:
Je m'excuse d'être arrivé une minute ou deux en retard. Nous avions faussement l'impression qu'un vote devait avoir lieu.
[Français]
Je suis très heureux de vous présenter le Budget supplémentaire des dépenses (B) de 2013-2014 pour mon ministère et de répondre à vos questions, et ce, en compagnie des deux sous-ministres très doués de mon ministère.
[Traduction]
Je suis heureux de vous présenter ce budget supplémentaire dans le contexte des nombreuses réformes positives que nous continuons à mettre en oeuvre dans le système d'immigration canadien. Grâce à ces changements, l'immigration devrait avoir des effets plus directs et plus positifs sur notre économie. De plus, ils continueront à soutenir la lutte contre le recours abusif à nos systèmes d'immigration et d'octroi de l'asile et à moderniser le volet sécurité de notre système d'immigration. Cela était nécessaire à cause des pressions exercées par l'augmentation du nombre des immigrants, des visiteurs, des étudiants et des gens d'affaires. Il n'y a pas de doute que le système doit croître pour nous permettre de réaliser le potentiel du pays et de saisir les occasions qui, comme nous en sommes tous conscients, méritent d'être exploitées.
Le Budget supplémentaire des dépenses (B) prévoit des affectations qui nous aideront à poursuivre la mise en oeuvre de certaines de ces réformes importantes. Notamment, des fonds de 8,4 millions de dollars sont affectés à la mise en oeuvre de l'initiative d'autorisation de voyage électronique, ou AVE. L'AVE est un formulaire en ligne très facile à remplir pour les voyageurs qui n'ont pas besoin d'un visa pour entrer au Canada. Ce simple processus nous aidera à empêcher les criminels et les terroristes d'entrer au Canada tout en protégeant la grande majorité des voyageurs légitimes contre les lourdeurs administratives et les mesures de surveillance auxquelles il faut assujettir les groupes à risque élevé.
L'autorisation électronique de voyage électronique que devront remplir tous les passagers n'ayant pas besoin d'un visa avant l'achat de leur billet renforcera les systèmes de sécurité du Canada. Il s'agit d'une pratique exemplaire que beaucoup de nos partenaires — peut-être pas beaucoup, mais plusieurs — ont déjà adoptée.
Comme vous le savez, monsieur le président, nous nous sommes engagés, dans le cadre du Plan d'action sur la sécurité du périmètre et la compétitivité économique, à collaborer avec les États-Unis pour renforcer la sécurité de nos frontières. L'AVE nous permettra de contrôler les voyageurs qui viennent par avion au Canada et qui ne sont pas tenus d'obtenir un visa. Bien sûr, nos voisins américains, qui font partie du périmètre avec nous, seront exemptés. Grâce à cette collaboration, nos systèmes d'autorisation de voyage permettront non seulement de contrer les menaces possibles à la sécurité de l'Amérique du Nord, mais aussi de faciliter la circulation des voyageurs qui ne posent aucun risque potentiel pour nos pays. En effet, nous serons en mesure d'identifier et d'écarter les personnes interdites de territoire pendant qu'elles se trouvent encore à l'étranger plutôt que de prendre des mesures à leur arrivée à un point d'entrée canadien. Cela peut en outre nous assurer d'importantes économies.
Dans le cadre d'un autre engagement s'inscrivant dans l'initiative Par-delà la frontière, le Canada et les États-Unis collaboreront en vue d'établir et de coordonner des systèmes d'information sur les entrées et les sorties. Je sais que vous en avez discuté au comité et que la question a également été soulevée au Comité de la sécurité publique. À cet égard, le Canada s'emploie à élaborer un système d'échange de renseignements sur les voyageurs qui se rendent aux États-Unis par voie terrestre. Ce nouveau système permettra d'utiliser l'enregistrement d'une entrée à un poste terrestre pour établir l'enregistrement de sortie de l'autre pays.
Quand le système sera en place, nous saurons exactement quelles personnes sont entrées au Canada et à quel moment elles en sont sorties. Ces renseignements sont très précieux quand il s'agit de vérifier l'intégrité du système d'immigration et des visas de visiteurs. Le ministère disposera ainsi de renseignements précieux et objectifs sur les déplacements pour traiter les dossiers et déceler les fraudes possibles dans différents secteurs d'activités.
[Français]
Dans le Budget supplémentaire des dépenses de Citoyenneté et Immigration Canada, 1,2 million de dollars est affecté à l'amélioration du système de TI grâce auquel nous accédons aux renseignements sur les entrées et les sorties.
[Traduction]
Afin de mieux protéger nos frontières et de sauvegarder notre système d'octroi de l'asile, Citoyenneté et Immigration Canada sollicite 3 millions de dollars supplémentaires pour financer le Programme d'aide mondiale aux migrants irréguliers. Le programme fait suite à l'engagement pris par le gouvernement canadien de lutter contre le passage de clandestins, activité criminelle hautement lucrative qui met en danger des personnes très vulnérables ainsi que l'intégrité de nos frontières.
Dans le cadre du programme, le Canada viendra en aide aux migrants qui sont appréhendés lors du démantèlement d'une opération de passage de clandestins. Le programme nous aidera à gérer les besoins de base en nourriture, en eau et en abri de ces migrants, ainsi que leur retour volontaire et leur réintégration dans leur pays d'origine.
Monsieur le président, comme vous le savez, conformément à la Loi d'exécution du budget de 2012 adoptée par le Parlement, Citoyenneté et Immigration Canada procède à l'annulation de certaines demandes, présentées avant le 27 février 2008 au titre du volet fédéral du programme des travailleurs qualifiés, et au remboursement des frais acquittés. L’élimination de cet arriéré considérable dans le traitement des demandes permettra au ministère de se concentrer sur les demandes de candidats dont les compétences et les qualités correspondent davantage aux besoins actuels de notre économie, c'est-à-dire les candidats les plus brillants et les plus susceptibles de contribuer concrètement à notre prospérité future.
[Français]
Cette initiative permettra également au Canada de substituer un système de gestion des demandes axé sur le recrutement actif à son ancien système passif d'immigration économique.
[Traduction]
Cela est lié à la réduction remarquable du délai de traitement des demandes dans le cadre du programme des travailleurs qualifiés. Ce délai est passé de sept à huit ans, dans la période de pointe du programme que nous avions hérité du gouvernement libéral précédent, à près d'un an aujourd'hui.
Monsieur le président, l'économie reste en tête de la liste de nos priorités, et l'immigration est au coeur du plan mis en place par notre gouvernement pour stimuler l'économie, créer des emplois et assurer la prospérité à long terme de l'ensemble de la population canadienne. Notre plan d'immigration pour 2014 vise à combler nos besoins économiques en maintenant le plus haut niveau d'immigration continu de l'histoire du pays.
[Français]
En plus de continuer à accueillir des nombres record d'immigrants, nous nous sommes engagés à transformer notre système d'immigration pour en accroître la rapidité et la souplesse et faire en sorte qu'il réponde aux besoins de notre économie et de notre marché du travail.
[Traduction]
Permettez-moi de souligner que beaucoup des mesures de sécurité mises en oeuvre grâce à des transferts prévus dans le Budget supplémentaire (B) découlent de recommandations de votre comité. Vous noterez par exemple que les autorisations de voyage électroniques, le recours à des paramètres biométriques, la prévention du passage de clandestins, les entrées et sorties, etc. ont fait l'objet d'études antérieures de votre comité, de sorte qu'il y a un haut niveau de consensus sur ces questions aussi bien au Parlement qu'au Canada.
Nous avons complètement remanié le programme fédéral des travailleurs qualifiés et l'avons assorti de critères qui nous permettront de sélectionner les travailleurs les plus susceptibles de réussir dans l'économie canadienne. Ne perdons pas de vue que les résultats économiques de ce programme comptaient parmi les meilleurs que nous ayons réalisés, étant supérieurs à ceux de presque tous les autres programmes d'immigration du pays. Nous ferons de notre mieux pour qu'ils le restent.
Nous avons de plus créé de nouveaux programmes d'immigration économique adaptés aux nouvelles tendances économiques. Juste dans la dernière année, nous avons mis en oeuvre deux de ces programmes. L'un d'eux est le Programme de visa pour démarrage d'entreprise, qui n'existe qu'au Canada. Le programme permettra aux entrepreneurs, surtout des domaines technologiques, mais aussi à quiconque veut lancer une entreprise, d'obtenir le statut de résident permanent aussitôt qu'ils ont signé une entente avec un partenaire disposé à leur avancer du capital-risque, un investisseur providentiel ou un incubateur d'entreprises. Le programme mettra particulièrement l'accent sur l'innovation et l'entreprenariat.
L'autre initiative, le Programme fédéral des travailleurs de métiers spécialisés, a été mise en place en janvier dernier pour répondre à la demande des employeurs canadiens qui souhaitent voir accélérer et optimiser le processus d'accueil de travailleurs spécialisés dans les secteurs de la construction, du transport, de la fabrication et des services. Comme vous le savez, les premiers travailleurs sont arrivés en août.
[Français]
Monsieur le président, ces programmes et l'ensemble de notre système d'immigration jouent un rôle déterminant dans la santé économique à long terme et la compétitivité du Canada sur les marchés mondiaux, de même que dans sa prospérité à long terme.
[Traduction]
L'immigration en soi est un secteur compétitif. Les mesures que nous prenons grâce à ce budget supplémentaire nous aideront à soutenir la concurrence des autres pays industrialisés qui dépendent aussi de l'immigration pour alimenter leur croissance économique. Nous voulons que les éléments les plus brillants viennent chez nous plutôt que d'aller chez eux.
Pour notre gouvernement, il ne fait aucun doute que le Canada peut et doit prendre des mesures actives pour persuader les immigrants les plus compétents et les plus brillants de venir s'établir chez nous. À cette fin, comme les membres du comité le savent, nous avons élaboré un modèle de recrutement inédit permettant de sélectionner les immigrants qui présentent les compétences et les qualités recherchées par les employeurs canadiens. Nous consultons les provinces, les territoires et les employeurs sur cette nouvelle façon de traiter les demandes de la catégorie de l'immigration économique. Cette formule nous permettra de créer une réserve de travailleurs qualifiés qui seront jumelés avec des employeurs et dont la demande pourra faire l'objet d'un traitement accéléré.
Nous en avons déjà parlé ici. Le nouveau modèle de recrutement comporte deux étapes. La première consiste à recueillir des déclarations d'intérêt: les immigrants éventuels devront alors fournir, par voie électronique, de l'information sur leurs compétences, leurs études, leurs aptitudes linguistiques, leur expérience professionnelle et d'autres qualités. Les candidats qui satisfont aux critères d'admissibilité verront leur déclaration d'intérêt versée dans une réserve et classée par rapport aux autres candidats. Seuls les meilleurs, y compris ceux qui possèdent des compétences recherchées ou qui ont reçu une offre d'emploi, seront invités à présenter une demande officielle de résidence permanente.
Le système sera rapide. Nous n'inviterons que le nombre de candidats que nous avons la capacité de traiter. Ainsi, le système sera considérablement meilleur. Étant donné que seuls les candidats choisis dans la réserve pourront présenter une demande, aucun arriéré ne sera accumulé dans le traitement des demandes. Nous serons certainement en mesure de faire correspondre le nombre de demandes à la capacité et à la vitesse de traitement,
[Français]
mais cela sera fait au moyen d'un partenariat approfondi avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, ainsi qu'avec le secteur privé.
Monsieur le président, ce nouveau modèle de recrutement s'inscrit dans une volonté d'adopter une démarche plus active. Dans l'ancienne formule, les demandes étaient automatiquement traitées selon l'ordre de réception de façon passive, alors que le modèle proposé repose sur la sélection proactive de candidats en fonction des besoins de notre économie dans un bassin important de candidats. Autrement dit, la sélection se fera en fonction de la qualité des candidats et non plus en fonction de l'ordre d'arrivée des demandes.
Il va sans dire que nous pourrons mieux répondre aux besoins extrêmement volatils de notre marché du travail. De plus, nous nous assurons ainsi qu'un plus grand nombre de nouveaux arrivants réussiront et contribueront positivement à la société canadienne rapidement après leur arrivée.
[Traduction]
Monsieur le président, grâce à ces changements, nous resterons sur la bonne voie pour continuer à actualiser le système d'immigration canadien, à le moderniser et à l'adapter aux besoins de l'économie du XXIe siècle, qui va à la vitesse des affaires et dans laquelle nous faisons la concurrence à d'autres pays ayant des programmes actifs d'immigration.
Je vous remercie de votre attention et de l'occasion que vous m'avez donnée de présenter cet exposé. J'attends avec intérêt vos questions.
:
Pour quelle catégorie de demandes? Visiteurs, immigrants? Permettez-moi de vous donner un exemple, après quoi vous me direz s'il y a d'autres catégories qui vous intéressent.
Dans le cas du programme fédéral des travailleurs qualifiés, l'arriéré compte des centaines de milliers de dossiers et le temps d'attente a culminé à sept ou huit ans. Imaginez un ingénieur qui a présenté une demande en 1995, 1994 ou 1999 pour travailler dans le secteur aérospatial, la fabrication avancée ou les sables bitumineux et à qui on dit que sa demande sera traitée dans sept ou huit ans. Cet ingénieur ne sera pas nécessairement accepté une fois que sa demande est traitée. Comment peut-on planifier une carrière dans ces conditions? Comment savoir où en sera l'économie canadienne dans sept ou huit ans? Comment déterminer ce qu'il convient de faire en attendant?
Personne ne planifie sa vie de cette façon. Nous avions tort de nous attendre à attirer les immigrants économiques dont nous avons besoin en présence d'un tel arriéré.
Aujourd'hui, grâce aux mesures que votre comité nous a aidés à prendre, le temps d'attente est d'un an. Le système des points a été modifié. Les évaluations de notre marché du travail s'améliorent et la correspondance qui est établie au niveau fédéral entre les travailleurs qualifiés et les besoins réels des employeurs est plus étroite que jamais.
Dans la catégorie des déclarations d'intérêt, le temps d'attente devrait passer d'un an à six mois. Nous espérons aller en deçà, mais nous tablerons sur six mois au départ. Ce sera une amélioration considérable qui nous permettra d'avoir des temps d'attente très compétitifs.
Pour ce qui est des parents et des grands-parents, il y a une certaine controverse. Lorsque nous sommes arrivés au gouvernement, l'attente était de 64 mois ou plus. Ensuite, à cause de la politique en place, nous avons reçu davantage de demandes alors que la capacité de traitement était insuffisante, ce qui a fait monter le temps d'attente. Nous sommes maintenant fiers de dire que l'arriéré, dans le cas des parents et grands-parents, est inférieur à ce qu'il était à notre arrivée. Il était à 108 000, mais il se situe actuellement — ou se situera à la fin de cette année — aux alentours de 90 000. Le temps d'attente est de 64 mois ou moins. En 2012, 2013 et 2014, nous aurons admis un nombre record de parents et grands-parents, tout en gérant la réception des nouvelles demandes de façon à ne pas donner de faux espoirs aux gens. Nous sommes également en train de prendre des mesures pour avoir la capacité de recevoir un nombre limité de nouvelles demandes en 2014.
De plus, pour essayer de retrouver la confiance des familles qui veulent faire venir leurs parents et grands-parents et qui ont le droit de s'attendre à des temps de traitement raisonnables, nous avons innové. Ce ne sont pas tous les parents et grands-parents qui souhaitent venir à titre d'immigrants. Nous avons donc introduit le super visa, qui a eu beaucoup plus de succès qu'on ne l'avait prévu. Nous en délivrons plus d'un millier par mois, non seulement en Inde, mais partout dans le monde. Nous avons des visas pour séjours multiples, des visas pour mariage et des visas pour garde d'enfants. Ils servent à toutes sortes de fins sans imposer d'énormes coûts supplémentaires au système canadien de santé car ce sont les familles elles-mêmes qui assument le prix de l'assurance-santé.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie aussi le ministre et ses collaborateurs de leur présence.
Je crois que c'est Mark Twain qui a parlé pour la première fois « des mensonges, des gros mensonges et des statistiques », expression qui caractérise bien l'échange hautement sélectif qui a eu lieu entre le ministre et M. Menegakis.
Mais ce n'est pas ma question. Je voudrais simplement répéter, pour que ce soit bien clair, que même si l'arriéré et les temps d'attente sont liés, c'est l'attente qui compte le plus pour les gens. Depuis que le présent gouvernement est au pouvoir, les temps d'attente dans la catégorie du regroupement familial sont passés en moyenne de 13 mois en 2007 à 34 mois en 2012 et encore plus dans les 12 derniers mois. Le temps d'attente est aujourd'hui de cinq ans ou plus dans la catégorie du regroupement familial et dans celle des investisseurs et des entrepreneurs, de trois ans et plus pour les aides familiaux résidants, etc. Voilà les faits réels tirés du site Web du gouvernement. Je ne tiens pas à trop insister sur ce point car nous avons déjà eu cet échange.
Voici le principal point que je veux soulever. Comme pays, les États-Unis sont évidemment beaucoup plus grands que le Canada et ont des avantages sur nous. Par conséquent, le Canada, étant plus petit, ne peut faire la concurrence aux Américains qu'en étant plus vif et plus agile. Toutefois, pour ce qui est de l'admission des visiteurs, les États-Unis se montrent beaucoup plus agiles que nous, ce qui nuit à notre économie, à nos entreprises, à notre secteur touristique, à nos familles, etc.
Récemment, l'ambassadeur mexicain ou brésilien — à moins que ce ne soit les deux — s'est plaint aux médias de la longueur excessive des formulaires que les gens doivent remplir pour venir au Canada, formulaires qui demandent des renseignements aussi peu pertinents que le lieu de naissance de la mère. Je sais que les États-Unis font passer une entrevue aux visiteurs, mais nous avons comparé les temps d'attente et, pour les pays que j'ai examinés, les délais sont nettement plus longs au Canada. Les pires cas que j'ai trouvés sont de 50 jours à Islamabad, contre 16 pour les États-Unis, et de 7 jours à Colombo, contre 3 pour les États-Unis.
Je sais que nous nous soucions de la sécurité, mais ce sont les États-Unis qui ont subi les attentats du 11 septembre et pas nous. Pourtant, nos chiffres sont de loin pires que les leurs. Compte tenu des effets négatifs pour notre économie, les néo-Canadiens et notre industrie touristique, pourquoi sommes-nous tellement pires que les Américains quand il s'agit d'autoriser des visiteurs à venir au Canada?
Nous avons fait ce qui suit. Premièrement, nous avons permis aux demandeurs de se présenter une seconde fois à l'examen pour la citoyenneté s'ils ne réussissent pas la première fois. Nous croyons que c'est juste d'agir ainsi parce que l'examen est maintenant plus difficile
Plus tôt cette année, j'ai annoncé — en fait c'est le ministre Kenney qui l'a fait, mais je l'ai confirmé — des mesures destinées à réduire les temps d'attente. Si les demandeurs ne se présentent pas à leur examen ou à leur entrevue après avoir reçu un avis final, leur dossier est classé.
Ainsi, les demandeurs seront responsables de leurs décisions. Nous ne pouvons pas les laisser s'absenter, souvent à l'étranger, et manquer des rendez-vous successifs, gaspillant ainsi de précieuses ressources dans un domaine où, après tout, nous avons beaucoup de demandes à traiter et un arriéré à éliminer, notamment parce que la citoyenneté constitue maintenant un objectif très recherché par de nombreux immigrants. Nous avons également nommé davantage de juges de la citoyenneté.
Par ailleurs, le traitement s'accélère aussi parce que les demandeurs qui échouent à leur premier examen peuvent se présenter à un second au lieu d'attendre un rendez-vous avec un juge de la citoyenneté. C'était là une mesure dictée par le bon sens. Les gens ne réussissent pas tous à leur premier essai. Depuis juin 2013, les personnes qui n'obtiennent pas la note de passage à l'examen ont la possibilité de le repasser. Les résultats préliminaires obtenus au second examen indiquent que le taux de réussite moyen est de 70 %. Ceux qui échouent au second examen ont la possibilité de montrer qu'ils ont les connaissances voulues au cours d'une entrevue orale avec un juge de la citoyenneté.
Nous exigeons également des demandeurs, depuis la fin 2012, qu'ils fournissent d'avance une preuve de leurs compétences linguistiques. Ainsi, l'évaluation de leurs connaissances de l'une des deux langues officielles est plus objective, ce qui permet au juge de la citoyenneté de prendre plus rapidement une décision au cours du traitement.
Nous envisageons d'autres mesures de modernisation pour les prochaines années, comme les demandes en ligne et l'évaluation électronique des connaissances par des tiers travaillant à contrat. Les fonds prévus dans le budget 2013 ainsi que d'autres efforts de modernisation permettront de réduire les délais de traitement.
Vous savez aussi bien que moi, monsieur Brown, de même que vos électeurs à Barrie, que le nouveau guide d'études a eu énormément de succès. Les demandes sont maintenant traitées plus efficacement grâce aux modifications exigeant de présenter d'avance une preuve des compétences linguistiques.
Pour vous donner notre exemple, je mentionnerai que, du temps du gouvernement libéral, les demandeurs pouvaient sans aucun risque ne pas se présenter à leur rendez-vous un nombre illimité de fois. Ils n'avaient qu'à ne pas venir, et leur demande… Nous ne pouvons pas tolérer ce genre d'irresponsabilité. Nous voulons que nos citoyens soient responsables et qu'ils se présentent à leurs rendez-vous. S'ils en manquent un, ils peuvent être convoqués à un second, mais ils ne pourront pas se défiler à l'infini.
Nous avons un budget de 44 millions de dollars sur deux ans pour financer ce genre d'améliorations. Nous prévoyons en outre d'autres mesures, comme vous le savez et comme nous l'avons annoncé au comité, destinées à réduire radicalement et judicieusement l'arriéré de demandes de citoyenneté dans les mois et les années à venir.
:
Merci beaucoup de votre question.
Je voudrais d'abord terminer ce que je disais sur la citoyenneté. La demande du ministère a augmenté de 30 %. En moyenne, nous avons maintenant quelque 200 000 nouveaux citoyens chaque année. C'est le résultat net. Malgré les mesures prises pour protéger l'intégrité du système, le nombre de citoyens continue d'augmenter tandis que les services qui leur sont dispensés s'améliorent.
Pour ce qui est des passeports, nous nous efforçons d'améliorer encore plus le service. Il était déjà bon lorsque le Bureau des passeports faisait partie des Affaires étrangères, mais nous avons l'intention de le rendre meilleur. Les Canadiens s'y attendent parce qu'ils voyagent davantage et comptent de plus en plus sur leur passeport comme moyen pour favoriser les affaires et améliorer la vie familiale et les communications. Malgré le transfert, ils auront accès aux mêmes services de passeports qu'auparavant, services qui se sont améliorés sans cesse sous notre gouvernement. De fait, le service est prioritaire dans un système de passeports juste à temps. En 2012-2013, nous avons délivré 5,1 millions de passeports et, comme vous le savez tous, le nouveau passeport électronique de 10 ans lancé cette année a eu un succès dépassant toutes nos attentes, avec un taux de sélection de 85 %. Nous en avons déjà délivré un million.
Ainsi, nous avons au Canada un niveau de service qui compte parmi les plus élevés du monde. Nous respectons les normes de service dans 99 % des cas. Depuis 2008, le nombre de Canadiens qui se sont dotés d'un passeport a augmenté de 20 %, pas depuis le 11 septembre 2001, mais plutôt depuis le ralentissement de 2007. On s'attend à ce que 70 % des Canadiens aient un passeport en 2013. C'est un taux très élevé. En moyenne, les Canadiens obtiennent leur passeport en 10 jours ouvrables. Des services accélérés sont offerts en contrepartie de frais supplémentaires. Comme vous le savez, une centaine de pays ont actuellement un passeport électronique d'une forme ou d'une autre. Notre nouveau passeport est doté de caractéristiques de sécurité améliorées et contient une puce électronique, qui est maintenant devenue la norme dans ce domaine. Nous plaçons en outre davantage de services en ligne afin d'offrir des formulaires électroniques et d'avoir un plus grand nombre de points de service. Nous avons nos bureaux des passeports, mais beaucoup de gens se servent de la poste. Beaucoup d'autres se rendent au bureau de leur député, mais nous considérons Service Canada comme un partenaire naturel parce qu'il a déjà un si grand nombre de points de service. Je crois qu'il y en a 330, par rapport à seulement 34 bureaux des passeports dans tout le pays.
[Français]
Monsieur le président, membres du comité, bonjour.
Je suis heureuse d'avoir l'occasion de me joindre à vous pour la première fois aujourd'hui. Depuis la fin septembre, j'occupe le poste de sous-ministre au ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration. Je n'ai pas de remarques formelles à faire après la présentation du ministre. Cependant, si vous me le permettez, je vais formuler quelques commentaires et réflexions sur le bon travail que fait mon ministère.
[Traduction]
À part le programme d'action très ambitieux qui a été mis en oeuvre pour que les activités d'immigration correspondent mieux aux besoins du marché du travail et y réagissent plus rapidement, je voudrais souligner les efforts intenses déployés au ministère pour moderniser ses processus et ses activités. Je suis très consciente des problèmes que vous avez soulevés dans vos questions, notamment au sujet des délais de traitement.
Nous sommes également très conscients du fait que le monde évolue rapidement autour de nous, entraînant des restructurations, agissant sur la compétitivité et provoquant une révolution de l'information qui est en train de changer notre façon traditionnelle de fonctionner. L'objectif de notre modernisation est d'adapter et d'optimiser tous les aspects de nos activités et de nos processus afin d'être aussi efficaces que possible. La pertinence de nos efforts en dépend.
Cela signifie que nous examinons la gestion de notre charge de travail, de notre effectif et des risques auxquels nous somment exposés. Il est fondamental, dans le cadre de cet effort, de nous assurer que nous avançons d'une manière qui assure un bon service à la clientèle tout en maintenant l'intégrité des programmes. Par conséquent, même si nous n'en sommes qu'aux premières étapes de notre initiative de modernisation, nous avons entrepris de mettre en oeuvre un certain nombre de mesures qui donnent déjà des résultats dont je vais vous donner un aperçu.
Nous mettons au point de nouvelles méthodes de traitement en définissant les activités et en faisant la distinction entre celles qui sont simples et courantes et celles qui sont d'une nature plus complexe, grâce à la centralisation de certaines fonctions. Notre nouveau système mondial de gestion des cas, qui comprend un système d'information avancé, nous permet de déplacer le travail à travers le réseau, ce qui n'était pas possible auparavant. Cette façon de procéder nous aide à améliorer le traitement.
Le ministère a également eu recours à des fournisseurs de services privés pour établir des centres de réception des demandes de visa, ou CRDV, un peu partout dans le monde. D'ici 2014, nous aurons plus de 130 CRDV dans 96 pays. Ces centres assurent un meilleur service à la clientèle en vérifiant que les demandes sont complètes, ce qui réduit les retards inutiles et les refus.
Je voudrais mentionner que j'ai récemment eu l'occasion de visiter un de nos CRDV à l'étranger. J'ai été frappée par l'importance des effets positifs de ces centres sur l'efficacité de nos services. J'ai pu voir d'une part des photos montrant les gens qui faisaient la queue tous les jours à la porte de notre mission à Delhi et, de l'autre, le fonctionnement du CRDV. Le centre a une norme de service de 10 minutes d'attente. Les employés n'ont pas de décisions à prendre. Ils ne font que recevoir les demandes, vérifier qu'elles sont complètes et s'assurer que tous les documents nécessaires sont joints. Ensuite, ils collationnent les documents, les trient et les présentent aux responsables de notre mission. Ainsi, les agents des visas de la mission peuvent concentrer leurs efforts sur du travail à valeur ajoutée en examinant les demandes afin de prendre une décision, au lieu d'occuper une partie de leur temps à manipuler des papiers. Le résultat est vraiment impressionnant. Je crois vraiment que cette initiative permettra de donner un meilleur service à la clientèle.
Nous avons aussi… Oh, mon temps de parole est écoulé. Je m'excuse.
:
Je vais peut-être demander à mes collègues d'intervenir aussi.
Comme je l'ai dit, j'ai pu moi-même me rendre compte sur place des avantages des centres de réception des demandes de visa. Il n'y a pas de doute que nous aurons ainsi un bien plus grand nombre de points de service que nous ne pouvions en avoir dans nos propres missions à l'étranger. Dans une optique de service à la clientèle, nous disposons, grâce aux contrats signés pour les CRDV, d'un cadre très rigoureux pour ce qui est du service, des attentes, de l'assurance de la qualité, de la surveillance et du contrôle.
Nous avons aussi introduit les demandes en ligne en ce qui concerne les visas de résident temporaire. Ainsi, il sera plus facile pour les gens qui veulent venir au Canada de demander un visa. Nous sommes également passés à un système électronique de traitement des examens médicaux de l'immigration. Par conséquent, si avons besoin d'un certificat médical, nous pourrons l'obtenir en ligne, ce qui réduira le temps nécessaire pour procéder aux évaluations. Nous avons également introduit les visas pour séjours multiples, qui font baisser le nombre des demandes à traiter par rapport aux visas pour un seul séjour.
Comme le l'a mentionné, nous avons mis en place, à part le super visa, des choses telles que le Business Express Program et le Programme de partenariat étudiant, qui facilitent les démarches que doivent faire les gens pour venir au Canada. Nous avons de nombreuses initiatives et, grâce à notre système mondial de gestion des cas, qui constitue notre plate-forme informatique de base, nous pouvons gérer notre charge de travail et la réception des demandes partout dans le monde. Nous pouvons envoyer des travaux à n'importe quel point de service du réseau. Ainsi, s'il y a un temps d'arrêt quelque part, il est possible de transférer des cas à d'autres parties du système. Cela nous aide à réduire les délais de traitement.
Bien sûr, il faut du temps pour mettre en oeuvre toutes ces choses. Toutefois, comme je l'ai dit dans mon exposé, nous n'en sommes qu'aux premiers stades de certaines de ces initiatives. Nous envisageons d'aller plus loin dans le cas des demandes en ligne, notamment pour la catégorie des résidents permanents. Nous espérons pouvoir passer aux services en ligne dans ce domaine et, plus tard, dans le domaine des passeports aussi, ce qui permettra d'améliorer encore plus le service.
Comme je l'ai dit, nous avons lancé un programme de modernisation très ambitieux afin de faciliter les déplacements au Canada.