:
Merci, monsieur le président.
L'Association canadienne de l'électricité est la voix nationale du secteur de l'électricité au Canada. Ses membres représentent la chaîne de valeur complète de l'électricité, qu'il s'agisse de sa production ou de son acheminement aux clients résidentiels et industriels à travers le pays.
[Traduction]
Le réseau d'électricité est le système le plus complexe et le plus interrelié en Amérique du Nord. Il est sécuritaire, solide et bien entretenu, mais il commence à montrer des signes de vieillissement. L'essentiel de l'infrastructure de production et de transmission de l'énergie au Canada a été construite il y a plus de 50 ans, alors que la population du Canada était de 20 millions d'habitants. Aujourd'hui, la consommation d'énergie par ménage des Canadiens, qui sont plus de 34 millions maintenant, est souvent le double ou le triple de ce qu'elle était dans les années 1960.
Une étude récente du Conference Board du Canada intitulée « Shedding Light on the Economic Impact of Investing in Electricity Infrastructure », prévoit qu'il faudra investir 347,5 milliards de dollars entre 2011 et 2030 pour répondre à la demande future en électricité au Canada et assurer notre avenir.
[Français]
Augmenter la puissance du réseau par le renouvellement et l'expansion des infrastructures en vue de répondre aux besoins en électricité de notre clientèle constitue en soi un défi de taille, mais il y a plus. Malgré la présence de programmes d'efficacité énergétique vigoureux partout au pays, un renouvellement fondamental des infrastructures essentielles s'impose.
[Traduction]
Ce défi nous fournit toutefois une belle occasion de nous renouveler, parce que nous devons améliorer notre rendement environnemental et notre efficacité fonctionnelle et pour cela, remplacer notre système analogique par les nouvelles technologies de pointe. Bref, non seulement faut-il renouveler notre infrastructure électrique, mais le système lui-même doit se transformer. C'est là où l'innovation entre en jeu.
Nous reconnaissons l'importance fondamentale de l'innovation dans le secteur de l'électricité si nous voulons assurer l'avenir des Canadiens de façon sûre, fiable et durable. Comme nous devons remplacer notre infrastructure vieillissante, l'innovation nous fournit l'occasion de favoriser des technologies modernes et plus efficaces.
[Français]
Le secteur de l'électricité accélère son processus d'innovation. Bien qu'il existe plusieurs définitions de l'innovation, celle-ci signifie simplement, pour nous, la création et la mise en oeuvre de produits, de procédés, de services, de technologies ou d'idées meilleurs ou plus efficaces et qui procurent des avantages environnementaux, sociétaux et financiers.
[Traduction]
Certains services publics d'électricité au Canada intègrent l'innovation directement à leurs activités sur le terrain, c'est le cas de SaskPower avec son projet pilote près d'Estevan, en Saskatchewan, qui permettra de capter et d'entreposer un million de tonnes de dioxyde de carbone par année. Cela équivaut à retirer 250 000 voitures de la circulation.
D'autres innovent par leurs stratégies et les services qu'ils offrent. Je pense aux postes de recharge pour les véhicules électriques, à l'infrastructure ou aux nouveaux programmes de conservation qui nécessitent la collaboration des consommateurs.
[Français]
L'innovation n'est pas exclusivement de nature technologique. Une entreprise d'électricité peut établir un nouveau programme interne pour les employés afin de réduire radicalement les effets sur le plan de la santé et de la sécurité ou encore trouver de nouveaux moyens pour entrer en relation et communiquer avec sa clientèle. Pour les entreprises d'électricité, il s'agit de pouvoir jouer un rôle direct ou indirect en ayant recours à l'innovation pour relever les nouveaux défis auxquels elles sont confrontées sur le plan de la durabilité environnementale, sociale et économique.
[Traduction]
En 2012, l'ACE a remis des prix de l'électricité durable à plusieurs entreprises qui se sont dotées de stratégies novatrices de financement de projets, de mobilisation des intervenants et d'optimisation de la production éolienne.
J'aimerais vous parler un peu du projet d'optimisation de la production éolienne, compte tenu de son approche unique et de la coopération dont font preuve les gouvernements et les membres de l'industrie.
Le projet d'optimisation de la production éolienne de PowerShift Atlantique est un projet du Fonds pour l'énergie propre d'une durée de quatre ans financé par Ressources naturelles Canada. Il s'agit d'une initiative de recherche collaborative menée par Énergie Nouveau-Brunswick, en partenariat avec Saint John Energy, Maritime Electric, Nova Scotia Power, Exploitant du réseau du Nouveau-Brunswick, l'Université du Nouveau-Brunswick, le gouvernement du Nouveau-Brunswick et le gouvernement de l'île du Prince-Édouard.
Ce programme se déroulera jusqu'en 2014 et vise à intégrer la technologie qui permettra aux services publics de modifier à distance l'approvisionnement en électricité de divers appareils électroménagers dans les maisons et les bâtiments commerciaux afin d'optimiser la production éolienne. Bien que cette recherche porte sur l'énergie éolienne, les leçons que nous en tirerons pourraient servir à optimiser la production d'autres types d'énergie renouvelables à l'avenir.
L'innovation est un chantier perpétuel, nous devons toujours continuer de trouver de meilleures façons d'offrir nos produits aux consommateurs.
[Français]
En ce qui concerne l'objet principal de votre étude, au cours des dernières années, seules les innovations qui ont touché notre secteur ont mené à des changements majeurs, non seulement dans la manière dont nous utilisons l'électricité mais aussi dans notre façon de penser celle-ci.
[Traduction]
Il n'y a pas si longtemps, il y avait à l'extérieur de chaque maison un compteur électrique doté de cadrans rotatifs et de rouages mécaniques. Il est possible, selon la province où vous habitez, que certains d'entre vous aient encore un compteur électromécanique, mais il y a de grandes chances que pour la plupart d'entre nous, ces anciens compteurs ne soient plus qu'un souvenir, au même titre que les téléphones à cadran et les cassettes huit pistes.
[Français]
Les clients peuvent désormais disposer des données requises pour jouer un rôle actif dans la gestion de leur consommation d'électricité. Ils sont passés de consommateurs passifs à participants actifs du marché. Ils comprennent la valeur de chaque kilowattheure d'électricité que consomme leur ménage.
[Traduction]
Par exemple, la tarification au compteur horaire envoie des signaux sur le marché afin que les consommateurs déplacent leur consommation vers des périodes de plus faible achalandage, ce qui peut avoir pour effet de faire diminuer la facture des consommateurs tout en réduisant les contraintes sur le réseau. De plus, les compteurs intelligents permettent le transfert d'information comme d'électricité dans les deux sens entre les producteurs d'électricité et les consommateurs. C'est une transformation fondamentale du réseau à sens unique, une transformation qui permet l'intégration de la production d'électricité répartie et d'outils de gestion de l'énergie avancés.
Les données sur la consommation recueillies en temps réel permettent d'utiliser et d'élargir les réseaux de distribution plus efficacement. Les réseaux de distribution intelligents et les appareils de stockage d'énergie permettent aux services publics de réduire le nombre de pannes et de réagir plus rapidement lorsqu'il y en a. Les appareils de connexion automatisés permettent eux aussi d'intervenir plus rapidement en cas de panne et d'en limiter les répercussions à un plus petit nombre de consommateurs.
Ces améliorations ont pour résultat tangible de réduire de beaucoup la fréquence et la durée des pannes. La modernisation du service à la clientèle permet aux consommateurs d'interagir avec leurs fournisseurs d'électricité de la façon qui convient le mieux à leur mode de vie, en temps réel, selon leur moyen de communication préféré.
Toutefois, même si les services publics déploient beaucoup d'effort pour favoriser l'innovation dans le pays, il reste des obstacles importants à l'intégration des technologies d'innovation et de méthodes novatrices de service à la clientèle. Le principal obstacle dans notre secteur, c'est les coûts élevés des nouvelles technologies comparativement aux coûts des technologies en usage, de même que les normes élevées qui s'appliquent à la technologie en matière de fiabilité et de certitude.
Bien sûr, la fiabilité est essentielle dans le secteur de l'électricité. En fait, c'est une obligation inscrite dans la loi. Les nouvelles technologies doivent donc être prêtes à être intégrées au réseau.
[Français]
La transformation du secteur canadien de l'électricité et l'atteinte de nos objectifs sociaux, environnementaux et économiques dépassent largement les plans et les actions de l'industrie seule.
[Traduction]
Les gouvernements, les organismes de réglementation, la société civile et le public en général doivent tous prendre part à la conversation si nous voulons transformer le réseau d'électricité du Canada. Notre industrie a réalisé des progrès importants grâce à la mise en place de technologies et de méthodes novatrices dans le réseau de production et de distribution de l'électricité, mais il reste des défis importants à relever, particulièrement en ce qui concerne le renouvellement à grande échelle de l'infrastructure électrique au pays.
Compte tenu de tous les investissements qu'il faut faire en infrastructure — et c'est une tendance qui s'observe partout dans le monde, pas strictement au Canada —, il y a une pression à la hausse sur les prix de l'électricité au pays. L'innovation ne peut compenser toutes ces pressions, parce qu'on ne peut tout simplement pas éviter le fait que notre infrastructure vieillit, mais elle nous confère trois avantages très importants.
En premier lieu, l'innovation permet de veiller à ce que les technologies de demain soient prises en compte dans la construction de l'infrastructure aujourd'hui. Cela va nous permettre d'abaisser nos coûts de fonctionnement à long terme, d'améliorer la gestion de nos immobilisations et de réduire l'impact social des interruptions de courant.
[Français]
En deuxième lieu, cela rendra le réseau plus dynamique et plus en mesure de s'adapter au changement. Ce changement pourrait devoir être géré en quelques minutes, comme durant une panne, ou pourra prendre des années, comme dans le cas de l'intégration des véhicules électriques ou de la production décentralisée.
L'innovation au sein des entreprises d'électricité a des horizons temporels qui vont de nanosecondes à des générations. Toutefois, la valeur financière des investissements qui s'y rapporte exigera que le temps soit pleinement considéré dans les tarifs imposés à la clientèle.
[Traduction]
Heureusement, l'innovation nous offre un troisième avantage, et j'ai essayé de vous en donner une idée aujourd'hui.
La relation entre les services publics et les consommateurs change. Il ne suffit plus d'envoyer six lettres par année au moment de la facturation. Il est trop important que la production, la distribution et l'utilisation de l'électricité soient fiables et efficaces pour nous reposer sur une relation passive entre les services publics et le consommateur. Du coup, l'innovation dans notre industrie doit aller au-delà de la technologie et viser à inclure les consommateurs dans la discussion, à comprendre leurs préférences et à assurer le plus d'harmonisation possible dans la chaîne de valeur.
L'industrie et les consommateurs tirent déjà avantage de ce type d'innovation.
[Français]
Je vous remercie. J'aurai maintenant le plaisir de répondre à vos questions.
Je vous remercie, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité. Je m'appelle Rob Costanzo. Je suis directeur adjoint des Opérations à la ville de Surrey.
Vous avez devant vous une présentation PowerPoint, dont je vais vous présenter les diapositives.
La diapositive 4 illustre le processus élaboré en quatre phases que la ville a adopté pour mettre ce système en place. Je vais vous parler de chacune des phases tour à tour.
La diapositive 5 montre que l'une des premières études que nous avons réalisées visait à déterminer si la ville recueillait suffisamment de déchets en bordure de rue pour justifier la construction d'une usine de production de biogaz.
Pour répondre à cette question, nous avons examiné attentivement les déchets résidentiels recueillis en bordure de rue, puis avons mené diverses études pour évaluer leur composition selon les saisons afin de déterminer quelle proportion des déchets se composait de matières organiques comme des déchets de cuisine. Nous avons découvert qu'en tout temps, environ 65 p. 100 des déchets se composaient de matières organiques. Ainsi, nous avons conclu que c'était suffisant pour étudier plus en profondeur quelle devrait être la taille de l'usine dont nous aurions besoin et ce qu'il nous faudrait de plus pour accroître sa capacité. Notre objectif était de construire une usine qui traiterait les déchets résidentiels recueillis sur le bord de la route à Surrey, de même que les déchets institutionnels, commerciaux et industriels recueillis dans la ville.
Si vous prenez la diapositive 6, vous verrez que l'une des difficultés auxquelles nous étions confrontés en 2010, lorsque nous avons lancé cette étude, c'est qu'il y avait très peu de municipalités au Canada qui utilisaient des camions alimentés au gaz naturel comprimé pour recueillir les déchets. La plupart utilisaient des véhicules diesels, mais il semblait y avoir une nouvelle tendance aux États-Unis, où l'industrie de gestion des déchets est assez importante, à favoriser les véhicules au gaz naturel comprimé, surtout que le gaz naturel comprimé coûte beaucoup moins cher que le diesel.
Nous avons constaté que ces véhicules étaient très populaires à l'extérieur de l'Amérique du Nord. Aux États-Unis, par exemple, comme vous pouvez le voir à la diapositive 6, il y a probablement 110 000 véhicules au GNC, ce qui ne représente que 1 p. 100 de tous les véhicules de ce type qui existent. Au Canada, c'est encore pire, il n'y a que 12 000 véhicules. Mais si vous examinez la diapositive 7, vous verrez que le nombre de ces véhicules a augmenté considérablement depuis six ou sept ans. Nous savons donc qu'il y a un intérêt grandissant pour ces véhicules. Les camions utilisés pour la collecte des déchets représentent environ 12 p. 100 de tous les véhicules au gaz naturel qui existent en ce moment, et c'est un segment en croissance rapide dans l'industrie des véhicules au gaz naturel.
L'International Association for Natural Gas Vehicles estime qu'il y aura plus de 50 millions de véhicules alimentés au gaz naturel dans le monde d'ici 10 ans, c'est-à-dire qu'ils représenteront environ 9 p. 100 des flottes de transport mondiales.
Dans ce contexte, nous avons évalué que le risque que nous courrions était relativement faible, et d'autres études de marché nous ont permis de constater que l'industrie était prête à s'engager dans cette voie, mais qu'elle attendait qu'une municipalité adopte une politique en ce sens. La ville de Surrey a donc rendu les véhicules au gaz naturel obligatoires. Autrement, les gouvernements en font bien peu pour inciter l'entreprise privée à choisir cette option.
La diapositive 8 illustre l'un des avantages environnementaux des véhicules au gaz naturel comprimé, qui produisent 23 p. 100 moins de carbone et 90 p. 100 moins de matières particulaires que les camions au diesel.
La diapositive 9 présente l'approche que nous avons privilégiée pour optimiser la productivité de nos déchets organiques. Nous avons mis un système en place il y a deux ans, qui a fait l'objet d'un projet pilote sur un an et demi, afin d'évaluer comment nous pouvions tirer profit le plus possible de nos déchets organiques. Nous avons opté pour un système à trois bacs. Les résidants doivent placer leurs déchets organiques dans l'un, et le contenu de ces bacs est recueilli chaque semaine. Leurs bacs de déchets et de recyclage sont vidés toutes les deux semaines. Cette contrainte force les résidants à se débarrasser de leurs déchets odorants toutes les semaines.
Ainsi, nous nous sommes rendu compte qu'au bout d'un an, les déchets enfouis, en tonnes, avaient diminué d'environ 50 p. 100. À l'inverse, les résidus organiques avaient augmenté de presque autant.
La chose la plus importante est la satisfaction de la clientèle. Les clients se sont dits satisfaits de ce programme dans une très grande proportion, soit à 90 p. 100. Nous avons donc lancé un appel de proposition en 2011 et avons attribué vers la fin de 2011 le contrat à BFI Canada, qui signifie Progressive Waste Solutions Canada, et notre programme est entré en vigueur le 1er octobre 2012. Cela fait donc quatre mois que nous avons élargi notre programme à toute la ville, aux 100 000 ménages de Surrey.
La diapositive 10 montre de façon très éloquente les avantages que nous avons constatés dans le processus.
Ce projet ne nous procure pas que les avantages économiques dont je vais vous parler plus en détail dans un instant, il nous procure des avantages financiers importants. L'adoption des véhicules au GNC et du système qui les accompagne a permis à la ville de réaliser des économies de 3 millions de dollars par année. Ces économies sont attribuables au changement de la fréquence de la collecte, au système de collecte entièrement automatisé, à la diminution du prix du carburant (puisque le gaz naturel coûte environ la moitié du prix du diesel) et aux coûts moins élevés de l'élimination des déchets organiques comparativement aux autres déchets.
Actuellement, dans notre région, le coût de l'élimination des déchets est très élevé. Il est de 107 $ la tonne et va passer à 180 $ la tonne d'ici 2015. L'élimination des déchets organiques coûte moins de 50 $ la tonne.
La diapositive 11 montre que déjà au cours des trois premiers mois d'application du programme, soit du 1er octobre au 31 décembre, le réacheminement des déchets est passé d'environ 15 p. 100 à presque 70 p. 100. Nous avons presque atteint notre objectif. Nous nous attendions à ce qu'il faille au moins deux ans pour atteindre notre cible de 70 p. 100, mais nous y sommes déjà.
Pour ce qui est du consentement du public, les consommateurs ont le fort désir d'augmenter la part des déchets réacheminés, et nous avons réussi à l'évaluer grâce à de vastes consultations publiques. Nous constatons notre succès sur le bord de la route. Cela signifie que l'usine que nous proposons de construire disposera déjà de beaucoup de matières premières qui pourront y être transportées lorsqu'elle sera prête.
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Je vais terminer la présentation. Il reste trois diapositives au sujet de notre plan.
Nous sommes sur le point de lancer un processus de demande de qualification pour trouver un partenaire pour concrétiser le projet d'usine de production de biogaz. La ville est très reconnaissante du financement reçu du Fonds PPP Canada à la fin de 2012. PPP Canada financera jusqu'à 25 p. 100 des coûts en capital de l'usine. On estime que l'usine coûtera 68 millions de dollars; la contribution du gouvernement fédéral sera donc d'environ 17 millions de dollars.
Après la demande de qualification, nous lancerons une demande de propositions au milieu de l'année 2013, et nous procéderons ensuite à la sélection d'un partenaire. Enfin, nous amorcerons les travaux de construction de l'usine; elle devrait être en activité en 2015.
Les avantages dans l'ensemble du système sont énumérés à la 13e diapositive. En ce qui concerne les avantages environnementaux, 80 000 tonnes de déchets organiques seront réacheminées chaque année. Actuellement, la plus grande partie des déchets de cette région sont transportés chaque jour par camion vers un site d'enfouissement situé à 350 kilomètres au nord-est. Nous éliminerons donc l'étape de la transition des déchets de la région vers un site d'enfouissement éloigné. On estime que la future usine produira environ 320 000 gigajoules de gaz naturel, ce qui équivaut à environ 6,9 millions de litres de diesel par année. C'est une quantité importante. Nous estimons que nous pourrions alimenter en carburant environ quatre fois le nombre de camions nécessaires pour ramasser les déchets de la ville de Surrey. Ce gaz ne sera pas seulement utilisé par la ville, mais il sera aussi mis sur le marché. Il s'agit d'un gaz neutre en carbone, étant donné qu'il provient de déchets organiques — c'est-à-dire de résidus de nourriture et de jardin — plutôt que d'être produit par le réseau.
On estime que la réduction des émissions de CO2 équivalente sera d'environ 23 000 tonnes. Cela contrebalancera les émissions de gaz à effet de serre des entreprises de Surrey, qui atteignent 16 000 tonnes par année. En ce qui concerne les avantages économiques, comme je l'ai mentionné plus tôt, nous épargnerons environ 3 millions de dollars par année sur la collecte des déchets. Nous économiserons 1,2 million de dollars en combustible; cette somme est comprise dans les 3 millions de dollars.
Le coût des véhicules alimentés au GNC est environ 20 p. 100 plus élevé que celui des véhicules alimentés au diesel, mais on obtient un rendement du capital investi très rapidement, c'est-à-dire en deux ans. La durée de vie habituelle de ces véhicules est d'environ 10 ans. Les économies annuelles générées par les déchets organiques comparativement à l'élimination des déchets seront d'environ 600 000 $ par année. On estime que la vente du gaz renouvelable rapportera de 4 à 5 millions de dollars.
Ce qui est très important, c'est que tout cela sera fait au Canada. Par exemple, les camions alimentés au GNC utilisés par la ville sont équipés de moteurs Cummins Westport CNG. Le siège social de la R-D sur ce moteur est situé à Vancouver, en Colombie-Britannique. La carrosserie des camions est fabriquée par Mack; ses usines sont situées aux États-Unis, mais les camions sont assemblés au Québec, dans la ville de Saint-Nicholas.
Nous vous remercions encore une fois de nous avoir donné l'occasion de faire une présentation, et nous avons hâte de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président. J'aimerais aussi remercier les membres du comité.
Comme on l'a mentionné, je m'appelle Dave Simpson, et je suis le directeur général des ventes et commercialisation des franchises et du service à la clientèle chez Union Gas; l'entreprise est située à Chatham, en Ontario. Au nom de Union Gas, j'aimerais remercier le comité de nous avoir invités à présenter notre point de vue sur l'innovation technologique dans le secteur du gaz naturel.
Au cours des prochaines minutes, je vais aborder quelques innovations importantes qui nous ont aidés à transporter notre produit de façon plus efficace et je vais parler d'autres innovations qui aident nos clients à utiliser notre produit plus efficacement. Je vais aussi parler de quelques domaines d'innovation qui sont, à notre avis, les plus prometteurs.
J'ai quelques diapositives à vous présenter.
La deuxième diapositive nous informe que Union Gas est une entreprise de Spectra Energy. En effet, Spectra Energy est active dans plusieurs domaines par l'entremise de quatre différents secteurs d'activités: Western Canada Transmission and Processing, Union Gas, DCP Midstream — une coentreprise de liquides du gaz naturel avec ConocoPhillips — et Spectra Energy Transmission.
Comme vous pouvez le constater au moyen de la liste, Spectra Energy est très active au Canada. En fait, la majorité de nos employés sont ici. Nous avons effectué des investissements importants, nous payons des millions de dollars en impôt fédéral chaque année, et le PDG de Spectra, M. Greg Ebel, un ancien président de Union Gas, est un Canadien. En effet, Greg est né à Ottawa et il a déjà occupé un emploi de conseiller principal sur la Colline du Parlement.
J'aimerais attirer votre attention sur la troisième diapositive pour vous faire remarquer que Union Gas est en fait composée de deux entreprises. Nous sommes une entreprise de distribution qui livre du gaz naturel à environ 1,4 million de foyers et d'entreprises partout en Ontario. Nous possédons plus de 67 000 kilomètres de pipeline dans le sol, et nous n'approvisionnons pas seulement des clients résidentiels, mais aussi des clients industriels et des producteurs d'énergie. De plus, Union Gas est une entreprise de stockage et de transport. Nous possédons et exploitons le plus grand site de stockage souterrain au Canada — c'est aussi l'un des plus vastes de l'Amérique du Nord — à Dawn, une petite ville au sud-ouest de Sarnia, en Ontario.
Le gaz naturel rapporte déjà beaucoup au Canada et à l'Ontario. Il est abondant, abordable et plus propre et nous croyons qu'au moyen de nouvelles applications technologiques, il jouera un rôle de plus en plus important dans les sources d'approvisionnement en énergie au Canada et dans le monde.
Il est important de souligner que le gaz naturel comble le manque créé par la fermeture des dernières centrales alimentées au charbon de la province de l'Ontario. À mesure que l'Ontario se tourne de plus en plus vers les ressources renouvelables, par exemple les énergies éolienne et solaire, qui représentent environ 4,8 p. 100 de nos besoins énergétiques, le gaz naturel est une source d'énergie qui fonctionne sur demande, même lorsque le vent ne souffle pas ou que le ciel est couvert. Il s'ensuit que le gaz naturel a un rôle fondamental à jouer dans n'importe quel plan énergétique.
La quatrième diapositive montre que certaines innovations dans le secteur du gaz naturel nous ont certainement aidés à progresser. Par exemple, en ce qui concerne la transmission, au cours des deux dernières décennies, on a amélioré les compresseurs, c'est-à-dire les stations qui compriment et transportent le gaz dans notre système de pipelines (on a réduit le bruit et on les a rendues plus efficaces), on a amélioré le revêtement des pipelines et on utilise des tuyaux en plastique.
Du point de vue de l'utilisation finale, il y a eu des innovations importantes dans l'enveloppe des édifices résidentiels — l'isolation, les fenêtres et les fournaises et chauffe-eau à haut rendement énergétique. Ces innovations ont été stimulées en partie par l'évolution constante des codes et des normes en matière de construction. Cela se traduit par la diminution de la consommation moyenne de gaz. Par exemple, nos clients résidentiels ont réduit leur consommation de 30 p. 100 au cours des 20 dernières années. Cela reflète non seulement les améliorations importantes apportées à l'enveloppe des édifices et à l'efficacité des moyens de chauffage, mais aussi les efforts soutenus des clients en matière de conservation de l'énergie.
Union Gas a joué un rôle important en favorisant la conservation de l'énergie et la transformation du marché dans tous nos segments de marché par l'entremise de nos programmes de maîtrise de la demande d'électricité (MDE).
Les programmes de Union Gas touchent à tous les segments de la clientèle, des plus petites applications résidentielles à faible revenu aux procédés industriels les plus importants.
Depuis qu'elle a commencé à offrir des programmes de maîtrise de la demande d'électricité en 1997, Union Gas a livré plus de 5,5 milliards de mètres cubes de gaz naturel, et a réduit les émissions de dioxyde de carbone dans une proportion correspondant à deux millions de voitures en moins sur les routes de l'Ontario pendant une année.
Autrement dit, les sociétés de gaz comme la nôtre jouent un rôle important dans la promotion de l'utilisation plus efficace de l'énergie et contribuent à améliorer les résultats sur le plan environnemental, à augmenter la productivité et à offrir des prix abordables aux Canadiens.
J'aimerais profiter des dernières minutes pour parler des domaines qui, à notre avis, sont idéals pour l'innovation. Je vais aussi parler de la façon de faire progresser quelques innovations technologiques dans la phase de mise en oeuvre et de commercialisation. Ces applications ont fait quelques progrès sur le plan technologique; toutefois, ce ne sont pas encore des applications à grande échelle.
La plus grande partie des innovations dont je vais parler concerne le GNL, c'est-à-dire le gaz naturel liquéfié, et le GNC — nous en avons déjà parlé —, c'est-à-dire le gaz naturel comprimé.
Le GNL est composé de gaz naturel refroidi à l'extrême et entreposé sous forme de liquide extrêmement concentré. Il faut énormément d'énergie pour fabriquer du GNL, mais c'est un combustible très polyvalent auquel on peut trouver diverses applications.
Le gaz naturel comprimé, comme son nom l'indique, est comprimé par un processus de compression à des pressions très élevées et entreposé dans des cylindres.
J'aimerais parler de trois points principaux.
Tout d'abord, j'aimerais parler du GNL utilisé par les camions lourds. Le Canada est vite devenu un chef de file en ce qui concerne les véhicules alimentés au gaz naturel, ou les VGN, en mettant au point des véhicules innovateurs et en améliorant la technologie des postes de ravitaillement, tout en publiant des codes et des normes. Aujourd'hui, étant donné que les prix du gaz naturel sont les moins élevés en 10 ans, le GNL est plus économique, car il coûte de 40 à 50 p. 100 moins cher que le diesel, et il produit jusqu'à 30 p. 100 moins d'émissions que le diesel.
Aux États-Unis, on utilise de plus en plus le GNL dans les camions lourds. Vous avez peut-être entendu parler de l'initiative de l'autoroute du gaz naturel des États-Unis. Il y a plus de 100 stations de ravitaillement déjà en place ou sur le point de l'être dans ce pays. Au Canada, il y a des projets pilotes au Québec, en Alberta et en Colombie-Britannique.
Parmi les domaines qui sont prêts à l'innovation continue, on retrouve les technologies qui permettent aux moteurs diesel traditionnels de fonctionner au gaz naturel liquéfié, l'intégration de la technologie GNL dans la fabrication des camions de transport, et l'amélioration des normes de véhicules, des sites d'usines de GNL et des postes de ravitaillement.
Le deuxième point que j'aimerais aborder concerne le transport du GNL ou du GNC vers les collectivités qu'on a de la difficulté à raccorder aux pipelines traditionnels. Ces collectivités sont ce que nous appelons des collectivités « non raccordées aux pipelines ». Il s'agit généralement d'applications isolées qu'il serait trop cher de raccorder au pipeline, mais le GNL et le GNC nous permettent maintenant d'envisager d'alimenter ces collectivités en gaz, car elles sont souvent situées très près de sites industriels tels que des mines, qui nécessitent aussi la production de chaleur et d'électricité.
En ce moment, Union Gas et d'autres sociétés de partout au Canada collaborent avec l'Association canadienne du gaz afin de trouver des projets pilotes qui permettraient d'utiliser ces applications. D'ailleurs, le gouvernement fédéral dépense des sommes importantes pour aider au transport du carburant diesel vers un grand nombre de ces collectivités.
Nous croyons que le GNC et le GNL pourraient être plus rentables et mieux pour l'environnement. L'Association canadienne du gaz déploie des efforts en vue de mieux définir cette occasion. Nous croyons qu'il serait utile que le gouvernement participe à ces efforts, afin d'aider à cerner les avantages qui pourraient être obtenus sur les plans économique, environnemental et social.
Pour vous donner une idée des économies possibles, en 2012, Union Gas a réussi à construire et à installer un pipeline jusqu'à Red Lake, une collectivité très isolée de l'Ontario. Elle est située assez loin au nord de Thunder Bay, la ville la plus proche. Les clients résidentiels qui convertissent leur équipement au gaz naturel pourraient réaliser des économies de 2 000 à 3 000 $ par année. Le projet consistant à étendre le système de distribution du gaz jusqu'aux municipalités et aux mines de la région a été appuyé par Union Gas, par le gouvernement fédéral, par les gouvernements provinciaux et municipaux, et par la mine Goldcorp. C'est un grand succès pour la collectivité du nord qui a tenté, pendant plus de 25 ans, d'avoir accès à du gaz naturel propre et à un prix abordable.
La troisième et dernière technologie dont je parlerai est la production combinée de chaleur et d'électricité. Cette technologie existe et il y a des petites applications qui produisent de 500 kilowatts à environ 5 mégawatts d'énergie. La production combinée de chaleur et d'électricité consiste à utiliser des combustibles comme le gaz naturel pour générer de l'électricité au moyen d'une turbine ou d'un moteur alternatif. La chaleur résiduelle, qui est un sous-produit du processus de production d'énergie électrique, est capturée et utilisée comme source d'énergie dans les applications de chauffage. Par conséquent, on utilise l'énergie plus efficacement et on réduit les émissions. Plusieurs applications peuvent exploiter cette technologie, y compris des procédés commerciaux et industriels, l'exploitation de serres et même, au niveau local, des modèles de chauffage à distance et des systèmes de refroidissement.
C'est ce qui termine mon exposé. Encore une fois, j'aimerais vous remercier de m'avoir écouté.
:
Je vous remercie de votre question.
En effet, depuis longtemps, depuis l'étude qui a été faite par le Conference Board du Canada, on a établi la facture pour les 20 prochaines années à 350 milliards de dollars.
[Traduction]
Le chiffre peut sembler énorme, mais il faut le nuancer. Au fond, nous parlons, et j'y ai fait allusion dans ma déclaration préliminaire, d'un système qui a été construit il y a une génération.
Si une maison pouvait représenter l'économie canadienne et son toit le réseau électrique, ce toit aurait maintenant 40 ans. Nous avons hypothéqué la maison et construit le toit. D'après nous, le temps est maintenant venu de rénover le toit avant qu'il y ait des infiltrations d'eau. De plus, ce toit coûtera plus cher que le précédent, comme tout ce que nous avons acheté il y a 40 ans était beaucoup moins cher qu'aujourd'hui. Les 350 milliards dont nous parlons sont des dollars réels.
Ensuite, et je tiens à le souligner, ces chiffres se fondent sur une étude du Conference Board du Canada, pour qui il n'y aura pas de changement dans les habitudes. Comme j'ai déjà dit à quelques-uns de vos collègues, nous savons très bien que l'avenir bouleversera les habitudes.
Personnellement, je m'attends à ce que la facture soit beaucoup plus salée, compte tenu des technologies nouvelles que nous devrons adopter, avec un réseau électrique intelligent, l'électrification des transports, et ainsi de suite. Nous ignorons ce que l'avenir nous réserve dans 10 ans, à plus forte raison dans 40 ans, mais nous savons que, il y a 40 ans, nous avons construit un système dans lequel nous devons réinvestir maintenant.
:
Je vous remercie de votre question.
[Traduction]
Oui, nous commençons à peine à imaginer les répercussions de la tarification différenciée dans le temps. On ne connaît pas encore la réaction des consommateurs ni l'échelle des tarifs qui entraîneront des changements d'habitudes dans la consommation.
Cela joue sur deux plans. Les comportements, d'abord, strictement liés à la tarification, et qu'on essaie de deviner; la technologie, ensuite, le genre d'outils à donner aux consommateurs et aux fournisseurs pour influer sur la consommation des ménages.
Nous assistons à des phénomènes intéressants. J'ai mentionné le projet PowerShift Atlantic, qui n'a rien à voir avec la tarification différenciée dans le temps et tout à voir avec l'énergie éolienne. En fait, il s'agit de pouvoir maîtriser la demande et la façonner. On peut la façonner d'en haut, en fonction du vent, mais on peut aussi la façonner, à l'aide des mêmes outils que ceux de la tarification différenciée dans le temps.
En même temps, beaucoup de gens de l'extérieur de notre industrie, dans les technologies de l'information, dans l'espace IP, le protocole Internet, cherchent à créer ce qu'ils appellent l'Internet des choses, le Web 3.0, pour que le réfrigérateur et d'autres électroménagers puissent fonctionner en compatibilité avec le protocole Internet. Eh bien, quand ce genre d'innovation sera vraiment fonctionnel, le client disposera d'encore plus de moyens pour modifier sa consommation.
Dans certains cas, l'innovation proviendra de l'industrie. Dans d'autres, elle proviendra des Google qui existeront alors. Il sera cependant intéressant de voir comment, finalement, cela se passera.
Cela inquiète beaucoup l'association depuis sept ou huit ans, quand nous avons commencé à étudier sérieusement le problème. Avec l'aide du gouvernement fédéral, nous avons établi, il y a un certain nombre d'années, le conseil sectoriel des ressources humaines pour l'électricité.
Les changements sont considérables, et ils sont dus à deux causes.
Il y a d'abord le problème auquel vous venez de faire allusion, c'est-à-dire le vieillissement des effectifs, qui pousse vers la retraite beaucoup de titulaires de postes clés. Le phénomène a déjà commencé. Une nouvelle génération arrive. En général, les entreprises réagissent actuellement à cette coupure.
L'autre donnée du problème, c'est que la palette des compétences demandées va se transformer radicalement. Ç'a déjà commencé. Dans les endroits où on utilise des compteurs intelligents, plus personne ne fait les relevés, mais il y aura toujours, par exemple, des techniciens pour les lignes de transport d'électricité. Certains domaines traditionnels de l'exploitation se maintiendront, sans nécessité d'évoluer.
Mais l'utilisation plus poussée de la technologie et le réseau électrique intelligent — je pense en avoir déjà parlé au comité — nous font craindre que, dans 10 ans, quand nous aurons besoin des candidats les meilleurs et les plus brillants, dans les technologies de l'information...
Aujourd'hui, nos concurrents essaient de construire des infrastructures. Pour l'adoption du réseau électrique intelligent, nos concurrents seront les Cisco et les Google, pour les candidats les meilleurs et les plus brillants, parce qu'une grande partie de nos opérations utiliseront le nouvel électron intelligent.