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Je déclare ouverte la séance n
o 23 du Comité permanent des comptes publics.
Chers collègues, comme vous pouvez le constater, des témoins se sont présentés ici aujourd'hui afin de venir nous parler du rapport que nous étudions. Avant de leur céder la parole, je leur demanderai de faire preuve d'indulgence à notre égard puisque nous allons prendre quelques instants afin d'examiner diverses affaires du comité. Je crois que, si nous faisons cela maintenant, nous n'aurons pas à poursuivre nos travaux à la fin de la réunion.
Nous allons évidemment examiner aujourd'hui le chapitre 7 du rapport de l'automne 2013 du vérificateur général du Canada. La séance qui devait avoir lieu lundi a été annulée, et nous tentons de la reporter à lundi prochain. Le comité n'a rien de prévu ce jour-là, et les gens du Bureau du vérificateur général nous ont indiqué que cette journée-là leur convenait. Nous attendons toujours la confirmation du ministère concerné.
Une fois que nous l'aurons reçue, nous pourrons aller de l'avant et inscrire la réunion au calendrier, comme nous avions convenu antérieurement. Si jamais les gens du ministère ne sont pas en mesure de participer à la réunion ce jour-là, je suggère que nous consacrions à la rédaction de rapports la période prévue pour cette réunion — nous avons un certain nombre de rapports à rédiger, et nous n'avons donc pas de temps à perdre. C'est ainsi que les choses se dérouleront, si cela vous convient.
Cela dit, comme nous n'avons rien de prévu pour la semaine suivant la semaine prochaine, nous devons faire un peu de planification. Nous avons beaucoup de pain sur la planche. Nous devons simplement mettre de l'ordre dans tout cela. Il va falloir que nous nous attelions à cette tâche.
Je tiens également à vous rappeler que mardi prochain, le 6 mai, M. Ferguson publiera son rapport du printemps 2014. Comme vous le savez, ce jour-là, nous nous réunirons ici à 9 heures, soit quelques heures avant le dépôt du rapport à la Chambre, afin d'obtenir de l'information à propos de ce rapport. Cette réunion officieuse se tiendra à huis clos.
Tous les parlementaires de la Chambre et du Sénat sont invités à y prendre part. Je tiens à vous rappeler qu'il s'agit en fait d'une réunion du vérificateur général, et que, à sa demande, c'est le président de notre comité qui occupera le fauteuil. La réunion prendra fin à 10 heures, au moment où le rapport sera déposé à la Chambre.
Le lendemain, le rapport sera publié. À ce moment-là, le vérificateur général présentera tous les chapitres de son rapport, et il en discutera. Par la suite, le comité aura la responsabilité de choisir les chapitres du rapport à propos desquels il tiendra des réunions, et, bien entendu, il devra fixer la date de ces réunions et les tenir.
Si ce plan de travail et ses activités vous conviennent — et je suppose que c'est le cas, vu que personne ne manifeste le désir d'intervenir —, nous allons passer à nos travaux de la présente réunion.
Nous accueillons aujourd'hui, bien entendu, le vérificateur général, qui vient nous parler du chapitre 7, intitulé « La surveillance de la sécurité ferroviaire », de son rapport de l'automne 2013. Nous accueillons également Mme Lévesque, sous-ministre des Transports.
Je vais vous demander à tous deux de présenter les gens qui vous accompagnent lorsque vous prendrez la parole.
À moins que quelqu'un souhaite faire une intervention de dernière minute — et je constate que ce n'est pas le cas —, nous allons maintenant commencer la réunion.
Monsieur Ferguson, je vous souhaite la bienvenue. Nous sommes heureux que vous soyez ici, monsieur, et je vous offre également mes condoléances.
Vous avez la parole, monsieur.
Je vous remercie, monsieur le président, de nous donner l'occasion de discuter du chapitre 7 de notre rapport de l'automne 2013, qui porte sur la sécurité ferroviaire. Je suis accompagné de Régent Chouinard, directeur principal, qui était chargé de la vérification.
Les compagnies de chemin de fer de compétence fédérale sont responsables au premier chef de la sécurité de leurs activités quotidiennes. Transports Canada est chargé d'établir le cadre réglementaire de la sécurité ferroviaire au pays. Il doit également s'assurer que les compagnies de chemin de fer de compétence fédérale respectent la réglementation, et il doit prendre les mesures correctives qui s'imposent, le cas échéant.
[Français]
Nous avons examiné si le ministère avait surveillé adéquatement la gestion des risques liés à la sécurité ferroviaire exercée par les compagnies de chemin de fer de compétence fédérale. Nous nous sommes penchés plus précisément sur le cadre réglementaire, les activités de surveillance, les ressources humaines et le programme d'assurance de la qualité. Nous n'avons pas examiné la sécurité de l'industrie ferroviaire au Canada ni la sécurité des opérations des chemins de fer. Notre audit n'était pas non plus une enquête sur l'accident tragique qui a frappé Lac-Mégantic, au Québec, ni sur aucun autre accident ferroviaire.
[Traduction]
Transports Canada a mis en oeuvre un cadre réglementaire pour le transport ferroviaire qui comprend une approche axée sur les systèmes de gestion de la sécurité permettant de cerner et d'analyser les risques liés à la sécurité ferroviaire et d'y remédier. Le ministère a fait des progrès au chapitre de la collaboration avec les compagnies de chemin de fer de compétence fédérale pour mettre en place des systèmes de gestion de la sécurité. Par exemple, il a publié des lignes directrices sur de tels systèmes en 2010 et en 2012. Il a également réalisé des progrès à l'égard de nombreuses recommandations découlant de l'examen de la Loi sur la sécurité ferroviaire de 2007 et des recommandations du Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités.
Cependant, malgré les discussions avec l'industrie ferroviaire et les progrès réalisés au cours des 20 dernières années, un certain nombre d'importants problèmes de sécurité de longue date persistent, notamment en ce qui concerne les intrusions, les passages à niveau, de même que la mise en oeuvre et la surveillance des systèmes de gestion de la sécurité. Le ministère met trop de temps à régler ces problèmes.
[Français]
Transports Canada a effectué de nombreuses inspections et quelques vérifications afin de déceler les cas de non-conformité aux règlements et aux normes techniques en matière de sécurité ferroviaire. Toutefois, le ministère ne dispose pas de données essentielles sur le rendement et les risques qui lui permettraient de cibler les compagnies de chemin de fer posant un risque élevé et les risques de sécurité les plus importants.
Il y a 14 ans, Transports Canada a reconnu la nécessité de passer d'une approche de surveillance basée sur l'inspection à une approche qui intégrerait la surveillance des systèmes de gestion de la sécurité. Cette transition est toujours en cours. Il en reste beaucoup à faire, et les travaux à cet égard se font trop lentement.
[Traduction]
Transports Canada a effectué des vérifications pour seulement 26 % des compagnies de chemin de fer de compétence fédérale qu'il prévoyait examiner en trois ans. En outre, les vérifications qu'il a effectuées étaient de portée trop limitée. À ce rythme, il lui faudra de nombreuses années pour vérifier l'ensemble des éléments clés de la réglementation sur les systèmes de gestion de la sécurité, y compris les principaux systèmes de sécurité de chacune des 31 compagnies de chemin de fer de compétence fédérale.
[Français]
Nous avons conclu que Transports Canada devait corriger les faiblesses importantes que nous avons relevées dans la surveillance des systèmes de gestion de la sécurité mis en place par les compagnies de chemin de fer de compétence fédérale. Autrement, le ministère pourrait ne pas avoir l'assurance voulue que les compagnies gèrent efficacement les risques liés à la sécurité dans les activités quotidiennes.
[Traduction]
Monsieur le président, nous sommes heureux de vous informer du fait que Transports Canada a souscrit à nos recommandations. Le ministère nous a fait part de son plan d'action, lequel comporte des mesures qu'il compte prendre pour donner suite à chacune de nos recommandations. Il s'est engagé à toutes les mettre en oeuvre d'ici le début de 2016.
[Français]
Je termine ainsi ma déclaration d'ouverture. C'est avec plaisir que nous répondrons aux questions des membres du comité. Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je ne vous en veux pas. J'espère qu'il ne s'agit pas d'un présage de ce qui nous attend.
Je remercie le comité de nous donner l'occasion de nous adresser à lui aujourd'hui. Comme vous l'avez indiqué, je suis accompagné de Laureen Kinney, qui vient d'être nommée officiellement au poste de sous-ministre adjointe, Sécurité et sûreté, mais qui travaille au sein du portefeuille et du secteur depuis longtemps. Je suis également accompagné de Luc Bourdon, directeur général de la Sécurité ferroviaire, qui possède une vaste expérience en matière de gestion des questions liées à la sécurité.
[Français]
Le rapport du vérificateur général nous indique évidemment les priorités importantes afin que Transports Canada améliore son régime de surveillance de la sécurité ferroviaire. Le rapport nous a permis de cerner certains secteurs d'activité de Transports Canada qui pourraient être améliorés, et nous avons accepté toutes les recommandations qui ont été formulées dans le rapport.
Les efforts que nous avons déployés et que nous allons continuer de déployer pour améliorer le programme de la sécurité ferroviaire et tenir compte des recommandations du rapport du vérificateur général se sont traduits par l'élaboration d'un plan d'action accéléré. Nous avons déjà commencé à le mettre en oeuvre. La plupart des mesures seront complétées d'ici l'automne prochain et le plan d'action sera complété d'ici l'automne 2015. Il est évident que la mise en oeuvre de ce plan d'action est une priorité pour le ministère, pour les années à venir.
J'aimerais d'abord émettre quelques commentaires sur la question des systèmes de gestion de la sécurité, couramment appelés SGS.
[Traduction]
Un système de gestion de la sécurité est un cadre officiel qui aide les compagnies de chemin de fer à intégrer la sécurité à leur exploitation quotidienne. Il encourage l'instauration d'une culture de sécurité à tous les échelons d'une organisation et veille à ce que la sécurité figure parmi les facteurs considérés durant la prise de décisions.
Le système de gestion de la sécurité n'est ni une déréglementation ni une autoréglementation. En réalité, il aide les organisations à se conformer aux exigences réglementaires, et il met en évidence leur engagement envers la sécurité de leurs employés et, manifestement, de l'ensemble de leurs activités. Le système de gestion de la sécurité d'une compagnie de chemin de fer comporte des éléments clés, par exemple l'établissement d'objectifs en matière de sécurité et de rendement; les évaluations des risques; la clarification des règles, des responsabilités, des rôles et des pouvoirs en matière de sécurité; l'élaboration de règles et de procédures et des processus de contrôle et d'évaluation.
Les compagnies disposent de nombreuses options pour se conformer aux exigences réglementaires, et elles sont encouragées à choisir des moyens de conformité qui tiennent compte des dispositions réglementaires et qui sont adaptés à leur situation particulière.
Dans le passé, les compagnies de chemin de fer et de nombreux autres secteurs essentiels à la sécurité ont visé la sécurité en se conformant à des règles et à des règlements normatifs. Au fur et à mesure que les recherches sur la sécurité ont progressé dans les années 1990, il est devenu évident que les outils de conformité et les règlements ne suffisaient pas à eux seuls à assurer le plus haut degré de sécurité possible. Pour établir un régime de sécurité vraiment efficace, les compagnies avaient réellement besoin non seulement de règlements normatifs, mais également d'une approche systémique et proactive en matière de sécurité leur permettant de cerner les dangers et d'atténuer les risques afin de prévenir les accidents. En outre, cette approche leur a permis d'intégrer dans le système les leçons tirées des incidents mineurs et de l'exploitation courante, ce qui a favorisé une amélioration continue de la sécurité et a accru la possibilité d'éviter les accidents.
Bref, le système de gestion de la sécurité est le fruit du passage d'une approche de gestion des risques restreinte et fixe à une démarche axée davantage sur les enjeux systémiques, d'une attitude réactive à une attitude proactive, d'une méthode visant à mesurer simplement le nombre d'interventions à une méthode visant à obtenir réellement des résultats, et d'une façon de procéder reposant sur la seule inspection des divers éléments pris isolément à une autre fondée sur la vérification du système dans son ensemble. Les avantages d'une approche plus perfectionnée ont été reconnus dans le cadre de l'examen de la Loi sur la sécurité ferroviaire menée en 1994. On a modifié cette loi en 1999 afin qu'elle exige que les compagnies de chemin de fer conçoivent et mettent en oeuvre un système de gestion de la sécurité.
[Français]
Lors de son entrée en vigueur en 2001, le Règlement sur le système de gestion de la sécurité ferroviaire était le premier du genre à régir le secteur fédéral des transports. Élaboré grâce à un apport important de l'industrie, il soulignait la responsabilité des compagnies de chemin de fer à l'égard de la sécurité de leur exploitation.
L'objet de cette réglementation n'était pas de remplacer les règles, les règlements et les méthodes d'inspection déjà en vigueur. Au contraire, on a adopté ce règlement à titre de complément important à d'autres formes de surveillance de la sécurité ferroviaire, et il joue encore ce rôle aujourd'hui.
Cela étant dit, il est toujours possible d'apporter des améliorations, et c'est pourquoi je vous fais part aujourd'hui du plan d'action dont le ministère s'est doté pour donner suite aux recommandations du vérificateur général.
[Traduction]
En ce qui concerne le cadre réglementaire, je mentionnerai que le vérificateur général reconnaît dans son rapport que Transports Canada s'est tenu au courant des enjeux de sécurité et qu'il a accompli des progrès considérables à l'égard de la mise en oeuvre des recommandations découlant des examens de la Loi sur la sécurité ferroviaire et de celles formulées par le Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités. Cela dit, il souligne qu'il reste encore du travail à faire, et nous sommes d'accord avec cela.
Nous avons encore pour objectif de prendre en considération toutes les autres recommandations pertinentes, et nous avons élaboré un plan détaillé afin de parachever leur mise en oeuvre.
Nous avons accéléré l'élaboration de plusieurs règlements en vue d'améliorer davantage le régime de réglementation fédérale de la sécurité ferroviaire. Nous avons l'intention de procéder à la publication préalable des projets de règlement hautement prioritaires dans la Partie 1 de la Gazette du Canada avant que le Parlement n'ajourne ses travaux pour l'été en juin prochain. Dans le cadre de son plan d'action accéléré, le ministère a déjà publié préalablement dans la Partie 1 de la Gazette du Canada deux propositions de règlement, à savoir le Règlement sur les passages à niveau, paru le 8 février 2014, et le Règlement sur le certificat d'exploitation de chemin de fer, paru le 15 mars 2014.
Le ministère a également élaboré un processus officiel afin de prendre des mesures accélérées à l'égard des enjeux de sécurité. Grâce au système de données de la Passerelle intégrée de la Sécurité ferroviaire, il pourra assurer le suivi et la surveillance des progrès réalisés relativement aux problèmes de sécurité, depuis le moment où ils sont cernés jusqu'à celui où ils sont atténués à un degré acceptable.
En outre, le ministère continuera de collaborer avec le Conseil consultatif sur la sécurité ferroviaire et ses groupes de travail en vue d'atténuer les problèmes de sécurité. Je souligne au passage que nous avons déjà, à la suite de l'incident survenu à Lac-Mégantic, rencontré les membres du conseil afin d'examiner des questions de sécurité et mené des activités s'inscrivant dans le prolongement de cette rencontre.
En ce qui a trait à la planification, je vous indiquerai que, pour donner suite aux recommandations du vérificateur général, Transports Canada a entrepris un examen de son processus de planification fondé sur les risques dans le but de s'assurer que ses activités de vérification et d'inspection sont axées sur les éléments à risque élevé, y compris la conformité des compagnies de chemin de fer avec le cadre réglementaire. Le processus de planification fondé sur les risques sera amélioré à l'aide des résultats de l'examen, et le nombre de vérifications et d'inspections annuelles pourra être fixé en fonction de ce processus.
Le ministère allouera des ressources en conséquence, sans perdre de vue que le Programme de la sécurité ferroviaire doit effectuer un nombre suffisant de vérifications et d'inspections pour veiller à ce que les compagnies de chemin de fer de compétence fédérale aient mis en oeuvre un système de gestion de la sécurité adéquat et efficace en vue de respecter le cadre réglementaire.
Selon notre plan, d'ici l'automne 2015, le ministère aura cerné les risques liés à la sécurité et les principaux indicateurs de rendement, et aura recueilli les renseignements sur le rendement en matière de sécurité que les compagnies de chemin de fer doivent fournir; il aura élaboré des exigences réglementaires énonçant les renseignements sur le rendement en matière de sécurité que les compagnies de chemin de fer doivent fournir, en plus d'avoir informé les compagnies de chemin de fer de compétence fédérale à cet égard; il recueillera ces renseignements sur les risques et le rendement de façon continue et systématique — et je souligne, à cet égard, qu'il a mis en oeuvre des initiatives réglementaires pour faire en sorte de disposer des instruments lui permettant de faire cela; il examinera les renseignements afin de s'assurer qu'ils sont fiables et exhaustifs; et il analysera les renseignements recueillis et pris en considération, au moment de l'élaboration des plans de surveillance annuels.
À cette fin, l'administration centrale et les régions du Programme de la sécurité ferroviaire de Transports Canada surveilleront ensemble la mise en oeuvre des plans de surveillance annuels, et, au besoin, elles adapteront les plans et l'ampleur des inspections et des vérifications prévues en fonction des risques émergents afin de s'assurer que le champ d'application des plans est suffisant.
En ce qui concerne la réalisation des activités de surveillance,
[Français]
Transports Canada va utiliser le nouveau système de données de la Passerelle intégrée de la sécurité ferroviaire pour tenir compte des recommandations du vérificateur général sur la réalisation des activités de surveillance. Ce système a été conçu pour fournir aux inspecteurs les outils dont ils ont besoin pour consigner par écrit et analyser les résultats de leurs activités de surveillance et pour établir les rapports appropriés à cet égard.
Pour renforcer l'approche en matière de surveillance, Transports Canada va aussi modifier le Règlement sur le système de gestion de la sécurité ferroviaire actuellement en vigueur. Cela fait suite notamment à l'adoption de la nouvelle Loi sur la sécurité ferroviaire et à sa mise en oeuvre le printemps dernier.
En plus des mesures en place qui exigent qu'une compagnie de chemin de fer s'occupe des lacunes de son système de gestion de la sécurité, les modifications exigeront des compagnies qu'elles documentent les résultats des activités entreprises pour mettre en oeuvre et surveiller les mesures correctives.
Transports Canada a également adopté un plan d'action détaillé qui inclut les mesures visant à améliorer les activités de surveillance. Dans le cadre de ce plan, le ministère met à jour et élabore les outils, les processus et les documents d'orientation qui sont à la disposition des inspecteurs, en plus d'offrir des formations afin de veiller à ce que les activités de surveillance soient réalisées de façon cohérente, conformément aux procédures et aux processus adoptés.
Pour ce faire, nous respecterons les délais suivants.
[Traduction]
D'ici le printemps prochain, nous aurons élaboré, consigné par écrit et communiqué un processus d'examen de la gestion pour les activités de surveillance de la sécurité ferroviaire. Le processus définira les rôles, les responsabilités et les obligations redditionnelles des gestionnaires et des inspecteurs, et nous aurons intégré les attentes en matière de rendement aux ententes de rendement annuelles des gestionnaires.
D'ici l'automne prochain, nous aurons élaboré des procédures de suivi pour les vérifications et les inspections, et nous aurons commencé à assurer le suivi des activités dans notre système de données en matière ferroviaire.
D'ici le printemps 2015, nous aurons mis à jour la procédure d'inspection afin de définir plus clairement les attentes.
Pour veiller à l'application cohérente de la méthode, nous fournirons en temps opportun des séances de formation et des lignes directrices sur toutes les nouvelles initiatives à l'intention des gestionnaires et des inspecteurs.
En ce qui concerne la planification des ressources humaines, je mentionnerai que nous analysons continuellement notre effectif et déployons des efforts afin de recruter des employés et les maintenir en poste pour nous assurer que nos ressources sont utilisées de façon à optimiser les avantages sur le plan de la sécurité. Les inspecteurs de Transports Canada sont extrêmement professionnels et dévoués — j'ai régulièrement l'occasion de les rencontrer ici, à Ottawa, de même que dans le reste du pays.
Transports Canada a élaboré une stratégie sur les ressources humaines qui permettra de cerner les aptitudes et les compétences que les inspecteurs doivent posséder dans le cadre d'une approche systématique en matière de surveillance. En outre, cette stratégie comprendra une évaluation des aptitudes et des compétences de l'effectif du ministère et permettra de cerner toute lacune éventuelle. Cette évaluation servira de fondement aux stratégies de formation, de recrutement et de maintien en poste des inspecteurs qui permettront de veiller à ce que les employés du programme de la sécurité ferroviaire disposent des aptitudes et des compétences requises pour planifier et mettre en oeuvre les activités de surveillance.
On fixera des délais applicables à la participation aux activités de formation obligatoires, et on s'assurera régulièrement que ces délais sont respectés afin de veiller à ce que les inspecteurs participent en temps opportun aux séances de formation leur permettant de posséder les qualifications requises pour mener des activités de surveillance.
Le ministère prendra également des mesures supplémentaires... En fait, je devrais plutôt dire qu'il a pris des mesures supplémentaires selon lesquelles tous les inspecteurs doivent mettre à jour leurs déclarations de « conflit d'intérêts » aux deux ans et présenter une nouvelle déclaration chaque fois que leur situation change. Dans le cadre du Programme de la sécurité ferroviaire, on vérifie régulièrement que les inspecteurs se conforment à cette exigence — si elle est mise en place dans le cadre d'un cycle ministériel — afin de s'assurer qu'ils conservent leur indépendance et leur objectivité.
[Français]
Pour ce qui est de l'assurance de la qualité, la Sécurité ferroviaire de Transports Canada possède un exhaustif système de gestion de la qualité qui comprend des directives, des procédures et des processus ainsi qu'un programme d'assurance de la qualité pour déceler toute lacune et déterminer les pratiques exemplaires.
Nous avons élaboré une approche fondée sur les risques pour classer les évaluations internes par ordre de priorité dans le cadre d'un plan d'assurance de la qualité. Celui-ci comprend des évaluations régulières ainsi que des procédures de vérification et d'inspection.
Nous avons établi un plan triennal visant à réaliser des évaluations d'assurance de la qualité fondées sur les risques, et celui-ci comprend des évaluations périodiques des activités de surveillance, y compris des vérifications et des inspections.
D'ici l'automne prochain, la Sécurité ferroviaire devrait terminer une évaluation d'assurance de la qualité de l'activité de surveillance liée à la procédure d'inspection.
[Traduction]
Nous sommes assurément conscients que nous devons continuer d'améliorer notre programme, et nous prenons assurément au sérieux le message qui nous a été envoyé. Nous faisons des progrès, mais nous devons accélérer le rythme auquel nous les réalisons.
La semaine dernière, la ministre Raitt a annoncé les multiples mesures décisives que Transports Canada est en train de prendre afin de donner suite aux recommandations initiales formulées par le Bureau de la sécurité des transports du Canada relativement à l'enquête en cours sur le déraillement de trains survenu à Lac-Mégantic. En ce moment même, comme vous le savez peut-être, un incident de nature semblable est en cours aux États-Unis. Un train transportant du pétrole brut a déraillé à Lynchburg, en Virginie. De toute évidence, nous collaborons continuellement avec nos homologues américains, et nous nous assurons d'échanger le plus grand nombre de renseignements possible pour veiller à ce que nos deux régimes demeurent intégrés et de façon à profiter des leçons tirées par suite de tout incident survenu en Amérique du Nord.
Ces mesures, combinées avec le plan d'action de la Sécurité ferroviaire de Transports Canada qui vous est présenté aujourd'hui, démontrent l'engagement du ministère à l'égard de l'amélioration de la sécurité ferroviaire et du transport des marchandises dangereuses par rail, en plus de renforcer de manière plus substantielle la réglementation et la surveillance de la sécurité ferroviaire et du transport des marchandises dangereuses.
Le vérificateur général a assurément confirmé, dans son rapport, que nous avons cerné les bons enjeux et que les mesures que nous avons prises sont celles que nous devions prendre. Par conséquent, nous avons la certitude que nous pourrons donner suite à ces recommandations au cours des prochaines années, et contribuer à doter Transports Canada d'un programme rigoureux de sécurité ferroviaire fondé sur les risques. Nous nous assurerons ainsi que le réseau de transport ferroviaire du Canada demeure l'un des plus sécuritaires du monde, et que les Canadiens peuvent s'y fier.
Je vous remercie, monsieur le président. Nous serons évidemment heureux de répondre aux questions des membres du comité.
Ma question s'adresse au représentant du ministère des Transports qui a indiqué, il y a quelques instants, que le but de son ministère était d'instaurer une culture de la sécurité et de voir où le risque était élevé, afin de le corriger.
Veuillez noter qu'au paragraphe 7.57, le vérificateur général indique ceci:
[...] Dans la plupart des dossiers que nous avons examinés, les inspecteurs n’avaient toutefois pas assuré un suivi pour confirmer que la compagnie de chemin de fer avait pris les mesures correctives appropriées. Nous reconnaissons qu’il pourrait s’avérer difficile d’assurer le suivi de certaines constatations. Le Ministère n’a cependant ni consigné en dossier la raison pour laquelle il n’assurait pas le suivi des constatations, ni analysé les risques à cet égard.
Dans votre réponse, vous dites que vous mettrez en place des mesures pour corriger la situation d'ici la mi-juin 2014. Cependant, comment expliquez-vous qu'il n'existe à ce jour aucun mécanisme de suivi auprès des compagnies pour s'assurer que les correctifs sont apportés?
À titre d'exemple, selon votre porte-parole, la compagnie MMA a reçu de votre ministère 10 lettres de préoccupations selon lesquelles il y avait un problème. Vous avez établi que cette compagnie présentait un risque, car elle transportait des matières dangereuses. Ce risque était clairement établi.
Mieux que cela, vous avez indiqué, un peu plus tôt, que vous correspondiez avec un représentant américain de la Federal Railway Administration, qui a aussi reconnu que cette compagnie présentait un risque, et qu'il était intervenu en assurant le suivi et en imposant 28 amendes totalisant 150 000 $.
La différence entre les deux pays est clairement attribuable à un manque de suivi des irrégularités par Transports Canada. Vous nous dites que vous allez déterminer les risques. Toutefois, qu'est-il arrivé quand vous avez eu les risques sous les yeux? Vous avez laissé 50 personnes brûler vives. Cela ne fonctionne pas, il y a un problème majeur.
Des voix: Oh, oh!
M. Alain Giguère: Eh bien, vous avez détecté un problème, vous avez reconnu que des wagons étaient défectueux et qu'une compagnie présentait un risque. Vous le saviez. Vos confrères américains vous ont dit qu'ils avaient donné 28 amendes. De plus, vous avez émis 10 lettres au sujet d'éléments qui devaient être corrigés.
Malheureusement, un accident est arrivé parce que vous n'avez pas assuré de suivi. Au paragraphe 7.57, il est clairement indiqué que le suivi n'a pas été fait.
Après la catastrophe de Lac-Mégantic et d'autres tragédies survenues ailleurs au Canada, comment les Canadiens peuvent-ils faire confiance à votre système d'autorégulation?