[Français]
Monsieur le président, je vous remercie de nous donner l'occasion de discuter du chapitre 5 de notre rapport de l'automne 2013. Ce chapitre est intitulé « Prévenir l'entrée illégale au Canada ».
Je suis accompagnée de Nicholas Swales, qui est directeur principal et responsable de l'audit.
L'Agence des services frontaliers du Canada et la GRC partagent la responsabilité de prévenir l'entrée illégale au Canada. L'agence gère les points d'entrée, c'est-à-dire les endroits où les personnes sont censées traverser la frontière canadienne. Cependant, lorsque des personnes ne traversent pas à ces points d'entrée, la GRC doit le savoir et les arrêter.
La gestion des personnes traversant la vaste frontière canadienne est un vrai défi. Environ 270 000 personnes entrent au Canada chaque jour. Cette tâche est toutefois essentielle pour assurer la sûreté et la sécurité des Canadiens, de même que l'intégrité de notre programme d'immigration. Il est donc très important que les contrôles frontaliers fonctionnent correctement. Nous avons soulevé des préoccupations dans notre audit à l'égard du bon fonctionnement de ces contrôles.
[Traduction]
Monsieur le président, j'aimerais d'abord vous parler des contrôles aux points d'entrée et de trois principaux défis qui méritent d'être soulignés: obtenir de l'information au préalable pour évaluer les risques et identifier les voyageurs à risque élevé, prendre des mesures appropriées à l'égard des avis de surveillance et des cibles pour identifier les personnes à risque élevé lorsqu'elles se présentent, ainsi que posséder de bonnes mesures du rendement pour connaître l'efficacité des efforts déployés et les secteurs prioritaires.
Nous avons constaté que souvent l'Agence des services frontaliers du Canada ne recevait pas toute l'information préalable dont elle avait besoin pour identifier et cibler efficacement les voyageurs aériens à risque élevé à destination du Canada. Dans notre échantillon, nous avons constaté qu'il manquait certaines données à l'agence pour environ 95 % des voyageurs aériens. Il s'agit d'une situation préoccupante, car faute de données appropriées sur les voyageurs aériens, les contrôles de ciblage ne peuvent pas fonctionner aussi efficacement que prévu.
Néanmoins, nous avons constaté que l'agence avait fait des progrès importants dans la détection des voyageurs à risque. Ainsi, le nouveau programme national de ciblage présente de bonnes pratiques; malgré cela, il rate encore certaines cibles. Selon notre examen, environ 8 % des cibles n'ont pas été contrôlées comme elles devaient l'être. Les cibles dont il est question sont des personnes identifiées par l'agence comme étant des voyageurs à risque élevé grâce à l'information préalable. Ces constatations sont importantes, car les cibles ont été conçues pour intercepter les personnes qui vont constituer une menace pour la sûreté et la sécurité des Canadiens.
L'agence a fait peu de progrès depuis 2007 en ce qui a trait au suivi des résultats des avis de surveillance. Ces avis sont des messages conçus pour intercepter les personnes à risque élevé connues qui sont liées au crime organisé, au terrorisme ou à la migration irrégulière et qui tentent d'entrer au Canada. Nous avons constaté que 15 % des avis de surveillance avaient été ratés, ce qui signifie que des personnes qui auraient dû faire l'objet d'un examen approfondi ne l'ont pas été avant d'entrer au Canada. Nous avons constaté que l'agence ne faisait pas toujours le suivi des avis de surveillance ratés, et ne saisissait pas non plus les résultats de l'examen de toutes les personnes interceptées grâce à ces avis.
[Français]
Les agents des services frontaliers dépendent des systèmes d'information de l'agence pour savoir si un voyageur doit être renvoyé à une inspection secondaire. Toutefois, ces systèmes sont parfois hors service. Bien que l'agence examine les répercussions des interruptions, elle n'a pas pu nous préciser le niveau de disponibilité nécessaire pour que les activités ne soient pas touchées.
Nous avons constaté que la GRC ne possédait pas d'information sur le taux de succès de ses activités visant à intercepter les personnes tentant d'entrer illégalement au pays entre les points d'entrée. Cette constatation est importante, car à défaut de recueillir systématiquement des données sur la performance, la GRC ne peut pas savoir si les ressources sont réparties aussi efficacement que possible.
Nous avons examiné les données des systèmes d'information appartenant à la GRC et à l'agence. Nous avons constaté que les équipes intégrées de la police des frontières de la GRC avaient intercepté un peu plus de la moitié des entrées illégales connues, tandis que les équipes de la sûreté maritime en avaient intercepté davantage. Toutefois, sans une mesure cohérente de la performance, il est impossible d'établir un taux d'interception acceptable ou de savoir si la capacité de la GRC de prévenir les entrées illégales s'améliore ou se détériore.
La GRC doit se doter d'un cadre pour mesurer et suivre l'efficacité de ses activités d'application de la loi aux frontières.
[Traduction]
L'Agence des services frontaliers du Canada et la GRC ont accepté nos recommandations et ont pris plusieurs engagements dans leurs réponses. L'agence devait avoir rempli certains de ses engagements à la fin de novembre 2013.
Monsieur le président, je termine ainsi ma déclaration. Nous nous ferons un plaisir de répondre aux questions des membres du comité.
J'aimerais remercier le président et les membres du comité de nous donner cette occasion de prendre la parole aujourd'hui au nom de l'Agence des services frontaliers du Canada. Je suis accompagné de mon collègue Maurice Chénier, vice-président de la Direction générale de l’information, des sciences et de la technologie, ainsi que de Mme Lesley Soper, directrice exécutive de la Direction des programmes d'exécution de la loi et du renseignement.
D'abord, je voudrais dire que l'ASFC accepte les recommandations formulées dans le rapport du vérificateur général du Canada déposé à l'automne 2013. Celles-ci mettent en lumière des améliorations possibles aux activités visant à prévenir l'entrée illégale de personnes au Canada. L'ASFC prend ce rapport très au sérieux. Nous sommes déterminés à aller de l'avant pour régler les préoccupations soulevées. Enfin, nous prenons déjà des mesures pour resserrer les procédures en place afin d'empêcher que des ressortissants étrangers qui posent un risque pour le Canada n'entrent au pays.
Le rapport d'octobre 2007 de la vérificatrice générale intitulé « Assurer la sécurité et l'ouverture de nos frontières » décelait des points faibles liés aux avis de surveillance, aux pratiques de gestion du risque et au ciblage. Depuis, l'ASFC a fait d'énormes progrès pour corriger les problèmes soulevés. En outre, elle a renforcé ses capacités pour repousser la frontière. Elle continue de faire fond sur ses capacités au moyen d'initiatives liées à la modernisation frontalière et l'objectif 20-20, comme l'initiative sur les entrées et les sorties, celle sur l'information interactive préalable sur les voyageurs et celle sur la saisie à 100 % des données sur les voyageurs. Ce sera pour moi un plaisir de vous expliquer ce que nous faisons à cet égard, mais j'aimerais d'abord expliquer le rôle et le mandat de l'ASFC et placer en contexte le travail que fait l'agence pour protéger et servir les Canadiens.
L'ASFC a été créée il y a 10 ans, soit le 12 décembre 2003, presque jour pour jour dans la foulée des événements du 11 septembre. La protection de la sécurité nationale fait donc partie de nos fondements et c'est une responsabilité que nous traitons avec le plus grand sérieux.
L'agence a été créée dans le but d'offrir des services intégrés englobant les fonctions des douanes, de l'application des lois sur l'immigration et de l'inspection des aliments, des végétaux et des animaux à la frontière. Pour ce faire, nous administrons et appliquons plus de 90 lois fédérales au service d'un mandat qui compte des obligations parallèles envers les Canadiens, soit celui d'assurer la sécurité à la frontière et de faciliter le commerce et les voyages légitimes.
[Traduction]
Permettez-moi de vous citer quelques statistiques qui illustrent notre mandat. Du point de vue de la facilitation, l'an dernier, nous avons traité environ 100 millions de voyageurs au Canada. Nous avons également contrôlé 5,4 millions de camions et dédouané 14 millions d'expéditions commerciales, ce qui représente le nerf du commerce international au Canada. Ces statistiques augmentent d'année en année. Nous devons donc répondre à des demandes accrues de services frontaliers.
Du côté de l'application de la loi, l'an dernier, l'ASFC a saisi près de 400 armes à feu réglementées ou prohibées, et plus de 300 millions de dollars en drogues illégales. L'agence a également effectué 93 saisies de matériel de pornographie juvénile et renvoyé 18 762 personnes interdites de territoire au Canada. Ces données relatives à la facilitation et à l'application de la loi démontrent comment le mandat de l'ASFC appuie les priorités du gouvernement du Canada en matière de sécurité publique et de prospérité économique.
Depuis 10 ans, l'ASFC s'acquitte de ses responsabilités et exécute les deux volets de son mandat avec la même détermination. Nous savons à quel point il est important que nous menions à bien nos activités, et c'est justement ce que le rapport du vérificateur général nous aide à faire.
Je vais maintenant parler du rapport même, en particulier du rôle de l'ASFC au chapitre de l'application de la loi. Le rapport de 2013 se penchait sur des éléments particuliers d'un système à plusieurs niveaux que nous utilisons pour protéger la frontière. Il a constaté que les personnes qui présentaient un risque avaient été en mesure de s'infiltrer au pays et d'échapper à la détection. Nous reconnaissons que même si les chiffres ne sont pas élevés, nous devons nous assurer que le système conçu pour identifier ces individus fonctionne de façon optimale. J'aimerais m'étendre quelque peu sur la question.
La prévention des entrées illégales ne se déroule pas à un seul endroit et ne dépend pas non plus d'un procédé unique. En fait, elle est effectuée dans le cadre d'un continuum qui débute au large de nos côtes et qui prend fin avec le renvoi de personnes interdites de territoire au Canada. Dans le cadre de ce continuum, avec l'aide de partenaires de confiance au pays et à l'étranger, nous exécutons le ciblage et l'évaluation des risques bien avant l'arrivée au Canada.
À la frontière, nous comptons des agents hautement qualifiés qui assurent des services frontaliers en première ligne comme des inspections, des recherches dans les bases de données, le contrôle des données biométriques, en vue d'identifier les personnes qui présentent un risque élevé ou inconnu. De plus, l'ASFC compte un solide système d'exécution de la loi au pays, qui, comme je l'ai mentionné, a permis de renvoyer plus de 18 000 personnes l'an dernier, et plus de 115 000 depuis 2006. En fait, l'an dernier, nous avons été en mesure de renvoyer plus de personnes interdites de territoire au Canada qu'auparavant dans nos 10 années d'existence.
Il s'agit là des divers éléments qui nous permettent d'assurer la sécurité de la frontière.
[Français]
Cela dit, le rapport soulignait les points à améliorer. Un de ceux-ci est la qualité des données relatives à l'information préalable sur les voyageurs et du dossier touchant le passager que nous recevons au début du processus. Nous savons que nous ne sommes pas les seuls et que des administrations frontalières d'autres pays ont dû relever des défis semblables. Même s'il s'agit d'un enjeu commun, nous mettons présentement en oeuvre un plan d'action complet afin d'améliorer la qualité des données IPV/DP qui nous sont communiquées par les transporteurs aériens qui circulent au Canada. Le plan sera complètement mis en oeuvre d'ici le 30 juin 2014.
Alors que nous nous efforçons d'améliorer l'information préalable sur les voyageurs, le système lui-même est révisé et amélioré dans le cadre du plan d’action Par-delà la frontière. Présentement, les transporteurs aériens communiquent de l'information sur les passagers après le décollage de l'aéronef. Selon le plan d'action Par-delà la frontière, ces renseignements seront communiqués au moyen de l'information interactive préalable sur les voyageurs avant même le décollage. L'autorisation ou le refus d'embarquement pourra alors être décidé avant l'arrivée au Canada.
De plus, toujours dans le cadre du plan d'action Par-delà la frontière, nous avons mis en oeuvre, de concert avec nos homologues des États-Unis, les deux premières phases d'un système d'information sur les entrées et les sorties à la frontière terrestre, de sorte que le dossier d'entrée d'un voyageur dans un pays puisse être utilisé pour établir un dossier de sortie de l'autre pays. Par exemple, l'information sur les entrées et les sorties nous aidera à déterminer si une personne faisant l'objet d'une enquête a quitté le pays.
C'est là un élément essentiel de la gestion moderne de la frontière qui contribue à nous garder à l'abri des menaces. Pour appuyer cette initiative, l'ASFC procède maintenant au balayage électronique des pièces d'identité de tous les voyageurs, y compris les exploitants commerciaux, et ce, dans tous les points d'entrée au Canada. En outre, tous les agents affectés aux inspections secondaires dans les points d'entrée automatisés ont accès à la base de données du Centre d'information de la police canadienne. Cela rehausse notre capacité d'exécution et renforce davantage notre capacité à prévenir les entrées illégales.
Pour ce qui est du programme d'avis de surveillance, nous avions déjà amorcé notre propre contrôle interne du programme lorsque le BVG est revenu à la charge. Nous avons pratiquement terminé la mise en oeuvre d'un plan d'action global qui met en oeuvre des contrôles plus stricts et qui permet une surveillance plus étroite de la part de la haute direction.
[Traduction]
En conclusion, malgré les défis qu'il pose, le programme des avis de surveillance nous a permis d'identifier plus de 51 000 personnes et de leur refuser l'entrée puisqu'elles étaient interdites de territoire au Canada. Le programme n'est pas parfait, mais il demeure un outil important qui nous aide à assurer notre sécurité.
J'aimerais aussi souligner que le rapport fait état des progrès que nous avons accomplis en recueillant, surveillant et évaluant de l'information dans le cadre de l'élaboration de notre programme national de ciblage, ainsi que les améliorations qui ont été apportées à la gestion des ressources.
Dans les dernières minutes, j'ai tenté de vous donner un aperçu du travail de l'ASFC, de ce que nous faisons en première ligne et à l'étranger pour assurer la sécurité de la frontière, tout en veillant à ce qu'elle puisse accueillir efficacement les Canadiens revenant au pays, les résidents permanents et les visiteurs légitimes dans notre pays. Nos processus évoluent, mais notre détermination à protéger les Canadiens reste la même.
Je me ferai maintenant un plaisir de répondre à vos questions.
Merci.
Je suis aujourd'hui accompagné du sergent d'état-major Jamie Solesme. Elle fait partie de notre programme d'intégrité des frontières et elle est experte dans ce domaine.
Bon après-midi à tous. Je vous remercie de m'avoir invité à venir dire quelques mots sur le plan d'action que la GRC a élaboré en réponse au chapitre du rapport du vérificateur général intitulé « Prévenir l'entrée illégale au Canada ».
Je suis le directeur général des Services spéciaux fédéraux et internationaux, qui relèvent du Programme de la police fédérale de la GRC et qui s'occupe, notamment, de superviser les activités d'application de la loi que la GRC mène aux frontières en y déployant les équipes intégrées de la police des frontières et les équipes de la sûreté maritime.
[Français]
La Gendarmerie royale du Canada a pour mission d'assurer la sécurité des collectivités, ce qui implique la conduite d'activités d'intervention et d'enquête en matière de criminalité frontalière. Nous collaborons étroitement avec nos partenaires, parmi lesquels se trouve l'Agence des services frontaliers du Canada, pour empêcher l'entrée illégale de malfaiteurs au pays.
[Traduction]
Dans son rapport, le vérificateur général recommande que la GRC élabore et mette en oeuvre un cadre de mesure et de suivi de son rendement en ce qui a trait à l'application de la loi aux frontières. La direction de la GRC a appuyé cette recommandation et s'est engagée à la mettre en pratique.
[Français]
Le plan d'action de la direction de la GRC prévoit la mise au point de nouvelles architectures d'alignement des programmes et de nouveaux cadres de mesures de rendement, de nouvelles méthodes de gestion de l'information opérationnelle ainsi que de nouveaux modèles et de nouveaux dictionnaires de prestations de services.
[Traduction]
La GRC mettra sur pied un groupe de travail qui aura pour mandat d'examiner l'AAP et le CMR actuels en vue d'en proposer la modification; les changements à opérer devraient être achevés au cours de l'exercice financier de 2015-2016. La version revue et améliorée de l'AAP et du CMR donnera suite aux décisions de la haute direction de la police fédérale en ce qui concerne l'allocation des ressources. Ces décisions tiendront compte des besoins du programme, de la disponibilité des ressources, des restrictions financières, des indicateurs de rendement, des évaluations de la menace, des priorités opérationnelles et des risques.
Le Programme de la police fédérale de la GRC a repensé ses façons de faire de manière à rationaliser l'établissement de ses priorités opérationnelles. Cela devrait améliorer la gestion des activités d'application de la loi que nous menons aux frontières et permettre à la police fédérale de mieux rendre compte de son action répressive.
[Français]
Grâce à sa nouvelle méthode de gestion de l'information opérationnelle, la police fédérale sera à même de dresser un portrait plus juste de ses activités frontalières d'application de la loi et de produire à cet égard des rapports plus précis.
[Traduction]
Notre nouveau modèle de prestation de services reflétera plus fidèlement les activités entreprises par la police fédérale et, conjugué à un dictionnaire dans lequel ces activités seront définies, alimentera nos rapports de rendement.
La GRC s'engage à mettre en oeuvre la recommandation du vérificateur général et à rendre mieux compte de ses activités liées à l'application de la loi aux frontières.
Je vous remercie de votre attention et je suis tout disposé à répondre à vos questions, si vous en avez.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier les représentants du Bureau du vérificateur général d'être ici aujourd'hui. Nous apprécions certainement la diligence dont vous faites preuve en travaillant avec la GRC et l'ASFC, parce que nous savons que des améliorations sont toujours possibles.
J'aimerais prendre un moment, monsieur le président, pour remercier les représentants de la GRC et de l'ASFC de leur travail, alors qu'elles tentent de s'assurer que notre pays demeure aussi sûr que possible. Chaque jour, 90 000 personnes traversent nos frontières, et garantir la sécurité des Canadiens est une tâche colossale. Je tiens à dire sincèrement que j'apprécie ce que font vos organisations pour assurer notre sécurité.
Passons maintenant au rapport en tant que tel; monsieur le président, j'aimerais commencer par souligner les observations faites à la page 7 du mémoire, que M. Bolduc a mentionnées:
J'aimerais aussi souligner que le rapport fait état des progrès que nous avons accomplis en recueillant, surveillant et évaluant de l'information dans le cadre de l'élaboration de notre Programme national de ciblage, ainsi que les améliorations qui ont été apportées à la gestion des ressources.
Monsieur Bolduc, je crois comprendre que bon nombre de ces changements ont été reflétés après le rapport de 2007 du Bureau du vérificateur général, avec une série de recommandations venant du chapitre « Assurer la sécurité et l'ouverture de nos frontières ». Plus précisément, pouvez-vous souligner certains des domaines qui ont subi une augmentation? Par exemple, on peut lire ce qui suit:
Nous avons constaté que de grandes améliorations avaient été apportées à ce programme. Ainsi, des procédures normales d'exploitation et une formation officielle ont été mises au point, ainsi qu'un cadre de mesure et de suivi systématiques de la performance du programme.
Pourriez-vous nous expliquer quels ont été les résultats du rapport de 2007 et la réaction de l'ASFC, et nous dire ce que les Canadiens savent que nous avons pour nous protéger aujourd'hui?
:
Merci, monsieur le président.
Merci à nos témoins aujourd'hui.
Madame Loschiuk, mes questions s'adressent à vous, puis si vous souhaitez demander à vos collègues de répondre, je n'y verrai aucun inconvénient.
Dans votre rapport, à la page 5, paragraphe 5.2, vous dites que la prévention des entrées illégales est une priorité stratégique pour le gouvernement du Canada, et ce, surtout depuis le 11 septembre, ce qui est un euphémisme. Nous sommes tous d'accord. Empêcher les terroristes d'entrer, c'est une bonne chose.
Dans vos remarques, aujourd'hui, vous parlez du contrôle des individus qui traversent la vaste frontière canadienne. Vous avez parlé d'environ 270 000 personnes par jour. Manifestement, il s'agit d'un travail énorme.
Pouvez-vous nous dire ce que vous avez constaté pendant votre vérification en ce qui concerne la sécurité des frontières, en nous fournissant des chiffres? Avez-vous constaté un renforcement ou un affaiblissement de notre sécurité en première ligne? Le gouvernement a-t-il augmenté le nombre de gardes-frontières de première ligne?
:
Permettez-moi de répondre à votre question en anglais, sinon vous seriez ici jusqu'à 23 heures.
[Traduction]
La GRC, en collaboration avec l'ASFC et la Sûreté du Québec, a entrepris un projet au Québec appelé Projet Concept. Nous avons affecté quelque 35 agents le long de la frontière sur une distance de 120 kilomètres près du lac Champlain, entre autres.
Ce projet se fondait sur quatre piliers. Le premier était la participation communautaire, qui, selon nous, est cruciale. Si les gens de l'endroit sont aux aguets, cela nous aidera beaucoup. C'est même parfois mieux que la technologie. C'est le premier pilier. Il y avait aussi la présence d'agents en uniforme, le déploiement de la technologie et l'établissement d'un centre d'opérations conjoint, en 2011, je crois. Grâce à ces mesures, nous avons pu arrêter un nombre non négligeable de personnes qui tentaient de traverser la frontière aux passages frontaliers non surveillés.
Ce projet a été une grande réussite. Il y a eu un pic dans le nombre de personnes tentant de traverser la frontière. Il y a encore des agents en place, moins de 35, mais le Projet Concept se poursuit. C'est un excellent exemple d'initiative qui a combiné la technologie, les ressources humaines, la mise en commun des services de police et la participation de la collectivité pour protéger la frontière.
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier également tous nos témoins qui sont venus se faire entendre et nous brosser un tableau clair des demandes rattachées au rapport du vérificateur général ainsi que de la réponse qui a été formulée.
Tout d'abord, je tiens à revenir sur ce que j'ai dit plus tôt lorsque j'ai affirmé que 90 000 personnes traversaient la frontière chaque jour. Je dois remercier le député de Sault Ste. Marie qui a rectifié cette donnée: 270 000 personnes traversent la frontière, dont 90 000 ressortissants étrangers. Le fait que vous fassiez attention aux détails fait de vous un bon député. Je comprends pourquoi vos concitoyens vous ont élu.
Aux pages 28 et 29 du rapport, quelqu'un a soulevé la question des échéanciers. Je remarque qu'au paragraphe 5.28, il est indiqué « Ce plan sera entièrement mis en oeuvre d'ici juin 2014 ». Ensuite, au paragraphe 5.38, il est question de mars 2014. En outre, au paragraphe 5.47, on peut lire que les rapports sur le rendement sortiront en janvier 2014.
Je veux m'assurer que mes collègues ont entièrement conscience du fait que dans le rapport, tant la réponse de l'ASFC que celle de la GRC indique que ces organismes vont chercher à être conformes dans un délai relativement court ce qui, à mon avis, sera utile au public. Nous voulons que ces améliorations soient apportées.
Pour revenir sur ce que M. Simms a dit, il y a trois initiatives qui dépendent fortement de l'information préalable. Je crois que c'est au paragraphe 5.27 que l'on faisait référence à cette dépendance sur l'information préalable. Or, au paragraphe suivant, le paragraphe 5.28, la recommandation est la suivante: « mettre en oeuvre son plan d'action pour améliorer la qualité... ».
Monsieur Bolduc, pourriez-vous nous parler brièvement de cette initiative, de la recommandation acceptée et surtout de l'échéancier?
:
Tout d'abord, en ce qui a trait au programme de police fédérale de la GRC, nous avons procédé à une réingénierie au cours de la dernière année et demie. Cette réorganisation avait pour but de rendre le programme plus efficace et plus efficient ainsi que de cibler les groupes criminels soit le type de criminalité qui pose la plus grande menace aux Canadiens. Nous avons besoin de la marge de manoeuvre nécessaire pour cibler les menaces les plus graves.
Pour ce faire, nous avons entre autres mis en application une matrice d'établissement des priorités. Dans le cadre de cette matrice, on étudie un certain nombre de catégories. Est-ce une priorité du gouvernement du Canada? Est-ce une priorité de la GRC? Y aura-t-il des répercussions sur l'intégrité économique du Canada? Y a-t-il de la violence?
La liste des indicateurs de mesure est longue lorsqu'il s'agit de déterminer sur quels éléments nous allons concentrer nos efforts et nos ressources, car nous espérons pouvoir mesurer plus efficacement les conséquences de nos interventions.
Toujours dans le cadre de nos services de police fédérale, nous avons en quelque sorte réaligné un domaine appelé gestion de l'information opérationnelle. Ces activités nous permettent de recueillir des données statistiques qui nous indiqueront, tout d'abord, si nous arrivons à changer les choses ou si nos ressources sont affectées de façon adéquate. Nous employons encore également les évaluations de la menace nationale et provinciale, qui tiennent compte également des données de certains de nos autres partenaires du domaine de l'application de la loi.
En combinant le tout, nous espérons être capables de pouvoir dire aux Canadiens que nous avons accru notre efficacité et notre efficience en versant de l'argent dans le Trésor public et que nous faisons le travail pour lequel nous sommes payés.
Pour répondre à votre question, nous aurons ces statistiques à l'avenir. Au fur et à mesure que les mois avanceront, nous nous améliorerons et nous aurons sans doute un plus large éventail de données à fournir.