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Bonjour à tous et à toutes.
Nous sommes de nouveau ici, au Comité des ressources naturelles, pour poursuivre notre étude sur l'innovation dans le secteur de l'énergie. Nous allons recevoir un certain nombre de témoins au cours des prochaines réunions, parce que nous avons élargi notre liste de témoins et que tout le monde veut essayer d'inviter le plus grand nombre de témoins possible.
Aujourd'hui, nous recevons quatre témoins, deux en personne et deux par vidéoconférence.
Nous accueillons d'abord, de l'Association canadienne du gaz, Timothy Egan, président-directeur général. Je vous souhaite la bienvenue.
Nous recevons, par ailleurs, d'Enerkem, Marie-Hélène Labrie, vice-présidente, Affaires gouvernementales et communications. Nous sommes heureux de vous revoir ici. Vous avez déjà témoigné il y a quelques années.
Nous recevons aussi par vidéoconférence, de Calgary, en Alberta, pour représenter ENMAX Corporation, Robert Hemstock, vice-président exécutif, Services réglementaires et juridiques. Je vous souhaite la bienvenue, monsieur.
Et également par vidéoconférence, de la ville de Washington, nous accueillons Ted Michaels, président d'Energy Recovery Council. Je vous souhaite la bienvenue, monsieur Michaels
Nous allons recueillir vos témoignages en suivant l'ordre dans lequel vos noms figurent à l'ordre du jour d'aujourd'hui. Nous allons donc commencer par M. Egan, qui dispose d'un maximum de sept minutes.
Allez-y, je vous en prie.
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Je vous remercie, monsieur le président, ainsi que les membres du comité, de me donner l'occasion de comparaître aujourd'hui.
Comme vous l'avez mentionné, je m'appelle Timothy Egan, et je suis le président-directeur général de l'Association canadienne du gaz.
L'ACG est la porte-parole de l'industrie canadienne de la distribution du gaz naturel. Comme le montre la carte qui se trouve dans vos documents, nos membres sont des entreprises de distribution et de transport du gaz naturel qui fournissent des solutions énergétiques à plus de six millions de foyers, d'entreprises et d'établissements au sein de collectivités d'un bout à l'autre du pays. Concrètement, cela signifie que bien au-delà de la moitié de la population canadienne compte sur le gaz naturel pour alimenter les foyers, les appartements, les bâtiments, les hôpitaux et les écoles.
Permettez-moi également de préciser un élément qui n'est pas indiqué sur la carte: l'ACG compte environ 50 fabricants d'équipement et fournisseurs de services au sein de son association.
Aujourd'hui, j'aimerais aborder trois sujets importants en lien avec le travail du comité sur l'innovation. D'abord, je présenterai le rôle que joue le gaz naturel, comme choix énergétique abordable et efficace dans l'augmentation de la productivité. Ensuite, je vous démontrerai combien l'industrie de la distribution du gaz naturel joue un rôle important et unique dans la stimulation de l'innovation énergétique. Finalement, il sera question de deux initiatives très précises qui touchent l'innovation et sur lesquelles nous travaillons.
Parlons d'abord du rôle que peut jouer le gaz naturel, comme choix énergétique abordable pour augmenter la productivité. La plupart des gens ignorent qu'aujourd'hui, le gaz naturel occupe une place centrale dans le panier d'énergie canadien, comblant 30 % des besoins énergétiques du pays. La majorité de nos clients sont des résidences, mais les plus grands volumes de gaz naturel sont distribués à des clients non résidentiels comme des entreprises, des établissements et de grandes industries pour le chauffage et les procédés industriels.
Si vous consultez la carte une fois de plus, vous pourrez constater qu'actuellement une infrastructure de gazoducs de grande envergure et des installations de stockage transportent le gaz naturel partout au pays et sur le continent. Concrètement, le secteur de la distribution du gaz naturel a investi près de 14 milliards de dollars dans ce vaste réseau et continue d'investir près de 2 milliards de dollars chaque année pour assurer que le fonctionnement et l'entretien du système sont sécuritaires et fiables.
Quant à l'avenir, nous croyons qu'il est fort possible que le gaz naturel comble efficacement et à moindre coût les besoins énergétiques résidentiels, institutionnels et industriels du Canada. Ces gains d'efficacité et ces économies de coûts énergétiques font augmenter la productivité et favorisent les investissements au Canada.
Le gaz naturel a toujours été un choix énergétique abordable. En effet, les données de Statistique Canada indiquent que le coût d'utilisation du gaz naturel pour chauffer les foyers a chuté d'environ 19 % en seulement cinq ans, ce qui a davantage accentué le caractère abordable de cette énergie pour l'utilisateur final.
En guise de comparaison, le coût de l'électricité au cours de la même période a augmenté de plus de 12 % et le coût du mazout et des autres combustibles de pétrole raffiné a augmenté de plus de 46 %. Donc, alors que l'ensemble des dépenses énergétiques des ménages augmente, le gaz naturel demeure, quant à lui, très abordable.
Au-delà des avantages pour le propriétaire résidentiel, ceci s'avère également d'une grande valeur pour les clients commerciaux et industriels. Pour les écoles, les hôpitaux, les petites entreprises ou les grandes industries, une réduction des coûts d'exploitation, tout en maintenant le même niveau de service à la clientèle ou de production, signifie que les économies peuvent être utilisées à d'autres fins ou peuvent contribuer à maintenir et à renforcer la compétitivité.
Bien sûr, un autre avantage du gaz naturel est qu'il est un choix de combustible efficace, propre, très flexible dans ses applications et compatibles avec bon nombre d'autres technologies. De plus, les applications technologiques du gaz naturel sont hautement efficaces.
Cela dit, abordons maintenant la question du rôle important et unique du gaz naturel dans la stimulation de l'innovation énergétique, qui est le sujet de vos discussions. Les entreprises de distribution de gaz investissent depuis fort longtemps dans les personnes et dans les collectivités où elles exercent leurs activités. Cela signifie qu'elles possèdent de l'expérience pour offrir de nouvelles technologies aux consommateurs; qu'elles sont bien financées et stables, donc bien placées pour démarrer des projets et pour contribuer à atténuer les risques; qu'elles disposent d'une main-d'oeuvre compétente pour exploiter des systèmes de gaz naturel; qu'elles peuvent rapidement mettre en oeuvre de nouvelles technologies énergétiques d'utilisation finale grâce à des efforts communs; qu'elles sont reconnues pour concevoir et mettre en oeuvre des programmes novateurs et rentables.
Avec cette expertise et ces antécédents, les entreprises de distribution de gaz naturel disposent d'un positionnement unique pour travailler avec un éventail d'intervenants afin d'aider à introduire les innovations technologiques dans la phase d'implantation et de commercialisation.
Pour illustrer l'intérêt de notre industrie à stimuler l'innovation, permettez-moi de souligner deux initiatives qui sont actuellement en développement.
La première s'appelle ETIC, ou Innovation et technologie de l'énergie du Canada. Elle a été fondée en 2011 par l'industrie de la distribution du gaz naturel dans le but de stimuler l'application de nouvelles technologies reliées à l'utilisation finale du gaz naturel et d'améliorer les technologies actuelles. ETIC se concentre sur quatre domaines précis: l'usage industriel, le transport, le gaz naturel renouvelable et les systèmes énergétiques intégrés pour les collectivités. Ce sont là des domaines pour lesquels nous croyons en la possibilité d'optimiser l'utilisation de solutions technologiques de gaz naturel novatrices et efficaces.
ETIC cherche à établir des relations avec d'autres organismes privés ou publics intéressés afin d'obtenir du soutien dans le cadre de son programme d'innovation et de projets précis. Nous avons collaboré avec CANMET, le Gas Technology Institute aux États-Unis, le Groupe européen de recherches gazières et nous sommes en discussion avec le Conseil national de recherches et Technologies du développement durable Canada en vue d'une éventuelle collaboration.
Pour ce qui est de cette dernière initiative, j'aimerais signaler plus particulièrement les discussions que nous tenons actuellement sur un mécanisme de financement coopératif ciblé pour stimuler l'innovation dans les applications relatives au gaz naturel. Nous croyons que l'ACG et TDDC peuvent conjointement faire avancer des possibilités de projets importants dans l'intérêt des Canadiens.
À ce jour, 20 projets d'une valeur totale d'environ 9,5 millions de dollars ont été mis de l'avant grâce à ETIC.
La deuxième diapositive que vous retrouvez dans vos documents souligne certains des projets particuliers qui ont vu le jour dans le cadre d'ETIC, notamment des exemples de partenaires qui y ont contribué et l'appui financier de certains autres.
Nous croyons que l'initiative ETIC offre une tribune unique pour réaliser des projets avec des partenaires intéressés, tribune où les connaissances en matière de technologie et d'innovation sont partagées et où les fonds sont pleinement exploités. Nous voulons établir une relation plus étroite avec le gouvernement, dans la mesure du possible. Je cite en exemple les projets des chauffe-eau sur lesquels nous avons travaillé en étroite collaboration avec RNCan. Ce projet, qui a largement misé sur les investissements publics, offrira des avantages réels aux clients en matière d'économie d'énergie.
Le deuxième projet que je veux porter à l'attention du comité concerne la possibilité d'offrir du gaz naturel dans les collectivités dépourvues de canalisation, notamment dans tout le nord du Canada. Si vous retournez à la carte dans vos documents, vous pourrez voir que le réseau actuel de distribution de gaz naturel dessert des clients dans des centres urbains ou à proximité. Nous croyons qu'il est possible d'élargir le système de distribution du gaz naturel pour offrir des services énergétiques plus abordables, plus propres et plus efficaces aux clients, aux collectivités et aux industries situées à l'extérieur du système de distribution actuel et dans les régions plus éloignées.
Nous sommes actuellement en pourparlers avec des fournisseurs de technologies comme General Electric et des utilisateurs finaux de grande envergure comme l'industrie minière du Canada par le biais de nos homologues à l'Association minière du Canada dans le but d'échanger des idées visant à trouver une solution reliée au gaz naturel pour combler les besoins énergétiques des collectivités du Nord.
Un grand nombre de ces collectivités dépendent actuellement du diesel. Envisager des solutions énergétiques plus propres et plus abordables pour ces clients peut satisfaire plusieurs priorités nationales. En voici quelques-unes: stimuler la croissance économique et augmenter la productivité; encourager le développement industriel dans le Nord du Canada; détecter de nouveaux marchés pour des produits canadiens comme le gaz naturel; réaliser des objectifs environnementaux; soutenir un programme en matière d'innovation; offrir aux collectivités nordiques la possibilité d'utiliser une énergie plus abordable, énergie souvent financée au moyen de deniers publics, et profiter d'un meilleur rendement des services énergétiques.
En ce moment, nous sommes en cours d'examiner des options technologiques en matière de GNL, ou de gaz naturel liquéfié, pour l'ensemble du marché des collectivités dépourvues de canalisation. Nous étudions la logistique et l'aspect économique lié à la livraison du GNL par camion, par barge ou par train d'une façon fiable pour ces clients. Nous concevons un plan rigoureux des possibilités comme aide visuelle pour tous les décideurs afin qu'ils puissent en comprendre la taille et la portée. Et nous examinons la possibilité de projets pilotes dans des endroits sélectionnés dans le Nord du Canada.
Dans le cadre de nos efforts pour chercher à répondre à tous ces points, nous nous pencherons sur des possibilités d'engagement avec des fonctionnaires de Ressources naturelles Canada et du ministère des Affaires autochtones et du Développement du Nord canadien.
Monsieur le président, je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de m'exprimer devant le comité. Je crois que je vais m'arrêter ici et répondre aux questions des membres du comité.
Bonjour. Tout d'abord, au nom d'Enerkem, j'aimerais vous remercier de m'avoir invitée à participer aux travaux du Comité permanent des ressources naturelles reliés à l'innovation dans le secteur de l'énergie.
[Traduction]
Dans mon exposé, je vais discuter de l'expérience d'Enerkem, des avantages de ses innovations pour le Canada, des défis liés au développement et à la commercialisation des innovations dans le secteur énergétique, du rôle du gouvernement et du potentiel pour l'avenir.
Enerkem produit des biocarburants à partir de déchets. Grâce à sa technologie brevetée, Enerkem convertit des déchets municipaux solides non recyclables, comme des résidus du bois et d'autres matières biologiques constituées de déchets en éthanol et en produits chimiques renouvelables.
À partir de son bureau principal à Montréal, Enerkem exploite une centrale de démonstration et une usine pilote dans la province de Québec.
La technologie propre d'Enerkem est maintenant prête à être déployée commercialement. La société s'emploie à construire une centrale de valorisation énergétique des déchets en biocarburants à pleine échelle à Edmonton, en Alberta, et elle développe des installations semblables à Varennes, au Québec et au Mississippi.
Chacune de ces centrales produira 38 millions de litres d'éthanol de deuxième génération par année, ce qui est suffisant pour alimenter 400 000 véhicules à l'aide d'un mélange éthanol-essence de 5 %.
Les installations et les technologies d'Enerkem contribueront à diversifier notre panier énergétique et à écologiser des produits quotidiens tout en offrant une solution de rechange à l'enfouissement des déchets.
[Français]
L'entreprise a été fondée en 2000 par Esteban Chornet, professeur émérite de l'Université de Sherbrooke, et son fils, Vincent Chornet, un entrepreneur. Elle emploie aujourd'hui plus de 130 personnes.
Depuis sa création, Enerkem a recueilli plus de 200 millions de dollars en financement privé. Les actionnaires et investisseurs d'Enerkem incluent des groupes de capital de risque québécois et américains. Enerkem a même réussi à attirer dans son actionnariat de grandes sociétés telles que Waste Management et Valero, la maison mère d'Ultramar.
[Traduction]
De nos jours, Enerkem produit de l'éthanol cellulosique à partir de vieux poteaux électriques et de déchets urbains solides dans sa centrale de démonstration à Westbury, au Québec. Grâce à sa société affiliée, Enerkem Alberta Biofuels, Enerkem a signé une entente de 25 ans avec la Ville d'Edmonton pour construire et exploiter une centrale destinée à produire des biocarburants de nouvelle génération fabriqués à partir de déchets municipaux solides non recyclables et non compostables. Ce projet fait l'objet d'un partenariat entre Enerkem, la Ville d'Edmonton et Alberta Innovates. On s'attend à ce que ce soit la première collaboration mondiale entre un centre métropolitain et un producteur de biocarburants à partir de déchets qui utilisera des déchets urbains solides pour les transformer en carburants et en produits chimiques écologiques. La construction de cette installation va bon train, et cette centrale commerciale entrera en opération plus tard cette année.
[Français]
La future usine d'Enerkem à Varennes sera exploitée en partenariat avec Éthanol GreenField. Cette usine utilisera des matières résiduelles urbaines non recyclables, comme les débris de construction et de démolition. Les travaux d'ingénierie progressent et la construction débutera cette année.
[Traduction]
Cette première centrale unique en son genre sera située sur le site d'une installation existante qui produit de l'éthanol à partir de grains exploitée par GreenField Ethanol. Elle figurera parmi les premières centrales du monde à intégrer des installations de production de biocarburants de première et de deuxième génération. Le gouvernement fédéral contribue à ce projet grâce au Fonds de biocarburants ProGen de TDDC.
[Français]
L'innovation industrielle d'Enerkem génère de multiples retombées.
D'abord, sur le plan économique, Enerkem emploie aujourd'hui plus de 130 personnes, ce qui représente une croissance de plus de 400 % depuis 2008. Chaque nouvelle usine à pleine échelle d'Enerkem créera 40 emplois directs permanents, environ 50 emplois indirects permanents et plus de 200 emplois durant la construction. Ces usines stimulent l'emploi dans le secteur manufacturier. L'usine en construction en Alberta génère des retombées de plus de 40 millions de dollars en contrats d'équipement industriel et en services d'ingénierie dans quatre provinces au Canada.
Sur le plan énergétique, Enerkem contribue à augmenter la production de biocarburants au pays et permettra de réduire les importations de biocarburants provenant des États-Unis et du Brésil.
Sur le plan environnemental, les usines d'Enerkem permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre de plus de 60 % par rapport à l'essence. De plus, elles offrent aux collectivités une solution durable à la gestion de leurs matières résiduelles ainsi qu'une solution de rechange à l'enfouissement et à l'incinération.
Les défis reliés au développement et à la commercialisation d'une technologie innovatrice comme celle d'Enerkem sont nombreux. Les politiques et programmes gouvernementaux jouent un rôle crucial afin d'assurer le succès de ces innovations, de la R-D à la commercialisation.
Durant les phases de développement et de pilotage, les crédits de R-D du Québec et du gouvernement fédéral, ainsi que les programmes de soutien à la recherche des ministères des Ressources naturelles du Québec et du gouvernement fédéral, ont joué un rôle important.
Outre les défis techniques, c'est la chaîne de financement qui représente le plus grand défi, car l'innovation industrielle dans le secteur de l'énergie requiert un apport important de capitaux. Pour sa phase de démonstration, Enerkem a bénéficié du soutien du fonds des technologies de développement durable de TDDC. Aujourd'hui, TDDC contribue au financement de la phase de commercialisation d'Enerkem en soutenant le projet d'usine à Varennes, au Québec, par l'entremise de son Fonds de biocarburants ProGen.
La seule ombre au tableau est le fait que le programme écoÉNERGIE pour les biocarburants ne puisse être disponible pour les carburants de nouvelle génération.
[Traduction]
Les projets commerciaux pour la production des biocarburants de nouvelle génération sont maintenant prêts à être élaborés dans plusieurs provinces canadiennes. Malheureusement, ces projets n'ont pas accès à l'incitatif écoÉNERGIE réservé aux producteurs de biocarburants, étant donné que le programme n'acceptait plus de nouveaux candidats en 2010. Cette situation place des projets uniques en leur genre en position de désavantage concurrentiel par rapport aux producteurs canadiens de biocarburants existants, qui peuvent se prévaloir de ces incitatifs; ces projets sont également désavantagés par rapport aux producteurs de biocarburants cellulosiques des États-Unis, qui peuvent être admissibles à un incitatif fédéral destiné aux producteurs, en plus d'une prime, le Cellulosic RIN Credit, qui fait partie du programme américain RFS.
L'incitatif écoÉNERGIE pour les biocarburants s'est avéré efficace pour ce qui est d'attirer des investisseurs privés dans le secteur de la production d'éthanol de première génération. Nous croyons fermement que les producteurs de biocarburants de nouvelle génération devraient également avoir droit à un incitatif d'exploitation pour leur première année d'existence.
[Français]
Le potentiel que représente le secteur des carburants cellulosiques est grand. Il suffit de regarder les retombées que génère aujourd'hui l'éthanol de première génération pour comprendre les répercussions économiques.
[Traduction]
Dans son rapport de 2011 sur la contribution éventuelle de l'éthanol dans le secteur du transport canadien, le Conference Board du Canada stipule que:
La production d'éthanol a une incidence économique annuelle d'environ 1,2 milliard de dollars et génère près de 240 millions de dollars en recettes fiscales fédérales et provinciales.
La croissance future du secteur des biocarburants proviendra du secteur des biocarburants de nouvelle génération. Ce secteur offre des possibilités de synergie avec des industries traditionnelles comme la foresterie, l'agriculture et la gestion des déchets. En Amérique du Nord, ce secteur a contribué à la construction de centrales de production de biocarburants cellulosiques à une vitesse accélérée, en dépit des défis supplémentaires découlant du chaos financier mondial, qui réduit considérablement l'accès au capital. Des projets commerciaux de grande envergure sont en cours de construction et de développement dans de nombreux États et provinces partout en Amérique du Nord.
J'ai avec moi un rapport publié en décembre dernier par le secrétaire de l'agriculture des États-Unis, Tom Vilsack, sur les progrès de l'industrie. La carte indiquant les centrales de biocarburants cellulosiques actuelles et les projets commerciaux en cours de développement et de construction démontre que le secteur est prêt à faire une contribution considérable quant aux normes portant sur les carburants renouvelables en Amérique du Nord.
Le projet d'Enerkem à Edmonton figure sur cette carte, étant donné son importance pour l'avancement de l'industrie des biocarburants en Amérique du Nord.
En conclusion,
[Français]
j'aimerais rappeler que l'innovation industrielle dans le secteur de l'énergie stimule les économies régionales, diversifie notre portefeuille d'énergie à l'échelle du pays, offre la possibilité de revitaliser le secteur manufacturier au Canada et de positionner ce dernier à l'avant-scène en matière de technologies propres.
[Traduction]
Comme le Canada est appelé à réduire ses émissions de GES, nos innovations et nos projets commerciaux peuvent faire en sorte que nous puissions atteindre nos engagements à cet égard.
[Français]
Enerkem entre maintenant dans sa phase de commercialisation. C'est à ce stade que les entreprises innovatrices réalisent leur potentiel commercial et génèrent les retombées économiques, sociales et environnementales attendues. Enerkem souhaite continuer de contribuer au développement économique du Canada en développant, ici et ailleurs dans le monde, des usines pour la production de biocarburants de nouvelle génération.
Je vous remercie de votre attention.
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Monsieur le président et membres du comité, merci de l'invitation à prendre la parole.
Aujourd'hui, je vais parler en particulier de l'innovation dans le secteur de l'électricité.
La société ENMAX est une filiale à 100 % à but lucratif détenue par la ville de Calgary. Nous sommes présents dans trois secteurs de base: la production d'électricité par le biais d'accords d'achat d'énergie au charbon, le gaz naturel, l'énergie éolienne et les installations de microproduction. Nous détenons également des fils réglementés dans la ville de Calgary, tant pour la transmission que pour la distribution. Nous approvisionnons également les consommateurs finaux en Alberta — les consommateurs industriels, commerciaux et résidentiels — en électricité et en gaz naturel.
Nos recettes sont d'environ 3 milliards de dollars par année, et nous comptons 1 700 employés et environ 830 000 consommateurs dosés en Alberta. Nous exerçons des activités partout en Alberta, et non seulement à Calgary. À l'heure actuelle, nous détenons ou contrôlons plus de 2 000 mégawatts en production d'électricité dans le marché albertain.
Je vais vous décrire deux exemples de ce que nous croyons être des projets de production électrique propres, rentables, efficaces et fiables que nous menons présentement en Alberta.
Le premier projet dont je vais parler est la centrale électrique à cycle combiné alimentée au gaz naturel Shepard; il s'agit d'une installation de 800 mégawatts alimentée au gaz naturel dont l'exploitation devrait commencer au début de 2015. À ce jour, environ 50 % du projet est bâti. Nous venons de conclure un partenariat avec Capital Power Corporation, une autre entreprise de l'Alberta, à qui nous avons vendu 50 % des intérêts de la centrale Shepard.
Cette centrale est dotée d'une technologie de renommée mondiale, soit les plus récentes turbines au gaz naturel de Mitsubishi qui sont à la fois efficaces et propres. Nous mesurons le rendement et la propreté de la production électrique en nous fiant à deux facteurs: tout d'abord, le facteur du rendement qui consiste à déterminer la quantité de gaz naturel requise pour produire un mégawatt heure d'électricité, puis le facteur environnemental qui mesure les contaminants atmosphériques et les émissions de gaz à effet de serre. Si on tient compte de ces émissions, il ne fait aucun doute que cette technologie est de renommée mondiale.
En plus de produire de l'électricité, la conception de la centrale permet de produire de la vapeur à faible et moyenne pression pour chauffer et climatiser de nouveaux lotissements du secteur de Shepard, qui est un très vaste parc industriel dans la partie sud-est de Calgary où la centrale a été construite.
Notre objectif est d'avoir recours à des tours de refroidissement pour transformer la chaleur perdue qui pourra être utilisée dans les procédés commerciaux et de réchauffement. L'usine est très novatrice puisqu'elle utilise l'eau recyclée de la station d'épuration de Bonnybrook à Calgary. L'approvisionnement en eau de cette usine de coproduction au gaz naturel viendra non pas d'une rivière, mais d'une usine d'épuration pour l'appoint en eau et l'appoint en eau de la chaudière. L'usine est située près de Calgary et, comme l'infrastructure de transmission requise pour acheminer les électrons produits à l'utilisateur est moindre que si l'usine se trouvait dans une région éloignée de l'Alberta, elle offre un rendement avantageux.
Il s'agit d'une installation clé qui est présentement en cours de développement.
La deuxième usine dont j'aimerais parler aujourd'hui est le Bonnybrook Energy Centre, qui est également une centrale électrique à cycle combiné alimentée au gaz naturel. Elle se trouvera à quelques kilomètres du centre-ville de Calgary. L'élément novateur de ce projet est que la chaleur perdue provenant de l'usine alimentée au gaz naturel sera récupérée pour chauffer les immeubles du centre-ville de Calgary. En fait, le centre de l'énergie du district de Calgary est déjà construit et en fonctionnement. Il se trouve à environ deux pâtés de maisons au nord du Saddledome, sur la 9e avenue. À l'heure actuelle, grâce à des chaudières à gaz, il produit de l'eau chaude utilisée pour chauffer l'hôtel de ville, le Bow Valley College de Calgary et des gratte-ciels du centre-ville de Calgary.
Nous espérons que cette usine combinée sera raccordée par conduite à la centrale qui sera construite dans le secteur d'Ogden, à environ deux kilomètres de la centrale électrique de quartier; de là, la chaleur perdue de la centrale au gaz naturel sera acheminée à la centrale électrique de quartier et distribuée aux immeubles de Calgary. La capacité actuelle de la centrale électrique de quartier est de 10 millions de pieds carrés d'espaces de bureaux.
Voilà pour ces deux projets. Il y a d'autres projets mentionnés dans le document que j'ai fourni. ENMAX les juge innovateurs mais, vu le peu de temps dont je dispose, je ne les aborderai pas dans mon exposé.
Pour la question de savoir comment le gouvernement fédéral peut soutenir l'innovation, je rappellerai au comité qu'il y a en Alberta un marché de l'électricité concurrentiel, où les investissements résultent des pressions du marché et de la concurrence et où l'argent des actionnaires est en jeu. Mon message clé pour le comité à ce chapitre? Que, pour une nouvelle production d'électricité en Alberta, surtout dans un marché de l'énergie concurrentiel, il faut une certitude réglementaire et une perspective raisonnable de recouvrement des investissements et de rendement du capital investi.
Les mesures législatives récemment adoptées par le gouvernement fédéral en ce qui concerne la production d'électricité à partir de charbon en constitue, selon nous, un bon exemple. La réglementation stipule très clairement les attentes et les exigences pour la production d'électricité à partir de charbon en Alberta. Elle permet au secteur de planifier clairement l'échéancier de la fermeture des installations. Pour appuyer le développement du type de technologie innovatrice dont je viens de parler, c'est essentiel, parce que cela permet à des sociétés comme ENMAX de comprendre à quoi ressemblera l'offre d'énergie en Alberta dans un avenir même lointain et de planifier en fonction de cela de nouvelles installations de production à même de répondre à la demande.
Le dernier volet de mon exposé a trait aux défis futurs en matière d'innovation. Le dernier élément clé de la politique fédérale qui aura des répercussions majeures pour le secteur de la production d'électricité est la réglementation des principaux contaminants atmosphériques. Notre message sur ce point est que le gouvernement albertain, entre autres, est déjà en voie de réglementer les principaux contaminants atmosphériques, si bien que nous exhortons le gouvernement fédéral à continuer à travailler en étroite collaboration avec le gouvernement albertain — et nous sommes heureux de voir que c'est bien le cas, à ce stade-ci — pour veiller à ce qu'une réglementation des principaux contaminants atmosphériques ne freine pas le progrès et l'innovation, en rendant perdants des projets autrement rentables.
Merci encore de nous avoir donné l'occasion de témoigner. Je serai heureux de répondre à vos questions si vous en avez.
Monsieur le président, membres du comité, je suis heureux de pouvoir me joindre à vous cet après-midi par vidéoconférence afin de parler du rôle de la valorisation énergétique des déchets dans l'innovation en matière d'énergie.
Je suis président de l'Energy Recovery Council, association commerciale nationale des sociétés et collectivités actives dans le secteur de la valorisation énergétique des déchets aux États-Unis. À ce titre, je travaille en collaboration avec la Canadian Energy-From-Waste Coalition, qui fait un excellent travail au Canada.
Permettez-moi de brosser un portrait de ce qui se fait aux États-Unis et de la façon dont ces pratiques se comparent et s'associent à ce qui se passe ailleurs dans le monde. Je pense que cela vous donnera une idée de la façon dont d'autres collectivités sont actives dans le secteur et stimulent l'innovation.
Aux États-Unis, il y a 85 installations de valorisation énergétique des déchets. Quand je parle de valorisation énergétique des déchets, je parle des installations qui utilisent les déchets solides municipaux — c'est-à-dire des déchets de ménages ou de bureaux ou encore d'édifices de ce type, faisant l'objet d'une collecte — et qui les convertissent en électricité ou en vapeur au moyen de différentes technologies: combustion, gazéification, pyrolyse ou gazéification au plasma.
Il existe effectivement des technologies permettant de transformer les déchets solides et municipaux en carburant, comme celle que vient de décrire le porte-parole d'Enerkem. Toutefois, notre association représente à l'heure actuelle des entités actives dans le secteur de la production d'électricité. C'est une technologie importante pour produire de l'électricité et gérer les déchets, mais c'est, avant tout, une fonction de gestion des déchets solides. C'est le besoin de gérer les déchets et les ordures qui amène l'existence d'un secteur de la valorisation énergétique des déchets. L'énergie que l'on en retire est une conséquence positive de la gestion durable des déchets.
Aux États-Unis, nous croyons fermement à la hiérarchie des déchets solides: réduire, réutiliser, recycler autant que possible; puis la valorisation énergétique des déchets, avant leur enfouissement. Sur la scène internationale, les pays les plus avancés ont un taux de recyclage allant de 60 à 65 %. Personne ne recycle 100 % des déchets, mais les pays qui ont le plus fort taux de recyclage ont également la plus forte utilisation de la valorisation énergétique des déchets, ainsi que le plus faible recours à l'enfouissement. C'est une approche que nous aimerions promouvoir aux États-Unis et qui serait, nul doute, un exemple de modèle durable pour le Canada.
Pourquoi le reste du monde investit-il tant dans la valorisation énergétique des déchets? Je dirais en effet que certaines parties du monde — l'Europe de l'Ouest, l'Asie — font mieux ou vont bientôt faire mieux que les États-Unis en matière de gestion des déchets. Manifestement, la masse terrestre d'un pays influe beaucoup sur l'intérêt à l'égard de la valorisation énergétique des déchets. En Europe de l'Ouest, où la densité démographique est incroyablement élevée, les terrains coûtent cher, et il est incroyablement difficile de créer de nouveaux sites d'enfouissement, si bien qu'il est logique d'avoir recours à la valorisation énergétique des déchets. On pourrait croire que l'espace ne manque pas en Chine, vu une masse terrestre à peu près équivalente à celle des États-Unis, mais la population y est quatre fois plus nombreuse. C'est pourquoi la Chine va construire des centaines d'installations de valorisation énergétique des déchets dans les 10 ou 20 prochaines années. Le processus est déjà largement entamé et offre des perspectives très intéressantes. Le pays a adopté des politiques qui stimulent l'investissement dans ses technologies de valorisation énergétique des déchets.
Pourquoi prendre une telle mesure? Pour la gestion des terres, mais aussi pour la production d'électricité, car tout le monde a besoin d'énergie. Il devrait y avoir des mesures incitatives à cette production d'électricité à partir de ressources non fossiles. C'est, en outre, une technologie d'énergie de base qui, contrairement à une éolienne, produit de l'électricité 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Enfin, c'est une technologie positive pour le bilan de production de gaz à effet de serre. On constate, en effet, une réduction nette des GES sur un cycle de vie: chaque tonne de déchets envoyée à une installation de valorisation énergétique des déchets ne finit pas dans un site d'enfouissement où elle aurait produit du méthane, gaz à effet de serre beaucoup plus néfaste que le dioxyde de carbone. De plus, l'électricité produite dans une de nos installations n'a pas à être produite dans une centrale conventionnelle. Accessoirement, les métaux recyclés à la suite du processus de combustion peuvent être transformés en nouveaux produits, pour lesquels on n'a pas à utiliser de nouvelles matières premières, ce qui se traduit également par une réduction des gaz à effet de serre.
La comparaison entre les émissions évitées et celles résultant des activités anthropogéniques de valorisation énergétique des déchets, effectuée par l'Environmental Protection Agency chez nous et par d'autres organismes de protection de l'environnement dans le monde, montre qu'une installation de valorisation énergétique des déchets entraîne une diminution nette des émissions de gaz à effet de serre.
Comme l'a dit le témoin d'Enerkem, la valorisation énergétique des déchets crée en outre de l'emploi. Aux États-Unis, il y a plus de 5 000 personnes qui travaillent dans le secteur, avec des sociétés implantées partout au pays. Une installation moyenne compte environ 60 employés bien payés, outre les centaines d'emplois de construction créés pendant quelques années. Et les installations peuvent durer des décennies.
La pratique encourage le recyclage. Comme je l'ai mentionné, on peut récupérer des métaux à l'issue du processus de production d'énergie par combustion des déchets. En outre, qui dit valorisation énergétique des déchets dit forcément gestion poussée des déchets solides. Les collectivités qui investissent les types de capitaux nécessaires à une installation de valorisation énergétique des déchets ont généralement une approche de gestion des déchets solides sophistiqués, avec autant de recyclage que possible avant la mise aux rebuts.
En Amérique, les collectivités produisant de l'électricité à partir des déchets ont un plus fort taux de recyclage que les autres.
En matière de technologie, la combustion est l'approche dominante en Amérique. C'est une question qu'on me pose souvent. La totalité des 85 installations existant aux États-Unis repose sur des technologies de combustion. Il y a toutefois des centaines de sociétés qui mettent au point des techniques autres que la combustion: la gazéification des déchets, leur pyrolyse ou le recours à la technique de l'arc sous plasma. Toutes ces technologies sont prometteuses, avec toutefois un bémol: à l'heure actuelle, aux États-Unis, personne n'a été en mesure de mettre en oeuvre ces technologies à une échelle commerciale pour gérer les déchets municipaux solides mixtes. J'imagine que cela changera dans les années qui viennent, au fur et à mesure que plus de capital-risque sera investi dans ces projets.
Avec l'amélioration de la technologie par le biais de projets expérimentaux puis commerciaux, il serait logique que des solutions de rechange à la combustion voient le jour. Le moment venu, on pourra jauger la capacité de ces technologies à complémenter le parc d'installation de valorisation énergétique des déchets aux États-Unis et dans le monde.
La vérité est que les facteurs économiques jouent un rôle prépondérant. L'une des raisons pour lesquelles les États-Unis n'ont pas autant d'installations que l'Europe est que les terres sont moins rares chez nous qu'en Europe. Nous avons beaucoup de terrains, et ils sont peu coûteux. En Europe, les sites d'enfouissement sont lourdement taxés, ce qui a rendu la valorisation énergétique des déchets plus rentable.
Pour stimuler l'investissement dans ces technologies aux États-Unis — et j'imagine que cela fonctionnerait bien au Canada aussi —, il faut des mesures incitatives adoptées par les États, chez nous, ou le gouvernement fédéral, dans votre cas.
L'investissement va là où il existe des politiques visant à promouvoir des technologies — au Royaume-Uni et à d'autres endroits en Europe occidentale, ainsi qu'en Asie, à l'heure actuelle. Nous aimerions beaucoup voir les États-Unis s'ajouter à la liste. Il y a beaucoup de déchets; la technologie a fait ses preuves, même si elle est en évolution constante. Selon moi, c'est un secteur vraiment prometteur.
Je vais m'arrêter là. Je serai heureux de répondre à vos questions si vous en avez.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Permettez-moi de faire un commentaire en conclusion de l'échange que nous venons d'entendre. Le Bureau de la sécurité des transports indique que la fréquence des déversements d'oléoducs a en fait triplé ces dernières années — ce dont nous avons eu l'occasion de discuter dans le comité. Manifestement, il existe un problème.
Ce n'était pas une question pour vous, mais je crois qu'il est important de signaler ce point. Le manque d'encadrement de la sécurité des pipelines au pays est une question à laquelle nous revenons souvent.
[Français]
Je vais d'abord m'adresser à vous, madame Labrie.
En ce qui concerne toutes les questions relatives aux incinérateurs, vous avez été très convaincante. On parle ici de réduire les gaz à effet de serre et les sites d'enfouissement. Il y a donc des avantages, c'est évident.
Par contre, il y a eu chez moi, en Colombie Britannique, une discussion au sujet des incinérateurs, et la réaction du grand public a été négative. L'innovation, c'est une chose, mais c'en est une autre de la présenter au grand public pour qu'il se sente à l'aise et voie les avantages de ce système.
Comment convaincre les gens que, sur le plan de l'environnement et sur celui de la production énergétique, il est vraiment avantageux d'établir de plus en plus de sites comme ceux mis sur pied par votre compagnie?
Dans le cas de Plasco, il s'agit de production d'électricité, alors que dans celui d'Enerkem, on parle d'un procédé de production de biocarburants. C'est un procédé intégré.
En amont, Enerkem transforme la matière solide en un gaz de synthèse qui est ensuite purifié, conditionné, pour atteindre le niveau de qualité chimique. Ce gaz de synthèse de qualité chimique peut ensuite être synthétisé en alcool au moyen de catalyseurs.
Dans le cas de Plasco, on parle de gazéification au plasma. Or quand on parle de plasma, on parle de températures supérieures à 4 000 ou 5 000o. Dans le cas d'Enerkem, la gazéification n'est qu'une petite partie du procédé intégré. La gazéification est un procédé unique à Enerkem. Il est à basse sévérité, soit inférieur à 1 000 oC. Déjà, sur le plan de l'efficacité énergétique, il s'agit d'une approche différente.
Enerkem a conçu une série d'étapes de purification pour son gaz de synthèse afin que celui-ci soit de qualité chimique. En revanche, Plasco n'a pas besoin de procéder au même type de nettoyage, parce que cette entreprise brûle son gaz dans un moteur pour produire l'électricité. Enerkem ne brûle pas son gaz; le gaz est synthétisé en alcool au moyen de catalyseurs. C'est un procédé intégré. La matière solide devient d'abord du méthanol, et celui-ci se transforme ensuite en éthanol. Tout ça se fait en quatre minutes.
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La première question concerne le genre de projets. Si nous avions un partenaire public, quels genres de projets pourrions-nous mettre de l'avant? D'une certaine façon, cela dépend du volume de capital disponible et des partenaires.
J'ai dit que nous étions dans des discussions préliminaires avec TDDC à propos d'une possible coopération pour aller chercher des fonds publics. J'ai parlé de l'argent de RNCan pour notre projet de chauffe-eau, avec lequel nous obtenons, pour le contribuable grâce à la contribution fédérale, environ 9 $ du secteur privé. Nous croyons que c'est un très bon rendement pour le contribuable. Cela varie d'un projet à l'autre. Cela dépend de l'initiative.
Pour répondre à votre question sur l'aversion au risque de la part du secteur privé, eh bien, je pense que tout investisseur sera prudent dans la gestion de son capital et cherchera le meilleur rendement possible sur son investissement.
Les services publics... Mes membres ne s'intéressent pas aux technologies brevetées. Leur intérêt de base vise la distribution du gaz naturel aux utilisateurs finaux.
Notre travail est de commercialiser la technologie et agir un peu comme banc d'essai, si on peut dire, afin d'avoir l'occasion de mettre à l'essai ce genre de technologies.
La façon dont elles seront mises de l'avant dépendra des partenaires et du capital que l'on peut attirer. Les services publics sont limités dans ce domaine parce qu'il s'agit de sociétés réglementées. Il y a une limite au capital des contribuables qu'ils peuvent offrir parce que l'autorité chargée de la réglementation décide comment le capital des contribuables sera utilisé.
Il existe une occasion d'offrir le capital des actionnaires, mais il y a souvent des cas où parce que la base d'actif importante doit servir le consommateur, la manière dont on peut efficacement utiliser le capital des actionnaires est limitée. Ce n'est pas aussi simple que cela peut le paraître au premier coup d'oeil.
Là où je veux en venir, c'est que les services publics investissent du capital afin de profiter de nouvelles applications de la technologie.
Concernant votre dernier point au sujet de l'initiative pour un cadre énergétique et l'idée d'un prix pour le carbone, présentement, l'ACG n'a pas de position sur le prix du carbone. Nous en avions à différentes époques par le passé, mais...
Monsieur Egan, pour revenir à vos commentaires au sujet du cadre réglementaire et aux signaux qu'il transmet aux investisseurs, je suis d'accord avec vous, mais pas en ce qui concerne vos conclusions au sujet de l'innovation et de la productivité.
J'aimerais vous faire part d'un extrait de The Economist du 6 octobre 2012, selon lequel:
... l'investissement du secteur privé du Canada est divisé également entre machinerie et équipement, ce qui stimule considérablement la productivité, et les structures d'entreposage et de transport des marchandises, qui ont moins d'incidence. Aux États-Unis, les structures comptent pour une part plus modeste de l'investissement. Cet écart peut simplement être dû à la dépendance du Canada à des ressources naturelles comme le pétrole, qui nécessite des pipelines. Mais cela signifie que les investissements faits au pays rapportent moins de gains de productivité que ceux faits aux États-Unis.
La position du pétrole et du gaz, avec l'empressement qu'on a à les exporter vers les marchés étrangers au moyen de pipelines, sera bénéfique aux actionnaires, c'est vrai, et présentera des avantages pour certains travailleurs pendant un temps limité, mais pas autant que si nous ajoutions de la valeur ici, au Canada.
L'étude que vient de diffuser Institute for Competitiveness and Prosperity conclut que nous générons, par heure de travail au Canada, moins de valeur que nos homologues des États-Unis. Cet écart de prospérité est un écart de productivité, et l'écart de productivité est un écart d'innovation: « ... nous sommes en queue de peloton pour ce qui est de la création de valeur économique par heure travaillée ».
Puisque l'accent est uniquement mis sur l'exportation du produit, je ne conclus pas comme vous que l'industrie, à l'état actuel, stimule l'innovation et la productivité.
Pour moi, les acteurs du marché en aval ont un important rôle à jouer. Les solutions énergétiques intégrées pour les collectivités, dont on a parlé à Winnipeg, m'enthousiasment, mais je n'y vois pas encore un signal poussant les investisseurs à investir dans ces secteurs. J'aimerais bien que ce signal leur soit donné avec plus d'insistance, plutôt que de les inciter simplement à exporter le produit vers les marchés étrangers.
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Je vais vous donner des exemples, qui touchent en fait aux commentaires de tout à l'heure sur l'innovation.
Il existe une technologie de transformation de l'électricité en gaz qui permet de recouvrer l'énergie des sources d'énergie renouvelables intermittentes en l'utilisant pour produire de l'hydrogène par électrolyse, et alors l'hydrogène peut être entreposé dans le réseau de distribution du gaz naturel. C'est très novateur. Une centaine de projets, en Allemagne, utilisent actuellement cette technologie. Une compagnie membre de notre organisation envisage de réaliser un projet d'envergure, au Canada, axé sur cette technologie. C'est un exemple d'une application industrielle importante qui permet d'intégrer les énergies renouvelables dans un réseau de distribution du gaz.
De fait, nos réseaux de distribution de l'électricité et du gaz sont intégrés comme ils ne l'ont jamais été. Le faible coût du gaz naturel, parce que c'est ce coût qui pousse à envisager cette application novatrice, facilite cette intégration. De plus, cela crée un mécanisme d'entreposage d'énergie qui, souvent, ne peut être entreposé, parce que c'est de l'énergie renouvelable intermittente. Voilà pour le premier exemple.
En ce qui concerne le transport, vous savez qu'il y a actuellement au pays plusieurs projets pilotes de poids lourds alimentés au gaz naturel, dont certains circulent dans le corridor 401 et d'autres dans les corridors de l'Ouest. Diverses autres possibilités existent d'application de cette technologie aux véhicules de poids moyen et, éventuellement, de véhicules légers, bien que nous ne pensions pas que ce soit pour tout de suite.
Il y a moyen d'intégrer le gaz naturel renouvelable dans ces projets, du gaz renouvelable qui peut être recueilli des décharges publiques ou d'autres sources, intégrer un réseau de distribution de gaz et être utilisé en tant que source de carburant interchangeable dans le réseau de transport.
Une autre innovation assez intéressante, en ce qui concerne le transport, c'est la manière dont on peut utiliser les transports — les transports par véhicule — pour amener le gaz naturel vers des marchés qui ne l'ont pas encore, grâce à la technologie novatrice du GNC dans le secteur des transports ou celle du GNL, et on peut transporter un produit qui, auparavant, ne pouvait être transporté ainsi. Voilà soudainement que cela ouvre de nouveaux marchés au gaz naturel qui n'existaient pas auparavant parce que ce n'était pas abordable.
J'insiste sur le fait que c'est l'abordabilité du produit qui catalyse cette innovation. C'est le fait qu'il est moins coûteux qu'auparavant qu'il ouvre la porte à ce genre de nouvelles applications novatrices.