Conformément à l’ordre de renvoi 81(5), nous sommes ici aujourd’hui pour examiner le Budget supplémentaire des dépenses (B) de 2011-2012, et plus particulièrement les crédits 1b, 5b, 10b, 15b, 20b, 25b, et 30b, sous la rubrique Ressources naturelles, qui ont été renvoyés au comité le 3 novembre 2011.
Dans la première heure, nous entendrons le ministre des Ressources naturelles, l’honorable Joe Oliver. Nous entendrons aussi le sous-ministre des Ressources naturelles, M. Serge Dupont.
Nous commencerons par vous, monsieur le ministre. Vous avez une dizaine de minutes pour votre déclaration. Puis, nous passerons directement aux questions.
Dans la deuxième heure, nous entendrons des fonctionnaires du ministère des Ressources naturelles, que je présenterai à ce moment-là.
Vous avez la parole, monsieur.
:
Merci beaucoup, monsieur le président. Merci de m’avoir donné l’occasion de rencontrer aujourd’hui le Comité permanent des ressources naturelles.
C’est ma première comparution devant le comité et je suis heureux de pouvoir discuter du portefeuille et du Budget supplémentaire des dépenses de mon ministère.
Vous avez déjà présenté le sous-ministre des Ressources naturelles, M. Serge Dupont.
[Français]
Monsieur le président, membres du comité, la priorité numéro un de notre gouvernement reste de favoriser la création d'emplois et la croissance, et de soutenir l'économie canadienne.
[Traduction]
Comme nous le savons tous, le Canada n’est pas à l’abri des incertitudes de l’économie mondiale, mais il continue de se porter mieux que ses homologues du G7. Nous sommes le seul pays du G7 à avoir récupéré tous les emplois et toute la croissance économique perdus au cours de la récession. En fait, nous avons fait plus que les récupérer, nous avons créé plus de 600 000 emplois.
Cette réussite du Canada repose en grande partie sur la force de notre secteur des ressources naturelles. En 2010, les secteurs de l’énergie, des mines et des forêts représentaient 11,3 p. 100 du PIB réel du Canada, soit 140 milliards de dollars. Ces secteurs créent beaucoup d’emplois dans des collectivités de tout le pays. En 2009, les secteurs de l’énergie, des minéraux et des métaux et des forêts employaient directement près de 760 000 Canadiens.
Le Canada est un des principaux exportateurs de produits à base de ressources naturelles ainsi que de technologies et de connaissances du domaine des ressources naturelles. Sur la scène mondiale, nous sommes perçus comme un géant du secteur minier et une superpuissance de l’énergie.
[Français]
C'est pourquoi le gouvernement du Canada fait des investissements ciblés pour favoriser l'innovation dans le secteur des ressources et soutenir la création d'emplois et la croissance économique que nous apportent ces secteurs.
[Traduction]
Le secteur minier et la minéralurgie emploient directement plus de 308 000 Canadiens. Des milliers d’autres travaillent dans des industries associées. En 2010, la production minérale a apporté 35,1 milliards de dollars à notre PIB. Les exportations canadiennes de minéraux se montaient à 84 milliards de dollars et représentaient 21 p. 100 du total de nos exportations.
De nombreux Canadiens seraient étonnés s’ils connaissaient l’importance du secteur minier canadien dans le monde: il représente plus de 50 p. 100 des fonds propres levés sur les bourses canadiennes.
[Français]
J'ai récemment assisté au forum de l'industrie minière chinoise tenu en Chine, où de nombreuses entreprises canadiennes exercent leurs activités. J'ai été impressionné par la connaissance des Chinois des compétences canadiennes dans le secteur minier. Bien qu'il y ait des problèmes avec les gouvernements sous-nationaux, la Chine présente un grand potentiel pour les entreprises canadiennes.
[Traduction]
Je voudrais souligner le travail effectué par le comité sur ce dossier important. Je sais que votre étude actuelle du développement des ressources dans le Nord canadien nous sera profitable et je serai heureux de recevoir votre rapport final.
RNCan se fera un plaisir de collaborer avec le comité à la réalisation de cette étude dans toute la mesure du possible.
[Français]
En ce qui concerne le Nord, notre gouvernement fait des progrès au regard de nombreuses questions qu'a relevées le comité, comme l'impact économique des activités minières dans le Nord, les responsabilités partagées, la participation des Autochtones, le processus d'évaluation environnemental et les systèmes de réglementation.
[Traduction]
Ces chiffres sont tous d’une importance vitale pour l’économie canadienne. Une grande partie des richesses naturelles du Canada — l’or, l’argent, le cuivre, le zinc, les diamants, le pétrole, le gaz et même les terres rares — se trouve dans nos vastes terres nordiques.
J’ai constaté le potentiel du Nord de mes propres yeux cet été lorsque j’ai accompagné le lors de sa tournée annuelle et visité la mine d’or de Meadowbank. Cette mine offre d’excellentes possibilités aux collectivités avoisinantes. De fait, le maire de Baker Lake m’a dit que le taux de chômage de sa collectivité, qui était de plus de 40 p. 100, est maintenant de 2 p. 100. Il m’a assuré que lui non plus n’embaucherait pas ces deux derniers chômeurs.
Tout comme les mines, le secteur des forêts fait vivre des centaines de collectivités canadiennes. Notre gouvernement fait donc des investissements sans précédent pour favoriser la transformation du secteur forestier du Canada et l’aider à s’orienter vers des activités à valeur accrue et les marches mondiaux.
Au cours de mon voyage en Chine et au Japon, j’ai vu de mes propres yeux les progrès spectaculaires que nous avons faits en ce qui concerne l’élargissement et la diversification des marchés des produits forestiers canadiens grâce à des initiatives comme le Programme canadien d’exportation des produits du bois. Les exportations de bois du Canada vers la Chine ont doublé chaque année au cours des cinq dernières années. Rien que cette année, les exportations des neuf premiers mois sont en hausse de près de 120 p. 100 par rapport à l’année dernière.
[Français]
Des milliers de Canadiens travaillent dans le secteur forestier aujourd'hui grâce à nos efforts visant à augmenter la demande de produits canadiens des forêts dans les marchés asiatiques en croissance rapide.
[Traduction]
Certaines des initiatives incluses dans le Budget supplémentaire des dépenses (B) soutiennent ces importants programmes de développement des marchés. Les 59,4 millions de dollars du Budget supplémentaire des dépenses (B) favoriseront la poursuite de la transformation du secteur forestier canadien par l’innovation, la diversification des produits et la multiplication des débouchés pour les exportations.
Enfin, le secteur canadien de l’énergie est une pierre angulaire de l’économie nationale. Et dans un monde avide d’énergie, ce secteur devrait connaître une croissance importante.
[Français]
C'est une industrie dynamique qui, à la base, a les ressources, la main-d'oeuvre, l'esprit d'innovation, le leadership et l'environnement requis pour prospérer comme jamais auparavant.
[Traduction]
Le Canada est le deuxième plus gros producteur d’uranium, le troisième plus gros producteur de gaz naturel et d’hydroélectricité et le sixième plus gros producteur de pétrole au monde. Nos réserves de pétrole prouvées, qui se trouvent presque en totalité dans les sables bitumineux, sont les troisièmes en importance au monde. Ces énormes atouts énergétiques produisent de la richesse dans tout le pays. En fait, l’énergie représente environ 7 p. 100 de notre produit intérieur brut et crée des centaines de milliers d’emplois directs et indirects dans tout le Canada.
L’année dernière, par exemple, le secteur de l’énergie employait directement plus de 270 000 personnes. On estime que l’année dernière, l’industrie canadienne du pétrole et du gaz a payé plus de 4 milliards de dollars d’impôts et 12 milliards de dollars de redevances. Ces fonds sont utilisés dans tout le Canada pour soutenir notre système des services sociaux, y compris le système de la santé et celui de l’éducation.
[Français]
Et grâce à la main-d'oeuvre hautement qualifiée du Canada ainsi qu'à son sens de l'innovation, nous sommes en mesure d'accroître notre production d'énergie d'une manière écologiquement et économiquement viable.
[Traduction]
Nous avons un portefeuille en croissance de sources d’énergie renouvelable comme l’énergie hydroélectrique, la bioénergie et l’énergie éolienne. Beaucoup de nos investissements dans l’innovation en matière d’énergie propre sont financés par des affectations du Budget supplémentaire des dépenses (B). Le financement supplémentaire de RNCan inclus dans les 469,7 millions de dollars du Budget supplémentaire des dépenses (B) soutiendra des programmes de l’énergie propre visant à renforcer l’économie canadienne et à améliorer notre performance environnementale.
Une autre composante incroyablement importante du secteur de l’énergie est la solide industrie nucléaire du Canada. Comme les membres du comité le savent, nous avons maintenant conclu la vente de la division des réacteurs CANDU à une entreprise canadienne dynamique, SNC-Lavalin. C’est une étape essentielle du renforcement de l’industrie nucléaire canadienne et de la réduction de l’exposition des contribuables aux risques commerciaux du nucléaire.
Dans le cadre du Budget supplémentaire des dépenses (B), un financement important est demandé pour Énergie atomique du Canada limitée. Ce financement permettra à EACL de satisfaire à ses besoins opérationnels, y compris en ce qui concerne la production des isotopes et le fonctionnement sécuritaire et fiable des laboratoires de Chalk River, de respecter ses obligations contractuelles et de payer les frais associés au dessaisissement de la division des réacteurs CANDU. Je puis assurer le comité que nous avons besoin de ce financement pour respecter nos obligations.
[Français]
Monsieur le président, membres du comité, Ressources naturelles Canada a un portefeuille immense et diversifié, dont toutes les composantes sont liées à la santé économique et à la prospérité du Canada.
[Traduction]
Néanmoins, je ne voudrais pas vous donner l’impression qu’il n’y aura pas de difficultés à surmonter. Manifestement, nous devons continuer à élargir nos marchés au-delà de notre assise principale actuelle, qui est l’Amérique du Nord. Et pour réaliser pleinement le potentiel de nos abondantes ressources naturelles, nous avons besoin d’un régime de réglementation opportun et efficace pour développer les projets et l’infrastructure nécessaires à la diversification de nos marchés dans la région Asie-Pacifique. C’est urgent.
[Français]
Quelle que soit la taille de nos atouts et de nos progrès technologiques, ils seront peu utiles si notre réglementation dissuade leur mise en valeur. Nous y travaillons.
[Traduction]
Nous devons aussi continuer à améliorer la performance environnementale de notre secteur de l’énergie. Notre gouvernement a fait plus de 10 milliards de dollars d’investissements pour favoriser cette amélioration. Comme je l’ai souligné récemment au cours de mes voyages à l’étranger, le Canada est une source d’énergie et de ressources naturelles fiable et sans danger pour l’environnement. Partout où je vais, mon message est le même: le Canada est un fournisseur axé sur le marché, responsable et fiable et nous sommes ouverts aux affaires et aux investissements.
Merci encore de m’avoir donné l’occasion de parler au comité. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
:
Merci beaucoup de poser cette question.
J’entends et je reçois des réactions très fortes de notre secteur forestier. Il y a eu de nombreuses nouvelles positives dans le secteur forestier depuis la récession très difficile qui a frappé assez durement l’industrie.
Les réactions positives comprennent une hausse de 600 p. 100 des exportations vers la Chine et plus de 13 000 emplois supplémentaires. Évidemment, il y a encore beaucoup de pain sur la planche. L’industrie est encore dans une période de transition. J’ai participé à plusieurs tables rondes avec des sociétés forestières pour entendre leurs préoccupations, d’un océan à l’autre, et le message que j’entends est que nos programmes ont eu un effet positif et que nous devons garder le cap.
L’Association des produits forestiers du Canada a déclaré récemment:
Le secteur forestier s’est réinventé de façon dynamique avec le gouvernement comme partenaire essentiel. Nous sommes maintenant au point où les efforts de transformation de l’industrie ont un impact. Toutefois, nous avons toujours besoin d’un partenariat pour que l’industrie puisse profiter de cette impulsion et pour protéger les emplois et les collectivités rurales.
Notre gouvernement a été et demeurera un partenaire de l’industrie forestière. Je dirai simplement que par une série de programmes de commercialisation comprenant Produits de bois canadiens, Bois nord-américain d’abord et Valeur au bois, nous appuyons l’expansion des débouchés sur les marchés pour les producteurs canadiens de bois. Comme je l’ai indiqué dans ma déclaration, je suis allé récemment en Chine et au Japon, où j’ai vu ces programmes à l’œuvre.
Je suis allé dans la zone de développement économique de Tianjin, qu’ils appellent TEDA, pour célébrer le premier immeuble à ossature en bois de quatre étages. L’inauguration s’est faite en fanfare, avec des dragons, des banderoles et ainsi de suite. Ils étaient très contents. Évidemment, c’était une belle vitrine pour notre bois et nos technologies de stratification croisée, puisqu’il s’agissait de notre premier immeuble de quatre étages en bois en Chine. Cela crée de grands espoirs pour l’industrie.
Au Japon, je suis allé à Sendai, l’une des régions les plus durement frappées par le tsunami. J’avoue que le courage, la dignité et la débrouillardise des Japonais sont vraiment impressionnants. J’étais là lorsque le premier navire étranger est arrivé transportant du bois d’œuvre canadien. Le gouvernement du Canada avait investi quelque 2 millions de dollars — le gouvernement de la Colombie-Britannique aussi et l’industrie forestière. Le bois canadien sert donc à la construction de logements communautaires. Des milliers de Japonais dans des logements temporaires peuvent voir maintenant la beauté et la durabilité du bois canadien.
J’ai entendu une remarque dédaigneuse d’un autre parti, qui affirme qu’il ne faut pas promouvoir le bois, parce qu’il pourrit. Je réponds que la cité interdite à Beijing a été construite il y a 1 400 ans et qu’elle reste une source de fierté colossale pour les Chinois encore aujourd’hui. Ça, c’est de la durabilité.
:
Merci, monsieur le ministre.
Voici un extrait de votre présentation: « [...] Ie Canada est une source d'énergie et de ressources naturelles fiable et sans danger [...] ».
Pour ce qui est de l'amiante, vous n'êtes pas sans savoir que la communauté internationale ne pense pas que c'est sans danger. Vous savez certainement que, depuis près d'un mois maintenant, la production minière au Québec dans son ensemble est arrêtée. Plus personne ne travaille dans les mines d'amiante depuis presque un mois.
Vous n'êtes sûrement pas sans savoir que beaucoup d'élus, même de plus en plus d'élus, incluant certains de votre propre caucus, ne supportent plus l'idée de financer cette industrie. Vous êtes au courant, je l'espère, qu'une grande partie de la société civile au Québec — qui est quand même la province la plus concernée — ne supporte plus l'amiante. Tous les gens de la CSQ, de la CSN et de la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine ne supportent plus l'amiante.
On a donc devant nous un moment historique pour faire ce qui devrait être fait, c'est-à-dire financer un plan de transition pour les travailleurs de l'amiante, afin de diversifier l'économie pour les plus jeunes et aider les plus vieux à se rendre jusqu'à leur retraite, et arrêter l'exploitation.
Monsieur le ministre, comptez-vous profiter de ces circonstances historiques? Sinon, comment pouvez-vous justifier une décision qui serait si dommageable pour la santé de centaines de milliers de travailleurs partout dans le monde, et maintenant clairement aussi dommageable pour l'économie de la région de l'Amiante?
La diversification de nos marchés est un des principaux objectifs stratégiques de notre gouvernement. À l'heure actuelle, 97 p. 100 de nos exportations d'énergie vont vers les États-Unis, mais même si les États-Unis ont été des bons clients, leurs besoins en énergie restent stables. Il est absolument essentiel de diversifier notre clientèle, et c'est un important objectif stratégique de notre gouvernement.
Les économies émergentes comme la Chine ont un appétit qui grandit très vite à l'égard de nos exportations d'énergie. La Chine est maintenant le troisième consommateur d'énergie au monde. Nous avons la troisième réserve de pétrole au monde et nous devons la commercialiser. Il y a là une excellente complémentarité. Nous voulons diversifier notre clientèle, tandis que la Chine veut diversifier ses sources d'énergie.
Pour acheminer notre énergie jusqu'aux marchés, nous devons construire une infrastructure. Tous les pipelines proposés seront, bien entendu, soumis au processus de réglementation pour garantir leur durabilité environnementale et leur sécurité.
Il est important de souligner que les pipelines restent le moyen le plus sûr de transporter nos produits énergétiques. D'ailleurs, selon le dernier énoncé des incidences environnementales du Département d'État des États-Unis concernant Keystone XL, ce pipeline serait plus sûr que n'importe lequel des pipelines déjà construits aux États-Unis en raison des 57 conditions imposées à TransCanada Pipelines et des progrès technologiques dont bénéficiera ce projet.
Nous devons donc agir rapidement; nous ne pouvons pas nous permettre de laisser traîner les choses. L'expansion de notre secteur énergétique signifie des centaines de milliers d'emplois pour les Canadiens, des milliards de dollars pour notre gouvernement et des billions de dollars pour l'économie. Nous sommes déterminés à aller de l'avant de façon responsable sur le plan social et environnemental.
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Monsieur le président, je pourrais dire une ou deux choses à ce sujet.
Le gouvernement du Canada a pour politique de laisser au secteur privé les décisions concernant la valorisation et le raffinage. Un certain nombre de facteurs entrent en jeu quand l'industrie prend ces décisions, surtout à l'égard des sables bitumineux.
Elle décide s'il y a lieu de valoriser le bitume brut pour en faire ce qu'elle appelle du pétrole synthétique et de transformer ensuite ce pétrole synthétique en produit raffiné. L'industrie tient compte de la marge entre le prix auquel elle peut vendre le bitumine dilué et le prix du pétrole synthétique. Parfois, si le raffinage lui coûte plus cher que le prix du pétrole synthétique, elle ne le fait pas, car cela ne lui rapporterait rien. S'il y a un écart important entre les deux prix, il est plus intéressant pour le secteur privé d'investir. Nous voyons les marges. Parfois elles augmentent, parfois elles diminuent.
Il y a aussi d'autres facteurs. Parfois, par exemple, les raffineurs préfèrent se rapprocher des marchés, car cela leur coûte moins cher pour transporter le pétrole brut par pipeline, par exemple. Je parle de la différence entre le pétrole brut et le produit raffiné. Ce qui sort des raffineries, c'est de l'essence, du kérosène et du diesel. Ce sont des flux séparés. Il faut les regrouper dans le même pipeline ou leur consacrer des pipelines spéciaux. Par exemple, certaines raffineries ont un pipeline qui va directement de la raffinerie jusqu'à un grand aéroport international, ce qui est le cas dans un certain nombre de villes.
Le troisième facteur est que la qualité de l'essence varie selon la température et la région du pays. L'essence que vous mettez dans votre voiture l'hiver est d'une qualité légèrement différente de celle que vous y mettez l'été. Bien entendu, la différence entre le Texas et l'Ontario peut être énorme à certaines périodes de l'année. Les raffineries d'essence adaptent leur produit au marché local. C'est une autre raison pour laquelle les raffineurs préfèrent être un peu plus proches des marchés plutôt que d'avoir à expédier les produits raffinés sur de longues distances.
Un autre facteur est que le pétrole brut est plus facile à expédier sur de longues distances que l'essence, par exemple, car les impuretés peuvent constituer un problème important. Par exemple, l'essence peut être contaminée par du soufre. Il faut alors l'éliminer à l'autre bout. Le problème n'est pas aussi important lorsque vous expédiez du pétrole brut.
Enfin, il y a le coût de l'infrastructure. Une bonne partie du pétrole acheminé par le pipeline Keystone XL, par exemple, irait vers les raffineries de la côte du golfe du Mexique où on est déjà équipé pour traiter le pétrole brut. À titre indicatif, le prix d'une nouvelle raffinerie pour traiter 250 000 à 300 000 barils par jour peut être de l'ordre de 7 milliards de dollars à 8 milliards de dollars. La capacité de raffinage existe déjà pour le pétrole brut. Le pétrole des sables bitumineux est du pétrole brut lourd. L'importance de l'investissement requis est une des raisons commerciales qui incitent à acheminer ce pétrole vers ces raffineries.
Par exemple, si vous transformez une raffinerie pour qu'elle traite le pétrole brut lourd plutôt que le pétrole brut léger, vous devez l'équiper d'une unité de cokéfaction. Cela peut coûter 2 milliards de dollars. C'est un secteur très capitalistique. Souvent, le pétrole brut est envoyé à la raffinerie, mais c'est une décision que nous laissons au secteur privé.
Tels sont certains des facteurs qui expliquent les décisions d'investissement du secteur privé.
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Je peux répondre à certaines de ces questions, mais je crois que nous devrions en prendre note et y répondre plus tard plus en détail. C'est d'accord.
Pour ce qui est des nouveaux fonds prévus dans le Budget supplémentaire (B), ils se chiffrent à 469 millions de dollars. Je pense avoir décrit la plupart des éléments que cela englobe.
Un des renseignements que vous trouverez sur le web est le suivant. Nous avons fait une évaluation des programmes d'efficacité énergétique de ces cinq dernières années. Par exemple, sur le plan des réductions, nous prévoyons que les réductions totales se chiffreront à environ 30 mégatonnes par année d'ici 2020. Par exemple, pour les initiatives concernant l'efficacité énergétique, nous prévoyons une réduction d'environ 20 mégatonnes. Pour les programmes d'énergie renouvelable et d'électricité propre, nous estimons la réduction à environ 6 mégatonnes. Pour ce qui est du financement des combustibles fossiles propres et des sources d'énergie de remplacement, nous estimons la réduction à environ 4 mégatonnes. Dans le secteur de Tom, celui de la transformation des pâtes et papiers, nous l'estimons à 1,4 mégatonne.
Nous faisons ce calcul. C'est une des mesures que nous utilisons pour voir si ces programmes sont bien ciblés. Nous voyons combien les programmes coûtent par mégatonne pour déterminer s'ils sont efficaces ou non. C'est un des facteurs à l'origine de la nouvelle série de programmes que nous finançons au moyen du Budget supplémentaire (B).
En ce qui concerne le captage et le stockage du carbone, nous nous sommes engagés dans un certain nombre de projets importants. Nous pouvons vous fournir des précisions à ce sujet. Cela représente un financement d'environ 1 milliard de dollars pour le gouvernement fédéral. De mémoire, je dirais que si vous prenez le financement fédéral, provincial et privé, la somme totale dépensée pour le captage et le stockage du carbone se chiffre aux environs de 7 milliards de dollars. C'est un investissement important.
Voilà, en trois minutes, un aperçu de ce que nous dépensons.