:
Merci beaucoup, madame la présidente, et merci à tous mes collègues de me recevoir aujourd'hui pour parler de deux initiatives très importantes de mon ministère. La première a trait à la citoyenneté, à savoir la question des passeports, et la deuxième porte sur nos programmes d'immigration dont nous sommes tous très fiers.
Je tiens à faire quelques petites remarques à propos de ces deux sujets. Je suis aussi ouvert à vos questions.
[Traduction]
Avant de commencer, permettez-moi de vous dire combien c'est un plaisir de me retrouver en face de votre comité pour la première fois. Il siège tellement d'amis et de collègues qui, je le sais, sont tout aussi dévoués que je le suis et que nous le sommes au ministère à assurer la réussite de nos programmes de citoyenneté et d'immigration. J'ose espérer que nous aurons de nombreuses autres occasions de continuer et d'approfondir cette discussion.
[Français]
Les changements et transformations que nous sommes en train d'effectuer, surtout dans nos programmes d'immigration, sont au coeur de la question au sujet de laquelle j'ai été invité à discuter avec vous aujourd'hui.
[Traduction]
Aujourd'hui, nous ne sommes pas ici pour discuter d'une question secondaire. Il s'agit plutôt d'un sujet qui concerne directement les réformes que nous avons entreprises il y a quelques années maintenant. Nous nous attendons à ce que ces réformes entraînent un tournant majeur pour les programmes d'immigration du Canada, à savoir le lancement du système de déclaration d'intérêt, ou DI, au début de 2015.
Le projet de loi est l'expression législative de l'engagement du gouvernement à l'égard de la prospérité et des occasions d'affaires pour les Canadiens. C'est le cas, en particulier, des sections du projet de loi qui portent sur le système d'immigration.
Il existe un lien direct — et je crois qu'il est de plus en plus apparent — entre notre réussite économique et la réussite de notre système d'immigration, un système que nous souhaitons libre de toute fraude, mais également rapide, juste et souple. Nous voulons cibler les meilleurs et les plus brillants individus du monde entier, dont un grand nombre, on le sait, désirent venir au Canada.
Heureusement, le reste du monde voit pointer la reprise économique, à un rythme ou à un autre. De bien des façons, le Canada continue d'être un chef de file, mais nous avons toujours l'occasion de mettre à profit notre ingéniosité, notre immense richesse naturelle, nos valeurs et notre stabilité, et de nous servir du système d'immigration pour exploiter davantage tout ce potentiel.
Soyons clairs. Les pressions démographiques et la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée dans plusieurs secteurs font en sorte que nous sommes aujourd'hui plus tributaires que jamais de l'immigration pour répondre aux besoins actuels de l'économie canadienne, et je ne parle même pas des besoins à venir. Il fut un temps où notre immigration annuelle nous permettait de répondre à 20 ou 30 % des besoins du marché du travail. Selon certaines études, il s'agirait déjà aujourd'hui de 65 %, voire 75 %. Autrement dit, sans notre immigration économique, les choses seraient bien pires en terme de pénurie de main-d'oeuvre qualifiée et de notre incapacité de trouver les personnes ayant les qualifications recherchées pour combler différents postes dans quasiment toutes les régions canadiennes.
Permettez-moi maintenant de mettre les choses un peu en contexte avant d'aborder directement le système de DI. Nous continuons de nous attaquer aux arriérés. Nous savons qu'il faut éliminer ces arriérés si nous voulons mettre pleinement en oeuvre le système de DI — et tel est notre objectif. Sans les mesures que nous avons prises à l'égard du programme des travailleurs qualifiés du volet fédéral et d'autres catégories, nos arriérés auraient atteint 1,7 million, cette année, et 2,3 millions, en 2015.
Au lieu de cela — et nous avons déjà débattu de cette question auparavant —, le niveau est tombé à 600 000, cette année, et devrait atteindre 400 000, en 2015, si le rythme actuel se maintient. Il existe peut-être d'autres mesures que nous pourrions prendre pour faire baisser les arriérés encore plus, et je me ferai un plaisir de discuter de certaines d'entre elles avec vous.
Dans le programme des travailleurs qualifiés du volet fédéral, ou TQF, si nous avions suivi l'ancien chemin — à vrai dire, le chemin d'avant 2006 —, l'arriéré aurait été de 1 million, avec des temps d'attente de 10 ans dans ce programme, et serait passé à 2,5 millions en 2015, avec des temps d'attente de 15 ans. Au lieu de cela, l'arriéré est tombé à moins de 100 000, cette année, avec des temps d'attente de seulement un an, en moyenne, et devrait descendre à 10 000, en 2015. Nous nous acheminons vers un système « juste à temps », une transformation qui établira un lien plus étroit entre nos programmes d'immigration et les besoins changeants de l'économie canadienne et du marché du travail.
C'est pourquoi ce nouveau modèle de recrutement, qui est très bien mis en évidence dans le projet de loi d'exécution du budget, est si important. Il permettra de sélectionner les immigrants en fonction des compétences dont les employeurs canadiens ont besoin. C'est ce que l'on appelle la déclaration d'intérêt. Ce nom n'est pas nécessairement très accrocheur, j'en conviens. Il nous vient d'autres pays, comme l'Australie et la Nouvelle-Zélande, qui ont lancé l'idée dans ce domaine. Je suis ouvert aux suggestions des membres du comité pour renommer ou rebaptiser le programme de manière à ce que cette nouvelle appellation exprime tout son potentiel.
Le but de ce système de recrutement sur le marché du travail est déjà clair, et il revêt une importance capitale. Il s'agit d'une nouvelle façon de gérer les demandes d'immigration en créant un bassin de travailleurs qualifiés qui peuvent être appariés avec des employeurs et bénéficier d'un traitement accéléré. Notre but est d'avoir ce système en place d'ici le jour de l'An 2015, soit dans un peu plus d'un an.
[Français]
L'aspect le plus important, c'est que seuls les candidats qui se classent au plus haut niveau dans le bassin et qui sont reconnus comme étant des candidats possibles par les provinces, les territoires, les employeurs et le gouvernement fédéral recevraient une invitation à présenter une demande de résidence permanente. Il y a beaucoup de gens qui vont manifester leur intérêt. Toutefois, uniquement ceux dont les employeurs, les territoires, les provinces et le gouvernement fédéral ont besoin seront invités à faire une demande, et les ressources disponibles pour traiter ces demandes vont correspondre au nombre d'invitations faites chaque année.
[Traduction]
Un des nombreux avantages de ce nouveau système, c'est qu'il est plus rapide. Les travailleurs qualifiés arriveront ici en l'espace de quelques mois plutôt que de quelques années.
Il est plus efficace. Comme je l'ai indiqué, nous n'inviterons que les candidats les plus qualifiés du bassin plutôt que ceux qui auront présenté leur demande en premier. Avec le temps, nous nous attendons à ce que les compétences des personnes dans le bassin augmentent. À l'étranger, tout le monde ne connaît pas le nouveau système de points de notre Programme des travailleurs qualifiés du volet fédéral.
Il est très compétitif et attrayant, surtout pour les anglophones et les francophones de l'étranger, selon moi. Le système de DI va nous aider à promouvoir cette possibilité auprès d'un public plus large que jamais. Il permettra également de répondre aux besoins de main-d'oeuvre changeants des employeurs. Avec le temps, il y aura davantage de candidats qualifiés ayant une offre d'emploi valide et une compréhension commune plus claire de la façon dont leurs titres et diplômes s'appliquent dans un contexte canadien.
[Français]
Avant que mon temps soit écoulé, j'aimerais faire de brefs commentaires sur le projet de loi et les modifications liées au transfert de la responsabilité de Passeport Canada à Citoyenneté et Immigration Canada. Ce transfert est entré en vigueur plus tôt cette année, soit deux semaines avant mon arrivée au ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration.
Parmi les nombreux avantages, ce transfert rendra le programme des passeports plus efficace et économique. Comme vous le savez, CIC est chargé de déterminer la citoyenneté canadienne pour toutes les personnes assujetties à la Loi sur la citoyenneté. Seuls les citoyens canadiens peuvent demander un passeport canadien, de sorte que l'intégration du programme des passeports à Citoyenneté et Immigration Canada est tout à fait indiquée et tout à fait juste.
[Traduction]
En fait, madame la présidente, je dirais que le passeport canadien est l'un des symboles les plus concrets et éminents de la citoyenneté canadienne. Il s'agit d'un symbole reconnu à l'échelle planétaire.
Nous avons un nouveau passeport électronique plus sûr, valide pendant 10 ans, qui s'est avéré plus populaire que tous les produits précédents: un million d'entre eux ont été délivrés en l'espace de quelques mois, ce qui prouve que les Canadiens voyagent, qu'ils veulent des titres de voyage sûrs, et ce, pour le long terme. Il est également plus rentable d'acheter un document valide pendant 10 ans.
Ainsi, les mesures que l'on retrouve dans le projet de loi C-4 visent à permettre le transfert du Bureau des passeports à Citoyenneté et Immigration, pour veiller à ce que le programme réponde davantage aux besoins des Canadiens et que l'on puisse délivrer les passeports de plusieurs façons — par la poste, par Service Canada, par les bureaux des passeports ou par les demandes en ligne. Toute cette réussite s'illustre par les statistiques impressionnantes qui montrent la croissance de la demande pour le passeport canadien qui, si je ne m'abuse, a surpassé toutes nos attentes d'il y a 10 ou 20 ans.
[Français]
Merci, madame la présidente. Je suis prêt à répondre aux questions des membres du comité.
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Merci, Guy, de cette excellente question. C'est toujours un peu intimidant de se faire poser la première question par votre caucus, monsieur le président. Si je ne réponds pas correctement, je m'attends à me faire remonter les bretelles à huis clos mercredi.
Des voix: Oh, oh!
L'hon. Chris Alexander: Les avantages sont potentiellement énormes. Permettez-moi d'être clair: c'est un changement radical. Cela a nécessité plusieurs phases de changements législatifs. Il y aura davantage de politiques et de règlements, et peut-être même qu'il nous faudra modifier d'autres lois avant que tout soit prêt pour le système de DI, mais selon moi, son principal avantage est qu'il permet vraiment aux employeurs de tirer parti de leur participation directe à nos programmes d'immigration économique phares.
Lorsque le Programme fédéral des travailleurs qualifiés accusait des arriérés de 6, 7, voire 9 ou 10 ans, il ne répondait pas aux besoins des employeurs canadiens, à toutes fins pratiques. Ils pouvaient avoir trouvé quelqu'un dont ils avaient besoin à l'étranger, mais ils n'allaient pas s'adresser au Programme fédéral des travailleurs qualifiés, car ils ne pouvaient pas se permettre d'attendre 5 ou 10 ans pour que la personne immigre au pays par l'entremise du programme. Même aujourd'hui, avec un temps d'attente d'un an, la situation n'est pas idéale. La plupart des employeurs ne sont pas prêts à attendre si longtemps.
Grâce au système de déclaration d'intérêt, système qui sera appliqué au Programme fédéral des travailleurs qualifiés ainsi qu'à d'autres programmes, le temps d'attente sera réduit à six mois, et nous espérons qu'en temps et lieu, il sera encore plus court. Cela signifie que les employeurs pourront non seulement se tourner vers le Programme des travailleurs étrangers temporaires ou le Programme des candidats des provinces, qui est d'ailleurs assez rapide dans certaines provinces pour les employeurs, mais aussi vers nos programmes économiques phares.
Pourquoi ne pas vouloir que les employeurs nous aident à recruter non seulement les meilleurs et les plus brillants, mais également les gens qui ont les compétences que nous recherchons, à l'aide de leurs associations industrielles et à l'aide de toutes les tribunes d'échange d'information? Nous manquons indéniablement de soudeurs au Canada. Nous en avons tous entendu parler. Les associations de soudeurs du Canada sont tout à fait disposées à nous aider à recruter à l'étranger, car elles savent que malgré tous les efforts qu'elles déploient pour former un plus grand nombre de jeunes hommes et de jeunes femmes au Canada, elles n'en auront jamais suffisamment pour répondre aux besoins du programme national de construction navale, du secteur de l'énergie, du secteur minier ou de bien d'autres.
Ces réformes au système de DI, surtout en ce qui a trait au Programme fédéral des travailleurs qualifiés, rendront ces programmes beaucoup plus adaptés aux besoins de l'économie canadienne, pas seulement des grands employeurs, mais éventuellement des petits et moyens employeurs.
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Merci de la question. Je suis heureux que nous ayons une équipe de secrétaires parlementaires si robuste pour nous aider dans ce dossier. Merci à tous du travail que vous faites.
Nous avons tous entendu parler d'immigrants qui ne sont pas capables de travailler dans leur domaine, pour une raison ou une autre, et à qui on n'a souvent pas dit lorsqu'ils sont arrivés au Canada dans les années 1970, 1980 ou 1990, ce qu'il leur faudrait pour se qualifier dans leur domaine.
Nous nous concentrons donc véritablement sur deux gros changements, dont la mise en oeuvre n'est pas encore complètement terminée. Il s'agira de sujets qui reviendront souvent à l'ordre du jour pour que notre comité résoude ce problème.
Tout d'abord, il y a la question de la reconnaissance des titres de compétence étrangers. Je ne parle pas uniquement de la reconnaissance par le Canada des titres des ressortissants étrangers. Il s'agit d'un message clair que l'on envoie à tous les candidats à l'immigration: dès qu'ils déclareront leur intérêt pour venir au Canada, ils sauront ce qu'ils devront faire pour pouvoir travailler dans leur domaine au Canada. On leur fournira le nom de l'organisme auquel ils devront s'adresser et le cours qu'ils devront suivre pour se requalifier, cours qui sera plus ou moins long, selon la profession.
Nous savons que les choses ne sont pas parfaites au Canada. Le discours du Trône ne parle pas uniquement de reconnaissance des titres de compétence à l'étranger, mais également à l'intérieur du Canada, car nous savons qu'il peut être difficile d'aller d'une province à une autre ou d'un territoire à un autre.
Ensuite, il est tout à fait crucial de réduire les temps d'attente pour les demandeurs. Dans les industries de la technologie, où les besoins spécialisés changent d'un mois à l'autre, attendre six mois est bien mieux qu'attendre un an ou deux ans, voire trois ans. Cela nous permettra de recruter les personnes dont les compétences sont en demande partout dans le monde, mais qui, à l'heure actuelle, ne sont pas nécessairement intéressées à immigrer au Canada car notre programme n'est pas suffisamment rapide ni suffisamment souple.
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Merci, madame la présidente.
Bienvenue, monsieur le ministre.
J'ai remarqué que dans votre déclaration préliminaire, vous avez parlé des arriérés qui sont en diminution, et vous avez aussi parlé encore une fois du temps d'attente moyen qui s'élève à un an, ce que vous avez également signalé à la Chambre il y a deux semaines. Mais, si on se rend sur la page d'accueil du site Web de votre ministère et que l'on clique sur la rubrique « délais de traitement », on peut voir les temps d'attente pour chaque catégorie d'immigration en temps réel. Vous constaterez que pour les parents et grands-parents, la catégorie des entrepreneurs et la catégorie des investisseurs, les temps d'attente dépassent les cinq ans. Pour les aides familiaux résidants, c'est plus de trois ans. Pour chacune des catégories, le temps d'attente dépasse un an. Par conséquent, je n'arrive pas à comprendre comment vous pouvez dire que le temps d'attente est d'un an quand, sur la page d'accueil de votre propre site Web, on retrouve toute cette information.
Et sur cette question, lorsque vous avez pris la parole à la Chambre il y a quelques semaines, vous avez dit que mon information était erronée lorsque j'ai dit que le temps d'attente pour la catégorie du regroupement familial était passé d'une moyenne de 13 mois en 2007, lorsque les conservateurs ont pris le pouvoir, à 34 mois en 2012 — c'est-à-dire que le délai d'attente a presque triplé depuis l'arrivée au pouvoir des conservateurs. Le temps d'attente pour les Chinois, par exemple, est passé de 7 à 39 mois au cours des cinq années de règne conservateur. Vous parlez de la résorption de l'arriéré et vous dites que le temps d'attente est d'un an, mais selon les faits obtenus sur votre propre site Web, il semblerait que ce ne soit pas le cas et qu'il y ait eu d'immenses augmentations de temps d'attente au cours des cinq dernières années et que ces temps d'attente sont très longs, ce qui cause d'importants préjudices à l'heure actuelle aux nouveaux Canadiens.
Je veux tout simplement rétablir les faits. Ce n'est pas une question.
Ma question porte sur votre système de DI et sur le fait que vous ne permettrez aucune consultation à cet égard. Vos hauts fonctionnaires ont confirmé que les directives ministérielles seront divulguées pour recueillir les observations du public avant qu'elles ne deviennent officielles. Je dirais que ce sont les détails qui compliquent les choses et qu'une période de consultation publique présenterait certains avantages. Prenons, par exemple, la nouvelle catégorie de l'expérience canadienne. Encore une fois, cela a été imposé sans consultation. Des milliers d'étudiants étrangers et de travailleurs étrangers temporaires se sont retrouvés dans le vide même s'ils pensaient qu'ils auraient eu la chance de rester ici. Et maintenant ce n'est pas le cas. Il n'y a pas eu de consultation.
Voici ma question. Pourquoi imposez-vous cela aux gens sans permettre aux observateurs ni aux tierces parties de présenter leurs observations, lesquelles pourraient mener à une amélioration du programme?
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Ce sont d'excellentes questions.
Nous apprenons de leur expérience. Nous augmentons la portée de cette initiative au-delà de ce qui existe dans ces deux pays. Par définition, notre système de DI sera différent parce que nous avons des programmes d'immigration différents. Comme je le dis, il s'agit d'un cadre pour nos programmes existants. Nos programmes changeront, mais pas de façon draconienne au fur et à mesure que nous approchons de la date du 1er janvier 2015. Notre immigration restera différente de celle de ces pays.
Quel est l'avantage concurrentiel? Nous allons être plus rapides. Et j'espère, qu'avec le temps, une plus grande partie des demandes d'immigration — qui augmentent déjà — seront faites en ligne et seront traitées par des systèmes électroniques. C'est ce que nous devrons faire si nous voulons respecter le délai de six mois. Voilà le principal avantage concurrentiel dont disposent l'Australie et certains autres pays par rapport à nous, c'est-à-dire les temps de traitement. Nous avons eu des arriérés, mais pas eux.
L'autre avantage que nous avons, c'est la force de notre économie. Le système de DI et l'immigration économique fonctionneront bien seulement si nous continuons de créer des emplois et si le Canada continue d'occuper la position forte et, à bien des égards, unique qu'il détient dans le monde aujourd'hui. Pour ce faire, il doit reconnaître son potentiel, avoir un système financier hautement coté pour assurer sa stabilité, et des pans entiers de l'économie doivent se développer à un rythme dont peuvent se vanter bien peu de pays.
Mais cela nous ramène à ce que disent vraiment les libéraux au sujet de l'immigration. Je pense que c'est troublant, parce que ce sont des propos que nous avons entendus de leur chef ainsi que de leur porte-parole. Ils craignent que nous mettions trop l'accent sur l'immigration économique. Mais y a-t-il déjà eu un moment dans l'histoire du Canada où nous ne voulions pas que les personnes qui viennent ici — nos ancêtres, nos amis, nos collègues et nos voisins — puissent trouver du travail à leur arrivée? C'est en fait ce que les immigrants eux-mêmes veulent. C'est pourquoi ils viennent ici, pour contribuer à notre économie. Bien sûr, ils veulent apporter leur culture et profiter des avantages que présentent les grandes villes et les grandes collectivités, mais ils veulent travailler. Ils veulent subvenir aux besoins de leurs familles, ils veulent contribuer et ils veulent exercer leurs professions. Ce n'est pas quelque chose de nouveau dans l'histoire de l'immigration canadienne, et nous voulons que cela se poursuive.
C'est troublant lorsque quelqu'un autour de cette table ou à la Chambre des communes stipule qu'il y a, d'une part, l'économie canadienne et ses besoins et, d'autre part, l'immigration, qui devrait être quelque chose de tout à fait distinct. Ce n'est absolument pas logique, je pense, pour la plupart des Canadiens.
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Bonjour. Merci de m'avoir invitée à témoigner au nom de la Chambre de commerce du Canada. Je m'appelle Sarah Anson-Cartwright et je suis directrice des Politiques des compétences. Je suis heureuse de vous présenter notre point de vue sur le système de déclaration d'intérêt dont il est question aux articles 290 à 293 du projet de loi .
La Chambre de commerce du Canada appuie ces modifications et ce nouveau système. Nous estimons qu'il améliorera la sélection des immigrants qualifiés et nous aidera à répondre aux besoins du marché du travail; il rehaussera aussi les perspectives d'emploi et les débouchés économiques des immigrants au Canada. L'instauration du système de DI entraînera des efficiences et offrira un avantage concurrentiel au Canada. Les études ont clairement démontré que les immigrants qui arrivent au Canada avec une offre d'emploi s'en tirent mieux sur le plan des finances et de l'emploi que les autres.
Dans un rapport pour la Fondation Maytree paru en 2012, les auteurs Naomi Alboim et Karen Cohl soulignent ceci:
Il est manifestement avantageux d'inclure les employeurs dès le départ, surtout si on peut ainsi jumeler des immigrants ayant des compétences et des connaissances données à de bons emplois. Selon une évaluation du Programme fédéral des travailleurs qualifiés, ce sont les immigrants qui arrivent avec une offre d'emploi validée qui réussissent le mieux. De même, une évaluation du Programme des candidats des provinces montre qu'ils sont dès le départ avantagés sur le plan financier puisque la plupart ont déjà un emploi ou une offre d'emploi.
Le système de DI pour les programmes d'immigration économique permettra aux employeurs de participer à la sélection des candidats et d'atteindre d'autres objectifs à long terme.
Cette année, la Chambre de commerce du Canada a adopté une résolution sur le système de DI. Cette résolution exposait les différents avantages que présente ce système pour les employeurs, mais tenait aussi compte du contexte plus large de la résidence permanente en notant qu'« un processus régi par la demande devra prêter attention aux autres aspects de l'immigration économique ».
Ainsi, autant que possible, des services d'établissement pour les immigrants devraient également être disponibles près du lieu de l'emploi. En outre, il importe que les candidats soient au courant de la situation économique locale du lieu où ils pourraient travailler, y compris la disponibilité de logements et le coût de la vie par rapport aux salaires.
La résolution recommande:
Que le gouvernement fédéral, de concert avec les instances provinciales et territoriales, veille à ce que le nouveau système de déclaration d'intérêt en matière d'immigration:
1. soit rapide, sensible et efficace pour cibler les besoins de main-d'oeuvre régionaux et traiter les demandes des employeurs et des travailleurs éventuels pour répondre à ces besoins.
2. soit ouvert aux tierces parties, y compris les cabinets de recrutement internationaux, les avocats spécialistes de l'immigration et les groupes industriels reconnus par le Conseil de réglementation des consultants en immigration du Canada ou les organismes de réglementation provinciaux.
3. encourage la répartition régionale fondée sur les compétences et les besoins de la population.
Le système de DI s'appliquera aux programmes de résidence permanente. C'est le gouvernement qui établira les normes et les critères, et non les employeurs. Le gouvernement devra être vigilant pour prévenir la fraude. Les employeurs admissibles pourront examiner les candidatures et suivre les meilleurs candidats ayant une offre d'emploi. Ces immigrants aideront le Canada à combler ses besoins de main-d'oeuvre qualifiée. Ces immigrants seront en bonne situation financière à leur arrivée au Canada puisqu'ils auront une offre d'emploi.
Dans l'ensemble, la Chambre de commerce du Canada estime que le système de DI sera un outil précieux pour le Canada et l'aidera à être efficace et efficient dans sa recherche des talents étrangers dont il a besoin.
Merci. Je serai heureuse d'écouter vos observations et de répondre à vos questions.
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Merci de m'avoir invité à témoigner aujourd'hui.
Je m'appelle Gordon Griffith et je suis le directeur de l'Éducation chez Ingénieurs Canada.
Ingénieurs Canada est l'organisme national qui représente les 12 organismes des provinces et des territoires qui réglementent la profession d'ingénieur.
[Français]
Les organismes canadiens de réglementation du génie octroient les permis d'exercice à plus de 260 000 ingénieurs au pays, et ce, dans tous les domaines.
[Traduction]
Les organismes de réglementation contribuent à la sécurité des Canadiens en garantissant que les ingénieurs agréés respectent les plus hautes normes de formation, de qualifications et de pratiques professionnelles. Mes remarques portent sur les articles 290 à 293 du projet de loi , celles qui modifient la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés et qui traitent du système de déclaration d'intérêt.
Plus de 20 % des ingénieurs professionnels du Canada ont été formés à l'étranger. Nos associations membres traitent chaque année environ 5 500 demandes présentées par des immigrants. Ce nombre est l'un des plus élevés pour les professions réglementés. Il va sans dire que, pour nos membres, l'évaluation et l'agrément efficaces des ingénieurs formés à l'étranger revêtent une grande importance. Par conséquent, notre profession a fait montre de leadership dans la reconnaissance des titres de compétence étrangers et continue d'innover dans l'évaluation des titres de compétence et dans les activités liées à l'agrément.
Même si de nombreux ingénieurs formés à l'étranger souhaitent pratiquer au Canada, notre secteur, comme bien d'autres, fera face sous peu à une pénurie de main-d'oeuvre qualifiée et à un déséquilibre des compétences. On anticipe un nombre élevé de retraites entre 2011 et 2020. Selon certaines estimations, quelque 95 000 ingénieurs pourraient prendre une retraite complète ou partielle pendant cette période. Il y a actuellement environ 60 000 étudiants de premier cycle dans les programmes agréés de génie au Canada. Quand ils obtiendront leurs diplômes, ils pourront combler en partie la pénurie. Mais l'étude du marché du travail que nous avons menée en 2012 indique que, dans la plupart des provinces et territoires, on manquera d'ingénieurs ayant de 5 à 10 ans d'expérience ou des compétences spécialisées, alors que de nouveaux diplômés auront du mal à trouver un emploi. On estime qu'il y aura 16 000 nouveaux emplois en génie. Le recrutement nécessitera toute l'attention des organismes de réglementation, des employeurs, des universités et des gouvernements.
Nous sommes d'avis que le système de déclaration d'intérêt a comblé le fossé entre les employeurs à la recherche d'ingénieurs spécialisés et les candidats. Nous craignons toutefois que le système n'influe sur la capacité des professions réglementées de garantir la sécurité des Canadiens. C'est pour protéger l'intérêt public que l'entrée dans la profession d'ingénieur est assujettie à des normes élevées. Le génie est partie intégrante de tout ce qui fait du Canada un endroit où l'on souhaite vivre: de l'eau propre et potable, des réseaux de transport et des infrastructures fiables et des travaux de recherche et de développement dans de nombreux domaines allant de la biomécanique au génie environnemental. Il faut que nos normes d'agrément restent élevées.
Pour aider le gouvernement fédéral dans l'instauration du système de déclaration d'intérêt, notre profession cherche la meilleure façon d'évaluer les diplômés étrangers en génie avant leur arrivée au Canada. Nous voulons faire tout ce que nous pouvons pour que ceux qui ont les bonnes compétences soient autant que possible prêts à obtenir leur agrément à leur arrivée. Nous travaillerons donc au partage des pratiques exemplaires pour les organismes de réglementation, à l'élaboration d'un processus d'évaluation axé sur les compétences pour l'expérience de travail et à la mise au point d'un cadre canadien pour la délivrance des permis d'exercer, un modèle dynamique de réglementation qui rehaussera la capacité des organismes de réglementation d'encadrer la pratique du génie professionnel dans l'intérêt public.
Ingénieurs Canada croit qu'il est bon pour l'économie et pour la profession d'ingénieur d'inclure les employeurs dans le processus d'immigration et de s'assurer que les immigrants qui ont les compétences les plus recherchées voient leurs demandes d'immigration traitées efficacement. Nous sommes heureux d'avoir participé aux consultations sur la reconnaissance des titres de compétence étrangers et sur le Programme fédéral des travailleurs qualifiés ainsi qu'aux tables rondes sur le système de déclaration d'intérêt. Nous serons heureux de continuer à apporter notre contribution. Grâce à un système d'immigration moderne et souple, nous pourrons mieux intégrer les immigrants à la société et à l'économie.
[Français]
C'est en travaillant avec le gouvernement fédéral que nous pouvons éviter les retards aussi bien pour les candidats, les organismes de réglementation et le gouvernement que pour les employeurs potentiels.
[Traduction]
Merci encore une fois de m'avoir invité à témoigner. Je serai heureux de répondre à vos questions.
Monsieur Griffith, je suis nouveau au comité, mais pour revenir à ce qui a été dit plus tôt, je trouve remarquable qu'on ait tant besoin d'ingénieurs. Je viens moi-même d'Edmonton, et quand je vous entends dire qu'on pourrait dès aujourd'hui recruter 1 500 ingénieurs, je me dis que la situation est grave. Vous avez aussi dit qu'il y a à l'heure actuelle quelque 60 000 étudiants en génie au Canada. A-t-on déployé des efforts pour mieux informer les jeunes au Canada de la situation?
Je pense à mes propres enfants qui, avec leur baccalauréat en histoire, n'ont pas pu trouver d'emploi. Il y en a d'autres qui suivent des cours en sciences politiques, et où sont-ils? Autrement dit, si on a tant besoin d'ingénieurs, il faut en informer les enfants et les parents qui veulent dès maintenant savoir quels seront les emplois disponibles quand ils sortiront de l'université. C'est là ma première question.
Deuxièmement, au sujet des titres de compétence étrangers, est-ce que vous les acceptez d'emblée, ou certains ont-ils plus de valeur que d'autres? J'en sais peu sur le métier d'ingénieur, mais je crois savoir que les ingénieurs doivent approuver des plans et des projets. L'évaluation de leurs titres de compétence est donc cruciale. Donc, lorsque vous évaluez des ingénieurs... Il est certain que bon nombre de firmes de génie emploient aussi des ingénieurs à des tâches moins critiques. Auparavant, on avait par exemple des dessinateurs. Aujourd'hui, ce sont des gens qui ont un diplôme en génie et qui, pourtant, n'occupent pas un poste où ils peuvent mettre à profit leurs compétences.
Est-ce que vous acceptez les titres de compétence étrangers d'emblée ou en fonction de certains critères?
:
Je vous remercie, madame la présidente.
[Traduction]
C'est toujours un honneur et un plaisir d'être ici. Je sais que le temps file, et je ne crois pas que je prendrai les six minutes qui me sont accordées.
Le système présente un potentiel emballant. La création de bassins de demandeurs était un rêve il y a 10 ou 15 ans. Certaines améliorations peuvent être apportées à cette étape-ci, et j'y reviendrai plus tard. Toutefois, en principe, un système de sélection souple et axé sur les employeurs présentera un avantage stratégique pour le Canada à long terme. Il pourrait même devenir un modèle pour les autres pays.
Or, il ne faut pas négliger certaines questions techniques. Premièrement, je crois que nous devrions réfléchir sérieusement à procéder à une mise à niveau au Canada. Pour que le projet fonctionne adéquatement, il faudrait qu'il soit rattaché de façon explicite et réglementaire à RHDCC.
Les ententes actuelles sur l'échange de renseignements entre RHDCC et CIC ne sont pas adéquates pour le programme de déclaration d'intérêt. Pour faciliter la mise en oeuvre, il faudrait une déclaration explicite permettant l'échange de renseignements entre RHDCC et CIC.
Dans la même veine, il faudrait établir un mécanisme d'échange de renseignements avec l'Agence du revenu du Canada. Pourquoi faire porter aux employeurs canadiens un lourd fardeau administratif alors que leur capacité financière d'embaucher un nouvel employé est déjà établie grâce à la déclaration d'impôt des sociétés qui illustre la santé de l'entreprise?
Pour la production de bilans financiers, il faudra faire appel à des fonctionnaires chevronnés et coûteux pour en arriver à une détermination. Est-il vraiment nécessaire de procéder ainsi?
Enfin, il faudrait que la dernière mise à niveau se fasse à l'échelle internationale. Nous devrions réfléchir sérieusement à l'établissement d'ententes explicites et réglementaires sur l'échange de renseignements avec nos pays frères, comme la Nouvelle-Zélande et l'Australie. Pourquoi ne pas créer un bassin de talents international?
Si le Canada a un apport de travailleurs qualifiés, et que nous avons appris que le libre-échange permet de bâtir des économies, le même principe s'applique tout autant en ce qui a trait au libre-échange de compétences à l'échelle internationale.
Je vais conclure ma déclaration liminaire.
D'après moi, le système de déclaration d'intérêt comporte une lacune fondamentale. Ce qui pose problème pour moi, c'est le préambule de notre Constitution qui reflète les valeurs canadiennes fondamentales. Dans le préambule de la Charte, on fait référence à la primauté du droit.
Traditionnellement, notre système d'immigration était doté d'un mécanisme de surveillance. Or, cette surveillance recule avec le système de déclaration d'intérêt parce que, il faut l'admettre, nous sommes en train de créer un écran d'opacité derrière lequel se fera la sélection des immigrants. Des personnes invisibles qui, honnêtement, n'auront aucun compte à rendre, sélectionneront un immigrant sur cinq qui entrera au pays. Ce processus constitue un recul de plus d'une décennie et nous ramène à une époque où un pouvoir discrétionnaire sans surveillance permettait de sélectionner les immigrants. Il s'agit d'un recul flagrant par rapport au système de points objectif de 1976, où l'on pouvait savoir à l'avance si on était accepté ou non, en fonction des compétences.
Cela étant dit, je suis à l'aise avec l'idée d'aller de l'avant avec le système de déclaration d'intérêt, tant que nos garanties procédurales traditionnelles canadiennes sont en place et que c'est économique.
Je recommanderais la mise sur pied d'un organe de surveillance indépendant, une sorte d'ombudsman des données qui, en vertu d'un règlement, aurait un droit de regard sur tous les aspects du système de déclaration d'intérêt, et pourrait notamment avoir accès en temps réel aux rapports de gestion. Ainsi, on pourrait s'assurer que les règles de sélection sont appliquées de façon juste et cohérente. Il faudrait faire rapport deux fois par année au comité permanent au sujet des modifications systémiques. Cette façon de faire permettrait également de répondre aux critiques à l'endroit du système de déclaration d'intérêt qui seront exprimées par d'autres témoins. Ce mécanisme protégerait le public canadien et servirait de contrepoids au pouvoir des fonctionnaires.
Merci.
Bon après-midi à vous, mesdames et messieurs les membres du comité. Je vous passe le bonjour de la part de la magnifique province de la Nouvelle-Écosse ainsi que du président national de Merit Canada, Terrance Oakey.
Merit Canada a été fondée en 2008 à titre de porte-parole uni et national de huit associations provinciales de construction à atelier ouvert. Nos 3 500 entreprises membres emploient directement plus de 60 000 Canadiens, et les organisations membres administrent le plus grand programme d'avantages sociaux multi-employeurs de l'industrie de la construction au Canada.
Au cours de la prochaine décennie, l'industrie de la construction au Canada devra attirer au moins 320 000 travailleurs. Autrement, elle fera face à des pénuries de main-d'oeuvre graves. L'industrie s'est certes engagée à former et à recruter des Canadiens, mais il est évident que cette stratégie à elle seule ne suffira pas.
Il sera nécessaire d'augmenter la taille de la main-d'oeuvre en construction grâce à l'immigration de travailleurs compétents et expérimentés. Toutefois, les règles en matière d'immigration actuelles favorisent de façon disproportionnée les candidats diplômés de l'université et n'accordent pas assez d'importance aux compétences et aux antécédents professionnels. Par conséquent, moins de 0,2 % des immigrants admis chaque année au Canada sont qualifiés pour travailler dans le domaine de la construction ou sont des professionnels de la construction, même si notre secteur emploie plus de 8 % de la population active au Canada.
Lorsque j'ai entendu pour la première fois le ministre Kenney s'exprimer publiquement sur le concept de déclaration d'intérêt adopté en Australie et en Nouvelle-Zélande, j'ai su que notre industrie allait changer pour le mieux. Bien que Merit soit tout à fait d'accord pour dire que les Canadiens qualifiés sans emploi doivent d'abord combler les postes vacants dans les secteurs à forte demande aux quatre coins du pays, notre association reconnaît toutefois l'importance d'un système plus productif et plus efficace qui permettrait une meilleure sélection et mobilisation des travailleurs étrangers qui disposent des compétences dont ont besoin les entreprises canadiennes.
En réalité, il y a des emplois vacants et les employeurs n'arrivent pas à trouver les travailleurs qualifiés qu'il leur faut pour combler ces postes. On estime que l'Alberta aura besoin de 115 000 nouveaux travailleurs dans les métiers spécialisés au cours des 10 prochaines années. En Nouvelle-Écosse — ces statistiques peuvent sembler de base par rapport aux données agrégées —, il y aura 7 000 emplois dans le domaine de la construction à combler au cours de la prochaine décennie. Dans cette province, la population en déclin est de moins de un million de personnes, alors vous pouvez imaginer les efforts herculéens qui devront être déployés pour combler ce besoin, surtout lorsque nous commencerons à construire la prochaine flotte de navires militaires du Canada.
La Nouvelle-Écosse doit relever ce défi même si elle compte le plus haut taux de personnes âgées au pays, soit 16,8 %, et un taux de migration internationale net de seulement 122 immigrants, en date de juillet 2013. Les taux nets de migration interprovinciale constituent également un problème. Pendant 11 des 15 dernières années, alors que le taux de migration interprovinciale net s'est avéré négatif, on a constaté que ce taux a également été négatif pendant 14 ans pour les jeunes de 15 à 19 ans, et pendant 15 ans pour les jeunes de 20 à 29 ans. Nous avons besoin d'une main-d'oeuvre plus jeune, plus forte et mieux formée. Par conséquent, le modèle de déclaration d'intérêt contribuera à cet objectif.
C'est pour cette raison que Merit Canada appuie le modèle de déclaration d'intérêt. Nous croyons que le programme va améliorer la qualité des travailleurs qualifiés grâce à l'étape de présélection qui précède la demande d'immigration fournie sur invitation par les meilleurs candidats. Ces candidats devront soumettre des renseignements essentiels au sujet de leurs compétences et de leur expérience avant de faire l'objet d'un classement, d'un tri, d'une recherche et d'un traitement de dossiers accéléré.
Nous savons que les critères actuels pour évaluer les immigrants de la catégorie économique sont surtout axés sur les compétences administratives, professionnelles ou entrepreneuriales et sur l'éducation, plutôt que sur les compétences techniques ou rattachées à un métier et à l'éducation pour lesquelles la demande est peut-être plus forte. Par exemple, pour obtenir le maximum de 25 points dans la grille sur l'éducation du système de pointage, il faut un doctorat ou une maîtrise et au moins 17 années d'études à temps plein. Par comparaison, un demandeur qui a suivi une formation d'apprenti et qui a fait au moins 12 années d'études à temps plein n'obtiendrait que 12 points.
Nous savons que les demandeurs dans le cadre du programme des métiers spécialisés n'auraient pas à répondre aux critères du système de pointage employés pour le reste de la catégorie des travailleurs qualifiés au niveau fédéral. On s'attend à ce que le nouveau programme accorde plutôt de l'importance aux demandeurs qui ont une offre d'emploi au Canada, qui peuvent prouver qu'ils ont récemment travaillé dans leur métier et qui peuvent démontrer que leur profession correspond au système de classification des métiers du gouvernement fédéral.
Le modèle de déclaration d'intérêt fera participer davantage les employeurs à la sélection des immigrants dont nous avons besoin à titre de résidents permanents, de sorte qu'ils aient déjà un emploi à leur arrivée au Canada.
Nous savons que des immigrants potentiels vivant à l'étranger pourraient être intimidés par l'idée même de se trouver un emploi au Canada. Le modèle de déclaration d'intérêt permet de retirer cet élément de l'équation, laissant ainsi les employeurs canadiens faire le travail en communiquant directement avec les candidats. Ce modèle présente une occasion pour les employeurs et les provinces d'exploiter les compétences et les ressources humaines dont ils ont besoin pour répondre à la demande en main-d'oeuvre dans toutes les industries.
J'ai longtemps et fermement défendu l'idée d'encourager les employeurs du secteur privé à faire partie de la solution. Ils doivent considérer ce modèle comme une occasion de collaborer étroitement avec leurs partenaires provinciaux pour avoir un meilleur accès aux travailleurs qualifiés du bassin et pouvoir les embaucher. La collaboration avec la nouvelle division qui s'occupera des déclarations d'intérêt sera essentielle à la réussite du programme. Il est impératif que nous répondions à ces besoins maintenant. Comme le l'a dit, nous sommes tournés vers l'avenir, et non le passé.
Bien sûr, les employeurs et les provinces auront des questions au sujet du programme. Comment les employeurs auront-ils accès au bassin? Quels sont les critères prioritaires pour chaque province ayant déjà un programme de candidats provinciaux? Ce sont toutes de bonnes questions, et j'espère qu'au cours des prochaines semaines ou des prochains mois, elles obtiendront réponse dans le cadre des dernières séries de consultations préparées par le gouvernement.
Mesdames et messieurs les membres du comité, je vous remercie encore une fois d'avoir pris le temps de m'écouter. Je représente fièrement notre association, et je serai ravi de répondre à toutes vos questions.
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Merci, madame la présidente.
Monsieur Kurland, je vais me concentrer sur votre témoignage, et ce, pour quatre raisons. Ce n'est pas seulement parce que vous venez de la belle ville de Vancouver, comme moi, que vous êtes avocat, comme moi, et que sur votre site Web
[Traduction]
Il y a un énoncé d'intégrité très fort que je me propose de lire. Je cite un avocat qui gagne sa vie grâce à ses honoraires. Voici ce qu'il a indiqué sur son site Web: « Pour les particuliers et les familles qui cherchent à immigrer au Canada: Nous croyons que la plupart des demandeurs pourraient ne pas avoir besoin d'aide juridique lorsqu'il n'y a pas de problème apparent rattaché à l'état de santé, au dossier criminel ou à la sécurité... » Cet avocat invite ensuite les gens à consulter le site Web d'Immigration Canada.
Étant donné que j'exerce la même profession que vous, je vous remercie de cette déclaration énergique.
En quatrième lieu, je tiens à préciser que vous avez souligné des points intéressants. Vous aussi, monsieur Kydd, mais mes collègues s'adresseront à vous.
Vous avez exprimé un enthousiasme réel à l'égard du programme, tant dans vos déclarations écrites que dans votre exposé d'aujourd'hui. Vous avez dit qu'il s'agissait d'un rêve, car le nouveau modèle est axé sur l'employeur. Dans vos déclarations écrites des derniers mois, vous avez indiqué que les candidats n'ont jamais joui d'un aussi grand ensemble de catégories au moment de présenter une demande. Vous avez même déclaré que ceux qui recevront un remboursement et verront leur demande retournée pourront quand même faire un choix parmi les nombreuses catégories.
Mais ce qui m'a vraiment intéressé, ce sont les propos que vous avez tenus au sujet de la primauté du droit. Il me semble que dans un régime de primauté du droit, le pouvoir discrétionnaire est limité par l'application de critères. Les critères qui ont été adoptés ici sont clairs et constituent de parfaits exemples de critères qui servent les intérêts du Canada et de tous les Canadiens. Il est certain qu'il n'y a pas de limitation de la primauté du droit lorsque le pouvoir discrétionnaire s'exerce en fonction de ces critères. Les Canadiens, les employeurs, les proches des candidats et les immigrants à l'étranger ont tous indiqué qu'il s'agit un système amélioré, que vous qualifiez vous-même de rêve.