Nous allons commencer. Le Comité permanent du commerce international tient sa 33e séance.
Aujourd'hui, conformément à l'ordre de renvoi, nous entamons l'étude du projet de loi , Loi portant mise en oeuvre de l'Accord de libre-échange entre le Canada et la République du Panama, de l'Accord sur l'environnement entre le Canada et la République du Panama et de l'Accord de coopération dans le domaine du travail entre le Canada et la République du Panama. C'est le projet de loi que nous devons maintenant examiner. Il nous a été renvoyé par la Chambre.
Nous allons commencer notre examen par un exposé du ministère. Nous accueillons un certain nombre de fonctionnaires qui sont prêts à répondre à toutes les questions des membres.
Nous entendrons d'abord la déclaration préliminaire de David Plunkett, négociateur commercial en chef, Bilatérales et régionales, Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international. Avant de commencer, monsieur Plunkett, je veux présenter les personnes qui vous accompagnent.
Du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, nous accueillons Jean-Benoit Leblanc, directeur des Négociations commerciales, 2e Division, et Robert Brookfield, directeur adjoint, Droit de l'accès aux marchés et des recours commerciaux.
Pierre Bouchard nous visite de nouveau. Il représente le ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences. Il aime bien répondre aux questions de M. Julian.
Et du ministère des Finances, nous accueillons Alain Castonguay, chef principal, Conventions fiscales, Politique de l'impôt.
Monsieur Plunkett, vous pouvez peut-être nous brosser un tableau de la situation, puis nous passerons aux questions des membres.
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Merci, monsieur le président, de m'avoir invité à comparaître à nouveau devant le comité pour traiter du projet de loi , qui porte sur la mise en oeuvre de l'Accord de libre-échange entre le Canada et la République du Panama et d'accords auxiliaires dans les domaines du travail et de l'environnement.
Vous avez présenté ceux de mes collègues qui sont assis à la table, et le cas échéant nous avons d'autres collègues dans la salle qui pourront fouir des détails supplémentaires.
Normalement, pour ce genre de réunions, nous aimons déléguer le négociateur en chef qui a négocié l'Accord. En l'occurrence, c'était notre collègue Cameron MacKay, mais il a été nommé à l'étranger au cours de l'été, alors vous devrez vous contenter de notre présence. Nous allons essayer de répondre à vos questions de notre mieux.
Avant de commencer, je suis heureux de pouvoir dire que notre ambassade au Panama nous informe que le gouvernement panaméen vient de terminer le processus d'approbation de l'Accord de libre-échange Canada-Panama et qu'il a fait de cet accord une loi nationale. Je crois que cela est très positif, et cela vient à peine de se produire.
[Français]
Comme l’a constaté le comité, le Canada exécute un programme commercial ambitieux afin d’ouvrir plus de portes aux entreprises canadiennes dans les Amériques et partout ailleurs dans le monde. Le Panama est un autre pays où le Canada pourrait bénéficier d’un renforcement des relations commerciales et sociales.
Le Panama est un pays aux vues similaires qui occupe une position stratégique dans le système commercial mondial en raison de son emplacement, de sa connectivité et du rôle qu’il joue en tant que carrefour logistique mondial.
[Traduction]
Selon Exportation et développement Canada, le Panama traite aujourd'hui près de cinq pour cent du commerce mondial grâce au lien qu'il offre entre les océans Atlantique et Pacifique. En outre, l'économie panaméenne affiche l'une des croissances les plus rapides parmi les pays des Amériques.
En 2008, la croissance du produit intérieur brut réel était de 10,7 p. 100. En 2009, le pays a enregistré une croissance positive durant le ralentissement économique, et on s'attend à ce que le PIB réel du Panama continue de croître en 2010.
Les entreprises canadiennes connaissent le potentiel que présente le Panama, et certaines sont déjà actives sur ce marché. Cette activité a atteint un niveau suffisant pour qu'Exportation et développement Canada ouvre, le 23 septembre dernier, un bureau régional au Panama afin de faciliter plus efficacement les volumes croissants de commerce et d'investissement entre les entreprises canadiennes et panaméennes.
En 2009, les échanges bilatéraux de marchandises entre le Canada et le Panama ont atteint 132 millions de dollars. Ce total, bien qu'inférieur à celui de nos échanges avec d'autres partenaires, n'est pas négligeable et il pourrait croître au fil des ans.
Pour le deuxième trimestre de 2009, l'exportation de marchandises du Canada vers le Panama était évaluée à environ 22 millions de dollars. Au cours de la même période, cette année, nos exportations vers le Panama s'établissaient à environ 60 millions de dollars. Elles ont donc triplé.
Parmi les principaux produits canadiens exportés vers le Panama figurent les machines, les véhicules à moteur et les pièces, l'équipement pharmaceutique et les légumineuses. Quand l'Accord de libre-échange Canada-Panama sera en place, le commerce de ces produits et d'autres produits sera plus facile pour les entreprises canadiennes. Par exemple, lorsqu'il sera mis en oeuvre, l'accord éliminera les tarifs panaméens actuels sur les véhicules, qui peuvent atteindre 15 p. 100, sur les machines industrielles et celles destinées à la construction, jusqu'à 15 p. 100, sur les produits du porc, jusqu'à 70 p. 100, sur les produits du bois, jusqu'à 15 p. 100, et sur les produits de la pomme de terre, jusqu'à 81 p. 100.
En fait, cet accord éliminera les tarifs sur 99,9 p. 100 des nouvelles importations de produits non agricoles et sur 94 p. 100 des importations agricoles. Le Panama impose actuellement des tarifs moyens de 13,4 p. 100 sur les produits agricoles, mais ces tarifs peuvent atteindre jusqu'à 260 p. 100.
Les investisseurs canadiens constateront également les avantages associés à la mise en oeuvre de l'Accord de libre-échange Canada-Panama. Le Panama est une destination reconnue pour les investissements directs canadiens à l'étranger, tout particulièrement dans les domaines des services bancaires et financiers, de la construction et de l'exploitation minière. Le stock des investissements du Canada au Panama a atteint 93 millions de dollars en 2008.
Parmi les entreprises présentes sur ce marché, mentionnons CARIS, une société de logiciels géospatiaux de Fredericton; l'Université McGill, la Banque Scotia, la société minière Inmet; SNC-Lavalin; le cabinet d'experts-conseils ontarien Hatch, spécialisé dans l'ingénierie et la gestion des projets de construction.
On s'attend à ce que les investissements canadiens augmentent au cours des prochaines années, en partie grâce aux nombreux projets d'infrastructure prévus par le gouvernement du Panama et le secteur privé.
[Français]
Une fois mis en oeuvre, l’Accord de libre-échange Canada-Panama définira un cadre juridique stable qui permettra aux entreprises canadiennes de bénéficier de la prévisibilité dont elles ont besoin pour investir au Panama. En outre, il garantira la liberté des transferts de capitaux de placement et protégera les investisseurs contre l'expropriation. Il donnera aussi aux investisseurs un accès à des procédures transparentes, exécutoires et impartiales en matière de règlement des différends.
[Traduction]
Bref, cet accord donne aux investisseurs canadiens au Panama plus de stabilité, de prévisibilité et de protection pour leurs investissements.
Le secteur canadien des services pourrait également tirer parti de la conclusion d'un accord de libre-échange avec le Panama. À l'heure actuelle, les exportations canadiennes de services s'élèvent à environ huit millions de dollars par année, et il y a place à amélioration. Ce chiffre est principalement dû aux services dans les domaines des finances, de l'ingénierie, de l'exploitation minière et de l'extraction pétrolière, de la construction, des projets d'immobilisation et de l'environnement. L'accord permettra aux fournisseurs de services de mener leurs activités dans un environnement commercial sécuritaire, transparent et fondé sur des règles.
[Français]
En outre, conformément à l’approche canadienne en matière d’accords de libre-échange, les aspects de l’intégration économique relatifs à l’environnement et au domaine du travail sont traités dans l’Accord de libre-échange Canada-Panama par l'entremise d’accords auxiliaires sur la coopération dans le domaine du travail et sur l'environnement. Ces accords importants, qui renferment des obligations fermes, démontrent clairement que la libéralisation des échanges peut aller de pair avec les droits en matière d’environnement et de travail.
[Traduction]
Les membres du comité ont probablement déjà entendu parler du projet actuel visant à élargir le canal de Panama. Ce projet d'expansion d'une valeur de 5,3 milliards de dollars devrait se terminer d'ici 2014; on estime qu'il aura pour effet d'accroître le flux des marchandises de 35 p. 100 d'ici 2025.
Grâce aux investissements qu'effectue le gouvernement panaméen dans la croissance et l'importance stratégique de son pays, les projets de marchés se sont avérés un autre facteur important en faveur de la négociation de cet accord. Je suis heureux de pouvoir dire que les dispositions de l'Accord de libre-échange sur les marchés publics garantissent aux fournisseurs canadiens un accès non discriminatoire à un large éventail de projets de marchés publics, y compris ceux qui relèvent de l'Autorité du canal de Panama.
Outre le projet d'expansion du canal, le gouvernement panaméen a récemment annoncé un plan d'investissement stratégique quinquennal d'une valeur de 13,6 milliards de dollars. Dans le cadre de ce plan, 9,6 milliards de dollars seront affectés à des investissements dans l'infrastructure et à d'autres programmes économiques conçus pour stimuler la croissance future. Le gouvernement envisage notamment la construction, l'élargissement et la mise à niveau d'aéroports, la construction d'une nouvelle usine de traitement de l'eau, la réalisation de projets de production d'énergie, la construction de systèmes d'irrigation agricole et la construction d'un métro de 1,5 milliard de dollars.
Pour ce qui est du métro et d'autres projets semblables, les entreprises canadiennes sont des chefs de file mondiaux dans le domaine de l'infrastructure.
[Français]
Ces projets offrent un certain nombre de débouchés aux investisseurs et fournisseurs de services canadiens, et l’Accord de libre-échange Canada-Panama est une façon de faire en sorte que les entreprises canadiennes aient la chance de concurrencer sur un même pied d’égalité pour obtenir ces débouchés.
[Traduction]
La concurrence est féroce sur ce marché dynamique. Les États-Unis ont récemment conclu avec le Panama un accord de libre-échange dont de nombreux groupes d'intérêt puissants, aux États-Unis et au Panama, attendent avec impatience la mise en oeuvre.
Dans le cadre de son programme commercial actif, le Panama a également noué des partenariats avec l'Union européenne et la Colombie, et le gouvernement panaméen cherche actuellement à conclure des ententes commerciales avec les pays de l'Association européenne de libre-échange, soit l'Islande, la Suisse, la Norvège et le Liechtenstein, ainsi qu'avec le Pérou, les Caraïbes, la Corée et d'autres.
Les entreprises qui font des affaires à l'étranger comptent sur de nombreux éléments, dont l'accès, la sécurité, la transparence, la prévisibilité et la protection ainsi que des environnements fondés sur des règles et la capacité de nouer des relations solides avant leurs concurrents.
Pour ce qui est du Panama, les entreprises canadiennes ont indiqué qu'elles voulaient intensifier leur activité dans ce marché. Par le biais de l'Accord de libre-échange Canada-Panama, nous cherchons justement à leur fournir les éléments dont elles ont besoin pour être plus efficaces et mieux tirer parti des débouchés.
En mettant en oeuvre l'Accord de libre-échange Canada-Panama, nous ne contribuons pas seulement à la croissance de pays importants sur le plan stratégique en Amérique centrale, nous aidons aussi les entreprises canadiennes à prospérer et à stimuler l'économie du Canada.
Merci. Mes collègues et moi-même répondrons avec plaisir à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie tous d'être venus.
Je dois reconnaître que je sui l'un des nouveaux membres. On a déjà fait beaucoup de travail au sujet du Panama, alors je vous demande d'être patients.
Comme j'ai deux séries de questions, je devrai peut-être revenir au second tour.
Ma première série porte sur les dispositions relatives aux services financiers.
Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer la distinction entre l'investissement dans les services financiers par opposition à la prestation de services financiers et me dire comment cela profitera au Canada? J'aimerais avoir des détails à ce sujet et comprendre la distinction entre les deux, s'il vous plaît.
J'aimerais aussi que vous commentiez les préoccupations soulevées par un certain nombre de personnes concernant les paradis fiscaux. Cela est revenu à plusieurs reprises.
Puis, si nous avons le temps, j'aimerais savoir ce que vous pensez du fait que nous signions ce genre d'accords bilatéraux. La compétitivité relative des participants et des parties aux ententes bilatérales suscite certainement des inquiétudes.
Comme il existe un Accord de libre-échange Panama-États-Unis, que pouvez-vous nous dire au sujet de la différence entre cet accord et celui que nous signons? Est-ce que nous avons encore des problèmes de compétitivité ou des handicaps vis-à-vis des États-Unis?
C'est un bon nombre de grandes questions, mais si vous pouviez nous parler d'abord des services financiers, cela serait vraiment bien.
Pour ce qui est des services, ma réponse traitera des les services en général, parce que cela comprend les services financiers. Les dispositions sont généralement très similaires.
Il faut d'abord préciser que le Panama, comme vous l'avez mentionné, est une économie axée sur les services et qui offre des débouchés aux fournisseurs de services canadiens dans le secteur des services financiers et de l'ingénierie ainsi que dans quelques autres.
L'accord assure un traitement prévisible et équitable aux fournisseurs de service des deux pays, y compris les fournisseurs de services financiers. Il crée une obligation fondamentale de traitement national et de nation la plus favorisée, pour garantir ce que j'appellerais un traitement non discriminatoire des fournisseurs de services. Là encore, cela englobe les services financiers. Cela signifie aussi qu'ils seront traités comme les entreprises de pays tiers. Il s'agit ici encore d'assurer un traitement similaire, des règles du jeu équitables, pour les fournisseurs de services financiers.
Pour ce qui est de l'accès aux marchés, en règle générale, nous avons obtenu — y compris pour les services financiers — un accès supérieur à ce que nous avions aux termes de l'Accord général sur le commerce des services de l'Organisation mondiale du commerce. Cela vaut aussi pour les services financiers.
Alors en gros, nous somme en meilleure position qu'auparavant grâce à cet accord. Nous avons amélioré notre situation.
Il existe un groupe de travail qui, évidemment, ne s'est pas encore réuni et qui sera chargé d'examiner les questions à l'avenir, y compris celles qui touchent les services financiers, si les deux parties le jugent nécessaire.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Permettez-moi de vous contredire sur un point: c'est en fait le premier témoignage que nous entendons sur la loi de mise en oeuvre et le traité commercial proprement dit avec le Panama. Nous avons, il y a deux ou trois ans, tenu quelques audiences sur le principe d'un accord avec le Panama, mais c'est effectivement le tout début des témoignages, et nous sommes heureux d'accueillir nos témoins aujourd'hui pour parler de cet accord particulier et de ce qu'il contient. Alors nous commençons, et nos témoins auront certainement beaucoup de travail car je sais que bien des membres veulent intervenir.
Je crois que la principale préoccupation, comme Mme Hall Findlay et M. Laforest l'ont mentionné, c'est la question du blanchiment d'argent, en particulier l'argent des narcotrafiquants. Il y a quelques mois, l'Université Cornell a publié un excellent ouvrage, et je suis certain que vous l'avez lu. On y mentionne qu'environ 75 p. 100 de toutes les opérations de narcotrafic de haut niveau utilisent des refuges secrets, à l'étranger, et que tous ceux qui ont étudié les services bancaires étrangers jugent évident que la croissance de ces services a été alimentée par l'augmentation phénoménale des fonds provenant du narcotrafic aux États-Unis. En outre, on y affirme que parmi les affaires criminelles citées dans les enquêtes de l'IRS, 29 p. 100 intéressaient les îles Caïmans et 28 p. 100, le Panama. Ce sont donc là les deux pires pays au monde en ce qui concerne le blanchiment de l'argent du narcotrafic. Et l'un des auteurs soutient que le crime organisé a souvent recours à la dissimulation dans les paradis fiscaux et que les services professionnels dans ces pays sont utilisés par des particuliers et des sociétés. Alors il ne s'agit pas d'un problème secondaire.
J'aimerais que vous me disiez quelle partie de ce projet de loi traite effectivement du blanchiment d'argent et de l'utilisation des fonds du narcotrafic. Si vous pouviez nous l'expliquer, cela nous serait utile.
Deuxièmement, est-ce qu'il y a eu des consultations avec la GRC et le SCRS au sujet du blanchiment des fonds des narcotrafiquants et de l'utilisation, pour ce faire, des paradis fiscaux du Panama?
S'il vous plaît, parlez-nous des consultations qui ont eu lieu et des opinions qui ont été formulées par la GRC et le SCRS et dites-nous s'il y a eu des consultations avec l'étranger, avec la Drug Enforcement Administration aux États-Unis.
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Merci, monsieur le président. Je vais partager mon temps avec M. Cannan.
Je souhaite la bienvenue à nos témoins.
Pour préciser un peu cette question, d'après le témoignage que j'ai entendu il semble qu'il y ait des négociations en cours en matière d'imposition. Nous voulons quelque chose, le Panama veut quelque chose d'un peu différent. Il faut du temps pour négocier. Une lettre a été envoyée il y a trois mois. Entre gouvernements, 90 jours ce n'est pas très long pour répondre. Je ne crois pas qu'il y ait d'intentions cachées dans ce cas. Je sais que certains des membres du comité sont à la recherche d'un programme caché, mais je crois que tout cela est plutôt limpide.
À mes yeux, la question est fort simple. Nous avons signé un accord avec le Panama. C'est un très petit pays d'Amérique centrale qui connaît une croissance de 11 p. 100, qui traite 5 p. 100 du commerce mondial, qui élargit le canal de Panama, ce qui lui permettra d'accroître sa part du commerce mondial au-dessus des 5 p. 100 — je ne dis pas que je sais jusqu'où, mais cela augmentera certainement —, et qui est la porte d'entrée d'une grande partie de l'Asie pour la côte est de l'Amérique du Nord. Il me paraît parfaitement logique d'appliquer certaines règles commerciales qui profiteront aux entreprises canadiennes.
J'ai une question. J'ai remarqué cela dans d'autres accords, et je pense qu'il serait utile d'en faire autant. Il faudrait ventiler l'avantage réel que cela donne aux entreprises canadiennes. Nous savons par exemple que pour certains produits les tarifs seront réduits de 5 p. 100, pour d'autres, de 15 p. 100 et pour d'autres encore de 70 p. 100, mais cela peut aussi se traduire en montants concrets. Est-ce que cela signifie, par exemple, que pour les produits agricoles, le blé ou les légumineuses il y aura un gain de 10 millions de dollars pour les producteurs? Pour l'industrie du porc, si nous réduisons les tarifs de 70 p. 100, est-ce que cela se traduira par cinq millions de dollars de gains pour les agriculteurs? Je pense que cette information serait utile à notre comité, puisque nous nous intéressons au commerce, et qu'elle serait utiles à tous les Canadiens qui suivent ce dossier, pour comprendre ce que cela représente pour nos exportateurs en termes concrets, financiers.
Pouvez-vous nous parler un peu de cela?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais remercier nos invités d'être venus aujourd'hui, et certainement, dans le cas de M. Plunkett, de nous fournir de l'information supplémentaire et de nous expliquer l'accord de libre-échange avec le Panama.
C'est fort intéressant. Nous avons parlé un peu plus tôt des élections américaines et de leur effet sur l'entente commerciale américaine avec le Panama. Moi, je suis plutôt porté à encourager l'équipe locale. Honnêtement, je me soucie plus que quiconque de l'intérêt du Canada dans le monde lorsqu'il s'agit de nos ententes avec d'autres pays. Si le fait d'arriver les premiers sur le marché, au Panama ou ailleurs, nous donne un avantage stratégique, je crois que nous devons en profiter.
J'examinais les statistiques, et quelque chose m'a paru intéressant; je crois que cela vaut la peine d'être mentionné. Actuellement, la balance commerciale est en notre faveur, elle est pratiquement du simple au double à notre en termes d'exportation et d'importation avec le Panama. Deuxièmement, je constate avec beaucoup d'intérêt que la province canadienne qui exporte le plus est le Québec — tant mieux pour lui —, et que l'Ontario vient immédiatement derrière. Je crois que cela est bon pour nous.
J'essaie de me faire une idée. Selon vous, messieurs — et que celui qui peut le mieux me répondre le fasse —, quel avantage stratégique aurait le Canada à conclure un accord de libre-échange avant les États-Unis. Si nous pouvons y arriver, selon moi, c'est ce qui presse. Nous avons certainement eu cette discussion au sujet d'autres pays avec lesquels nous avons conclu des accords de libre-échange.
Il me paraît difficile, actuellement, de savoir de quel côté les États-Unis vont pencher, en raison de leur situation. Mais il me semble que si un parti a plus d'affinité avec les concepts du libre-échange, c'est probablement le Parti républicain, et les républicains détiennent maintenant la balance du pouvoir à la Chambre. Ce que cela signifie à cette étape, je l'ignore.
J'aimerais savoir quel serait selon vous l'avantage — et s'il n'y en a pas, s'il vous plaît, dites-le-nous — de parvenir avant les Américains à mettre en oeuvre un accord de libre-échange avec le Panama.