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Merci, monsieur le président.
Nous en sommes donc à l'article 8 du projet de loi . Aucun amendement n'a pu être apporté à cet article. Je pense qu'il est important d'en parler.
Comme je l'ai dit plus tôt, l'article 8 traite de la révocation de la citoyenneté en vertu du pouvoir discrétionnaire du ministre. C'était l'un des principaux points qui ont été débattus au sein de la société civile canadienne, mais également parmi les experts qui ont comparu devant ce comité. Je ne mentionnerai que quelques-uns des témoins qui se sont opposés à cette disposition du projet de loi , notamment le Conseil canadien pour les réfugiés et, bien sûr, l'Association canadienne des avocats et avocates en droit des réfugiés. En outre, dans un mémoire qu'il a fait parvenir au comité, l'Institut canado-arabe disait s'opposer à la révocation possible de la citoyenneté.
Plusieurs experts ont comparu devant le comité. Certains ont exprimé leur désaccord sur la révocation de la citoyenneté et d'autres ont fait valoir que le fait de retirer sa citoyenneté à un citoyen canadien et de ne pas lui permettre d'en appeler de cette décision était probablement anticonstitutionnel.
Je vais maintenant rappeler les propos de Mme Macklin, qui est membre de l'exécutif, professeure et titulaire de la Chaire en droits de la personne à la Faculté de droit de l'Université de Toronto et membre de l'Association canadienne des avocats et des avocates en droit des réfugiés. Lorsqu'elle a comparu devant le comité, elle nous a parlé du fait que ces dispositions sur la révocation de la citoyenneté étaient probablement anticonstitutionnels. Elle a dit ce qui suit à ce sujet:
Peut-on dépouiller quelqu'un de sa citoyenneté dans le but de le punir pour ce que nous appelons des crimes contre la citoyenneté? [...] Au sujet de cette approche, voici ce que la Cour suprême du Canada a affirmé:
Elle cite alors la Cour suprême du Canada, qui a rendu un jugement à ce sujet, et commente sa décision en ces termes:
En d'autres mots, la Cour suprême du Canada a fait savoir noir sur blanc que le fait de punir une personne en la privant de ses droits constitutionnels et en l'excluant du contrat social n'est pas conforme à la Constitution.
Cette avocate, qui est membre de l'Association canadienne des avocats et des avocates en droit des réfugiés, a soulevé des inquiétudes fort importantes au sujet de la constitutionnalité de cet article. Or elle n'est pas la seule à l'avoir fait. L'Association du Barreau canadien, qui a également comparu devant le comité, a publié plusieurs fois son opinion dans les journaux, par l'entremise de mémoires ou sur Internet.
Voici un extrait de ce que dit l'association sur la révocation de la citoyenneté:
La révocation de la citoyenneté d'une personne née au Canada parce qu'elle a peut-être une double citoyenneté et a commis une infraction proscrite par la loi est quelque chose de nouveau. C'est un changement fondamental. Cela risque d'entraîner le bannissement ou l'exil pour des personnes qui sont nées ici et qui ont grandi ici. C'est un pas en arrière, un énorme pas en arrière que l'on prend sans véritable débat ou discussion nationale pour savoir si les Canadiens veulent que la citoyenneté soit modifiée de cette façon.
Encore une fois, un groupe d'experts en droit nous a fait part de préoccupations majeures au sujet de la constitutionnalité de cet élément. Je pense qu'il faut prendre cela au sérieux. On a souvent vu le Parti conservateur prendre des décisions qui ont été par la suite renversées par la Cour suprême. À mon avis, il y a probablement une leçon à tirer de cela. Le projet de loi , qui a précédé celui que nous étudions aujourd'hui, a lui aussi connu des problèmes assez sérieux quant à sa recevabilité.
Il y a la constitutionnalité, bien sûr, mais il y a aussi tout ce qui entoure le débat sur la justice et sur le fait de créer deux classes de citoyens. C'est aussi un élément majeur et fondamental. Je prends le temps d'en parler parce que nous sommes en train de voter sur un article qui a soulevé énormément de préoccupations au sein de la population civile ainsi que parmi les experts du pays, et qui va changer fondamentalement la citoyenneté canadienne.
Il faut se demander la question suivante: pourquoi avoir deux classes de citoyens?
Pour une même infraction, si une personne a ou pourrait avoir une deuxième citoyenneté, elle n'aurait pas droit au même processus judiciaire qu'une autre personne qui n'a qu'une seule citoyenneté. Je ne suis pas en train de dire ici que la peine pourrait être mineure ou que la peine n'est pas méritée, au contraire. Les experts s'entendent pour dire que notre système judiciaire prévoit de lourdes peines pour des crimes comme la haute trahison ou le terrorisme.
Toutefois, pourquoi quelqu'un qui est né au Canada de parents canadiens, qui ne connaît qu'un seul pays — le Canada — et peut-être qu'une seule langue, qui n'a aucune attache dans un autre pays, parce que son parent lui aurait transmis une autre citoyenneté, pourrait se voir refuser le même traitement judiciaire qu'une personne née au Canada n'ayant qu'une seule citoyenneté? C'est ce qui pose problème. La question ici n'est pas de savoir si c'est grave ou non de commettre des actes terroristes. Je pense que tout le monde s'entend là-dessus. Le NPD est d'accord que c'est un acte qui mérite des sanctions correspondant à la gravité du crime.
Le projet de loi va un peu trop loin, car il pourrait avoir pour effet de retirer la citoyenneté à un Canadien né au Canada de parents canadiens. Je ne suis pas la seule à le dire. Je me fais l'écho de la population et des experts qui ont comparu devant notre comité. C'est un pas qui m'inquiète, tout comme il inquiète l'opposition officielle et énormément de gens. Je suis consternée de constater que le gouvernement n'a accepté aucun amendement à l'article 8 et qu'on se prépare à voter sur une mesure aussi lourde de conséquences.
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Merci, monsieur le président.
Je pense qu'il est bien évident que je ne vais pas appuyer l'article 8, et ce, pour les motifs que ma collègue vient de vous exposer.
Il est vraiment malheureux que les députés ministériels du comité fassent la sourde oreille à toutes les recommandations qui nous ont été formulées lors de notre étude de ce projet de loi. Je ne vais pas vous défiler la liste exhaustive des témoins que nous avons entendus en vous indiquant ce qu'ils nous ont dit, mais j'aimerais souligner quelques-uns des problèmes que certains d'entre eux ont soulevés et vous expliquer pourquoi je ne peux pas appuyer l'article 8 de ce projet de loi.
Par exemple, vous m'avez entendu parler abondamment de l'UNICEF, car j'estime que l'intérêt supérieur de l'enfant doit primer. Dans le mémoire écrit qu'il nous a fait parvenir, l'UNICEF énonce les critères de détermination de l'« intérêt supérieur » de l'enfant dans les cas où des familles risquent d'être séparées lorsqu'il y a révocation de la citoyenneté d'un parent.
Si un parent perd sa citoyenneté, qu'advient-il de l'enfant? Ce n'est pas clair pour l'instant. Si le parent est expulsé parce qu'il perd sa citoyenneté, qui va s'occuper de l'enfant? Si une famille est séparée et qu'un enfant doit se débrouiller seul, peut-on dire qu'on agit dans l'intérêt supérieur de l'enfant? Notre pays est signataire de la Convention des Nations Unies sur les droits de l'enfant et nous n'agissons pas dans l'intérêt supérieur de l'enfant.
Je n'en dirai pas plus à ce sujet, mais pour ce qui est du nouvel article 10 de la Loi sur la citoyenneté qui serait créé par l'article 8 du projet de loi , nous avons entendu le témoignage du Conseil canadien pour les réfugiés qui préconise la suppression des nouveaux pouvoirs proposés permettant de révoquer la citoyenneté et l'adoption d'un amendement au projet de loi pour y intégrer une disposition indiquant explicitement que la citoyenneté ne peut être retirée à une personne.
J'estime que c'est un privilège incroyable de pouvoir être citoyen canadien, et que la citoyenneté ne devrait pas être traitée comme un simple permis de conduire. Ce n'est pas quelque chose qu'on peut enlever à quelqu'un pour le punir de quoi que ce soit. Si vous avez la citoyenneté, vous êtes citoyen canadien, point à la ligne. Ce n'est pas quelque chose dont un ministre partisan pourrait vous priver pour une raison ou pour une autre.
Il y a une tendance que nous avons pu observer dans les projets de loi dont notre Comité de la citoyenneté et de l'immigration est saisi. Chacun de ces projets de loi confère au ministre de nouveaux pouvoirs discrétionnaires qui lui permettent de poser différents gestes — et en l'occurrence, de révoquer la citoyenneté —, et c'est loin d'être une bonne chose.
Nous avons même pu entendre le nous dire, lors de sa comparution devant le comité, différentes choses au sujet des dispositions de l'article 8 permettant la révocation de la citoyenneté en raison de crimes commis à l'étranger. Il nous a dit que ce n'est pas vraiment ce qu'on cherchait à faire, qu'il est un bon gars et qu'il n'a pas l'intention de retirer la citoyenneté à quelqu'un pour un acte qui ne serait pas aussi considéré comme un crime au Canada. C'est formidable d'apprendre qu'il est un bon gars et qu'il ne fera pas une telle chose.
Mais ce n'est pas ce qui est écrit dans la loi. Qu'adviendra-t-il le jour où il sera remplacé par un autre ministre qui ne sera pas aussi conciliant que lui? Est-ce à dire que ce nouveau ministre ne se gênera pas pour révoquer la citoyenneté? Est-ce ce qui est prévu?
Je ne saurais le dire. Je dois m'en tenir à ce qui est écrit et aux témoignages des experts qui nous ont indiqué que tout cela n'était pas très clair. Qui nous a dit cela déjà, était-ce l'Association du Barreau canadien...? Je me souviens du témoignage de Mme Macklin, qui représentait l'Association canadienne des avocats et avocates en droit des réfugiés.
Je vais citer un très bref extrait de son témoignage. Elle a dit: « Je retirerais la révocation de la citoyenneté. C'est anticonstitutionnel. » Et elle a ajouté: « Je crois que notre système de justice criminelle est parfaitement adapté au traitement des crimes et des infractions, et il le fait très bien ».
Elle a raison. Au sein de notre système de justice pénale, lorsqu'un crime est commis à l'intérieur de nos frontières ou à l'étranger, le ministre de l'Immigration ne devrait pas agir comme juge et jury. Plutôt que le ministre, il faudrait que ce soit un juge — voire un jury — qui ait le pouvoir de priver quelqu'un de sa citoyenneté canadienne.
Nous avons entendu les témoignages de l'Ontario Council of Agencies Serving Immigrants (OCASI) et de la Metro Toronto Chinese and Southeast Asian Legal Clinic qui nous ont dit tous les deux qu'il fallait supprimer tous les nouveaux motifs permettant la révocation dans les cas de double citoyenneté étant donné que l'article 8 de ce projet de loi est discriminatoire.
Les conservateurs membres de ce comité semblent se réjouir de rédiger une loi qui est discriminatoire à l'encontre des personnes ayant une double citoyenneté du seul fait de leurs droits du sang, de leur naissance à l'étranger ou de leur choix de conserver la citoyenneté d'un autre pays. On va traiter ces gens-là comme s'ils étaient à part des autres citoyens canadiens. C'est tout simplement injuste. C'est une pratique discriminatoire portant atteinte à leurs droits fondamentaux. Dans notre rôle de législateurs, nous ne pouvons pas tolérer une pratique semblable.
C'est une autre des raisons pour lesquelles je vais m'opposer à l'article 8 que je ne peux tout simplement pas appuyer.
Je vous rappelle qu'OCASI et la Metro Toronto Chinese and Southeast Asian Legal Clinic — dommage qu'ils n'aient pu se trouver un joli acronyme comme OCASI — ont indiqué qu'il fallait supprimer tous les nouveaux pouvoirs discrétionnaires conférés au ministre. Je suis d'accord avec eux. Ces deux groupes représentent de nombreux résidents de la grande région de Toronto. En tant que représentante de cette collectivité, j'abonde dans le sens de ces deux organisations qui parlent au nom de bon nombre de nos commettants du grand Toronto.
Nous savons également — et je crois que c'est l'avocate Robin Seligman qui l'a dit lors de sa comparution devant le comité... C'est elle qui a mentionné que les gens qui reçoivent une contravention de stationnement ont davantage de droits que ceux dont la citoyenneté est révoquée.
Je suis pas mal certaine que c'est elle également qui a souligné le fait que le Canada peut révoquer la citoyenneté de gens qui en détiennent une autre — par exemple, des juifs canadiens qui ont droit à la citoyenneté israélienne sans avoir jamais séjourné dans ce pays, simplement parce qu'ils sont pratiquants — en raison d'un crime qu'ils ont peut-être commis.
Et je dis bien « peut-être commis ». Nous n'avons pas la preuve claire et irréfutable de ces crimes, car nous ne pouvons pas nécessairement faire confiance au système judiciaire du pays concerné. Savons-nous s'il est du même calibre que le nôtre? Nous l'ignorons. Puis-je être assurée que la magistrature est vraiment indépendante dans plusieurs de ces pays touchés par des guerres civiles? Non. Je viens du Sri Lanka, et bon nombre des membres du comité m'ont déjà entendue parler de ce pays et des crimes qui y sont commis. Est-ce que je fais confiance au système judiciaire de ce pays? Non. Je sais que la magistrature n'est pas indépendante au Sri Lanka, comme on a pu le constater lorsque la juge en chef a été destituée par le gouvernement en raison d'une décision qui n'allait pas dans le sens des positions gouvernementales.
Dans le cas de ce pays-là en particulier, je peux parler en toute connaissance de cause. Nous ne pouvons nous fier aux décisions rendues par l'appareil judiciaire du Sri Lanka. On peut bien nous dire qu'un individu a été reconnu coupable à l'issue d'un procès juste et équitable, mais est-ce que cela signifie que nous devons nécessairement le croire?
Ce n'est pas clairement précisé dans la loi, et c'est la raison pour laquelle j'insiste sur ce point. J'aimerais attirer votre attention sur le témoignage de Mme Saperia, de la Foundation for Defense of Democracies. Voici ce qu'elle a dit:
Si j'en juge d'après l'audience de la séance de la semaine dernière, le ministre Alexander entend user de sa discrétion ministérielle pour recourir à un processus en deux étapes. La première étape consisterait à examiner la nature de l'infraction commise à l'étranger et à déterminer si cette infraction a son équivalent parmi les actes terroristes prévus au Code criminel canadien. Cela est énoncé dans la législation.
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Monsieur le président, les membres de l'autre côté ont parlé des membres du comité qui font partie du gouvernement. Je vous prierais de revoir ce qu'ils ont dit. Je pense que vous constaterez que c'est vrai et que je n'invente rien.
Je vais plutôt parler de ce qui nous occupe, parce que je trouve important que les Canadiens et tous les membres du comité connaissent les faits, dans le projet de loi.
Premièrement, il y a la question de la constitutionnalité du projet de loi et de sa conformité à la Charte. Je trouve que le ministre a été très clair, quand il a comparu devant le comité et qu'il a répondu que le projet de loi avait fait l'objet d'un contrôle judiciaire au sein du ministère de la Justice. Le a clairement expliqué qu'il est conforme à la Charte. S'il ne l'avait pas été, il ne l'aurait certainement pas déposé à la Chambre. Nous sommes donc convaincus de la constitutionnalité des éléments du projet de loi.
Permettez-moi de vous dire que les experts — nous avons entendu les membres de l'autre côté parler à des experts, à des témoins experts, et nous dire que les experts disaient ceci ou cela... Nous avons de nombreux experts, ici, à commencer par nos fonctionnaires qui traitent de ces questions au quotidien et qui sont venus comparaître devant nous, monsieur le président.
Nous avons entendu de nombreux témoins appuyer le projet de loi. Nous avons entendu bien des témoins s'y opposer aussi. Mais nous cherchions à déterminer, dans tout cela, ce qui était pertinent, de sorte que nous puissions en tenir compte au moment de revoir les amendements proposés.
Je pense qu'il faut souligner que le 27 février, avant même que nous ayons rencontré un seul témoin — nous n'avions pas entendu un seul témoin encore —, les membres de l'opposition se sont levés à la Chambre et ont proposé que le projet de loi ne passe pas en deuxième lecture, avant même que nous ayons entendu un seul témoin.
Je pourrais en dire long sur la crédibilité que les membres de l'opposition accordent en réalité aux témoins, quand ils veulent proposer de laisser tomber le projet de loi avant même que nous ayons entendu les témoins qu'ils prétendent maintenant être si importants pour eux.
Quoi qu'il en soit, l'article 8 traite en effet de la révocation. La révocation est un aspect important. Si j'ai bien compris ce que les membres de l'autre côté ont dit, en gros, ils demandent en quoi il est juste de révoquer la citoyenneté d'une personne qui a commis une infraction à l'étranger. Ils veulent entre autres savoir comment on déterminerait l'équivalence entre une infraction commise à l'étranger et une infraction commise ici. Est-ce qu'on déterminerait l'équivalence du processus judiciaire, et tout cela?
J'aimerais répondre à cette question, parce qu'ils auront ainsi de l'information additionnelle pour réfléchir à l'article 8 du projet de loi.
Le projet de loi crée effectivement le nouveau pouvoir de révoquer la citoyenneté d'une personne qui a été trouvée coupable de terrorisme et qui a été condamnée à une peine d'emprisonnement d'au moins cinq ans. Dans les cas des personnes trouvées coupables de terrorisme à l'étranger, il faudrait démontrer que la même infraction au Canada constituerait un acte de terrorisme au Canada aussi. Les révocations liées aux infractions énumérées, comme la trahison et l'espionnage, ne seraient possibles que pour les condamnations au Canada.
En gros, les fonctionnaires détermineraient si l'infraction commise à l'étranger peut être mise en correspondance avec une infraction relevant d'une loi fédérale canadienne, en l'occurence, l'infraction de terrorisme prévue dans le Code criminel. Ils suivraient le test établi par la Cour d'appel fédérale, dans le contexte des évaluations d'interdiction de territoire pour grande criminalité, en vertu de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés. Le ministre de CIC a le pouvoir de ne pas amorcer le processus de révocation et de ne pas empêcher une personne d'obtenir la citoyenneté dans des circonstances exceptionnelles. Ce pouvoir est là en cas de doute, si l'on croit que le système judiciaire d'un pays en particulier peut mener à un procès inéquitable ou à des condamnations pour terrorisme motivées par des considérations politiques.
Dans tous les cas de révocation, toutes les personnes bénéficieraient aussi d'une mesure de protection prenant la forme d'une révision judiciaire.
Voici maintenant le point sur lequel les membres de l'opposition et nous ne nous entendons pas. Nous croyons que, si vous avez commis un crime contre le pays — trahison, terrorisme, attaque contre les Forces armées canadiennes —, vous avez commis un crime. Ce n'est pas une attaque contre les personnes qui ont la double nationalité. J'ajouterai que je connais bien des gens qui ont la double nationalité, et ce ne sont pas des criminels.
Je peux vous dire que les citoyens qui ont la double nationalité ne veulent pas de terroristes à la double nationalité dans leur entourage; les Canadiens nous l'ont dit. Ils nous l'ont dit dans nos circonscriptions, et à l'occasion de nos délibérations. Les témoins nous l'ont dit. Nous vous posons la question: qui voudrait d'un terroriste dans son quartier?
Et pourquoi ne voudriez-vous pas retirer la citoyenneté à une personne qui l'a obtenue frauduleusement? La citoyenneté s'accompagne d'avantages, monsieur le président. Ceux qui ont la double nationalité ont des avantages additionnels dans un autre pays, alors que ce n'est pas le cas des citoyens canadiens.
Nous sommes soumis au protocole international qui nous empêche de faire d'une personne un apatride, mais je vais vous assurer d'une chose. Une personne qui commet un crime contre le Canada, comme la trahison ou le terrorisme, n'est pas exonérée par notre système judiciaire. Si la personne se préoccupe de ses enfants... Je crois que c'est Mme Sitsabaiesan qui a demandé ce qu'il adviendrait des bébés, des enfants. Eh bien, ces enfants ne verront pas leurs parents pour un bon bout de temps, parce que double citoyenneté ou pas, si vous commettez un de ces crimes, vous êtes accusé, trouvé coupable et emprisonné. Vous n'allez pas commettre le crime et partir: on vous tient responsable. C'est la loi, au Canada. Vous ne pouvez venir au Canada, aller ici et là, commettre ce genre de crime, puis tout simplement partir parce qu'on vous enlève votre citoyenneté. Ce n'est pas ce que nous disons. Je tiens à le préciser. Ce n'est pas ce que les Canadiens veulent. Personne ne veut cela.
La loi sera appliquée à ceux qui sont accusés. Une fois que la personne est trouvée coupable — par la cour ou par un jury —, elle perdra la citoyenneté canadienne si elle a la double citoyenneté. Nous trouvons juste de protéger la valeur de la citoyenneté canadienne. Ceux qui l'obtiennent doivent en apprécier les avantages et respecter les lois du pays.
Les commentaires de plusieurs témoins sont absolument clairs, y compris ceux du ministre et des fonctionnaires, et nous l'entendons parmi les Canadiens. Nous ne parlons pas de... vous savez, c'est comme une attaque contre les détenteurs de la double citoyenneté... Ce n'est pas ça. J'ai entendu des membres de l'autre côté dire que c'était de la citoyenneté à deux vitesses. Eh bien, il y a deux types de personnes. Vous avez la double citoyenneté ou vous ne l'avez pas.
Si une personne choisit de garder sa citoyenneté ou de demander la citoyenneté d'un autre pays, ou de la garder si elle l'a eue à la naissance, elle peut toujours y renoncer. Vous pouvez toujours renoncer à votre citoyenneté d'un autre pays si vous vous préoccupez de cette loi en particulier.
Mais voici ce qui compte. Les citoyens qui respectent les lois ne le feront pas parce qu'ils ne pensent pas... Pourquoi renoncer à leur citoyenneté? Parce que 99,9 % des gens sont des citoyens respectueux des lois, ils ne vont pas se dire: « Je vais renoncer à ma citoyenneté. » Nous parlons de ceux qui commettraient des crimes. Nous parlons des criminels. C'est d'eux que nous parlons.
Je veux que ce soit clair pour quiconque nous écoute et pour tous les membres du comité en particulier. Nous parlons de criminels qui obtiennent leur citoyenneté frauduleusement. Nous ne parlons pas des citoyens respectueux des lois. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi les membres de l'opposition voudraient assurer la protection de personnes qui commettraient de tels crimes en retirant l'article 8, en ne l'appuyant pas. C'est la question de la révocation. Ce n'est pas une attaque contre les citoyens respectueux des lois. Le gouvernement veut garantir la protection en tout temps de notre population.
L'équivalence d'un crime commis dans un autre pays devra être démontrée. Il faudra que le crime ait son équivalent reconnu au Canada, et manifestement, il faudra que le crime soit reconnu dans un pays dont le calibre du système judiciaire est le même qu'au Canada, sur le plan de la qualité. Il y a des dispositions, dans le projet de loi, qui empêchent ce genre de choses de se produire s'il s'agit de pays gouvernés par des despotes. La révocation est, à mon avis, un élément essentiel du projet de loi, en raison du message très ferme que cela envoie à ceux qui conserveraient leur citoyenneté canadienne pour utiliser le Canada comme refuge, mais qui ont commis un crime au Canada ou à l'étranger.
Je dirais aux honorables membres du comité que personne au Canada ne veut quelqu'un comme ça dans son voisinage — personne. Je n'ai rencontré personne qui dirait: « Vous savez quoi? Je sais que ce crime a été commis, mais ce n'était pas au Canada, alors je m'en fiche. » Je ne connais personne qui dirait: « Vous savez quoi? Ne leur enlevez pas leur citoyenneté, même s'ils ont la double citoyenneté parce qu'ils sont devenus des citoyens canadiens. Et qu'en est-il de leurs enfants? » Outre ce que j'ai entendu ici au comité, je n'ai rien entendu de tel ailleurs.
Nous allons défendre cela avec vigueur, parce que cela incombe à notre Parlement, et nous croyons qu'il nous incombe, en tant que gouvernement, de veiller à ce que notre système d'immigration comporte la protection de tous les citoyens canadiens. Nous sommes un pays très accueillant, monsieur le président. Nous voulons que les gens viennent. Nous voulons les meilleurs et les plus brillants, et ceux qui éprouvent des besoins. Nous voulons que des gens viennent, mais nous voulons que ces gens respectent les lois. Nous voulons qu'ils respectent les lois du pays.
Nous parlons de révocation. Rien dans ce projet de loi ne prévoit la révocation de la citoyenneté d'un citoyen canadien respectueux des lois, qu'il ait la double citoyenneté ou non. Aucune disposition du projet de loi ne prévoit cela.
Ceci étant dit, je signale que nous venons de parcourir l'article 8 et que les membres du Nouveau Parti démocratique n'ont proposé aucun amendement. Ils s'opposent à l'article sans proposer d'amendement, quel qu'il soit. Nous allons appuyer l'article 8.
Je me réserve le droit de revenir sur ce point avant le vote, bien entendu. Je vais demander à la greffière, par votre intermédiaire, monsieur le président, d'ajouter à nouveau mon nom à la liste.
Merci beaucoup.
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Le gouvernement appuiera cet article pour un certain nombre de raisons. J'essaierai d'être bref.
L'article 20 introduit dans la loi une nouvelle partie, la partie V.1, qui uniformise le contrôle judiciaire des décisions prises en application de la loi, y compris les décisions des ministres, des juges de la citoyenneté et du gouverneur en conseil.
Cette partie est semblable à la section 8 de la partie 1 de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés. Dans la Loi sur la citoyenneté, « Cour » est définie comme la Cour fédérale. Les demandes de contrôle judiciaire seront assujetties à l'autorisation de la Cour fédérale.
Le projet de paragraphe 22.1(2) énonce les dispositions qui s'appliquent à la demande d'autorisation du contrôle judiciaire. Le jugement de la Cour fédérale sur la demande de contrôle judiciaire n'est pas susceptible d'appel.
Le projet de paragraphe 22.1(3) précise que le ministre peut présenter une demande de contrôle judiciaire à l'égard d'une décision prise par un juge de la citoyenneté.
Le projet d'article 22.2 énonce les dispositions qui s'appliquent à la demande de contrôle judiciaire, une fois l'autorisation accordée.
Le projet d'alinéa 22.2d) permet d'en appeler à la Cour d'appel fédérale d'une décision de la Cour fédérale consécutive au contrôle judiciaire; cependant, cet appel ne peut avoir lieu que si le juge de la Cour fédérale certifie que l'affaire soulève une question grave de portée générale et qu'il énonce cette question.
Le projet d'article 22.3 accorde au comité des règles de la Cour fédérale le pouvoir de prendre des règles régissant la pratique et la procédure sous le régime de cette partie de la loi.
Enfin, le projet d'article 22.4 porte que les dispositions de la Loi sur la citoyenneté concernant les demandes de contrôle judiciaire l'emportent sur les dispositions incompatibles de la Loi sur les Cours fédérales.
Nous appuierons cet article.
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Merci, monsieur le président.
En effet, le NPD présente un amendement à cet article qui parle du temps de transition pour l'application de cette présente loi.
L'amendement que nous proposons vise à exclure ceux qui ont déjà obtenu leur résidence permanente des mesures de ce projet de loi .
Nous proposons cet amendement parce que plusieurs personnes, à titre individuel ou comme représentants de groupe, sont venues me rencontrer personnellement ou ont témoigné devant ce comité pour s'opposer à l'augmentation des délais requis pour soumettre une demande de citoyenneté ou au fait qu'on ne compterait plus le temps de résidence vécu au Canada avant l'obtention de la citoyenneté.
En vertu de la présente loi, les étudiants étrangers ou les travailleurs étrangers temporaires peuvent compter leur temps de résidence avant l'obtention de la résidence permanente puisqu'ils vivent au Canada et y étudient ou y travaillent. Cependant, en vertu du projet de loi , ce temps ne pourrait plus être comptabilisé. Cela fait en sorte que ce projet de loi touchera tout ceux qui n'ont pas encore soumis une demande de citoyenneté.
Cela changera les plans de vie de plusieurs résidents permanents qui prévoyaient déposer leur demande cet été ou cet automne étant donné que plusieurs d'entre eux comptent les jours très minutieusement. Ils veulent ainsi s'assurer que, dès qu'ils pourront soumettre leur demande, ils seront en mesure de le faire. Cela illustre bien la beauté et la valeur de la citoyenneté canadienne.
Un projet de loi comme celui-ci vient changer en quelque sorte le contrat que nous avions avec ces gens. Nous leur avons dit de venir au Canada et que, après un certain nombre d'années, ils pourraient soumettre une demande de citoyenneté. Maintenant que ces gens sont ici, qu'ils ont rempli leur part du contrat, qu'ils ont compté leurs jours minutieusement pour s'assurer de pouvoir soumettre leur demande quand ils y auraient droit, le projet de loi changera les règles du contrat et leurs plans de vie à court et à moyen terme.
L'amendement que nous proposons demande que ces gens puissent continuer leurs plans de vie selon la loi actuelle et qu'ils puissent soumettre leur demande de citoyenneté après les délais que nous leur avions mentionné de prime abord. En somme, ce projet de loi affecterait les gens qui obtiendraient à l'avenir leur résidence permanente, mais n'affecteraient pas ceux qui ont présentement le statut de résident permanent, soit les gens qui l'ont obtenu parce qu'ils ont été étudiants étrangers ou travailleurs étrangers temporaires ou simplement parce qu'on leur a dit à leur arrivée qu'ils pourraient obtenir leur citoyenneté après un certain nombre d'années.
Nous voulons nous assurer que nous sommes respectueux envers les gens, même si nous nous opposons au projet de loi . Si le projet de loi est adopté, on pense qu'il ne devrait pas pénaliser les gens qui sont sur le point de soumettre leur demande de citoyenneté.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Cet article porte sur les dispositions transitoires concernant les demandes en instance.
J'aimerais vous faire part d'une histoire. Deux de mes concitoyens avec qui j'ai parlé vendredi et hier m'ont implorée de m'opposer au projet de loi . L'un d'eux répondait aux exigences en matière de résidence et allait pouvoir présenter une demande de citoyenneté. Il a vécu au Canada suffisamment longtemps à titre de résident permanent, et l'autre a indiqué qu'en vertu des lois en vigueur, il allait pouvoir présenter une demande en septembre, mais que si le projet de loi était adopté, il ne serait plus admissible.
Ce jeune homme veut à tout prix devenir citoyen canadien. Sa famille est originaire d'Égypte, mais à cause de la guerre civile et de tous les bouleversements qui secouent le pays, il a perdu des membres de sa famille. Il craint de devenir apatride, car il ne peut pas renouveler son passeport égyptien, et il a passé les six ou huit dernières années au Canada à préparer son dossier en vue d'obtenir sa citoyenneté. Si le projet de loi est adopté tel quel, il deviendra apatride. Il ne sera pas en mesure de présenter sa demande puisqu'il ne pourra pas obtenir de passeport égyptien ni de passeport canadien. Il ne sera pas citoyen canadien, et l'Égypte a déjà refusé de renouveler son passeport.
Par conséquent, ce jeune homme, qui a tout fait ce qu'il fallait pour devenir citoyen canadien et qui tient à le devenir, devra encore attendre pendant une période de temps indéterminée. L'amendement que nous proposons aide les gens dans sa situation, qui se sont qualifiés en vertu des lois actuelles et qui, en fonction de la période de transition, pourraient ne plus être admissibles. Tout ce que nous voulons faire, c'est rendre cette période transitoire plus juste et harmonieuse, de sorte que les gens qui sont déjà engagés dans le processus aient la possibilité d'obtenir leur citoyenneté, en vertu de la loi en vigueur.
C'est tout ce que j'avais à dire. Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Je vais parler de l'article 1, qui est en fait le titre abrégé du projet de loi.
Plutôt que de simplement dire que c'est une loi qui modifie la Loi sur la citoyenneté et autres lois, le titre propose d'appeler le projet de loi « Loi renforçant la citoyenneté canadienne ».
Je pense qu'on en a parlé beaucoup. Le mot qui pose problème dans ce titre est celui de « renforçant ». Pour nous, c'est un peu ridicule de prétendre que le projet de loi renforce la citoyenneté ou la Loi sur la citoyenneté. Nous avons démontré à plusieurs reprises dans ce comité que, au contraire, le projet de loi va amener des précédents inquiétants, probablement anticonstitutionnels, et qu'il va pénaliser plusieurs catégories de résidents permanents ou de citoyens.
D'abord, permettez-moi de vous dire toutefois que plusieurs éléments de ce projet de loi sont, en effet, un pas dans la bonne direction. Le NPD a dit un peu plus tôt que l'élargissement de l'attribution de la citoyenneté aux Canadiens dépossédés de la leur est une bonne chose, quoi que cet élément ne soit pas complet. Des experts qui n'ont pas pu témoigner devant ce comité ont affirmé qu'on ne restituait pas la citoyenneté à tous les Canadiens qui en étaient dépossédés. Tout de même, un effort est fait dans ce sens. Le NPD appuie ce pas dans la bonne direction.
De plus, le NPD appuie les pénalités plus sévères en cas de fraude, comme pour les consultants en immigration. Vous aurez remarqué que le NPD a voté en faveur de plusieurs articles de ce projet de loi, dont ceux qui touchent la pénalité plus sévère en cas de fraude.
De plus, il y a une clarification fort intéressante que le NPD a appuyée, soit l'exigence accrue en matière de résidence, c'est-à-dire la clarification des règles concernant les jours qu'on doit compter pour que quelqu'un soit admissible. Bref, je viens de mentionner trois éléments, mais le NPD soutient plusieurs autres éléments de ce projet de loi.
Toutefois, ce projet de loi fait environ 50 pages. Nous avons voté sur près de 46 articles. Plusieurs éléments de ce projet de loi sont extrêmement problématiques. Je veux résumer quels éléments qui, selon nous, ne renforcent pas la citoyenneté. Ils mettent au contraire des bâtons dans les roues pour plusieurs personnes et risquent même d'être anticonstitutionnels.
Premièrement, il y a la déclaration de l'intention de résider. Avant d'obtenir leur citoyenneté, les gens devront déclarer qu'ils ont l'intention de résider au Canada. Comme on le sait, on peut retirer la citoyenneté à quelqu'un s'il l'a obtenue en faisant de fausses déclarations ou par fraude. Le NPD n'est pas contre le principe de retirer la citoyenneté à quelqu'un qui aurait fait de fausses déclarations ou commis une fraude pour obtenir sa citoyenneté. Toutefois, on vient imposer ici une déclaration d'intention de résider. C'est une déclaration qu'on doit faire pour obtenir sa citoyenneté. Donc, il y a un danger ici qu'on puisse retirer la citoyenneté à quelqu'un sous prétexte qu'il a fait une fausse déclaration à cet égard pour obtenir sa citoyenneté. Ce n'est pas seulement le NPD qui le dit. C'est l'avis de presque la totalité des experts qui ont témoigné ici, en comité. Ces experts s'y connaissent beaucoup plus que moi ou que mes collègues du Parti conservateur à cet égard .
Parmi les témoins opposés à cette déclaration d'intention de résider il y a, entre autres, le Conseil canadien pour les réfugiés, le Conseil ontarien des organismes de service aux immigrants, l'Association canadienne des avocats et avocates en droit des réfugiés, l'Association du Barreau canadien et j'en passe.
J'ai mentionné, quand même, des experts qui s'y connaissent en droit. Alors, quand ils disent que c'est peut-être un élément anticonstitutionnel, il faudrait au moins prendre en considération les opinions qu'ils ont exprimées. Quand ils disent que cela ouvre la porte à un glissement de terrain dangereux, c'est aussi à considérer. Malheureusement, tous les amendements au projet de loi à cet égard ont été refusés par le gouvernement.
Un autre élément important est le temps de résidence qui est comptabilisé pour être admissible à l'obtention de la citoyenneté.
J'aimerais parler d'un groupe dont nous avons reçu deux représentantes, soit Pre-PR Time Counts. Aucune personne autour de la table n'avait quoi que ce soit à redire sur leurs témoignages. En effet, elles affirmaient que le temps des étudiants et des travailleurs étrangers temporaires vivant au Canada valait quelque chose même s'ils n'avaient pas encore obtenu la résidence permanente. Ces gens créent des liens avec le pays, se familiarisent avec les valeurs canadiennes. Ils paient des impôts, travaillent et étudient.
Tout à coup, sans aucune raison valable, on leur enlève le droit de calculer leur temps vécu au Canada comme étudiants étrangers ou comme travailleurs étrangers temporaires. En effet, ni le ministre, ni qui que ce soit n'a été capable de nous donner une explication à ce sujet. Personne ne peut nous donner de réponse, mais les étudiants et les travailleurs étrangers temporaires reçoivent ça comme une gifle ou une trahison parce qu'ils se sont fait dire initialement que le temps vécu au Canada compterait. Maintenant, on change les règles sans leur expliquer quoi que ce soit, ni leur apporter de raison valable. C'est déplorable.
D'ailleurs, je ne me rappelle pas avoir entendu un seul témoin nous dire que c'était un bon changement à la loi. Ni le ministre, ni quelque témoin que ce soit n'a pu dire que de ne plus compter ce temps vécu au Canada par les étudiants étrangers et les travailleurs étrangers temporaires était une bonne idée. Personne ne comprend pourquoi et personne ne soutient ça, mais le gouvernement reste entêté dans son idéologie de faire passer ce changement tel quel et sans qu'on puisse en comprendre la raison.
Franchement, cela nous amène à nous demander pourquoi on invite des témoins devant ce comité. Si aucun témoin n'a été en mesure de soutenir et d'appuyer ce changement, on voit à quel point on peut inviter des témoins sans les écouter. C'est extrêmement problématique et c'est très dommage. Quel message envoie-t-on à ces étudiants étrangers et ces travailleurs étrangers temporaires?
Le troisième élément dont je voudrais parler est, évidemment, la révocation de la citoyenneté à cause d'un acte criminel reconnu à l'étranger ou au Canada. C'est un pouvoir discrétionnaire du ministre et, de plus, on ne permet pas de droit d'appel à ceux qui sont menacés de révocation de leur citoyenneté.
Un peu plus tôt, mon collègue conservateur a dit que les experts du gouvernement prétendaient que le projet de loi respectait la Constitution et qu'il ne posait aucun problème. Je pense que les conservateurs devraient apprendre une petite leçon par rapport à la constitutionnalité de leurs projets de loi. Ce n'est pas la première fois que cela se produit. Ce n'est pas la première fois qu'ils disent que cela respecte la Charte canadienne des droits et libertés et la Constitution et que la Cour suprême n'aura rien à dire sur leur projet de loi puisque leurs experts prétendent que cela respecte tout ce qui existe.
On a vu à plusieurs reprises qu'ils ont dû revenir sur leurs décisions. Ici, on en a un bel exemple. Le seul avocat ayant comparu devant ce comité qui n'a pas remis en cause la constitutionnalité de ce projet de loi était l'avocat du ministère. Tous les autres avocats et groupes d'avocats, pour une raison ou une autre, ou dans le cas d'un article ou d'un autre, ont remis en question la constitutionnalité de ce projet de loi. Pourtant, cela ne sonne même pas une petite cloche aux conservateurs. Cela ne les pousse même pas à se remettre un peu en question.
Non seulement ils n'ont proposé aucun amendement à leur propre projet de loi, mais, en plus, ils n'en ont accepté aucun. C'est rire carrément au visage des gens qui ont soumis un mémoire ou qui ont comparu devant ce comité et qui leur disaient de faire attention car il y avait de sérieux risques. Certains parlaient de risques alors que certains disaient qu'ils étaient certains que c'était anticonstitutionnel. Toutefois, dans les deux cas, il y a des questions à se poser. Le gouvernement ne peut pas prétendre qu'il a raison et que tous les autres ont tort. Quelque chose dans ce raisonnement sonne complètement faux et artificiel. On voit clairement qu'il va de l'avant avec un projet de loi comme celui-ci sans le modifier pour des raisons idéologiques.
Un peu plus tôt, mon collègue a aussi dit que les députés du NPD se fichaient des témoignages des experts, puisqu'ils se sont opposés à ce projet de loi en deuxième lecture. Cela surprendra peut-être mon collègue, mais je parle à des gens à l'extérieur de ce comité. Énormément de gens sont venus me voir à mon bureau avant le vote en deuxième lecture. C'étaient des gens qu'on a invités en comité pour qu'ils puissent partager leur opinion avec nous. Toutefois, le plus surprenant était de voir que même les témoins invités par les conservateurs avaient des suggestions d'améliorations à apporter à ce projet de loi. Parfois, ils remettaient même en question la constitutionnalité du projet de loi.
Je vais vous donner un exemple.
Le ministre a dit récemment — et c'est paru dans un article de journal — que l'Association du Barreau canadien devrait avoir honte de s'opposer au projet de loi . Mon collègue a même dit que le NPD ne voulait pas punir les criminels, qu'il voulait garder les terroristes en sécurité ou quelque chose du genre. Penser qu'on ne peut pas être d'accord avec les conservateurs sans quoi on est complètement à côté de la plaque et qu'on devrait avoir honte de ne pas penser comme eux à tous les égards est un raisonnement typique de leur part.
Le gouvernement dit que le projet de loi jouit d'un très large appui auprès de la population, mais je serais curieuse de voir ses sondages et ses chiffres. Pour ma part, j'ai devant moi une pétition qui a été soumise par un groupe et qui comporte plus de 26 000 signatures de personnes opposées au projet de loi . Je ne sais pas quel genre de consultation les conservateurs ont menée. Je ne vous dis pas que ces 26 000 signatures sont nécessairement valables et qu'il faut prendre cette pétition comme de l'argent comptant. Toutefois, il est quand même rare qu'autant de milliers de signatures soient recueillies pour s'opposer à un projet de loi. Dans la balance, cela a quand même de la valeur.
Quel type de consultation le ministre a-t-il fait pour être en mesure de dire que les Canadiens appuient son projet de loi? C'est un autre argument qu'on entend souvent et qui, selon moi, ne vaut pas grand-chose.
Est-ce une loi qui renforce la citoyenneté? Franchement, c'est ridicule. Après tout ce qu'on a entendu dans le cadre de ce comité, on ne peut pas dire que ce projet de loi est parfait. On peut comprendre l'inquiétude, non seulement de l'opposition, mais aussi de la communauté en général et de plusieurs experts qui ont comparu devant nous. C'est à prendre au sérieux.
Enfin, ce projet de loi touche des droits fondamentaux. Il a comme effet de changer la façon dont les gens peuvent accéder à notre système de justice. Il change aussi les plans de vie de plusieurs milliers de personnes qui avaient l'intention de faire une demande de citoyenneté au cours des prochains mois. Même si le ministre lui-même a dit que ce projet de loi était une réforme attendue depuis 30 ans et qu'elle était extrêmement importante, les procédures normales ont été outrepassées et aucune étude en bonne et due forme n'a été réalisée dans ce comité. De plus, ce projet de loi a été l'objet d'une mesure d'attribution de temps pour le débat en comité. Il y a eu une mesure d'attribution de temps à l'étape de la deuxième lecture et je ne serais pas surprise qu'il y en ait une également à l'étape de la troisième lecture .
Si les conservateurs considèrent que la citoyenneté est si importante, mais que ce projet de loi ne mérite même pas un débat en bonne et due forme, selon les procédures normales de la Chambre des communes et du Parlement, il y a franchement lieu d'avoir honte.
En conclusion, monsieur le président, vous comprendrez que je vais m'opposer au titre de ce projet de loi, étant donné qu'il inclut les mots « renforçant la citoyenneté », et que je vais aussi m'opposer au projet de loi lui-même.
J'espère que les Canadiens vont s'en souvenir longtemps. Il y a eu une mobilisation importante de la part des citoyens et des experts, et ce n'est pas fini.
Merci.
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Monsieur le président, après cette diatribe de la députée de l'opposition, je ne sais pas par où commencer. Je pourrais peut-être commencer par énoncer les nombreuses raisons pour lesquelles nous appuyons le titre abrégé de ce projet de loi, « Loi renforçant la citoyenneté canadienne ».
Je ne vais pas tenir compte de ce qu'a dit la députée de l'opposition au sujet des conservateurs qui auraient besoin d'une leçon sur la constitutionnalité... je pourrais évidemment répliquer en disant que les néo-démocrates auraient besoin eux-mêmes de plusieurs leçons. Toutefois, étant donné que le but n'est pas de s'échanger des injures, je vais plutôt faire preuve de noblesse et éviter d'aborder les questions, très actuelles d'ailleurs, concernant le comportement des députés néo-démocrates et de leur leader, monsieur le président.
Je vais m'en tenir au titre du projet de loi C-24, « Loi renforçant la citoyenneté canadienne ». Mais tout d'abord, je pense qu'il est important de mentionner que nous sommes dans un régime démocratique parlementaire. Les Canadiens nous ont confié le mandat de gouverner; nous sommes un gouvernement majoritaire. Je pense que nous avons démontré à maintes reprises notre volonté d'écouter les critiques constructives, mais comme je l'ai dit tout à l'heure, la crédibilité de certaines critiques en a pris un coup, monsieur le président, lorsque la porte-parole de l'opposition a déclaré à la Chambre, le 27 février dernier, qu'ils s'opposaient au projet de loi, et ce, avant même d'avoir entendu les témoins dont elle a parlé avec éloquence dans ses arguments au sujet du titre abrégé du projet de loi, avant même qu'il soit examiné et débattu par les nombreux témoins, et avant même d'avoir entendu quoi que ce soit à son sujet, notamment dans le cadre de l'étude article par article.
Dans un système démocratique, l'opposition oblige le gouvernement à rendre des comptes. C'est son rôle et nous en sommes conscients. Nous savons qu'il incombe à l'opposition de demander des comptes au gouvernement. Toutefois, nous aimerions que ce soit fait dans le respect du processus parlementaire, après les débats et après avoir pris en considération tous les points de vue des députés de tous les partis. Il faut que ce soit le cas en comité. Nous avons tous des liens partisans, mais nous devons mettre de côté nos allégeances politiques afin de discuter des vrais enjeux. Chose certaine, le fait de s'opposer à un projet de loi avant même d'avoir entendu un seul témoin ne donne pas beaucoup de crédibilité à l'argument de Mme Lamothe.
Cela dit, pourquoi appuyons-nous le titre « Loi renforçant la citoyenneté canadienne »? Lorsque le ministre a déposé le projet de loi , il a dit clairement qu'il protégerait la valeur de la citoyenneté canadienne pour ceux qui la possèdent et établirait un processus plus rapide et plus efficace pour ceux qui souhaitent l'obtenir.
Ce sont les premiers changements exhaustifs qu'on apporte à la Loi sur la citoyenneté depuis 1977. Cela fait 37 ans. Le pays a changé depuis. Nous estimons que le projet de loi renferme de nombreux éléments très pertinents dans le contexte actuel, et ils représentent ce que veulent les Canadiens; c'est pourquoi il est important que le projet de loi soit adopté rapidement à la Chambre et qu'il obtienne la sanction royale au Sénat.
Ce projet de loi est capable d'améliorer le régime de citoyenneté. Cette mesure législative importante simplifie le programme de citoyenneté du Canada en réduisant le processus décisionnel. Cela renforce assurément la citoyenneté canadienne. Si on passe d'un processus en trois étapes à une étape unique, et qu'on permet à des hauts fonctionnaires qui ont beaucoup d'expérience et de connaissances en matière de citoyenneté de régler un dossier plus rapidement que dans le cadre d'un processus en trois étapes, on pourrait s'attendre à ce que d'ici 2015-2016, le délai moyen de traitement des demandes de citoyenneté soit de moins d'un an.
Tous les députés — peu importe leur parti — ont entendu des plaintes au sujet de la longueur du processus. Personne ici ne peut affirmer n'avoir jamais entendu un de ses concitoyens dire: « Pourquoi n'ai-je pas encore ma citoyenneté? J'attends depuis maintenant deux ans ou deux ans et demi. »
Le projet de loi permettrait de remédier à la situation; les délais de traitement seraient réduits à moins d'un an. Les personnes admissibles auraient la possibilité de devenir citoyens canadiens et de se prévaloir, beaucoup plus rapidement, des droits et des privilèges dont nous bénéficions tous.
On prévoit que d'ici 2015-2016, l'arriéré actuel des demandes de citoyenneté sera réduit de plus de 80 %. On parle ici de 80 % des gens qui attendent d'obtenir leur citoyenneté canadienne. Nous visons 2015-2016, et nous sommes en 2014.
Les frais liés aux demandes de citoyenneté refléteront mieux le coût réel du traitement. Je l'ai déjà mentionné, et les députés de l'opposition l'ont peut-être noté, mais cela nous coûte environ 550 $ pour traiter une demande. Nous proposons une augmentation marginale — un montant qui pourrait atteindre 300 $ — qui se rapprocherait du coût réel d'une demande. Je pense que ce serait plus juste envers les contribuables canadiens, qui doivent déjà assumer la majorité des coûts liés aux demandes de citoyenneté.
On parle ici de gens qui vivent déjà au Canada depuis plusieurs années, qui travaillent et qui produisent des déclarations de revenus. Ils paient déjà pour toutes sortes de choses; ils peuvent donc payer pour leur demande de citoyenneté canadienne.
Le projet de loi renforce la valeur de la citoyenneté canadienne. Le gouvernement veut également s'assurer que les demandeurs de la citoyenneté conservent des liens solides avec le Canada. Cette loi indique clairement que la période de résidence pour avoir droit à la citoyenneté exige une présence effective au Canada. Un plus grand nombre de demandeurs seront donc tenus de satisfaire aux exigences linguistiques et de réussir un test de connaissances, de sorte que les nouveaux citoyens seront mieux préparés à participer pleinement à la société canadienne. Les nouvelles dispositions aideront également les personnes qui entretiennent des liens étroits avec le Canada en accordant automatiquement la citoyenneté à d'autres Canadiens déchus nés avant 1947, et à leurs enfants de la première génération nés à l'étranger.
Les députés de l'opposition ont beaucoup parlé de cette intention de résider — pourquoi devraient-ils maîtriser l'une des deux langues officielles? Si un jeune de 16 ou 17 ans qui habite au pays depuis quatre ans ne peut converser dans l'une des deux langues officielles, c'est correct; donnons-lui une chance, c'est un enfant. Mais cela n'est pas du tout logique aux yeux des Canadiens.
Les députés de l'opposition seront peut-être étonnés d'apprendre qu'ils ne sont pas les seuls à s'adresser aux Canadiens. Nous sommes des députés et nous parlons également aux Canadiens tous les jours. Nous savons très bien que les jeunes de 14, 15, 16 et 17 ans qui sont dans le système scolaire canadien s'expriment bien mieux qu'au niveau primaire, ce qui est l'exigence ici pour obtenir la citoyenneté, dans l'une ou l'autre des deux langues officielles.
Il est donc tout à fait insensé de s'opposer pour le simple plaisir de s'opposer. Ils peuvent donc être aussi éloquents qu'ils le souhaitent, et en parler comme si c'était la fin du monde, mais il n'en demeure pas moins que l'exigence de résidence au Canada est quelque chose que veulent les Canadiens. Les gens qui sont nés ici, qui sont citoyens canadiens de naissance, qui ont passé leur vie ici, qui accueillent des gens de partout dans le monde... comme mes parents et comme la famille de bien des gens et des députés autour de cette table et à la Chambre. Seulement au caucus conservateur, les députés parlent 28 langues différentes.
Une voix: [Inaudible — Note de la rédaction]
M. Costas Menegakis: Mon collègue vient de m'informer qu'il s'agit plutôt de 40 langues.
Nous savons à quel point notre pays est accueillant. En tant que Canadiens, nous nous attendons à ce que ceux qui veulent obtenir la citoyenneté canadienne ainsi que les droits et privilèges qui l'accompagnent aient l'intention de résider au pays. C'est un principe fondamental. Nous pourrions en débattre ad vitam æternam. La réalité est que les Canadiens souhaitent que les gens qui obtiennent une citoyenneté canadienne aient les mêmes obligations et contribuent à la société canadienne.
Nous voulons nous attaquer à la fraude en matière de citoyenneté. C'est un élément clé de ce projet de loi, mais pour quelque raison que ce soit, la députée de l'opposition doute que le projet de la loi « renforce la citoyenneté canadienne ».
Le projet de loi prévoit des peines très sévères en cas de fraude et de fausse représentation, une amende maximale de 100 000 $ et jusqu'à cinq ans d'emprisonnement, et il élargit les motifs invoqués pour refuser une demande de citoyenneté pour inclure la criminalité à l'étranger, ce qui contribue à améliorer l'intégrité du programme. Je ne crois pas qu'il est irréaliste de demander aux Canadiens de s'attendre à ce que leur gouvernement n'accorde pas la citoyenneté canadienne aux criminels, et que si l'on découvre qu'une personne a obtenu sa citoyenneté par fraude, elle devrait être révoquée.
Le projet de loi protège les intérêts et les valeurs du Canada et il en fait la promotion.
Enfin, le projet de loi harmonise les pratiques du Canada avec celles de la plupart des pays semblables — un point qui n'a manifestement pas été mentionné une seule fois par les députés de l'opposition au cours du débat pendant l'étude article par article — en prévoyant que la citoyenneté peut être révoquée dans le cas d'un citoyen à double nationalité qui est reconnu coupable d'une infraction de terrorisme. Je sais que nous avons discuté de cette partie, mais nous parlons des pays semblables, et ces pays prévoient la révocation de la citoyenneté pour les citoyens à double nationalité qui sont reconnus coupables de terrorisme, de haute trahison et d'actes d'espionnage, selon la peine reçue, ou pour ceux qui prennent les armes contre le pays.
Les résidents permanents qui commettent ces actes n'auront pas le droit de faire une demande de citoyenneté. C'est très simple. Si vous commettez un acte de terrorisme ou de trahison et que vous êtes un résident permanent, tant pis, vous ne pouvez pas devenir un citoyen canadien. Cela semble-t-il sévère? Les Canadiens ne le pensent pas.
L'opposition ne devrait pas viser seulement à s'opposer. Elle devrait être constructive, et elle devrait représenter ce que nous disent les Canadiens lorsque nous quittons cet endroit exceptionnel dans lequel nous avons le privilège de servir et de représenter nos électeurs. Je suis convaincu qu'au fond d'eux-mêmes, tous les députés du Parlement sont du même avis, peu importe les commentaires partisans formulés, pas occasionnellement, mais quotidiennement, par les députés de l'opposition.
Le projet de loi reconnaît également les importantes contributions de ceux qui ont servi le Canada en portant l'uniforme, que ce soit au pays ou à l'extérieur du pays. Les résidents permanents membres des Forces armées canadiennes auront plus facilement accès à la citoyenneté canadienne. Le projet de loi énonce également que les enfants nés de parents canadiens qui sont fonctionnaires de l'État à l'étranger peuvent passer leur citoyenneté canadienne à leurs enfants, et aux enfants qu'ils ont ou qu'ils adoptent à l'extérieur du Canada. Il s'agit d'un enjeu qui me touche personnellement, et je suis tellement heureux de voir cela dans le projet de loi.
En bref, monsieur le président, le Canada réussit bien à faire des citoyens de ses immigrants. Plus de 85 % des résidents permanents admissibles au Canada deviennent des citoyens.
En raison des modifications apportées par le projet de loi , les demandeurs devront être présents physiquement au Canada pendant, au total, quatre des six dernières années. En plus, ils devront être présents au Canada 183 jours par année pendant au moins quatre de ces six ans. Il ne suffit pas de venir ici, de faire une demande, de disparaître et de revenir quatre ans plus tard, en soutenant que vous avez fait une demande il y a quatre ans. Vous devez être physiquement présent ici. Je crois que c'est ce que souhaitent les Canadiens, et je crois que nous avons le devoir de les écouter et de veiller à ce que cela se produise.
Les frais liés à la citoyenneté, comme je l'ai dit, ne reflètent pas le coût réel du processus, et des changements veilleront à ce que les demandeurs soient responsables de la plus grande partie de ces coûts du processus. J'ai entendu un député libéral, à la Chambre, dire qu'il s'agissait d'une taxe déguisée. Ce n'est pas une taxe déguisée lorsque vous faites une demande pour quelque chose. Chaque jour, des Canadiens présentent des demandes pour des millions de choses différentes au Canada. Lorsque vous faites une demande d'adhésion, vous devez payer des frais. On veut nous faire croire que payer pour une demande de citoyenneté canadienne représente, en quelque sorte, une taxe déguisée...? On s'attend à ce que les Canadiens paient pour que vous deveniez un citoyen canadien...? Allons donc!
On pourrait citer de nombreuses personnes qui nous ont parlé et qui ont comparu devant le comité, mais en terminant, monsieur le président, je dirai qu'il s'agit d'un grand pas en avant très important pour le Canada. Lorsqu'on nous a élus, on nous a confié le mandat d'adopter des lois qui renforcent notre pays.
En tant que député du Parti conservateur, le parti au pouvoir, je suis fier d'appuyer ce projet de loi. À mon avis, il n'y a pas de meilleur titre abrégé que « Loi renforçant la citoyenneté canadienne ».
Merci.
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Merci, monsieur le président. J'aimerais parler du titre du projet de loi.
Monsieur le président, je suis très déçu. Le député d'en face a parlé de la partisanerie à la Chambre. Toutefois, l'Association du Barreau canadien ou les nombreux autres organismes qui comparaissent devant notre comité ont certainement des membres de tous les partis dans leur organisme. Leurs représentants ont offert de très bonnes raisons d'apporter des amendements visant à améliorer le projet de loi, comme l'ont fait les députés de l'opposition et ceux du troisième parti.
Je ne suis pas avocat, et les projets de loi peuvent être très complexes. Ils peuvent entraîner des répercussions considérables s'ils ne sont pas étudiés attentivement par des experts, des universitaires ou des avocats. Ils ont des conséquences considérables, comme nous l'ont dit de nombreux témoins qui ont comparu devant le comité.
Il est très décevant que même pas un seul amendement... Vous savez, vous pensez peut-être qu'une idée folle viendrait de l'opposition, ou qu'une raison valable viendrait d'un groupe non partisan telle l'Association du Barreau canadien. Leurs représentants ont proposé de nombreux amendements. D'autres témoins qui ont comparu devant le comité ont présenté des raisons valables d'apporter des amendements.
Je suis très déçu que le gouvernement, comme j'ai pu le constater à de nombreuses reprises, ait refusé d'accepter un seul amendement valable, mineur ou majeur, au projet de loi. Je me dis que peut-être... Est-ce que seuls les conservateurs peuvent rédiger des lois? Il y a d'autres personnes, des personnes non partisanes, dans ce pays. Elles sont peut-être membres du Parti conservateur. Nous avons entendu de nombreux témoins, et mes collègues ont fait valoir de très bons points à l'égard de certains des amendements que nous avons proposés.
Monsieur le président, je ne m'éterniserai pas. Je suis seulement très déçu qu'aucun amendement proposé par les groupes non partisans qui ont comparu devant le comité n'ait été accepté — et il y a eu d'autres propositions — et qu'aucun amendement proposé par l'opposition n'ait été accepté. C'est une vraie farce. Cela ne me donne pas une bonne impression.
Merci, monsieur le président.