Monsieur le président, chers membres du comité, je vous remercie de me donner la possibilité de vous rencontrer. En tant que gouvernement, les emplois et la croissance économique sont notre priorité absolue.
[Traduction]
Nous avons concentré nos efforts sur la mise en place des facteurs économiques fondamentaux qui assureront la prospérité du Canada au XXIe siècle. Nous avons réduit les impôts des particuliers et des sociétés, nous avons réduit les formalités administratives, nous avons investi dans l'innovation et nous avons encouragé le libre-échange.
Ce n'est pas une coïncidence si le Canada est considéré comme le meilleur pays au monde où faire des affaires par le magazine Forbes, et nous voulons demeurer au premier rang. Le FMI et l'OCDE prédisent, de part et d'autre, que la croissance économique du Canada figurera parmi les plus importantes du G7 cette année, ainsi que l'an prochain.
Le Canada puise sa force dans ses ressources naturelles. À preuve, les produits énergétiques, minéraux et forestiers représentent plus de 10 p. 100 de notre produit intérieur brut. Nos secteurs des ressources naturelles emploient directement plus de 790 000 Canadiens, en créant de l'activité économique d'un bout à l'autre du pays, y compris dans les régions éloignées et les communautés autochtones.
[Français]
Le Canada a une nouvelle possibilité extraordinaire de se démarquer à l'échelle mondiale sur le plan économique, et ce, si nous prenons les bonnes décisions aujourd'hui afin de tirer parti des possibilités qu'offre la mise en valeur de nos ressources. Nous entrevoyons pour la prochaine décennie jusqu'à 500 milliards de dollars de nouveaux investissements dans les grands projets du Canada qui visent les secteurs de l'énergie et des mines. Les investissements dans ces secteurs ne se limitent pas aux grands projets. Il y a aussi des investissements au jour le jour dans les nouvelles machines, le matériel et les édifices. Selon Statistique Canada, nos secteurs des ressources naturelles ont l'intention de dépenser 125 milliards de dollars en investissement de capital frais cette année. Cela représente près d'un tiers des 400 milliards de dollars en perspectives d'investissement dans l'ensemble de l'économie.
[Traduction]
Imaginez ce qu'un investissement de ce calibre signifierait pour la croissance et les emplois dans notre économie. Imaginez ce que cet investissement pourrait vouloir dire pour les milliards de dollars générés par les recettes fiscales, des revenus qui servent à soutenir les soins de santé, l'éducation, les routes et les ponts, ainsi que d'autres services et programmes importants qui ont contribué à la qualité de vie de notre grand pays.
Mais nous ne pouvons pas simplement tenir ces investissements pour acquis. Ces entreprises peuvent investir dans le monde entier. Sans une atmosphère stimulante et propice aux investissements, elles vont tout simplement investir ailleurs. Nous allons devoir rivaliser pour les attirer, tout comme nous devons défendre notre part sur les marchés mondiaux.
Si nous voulons réussir, nous devons mettre à jour notre régime de réglementation dépassé. Le régime de réglementation en place a été conçu, puis modifié au fil de bien des années, sans vraiment que l'on tienne compte de l'effet global. Le résultat est un amas inextricable de règles et de procédures. Nous passons en revue des milliers de petits projets chaque année, des projets qui n'ont, même au dire de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale, à peu près pas d'incidence sur l'environnement.
Cette réglementation a un effet dissuasif sur l'investissement qui risque de priver les Canadiens de bons emplois bien rémunérés et de compromettre la viabilité économique des grands projets. Nous devons garder à l'esprit que le marché des investissements est aussi compétitif que n'importe quel marché au monde.
[Français]
Le Canada n'est pas le seul pays à pouvoir fournir des ressources aux économies en expansion dans la région de l'Asie et du Pacifique. L'Australie, par exemple, se situe approximativement à la même distance de la Chine et a une économie très similaire à celle du Canada. L'Australie a déjà pris des mesures pour pénétrer le marché chinois et a continué de progresser dans cette veine. Si nous voulons nous attaquer à ce marché, nous devons agir rapidement avant de rater cette occasion. Je suis sûr que nous pouvons parvenir à un système de réglementation qui protège les Canadiens et l'environnement comme il se doit, mais qui, en même temps, favorise l'avantage concurrentiel du Canada.
[Traduction]
Monsieur le président, j'aimerais maintenant passer aux dépenses proposées qui sont étudiées par le comité. Permettez-moi de souligner, d'entrée de jeu, qu'en ce qui a trait aux dépenses, notre gouvernement continuera d'exercer une gestion budgétaire prudente.
Les dépenses prévues de 2,8 milliards de dollars pour 2012-2013 dans mon ministère peuvent être réparties en trois grandes catégories: 40 p. 100, soit 1,12 milliard de dollars, sont des paiements législatifs qui vont aux provinces de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse en vertu des accords extracôtiers; 32 p. 100, soit 892 millions de dollars, sont des subventions et contributions versées conformément aux différentes autorisations législatives ou autorisations de programmes; 28 p. 100, soit 778 millions de dollars, englobent les dépenses de fonctionnement du ministère, y compris les salaires et les cotisations aux régimes d'avantages sociaux des employés, ainsi que d'autres coûts de fonctionnement et d'entretien.
[Français]
Grâce au financement qu'il reçoit du Parlement, Ressources naturelles Canada est en mesure de changer des choses de façon importante dans nos secteurs énergétique, forestier et minier. Nous misons sur une feuille de route impressionnante en recherche et en innovation dans l'ensemble de nos secteurs des ressources naturelles.
[Traduction]
Dans le secteur de l'énergie, par exemple, nous investissons 14 millions de dollars dans Aquistore, un projet de démonstration de captage et de stockage du carbone à proximité d'Estevan, en Saskatchewan. Le projet Aquistore, que j'ai eu l'occasion de voir en personne, permettra d'examiner les possibilités de stockage profond du CO2 dans le sud-est de la Saskatchewan. Le Canada est dans une excellente position pour devenir le chef de file mondial en matière de conception, de mise en oeuvre et de déploiement de technologies de captage et de stockage du carbone.
Dans le secteur forestier, nous avons investi dans les installations de CelluForce à Windsor, au Québec, première usine au monde capable de produire de la nanocellulose cristalline à l'échelle commerciale. J'ai également eu le privilège de visiter ces installations.
[Français]
Le Canada est sur le point de devenir un chef de file mondial dans la transformation de cette matière organique en un vaste éventail de nouveaux produits industriels et de consommation. Nos investissements dans la recherche et le développement favorisent également la compétitivité de l'industrie minière du Canada.
[Traduction]
Les laboratoires des mines et des sciences minérales de CANMET ont conçu et amélioré des processus de lixiviation afin de récupérer des métaux précieux. Les entreprises qui se servent de ce nouveau processus auraient réalisé des gains de productivité qui totalisent 28 millions de dollars.
Nous contribuons également à l'exploration du vaste potentiel du Nord canadien. Ressources naturelles Canada est le plus grand centre d'expertise au pays pour recueillir, gérer et interpréter des données télédétectées par les satellites et les aéronefs. Nous employons la télédétection afin d'assurer la santé, la sûreté et la sécurité des Canadiens. Depuis plus de 50 ans, le Programme du plateau continental polaire aide les scientifiques à résoudre les mystères du Nord canadien.
[Français]
Ce programme soutient des recherches scientifiques très variées, allant des études sur l'archéologie aux géosciences, en passant par la climatologie et la faune. Chaque année, ce programme apporte un soutien aérien et terrestre à quelque 130 groupes de scientifiques qui proviennent d'une quarantaine de ministères et d'universités répartis aux quatre coins du Canada et du monde. Les chercheurs qui se dirigent vers l'Extrême Arctique canadien savent qu'ils peuvent compter sur ce programme pour se procurer du matériel, des fournitures, du soutien et des conseils éclairés, fiables et à bon prix.
[Traduction]
Notre programme de géocartographie de l'énergie et des minéraux de 100 millions de dollars, le GEM, est sur le point d'amorcer sa quatrième campagne sur le terrain. Le programme vise à moderniser les méthodes et les techniques géologiques afin de cartographier les ressources potentielles dans le Nord canadien. Nous avons repéré cinq secteurs très prometteurs, non seulement pour l'or, mais également pour le nickel, les éléments du groupe du platine, les métaux rares, les métaux communs et les diamants. En plus de stimuler les activités d'exploration actuelles, les données du GEM posent des jalons solides et modernes pour les années d'exploration, de développement et d'aménagement du territoire à venir.
[Français]
Ce ne sont que quelques exemples des initiatives concrètes que le gouvernement prend pour faire du Canada un chef de file mondial dans le développement et l'utilisation responsables des ressources naturelles.
Monsieur le président et membres du comité, j'ai donné un bref aperçu de nos réalisations afin de nous situer dans le contexte en vue de nos discussions.
Permettez-moi de terminer en soulignant que l'exploitation responsable des ressources est d'une importance capitale pour maintenir l'économie canadienne en santé.
[Traduction]
Que les ressources naturelles abondantes du Canada offrent une foule de possibilités pour stimuler les emplois et la croissance dans une période d'incertitude économique mondiale. Que les travaux de Ressources naturelles Canada et des organismes de son portefeuille jouent un rôle indispensable afin de faciliter la mise en valeur de ce potentiel.
Je vous serais reconnaissant de bien vouloir approuver les budgets proposés, et c'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
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Merci beaucoup de me poser cette importante question.
Afin de veiller à la mise en valeur responsable de nos ressources naturelles, le Canada a besoin d'un régime réglementaire moderne, prévisible et rigoureux. C'est vraiment essentiel à la prospérité du pays, à court et à long termes. Le gouvernement a déjà mis en oeuvre un certain nombre de mesures novatrices pour améliorer le traitement des grands projets dans le cadre du processus réglementaire. En fait, le Bureau de gestion des grands projets a réduit de moitié le temps moyen qu'il faut pour traiter ces projets. C'est un premier pas, et il y en a eu d'autres, mais il en reste à faire.
Nous avons besoin d'un régime juste et indépendant, qui tient compte des différents points de vue, qui est ouvert aux gens ayant un intérêt légitime à participer et qui s'appuie sur les données scientifiques et les faits. Ce régime doit garantir que les groupes autochtones se font entendre, que nous nous acquittons de nos obligations constitutionnelles de mener des consultations et que nous faisons participer les collectivités autochtones à des consultations et à des débats utiles.
L'examen d'un projet ne doit pas prendre des années. Il est possible de prendre des décisions de nature réglementaire dans un délai raisonnable, sans compromettre la rigueur du processus ou les normes sur lesquelles il est fondé. Nous croyons que l'examen des grands projets peut être réalisé de façon plus rationnelle. Il n'y a pas de choix à faire entre les deux.
Notre objectif final est simple, mais pas nécessairement facile à atteindre: un projet, un examen, en fonction d'un échéancier bien défini. Nous sommes capables de mettre en place un régime réglementaire qui protège les Canadiens et l'environnement tout en contribuant à la prospérité des Canadiens dans l'avenir, et ce, partout au pays. Nous sommes extrêmement chanceux d'avoir à notre disposition les ressources que nous possédons, et il nous appartient de les mettre en valeur de façon responsable.
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Je comprends, monsieur le ministre.
Il serait cependant important pour vous, comme nouveau ministre, élu récemment, de noter que les Canadiens sont un peu sceptiques. En 2010, la Cour suprême du Canada a rendu une décision défavorable à votre gouvernement concernant la mine Red Chris, dans le Nord de la Colombie-Britannique. Pour passer outre à la décision de la Cour suprême du Canada, par laquelle elle confirmait la façon de procéder de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale, votre gouvernement a adopté des dispositions législatives, dans le cadre d'un projet de loi d'exécution du budget, qui n'ont jamais fait l'objet d'un débat en bonne et due forme ni n'ont été renvoyées au comité concerné.
Il serait peut-être mieux que, dans l'avenir, les Canadiens aient l'occasion de participer au processus, comme mon collègue l'a laissé entendre tout à l'heure.
J'aimerais passer, si je puis, monsieur le ministre, au deuxième thème que je veux aborder. J'aimerais parler de la participation des Autochtones. Je ne sais pas ce que vous avez dit ou ce que vous n'avez pas dit dans un discours, mais vous auriez dit que certaines collectivités autochtones sont atteintes d'un dysfonctionnement social. Je ne sais pas ce que vous avez voulu dire par là. Je ne sais pas non plus dans quel contexte cette observation s'inscrit. Je pense que c'était peut-être excessif. Je veux cependant vous parler de la participation des Autochtones.
Vous avez mentionné tout à l'heure qu'il y aurait des consultations et un débat adéquats. Dans le cadre de la réflexion concernant la réforme réglementaire et l'éventuelle création d'un contexte favorable à l'exploitation de nos énormes ressources naturelles, est-ce que votre gouvernement envisage une prise de participation par les collectivités autochtones?
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Merci, monsieur le président.
Merci d'être ici aujourd'hui, monsieur le ministre. Je vous en suis véritablement reconnaissant.
Je veux simplement vous remercier, à titre de député de l'Alberta, d'avoir dit certaines choses à la Chambre des communes pour défendre le secteur des ressources naturelles de l'Alberta. J'aimerais également vous remercier d'avoir porté à l'attention des Canadiens certains des enjeux liés à l'extraction des ressources et à leur mise en valeur.
Je suis Albertain, et je sais à quel point notre secteur des ressources naturelles contribue non seulement à l'économie de l'Alberta, mais aussi à l'économie de notre grand pays en général. Mes questions vont s'inscrire dans ce contexte.
Monsieur le ministre, vous avez dit dans votre déclaration préliminaire que le gouvernement veut se concentrer sur la création d'emplois et les possibilités économiques, et qu'il veut le faire de façon responsable et en même temps rationaliser le processus réglementaire.
Pourriez-vous rappeler au comité de combien d'emplois il est question lorsqu'il s'agit en particulier des sables bitumineux de l'Alberta? Plusieurs sources fournissent cette information, mais, peu importe si l'on consulte le Canadian Energy Research Institute ou un autre des divers organismes qui font des prévisions, tous prédisent des investissements économiques et des emplois secondaires.
Pourriez-vous simplement nous rappeler le nombre d'emplois qui existent actuellement grâce à l'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta? Par ailleurs, quel est le nombre prévu d'emplois qui découleront de l'investissement projeté?
Comme je l'ai dit, les sables bitumineux sont l'un des moteurs économiques les plus importants au pays, et leur exploitation constitue le plus important projet de production d'énergie dans le monde. Cette ressource a donné lieu à des dépenses en immobilisations de plus de 137 milliards de dollars, dont plus de 116 milliards de dollars au cours des 10 dernières années seulement.
L'exploitation des sables bitumineux est la source de plus de 400 000 emplois au Canada. Il s'agit d'emplois dans tous les secteurs de l'économie, dans les métiers spécialisés, dans la fabrication, dans le domaine administratif, en finances — dans tous les secteurs.
Il s'agit bien entendu, comme je l'ai dit, d'une source de revenu importante pour tous les ordres de gouvernement. En fait, au cours des cinq dernières années, le secteur de l'extraction du pétrole et du gaz a apporté une contribution de 22 milliards de dollars par année aux recettes gouvernementales. Ce sont 22 milliards de dollars que les gouvernements peuvent consacrer, notamment, à l'éducation, aux soins de santé, aux routes, aux ponts et à la recherche de pointe et aux allègements fiscaux pour les familles canadiennes. J'ai parlé des 700 000 emplois qui seront créés en moyenne au cours des 25 prochaines années, si l'exploitation des sables bitumineux se poursuit, compte tenu de toute l'infrastructure connexe.
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Permettez-moi de répondre d'abord à cette question précise, et je ferai ensuite un commentaire d'ordre général.
Selon les estimations d'un économiste, Jack Mintz, qui a réalisé une étude pour le groupe des politiques publiques de l'Université de Calgary, l'écart entre le prix sur le marché intérieur que nous obtenons pour notre pétrole aux États-Unis et le prix sur le marché international donnerait lieu à une différence de 132 milliards de dollars au cours des 25 prochaines années. Voilà donc ce qui est en jeu sur le plan de l'écart de prix seulement, sans compter bien entendu l'accroissement de la taille de son marché que la diversification offrirait au Canada.
Nous sommes vraiment sur le point de faire un choix historique entre le statu quo et la diversification de nos marchés pour ne plus miser que sur notre partenaire commercial habituel. Compte tenu de la croissance extrêmement forte en Asie-Pacifique et de la demande énorme en énergie, notre gouvernement sait très bien ce qu'il doit faire.
Je me suis rendu en Chine à deux reprises au cours des derniers mois, la deuxième fois avec le premier ministre. Il y a une complémentarité extraordinaire. Nous souhaitons diversifier nos marchés. La Chine et d'autres pays de l'Asie-Pacifique souhaitent diversifier leurs sources d'approvisionnement. Il y a un intérêt extraordinaire à l'égard de toutes nos ressources, non seulement le pétrole, mais aussi le gaz, surtout au Japon, et également les minéraux, dans toute la région.
Une occasion de taille s'offre à nous, mais il y a beaucoup de concurrence. Nous devons agir assez rapidement, sans quoi d'autres vont conclure des contrats à long terme, ce qui pourrait nous désavantager. Le marché des États-Unis ne suffit tout simplement pas, vu les ressources dont nous disposons.
Toute politique discriminatoire contre les sables bitumineux entravera le libre mouvement des approvisionnements mondiaux de pétrole et nuira à la sécurité énergétique dans son ensemble.
L'adoption de la directive européenne sur la qualité des carburants, qui n'est pas fondée sur des données scientifiques et qui est discriminatoire, pourrait avoir des conséquences importantes et imprévues sur les approvisionnement mondiaux de pétrole dans la mesure où elle crée des obstacles discriminatoires aux marchés internationaux de l'énergie.
Nous nous sommes prononcés contre cette directive. J'ai rencontré mes homologues européens. Je me suis adressé au commissaire européen. Nous avons écrit à chacun des parlementaires. J'ai réécrit à chacun de mes homologues. Nos ambassades travaillent dur. Ce qui nous a encouragé, c'est qu'il y a environ un mois, le comité chargé de l'examiner a rejeté le libellé de la directive sur la qualité des carburants. Lorsque j'ai participé au Forum international de l'énergie, au Koweït, j'ai encore une fois rencontré des ministres et des hauts fonctionnaires européens clés en vue de renforcer notre position.
Nous ne nous opposons pas à la directive sur la qualité des carburants, en principe, en ce sens que son objectif, à savoir la réduction des émissions causées par les carburants de transport, ne nous pose pas problème. Toutefois, nous voulons un système qui est fondé sur des données scientifiques et qui ne prend pas uniquement les sables bitumineux pour cible.
Soit dit en passant, les Européens ne font pas l'acquisition d'une grande quantité de pétrole provenant des sables bitumineux. Ils privilégient le pétrole provenant d'autres sources, qui sont associées à des niveaux d'émissions équivalents ou supérieurs comme la Russie, d'où ils importent beaucoup de pétrole. C'est de la démagogie.
En toute franchise, j'ai trouvé lamentable que le NPD rencontre des représentants européens en vue d'appuyer une politique qui est discriminatoire contre le Canada.
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Bien sûr. Si vous le permettez, je vais me référer à... j'aimerais pouvoir vous donner des détails plus précis, mais je pense que ça ira plus vite si je laisse toute cette paperasse de côté.
Essentiellement, le Fonds pour l'énergie propre était un programme quinquennal de un milliard de dollars. Lorsqu'il a été lancé, on prévoyait des investissements de 200 millions de dollars par année. En réalité, les montants versés dépendent beaucoup des propositions des promoteurs, notamment, en matière de captage, de stockage et de séquestration de CO2. On a destiné 465 millions du financement initial de un milliard de dollars à trois projets majeurs. En ce qui concerne ces projets, nous devons tenir compte du moment où le participant du secteur privé pourra, en fait, aller de l'avant.
Ce que le Budget principal des dépenses montre, ce n'est pas tant une augmentation qu'un réaménagement des fonds en vue d'une meilleure harmonisation. Nous modifions tout simplement la répartition du milliard de dollars sur cinq ans afin de mieux répondre aux exigences des partenaires des projets.
Je devrais ajouter que, dans l'ensemble, 205 millions de dollars ont été transférés à des programmes de rénovation résidentielle. C'était une décision liée au Budget 2010, je crois. Au-delà de cela, nous essayons essentiellement de travailler avec les fonds restants qui avaient été affectés à ce programme et de le faire fonctionner le mieux possible.
Outre les projets de captage et de stockage de carbone, nous avons financé plus de 20 projets de démonstration sur l'énergie propre dans tout le Canada, au sujet desquels je pourrai vous donner plus d'information s'il reste du temps et si cela vous intéresse.
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Je comprends qu'il peut parfois être difficile pour des parlementaires de comparer des Budgets principaux de dépenses et d'interpréter les augmentations ou les réductions parce que de nombreux facteurs entrent en jeu. Dans certains cas, par exemple, ce qui peut ressembler à une réduction par rapport à ce qui est indiqué dans le Budget principal des dépenses de l'année précédente n'en est pas une, en fait, car la somme était incluse dans le Budget supplémentaire des dépenses.
En ce qui a trait aux deux programmes que vous avez mentionnés, à savoir le programme écoÉNERGIE sur l'efficacité énergétique et l'Initiative ÉcoÉNERGIE sur l'innovation, ils ont été annoncés l'an dernier, dans le cadre du budget 2011, et n'étaient donc pas indiqués dans le Budget principal des dépenses. Ils étaient toutefois compris dans le Budget supplémentaire des dépenses. C'est tout simplement comme cela que fonctionne le processus budgétaire. Ces programmes sont des réussites et ont été reconduits.
Je dois également mentionner, puisque cela se rapporte aux problèmes liés à l'industrie forestière, que notre ministère, Ressources naturelles Canada, est, depuis un certain nombre d'années, financé en grande partie par des fonds temporaires. On nous attribue des sommes sur une période de quelques années, et nous devons rendre compte de nos résultats. Si nous montrons que les résultats sont positifs, on nous donne trois à cinq années de plus pour poursuivre la mise en oeuvre des mêmes programmes ou pour modifier les programmes, selon le rendement et les évaluations que nous réalisons.
En ce qui concerne l'énergie propre, nous avons réalisé les examens et les évaluations, et avons réussi à prouver au ministère des Finances et aux autres autorités, dont, évidemment, le ministre et le premier ministre, que ces programmes sont sensés et utiles.
On les a reconduits dans le Budget 2011 afin de favoriser une plus grande efficacité dans l'utilisation et la production de l'énergie, et afin d'encourager l'innovation. Il s'agit d'un processus concurrentiel dans le cadre duquel nous finançons un large éventail d'initiatives sur l'innovation énergétique d'un bout à l'autre du pays.
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D'accord. Avec plaisir.
Le Budget principal des dépenses comprend deux composantes. Il y a une composante de 102 millions de dollars, qui est allouée aux laboratoires nucléaires parce que c'est essentiellement ce qu'il reste d'Énergie atomique du Canada limitée. Cette somme équivaut à peu près au crédit annuel accordé à Énergie atomique du Canada limitée depuis un certain nombre d'années. La société a reçu des fonds sous d'autres formes, bien sûr, mais ce crédit a toujours été à la base de son financement. Cela a été renouvelé, encore une fois, dans le Budget principal des dépenses.
La deuxième portion du Budget principal des dépenses servira essentiellement à remplir les obligations contractuelles liées à l'ancienne division des réacteurs Candu, puisque cette division est en train de mener à bonne fin les projets à Point Lepreau et à Bruce Power. De plus, à long terme, si le gouvernement du Québec et Hydro-Québec décident d'aller de l'avant avec Gentilly-2, nous devrons honorer ce contrat. Malheureusement, comme le comité le sait, ces contrats ne se sont pas révélés lucratifs pour Énergie atomique du Canada limitée, et il n'aurait donc pas été possible de vendre ces projets en bloc au secteur privé.
Nous avons donc essentiellement confié ces projets en sous-traitance à SNC-Lavalin afin qu'elle les mène à bonne fin. C'est essentiellement ce que représente ce chiffre. Cette somme sera réduite à mesure que ces projets sont terminés et éliminés. À mesure que SNC-Lavalin fait avancer ses nouveaux projets, comme le projet qui est en cours en Argentine, qui en est un de remise en état, ou les projets en Ontario, qui sont, eux aussi, des projets de remise en état et pourraient se transformer en projets de nouvelles constructions, le budget fédéral ne comprendra plus d'éléments de financement liés à ces projets, puisque les coûts de ces derniers seront pris en charge par une entreprise du secteur privé...