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Nous pouvons commencer cette quatrième séance du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration. Je vous remercie tous d'être avec nous aujourd'hui.
À l'ordre du jour, pour la première heure, nous étudierons la possibilité de proposer des amendements au Comité permanent des finances. Pour la deuxième heure de notre réunion, nous recevrons des témoins du ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration pour une session d'information, qui sera suivie d'une période de questions et de réponses.
Pour cette première heure de séance qui durera jusqu'à midi, je rappelle que le mardi 5 novembre, le Comité permanent des finances nous a fait parvenir une lettre nous invitant, si tel est notre souhait, à lui soumettre des recommandations, y compris des propositions d'amendements relativement aux articles 174 et 175 et 290 à 293 du projet de loi .
Dans l'accomplissement des travaux du comité à cet égard, il peut décider d'entendre des témoins — ce que nous avons fait au cours des deux dernières séances —, recommander des modifications ou, encore, suggérer des amendements au Comité permanent des finances. Si des amendements sont suggérés, ils seront étudiés par le Comité permanent des finances lorsqu'il procédera à l'étude article par article du projet de loi .
Pour cette première heure de séance, nous avons avec nous M. McNamee, directeur, Division des stratégies et analyses en matière d'immigration, Mme Welbourne, directrice principale, Politiques stratégiques et planification, Mme Imrie, directrice générale, Bureau de la transition de programmes du passeport, et Mme Dikranian, analyste principale, Bureau de la transition de programmes du passeport. Je vous remercie d'être avec nous ce matin.
Ces personnes sont ici pour répondre à des questions ou pour nous éclairer par rapport à quelque sujet que ce soit qui pourrait influencer notre décision d'envoyer des amendements, des suggestions d'amendements ou des suggestions de modifications au Comité permanent des finances.
Chers membres du comité, vous avez la parole. J'attends de voir si vous avez des suggestions d'amendements à envoyer au Comité permanent des finances.
Monsieur McCallum, vous avez la parole.
J'ai proposé une modification que vous avez reçue, je crois bien. Je vais simplement la lire. Il s'agit d'ajouter le paragraphe 10.1(3.1):
Malgré le paragraphe (3), l'instruction donnée par le ministre en vertu du présent article prend effet le trentième jour après avoir été donnée.
Il s'agit d'inclure une période de 30 jours durant laquelle le ministre pourrait recevoir des avis, alors que présentement les instructions ministérielles n'accordent aucune possibilité au public ou à des experts de répondre. Pendant ces 30 jours, le ministre pourrait opter de changer ou de modifier les instructions. Je crois que cela concorde avec ce que Richard Kurland a dit dans son témoignage au sujet du non-respect du processus normal. Je crois aussi que cela correspond à ce qui a été dit dans une lettre reçue de l'Association du Barreau canadien, c'est-à-dire:
La section de l'ABC s'inquiète du peu de consultation au sujet de cette modification importante au droit canadien de l'immigration et à la politique d'immigration du Canada.
La lettre se poursuit dans cette veine. On pourrait même dire qu'une telle modification est dans l'intérêt du gouvernement. Si on publie des instructions qui plus tard se révèlent imparfaites, c'est embarrassant; mais si on a une période de consultation de 30 jours pour entendre les autres points de vue, la qualité du produit fini pourrait être meilleure pour tous les intéressés.
C'est là la teneur de la modification que je propose.
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Merci, madame la présidente.
[Traduction]
En ce qui concerne les modifications au projet de loi C-4, un projet de loi dont la Chambre des communes a saisi le Comité des finances, je n'estime pas approprié que nous proposions des modifications à ce stade, car il est en train d'être étudié au Comité des finances.
J'aimerais plutôt que le projet de loi soit subdivisé de sorte que nous, au Comité de l'immigration, ayons le pouvoir de l'étudier. À l'heure actuelle, nous n'avons pas ce pouvoir et j'aimerais que nous l'ayons. À ce stade, les modifications que nous proposons ne sont pas vraiment des modifications, mais des suggestions adressées au Comité des finances.
Nous ne procédons pas à une étude du projet de loi; nous proposons d'écrire une lettre au Comité des finances plutôt que de proposer des modifications. À ce stade, et je crois bien que je parle au nom de mes collègues du NPD, nous ne pouvons pas appuyer cette modification ou n'importe quelle autre modification. D'après le processus qui est suivi ici, nous n'avons pas le pouvoir de proposer des modifications. Cela va à l'encontre du processus normal, à mon avis. Je ne peux pas appuyer cette modification.
Merci, madame la présidente.
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Je vous remercie beaucoup, madame la présidente. Cela me fait plaisir d'être avec vous aujourd'hui pour répondre aux questions des membres du comité sur les programmes, les politiques et les opérations du ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration.
Je m'appelle David Manicom et je suis directeur général responsable des politiques en immigration. Trois collègues m'accompagnent aujourd'hui pour m'aider à répondre à vos questions.
[Traduction]
Diane Burrows est la directrice générale de la gestion opérationnelle et de la coordination, et elle peut vous parler de notre réseau de traitement et d'une vaste gamme d'enjeux opérationnels. Comme je l'ai mentionné, je suis directeur général de l'immigration, chargé de la politique en matière de programmes se rapportant à tous les programmes de résidence permanente et de résidence temporaire, à l'exception du programme des réfugiés.
Jean-Pierre Lamarche est directeur général de la gestion du programme de passeport et des initiatives stratégiques, et il pourra vous parler des questions relatives au programme des passeports, tout comme Caitlin Imrie, qui est directrice générale du Bureau de la transition de programmes du passeport.
Nous vous avons fourni un document de 11 grandes pages qui contient de l'information détaillée sur le fonctionnement de notre ministère et sur la gamme des programmes que nous gérons. Certains des défis et des possibilités qu'a le ministère sont aussi indiqués.
J'espère que ce document se révélera un outil de référence utile pour les membres du comité, étant donné que CIC a entrepris depuis 2006 une des plus ambitieuses séries de réformes à l'immigration depuis de nombreuses années. Soucieux du temps, et pour libérer davantage de temps pour les questions, j'aimerais à ce stade vous présenter un bref exposé du contenu de ce document, plutôt que de le décrire en détail, ce qui engloutirait presque tout le temps dont on dispose ici aujourd'hui.
La page 2 contient d'importants détails sur notre réseau opérationnel au Canada et à l'étranger, ainsi que sur certaines des étapes d'innovation dans les services que le ministère a entreprises pour moderniser notre réseau de traitement. Cette section vous permet de voir à quel point la gestion d'un système d'immigration efficace est complexe. Ma collègue Diane peut vous donner d'autres détails sur notre réseau.
Les pages 3 à 5 présentent un survol des admissions temporaires et de l'immigration permanente au Canada, y compris certains nombres et catégories, ainsi que le détail de ce que nous faisons dans le domaine de la protection des réfugiés. Depuis 2006, d'importants changements ont été apportés à ces programmes, ce que le document met en relief. C'est avec plaisir que nous répondrons à vos questions au sujet de ces changements. Je serai heureux de vous fournir d'autres renseignements sur les programmes de résidence temporaire et de résidence permanente.
La page 6 présente une description du continuum de l'immigration, de l'intention d'immigrer à l'obtention de la citoyenneté. Cette page constitue un rappel important du fait que le processus d'immigration débute bien avant que la personne entre dans notre territoire, et ne prend fin que lorsque les résidents sont devenus des citoyens canadiens pleinement engagés.
La page 7 présente une explication de la façon dont nous établissons les plans annuels des niveaux d'immigration qui constituent l'outil principal du Canada servant à établir le niveau, le nombre et la combinaison des immigrants acceptés en tant que résidents permanents tous les ans. Si vous le souhaitez, je peux vous expliquer plus en détail notre processus concernant les niveaux.
Certains d'entre vous peuvent avoir entendu parler du système prévu de gestion des demandes fondé sur la déclaration d'intérêt, inspiré par des systèmes analogues en vigueur en Australie et en Nouvelle-Zélande. Nous incluons des renseignements sur la façon dont nous prévoyons que le système fonctionnera au Canada une fois entré en vigueur en 2015. Dites-moi si vous avez des questions sur le système de DI proposé.
Les pages 8 et 9 présentent un survol de nos programmes d'intégration, de citoyenneté et de multiculturalisme.
La page 10 précise une fois de plus que CIC ne fonctionne pas isolément, et qu'il y a de nombreux autres intervenants dans tous les aspects des programmes, y compris d'autres niveaux de gouvernement et le secteur privé. Cette page vous donne une indication de l'éventail de partenariats que nous avons.
Enfin, la page 11 présente certaines statistiques concernant ce que notre réseau de traitement a accompli en 2012, y compris les admissions de résidents permanents et de résidents temporaires. Diane est très bien placée pour parler davantage de ces statistiques, au besoin.
Et maintenant, c'est avec plaisir que nous vous accompagnerons dans l'examen de certaines sections du document afin de décrire davantage les renseignements que vous voyez. Si vous le souhaitez, je pourrai vous donner plus de renseignements sur les niveaux, la planification, le système de déclaration d'intérêt, ou des renseignements généraux sur nos programmes d'intégration, de citoyenneté et de multiculturalisme.
Diane pourrait vous parler des temps de traitement, des nouvelles demandes et de notre réseau de traitement au Canada et à l'étranger, et je pourrai vous décrire davantage nos catégories de regroupement familial et d'immigration économique, et vous parler de l'admission temporaire de travailleurs, d'étudiants et de visiteurs.
Enfin, Jean-Pierre et Caitlin pourront répondre à vos questions concernant le programme des passeports. Comme nous n'avons pas avec nous des experts dans tous les domaines, si nous ne pouvons répondre à une question précise, nous nous ferons un plaisir d'acheminer la réponse à la greffière le plus rapidement possible. Sinon, nous sommes disposés de répondre à vos questions.
Merci beaucoup.
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Merci beaucoup, madame la présidente, et merci à nos représentants officiels de Citoyenneté et Immigration pour avoir pris le temps aujourd'hui de présenter ces napperons — je crois bien que c'est ainsi que nous les appelons — qui nous présentent un survol clair de ce que fait le ministère.
C'est un exposé très exhaustif et nous le considérons très important, non seulement pour nos membres qui ne se sont joints au comité que depuis le début de cette session le 16 octobre, mais aussi pour les membres qui étaient là avant et qui ont ainsi la possibilité de rafraîchir leur connaissance de ce que le ministère accomplit.
Nous avons plusieurs questions que nous aimerions poser et j'aimerais savoir où nous en sommes aujourd'hui en ce qui concerne une ou deux choses qui ont fait l'objet de discussions par le passé. Plus précisément, le ministère a-t-il une idée du nombre de personnes, comme des travailleurs qualifiés, qui ont abandonné leur demande d'immigration au Canada et qui ont choisi d'immigrer dans un autre pays à cause de l'arriéré ou des temps d'attente?
Avons-nous des statistiques sur ce genre de renseignements?
Je regarde la première page de la trousse que vous nous avez fournie. Le graphique est frappant. On peut y voir deux grandes crêtes, et les deux semblent se produire à peu près à l'époque des deux guerres mondiales, indiquant que des immigrants voulaient venir au Canada après la Première Guerre mondiale et la Deuxième Guerre mondiale. C'est frappant. On peut comprendre que des gens souhaiteraient venir dans un pays qui respecte la liberté, la démocratie, les droits de la personne et la primauté du droit, surtout après une période de guerre.
Quand on examine les 10 à 20 dernières années, on constate un niveau d'immigration soutenu sans égal dans l'histoire du pays. Cela a assurément contribué à la difficulté des arriérés, n'est-ce pas?
L'accumulation des arriérés n'est pas directement reliée aux niveaux; elle découle d'une absence de cohérence entre les niveaux planifiés et les politiques du ministère et du gouvernement en matière de gestion des nouvelles demandes. Pendant plusieurs années, nous n'avons disposé d'aucun outil efficace pour gérer les nouvelles demandes. L'entrée dans le système était complètement ouverte, et pourtant, en tant que ministère, nous devions procéder à une gestion attentive en fonction des plans des niveaux annuels présentés au Parlement. Cette dichotomie était marquée dans certaines catégories, et moins marquée dans d'autres, mais dans l'ensemble, elle a mené à une accumulation importante d'arriérés qui, bien sûr, a eu plusieurs conséquences négatives tant au niveau du service fourni aux clients, que du coût de la gestion d'un tel arriéré, de la perte d'efficience, et ainsi de suite.
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Génial. Je m'inspire simplement de ce qui est indiqué à la page 4. Il y est dit que des consultations sont en cours, et donc j'en déduis que celles-ci se poursuivent.
Pouvez-vous communiquer également ce renseignement à la greffière, puisque vous dites que votre collègue n'est pas là pour répondre à ces questions? J'apprécierais que vous fournissiez les détails par écrit en ce qui concerne les séances de consultation futures, ouvertes au public, transparentes, et indiquiez également si les syndicats et les groupes de l'industrie seront invités à y participer. Merci.
Je change de sujet. Le rapport annuel au Parlement sur l'immigration décrit diverses mesures que le gouvernement fédéral a mises en oeuvre pour éliminer les arriérés et réduire les temps de traitement, y compris, bien sûr, limiter ou reporter les nouvelles demandes, annuler des demandes d'années antérieures et créer des processus de gestion centralisés. Tout cela est indiqué aux pages 6 et 7 du rapport.
Quelle incidence ces mesures ont-elles eue sur l'efficacité des programmes aux prises avec des arriérés importants? Combien de dossiers de demandeurs ont été fermés? Combien de demandes ont été retardées?
Je remercie les témoins de leur présence.
J'aimerais commencer par une remarque au sujet d'une question. Compte tenu de la déclaration qu'a faite le ministre à la Chambre il y a une ou deux semaines à l'effet que le temps d'attente moyen ou de traitement était de 12 mois, il est intéressant de voir à la page 11 que la véritable moyenne globale est de 29 mois, de 37 mois pour la catégorie du regroupement familial, de 53 mois pour les parents et grands-parents, ce qui est exactement ce que j'ai dit à ce moment-là. Les chiffres du ministère le confirment donc; c'est bon de le savoir.
Ma première question porte sur les parents et grands-parents. Je crois qu'à compter du 1er janvier, 5 000 nouvelles demandes ont été autorisées. Voici ma question: combien de temps pensez-vous qu'il faudra pour que ces demandes soient entièrement traitées? D'aucuns disent que cela sera quelques heures, ou tout au plus quelques jours. Avez-vous une idée du temps qu'il faudra pour finir de traiter ces demandes?
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Merci, madame la présidente.
J'ai des questions sur deux sujets qui me touchent énormément soit, d'une part, la question des réfugiés et, d'autre part, la question des travailleurs qui seront sélectionnés pour immigrer au Canada.
Concernant les réfugiés, je veux juste donner l'exemple des Syriens. Le gouvernement a déclaré que le Canada allait recevoir 1 300 réfugiés syriens, mais qu'Ottawa s'engage à ne prendre en charge que 200 de ces réfugiés. Les autres devront être pris en charge par un groupe de personnes ou d'institutions qui s'occuperont de leur intégration. Ce sont des répondants du secteur privé. Mais ici, il n'est pas déterminé pendant combien de temps ces répondants devront subvenir aux besoins de ces réfugiés. Auparavant, il me semble que c'était pour deux ans.
Maintenant, à la page 5 du document, au paragraphe intitulé « Réinstallation des personnes sélectionnées à l'étranger », il est dit ceci: « Les répondants du secteur privé sont des groupes d'entreprises ayant signé une entente avec le ministère canadien de la Citoyenneté et de l'Immigration. Ils s'engagent [...], et ainsi de suite. Mais pour combien de temps s'engagent-ils? Il n'y a pas de réponse, ce n'est pas clair.
Le deuxième volet de ma question porte sur l'intégration et l'accueil des immigrants. Lorsqu'une personne fait une demande par elle-même, c'est qu'elle est déjà autonome. Toutefois, les gens qui arrivent au pays en tant que réfugiés ont vécu des situations assez violentes dans leur pays d'origine. Ils sont donc en état de choc avec tout ce que cela comporte.
Le budget de 2013 coupe dans le financement des organismes communautaires qui s'occupent de l'accueil des réfugiés. L'accueil de ces réfugiés met en cause le gouvernement, la province, mais il y a aussi les organismes communautaires. Le ministère a-t-il prévu un budget pour aider ces organismes qui s'occupent de l'accueil des immigrants? Ce sont souvent ces organismes qui iront chercher des cours de français ou d'anglais pour les nouveaux arrivants et qui les aideront à trouver une école pour leurs enfants. Ils iront aussi chercher de l'aide psychologique pour ceux qui en ont besoin.
Le problème, c'est que ces organismes ne reçoivent plus d'aide. Quelles mesures le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration va-t-il prendre à ce égard? Je reviendrai par la suite sur ma question portant sur les travailleurs.
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Merci, madame la présidente. Je remercie nos invités d'être ici et de démontrer une si grande maîtrise de ces statistiques aussi complexes.
J'aimerais que nous analysions trois parties très importantes du programme d'immigration. Premièrement, il s'agit des besoins en main-d'oeuvre. Notre ministre nous a informé, il y a deux jours, que nos besoins doivent être comblés par l'immigration parce qu'il y a une grande pénurie de travailleurs ici au Canada.
Deuxièmement, M. Manicom a dit qu'il était évident que l'intégration de nos immigrés était très importante.
Troisièmement, il s'agit de la diminution des arriérés. Si je ne m'abuse, l'administration libérale précédente a réduit le niveau d'immigration de 32 %, mais au cours des cinq dernières années, nous avons vu une augmentation de 7 %. Cela démontre qu'en ce qui a trait aux besoins en main-d'oeuvre, cette administration prend ce dossier au sérieux.
Vous avez dit que l'intégration était une bonne chose et que c'était évident. Toutefois, pendant 13 ans, l'administration libérale a gelé les services d'établissement. Ici, nous avons vu une augmentation des services d'établissement.
Il est question aussi des arriérés de travailleurs qualifiés. On a vu une diminution importante. Il y avait auparavant 487 000 personnes, mais vous venez de nous informer que le chiffre est maintenant de 65 000 personnes.
Si ces changements audacieux n'avaient pas eu lieu, qu'est-ce qui serait arrivé au programme d'immigration?
Monsieur Manicom, pouvez-vous répondre?
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C'est une question à laquelle il est un peu difficile à un fonctionnaire de répondre.
Cela dit, il est exact que les fonds destinés à l'établissement ont augmenté très sensiblement puisqu'ils sont passés de 200 millions de dollars en 2005 à 600 millions de dollars en 2006. Cela ne comprend pas les fonds destinés à l'établissement dégagés par le Québec. Cela donne au total environ 900 millions de dollars.
Je peux confirmer que si nous n'avions pas pris de mesures permettant de gérer le nombre de dossiers déposés, l'arriéré des demandes, qui atteignait presque un million, aurait continué à augmenter et serait maintenant beaucoup plus important que cela. Voilà donc les faits dont je peux faire état.
Je tiens également à préciser que les objectifs fixés ces six dernières années ont mis l'accent sur l'immigration économique, essentiellement sur les secteurs de la main-d'oeuvre où les besoins se font le plus sentir. La gestion du nombre de dossiers déposés dans le cadre du programme fédéral des travailleurs qualifiés, par exemple, a permis d'accorder la priorité aux professions dont l'économie a actuellement le plus besoin.
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Je n'ai pas, je crains, de grandes connaissances au niveau de notre programme de multiculturalisme, et je ne peux donc vous répondre que de manière très générale.
Tous les programmes fédéraux de multiculturalisme, et cela est vrai de nos programmes d'établissement et de la récente augmentation des crédits qui y sont affectés, visent à ce que les immigrants parviennent à participer pleinement à notre société. Nos programmes de multiculturalisme visent manifestement à assurer que tous les Canadiens puissent profiter de la richesse des cultures qui vivent ici en harmonie.
Il est clair que, dans le cadre de sa mission, le ministère des Affaires étrangères s'attache à tirer profit des liens qui se tissent entre peuples, en travaillant à l'étranger de concert avec des réseaux d'anciens étudiants et divers programmes liés à la diaspora, afin que le Canada puisse tirer parti des liens entre les peuples.
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Au Canada, les programmes d'immigration n'ont jamais eu un caractère illimité. Depuis de nombreuses décennies, nous gérons les arrivées et établissons, dans le cadre de nos programmes des priorités entre les diverses catégories d'immigration.
En ce qui concerne le programme des parents et des grands-parents, nous avons, pendant de nombreuses années, accepté un nombre beaucoup plus grand de demandes que ne le permettaient les objectifs de la planification du niveau d'immigration. Nous recevions, chaque année, de 35 à 40 000 demandes, alors que nous ne disposions que de 15 à 20 000 places. Je ne saurais dire quel sera, à l'avenir, le nombre de places accordées dans le cadre du programme des parents et des grands-parents, mais l'année dernière et cette année encore, le gouvernement a prévu, dans son plan d'immigration, 25 000 places, le nombre le plus important depuis de nombreuses années.
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Eh bien, merci, madame la présidente.
Je tiens également à remercier nos témoins.
Je me trouve ici en tant qu'invité alors qu'autrefois j'étais membre.
Monsieur Manicom, vous vous penchez sur la question, me semble-t-il, depuis plus longtemps que les membres du comité, ou du moins, je crois pouvoir dire que vous comprenez le système en place mieux que je ne le fais moi-même. D'après vous, les changements récemment apportés par notre gouvernement vont-ils permettre d'abréger les délais de traitement des dossiers, ou améliorer la qualité de notre immigration? Nous tentons de répondre à la demande. C'est ainsi, par exemple, que nous nous sommes penchés sur la question de la reconnaissance des titres étrangers, question à laquelle je m'intéresse particulièrement. Cela a-t-il eu une incidence favorable sur la société canadienne?
Un autre problème est celui des mariages frauduleux, des mariages de convenance. Les changements introduits ces dernières années ont-ils été avantageux pour notre société?
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Plusieurs des changements introduits au cours de ces dernières années me semblent avoir effectivement accéléré et amélioré le traitement des dossiers présentés au titre des catégories économiques, et cela nous a notamment permis de mieux gérer la réception des demandes, ce qui veut dire que nous avons pu abréger les délais de traitement. Nous avons également, ces dernières années, introduit la catégorie de l'expérience canadienne, ce qui nous a permis de profiter au maximum des étudiants étrangers et autres travailleurs étrangers temporaires qui ont réussi à s'intégrer au marché canadien de la main-d'oeuvre. Cela leur permet de déposer leur demande dans le cadre d'un programme où les dossiers sont traités très rapidement.
Nous avons également pris un certain nombre de mesures en vue de lutter contre les mariages de convenance qui posent de grands problèmes dans bon nombre de nos postes à l'étranger. J'ai moi-même été affecté à plusieurs d'entre eux — en Chine, en Inde, en Russie et au Pakistan. La grande majorité des mariages sont authentiques, mais il est vrai qu'on relève un nombre sensible d'abus au sein de ce programme. Le gouvernement, ces dernières années, a pris diverses mesures pour lutter contre ces abus, et notamment, pour les personnes dont l'arrivée au Canada a été parrainée, l'interdiction de parrainer quelqu'un d'autre avant cinq ans, et l'introduction d'un statut conditionnel de deux ans pour les personnes ayant contracté une nouvelle relation. Ces personnes sont tenues de rester dans cette relation pendant au moins deux ans. Voilà, donc, certains des changements qui, je crois, répondent à vos questions.
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À cet égard, nous privilégions l'écoute des familles de résidents du Canada qui ont été frappées ou affectées personnellement dans les régions les plus touchées.
Dans certains cas, nos représentants se rendent jour après jour dans les zones les plus touchées afin de voir ce qui peut être fait et afin, notamment de retrouver les Canadiens portés disparus. Ils ont dressé des listes et essaient de contacter les personnes qui leur ont été signalées. Nous faisons ça depuis plusieurs jours déjà et nous tentons d'agir de concert, les efforts étant coordonnés par notre mission aux Philippines.
Pour le reste, nous tentons de recueillir des informations fiables sur la situation, de communiquer les renseignements dont les gens ont besoin pour formuler leurs demandes. Nous envisageons toutes les solutions possibles et nous tentons d'offrir des réponses qui permettront aux personnes concernées de résoudre leurs difficultés.
Là où il est possible que nous... Nous opérons par sélection, et ne nous occupons pas en priorité des personnes se trouvant en dehors de la zone la plus touchée, ou des personnes qui souhaiteraient venir en aide aux sinistrés, mais nous les aidons par des contacts utiles.
Nous accordons la priorité aux proches de résidents permanents, ou de citoyens, puis aux personnes qui se trouvent au Canada à titre de travailleurs temporaires, par exemple, et qui ont, aux Philippines, des proches habitant les zones dévastées.
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Merci, madame la présidente.
Je ne siège pas au sein de ce comité en tant que membre régulier, mais c'est avec plaisir que je prends part à vos délibérations. Je sais que, dans le cadre de leurs fonctions, les députés traitent de ces questions aussi bien dans leurs circonscriptions que dans leurs bureaux parlementaires. C'est de là qu'émanent les questions que je souhaite vous poser.
J'ai été élue députée il y a plusieurs années déjà, et constaté depuis lors une augmentation radicale du nombre d'électeurs qui viennent s'établir à Saskatoon, ou du moins dans ma circonscription. Ils nous font part de divers problèmes, qu'il s'agisse de parrainer la venue au Canada d'un membre de leur famille, ou qu'ils souhaitent obtenir la résidence permanente.
Non seulement viennent-ils nous entretenir de ces diverses questions, mais certains d'entre eux voient dans le bureau du député une ressource à laquelle ils peuvent s'adresser pour obtenir de l'aide, non seulement sur le plan de l'immigration, mais également sur le plan des voyages à l'étranger. Pour répondre aux besoins de nos électeurs, nous avons, par exemple, organisé des ateliers sur les passeports, pour les aider à comprendre les exigences et les formalités. Souvent, nous les aidons à compléter la demande.
Je sais que le gouvernement a introduit le passeport électronique, valable 10 ans et beaucoup plus pratique, je pense, pour les Canadiens. Ce document contribue, en effet, à la sécurité des déplacements à l'étranger.
Pourriez-vous nous en dire un peu plus au sujet des avantages de ce nouveau passeport, et nous préciser aussi le nombre de ces passeports valables 10 ans délivrés jusqu'ici.
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Je suis en mesure de vous répondre sur ce point.
Le public a pu se procurer le passeport électronique dès février 2012. Depuis le 1er juillet dernier, le jour de la Fête du Canada, tout Canadien peut obtenir un passeport électronique valable cinq ans ou 10 ans.
Nous avons, à ce jour, délivré plus d'un million de passeports valables 10 ans. Je suis à même de préciser que près de 80 % des passeports délivrés sont des passeports électroniques valables 10 ans.
Au départ, il n'y avait que le passeport valable cinq ans. Or, nous avons constaté que les autres pays envisageaient de délivrer des passeports valables 10 ans. Nous avons donc saisi l'occasion de mettre en service un livret plus robuste et opté, comme nos partenaires internationaux, pour un passeport valable 10 ans.
Je ne suis pas certain que cela réponde à votre question. Souhaiteriez-vous obtenir d'autres renseignements?