Nous sommes ici conformément au paragraphe 81(4) du Règlement pour étudier le Budget principal des dépenses de 2013-2014: crédits 1, 5, 10, 15, 20, 25 et 30 sous la rubrique Ressources naturelles, renvoyé au comité le 25 février 2013.
Aujourd'hui, nous accueillons comme témoins, pour discuter du Budget principal des dépenses, le ministre des Ressources naturelles, M. Oliver, qui comparaîtra durant la première heure, et M. Serge Dupont, sous-ministre des Ressources naturelles, qui témoignera durant les quelque 45 minutes qui resteront, jusqu'à ce que le timbre se fasse entendre.
Je vous souhaite, à tous les deux, la bienvenue à notre comité, mais la première heure est réservée au ministre.
Je tiens à vous remercier, monsieur le ministre, d'avoir pris le temps, comme toujours, de venir comparaître devant nous. J'ai bien hâte d'entendre vos observations, si vous voulez bien en faire relativement au Budget principal des dépenses, après quoi nous passerons à la période des questions et réponses.
Monsieur le ministre, la parole est à vous.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour à tous, et merci de me donner la possibilité de m'adresser aux membres du comité.
[Français]
Monsieur le président, membres du comité, nous savons tous à quel point les ressources naturelles du Canada ont été importantes au cours du siècle passé pour notre économie. De plus, vous êtes conscients des possibilités de croissance sans précédent dans les secteurs des ressources naturelles.
[Traduction]
Notre gouvernement continue de se concentrer sur l'économie et les emplois et il s'engage à mettre en oeuvre le Plan d'action économique du Canada. Nous maintenons les impôts à un bas niveau, éliminons les lourdeurs administratives, réduisons le fardeau réglementaire et favorisons le libre-échange et l'innovation.
Notre approche à la gestion fiscale et économique n'est pas passée inaperçue. Pour la cinquième année consécutive, le Canada jouit d'une cote de crédit « triple A ». Le Forum économique mondial a défini les banques canadiennes comme étant les plus solides du monde. Notre rendement économique parle aussi de lui-même. Nous sommes le seul pays du G7 à avoir récupéré tous les emplois perdus pendant la dernière récession et nous avons enregistré une création nette de 950 000 emplois depuis juillet 2009. Le PIB réel est aujourd'hui nettement supérieur à ce qu'il était avant la récession.
L'Organisation de coopération et de développement économiques et le Fonds monétaire international ont tous deux indiqué qu'au cours des deux prochaines années, le Canada fera partie des chefs de file de la croissance économique du monde industrialisé.
Monsieur le président, il est évident que notre approche donne des résultats: les principes fondamentaux de l'économie canadienne sont sains, et nous continuons d'assainir nos finances publiques.
[Français]
Nous savons qu'en période d'incertitude économique mondiale, la meilleure contribution qu'un gouvernement puisse faire est de permettre la création d'un milieu propice à l'emploi et à la croissance économique. C'est pourquoi notre nouveau budget fédéral, le Plan d'action économique 2013, s'appuie sur les assises du Plan d'action 2012 en se concentrant surtout sur l'emploi, la croissance et la prospérité économique à long terme.
[Traduction]
Pour le portefeuille des Ressources naturelles, le Plan d'action économique de 2013 appuiera le développement responsable des ressources et les secteurs compétitifs et novateurs des ressources naturelles. Les mesures proposées, qu'elles soient nouvelles ou renouvelées, sont notamment les suivantes: 92 millions de dollars sur deux ans pour appuyer l'innovation en foresterie et l'expansion des marchés; 325 millions de dollars sur huit ans destinés à Technologies du développement durable Canada pour continuer d'appuyer le développement et la démonstration de nouvelles technologies propres permettant aux entreprises de réaliser des gains d'efficience et de contribuer au développement économique durable; 141 millions de dollars sur deux ans pour assurer la sécurité de l'approvisionnement en isotopes médicaux et maintenir le fonctionnement sûr et fiable des laboratoires de Chalk River d'Énergie atomique du Canada limitée.
Le Plan d'action économique de 2013 contient des mesures permettant de jumeler les Canadiens aux emplois disponibles, d'aider les fabricants et les entreprises à réussir au sein de l'économie mondiale, de développer de nouvelles infrastructures, d'investir dans la recherche et l'innovation d'envergure mondiale et d'aider les familles et les collectivités. Le Plan d'action économique de 2013 est motivé par un engagement d'éliminer le déficit et de retrouver l'équilibre budgétaire d'ici 2015-2016.
En réalité, les Canadiens savent que notre gouvernement est fermement engagé envers une gestion financière prudente. Cet engagement à l'égard de la responsabilité financière se reflète dans le budget de Ressources naturelles Canada. Le Budget principal des dépenses de Ressources naturelles Canada, pour 2013-2014, indique que le total des autorisations budgétaires est de 2,77 milliards de dollars. De ce montant, le Parlement devra adopter, par voie de vote, 1,45 milliard de dollars.
Vous remarquerez que, par rapport au Budget principal des dépenses de 2012-2013, nous augmentons le financement de plusieurs secteurs prioritaires, notamment: 5,6 millions pour améliorer la sécurité des oléoducs et des gazoducs, accroître la sensibilisation du public, augmenter de 50 p. 100 le nombre d'inspections annuelles et doubler le nombre des vérifications annuelles; 9,9 millions de dollars pour faire progresser les technologies de production d'isotopes médicaux.
[Français]
Depuis des décennies, les secteurs des ressources naturelles du Canada jouent un rôle essentiel dans l'histoire et l'économie de la nation. Les ressources naturelles représentent environ 15 % de notre produit intérieur brut et plus de 50 % de nos exportations. Si l'on ajoute la chaîne d'approvisionnement qui fournit les biens et les services aux secteurs des ressources, les ressources naturelles représentent alors près de 20 % du PIB du Canada, soit près du cinquième de son activité économique.
En 2011, les secteurs de la forêt, de l'énergie et des mines comptaient près de 800 000 employés. Avec les emplois indirects, ce chiffre montait à 1,6 million, et les contributions prévues pour l'avenir étaient plus importantes encore. Il n'y a jamais eu de moment aussi propice aux échanges dans notre secteur des ressources naturelles, et notre gouvernement veille à ce que le secteur soit bien équipé pour profiter de ces occasions.
Au cours des dix prochaines années, près de 600 grands projets seront entrepris ou planifiés dans le domaine des ressources. Leur valeur dépassera 650 milliards de dollars. Cela se traduira par la création de centaines de milliers d'emplois. Rares sont les pays dans le monde qui créent dans le domaine des ressources naturelles des projets de cette ampleur ou à ce rythme. Cela constitue pour les Canadiens une occasion qui ne se présente qu'une fois par génération.
[Traduction]
C'est pourquoi notre gouvernement a décidé d'aller de l'avant avec son plan de développement responsable des ressources, un plan qui nous permettra de développer nos ressources, de les mettre sur le marché et d'augmenter les investissements et la création d'emplois, tout en protégeant l'environnement du Canada.
La richesse de nos ressources énergétiques, tant en pétrole qu'en gaz naturel, signifie que notre pays est maintenant prêt à recueillir les fruits de ce patrimoine naturel sur les marchés nouveaux et émergents. L'Agence internationale de l'énergie prédit maintenant que les États-Unis s'imposeront comme le principal producteur de pétrole d'ici 2020 et qu'ils ne seront pas loin d'être autonomes en matière d'énergie en 2035. Cela signifie que les exportations canadiennes de pétrole vers les États-Unis seront en concurrence avec une partie à la baisse des importations américaines de pétrole.
Cette tendance souligne le fait que notre gouvernement entreprend ce qui s'impose aujourd'hui, en diversifiant ses marchés de l'énergie dans la région de l'Asie-Pacifique et sur d'autres marchés émergents. Il est essentiel, pour la prospérité économique à long terme du Canada, de tirer le plus grand profit possible de ces occasions.
J'ai fait de nombreux voyages à destination de pays où il existe des possibilités accrues d'investissement et de commerce, pour faire savoir que le Canada est ouvert aux échanges.
Je sais que vous allez commencer une nouvelle étude jeudi et que vous avez décidé de vous concentrer sur trois domaines de diversification: la diversification des marchés d'exportation, la diversification des produits et la diversification des sources d'approvisionnement en énergie. Je suis très intéressé par cette étude et j'attends avec impatience votre rapport final sur cette question importante.
[Français]
Monsieur le président et membres du comité, il ne fait aucun doute que les ressources naturelles du Canada seront le catalyseur d'une nouvelle ère de l'emploi, de la croissance et de la prospérité pour les Canadiennes et les Canadiens. La possibilité de croissance n'a jamais été aussi importante que maintenant et notre gouvernement est résolu à tirer parti de cet avantage aujourd'hui afin de créer la prospérité à long terme de demain.
[Traduction]
Encore une fois, merci de me donner la chance de comparaître devant le comité.
Je serai heureux de répondre à toutes vos questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président et monsieur le ministre.
Monsieur Dupont, je vous remercie d'être là cet après-midi pour nous aider à parcourir le Budget principal des dépenses.
Je vais essentiellement mettre l'accent sur les pipelines et j'aimerais probablement aussi discuter un peu de l'oléoduc ouest-est. Voilà ce sur quoi je vais mettre l'accent.
Monsieur le ministre, vous avez beaucoup voyagé. Je sais que vous êtes allé à Saint John, où vous avez visité la raffinerie Irving. Une bonne partie de l'oléoduc est-ouest que l'on se propose de construire en traversant le Nouveau-Brunswick passerait en fait dans ma circonscription, Tobique—Mactaquac.
Pour ce qui est de l'information que vous avez apprise relativement au marché d'exportation, pourriez-vous nous parler de l'oléoduc ouest-est et plus particulièrement des avantages qui consisteraient non seulement à raffiner plus de pétrole dans l'est, dans les installations d'Irving, mais peut-être plus précisément à disposer de la capacité d'expédier notre produit par la mer?
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Merci de me poser cette question.
Comme je l'ai mentionné dans ma déclaration préliminaire, nous avons un grand défi, un immense défi à relever. À l'heure actuelle, nous vendons notre pétrole à un client, c'est-à-dire les États-Unis. Quatre-vingt-dix pour cent de nos exportations de pétrole et 100 p. 100 de notre gaz sont vendus aux États-Unis. Notre économie perd quelque 50 millions de dollars par jour en raison du prix réduit à Cushing, en Oklahoma dans le Midwest des États-Unis, en raison d'un goulot d'étranglement dans les pipelines; il s'agit donc, en gros, de 20 milliards de dollars par année, mais ce montant varie. Voilà le premier problème.
Le deuxième problème auquel nous devons faire face, c'est le manque de capacité des pipelines qui commencent à avoir un effet néfaste sur notre économie. Avant la fin de la décennie, ce problème deviendra très sérieux, parce que si nous ne pouvons pas expédier notre pétrole, il restera enclavé. À moyen et à long terme, en raison de l'immense quantité de pétrole de schiste et de gaz de schiste qui ont été découverts par les États-Unis, ce pays comptera de moins en moins sur les importations canadiennes, de sorte que nous devons absolument trouver de nouveaux marchés. Heureusement, ces marchés existent dans la zone de l'Asie-Pacifique, et 92 p. 100 de la croissance économique au cours des 25 prochaines années proviendra de pays ne faisant pas partie de l'OCDE. La demande énergétique va croître d'environ 36 p. 100 d'ici 2035; ainsi, il y aura un marché pour les produits énergétiques, et il faudra beaucoup compter sur la complémentarité. Il faut donc diversifier nos marchés. La zone de l'Asie-Pacifique doit considérablement diversifier ses services et ses fournisseurs, ce qui signifie que nous devons construire les infrastructures et les pipelines nécessaires pour que nos ressources puissent se rendre à la mer.
L'expédition du pétrole de l'ouest vers l'est constitue une des solutions. Il ne s'agit pas de solutions de rechange; ces solutions ne sont pas mutuellement exclusives. Nous avons les ressources pour expédier nos produits dans toutes les directions. En ce qui concerne l'avantage du transport d'ouest en est — et cela pourrait se faire grâce aux principaux oléoducs de TransCanada, qui songe à convertir ses pipelines pour expédier du pétrole plutôt que du gaz ou bien, par le biais de la Ligne 9 d'Enbridge, qui parle d'inverser le flux de divers segments pour les faire passer non plus d'est en ouest mais plutôt d'ouest en est —, cela se traduirait par un plus faible coût du brut canadien qui arriverait aux raffineries: la raffinerie Ultramar à Lévis, au Québec, et la raffinerie Suncor également à Montréal, et, potentiellement, la raffinerie Irving de Saint John, qui est la plus grande raffinerie du Canada. Ainsi, elles auraient...
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, d'être des nôtres aujourd'hui.
J'examine le Budget principal des dépenses. Le gouvernement a augmenté, de plusieurs millions de dollars, une campagne publicitaire par l'entremise de Ressources naturelles, mais où sont les compressions? Eh bien, le gouvernement a supprimé 162 millions dollars du Fonds pour l'énergie propre. Plus de 60 millions de dollars ont été supprimés du programme écoÉNERGIE pour les biocarburants. Il a retiré des millions de dollars de l'initiative écoÉNERGIE pour l'électricité renouvelable et a supprimé des millions de dollars de l'initiative écoÉNERGIE sur l'innovation. Je pourrais continuer encore longtemps, monsieur le ministre Oliver.
Lorsqu'on examine toutes les compressions liées au financement d'initiatives d'énergie renouvelable dans le contexte de vos propres observations, monsieur le ministre, lorsque vous avez dit que les répercussions découlant des changements climatiques sont exagérées et que vous avez cité des scientifiques fictifs déclarant que ce n'était pas si urgent d'agir, cela révèle bien des choses à la population canadienne. Maintenant que vous avez eu quelques jours pour réfléchir, je me demande si vous pourriez nous dire si vous estimez toujours que les effets dramatiques découlant d'une augmentation de deux degrés des températures de la planète sont exagérés et que nous n'avons pas à nous en soucier, puisque les Canadiens ne s'en préoccupent pas? Ou comprenez-vous maintenant qu'une augmentation de deux degrés de la température se traduirait par de graves répercussions internationales, et êtes-vous prêt à retirer vos paroles?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie d'être là aujourd'hui.
Je regardais les nouvelles récemment et j'ai remarqué que la première ministre de l'Alberta, Mme Redford, rentrait il y a quelques jours d'un voyage qu'elle a fait à Washington pour plaider sa cause relativement aux pipelines Keystone XL. Comme vous le savez, le président Obama et le secrétaire d'État John Kerry prendront une décision visant à approuver ou non le pipeline. C'est un pipeline très important pour l'économie du Canada, comme vous l'avez dit, et cette décision n'a toujours pas été prise. Pourquoi la première ministre de l'Alberta aurait-elle fait quatre voyages à Washington? Pourquoi des hauts fonctionnaires canadiens se rendraient-ils aussi souvent aux États-Unis?
Ce que je vois dans le Budget principal des dépenses devant moi aujourd'hui, du moins il me semble, sape les efforts de la première ministre de l'Alberta pour la population albertaine. Je regarde la liste des compressions de programmes qui ont été mentionnées par mon collègue, M. Julian, dont le programme écoÉNERGIE Rénovation - Maisons; l'initiative écoÉNERGIE sur la technologie a également été coupée.
Je les ai surlignées en jaune, et ma page est couverte de surligneur jaune.
Il y a le Fonds pour l'énergie propre, le programme écoÉNERGIE pour les biocarburants, le Fonds de biocarburants ProGen de Technologies du développement durable du Canada. Il y a aussi l'initiative écoÉNERGIE pour l'électricité renouvelable, le Programme de recherche et de développement énergétiques ainsi que l'initiative écoÉNERGIE sur l'innovation.
Voici donc ma question. Étant donné cette longue liste, n'est-ce pas embarrassant pour la première ministre de l'Alberta, lorsqu'elle se rend à Washington, d'essayer de faire face au fait, comme vous le dites, monsieur le ministre, que le Canada perd des dizaines de millions de dollars par jour en recettes, parce que le président Obama n'a pas une accréditation sociale pour approuver le projet Keystone XL, parce que nous n'agissons pas suffisamment au Canada relativement aux changements climatiques? Il y a toutes ces compressions dans le Budget principal des dépenses, je les ai sous la main; c'est embarrassant, et cela mine les efforts de la première ministre de l'Alberta.
Que répondez-vous à cela?
Notre gouvernement ne cesse de travailler sur la scène nationale et internationale pour favoriser un approvisionnement sûr en isotopes médicaux. Le Programme d'accélération des technologies des isotopes, le PATI, prévoit un investissement de 25 millions de dollars sur quatre ans pour accélérer le développement de technologies de cyclotron et d'accélérateur linéaire pour la production nationale du technetium-99m, l'isotope médical le plus employé, afin de répondre à un besoin clair en matière de politique publique de santé. On parle ici de la production d'uranium qui n'est pas très enrichi, ce qui présente le double avantage de respecter nos obligations de non-prolifération.
Nous investissons dans trois projets dirigés par trois entreprises canadiennes très novatrices qui ont transformé la production d'isotopes médicaux au Canada et qui ont répondu à des critères très rigoureux dans le cadre d'un processus concurrentiel juste.
Dans le cadre du PATI, on finance plusieurs projets, dont 7 millions de dollars pour le cyclotron de l'Université de l'Alberta, 7 millions de dollars pour le cyclotron du laboratoire TRIUMF, en Colombie-Britannique, et 7,5 millions de dollars pour l'accélérateur linéaire de Prairie Isotope Production Enterprise, au Manitoba. Ces investissements renforcent le leadership du Canada en matière de production d'isotopes médicaux. De plus, ils créent des emplois de grande qualité chez nous et favorisent la multiplication de débouchés nationaux et internationaux pour nos entreprises.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, d'être des nôtres aujourd'hui.
Monsieur le ministre, je souhaite donner suite aux questions sur les oléoducs que M. Allen vous a posées. En tant que député pour l'Alberta, je m'inquiète, bien naturellement, des discussions qui ont eu lieu, notamment des campagnes de désinformation qui ont été utilisées pour essayer de discréditer le projet Northern Gateway. Au bout du compte, monsieur le ministre, si nous allons diversifier le secteur de l'énergie pour l'économie canadienne et albertaine, ce qui bénéficiera à l'ensemble du pays, nous devrons obtenir un prix de marché international pour notre produit. Mais nous n'y arriverons pas sans pétroliers, puisque les oléoducs s'arrêtent à la mer.
Il y a environ un mois, monsieur le ministre, vous avez fait une annonce sur les initiatives du gouvernement en ce qui a trait à la sécurité des pétroliers. En quoi consistent-elles, et pourriez-vous nous fournir des détails sur les intentions du gouvernement en ce qui concerne les pétroliers, c'est-à-dire leur importance, les dépenses prévues et les priorités connexes.
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Effectivement, c'est une initiative des plus importantes. Notre pays dépend de l'expédition sécuritaire de biens à l'étranger. Je suis très heureux que notre système de sécurité nous ait si bien servi pendant des décennies; toutefois, nous devons maintenant nous tourner vers l'avenir. C'est pourquoi le gouvernement a annoncé récemment, comme vous l'avez indiqué, qu'il lancerait un nouveau système de sécurité de classe mondiale pour les navires-citernes. Il s'agit d'un plan à trois volets, qui comprend l'adoption de nouvelles mesures, le dépôt d'un projet de loi et la création d'un comité d'experts.
Sur la lancée du budget précédent, notre gouvernement a récemment déposé la Loi visant la protection des mers et ciel canadiens, qui modifie la Loi sur la marine marchande du Canada 2001. Les modifications proposées renforceront les exigences actuelles en matière de prévention de la pollution et d'intervention aux installations de manutention des hydrocarbures, en plus d'accroître la capacité de surveillance et d'application de la loi de Transports Canada en fournissant aux inspecteurs de la sécurité maritime les outils qui leur permettront de veiller à la conformité. Par ailleurs, le projet de loi instaurera de nouvelles infractions à la loi et des sanctions plus importantes ayant trait à la pollution. Enfin, il améliorera les interventions en cas d'incident de déversement d'hydrocarbures en supprimant les obstacles juridiques qui pourraient autrement empêcher les membres d'organismes d'intervention canadiens de participer aux activités de nettoyage.
Le gouvernement a également annoncé la création d'un Comité d'experts sur la sécurité des navires-citernes, qui sera chargé d'examiner le système actuel d'intervention en cas de déversement au Canada et de proposer des mesures visant à l'améliorer.
Je vais faire très rapidement le tour des autres aspects de notre initiative. Il y a huit nouvelles mesures destinées à renforcer le système de sécurité pour les navires-citernes, notamment: l'augmentation du nombre d'inspections afin que tous les navires-citernes étrangers soient inspectés lors de leur première visite au Canada, et une fois par année par la suite; la surveillance systématique dans le cadre du Programme de surveillance aérienne; l'établissement d'un système de commandement en cas d'incident pour la Garde côtière canadienne; l'examen des exigences actuelles en matière de pilotage et de remorquage; la désignation de nouveaux ports aux fins de contrôle de la circulation, en commençant par le port de Kitimat; l'exécution de recherches scientifiques sur des produits non conventionnels comme le bitume dilué afin de mieux comprendre ces substances. La Garde côtière canadienne assurera un système amélioré d'aides à la navigation. Enfin, la Garde côtière élaborera des options pour rehausser le système de navigation du Canada. Toutes ces mesures feront en sorte que le Canada dispose d'un système de sécurité de classe mondiale pour les navires-citernes.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je voudrais parler des mesures prises par l'Office national de l'énergie par rapport au projet d'inversion de la canalisation 9. Je sais que vous étiez à Montréal vendredi dernier.
Les 25 et 27 octobre 2011, les inspecteurs de l'Office national de l'énergie ont inspecté les stations de pompage le long de la canalisation. D'après leurs constatations en 2011, les stations de Westover et de Terrebonne, plus précisément leurs systèmes d'arrêt d'urgence, ne sont pas conformes. En mai 2012, Enbridge s'était engagée à répondre aux normes de conformité de façon volontaire. Enbridge était censée exécuter un plan de mesures correctives d'ici octobre 2012. Or, Enbridge a demandé un délai de grâce et a eu jusqu'au 15 avril de cette année afin de déposer un tel plan.
À l'heure actuelle, il y a deux grandes stations de pompage qui ne sont pas conformes aux normes. Elles n'ont pas les systèmes d'arrêt d'urgence prescrits. Sur les 125 stations de pompage, 117 sont non conformes, et c'est le cas depuis 2011. Est-ce qu'Enbridge a proposé un plan de mesures correctives pour rectifier le tir?
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Merci, monsieur le président.
Le leader du NPD à la Chambre s'est érigé en champion du décorum à la Chambre. J'espère qu'il nous regarde à la télé. Peut-être qu'un jour il viendra voir comment les membres de son parti font preuve de décorum en comité.
Monsieur le ministre, je peux vous promettre que je serai très respectueux dans mes questions, comme nous devrions tous l'être.
Je tiens à vous remercier d'avoir visité Prince George, une ville de l'intérieur de la Colombie-Britannique que l'on appelle communément la capitale mondiale de la foresterie. Je sais que lors de votre séjour là-bas, vous avez parlé aux exploitants des meilleures scieries du Canada et vous avez vu par vous-même que nous utilisons des technologies de pointe pour le traitement des fibres de bois dans le centre de la Colombie-Britannique. C'est grâce aux mesures prises par le gouvernement pour appuyer les technologies liées aux produits forestiers, favoriser l'utilisation accrue des fibres de bois et financer la recherche et l'innovation nécessaires pour la mise en marché de ces technologies.
Puisqu'il est question de marchés, je sais que vous êtes au courant de la forte augmentation de nos envois de produits de bois à des clients autres que les États-Unis, afin de nous assurer que nous ne remettons plus jamais tous nos oeufs dans le même panier. Vous savez qu'il y a eu de fortes augmentations d'expéditions vers la Chine, et que l'Inde et d'autres pays représentent un fort potentiel de consommation de produits de bois.
Monsieur le ministre, le budget prévoit 92 millions de dollars sur deux ans pour appuyer l'innovation technologique en foresterie, ainsi que le développement des marchés. Pourriez-vous nous parler de l'importance cruciale de ces deux éléments pour la santé et l'expansion du secteur forestier, et nous expliquer les avantages économiques qu'ils représentent pour, en fin de compte, créer de l'emploi et stimuler l'économie au Canada.
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Je vous remercie pour cette question.
Le secteur forestier du Canada est un très important catalyseur dans les régions rurales, et notre gouvernement reste déterminé à soutenir les collectivités forestières tandis qu'elles s'adaptent à l'évolution du secteur forestier. Nous comptons continuer de faire d'importants investissements à l'appui de l'industrie forestière et de la gestion durable des ressources. Nous voyons déjà, vous l'avez dit, les résultats de ces investissements partout au Canada.
Je suis allé à Prince George pour assister au congrès annuel du Conseil des industries forestières et, à cette occasion, j'ai annoncé des investissements dans deux importants programmes qui soutiendront la transformation de l'industrie forestière grâce à l'innovation et à l'expansion des marchés. Permettez-moi de vous expliquer brièvement ces deux programmes et la raison de leur importance.
Grâce à des investissements qui ciblent les technologies innovatrices, le programme Investissements dans la transformation de l’industrie forestière aide le secteur forestier canadien à devenir plus concurrentiel sur le plan économique et plus durable sur le plan de l’environnement. L’annonce portait également sur le financement de cinq projets originaux dans l’Ouest du Canada. Chaque projet représente une première canadienne ou même, dans certains cas, une première mondiale en matière de nouvelles technologies. Ces nouveaux projets emballants mettront en évidence le leadership dont le Canada fait preuve quand il s’agit de lancer de nouveaux produits et de créer une nouvelle expertise dans l’intérêt du secteur forestier canadien et des collectivités qui en dépendent.
Le Programme de développement des marchés a été conçu pour contribuer à l'épanouissement du secteur forestier en l’aidant à accroître les marchés internationaux, à présenter les produits forestiers canadiens comme des choix écologiques, à encourager l’utilisation accrue du bois dans la construction de bâtiments non résidentiels et de hauteur moyenne en Amérique du Nord, et à faire connaître le Canada comme chef de file mondial dans le domaine de la gestion durable des forêts et comme fournisseur privilégié de produits forestiers durables. Le financement rendra donc les produits forestiers canadiens encore plus attrayants et plus viables sur le marché mondial.
Nous savons très bien que le secteur forestier est confronté à des défis. Nous avons prévu des mesures, dans le Plan d'action économique, et nous avons fait des investissements sans précédent pour insuffler une nouvelle vie au secteur forestier, et les 92 millions de dollars sur deux ans font partie intégrante de cette démarche. Je suis fier que notre gouvernement continue d'appuyer les emplois de Canadiens qui travaillent très fort dans les régions rurales du Canada.
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Merci, monsieur le président.
C'est effectivement une occasion importante, et dans une certaine mesure, historique, d'approfondir nos relations avec les collectivités autochtones en ce qui concerne l'exploitation des ressources. Notre ministère a des échanges avec ces collectivités et s'efforce de contribuer à cette relation de diverses façons, notamment par l'intermédiaire du Bureau de gestion des grands projets, qui rassemble tous les ministères à vocation réglementaire d'Ottawa.
Nous essayons d'y coordonner nos démarches, surtout en ce qui concerne le processus approprié de consultation qui doit se dérouler relativement à des projets de mise en valeur des ressources, en nous assurant, bien entendu, que l'État s'acquitte de son devoir constitutionnel de consulter, et aussi de guider l'industrie dans ses rapports avec les collectivités autochtones pour faire avancer les projets, travailler avec les provinces et mieux harmoniser nos processus.
Récemment, d'ailleurs, vous savez peut-être que le gouvernement a chargé un représentant spécial, M. Doug Eyford, de discuter avec les collectivités autochtones de l'Ouest du Canada de la question de l'infrastructure énergétique de la côte Ouest. Cette mesure s'impose partout au Canada, qu'il s'agisse du Cercle de feu ou de l'infrastructure énergétique de l'Ouest. Ce genre de développement doit se faire en consultation avec les Canadiens autochtones, et il faut saisir ces occasions d'améliorer leur situation économique et sociale.
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Je serais ravi de le faire, monsieur le président.
Dans certains cas, il y a les titres, puis il y a les mesures précises; alors, je vais essayer de vous expliquer un peu les mesures qui s'y trouvent.
Des 84 millions de dollars, 54,8 millions de dollars sont pour l'initiative de la région de Port Hope. Ce n'est pas lié à ce qu'on appelle normalement l'initiative de développement responsable des ressources, qui concerne les nouveaux projets. Il s'agit d'entreprendre l'assainissement à Port Hope, un projet promis depuis maintenant quelques années et qui a déjà fait l'objet d'un processus de réglementation. Nous commençons maintenant les travaux de construction des installations de gestion des déchets et nous débutons la mise en oeuvre réelle de cet effort pluriannuel.
De façon semblable, les 34,5 millions de dollars représentent le montant le plus élevé qui sera dépensé cette année pour le Programme des responsabilités nucléaires héritées, dont nous venons de discuter concernant certaines des obligations nucléaires du Canada. Alors sous cet en-tête, monsieur le président, la plupart des mesures ont trait à nos obligations en matière d'assainissement de l'environnement.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais poser des questions sur EACL. Son champ d'activité et la façon dont le gouvernement fédéral s'en occupe ont changé un peu au cours des dernières années. J'espère ne pas couvrir un aspect déjà couvert par quelqu'un d'autre.
Lorsque je regarde ces chiffres, pour 2011-2012, il y a des dépenses réelles de 537 millions de dollars, un Budget principal des dépenses de 103 millions de dollars et un budget des dépenses à ce jour de 345 millions de dollars. Puis, pour 2013-2014, on trouve les mêmes 102 millions de dollars dans le Budget principal des dépenses.
Pourriez-vous nous donner autant de détails que vous le pouvez à ce sujet en trois minutes? Je pense que, pour plusieurs personnes, cela paraît bizarre. Il y a un budget des dépenses de 101 millions de dollars, puis des dépenses de 500 millions de dollars ou 300 millions de dollars. Pourriez-vous nous expliquer ces différences et nous dire pourquoi nous prévoyons encore 102 millions de dollars pour 2013-2014?
J'aimerais que vous nous expliquiez encore une fois tous ces éléments, si possible.
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Merci de cette question, monsieur le président.
Le montant de 102 millions de dollars représente le financement de base des Laboratoires de Chalk River. Ce financement existe depuis un certain nombre d'années. Il s'agit du financement de l'infrastructure. Chalk River est foncièrement le plus grand laboratoire du Canada. Environ 3 000 personnes y travaillent.
Il y a là, en fait, trois fonctions. Il y a la ventilation exacte des coûts, mais... Il y a la gestion des déchets dans la mesure où les laboratoires doivent gérer ce qui se trouve là depuis l'après-guerre. À l'heure actuelle, les laboratoires produisent encore des isotopes médicaux. On y fait aussi de la recherche sur un réacteur national de recherche universel. Il y a en outre les services offerts aux propriétaires de réacteurs CANDU et à la chaîne d'approvisionnement de ces réacteurs — bref, des services de sciences et de technologies. Voilà un peu l'éventail des services qui sont actuellement offerts.
À l'heure actuelle, cette somme de 102 millions de dollars que l'on peut voir dans le Budget principal des dépenses ne permet pas de satisfaire pleinement à toutes ces obligations. C'est pourquoi au cours des dernières années, dans des budgets successifs, on a annoncé un soutien supplémentaire pour Énergie atomique du Canada limitée.
Il y a quelques années, ce soutien supplémentaire ne s'appliquait pas seulement aux laboratoires, mais aussi à l'aspect commercial, c'est-à-dire à la vente de réacteurs. Toutefois, les réacteurs n'ont pas été vendus. Cet élément ne reçoit plus de sommes supplémentaires dans le budget. Dans ces budgets supplémentaires des dépenses, on lui accorde, au moyen d'un crédit législatif, la somme de 109 millions de dollars. Cet argent n'est pas destiné à SNC-Lavalin... bien qu'une partie le soit, indirectement, mais en gros, cet argent sert à assumer nos dernières responsabilités dans le volet commercial, ce qui comprend divers engagements que nous devons encore respecter, entre autres les garanties relatives aux travaux effectués sur des réacteurs, par exemple. Ce montant, qui s'élève actuellement à 109 millions de dollars, diminuera progressivement jusqu'à zéro puisque nous nous retirons progressivement du soutien au volet commercial des réacteurs.
Aux 102 millions de dollars, on a ajouté cette année 141 millions de dollars sur deux ans dans le budget. Vous trouverez cette somme dans le Budget supplémentaire des dépenses. Cet argent vise à permettre aux Laboratoires de Chalk River de s'acquitter des tâches dont je viens de parler et à satisfaire aux exigences de la réglementation de la CCSN afin que tout se fasse en sécurité, avec toute la protection de l'environnement nécessaire.
Alors c'est un peu... Au cours des dernières années, ces dépenses sont prévues en partie dans le Budget principal des dépenses et en partie dans le Budget supplémentaire des dépenses, en raison du processus budgétaire. Heureusement, nous n'avons pas eu encore de surprise en milieu d'année — nous croisons encore les doigts —, par exemple des réparations au NRU qui exigeraient que nous présentions d'autres budgets supplémentaires à votre comité.
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Merci, monsieur le président.
Merci à nos témoins d'être venus nous rencontrer.
La dernière fois que vous avez témoigné devant nous, nous avions parlé un peu du Cercle de feu, et vous en avez parlé de nouveau aujourd'hui. Depuis, on a nommé un ministre chargé du Cercle de feu. Je crois savoir qu'il existe également un secrétariat représentant 15 ministères, chargé de la coordination du Cercle de feu. Pourriez-vous nous donner la liste des 15 ministères qui participent au projet du Cercle de feu?
Également, depuis votre dernière comparution devant nous, le gouvernement a poursuivi trois experts devant les tribunaux pour les empêcher de témoigner. Évidemment, la cour a statué en faveur des témoins. Alors, les sociétés minières ne reçoivent toujours pas un bon leadership à l'égard du projet Cercle de feu.
Nous voulons vraiment appuyer ce projet. Nous voulons qu'il soit réalisé, car il créera un grand nombre d'emplois. Notre comité a entendu des témoignages lorsque nous avons étudié le Cercle de feu. Les Premières Nations qui sont venues témoigner nous ont dit clairement qu'elles appuyaient vraiment le projet du Cercle de feu et qu'elles sont prêtes à collaborer avec le gouvernement et les sociétés minières. Les sociétés ont déclaré qu'il suffisait de leur indiquer quelles sont les règles à suivre et qu'elles les suivraient. Mais il n'y a toujours pas le leadership nécessaire.
Croyez-vous, tout comme moi, qu'il faudrait avoir une meilleure approche dans le projet du Cercle de feu?