nous vous remercions de cette attention.
Les membres du comité comprennent à quel point il est important d'exporter des bovins dans le monde entier, et maintenant que ce marché est rouvert, avez-vous une idée du potentiel de ce marché et de l'échéance, de ce que cela prendra pour que nous puissions vraiment exporter nos produits en Colombie? Quel sera le processus? Il va de soi qu'il ne peut y avoir de revirement à court terme, mais pourriez-vous nous en donner une idée?
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Monsieur Plunkett, vous avez indiqué que la valeur des échanges commerciaux entre le Canada et la Colombie en 2009 totalisait plus d'un milliard de dollars, plus précisément 1,3 milliard. Ce qui est assez intéressant, c'est que de 2005 à 2009, le Canada a connu une hausse de ses exportations. Il y a eu des fluctuations, mais les exportations vers la Colombie ont augmenté d'environ 35 p. 100, et cela ne peut qu'avantager les agriculteurs et les entreprises du Canada.
En ce qui concerne les produits agricoles, je crois que l'on supprimera le tarif douanier moyen de 16,6 p. 100 sur le boeuf, le porc, le blé, l'orge et les légumineuses. C'est en partie ce que M. Trost a indiqué, et je pense que les agriculteurs de toutes les provinces en verront les effets. Pour ce qui est des produits industriels, une réduction moyenne de 12 p. 100 aura une incidence sur l'exploitation minière, le papier journal, les machines et l'équipement. Ce sont là de bonnes nouvelles pour les exportations canadiennes.
Même si nos exportations vers la Colombie ont augmenté d'environ 35 p. 100 au cours des cinq dernières années, avez-vous fait des prévisions quant à la croissance de ces exportations une fois l'accord de libre-échange mis en oeuvre? Je sais que certains de ces tarifs sont éliminés graduellement, mais que d'autres le sont immédiatement.