:
Merci, monsieur le président.
[Traduction]
Merci beaucoup.
[Français]
C'est la première fois que je me présente devant ce comité à titre de ministre. Je me réjouis de cette occasion qui m'est donnée.
Je tiens également à remercier les membres du comité, ici présents, de tous les partis à la Chambre, pour leur travail soutenu sur les dossiers commerciaux.
[Traduction]
Le gouvernement est convaincu que le libre-échange est ni plus ni moins que l'épine dorsale de notre économie. Comme il représente les deux tiers du produit intérieur brut du Canada, il est impossible de parler de l'économie canadienne ou de la relance économique sans parler des échanges commerciaux. C'est pour cette raison que le gouvernement met autant l'accent sur la libéralisation des échanges et le libre-échange, car c'est ainsi que nous réussirons à créer des emplois et à consolider la croissance économique.
Le gouvernement continuera de favoriser la concurrence et à multiplier les choix qui s'offrent aux Canadiens tout au long de la fragile période de reprise. Maintenant que l'économie mondiale prend du mieux, un constat s'impose: c'est le libre-échange, et non le protectionnisme, qui assurera la prospérité à long terme des travailleurs canadiens.
Le gouvernement élimine les droits de douane afin que nos manufacturiers puissent se procurer l'équipement, la machinerie et le matériel dont ils ont besoin pour demeurer concurrentiels. Il négocie également un certain nombre d'accords de libre-échange de grande envergure, notamment avec l'Union européenne, ce qui ferait de l'entente qui pourrait éventuellement en découler la plus importante du genre depuis l'Accord de libre-échange nord-américain.
[Français]
Cependant, on ne peut parler de commerce au Canada sans aussi parler de commerce avec les États-Unis, qui constituent, et de loin, notre principal partenaire commercial dans le monde et un partenaire dans des chaînes de valeur pour un certain nombre d'industries de premier plan.
[Traduction]
Comme les membres de votre comité le savent déjà, nos deux économies sont intimement liées. Dans les deux cas, c'est précisément ce qui nous rend plus forts et plus prospères. Des deux côtés de la frontière, des centaines de milliers d'emplois dépendent du fait que, chaque jour, toutes sortes de biens, de produits et de services peuvent traverser librement la frontière.
Avant l'entrée en vigueur de la Recovery Act américaine, au niveau infranational, les échanges commerciaux entre nos deux pays en matière de marchés publics étaient relativement ouverts. Les fournisseurs canadiens ont toujours été des concurrents de premier ordre aux États-Unis, rivalisant avec les meilleurs dans un grand nombre de secteurs. C'est ainsi qu'a pu se créer une grande et forte chaîne d'approvisionnement continentale. La politique d'achat aux États-Unis est venue tout changer et jeter quelques grains de sable dans l'engrenage.
[Français]
À notre avis, il n'était pas raisonnable que les États-Unis ferme les portes de ses marchés publics aux fournisseurs canadiens, en particulier à un moment où nos économies se démenaient pour sortir de la crise. Après tout, en temps de reprise, il est essentiel d'aiguiser son avantage concurrentiel. Pour le Canada comme pour les États-Unis, les relations commerciales bilatérales qui unissent les deux pays, les plus importantes en leur genre dans le monde, constituent peut être notre plus grand avantage concurrentiel.
[Traduction]
Personne n'a été surpris d'apprendre que les entreprises des deux côtés de la frontière, les gouvernements des provinces et des territoires et un certain nombre d'États américains ont demandé que le Canada soit exempté des dispositions de la loi portant sur la politique d'achat aux États-Unis. L'entente que nous avons négociée est une grande victoire pour les entreprises canadiennes qui dépendent du marché américain et qui veulent continuer d'y avoir accès.
L'entente conclue se divise en trois parties. La première exempte les entreprises et les biens canadiens des dispositions de la politique d'achat aux États-Unis portant sur les projets d'infrastructure financés par la Recovery Act. La concession obtenue par le Canada est valable dans l'ensemble des États américains, et nous sommes convaincus qu'elle se traduira par de nouveaux emplois en sol canadien au cours des mois à venir. Comme les fonds de relance prévus dans la Recovery Act seront disponibles jusqu'en septembre, les entreprises canadiennes auront amplement le temps de participer, dans l'ensemble des États, aux projets d'infrastructure ainsi financés.
La deuxième partie a trait à l'Accord sur les marchés publics de l'Organisation mondiale du commerce. Elle garantit que, dorénavant et de manière permanente, les deux pays auront réciproquement accès aux marchés infranationaux de l'autre. Les entreprises canadiennes pourront ainsi se tailler une place dans le marché des États-Unis, ce qui, pour de nombreuses années à venir, leur permettra de créer des emplois et d'assurer la prospérité des travailleurs canadiens.
La troisième partie de l'entente, qui porte sur ce que j'appellerais les « considérations futures », est elle-même constituée de deux éléments bien distincts. Premièrement, nous avons obtenu que, si jamais une future loi devait à nouveau comporter une politique d'achat préférentielle, les deux pays devront, dans les 10 jours, tenir des consultations accélérées et explorer les pistes de solution menant à la conclusion d'une entente comparable à l'entente actuelle. Deuxièmement, le Canada et les États-Unis se sont tous deux engagés à entreprendre, dès cette année, des négociations devant mener à une entente à long terme plus complète en matière de marchés publics.
[Français]
Nous estimons que les travailleurs et les entreprises canadiens sont des concurrents de haut calibre, que ce soit en ce qui a trait à des projets, ici au pays, ou dans des marchés mondiaux comme les États-Unis. Ils peuvent l'emporter même dans un contexte de très forte concurrence. Cet accord les y aidera.
[Traduction]
Notre personnel en poste aux États-Unis, que ce soit à l'ambassade, à Washington, ou dans les nombreux consulats, s'activent maintenant à informer les administrations et gouvernements locaux ainsi que les firmes américaines de distribution et de passation de marchés que les entreprises canadiennes peuvent soumissionner les marchés visés par cette entente. Nos représentants, présents dans l'ensemble du territoire américain, travaillent d'arrache-pied pour que les entreprises canadiennes puissent profiter de toutes les possibilités qui s'offrent à elles. On peut donc dire qu'il s'agit d'un gain important pour le Canada, à court comme à long terme.
En retour, le Canada permet aux firmes américaines d'avoir temporairement accès aux marchés publics de plus de 8,5 millions de dollars des municipalités canadiennes, de certaines sociétés d'État et des organismes provinciaux.
Aucune mesure négative ne ressort donc de cette entente. Au contraire, si nous ne l'avions pas conclue, nous aurions assisté à une guerre commerciale sans fin et à une surenchère de mesures protectionnistes. Une telle escalade aurait fini par nous coûter des emplois et par compromettre nos deux économies, et vous serez sans doute d'accord avec moi pour dire que c'est bien la dernière chose dont le Canada aurait besoin dans le contexte actuel.
[Français]
Je suis heureux de dire que les provinces et les territoires sont du même avis: ils sont en faveur de l'accord. La majorité des groupes de l'industrie canadienne, qui représentent des millions de travailleurs canadiens, l'appuient également. Ils comprennent eux aussi que les guerres commerciales prolongées ne créent ni emploi ni prospérité.
[Traduction]
Force est de constater qu'historiquement, notamment dans nos relations avec les États-Unis, c'est la libérisation des marchés qui a toujours permis de créer des emplois et de favoriser la prospérité, et non le protectionnisme. C'est pourquoi le gouvernement a pris la défense des entreprises et des travailleurs canadiens et a négocié l'entente que nous avons. Nous pensons à l'avenir du Canada à long terme. Nous allons au-delà des politiques à courte vue prises sous le coup de l'émotion et parons aux risques de représailles. Nous pensons au potentiel de croissance, et c'est pour cette raison que nous proposons un programme commercial ambitieux qui ouvrira les horizons de nos entreprises, de nos travailleurs et de nos investisseurs pour de nombreuses années à venir.
J'entrevois avec beaucoup d'enthousiasme la perspective de travailler avec les membres du comité à l'atteinte de cet objectif et de faire du Canada de demain un pays plus prospère et plus concurrentiel.
Je vous remercie, et je répondrai maintenant avec plaisir à vos questions.
:
C'est exactement ce que je dis: nous avons tout mis en oeuvre pour faire valoir ce point.
Il faut tenir compte de la structure de l'entente, laquelle se divise, je le répète, en trois parties. La première, de nature temporaire, porte sur la politique d'achat aux États-Unis et est plutôt permissive. Elle permet aux municipalités et aux États de participer, sans aucune restriction, aux appels d'offre lancés par les entreprises canadiennes. Rien ne les y oblige. Ce qui est obligatoire, par contre, c'est la deuxième partie, c'est-à-dire les dispositions permanentes associées à l'Accord sur les marchés publics de l'Organisation mondiale du commerce, lesquelles s'appliquent, comme je le disais, à 37 États, sous réserve de certaines exemptions, mais pas aux municipalités.
Ceux qui sont dans cette situation sont juridiquement liés par l'entente conclue, alors que pour les autres, l'entente est facultative, ce qui veut dire que nous devons les inciter à s'en prévaloir. Comme je le disais, on retrouve ce type de structure ailleurs, notamment dans les engagements pris par les provinces et les territoires canadiens, dont la province de Québec, laquelle, dois-je le rappeler, figurait parmi les plus ardents défenseurs de l'entente.
:
Merci, monsieur le président.
Cette étude porte sur les relations commerciales entre le Canada et les États-Unis et, en guise d'introduction, je précise tout de suite que j'aurai quelques questions à poser sur la politique d'achat aux États-Unis et d'autres sur les relations commerciales entre les deux pays.
Je vous remercie, monsieur le ministre, d'être venu nous rencontrer.
Nous avons entendu des témoins. L'un des témoins, Carl Grenier, un expert en relations commerciales, comme vous le savez bien, a affirmé que l'accord concernant la politique d'achat aux États-Unis arrive au deuxième rang des accords les plus désastreux que le Canada ait signés, le premier étant l'accord sur le bois d'oeuvre.
Je pense que nous étions tous surpris autour de cette table, monsieur le ministre, quand des représentants de votre ministère ont répondu ici à la question dont parlait M. Brison tout à l'heure, concernant les évaluations, les estimations et l'analyse des répercussions. Apparemment, rien n'a été fait pour vérifier l'effet de cet accord, à savoir qu'est-ce qu'on en tirerait et qu'est-ce qu'on y perdrait. C'est comme si toute l'affaire avait été bâclée.
La question que je vous pose aujourd'hui, quelques semaines plus tard, est la suivante: avez-vous fait tout ce qu'il fallait? Pouvez-vous fournir des estimations au comité, ou un rapport sur l'analyse des répercussions? Étant donné le rôle de meneur du gouvernement, car vous avez absolument raison quand vous dites que le gouvernement fédéral s'est borné à mener les négociations, existe-t-il quoi que ce soit qui montre ce qu'il a fait pour vérifier les répercussions de cet accord?
:
Merci, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue au ministre Van Loan et à M. Stephenson. Monsieur le ministre, j’ai une question à poser. Je partagerai mon temps de parole.
Tout d’abord, félicitations. Cet accord a été conclu et signé en un temps record. Cela n’a été possible que grâce à la participation des provinces, des municipalités et de l’industrie. Réussir à les amener à la table était une réussite en soi, sans compter le fait d’y avoir amené aussi les Américains et d’avoir signé l’entente en six mois.
Je veux rappeler un commentaire qui est intéressant dans le contexte, puisqu’on essaie maintenant de préjuger de ce qu’il est possible d’obtenir en fait de contrats. Le comité a reçu l’autre jour M. Steve Ross, de Cherubini Group, en Nouvelle-Écosse. Il a dit qu’il ne s’inquiétait pas du tout de savoir quels contrats sa société allait tenter d’obtenir parce que les appels d’offres n’ont tout simplement pas encore été émis pour les contrats intéressants. Tous les contrats qui ne posent pas de problèmes, comme la peinture ou des choses de ce genre, ont été proposés aux entrepreneurs, mais le plus intéressant reste à venir.
C'est ce qu’il a dit de trois ou quatre manières différentes en réponse à nos questions. Je trouve donc intéressant de souligner ce que vous dites justement, qu’il y a peut-être des grands contrats qui ont été attribués, mais que les sous-contrats ne l’ont pas été et que l’argent attendu n’a pas encore été dépensé.
Pourriez-vous nous raconter en quelques mots à quel point il a été difficile d’amener les provinces, les municipalités et l’industrie à participer, et à quel point elles étaient enthousiastes en voyant ce qui les attendait et les possibilités de contourner le problème?
:
Je pense que ce dont vous parlez est effectivement un événement unique dans le contexte de cette situation particulière, et je crois que c'est la menace que représentent les États-Unis et le risque de perte soudaine d’emplois et d’activité économique qui ont fait en sorte que les efforts de mon prédécesseur, Stockwell Day, n’ont pas été vains, et qu’il a réussi à réunir les provinces pour qu’elles travaillent ensemble dans un contexte sans précédent. C'est une très bonne chose, et je pense qu’une grande part du mérite revient au ministre Day.
Je pense que ce fut la clé de notre succès. Comme je le disais, c'est une entente qui portait en grande partie sur des obligations provinciales et territoriales. C’étaient donc les provinces et les territoires qui allaient en assumer les conséquences, ou les obligations, en partenariat avec l’industrie, bien sûr. Les possibilités existaient, et nous avons eu l’immense chance d’avoir l’appui des principales associations du secteur. Nous avons pu profiter de leurs conseils et même de leur lobbying. Les efforts qu’ont faits les provinces et l’industrie pour convaincre les Américains et leur faire comprendre les avantages qu’on pouvait tirer d’un accord comme celui-ci sont pour beaucoup dans cette réussite.
Dans l’ensemble, le Canada jouit d’une relation très positive et bénéfique avec les Américains sur les questions commerciales, et je sais que, avant que je devienne ministre du Commerce, quand je me trouvais aux États-Unis accomplissant mon travail de ministre de la Sécurité publique — car bien sûr nous ne rations jamais une occasion d’aborder cette question — on me disait toujours que cette mesure ne visait pas à nuire au Canada. Il fallait alors répondre que, bien que le Canada n’était pas visé, il était atteint.
C'est cette attitude qui a permis à l’administration Obama de parvenir à la conclusion avec le Canada d’une entente que n’a aucun autre pays, une exemption des dispositions de la politique d'achat aux États-Unis. Cette exemption ne lui a pas été tout simplement donnée, mais cela en dit long sur la relation spéciale que nous entretenons avec les Américains et avec l’administration Obama sur les questions commerciales.
Je pense que nous devons rendre hommage aux provinces pour leur esprit de collaboration. Elles se sont réunies, sans égard aux affiliations politiques, car certaines d’entre elles sont même dirigées par un gouvernement néo-démocrate. Elles se sont attelées à la tâche et ont toutes travaillé dans le même sens pour s’assurer de la conclusion d’une telle entente.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, bienvenue au comité. Nous apprécions le fait que vous nous consacriez ce temps.
Monsieur le ministre, cette entente est décrite par les négociateurs commerciaux comme une entente pour laquelle — et ce sont là leurs propres paroles — on les a envoyés conclure quelque chose à tout prix.
Vous avez dit quelque chose de très important plus tôt. Nous devons parler aux entreprises de notre région concernant les emplois touchés, car elles devront choisir de croître ou ne pas croître, ou de congédier du personnel. Vous avez dit que la Fédération canadienne des municipalités était favorable à l’accord. Je ne suis pas ici pour remettre en doute ce que vous dites ou ce que vous avez cru entendre de la part de la fédération. Le fait est que la Fédération canadienne des municipalités a également dit, monsieur, et je cite, qu’elle n’avait pas été consultée au cours des négociations. Elle a précisé à notre intention, ici, au comité: « ... vous ne pouvez pas vraiment faire un accord qui touche les marchés publics municipaux sans inclure les spécialistes des marchés publics municipaux. »
Je vous laisse le loisir de répondre à cela, monsieur.
Vous avez également dit que vous aviez fait participer les provinces. Je suis moi aussi très heureux que toutes les provinces, qu’elles aient ou non un gouvernement néo-démocrate, se soient unies et aient mis de l’eau dans leur vin afin de préserver les emplois canadiens.
Toutefois, ce que vous me dites, monsieur, c'est que je devrais dire ceci à mes électeurs qui perdent leur emploi, à Toronto: « Si vous perdez vos emplois, si les sociétés prennent de l’expansion, seules les provinces sont à blâmer. » Est-ce bien ce que vous dites, monsieur?
:
Un certain nombre de choses. Il y a d’abord l’élément de l’accord qui prévoit, à partir de l’année civile en cours, la négociation d’un accord plus large sur les marchés publics, ayant une portée plus étendue, espérons-le, qui serait conclu avec d’autres États que les 37 qui sont visés en vertu des dispositions permanentes de l’OMC que nous avons actuellement.
Nous effectuons maintenant, avec les provinces, le travail préparatoire à ces négociations. Encore une fois, comme je le disais, il s’agit d’obligations provinciales et territoriales au sens large. Il ne conviendrait donc pas que le gouvernement fédéral agisse sans la participation des provinces et des territoires. Nous sommes en train d’établir le plan de match et de faire le travail préparatoire. Nous espérons que notre position de négociation sera passablement bien établie dans un certain nombre de mois afin que nous puissions amorcer le processus.
Deuxièmement, nous veillons évidemment à nous assurer que les États-Unis ne se nuisent pas à eux-mêmes en adoptant de nouvelles dispositions sur l'achat chez eux… Nous avons eu un certain succès à cet égard. Nous demeurons vigilants. Nous avons certainement fait connaître nos préoccupations à l’administration américaine et aux membres du Sénat et du Congrès.
Le projet de loi Waxman-Markey en est un qui a été adopté à la Chambre des représentants. Il est maintenant devant le Sénat. Il aurait certaines conséquences. Il ne prévoit aucune disposition d’achat aux États-Unis. D’autres mesures législatives pouvaient, selon nous, comporter des dispositions d'achat aux États-Unis. Il y avait le projet de loi de Maria Cantwell, le système de plafonnement et de dividendes, mais il ne comporte pas les dispositions qu’on craignait. Il y a aussi le projet de loi Bingham sur l’énergie, qui ne comporte pas non plus de telles dispositions. Nous continuons à surveiller les mesures législatives qui sont présentées et à intervenir, au besoin, pour protéger les intérêts du Canada.
:
Des irritants occasionnels peuvent se manifester dans toute relation, même dans la meilleure des relations. Certains ont parlé un peu du bois d'oeuvre. Nous poursuivons les discussions à cet égard. Je pense que cela ne finira jamais, mais on peut se targuer d’une amélioration notable dans ce domaine avec la création du Conseil binational du bois d'œuvre résineux. Les industries des deux côtés de la frontière travaillent ensemble pour tenter de développer le marché du bois d'oeuvre, de trouver de nouvelles possibilités et d’avoir une meilleure compréhension l’un de l’autre. La reprise économique sera bien sûr le meilleur antidote à ces problèmes.
La question de l’étiquetage du pays d’origine est aussi un enjeu considérable. Nous avons renvoyé l’affaire à l’Organisation mondiale du commerce pour qu’elle tranche la question. Cela n'empêche pas qu'on puisse arriver à un règlement négocié, bien sûr, mais nous ne voyons pas de solution se profiler à court terme.
Dans une relation aussi importante que la nôtre, nous devons être vigoureux et entreprenants en tout temps. C'est ce que nous continuerons à faire en ce qui a trait aux irritants et au processus législatif.
L’une des choses que des Américains me disent souvent, c'est : « Vous êtes ici en train de vous mêler de notre processus législatif. Comment trouveriez-vous cela si nous étions toujours au Canada en train de nous mêler du vôtre? » Je ne sais pas ce que nous en penserions, mais nous n’arrêterons certainement pas de tenter de discuter de leurs lois, parce que c'est important.
La plupart des Américains considèrent le Canada comme un ami. Ce qu’il faut surtout, c'est être présent, non seulement auprès de l’administration mais dans l’ensemble de la politique américaine, afin que les décisions prises n’aient pas sur eux des répercussions négatives imprévues parce qu'elles nous ont mis en colère.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, la question suivante a été posée la semaine passée à un avocat qui comparaissait au sujet de la Buy American Act.
Dans le cadre du conflit sur le bois d'oeuvre, les Américains ont contesté souvent certaines mesures. Ils ont utilisé des mécanismes de règlement pour faire valoir leur point de vue, ce qui a fait durer les procédures très longtemps, dans certains cas. Le commerce a continué et, en fin de compte, des décisions ont été rendues par les tribunaux. Or même si les Américains avaient tort, ils ont continué à avoir recours à la contestation. Néanmoins, le commerce a continué, il y a eu des amendes, etc.
Supposons qu'un appel d'offres pour la construction d'un pont ait lieu, que des entreprises aussi bien américaines que québécoises et canadiennes posent leur candidature et qu'une entreprise canadienne obtienne le contrat. Pourrait-il advenir que les Américains, fidèles à leurs habitudes, aient recours à de multiples contestations, invoquent les mécanismes de défense et fassent en sorte que la construction du pont soit en suspens et la population prise en otage pendant des mois, voire des années? Cette situation serait-elle possible en vertu de cette entente?