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Merci, monsieur le président.
Bonjour. Merci de m'avoir donné l'occasion de vous parler aujourd'hui du développement responsable et de l'innovation dans le secteur des sables bitumineux canadiens. J'ai eu la possibilité de travailler pour la Compagnie pétrolière impériale et pour les sociétés affiliées d'ExxonMobil dans différents coins de la planète au cours des 26 dernières années, dont plus de 6 ans passés au Canada, sur la côte Est, et à Calgary, où je travaille maintenant.
Aujourd'hui, je vais vous parler de l'innovation dont nous faisons preuve dans nos projets d'exploitation des sables bitumineux et des mesures que nous prenons pour améliorer continuellement notre performance environnementale, notamment grâce à la recherche et aux nouvelles technologies. Ces aspects sont essentiels, étant donné le rôle critique que les sables bitumineux du Canada joueront dans l'avenir énergétique à long terme de la planète.
J'aimerais commencer en vous donnant un aperçu des tendances énergétiques à long terme. Comme vous le savez, l'énergie est le moteur de nos économies et de la vie moderne. La demande ne cesse de croître. L'Agence internationale de l'énergie prévoit que la demande mondiale en énergie augmentera de 40 p. 100 entre 2009 et 2035. Cette demande croissante proviendra principalement des économies en développement, où l'approvisionnement en énergie constitue un levier essentiel de la lutte contre la pauvreté. Certes, le pétrole et le gaz naturel vont continuer de répondre à près de 60 p. 100 des besoins énergétiques mondiaux dans les décennies à venir, mais le monde devra développer toutes les sources d'énergie concurrentielles sur le plan économique pour répondre à la demande à long terme.
Non seulement le Canada a-t-il la chance de posséder d'abondantes ressources pour répondre à la demande mondiale, mais il est également doté d'un cadre de réglementation efficace et il profite d'une industrie coopérative et déterminée à s'améliorer continuellement. Pour nous aider à libérer le potentiel de ces immenses ressources, notre industrie investit massivement dans la recherche et la technologie, ce qui permet également d'améliorer la sécurité et de minimiser notre empreinte environnementale.
Permettez-moi de vous donner quelques exemples. En mars de cette année, notre industrie a lancé l'Alliance pour l'innovation dans les sables bitumineux. Mieux connu sous le nom de COSIA, ce groupe reconnaît la responsabilité collective de l'industrie des sables bitumineux et son engagement commun envers l'exploitation responsable de ces ressources. L'alliance a été fondée par 12 entreprises qui produisent plus de 80 p. 100 du pétrole extrait des sables bitumineux du Canada. Par l'entremise de la COSIA, nous partagerons nos connaissances et, surtout, nos pratiques courantes d'exploitation en ce qui a trait aux quatre secteurs prioritaires en matière d'environnement: les émissions de gaz à effet de serre, l'eau, le déversement de résidus et les impacts sur le sol. L'approche collective des entreprises canadiennes en matière d'innovation est unique au monde.
L'Impériale travaille dans le domaine de l'énergie depuis plus de 130 ans. En tant qu'entreprise intégrée de production d'énergie, nos activités consistent à prospecter, à produire, à raffiner et à mettre en marché des produits pétroliers. Plus des trois quarts de la production journalière actuelle de l'Impériale proviennent des sables bitumineux et se font au moyen de deux technologies, à savoir l'exploitation à ciel ouvert et les technologies in situ, ce qui signifie « sur place ». Nous utilisons les technologies in situ lorsque les ressources sont trop enfouies sous la terre pour être extraites par d'autres techniques minières, ce qui est le cas pour environ 80 p. 100 des ressources bitumineuses. L'Impériale possède plus de 30 ans d'expérience en innovation dans le secteur des sables bitumineux. Nous détenons le brevet des deux principales technologies de récupération in situ utilisées aujourd'hui par notre industrie: la stimulation cyclique par la vapeur d'eau et le drainage par gravité au moyen de vapeur, ou DGMV.
Notre compagnie consacre environ 100 millions de dollars par année aux activités de recherche sur le développement des sables bitumineux et du pétrole lourd du Canada. Nous profitons également des recherches novatrices effectuées chaque année par notre actionnaire majoritaire, ExxonMobil, d'une valeur de plus de 1 milliard de dollars.
Nos chercheurs se concentrent sur deux objectifs: l'amélioration des technologies actuelles d'exploitation à ciel ouvert et in situ, et la création de nouvelles technologies qui modifieront peu à peu la performance environnementale de notre entreprise. Les résultats sont encourageants. À titre d'exemple, mentionnons le processus exclusif et novateur utilisé à Kearl, notre projet de sables bitumineux de prochaine génération. Ce processus, le traitement par moussage paraffinique, permet d'éliminer suffisamment de petites particules d'argile et d'eau du bitume pour obtenir un produit adapté au transport par pipeline. Ainsi, la mine de Kearl sera la première exploitation de sable pétrolifère à ne plus avoir besoin d'usine de valorisation pour produire du pétrole brut prêt à être commercialisé. Cela signifie que nous réduirons considérablement les émissions de gaz à effet de serre par baril parce que le pétrole produit à Kearl sera raffiné une fois plutôt que deux.
Nous prévoyons réduire encore plus les émissions de gaz à effet de serre à Kearl en utilisant la cogénération, une méthode efficace et plus propre de production simultanée d'électricité et de vapeur pour nos opérations. Grâce à la combinaison des deux technologies de traitement de moussage paraffinique et de cogénération, le bitume dilué produit à Kearl générera la même quantité d'émissions de gaz à effet de serre sur son cycle de vie que bon nombre de pétroles bruts raffinés aux États-Unis actuellement.
À Kearl, nous mettons également l'accent sur la gestion responsable de l'eau, des résidus et du sol.
Grâce à un système d'entreposage de l'eau situé sur le site même, nous aurons la première mine de sables bitumineux à pouvoir arrêter complètement de puiser l'eau de la rivière Athabaska et nous protégerons ainsi l'écosystème aquatique durant les périodes de faible débit de l'hiver.
L'approche adoptée à Kearl pour l'exploitation et la gestion des résidus minimise la superficie des zones de gestion des résidus et permet une remise en état graduelle. En interceptant et en traitant les fins résidus pendant le processus, nous réduirons la superficie de nos zones de gestion des résidus. Notre plan minier a été conçu pour nous permettre de renvoyer les résidus dans des zones exploitées aussitôt que possible. De cette façon, les bassins de résidus seront remis en état beaucoup plus tôt.
Nous adoptons également une approche progressive en ce qui a trait à la remise en état à Kearl. Cela signifie que nous remettrons en état les sections exploitées au fur et à mesure que la mine progressera, plutôt que d'attendre la fin de l'exploitation minière pour le faire. En fait, nous avons déjà commencé la remise en état avant même de produire le premier baril de pétrole.
L'Impériale travaille déjà à des technologies révolutionnaires pour l'exploitation des sables bitumineux dans l'avenir. L'une des plus prometteuses est le processus d'extraction non aqueux qui réduira de plus de 90 p. 100 le volume d'eau total utilisé et permettra de produire des résidus secs empilables, ce qui, du coup, accélérera la remise en état des terres et éliminera les bassins de résidus humides.
Quant à l'exploitation in situ, nous améliorons également sans cesse nos technologies actuelles tout en essayant d'en développer des nouvelles. Nous avons comme objectif ultime de créer une technologie d'extraction qui ne nécessite ni eau, ni chaleur, et qui réduirait de façon importante la consommation d'énergie, les émissions de gaz à effet de serre et l'utilisation de l'eau. Nous faisons actuellement l'essai d'une méthode d'extraction innovatrice et prometteuse à Cold Lake. Ce mode de recouvrement in situ non thermique aurait le potentiel de réduire l'intensité générale des émissions de gaz à effet de serre pour la rendre comparable à celle du pétrole classique.
La croissance des sables bitumineux envoie un message économique clair au Canada. Le Canadian Energy Research Institute estime que l'exploitation des nouveaux sables bitumineux permettra d'injecter 2,1 billions de dollars dans l'économie canadienne d'ici 2035, soit 84 milliards de dollars par année. L'industrie des sables bitumineux devrait employer près de 900 000 Canadiens au cours des 25 prochaines années et générer des retombées représentant des milliards de dollars en achat de biens et services des entreprises de l'Ontario, de la Colombie-Britannique, du Québec, de la Saskatchewan et du Manitoba.
De par les redevances et les impôts qu'elle verse, notre industrie finance également les services publics et les infrastructures qui permettent aux Canadiens de maintenir le niveau de vie dont ils jouissent aujourd'hui. Par exemple, au cours des 25 prochaines années, les entreprises d'exploitation des sables bitumineux paieront, en moyenne, 12,4 milliards de dollars en impôts annuels. Cela représente environ 46 p. 100 des paiements de transfert en santé au Canada pour l'exercice 2011-2012. En d'autres mots, l'exploitation des sables bitumineux permet d'offrir des avantages sociaux à tous les Canadiens.
Comme je l'ai dit au début, les sables bitumineux représentent une grande occasion économique pour le Canada, mais seulement si ces ressources sont exploitées de façon responsable.
Nous devons également offrir un meilleur accès aux produits énergétiques canadiens aux marchés nouveaux et existants. La réputation de fournisseur d'énergie stable et fiable dont jouit le Canada en dépend. En outre, malgré les critiques actuelles, les pipelines demeurent le moyen le plus efficace et le plus fiable de transporter le pétrole brut et le gaz naturel.
L'Impériale est déterminée à poursuivre sa collaboration avec l'industrie et à faire bénéficier cette dernière de ses découvertes innovatrices visant à garantir la sûreté de ses opérations, à accroître l'efficacité énergétique de ses méthodes d'extraction et à améliorer sans cesse sa performance environnementale sur tous les plans. J'espère que ces renseignements sur les activités continues d'amélioration pour l'exploitation responsable des sables bitumineux canadiens vous ont permis de mieux comprendre les occasions et les enjeux qui se présentent à notre industrie. Je répondrai maintenant à vos questions avec plaisir.
Merci.
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Monsieur le président et membres du comité, je vous remercie de me donner l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui.
La présidente de la FCM, Mme Karen Leibovici, vous transmet ses salutations et ses meilleurs voeux.
Aujourd'hui, nous avons le plaisir de pouvoir donner une perspective municipale à votre recherche sur l'innovation dans le domaine de l'énergie, incluant la génération, la transmission et l'utilisation.
Depuis 1901, la FCM est le porte-parole national des gouvernements municipaux. Elle représente presque 2 000 municipalités qui, pour leur part, représentent plus de 90 % de la population canadienne.
Les gouvernements locaux sont à l'avant-scène de l'utilisation d'énergie dans nos villes et collectivités au Canada et ils sont des leaders dans le domaine de l'innovation énergétique.
Comme d'autres paliers gouvernementaux, les gouvernements locaux sont d'importants consommateurs d'énergie. Nous sommes propriétaires de milliers de bâtiments, de flottes de véhicules, et nous effectuons aussi le traitement et la distribution de plusieurs milliards de litres d'eau par année. Nous occupons également une position unique pour influencer les habitudes de consommation d'énergie de nos citoyens.
Dans notre rapport de 2009 intitulé « Agir sur le terrain », nous avons démontré que les gouvernements municipaux exercent un contrôle direct ou indirect sur 45 % des émissions de gaz à effet de serre à l'échelle du Canada, dont la majorité provient de la consommation d'énergie. Nous avons également démontré qu'il existe un nombre considérable de possibilités inexploitées de réduction des émissions locales qui sont rentables et efficaces. Ces possibilités pourraient contribuer de 15 à 40 % au chapitre de la cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre établie pour le Canada pour l'année 2020, permettant d'économiser des millions de kilowattheures, de mètres cubes de gaz naturel et de litres de carburant.
En ce qui a trait au contrôle direct exercé par les municipalités, on parle de la consommation et des pertes d'énergie dans les activités municipales, comme les bâtiments, les patinoires intérieures, les parcs de véhicules et la gestion des déchets résidentiels. Il s'agit également de la récupération des gaz d'enfouissement ou des déchets à des fins productives, notamment sous forme de sources d'énergie, comme l'ont fait différentes municipalités, dont Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, et Calgary, en Alberta. Grâce à ces initiatives, les collectivités peuvent épargner des millions de dollars, démontrer l'application de technologies novatrices et faire un usage plus intelligent des ressources, y compris des déchets.
Pour ce qui est du contrôle indirect exercé par les municipalités, les politiques et les programmes municipaux peuvent favoriser l'efficacité énergétique dans les immeubles résidentiels, les bâtiments commerciaux et institutionnels et dans l'industrie locale. La planification municipale peut également contribuer à réduire la consommation d'énergie associée au transport des personnes et des marchandises.
Le projet-pilote Cité Solar de la Municipalité régionale d'Halifax, qui offrira une aide financière à faible coût aux propriétaires occupants pour l'installation d'un chauffe-eau solaire, est un excellent exemple de gouvernements locaux qui innovent en utilisant des outils financiers pour produire des énergies renouvelables à grande échelle dans leurs collectivités.
[Traduction]
Depuis 2001, notre fédération participe activement à l'innovation en matière d'énergie au Canada, en raison de notre fonction de gestionnaire du Fonds municipal vert, un fonds de prêt renouvelable qui offre un soutien aux projets d'infrastructure novateurs et durables au niveau municipal.
Depuis son lancement, le programme a permis d'accorder des subventions ou un mélange de subventions et de prêts à plus de 460 collectivités du Canada, soit un financement accordé à plus de 934 initiatives, dont 45 p. 100 à caractère énergétique. Sur ces projets, 162 sont des projets d'immobilisations, qui, une fois complétés, devront créer plus de 32 000 emplois dans 123 collectivités, permettant ainsi à ces collectivités d'économiser 82 millions de dollars par année. Ces collectivités réduiront leur consommation énergétique de 4 millions de gigajoules, ce qui correspond à 1,1 milliard de kilowattheures.
Le Fonds vert municipal permet d'accorder des crédits de 50 à 70 millions de dollars pour les dépenses en capital par année, ce qui pour certains représente bien peu, mais imaginons-nous plutôt ce que le Canada pourrait devenir si les leçons tirées de ces projets étaient appliquées partout au pays.
La fédération canadienne des municipalités y voit un rôle en tant que champion de l'innovation, partageant les connaissances acquises grâce aux projets financés par le Fonds vert municipal et aux autres initiatives municipales novatrices. D'autres collectivités pourront ainsi adopter et adapter les concepts, pratiques et technologies qui permettent d'obtenir un meilleur investissement sur les crédits obtenus par l'entremise de programmes d'une plus grande envergure, tels que le Fonds de la taxe sur l'essence et le Fonds chantiers Canada.
Pour le secteur municipal, les ressources, les politiques de soutien d'autres ordres de gouvernement, les connaissances et l'expertise représentent les défis et les obstacles principaux liés à l'innovation énergétique. Notre rapport publié en 2012, intitulé « Bâtir une économie verte pour le Canada: le rôle des municipalités », a souligné certains principes nécessaires à l'innovation au niveau municipal, y compris l'approche locale et la rentabilité des investissements comme toute première priorité. L'approche locale exige un financement à long terme et prévisible pour les projets d'infrastructure, ce qui permettra aux municipalités de planifier, et de mettre en oeuvre, des solutions en matière d'infrastructure novatrices qui transformeront la façon dont les Canadiens génèrent et utilisent l'énergie. Nous sommes heureux de collaborer avec le gouvernement fédéral sur un nouveau plan d'infrastructure à long terme qui jettera les bases de ce principe. L'approche locale exige également la collaboration entre les divers ordres de gouvernement sur les dossiers de l'infrastructure de transport durable et de la promotion de l'utilisation d'énergie renouvelable et d'efficacité énergétique, les deux dossiers étant liés.
Il faut également disposer de politiques favorables, quoique bon nombre de ces politiques sont du ressort provincial. La taxe sur le carbone de la Colombie-Britannique et les programmes de tarifs de rachat garantis de l'Ontario et de la Nouvelle-Écosse créent des conditions qui favorisent l'innovation, car les collectivités elles-mêmes repèrent les possibilités de générer de l'énergie propre et ainsi, de nouveaux revenus.
Enfin, il faut accroître les capacités des représentants municipaux afin que le Canada puisse maximaliser les nouveaux investissements et encourager l'innovation qui donne lieu à des retombées locales permanentes ainsi qu'à des connaissances et technologies exportables, tout en attirant des investissements vers le Canada. Il est toujours possible de recruter un consultant moyennant le paiement de ses honoraires, mais il faut avoir des employés municipaux ayant les connaissances nécessaires afin d'apporter des changements et de saisir les occasions qui se présentent à la collectivité.
Le bulletin de notes de la Fédération sur l'infrastructure publié cet automne a montré qu'un grand nombre de collectivités ne disposaient pas de données sur l'état de leurs biens. Sur les 346 collectivités qui ont répondu à notre sondage, seulement 123 disposaient de données d'une qualité suffisante permettant une analyse. Parmi celles-ci, il y avait toutefois de grandes lacunes. Ainsi, 33 p. 100 des répondants ne pouvaient fournir aucune information sur l'état de leurs usines de traitement des eaux sales. Or, il est difficile de planifier l'installation d'un système de récupération de la chaleur résiduelle dans une usine de traitement pour pouvoir vendre la chaleur récupérée à l'échelle locale si l'on ne sait pas dans quel état se trouve l'usine.
Ceci m'amène à parler du rôle fédéral. Le gouvernement fédéral occupe un rôle important pour ce qui est de renforcer les fondations de l'innovation énergétique au Canada, en commençant au niveau municipal. Les programmes fédéraux d'infrastructure en vigueur comprennent un volet d'augmentation des capacités, lequel, dans le passé, s'est situé à un niveau de 1 à 2 p. 100 de la valeur du programme, du moins c'est la valeur médiane nationale. Comme je l'ai déjà indiqué, l'argent seul ne suffit pas. Il faut rendre prioritaire l'accroissement des capacités des décideurs municipaux quant aux investissements novateurs.
Notre fédération a l'expérience nécessaire pour aider à constituer ce genre de capacité et à travailler en partenariat avec le gouvernement fédéral, une expérience acquise à la fois dans le contexte du Fonds vert municipal et du programme récent InfraGuide. Pour saisir les possibilités énergétiques au niveau local, nous recommandons au gouvernement fédéral d'adopter une approche axée sur le partenariat, en faisant fond sur le modèle du Fonds vert municipal, afin d'accroître la capacité du secteur municipal de soutenir l'innovation énergétique au Canada.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie le comité de nous donner l'occasion de vous parler de notre organisation et de l'énergie renouvelable au Canada.
Innergex est en affaires depuis 1990. Cela fait un peu plus de 22 ans que nous faisons de l'énergie renouvelable. C'est la même chose pour moi: j'ai commencé en 1990 à m'intéresser à l'industrie de l'énergie renouvelable. Innergex a maintenant vingt-deux centrales hydroélectriques en fonctionnement au fil de l'eau, cinq parcs éoliens et un parc solaire, pour un total d'un peu plus de 1 044 MW installés. Cela représente environ 300 000 foyers. C'est donc près de 1 million de personnes qui bénéficient de cette énergie verte au Canada.
La valeur approximative de nos actifs est de 2,4 milliards de dollars. Nous avons un plan d'investissement avec des projets qui ont déjà des contrats à long terme pour un autre milliard de dollars d'ici cinq ans.
Nous sommes une entreprise canadienne qui oeuvre exclusivement dans le domaine de l'énergie renouvelable. Je viens de vous mentionner les trois sources d'énergies: les énergies hydroélectrique, éolienne et solaire. Ce sont les trois principales technologies que l'on utilise pour produire de l'énergie. Nous avons fait le choix de ne pas nous tourner vers d'autres formes d'énergie produite au Canada ou même n'importe où ailleurs. Nous ne produisons que de l'énergie renouvelable.
Nous ne sommes pas un fabricant de turbines ou de panneaux solaires. Nous sommes un utilisateur. Nous aimons travailler avec les fabricants pour trouver des innovations. Ces innovations peuvent être très variées. Je vous donnerai quelques exemples à ce sujet un peu plus tard.
Nous considérons aussi l'innovation dans nos projets quand nous sommes en mesure d'établir des partenariats avec des municipalités et avec des Premières Nations. Pour nous, c'est extrêmement important dans la vision d'un projet durable.
[Traduction]
Le développement durable de l'énergie
[Français]
veut aussi dire, pour nous, impliquer les gens de la communauté.
Nous nous intéressons également à une autre forme d'énergie: l'énergie hydrolienne, particulièrement en milieu fluvial. Une entreprise du Québec, qui s'appelle RER, a développé un produit qui, croit-on, a un très bel avenir. Le problème est le coût de production, qui est encore assez élevé. Cependant, nous avons bon espoir qu'avec quelques projets et un certain volume, cette technologie suivra une évolution semblable à celle qu'a suivie l'énergie éolienne. Nous croyons qu'avec une masse industrielle, le coût de production de ces turbines finira par être compétitif.
Je parle d'innovation, bien qu'on comprenne que l'hydroélectricité fait partie du patrimoine canadien depuis très longtemps. C'est une technologie bien connue, mais à bien des égards, chez Innergex, nous avons beaucoup travaillé à améliorer ce produit pour l'adapter à plusieurs conditions canadiennes, notamment en Colombie-Britannique, où nous sommes très impliqués dans la construction de nouvelles centrales. Nous avons modifié ce qu'on appelle des valves de dissipation.
Je vous explique rapidement le problème. On connaît la variabilité des rivières en Colombie-Britannique. Dans beaucoup de rivières, des saumons ou des poissons sont souvent en aval d'une section qui est très abrupte, et c'est dans cette section que l'on retrouve un plus grand potentiel hydroélectrique. Nous fonctionnons dans ces sections. Quand arrive une panne du réseau, nous devons délester rapidement la production et, soudainement, le niveau en aval remonte rapidement. Nous avons donc fait en sorte de travailler avec l'industrie pour instaurer des valves de dissipation, c'est-à-dire des valves qui sont capables de prendre tout le débit qu'utilisait la turbine pour produire l'électricité et, instantanément, la dissiper et finalement réguler le débit en aval. C'est assez technique, mais je vous dirais que c'est une innovation qui permet maintenant l'utilisation ou l'implantation de centrales hydroélectriques dans des zones plutôt délicates qui, autrement, n'auraient pas pu être développées de façon durable en collaboration avec le milieu.
Des turbines ont également été efficaces pour contrer l'érosion. Nous avons trouvé, en travaillant avec l'industrie, des métaux composites afin de protéger les turbines contre l'érosion qui s'y produisait. En Colombie-Britannique, des grains de sable s'infiltraient dans les conduites forcées et érodaient les turbines de façon prématurée. En travaillant avec l'industrie, nous avons trouvé une façon d'augmenter la durée de vie de ces turbines.
Il y a également des pistes d'avenir dans ce que l'on comprend de l'énergie renouvelable en réseaux isolés. On peut penser à développer des batteries afin d'emmagasiner l'énergie qu'on est capable de produire. Pour ce qui est de l'énergie éolienne, on sait qu'il vente, mais pas de façon constante. Si on était en mesure d'emmagasiner cette énergie avec des batteries à coût concurrentiel, on pourrait alimenter des villages isolés, et même contribuer au réseau en augmentant la capacité et la disponibilité des mégawatts ainsi produits.
C'est la même chose pour l'air comprimé. On pourrait penser à utiliser l'énergie durant la nuit pour comprimer l'air et l'utiliser pour fabriquer de l'énergie durant la journée. C'est le même principe pour l'hydrogène. On peut utiliser l'énergie excédentaire de la centrale éolienne ou de la petite centrale hydroélectrique afin de produire de l'hydrogène qui pourrait par la suite être brûlé dans un engin à combustion, afin de maximiser le potentiel.
On parle aussi de partenariats. Vous avez souvent entendu parler de partenariats. Pour nous, c'est une réalité. Afin de développer des projets hydroélectriques en région, nous avons établi des partenariats avec les Premières Nations. Présentement, nous en avons deux en cours, et les Premières Nations détiennent jusqu'à 50 % du projet. Nous avons fourni l'ensemble des capitaux et l'infrastructure d'ingénierie pour aider à développer ces projets. Ceux-ci n'auraient pas pu voir le jour si nous n'avions pas eu cette approche. Nous considérons qu'il s'agit d'une approche très novatrice, parce qu'il a fallu également mettre en place le financement, convaincre les banquiers de faire affaire avec les Premières Nations et avoir des garanties pour ces centrales situées sur des réserves. Nous devions travailler avec l'un de vos ministères, le ministère des Affaires autochtones et du développement du Nord canadien. En collaborant avec ces gens, nous avons pu rassurer les banquiers afin de réaliser ce genre ce projets.
Notre plus grand défi est le fait que l'énergie renouvelable a besoin de beaucoup de capitaux. Il faut du temps pour les amortir. Pour qu'un projet de centrale hydroélectrique ou éolienne soit rentable, il faut considérer cela sur 20, 25, 30, voire 40 ans. Pour être en mesure d'investir du capital, il nous faut des contrats à long terme ou une façon de nous assurer d'avoir des revenus stables afin d'amortir ces capitaux. En gros, les coûts de production se composent à environ 80 % de coûts fixes et à 20 % de coûts variables. Nous ne pouvons donc pas être exposés à des variations rapides du prix de l'énergie que nous vendons.
Quand nous pouvons avoir des contrats à long terme qui nous sont octroyés par des instances publiques, cela nous permet de nous concentrer sur le développement. La vie d'un projet hydroélectrique, à partir du moment où nous avons l'idée de développer un projet, en passant par sa réalisation et en allant jusqu'à sa mise en service commerciale, est d'environ cinq à huit ans. Il faut une période minimale de trois ans d'études environnementales, ainsi que de deux à trois ans de construction et de négociation du contrat à long terme. Pendant cette période de huit ans, nous ne pouvons pas être exposés à de grandes variations de prix, car nous ne pouvons pas changer le coût de la construction.
Ce sont donc là nos plus grands défis. Nous ne demandons pas la charité, mais nous souhaitons être en mesure de regarder le coût de l'électricité à long terme, et non pas simplement à court terme On a qu'à regarder le coût du baril de pétrole ou du gaz naturel depuis 15 ou 20 ans. Le coût du baril de pétrole a beaucoup varié. À la fin des années 1990, le prix était de 13 $ le baril, puis il a connu un pic, quelques années après, de 200 $ le baril. Le gaz naturel, au cours de la même période, a varié entre 2 $ le gigajoule et de 8 $ à 9 $ le gigajoule, pour se transiger aujourd'hui à 3,50 $ le gigajoule.
Nous avons besoin d'une vision à long terme, d'un soutien qui provient de contrats à long terme. Cela nous permet d'investir des capitaux à long terme. Sans cela, il nous est très difficile de nous développer.
Merci.
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Le plus gros défi, comme je l'ai dit, c'est que cela exige beaucoup de capitaux. Nous devons avoir une vision qui permet de dépenser les capitaux nécessaires. Ces sociétés, si elles ne peuvent pas vendre la technologie à l'utilisateur final, ont de la difficulté à s'engager à la mettre au point au Canada.
Le problème, c'est qu'au Canada, nous avons la chance de posséder plusieurs types d'énergie, et dans l'ensemble, le prix de l'électricité est assez bas. Je parle du Québec et de la Colombie-Britannique, nos deux marchés principaux. Au Québec, l'électricité se vend environ 7 ¢ le kilowattheure, et elle se vend environ le même prix en Colombie-Britannique.
C'est un défi de mettre au point une nouvelle technologie qui nécessite un peu plus de travail, je présume, pour obtenir une part un peu plus grande du marché, ce qui permet de réduire les coûts. C'est ce qui s'est produit dans le domaine de l'énergie solaire ces dernières années. En effet, il y a trois ans, nous pouvions acheter des panneaux solaires au prix d'environ 1,80 $ le kilowattheure; maintenant, nous pouvons les acheter à environ 75 ¢ le kilowattheure. C'est une très grande amélioration en moins de trois ans.
C'est ce dont l'industrie de l'énergie renouvelable a besoin, c'est-à-dire l'occasion de devenir un peu plus importante, et aussi que son produit final soit reconnu. Ces produits, contrairement à d'autres sources d'énergie non renouvelable, ne génèrent pas le carbone responsable de l'effet de serre sur la planète. Comment pouvons-nous obtenir un certain crédit pour cette diminution? À notre avis, c'est essentiel.
Nous pouvons obtenir une sorte de contrat à long terme, qui nous donne peut-être un prix un peu plus élevé que le prix du marché à court terme... Mais à long terme, ces coûts sont fixes. Dans 20 ans, par exemple, un projet solaire en Ontario obtiendra environ 42 ¢ le kilowattheure dans le cadre du dernier programme FIT. Dans 20 ans, en théorie, les panneaux seront remboursés, et l'énergie solaire sera intégrée au réseau à un prix concurrentiel, mais il aura d'abord fallu un contrat pour faciliter la mise au point de la technologie et son utilisation.
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Merci, monsieur le président. J'aimerais aussi remercier les membres du comité. Le chauffeur de taxi m'a déposé à 10 coins de rue d'ici, et j'ai dû chercher le bon endroit. Mais je suis ici maintenant.
Vous connaissez mon nom. Je suis le président du Fundy Ocean Research Center for Energy, ou FORCE. Je suis aussi vice-président du développement énergétique à Minas Basin Pulp and Power, un promoteur de projets marémoteurs.
Au nom du FORCE et de nos partenaires de l'industrie marémotrice, une industrie en pleine croissance, je vous remercie de me donner l'occasion de vous parler aujourd'hui. Nous sommes heureux de participer à la discussion que vous menez ici à Ottawa et un peu partout au pays sur la façon d'effectuer la transition vers un approvisionnement en énergie propre et sécuritaire pour le pays. Nous comprenons que nous ne sommes qu'un morceau d'un casse-tête très complexe.
L'énergie propre signifie un approvisionnement énergétique diversifié offrant un large éventail d'options qui s'équilibrent et sont complémentaires, c'est-à-dire les énergies hydraulique, éolienne, biomasse, solaire et notre préférée, l'énergie marémotrice. Les turbines marémotrices ressemblent beaucoup à des moulins sous-marins, mais elles sont alimentées par le mouvement des marées plutôt que par le vent. Toutefois, comme le vent, la puissance de sortie est très sensible à la vitesse de la ressource. L'énergie dans la colonne d'eau est mesurée par le cube de sa vitesse; elle est donc exponentielle. Cela signifie que si vous doublez la vitesse de l'eau, vous obtenez huit fois plus d'énergie. En effet, contrairement au vent, l'eau est dense, c'est-à-dire 800 fois plus dense que l'air. On peut donc générer de l'énergie avec de plus petites pales de rotor et moins de tours par minute. De plus, contrairement au vent, on peut prédire les marées, ce qui facilite beaucoup le maintien de l'équilibre du système électrique. En effet, nous connaissons la hauteur exacte des marées et leur débit, et nous pouvons les calculer pour aujourd'hui, demain et dans 1 000 ans. En fait, la Nouvelle-Écosse intègre l'énergie marémotrice à son réseau énergétique depuis 1984, grâce à un barrage marémoteur plus conventionnel situé à Annapolis Royal.
J'aimerais vous parler brièvement de la ressource marémotrice unique de la baie de Fundy, des activités du FORCE et de la façon dont le Canada est bien positionné pour lancer une industrie.
Je vais commencer par la ressource. Notre histoire débute en 2006, lorsqu'une étude menée en Californie a déterminé que la baie de Fundy était potentiellement le meilleur endroit en Amérique du Nord pour exploiter l'énergie marémotrice, en raison de sa taille et de la proximité du réseau existant. En effet, environ 160 milliards de tonnes d'eau s'écoulent dans la baie de Fundy lors de chaque marée, ce qui représente un volume équivalent à plus de quatre fois le débit combiné de toutes les rivières d'eau douce du monde. Un grand nombre de gens savent que la baie de Fundy a les plus hautes marées du monde.
Toutefois, l'élément le plus important dans le domaine de l'énergie marémotrice, c'est le débit. Notre site profite d'un débit très élevé. En effet, les recherches actuelles laissent croire qu'il y a environ 7 000 mégawatts d'énergie cinétique dans le passage Minas de la baie de Fundy. Le modèle mis au point par M. Richard Karsten, un professeur de mathématiques à l'Université Acadia, démontre qu'environ 2 500 de ces 7 000 mégawatts peuvent être exploités de façon sécuritaire. Après 2 500 mégawatts, nous commençons à engendrer des effets négatifs sur les marées du port de Boston. Deux mille cinq cents mégawatts, c'est presque la capacité combinée des projets de Gull Island et de Muskrat Falls, c'est-à-dire le projet hydroélectrique du cours inférieur de la rivière Churchill. Une énergie marémotrice d'une valeur de 2 500 mégawatts, c'est une donnée attirante pour une province dont la demande en énergie électrique ne dépasse pas 2 000 mégawatts; c'est donc une quantité très importante. En Nouvelle-Écosse, on répond surtout à la demande par l'importation de combustibles fossiles, et tout le monde ici sait que cela doit changer.
Il faut souligner que la proximité du réseau est un facteur aussi important que l'ampleur de notre capacité en énergie marémotrice. Le meilleur site marémoteur du monde est situé à 10 kilomètres d'un réseau de transport nord-américain. Au Canada atlantique, on sait très bien que les réseaux de transport, qu'ils soient terrestres ou sous-marins, sont très dispendieux. Avec l'aide de Ressources naturelles Canada, FORCE a effectué cet investissement essentiel dans la capacité de distribution. Nous avons aussi 11 kilomètres de câble sous-marin prêt à être déployé, et nous avons construit un poste haute tension qui, à l'aide des lignes de transport d'énergie, donne au FORCE l'accès aux marchés de l'électricité à l'échelle locale et régionale. Si nous combinons l'énergie des marées de la baie de Fundy et l'infrastructure électrique déjà en place, nous avons un site imposant qui attire l'attention des investisseurs à l'échelle internationale.
À quel point ce site est-il imposant? Il faut se rendre compte qu'au Canada, FORCE est un chef de file en démonstration de turbine marémotrice. Nous sommes une société de recherche à but non lucratif qui a trois rôles principaux. Nous offrons un service de branchement prêt à l'emploi, nous exerçons une surveillance publique, et nous coordonnons la qualité globale des recherches océanographiques liées à l'exploitation de l'énergie marémotrice. Ainsi, FORCE diminue les coûts et les risques pour l'industrie en mettant à sa disposition un site permanent, des câbles sous-marins et une infrastructure électrique côtière qui sert à transporter l'énergie sur le marché. En fait, nos câbles sous-marins ont la capacité de livrer jusqu'à 64 mégawatts d'énergie à partir de quatre régions du plancher océanique. Il s'agit de la plus importante capacité de transport d'énergie de tous les sites d'énergie marémotrice du monde.
Dans le cadre de ses activités de surveillance, FORCE assure la surveillance environnementale de tous les appareils de son site expérimental situé dans le passage Minas de la baie de Fundy. Cette activité est essentielle pour que la population accepte les activités d'exploitation à l'échelle commerciale. En tant que centre de recherche, la plus grande partie de notre travail consiste à accumuler des connaissances sur le site. Nous avons déjà le site marémoteur le mieux compris du monde, et nous continuons d'améliorer nos connaissances à ce sujet.
Lorsqu'il s'agit de la conception d'une turbine marémotrice qui fonctionne bien dans la baie de Fundy, les connaissances appropriées réduisent le risque et attirent les investisseurs, c'est-à-dire les investisseurs de partout dans le monde. Les débits actuels sont tellement élevés qu'ils repoussent les limites de la capacité des sondes commerciales qui servent à les mesurer. Ces instruments n'ont jamais été utilisés dans des conditions aussi rigoureuses. C'est pourquoi, avec l'appui du gouvernement du Canada, d'EnCana et de ses partenaires du secteur privé, FORCE disposera bientôt de la première plateforme de surveillance sous-marine récupérable du monde. Elle a été précisément conçue pour fonctionner dans les conditions de débit très élevé qu'on retrouve dans les grandes marées.
Ma société, Minas Basin Pulp and Power, est en train d'installer un générateur pour turbine marémotrice au site de FORCE, à 30 mètres sous la surface de la mer. Il est à 30 mètres sous la surface lorsque la marée est très basse, mais il se trouve à 45 mètres lorsque la marée est haute. Nous devons connaître parfaitement les conditions du site: la vitesse du courant, la direction de l'écoulement des eaux, les turbulences, le transport des sédiments et la vitesse à laquelle toutes ces conditions changent, y compris les effets des ouragans sur la colonne d'eau. Notre réussite dépend de notre maîtrise de ces données inconnues, et cette plateforme de surveillance est le moyen par lequel nous y parviendrons.
N'oublions pas que nous avons déjà réussi à attirer quatre des technologies les plus avancées dans le monde, c'est-à-dire celle d'OpenHydro, de l'Irlande, d'Alstom, de France, d'Atlantis, de l'Australie et de Marine Current Turbines, de l'Angleterre. Nous avons aussi les meilleurs rotors ouverts et les meilleures turbines à carénage tubulaire. De plus, nous ferons bientôt affaire avec une cinquième société. En effet, la Nouvelle-Écosse a lancé un appel d'offres ouvert pour exploiter une nouvelle technologie.
La première turbine qui a été installée sur notre site nous a démontré à quel point elle était puissante, car elle a survécu un cycle de marées de vives-eaux, mais elle a perdu cinq de ses pales pendant le deuxième cycle. Même si c'était une expérience dispendieuse pour le concepteur de la turbine, elle a démontré que la ressource est deux fois et demie plus puissante que nous le pensions. Elle a aussi démontré que nous devions recueillir plus de données, et c'est pourquoi nous installons la plateforme.
À long terme, les retombées économiques engendrées par notre site sont extrêmement importantes. En effet, l'économie de l'énergie marémotrice n'est pas seulement fondée sur la puissance de notre ressource ou sur l'envergure des entreprises qui ont investi dans le projet. Le potentiel réel, c'est la création de l'industrie de l'énergie marémotrice au Canada.
À notre avis, il s'agit d'une occasion en or pour la Nouvelle-Écosse, pour les régions côtières du pays et pour l'ensemble du Canada. Nous avons une communauté de chercheurs de classe mondiale qui communiquent de façon efficace avec d'autres chercheurs à l'échelle nationale et internationale. Nous avons aussi, sur la côte Est, une industrie maritime de classe mondiale qui fournit des produits et services à un nombre croissant de projets pétroliers et gaziers extracôtiers. Ces compétences sont directement applicables et transférables à l'industrie de l'énergie marémotrice. D'ailleurs, elles ont déjà été utilisées pour trouver le site expérimental, étudier l'environnement, transporter l'équipement, construire une embase gravitaire et mener des nouvelles recherches. Je suis fier de dire que ma société, Minas Basin Pulp and Power, a permis de créer FORCE. Nous avons trouvé le site et nous avons conçu l'ensemble du système. Nous avons obtenu les permis nécessaires, et nous l'avons construit.
Maintenant, Minas dirige son attention sur la technologie des turbines. Nous allons fabriquer une grande partie de notre générateur pour turbine ici au Canada, et surtout en Nouvelle-Écosse, et les autres promoteurs nous imiteront. Les générateurs pour turbine pèsent de plus de 1 000 tonnes et sont beaucoup trop massifs et dispendieux pour être transportés sur de grandes distances. Notre turbine marémotrice pèsera environ 1 500 tonnes.
International Telecom, une société basée au Québec et en Nouvelle-Écosse, a déjà commencé à se pratiquer en vue de l'installation du câble sous-marin, une activité maritime difficile qui fera appel à quatre remorqueurs puissants, à un ancrage dynamique rigoureusement coordonné et à des connaissances détaillées sur le débit et le régime des eaux. Cette équipe s'emploiera à prouver que nous pouvons réussir en utilisant les ressources locales plutôt que d'importer l'équipement d'autres marchés. Elle crée du travail pour d'autres secteurs activités, car elle mobilise, transporte et installe 11 kilomètres de câble sous-marin très dispendieux. Si nous mettons à contribution toutes nos compétences, je crois que le Canada deviendra un chef de file dans le domaine.
Nous savons qu'il y a encore beaucoup de travail à faire. Il y a de nouvelles technologies et de nouveaux défis. Notre travail consiste à résoudre les problèmes et à distribuer l'énergie de manière sécuritaire, fiable et économique. Nous disposons des ressources énergétiques et des compétences appropriées. Nous pouvons compter sur la volonté politique nécessaire, non seulement en Nouvelle-Écosse, mais aussi à Ottawa. Enercan et TDDC méritent notre reconnaissance. En effet, Enercan a investi 25 millions de dollars dans le projet de la baie de Fundy. Sans Enercan, nous n'aurions pas de réseau de transport et de câbles sous-marins, et nous serions dans la même situation qu'en 2008. Enercan a servi de chaperon, de formateur, de conseiller et d'ami patient. L'organisme a fait confiance au FORCE, et le FORCE remplira toutes ses promesses.
TDDC a, toutefois, consacré 20 millions de dollars aux initiatives relatives à l'énergie marémotrice canadienne. Ses normes élevées ont permis de former de bons candidats à penser à chaque étape du projet, à former une équipe, à créer des consortiums. TDDC est un professeur exigeant, mais extraordinaire. Son excellence dans le cadre du processus de diligence raisonnable fait presque en sorte qu'une fois que les promoteurs auront mené à bien son processus, leurs projets attireront les investisseurs.
Ce n'est pas qu'une question d'argent. Dans le cadre de la feuille de route technologique sur l'énergie marine, le gouvernement fédéral voit une éventuelle chaîne d'approvisionnement pour extraire l'énergie marémotrice qui partirait de la baie de Fundy et qui traverserait le pays, ce qui pourrait permettre de fournir jusqu'à 80 000 mégawatts à tous les Canadiens grâce à l'énergie marémotrice.
La feuille de route vise une contribution canadienne de 250 mégawatts d'ici à 2020 et de deux gigawatts d'ici à 2030 pour toutes les formes d'énergie marine renouvelable: l'énergie marémotrice, l'énergie tirée du courant des rivières et des fleuves et l'énergie tirée des vagues. Elle prévoit aussi une activité économique de 2 milliards de dollars par année, surtout en exportations.
Nous avons aussi entamé le processus visant à appliquer un tarif de rachat garanti ici en Nouvelle-Écosse pour les turbines marémotrices et les systèmes de capteurs à plus grande échelle. Il s'agit d'un prix fixe pour l'énergie marémotrice, qui offre aux promoteurs des incitatifs suffisants pendant qu'ils cherchent des investisseurs, mettent la dernière main aux conceptions, fabriquent des générateurs et déploient des unités. Pendant que nous terminons l'installation de nos câbles sous-marins, le Canada deviendra un chef de file mondial pour ce qui est de la capacité globale; il dépassera tous les autres sites d'essai sur l'énergie marémotrice dans le monde.
Mais nous ne sommes pas les seuls dans cette course. Les analystes prévoient que d'ici à 2015, environ 1,2 milliard de dollars seront consacrés aux chaînes d'approvisionnement en énergie marémotrice et en énergie tirée des vagues, ce qui appuiera l'installation de quelque 86 mégawatts d'appareils. Des 86 mégawatts, 42 seront produits par l'énergie marémotrice. Des 86 mégawatts, 51 seront générés par le Royaume-Uni, 11 par les États-Unis, neuf par le Portugal alors que le Canada occupera le quatrième rang avec six mégawatts.
Nous n'avons pas besoin de mener cette course; nous pouvons nous contenter de suivre les autres de près. Rappelez-vous que nous avons le meilleur site au monde pour l'énergie marémotrice; aucun autre ne rivalise avec Fundy. Si nous persévérons, nous pourrons créer des emplois et bénéficier des débouchés économiques qui découleront de la création d'une industrie ici. Notre alternative est d'importer le savoir-faire et de demander aux autres pays de faire le travail pour nous.
Merci, monsieur le président.