:
La 46
e séance du Comité permanent des comptes publics est ouverte.
Chers collègues, avant d'entendre les témoins, je ne suis saisi d'aucune affaire pour le comité. Donc, à moins que quelqu'un ait un sujet à proposer dès maintenant, et je ne vois personne, nous passerons aux audiences publiques sur le chapitre 2, « Le soutien à la lutte contre la criminalité transnationale », du rapport de l'automne 2014 du vérificateur général du Canada.
Le vérificateur général est ici et les autres témoins. La réunion se déroulera de la manière habituelle, en commençant par la déclaration préliminaire de chacun de nos témoins. Comme d'habitude, le vérificateur général M. Ferguson ouvrira le bal.
Monsieur le vérificateur général, vous avez la parole.
[Français]
Monsieur le président, je vous remercie de nous donner l'occasion de discuter du chapitre 2 de notre rapport de novembre 2014, qui est intitulé « Le soutien à la lutte contre la criminalité transnationale ».
Je suis accompagné aujourd'hui de M. Frank Barrett, directeur principal responsable de l'audit.
[Traduction]
Bon nombre de crimes et délits qui touchent les Canadiens trouvent leur origine ou leur fin dans des actions prises à l'étranger. En effet, pour les criminels et leurs organisations, les frontières ne sont pas un obstacle à leurs activités.
Pour mener à bien leurs enquêtes sur des crimes transnationaux, les organismes canadiens d'application de la loi font appel à un réseau d'agents de liaison de la GRC. Ces agents, qui sont affectés dans divers pays, sont nos interlocuteurs auprès des organismes étrangers d'application de la loi et ils permettent d'accroître la capacité d'enquête du Canada.
Nous avons vérifié si la GRC avait défini les priorités pour lutter contre les crimes graves et le crime organisé, si elle avait rendu ses programmes internationaux conformes aux priorités établies, et si la GRC et le ministère de la Justice Canada disposaient des systèmes et des pratiques nécessaires pour s'acquitter de leurs obligations internationales. Nous avons entre autres examiné les méthodes d'échange de renseignements entre les ministères fédéraux de même que la coopération de la GRC avec les organisations policières internationales.
[Français]
Nous avons constaté que les activités du programme des agents de liaison de la GRC cadraient avec les priorités établies pour lutter contre les crimes graves et le crime organisé, et que les priorités définies par la GRC étaient le fruit de consultations menées auprès de ses partenaires et de travaux réalisés au sein de divers comités internationaux et nationaux.
La GRC a su s'adapter aux nouvelles priorités et à un contexte en évolution en déployant rapidement des agents temporaires lorsque cela s'avérait nécessaire.
Par contre, nous avons constaté que la GRC n'avait pas encore instauré de processus pour évaluer le rendement global du programme des agents de liaison. Les résultats d'une telle évaluation aideraient la GRC à déterminer la meilleure manière d'utiliser les ressources limitées du programme afin de répondre aux priorités, et ce, dans un contexte en évolution.
Dans le cadre de notre audit, nous avons également examiné les méthodes d'échange de renseignements de la GRC et ses activités de coopération avec d'autres ministères fédéraux. Nous avons vérifié si les agents de liaison disposaient des renseignements nécessaires pour répondre aux exigences opérationnelles de leur poste.
[Traduction]
Nous avons constaté que les agents de liaison avaient accès aux renseignements nécessaires pour appuyer les enquêtes nationales et internationales. L'accès aux renseignements clés sur les dossiers a permis aux agents de liaison de donner suite rapidement aux demandes liées à des enquêtes.
Bon nombre des dossiers que nous avons examinés indiquaient que les agents de liaison avaient reçu des consignes leur enjoignant à ne communiquer que certains renseignements à leurs homologues. Tous les dossiers que nous avons examinés indiquaient que les agents de liaison avaient respecté les consignes données sur l'échange de renseignements par les enquêteurs canadiens.
Nous avons noté que les renseignements sur les Canadiens qui sont arrêtés, inculpés et reconnus coupables de crimes graves à l'étranger, ainsi que leur date de libération possible, pouvaient être précieux pour la GRC, car ils pouvaient faciliter les efforts de maintien de l'ordre. Nous avons constaté que la GRC ne reçoit généralement pas cette information du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, en raison des restrictions que la Loi sur la protection des renseignements personnels impose à l'échange de renseignements concernant des personnes et des restrictions que la Charte canadienne des droits et libertés impose à l'échange de renseignements avec les organismes d'application de la loi.
[Français]
Les pays européens consacrent de plus en plus de ressources à Europol. Ce réseau devient un moyen important d'échanger des renseignements et de collaborer avec les services de police.
Nous avons constaté que la GRC n'avait évalué ni les coûts, ni les avantages d'une plus grande participation à Europol, y compris l'incidence possible sur l'ampleur du Programme des agents de liaison et les lieux d'affectation des agents de liaison en Europe.
[Traduction]
Dans le cadre de notre audit, nous avons également examiné comment Justice Canada traitait les demandes d'entraide juridique et d'extradition. Nous avons constaté que, dans le cas des demandes que nous avons examinées, il avait souvent fallu plus d'un an pour traiter la demande. Le ministère de la Justice Canada est l'autorité centrale en ces matières, mais il n'avait pris aucune mesure pour évaluer les raisons expliquant les retards importants observés dans le traitement de ces demandes.
Monsieur le président, c'est ici que se termine ma déclaration préliminaire. C'est avec plaisir que nous répondrons aux questions des membres du comité.
Merci.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, je voudrais d'abord vous remercier de m'offrir l'occasion de vous parler du rôle de la GRC et de l'appui qu'elle fournit à la lutte contre la criminalité transnationale à l'étranger, laquelle fait l'objet du chapitre 2 du rapport de l'automne 2014 du vérificateur général du Canada.
L'audit s'est concentré sur les systèmes et les pratiques en place de la GRC pour appuyer les organismes canadiens d'application de la loi dans leur lutte contre les crimes graves et le crime organisé à l'étranger, notamment notre programme des agents de liaison. Je précise que l'audit n'a pas porté sur les activités de lutte contre le terrorisme.
[Français]
Je suis le directeur général chargé du programme international à la GRC.
Pour s'attaquer aux crimes transnationaux graves comme le trafic de stupéfiants, la corruption, le blanchiment d'agent et la traite des personnes, pour n'en nommer que quelques-uns, la GRC travaille avec ses homologues internationaux afin de recueillir et de fournir de l'information liée à nos enquêtes internes et à celles d'autres corps policiers canadiens.
[Traduction]
Comme les forces policières canadiennes n'ont aucun pouvoir à l'étranger, nous mettons en commun l'information grâce à des réseaux policiers et à des organisations policières multilatérales comme Interpol et Europol, ainsi que par des mécanismes officiels, y compris les traités d'extradition et de prestation d'aide juridique mutuelle.
Le programme international de la GRC guide, appuie et aide les organismes canadiens d'application de la loi dans leurs opérations de prévention et de détection des crimes commis au Canada et à l'étranger qui touchent le Canada. Un rouage central de ce programme est le réseau d'agents de liaison de la GRC. Il y en a actuellement 42, détachés dans 26 pays prioritaires, pour favoriser et entretenir des liens privilégiés avec les polices étrangères, ce qui, en fin de compte, permet d'étendre là-bas les capacités d'enquête du Canada.
Ces agents reçoivent les demandes des organismes canadiens et étrangers d'application de la loi pour faire avancer les enquêtes intéressant le Canada. Ces demandes vont des vérifications de routine des antécédents d'individus à l'établissement de contacts avec la police locale pour faire progresser des enquêtes sur le crime organisé ou l'exploitation sexuelle des enfants, en passant par des demandes de preuves aux fins de l'extradition. En 2013, la GRC a répondu à plus de 2 200 demandes, dont plus de la moitié touchaient des crimes transnationaux graves.
Comme je l'ai déjà mentionné, la GRC travaille aussi par l'entremise d'organisations multilatérales, comme Interpol et Europol, pour accélérer des enquêtes au Canada. Pour Interpol, la GRC administre son bureau central national au Canada, ce qui comporte la collaboration entre diverses organisations d'application de la loi de partout au Canada. Point de contact d'Interpol au Canada, ce bureau facilite les demandes entre ces organisations et celles de l'étranger.
La GRC est aussi le principal point de contact d'Europol. Précisons qu'Europol diffère d'Interpol par le fait que son action concerne surtout la mise en commun de renseignements plutôt que la réponse aux demandes de la police.
Le programme international de la GRC est un moyen efficace de faire avancer les enquêtes sur les crimes transnationaux. Par exemple, les agents de liaison de la GRC communiquent régulièrement des renseignements à leurs partenaires canadiens et étrangers, pour faire progresser les enquêtes criminelles. Il y a cependant un hic. La GRC ne peut pas, généralement, accéder à l'information que détient le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement sur les Canadiens arrêtés, inculpés et reconnus coupables de crimes graves à l'étranger, en raison des limites imposées par la Charte canadienne des droits et libertés à la communication de tels renseignements aux organismes d'application de la loi.
[Français]
Pour ce qui est de la vérification en général, le BVG a conclu que le Programme des agents de liaison de la GRC était bien positionné pour s'occuper des priorités relatives aux crimes graves et au crime organisé. Toutefois, trois recommandations ont été faites en vue de l'améliorer.
Premièrement, il a été recommandé à la GRC d'évaluer le rendement du Programme des agents de liaison afin de s'assurer qu'elle retire le maximum de ses ressources limitées. Nous sommes d'accord. Pour rendre le programme plus efficace, nous élaborons un cadre de gestion du rendement qui nous permettra de faire l'utilisation la plus efficace de nos ressources limitées. Nous croyons pouvoir mettre le cadre en oeuvre en 2015-2016.
[Traduction]
Ensuite, il a été recommandé que la GRC évalue les coûts, les possibilités et les difficultés reliées à une plus grande participation à Europol. Nous sommes d'accord. Nous avons entrepris une telle évaluation officielle, que nous prévoyons de terminer avant le printemps qui vient.
Enfin, le Bureau du vérificateur général a recommandé que la GRC collabore avec le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement pour déterminer quels renseignements concernant les Canadiens arrêtés, inculpés et reconnus coupables ou libérés de prison à l'étranger peuvent lui être légalement communiqués et mettre en place des processus pour les lui communiquer. Encore une fois, nous sommes d'accord. Nous collaborons étroitement avec nos collègues du ministère et nous espérons que les processus pourront être améliorés dans le cadre de la loi canadienne.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, je vous remercie pour le temps que vous m'avez accordé et j'ai hâte de répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité et monsieur le vérificateur général du Canada.
Je tiens d'abord à remercier les membres du comité de donner à Affaires étrangères, Commerce et Développement Canada l'occasion de faire le point sur son plan d'action faisant suite au rapport présenté cet automne par le vérificateur général.
Je suis heureux de vous annoncer que, depuis la publication du rapport, des progrès considérables ont été réalisés et que nos deux institutions, la GRC et Affaires étrangères, travaillent dans un esprit de collaboration et de transparence dans l'intérêt des Canadiens.
[Français]
De nos jours, un nombre grandissant de Canadiens explorent des régions éloignées, travaillent pour des entreprises étrangères, participent à des échanges d'étudiants et prennent leur retraite dans le Sud. Même si la plupart des voyages à l'étranger se passe bien, le gouvernement du Canada est prêt à fournir une aide consulaire en cas de problèmes.
Le Canada a une équipe d'agents consulaires dévoués. Chaque année, ces agents aident des milliers de Canadiens à l'étranger. Ils le font chaque fois qu'un citoyen canadien exerce son droit de demander une aide consulaire. Les agents consulaires s'assurent du bien-être des Canadiens en difficulté à l'étranger. Ils s'assurent que ceux-ci sont traités équitablement et dans le respect des lois locales. Nous apportons une aide consulaire 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Pour cela, nous avons le Centre de surveillance et d'intervention d'urgence et plus de 260 points de service dans 150 pays.
[Traduction]
En parallèle à cette mobilité des Canadiens, on remarque la nature de plus en plus transnationale de la criminalité, comme on l'a déjà mentionné. Le ministère des Affaires étrangères se réjouit de collaborer avec la GRC dans le cadre des efforts du gouvernement du Canada pour protéger les Canadiens contre la criminalité et les groupes criminels transfrontaliers. Comme l'a souligné le vérificateur général, certaines restrictions s'appliquent au partage avec la GRC de renseignements sur des Canadiens arrêtés, accusés et inculpés de crimes graves à l'étranger. Plus spécifiquement, il s'agit des restrictions énoncées dans la Loi sur la protection des renseignements personnels relativement à la communication de renseignements sur des particuliers. À cela s'ajoutent celles prescrites par la Charte canadienne des droits et libertés quant au partage de renseignements sur des Canadiens avec des organismes chargés de faire appliquer les lois. Cela étant dit, notre ministère communique de l'information pertinente à la GRC conformément aux mécanismes prévus dans la Loi sur la protection des renseignements personnels, et il réaffirme sa détermination à le faire lorsque cela sert l'intérêt public.
Notre plan d'action de la direction prévoit différentes initiatives, en voie de réalisation à l'heure actuelle, pour améliorer les pratiques relatives au partage de l'information entre Affaires étrangères et la GRC. Il s'agit, entre autres, de tirer parti des mécanismes existants, comme la présence d'un agent de liaison de la GRC à Affaires étrangères. En septembre 2014, Affaires étrangères et la GRC ont convenu d'instituer un dialogue sur les politiques consulaires entre les hauts responsables. Ce dialogue permet de discuter d'un certain nombre de priorités pour les deux organisations, y compris le partage de l'information. Les participants se sont rencontrés pour la première fois en octobre et ils continueront de le faire tous les trois mois. Dans le prolongement direct de la rencontre initiale d'octobre, nous avons mis sur pied un groupe de travail mixte chargé de discuter plus avant des processus de partage de l'information. Ce groupe s'est déjà réuni plusieurs fois et est parvenu à répondre à certaines des préoccupations de la GRC concernant le mode de partage de certains renseignements qu'Affaires étrangères pourrait avoir en sa possession. Comme nous voulions que ces efforts soient axés sur les solutions, nous y avons fait participer des spécialistes des questions consulaires, juridiques et de protection des renseignements personnels des deux institutions. À l'heure actuelle, le groupe de travail examine le cadre juridique en vertu duquel les deux organisations peuvent échanger de l'information, en plus d'étudier de nouveaux modes de partage. Il a aussi examiné les mécanismes actuels et trouvé un certain nombre de solutions rapides qui permettront d'améliorer considérablement le traitement des demandes, et en particulier sa rapidité.
Pour répondre spécifiquement aux préoccupations soulevées par le vérificateur général, la Direction générale des opérations consulaires a constitué un comité chargé de se pencher sur le problème des agresseurs sexuels d'enfants qui se rendent à l'étranger pour commettre des infractions. Ce comité interne examine les renseignements qu'Affaires étrangères détient sur des clients consulaires inculpés de crimes de nature sexuelle à l'encontre de mineurs. Le travail du comité est à l'origine d'un mécanisme efficace pour examiner et déterminer si des renseignements nouveaux ou existants en possession d'Affaires étrangères peuvent être communiqués légalement en vertu de la Loi protégeant les victimes des délinquants sexuels. En vertu des dispositions de cette loi entrée en vigueur en 2011, le nom des Canadiens inculpés de crimes sexuels à l'étranger qui reviennent au Canada peut être inscrit au Registre national des délinquants sexuels. Nous profitons également de ces initiatives pour revoir nos publications et notre formation à l'intention du personnel consulaire. Il s'agit de faire en sorte que tous sachent quels sont les renseignements pouvant être communiqués légalement à la GRC, et comment le faire.
La protection des Canadiens contre la criminalité et les groupes criminels transfrontaliers figure en tête des priorités du gouvernement du Canada. Affaires étrangères, Commerce et Développement Canada continuera à collaborer avec la GRC pour améliorer les pratiques relatives au partage légal de l'information entre nos deux institutions, au bénéfice des Canadiens.
Merci.
:
Merci, monsieur le président et honorables membres du comité.
Comme on vient de l'indiquer, je suis avocate générale principale et directrice générale du Service d'entraide internationale, un groupe qui fait partie de la Direction du contentieux au ministère de la Justice.
[Français]
Je voudrais tout d'abord remercier le comité de me fournir l'occasion de commenter la recommandation faite dans le rapport de 2014 du vérificateur général concernant les processus d'entraide juridique et d'extradition au Canada.
[Traduction]
Je peux vous confirmer que le ministère de la Justice est responsable, au nom du ministre, des activités de liaison et de coordination relatives aux demandes d'extradition et d'entraide juridique formulées par le Canada ou adressées à notre pays. Notre ministère s'occupe également des relations avec les partenaires de traités du Canada dans ces secteurs de coopération internationale. Nous sommes heureux de souligner que le rapport conclut que nous traitons les demandes d'extradition et d'entraide juridique dans les délais prévus. Cela étant dit, nous sommes conscients de la nécessité de voir à accélérer l'examen et le traitement de ces demandes afin d'offrir le meilleur service possible à nos partenaires nationaux et internationaux chargés de faire appliquer les lois et d'engager des poursuites. Le vérificateur général a constaté que le ministère de la Justice n'avait de contrôle que sur 15 % du temps total requis pour traiter les demandes d'entraide juridique. Dans le cas des extraditions, il a indiqué que nous ne pouvions agir que sur environ 30 % du temps total de traitement des demandes. Il va de soi que nous devons continuer à collaborer étroitement avec nos partenaires canadiens et étrangers pour que les temps de traitement puissent être raccourcis de façon mesurable.
[Français]
À cette fin, nous prenons les mesures appropriées afin d'identifier et de réduire tout délai excessif qui pourrait entraver nos efforts pour rendre le processus plus efficace.
[Traduction]
Nous allons notamment passer en revue notre inventaire de dossiers en suspens pour l'exercice 2014-2015 afin de repérer ceux qui présentent un retard important, de déterminer les raisons qui expliquent ces retards et de mettre en oeuvre, lorsque cela est possible, les mesures correctives nécessaires.
De plus, le ministère de la Justice organisera au cours de l'exercice 2015-2016 des rencontres avec nos principaux partenaires de traités pour discuter des moyens à prendre pour atténuer ces retards susceptibles de miner l'efficacité de la coopération internationale.
[Français]
Ces mesures sont incluses dans notre plan d'action détaillé.
[Traduction]
Je peux aussi vous informer que nous avons presque terminé l'examen détaillé de notre inventaire de dossiers en suspens. Nous avons notamment passé en revue les dossiers de nos deux partenaires principaux — les États-Unis et la France — et déjà amorcé avec eux des discussions bilatérales pour déterminer si les retards encourus ont été un facteur déterminant dans les cas d'extradition et d'entraide juridique entre nos pays respectifs.
Voilà qui termine ma déclaration préliminaire. Je tiens à vous remercier de votre attention et du temps que vous m'avez consacré. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions et de vous fournir des renseignements supplémentaires aux fins de votre étude.
Merci beaucoup.
J'aurais quelques notes à attribuer avant de passer aux questions.
D'abord, pour ce qui est des très importants plans d'action, il semblerait que nous puissions attribuer un A à la GRC et au ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement qui nous ont transmis le leur suffisamment à l'avance pour que nous puissions le distribuer à nos membres.
Nous avons reçu tout juste à temps celui du ministère de la Justice, ce qui lui vaudra un C. Le délai est respecté, mais il serait possible de faire mieux.
Monsieur Albas.
:
Oui. Nous collaborons étroitement avec la GRC pour voir comment nous pourrions utiliser les mécanismes légaux existants dans différentes situations.
Nous avons ainsi créé au sein de notre ministère un comité interne qui réunit des experts en protection des renseignements personnels, des conseillers juridiques et des agents consulaires pour examiner les différentes situations où des renseignements pourraient être communiqués à la GRC dans l'intérêt public. Nous avons aussi discuté avec les gens de la GRC des moyens que nous pourrions prendre afin d'être mieux aptes à donner suite à leurs requêtes en vertu de l'alinéa 8(2)e) qui traite de la communication de renseignements à un organisme d'enquête qui nous en fait la demande. Nous avons ainsi constaté qu'il arrivait que les demandes formulées par la GRC soient incomplètes, et nous avons pris conjointement les moyens pour que l'on utilise un formulaire normalisé qui nous assurera d'obtenir toujours les renseignements voulus.
Enfin, nous avons également pris des mesures pour veiller à ce que nos agents consulaires comprennent bien qu'ils sont tenus de s'adresser à l'administration centrale du ministère lorsque des dossiers doivent être examinés dans l'optique de l'intérêt public. Nous réunissons alors notre comité pour déterminer la marche à suivre selon les circonstances particulières du dossier.
Nous travaillons à améliorer notre processus interne, puis à mieux définir nos liens avec la GRC afin de pouvoir échanger certains renseignements dans l'intérêt public.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie également les témoins d'être ici parmi nous aujourd'hui et de nous avoir présenté d'excellents mémoires.
Ma première question a trait à la Gendarmerie royale du Canada.
Présentement, lorsqu'un Canadien est détenu dans un pays étranger, c'est-à-dire lorsqu'on a procédé à son arrestation, les agents consulaires du ministère des Affaires étrangères en sont immédiatement informés. Dans certains cas, ne serait-il pas pertinent que nos services extérieurs aient la possibilité d'interroger l'individu en question?
Imaginons que quelqu'un se fasse arrêter à Bangkok en possession de 10 kilos de cocaïne ou d'héroïne, et ce, dans le but d'en faire le trafic au Canada. Pourrait-on faire une enquête dans le but de procéder à des arrestations au Canada? Êtes-vous présentement en mesure d'offrir ce genre de services? Possédez-vous les ressources nécessaires à cet égard?
:
Je me dois d'insister à nouveau sur le fait que nous ne disposons d'aucun pouvoir dans un pays étranger. Dans un pays comme le Brésil, pour reprendre votre exemple, la GRC peut miser sur le réseau national d'application de la loi pour faire avancer son enquête, mais elle doit au départ répondre à différentes questions. Existe-t-il un lien avec des activités en cours au Canada? Est-ce qu'un crime a été commis?
Par ailleurs, dans les dossiers d'enlèvement, il y a des protocoles que nous suivons avec le ministère des Affaires étrangères. Chaque cas est unique.
Je pense qu'il faut surtout que vous sachiez que nous n'avons aucun pouvoir dans ces pays, et que nous travaillons avec les forces de l'ordre locales. Par ailleurs, dans bien des pays où nous avons des agents de liaison, la capacité d'application de la loi est plutôt restreinte, ce qui fait qu'on demande souvent l'aide de la GRC. Nous ne nous montrons pas pressants à cet égard. Nous adoptons une attitude typiquement canadienne: nous offrons notre assistance. Plusieurs pays n'hésitent pas à en profiter.
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Eh bien, vous connaissez sûrement le rapport O'Connor qui a été déposé il y a quelques années sur la situation de Maher Arar. Ce rapport présentait une série de recommandations sur la façon de protéger l'information consulaire. Il nous a également aidés à déterminer comment nous pouvons, au cas par cas, juger que l'intérêt du public a préséance sur la protection de la vie privée d'une personne.
Nous avons dû ajouter à l'équation le point de vue des experts, les experts de la protection de la vie privée, des gens qui comprennent la loi et les obligations découlant de la Loi sur la protection des renseignements personnels, ainsi que celui des conseillers juridiques du ministère de la Justice, afin qu'ils nous aident à déterminer comment appliquer ces critères au cas par cas. Puis il y a les représentants consulaires. La procédure officielle nous permet de déterminer quand l'intérêt du public doit avoir préséance sur la protection des renseignements personnels d'une personne. Nous nous sommes donc dotés de mécanismes en ce sens depuis le rapport de la commission.
Comme on l'a expliqué aussi, nous nous sommes rendu compte que la GRC ne suivait pas toujours la même procédure pour nous demander de l'information ou qu'elle ne nous la présentait pas toujours d'une façon qui nous permettait d'appliquer les critères de préséance de l'intérêt public. Nous avons eu une conversation à cet égard avec les responsables de la GRC. Nous sommes en train d'établir un meilleur mode de fonctionnement pour faire exactement ce que vous dites, c'est-à-dire d'évaluer de façon plus uniforme l'incidence d'une affaire sur l'intérêt public.
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Monsieur le président, je suis très heureux d'être ici aujourd'hui.
Je remercie les témoins d'être présents.
Surintendant principal Slinn, je comprends que votre programme ne vous rend pas directement responsable de la lutte contre le terrorisme et de la sécurité nationale, mais dans l'opposition, nous déplorons le sous-financement dans ces deux domaines, surtout depuis le témoignage que le commissaire a prononcé devant le comité sénatorial le 27 octobre dernier, où il a dit qu'il avait dû réattribuer des ressources initialement prévues pour lutter contre le crime organisé, entre autres, afin de financer le domaine de la sécurité nationale.
Dans le cadre de votre programme, avez-vous dû réaffecter du personnel, du temps de travail ou des ressources à la faveur de la lutte au terrorisme et de la sécurité nationale?
Lorsque vous parlez de l'échange de renseignements, et les conservateurs vous ont posé beaucoup de questions à ce sujet, je me demande si le problème ne vient pas d'un manque de communication entre les institutions plutôt que d'obstacles juridiques.
Dans mon propre travail de maintien de l'ordre à l'échelle internationale, avant que je ne devienne député, je constatais très souvent que c'était le grand problème quand on essayait d'échanger des renseignements. Il n'y avait pas vraiment d'obstacles juridiques, mais les gens n'arrivaient pas à se parler. J'ai l'impression que c'est ce que vous décrivez dans ce cas-ci: le principal problème semble venir de la façon dont vous abordiez l'échange de renseignements.
:
Je pense que les deux facteurs entrent en ligne de compte. Je n'en isolerais pas un en particulier.
Comme mon collègue du MAECD l'a souligné, il faut toujours trouver l'équilibre entre la Loi sur la protection des renseignements personnels, la Charte, la gravité de l'infraction et notre devoir d'assurer la sécurité des Canadiens.
Il y a aussi parfois un problème de communication sur les traités d'entraide juridique. Quand nous travaillons avec le ministère de la Justice, les policiers ne présentent peut-être pas toujours les traités d'entraide juridique de façon aussi juste qu'ils le devraient, et le processus n'est peut-être pas toujours aussi rapide qu'il le devrait. Je pense qu'il y a là une responsabilité partagée à bien des égards.
:
Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un problème de communication. Nous avons des mandats très différents.
Le mandat des Affaires étrangères à l'égard des services consulaires consiste à aider les Canadiens lorsqu'ils se trouvent en détresse à l'étranger, ce qui comprend le cas des personnes arrêtées et détenues. Ainsi, nous devons préserver l'information en notre possession pour l'utiliser seulement dans l'intérêt du client. Nous ne sommes pas un organisme d'application de la loi.
Je pense que la Commission O'Connor, en particulier, a fait prendre conscience aux fonctionnaires que les mandats que le Parlement confère à nos ministères par les lois du Parlement nous donnent des responsabilités précises. Lorsque ces mandats se recoupent, par exemple lorsque nous devons à la fois protéger les Canadiens à l'étranger mais également protéger l'intérêt du public, il nous faut des outils pour comprendre comment nous pouvons respecter ces deux mandats. C'est complexe.
Quand nous transmettons de l'information à la GRC, par exemple, nous expliquons le contexte dans lequel une personne a été trouvée coupable d'un crime dans un pays étranger. Nous faisons des mises en garde sur la façon dont l'information peut être utilisée. On peut comprendre que dans beaucoup de pays, l'application régulière de la loi ne correspond pas à ce qu'elle peut être au Canada. Nous voulons protéger la vie privée des personnes tout en nous assurant de protéger les Canadiens en général de ceux qui pourraient leur vouloir du mal.
:
Je souhaite la bienvenue aux fonctionnaires à notre comité.
J'aimerais commencer par le surintendant principal Slinn.
Dans l'ensemble, il semble que la vérification du rendement du programme des agents de liaison de la GRC soit positive. Je remarque que le rapport conclut que la GRC « avait établi des priorités pour lutter contre les crimes graves et le crime organisé, qu'elle avait rendu ses programmes internationaux conformes à ces priorités, et qu'elle disposait des systèmes et des pratiques nécessaires pour satisfaire à ses obligations internationales. »
Vous pourriez peut-être commencer par nous présenter un bref aperçu de votre interprétation des conclusions générales du rapport.
:
Je pense que ces conclusions sont très justes. Elles sont tout à fait pertinentes.
Si l'on prend l'exemple d'Europol, nous cherchons à saisir l'occasion pour accroître l'échange de renseignements et ainsi mieux comprendre ce qui se passe. Au sujet de la mesure du rendement, le rapport conclut que nous n'avons pas évalué la qualité de notre rendement pour juger de l'utilité du programme et déterminer où affecter nos agents de liaison. Je pense que cette observation est très juste aussi. Comme nous venons de l'expliquer abondamment avec nos collègues du MAECD, je suis très satisfait de l'orientation que nous prenons et des mécanismes qui sont mis en place.
Je suis très fier du travail de nos agents de liaison à l'étranger. Quand on les compare à leurs homologues américains ou britanniques, qui ont des programmes beaucoup plus robustes et étendus, nous pouvons dire que nous sommes à la hauteur et que nous sommes très respectés dans le monde pour le travail que nous faisons avec les ressources que nous avons. Je pense que c'est ce qui se dégage du rapport du vérificateur général: nous nous débrouillons très bien avec les ressources que nous avons.
:
À ma connaissance, pas pour les cas consulaires.
Je pense que Bill a bien décrit la situation. Si nous retournons six mois en arrière, ce groupe de travail n'existait pas. Nous ne nous arrêtions pas au contexte en évolution.
Le contexte mondial change. Nous constatons qu'il y a maintenant plus de criminels qui voyagent à l'étranger et plus de criminels qui se cachent. Mais le fait est que nous avons mis en place ce groupe de travail, que nous nous tournons vers l'avenir et que, du point de vue de la GRC, nous insistons davantage sur la raison pour laquelle nous avons besoin d'obtenir l'information. On comprend mieux l'importance de tenir compte de tous les facteurs pour en arriver à ce que je dirais, oui... pour obtenir cette information.
:
Conformément à la Loi sur la protection des renseignements personnels, il y a deux façons de communiquer des renseignements.
La GRC peut, par exemple, nous présenter une demande — à titre d'organisme d'enquête — dans laquelle elle nous prie de lui fournir des renseignements précis. Cette mesure est prévue à l'alinéa 8(2)e) de la loi.
En application de l'alinéa 8(2)m) de la loi, l'on peut déterminer s'il y a des raisons d'intérêt public qui justifieraient la communication de renseignements concernant un Canadien accusé d'un crime à l'étranger. Nous examinerons, par exemple, la nature des accusations portées contre la personne. S'il s'agit de l'agression sexuelle d'un enfant — infraction au Canada — il est dans l'intérêt du public d'en être informé. Cependant, nous tiendrions compte de l'endroit où la personne a été arrêtée et du processus qu'on a suivi pour la déclarer coupable. Nous examinons ce pays et son processus judiciaire. Estimons-nous qu'il soit juste et que l'accusé aura droit à un procès équitable? Nous transmettrons peut-être les renseignements à la GRC en lui disant « Voici notre dossier sur le processus judiciaire dans le pays où la personne a été reconnue coupable; voici le rapport sur les droits de la personne concernant le déroulement de l'affaire » ou « voici les preuves dont nous disposons selon lesquelles la personne a été torturée », fait dont nous finissons peut-être par être informés. Ce sont là autant de facteurs que les membres de la GRC seraient tenus d'évaluer avant de pousser l'enquête plus loin.
:
La Police internationale de la GRC a comme mission de prévenir et de détecter les crimes commis au Canada et ceux commis à l'étranger qui ont une incidence sur le Canada. L'une de ses priorités est d'assurer la sécurité nationale.
J'ai remarqué que vous aviez un nombre limité d'officiers sur le terrain, à savoir une quarantaine. Il y a une question qui est particulièrement importante à cet égard et elle est la suivante. Est-ce que l'ensemble du travail de ces forces a atteint une limite d'efficacité à un point tel qu'il est nécessaire de passer à des opérations clandestines?
Vos opérations sont strictement légales et ont une certaine efficacité. Elles respectent les conventions diplomatiques et les lois du pays dans lequel vous êtes un hôte. À l'heure actuelle, vos opérations ont-elles atteint un sommet à un point tel que vous devez maintenant passer à des opérations clandestines, à savoir l'écoute électronique, l'espionnage, la corruption et la filature dans des pays étrangers?
Parlons de la dangerosité de ces missions.
Malheureusement, on a vu dans le passé, particulièrement au Liban, les quartiers généraux des forces françaises, américaines, l'ambassade des États-Unis ainsi que le quartier général des forces israéliennes être détruits la même journée. Dans la mesure où on se livre à des opérations strictement et rigoureusement respectueuses des lois du pays qui nous accueille, cette dangerosité est moindre, mais je ne peux pas m'empêcher de penser à des endroits où il serait très pertinent de déployer vos officiers de police. Je pense à l'Égypte, à d'autres pays et à certaines régions de la Colombie ou du Mexique. Il y aurait intérêt à travailler avec les policiers locaux pour obtenir des renseignements pertinents. Le non-déploiement de ces forces à ces endroits spécifiques est-il attribuable à une question de restrictions budgétaires ou à un impératif de sécurité pour protéger vos agents?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue à nos témoins.
[Traduction]
Merci à tous les témoins d'être venus discuter avec nous de cette question très importante et bien d'actualité compte tenu de la montée des menaces internationales, non seulement traditionnelles, mais aussi émergentes.
J'aimerais commencer par poser quelques questions concernant la recommandation formulée au paragraphe 2.38 du rapport du vérificateur général selon laquelle « La Gendarmerie royale du Canada devrait évaluer les coûts, les possibilités et les défis associés à une participation accrue à Europol ».
Je vais commencer par poser quelques questions au vérificateur général et je m'adresserai ensuite aux représentants de la GRC.
Monsieur Ferguson, je me demande si, sans divulguer de renseignements confidentiels, vous ou votre directeur principal pourriez nous décrire un peu plus en détail le rôle que joue l'agent de liaison canadien à Europol et en quoi il diffère du rôle des autres agents de liaison.
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Je serais ravi de vous fournir de plus amples renseignements à ce sujet.
Nous avons vu une différence. Nous avons visité Europol et nous avons aussi, bien sûr, rencontré nombre d'agents de liaison dans les ambassades. Dans ces dernières, ils travaillent avec les services de police locaux, parfois la police nationale, mais surtout les forces policières locales. Ils font des démarches auprès d'elles et ont toutes leurs personnes-ressources là-bas.
À Europol, dans les faits, quelque 150 organisations policières ont détaché un ou plusieurs représentants qui travaillent tous ensemble dans le même immeuble. L'idée est qu'ils fournissent tous des renseignements provenant de leurs pays respectifs. Ils les échangent de façon officielle par le truchement d'une série de groupes de travail. Ils tissent aussi beaucoup de liens informels en apprenant à connaître les représentants des autres pays.
Comme M. Ferguson l'a suggéré, peut-être que notre représentant de la GRC pourrait fournir un complément d'information.
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Très bien. Les choses sont claires maintenant.
Monsieur le vérificateur général, j'aimerais prendre un peu de temps pour parler de votre troisième recommandation et, plus particulièrement, des fonctionnaires du ministère de la Justice. La recommandation mentionne ceci:
2.43 Nous avons constaté que le Ministère disposait de processus adéquats pour vérifier que les documents à l’appui étaient conformes aux exigences des lois et des traités pertinents.
À mon sens, il faut comprendre que ces fonctionnaires savent de quoi il retourne et qu'ils font leur travail. Vous avez toutefois émis quelques réserves au sujet de certains temps de traitement, mais la majeure partie de ces temps de traitement échappe à leur contrôle direct. Est-ce exact, monsieur le vérificateur général?
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Je suis content que vous évoquiez la question de l'influence, car on a répété aujourd'hui à quel point il est important que nous travaillions avec les autres pays, voire avec nos propres ministères.
À la recommandation 2.48, vous dites: « Le ministère de la Justice Canada, en consultation avec ses partenaires du pays et de l’étranger, devrait évaluer les raisons expliquant les délais importants observés dans le traitement des demandes d’extradition et d’entraide juridique, et il devrait élaborer des stratégies visant à réduire ces délais, dans la mesure du possible. »
La première fois que j'ai lu ce passage, je suis resté perplexe, car j'y ai perçu une certaine fadeur. Cependant, je crois que le témoignage que M. Slinn nous a livré tout à l'heure concernant la grande importance d'établir ces relations nous indique que cet aspect possède une valeur inhérente tangible.
Le seul aspect sur lequel je m'interroge, c'est celui de la gestion. Si je demande à un employé de faire un suivi du temps qu'il faut à un ministère étranger pour lui faire parvenir les documents dont il a besoin pour faire son travail, le temps qu'il passera à documenter le processus lui enlèvera du temps pour faire autre chose, comme, par exemple, décrocher le téléphone, s'engueuler avec quelqu'un à l'autre bout du fil, demander qu'on lui envoie l'information dont il a besoin et faire un suivi.
Monsieur le vérificateur général, est-ce vraiment ce qu'il faut comprendre? Vous leur suggérez de créer un processus en vertu duquel ils procèderont à une évaluation, puis se tourneront vers nos partenaires principaux, comme la France et les États-Unis, en leur disant: « Voici les chiffres, voici les données objectives que nous avons colligées. » Est-ce bien l'objectif de cette recommandation?
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Merci pour votre question.
Je crois que vous en faites une bonne lecture si l'on considère que 15 % du temps de traitement n'est pas une durée déraisonnable. L'utilisation du mot « délai » ne veut pas dire qu'il s'agit d'un « délai déraisonnable ». Dans ce 15 % du temps passé à traiter une demande d’entraide juridique, il faut compter un certain laps de temps pour sa préparation. Je crois que le vérificateur général — ils pourront me reprendre si je me trompe — a indiqué qu'il s'agissait d'une durée raisonnable.
En ce qui concerne les demandes d'extradition, 30 % peut sembler plus sérieux, mais cet écart s'explique par le fait que, sur le plan juridique, l'extradition est une procédure beaucoup plus lourde que, par exemple, l'accès à l'entraide. Elle demande des procédures judiciaires et une période au cours de laquelle un avis doit être donné au ministre de la Justice afin qu'il décide s'il y a lieu d'ordonner l'extradition. Ces démarches doivent suivre un échéancier inscrit aux termes de la loi. Nous respectons ces échéanciers, et cela correspond au 30 % du temps que nous utilisons.
Nous nous penchons sur tous les autres aspects où nous n'avons pas de contrôle direct, mais où nous pourrions avoir une certaine influence. Nous travaillons en continu avec une foule de partenaires, des partenaires de traités. Par exemple, les pays qui nous envoient des demandes et à qui nous envoyons des demandes ou des partenaires nationaux comme la GRC, où nous pourrions continuer à travailler pour donner plus de formation. C'est un peu une question juridique technique, et il est très important pour la GRC d'obtenir notre aide pour mener à bien leurs enquêtes. Il y a parfois des situations très complexes, et elle ne comprend pas toujours comment procéder. Nous travaillons afin que le personnel de la GRC reçoive une meilleure formation qui les aidera à préparer leurs demandes plus facilement, ce qui nous permettra de les traiter avec plus d'efficacité. Nous travaillons aussi avec les services des poursuites de tout le pays. Compte tenu du grand nombre de partenaires sollicités, il est parfois difficile d'avoir le contrôle sur la durée complète du processus.
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La façon habituelle de procéder consiste à faire un tour complet pour chaque série de questions. À la fin de cela, s'il reste du temps, le comité...
Il est conforme au Règlement de faire cette demande, de proposer cette motion, mais c'est le comité qui décidera, pas moi. Quand nous terminerons la première série de questions, j'aurai fait ce que l'on attend de moi comme président, c'est-à-dire d'avoir fait un tour complet. S'il reste du temps, ce sera au comité de décider, et je recevrai toute motion recevable.
Cela dit, monsieur Woodworth, je vous présente mes excuses. Vous avez le champ libre.
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Je trouve malheureux qu'on limite cela.
En effet, mon confrère qui représente le Parti libéral aurait probablement eu de nombreuses questions à poser, particulièrement sur les orientations budgétaires.
Puis-je vous rappeler que, selon le sénateur Dagenais, l'ensemble des budgets visant à financer les opérations reliées au projet de loi le serait à même les budgets actuels? Les interventions du représentant des forces policières ont lieu avant le dépôt du projet de loi C-44. Or à cet égard, il y aurait de très nombreuses questions à poser, y compris en matière de justice.
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C'est une question intéressante à laquelle je ne crois pas être en mesure de vous donner une réponse complète.
Chaque pays a ses propres lois, et je ne suis pas une experte qui connaît les lois de tous les pays. De nombreux pays n'ont aucun processus de négociation de plaidoyers pour leurs procédures nationales. Je pense que c'est le cas en Colombie. La négociation de plaidoyers est plus ou moins une institution nord-américaine. Quoi qu'il en soit, si je comprends bien, la seule façon de purger une peine au Canada pour un crime commis dans un autre pays est par l'entremise de traités sur le transfèrement de prisonniers. Si un individu est condamné dans un pays étranger et qu'il est citoyen canadien, il peut demander de purger sa peine au Canada si un traité pertinent est en place. À ma connaissance, c'est la seule façon qu'un individu condamné dans un autre pays pourrait purger sa peine au Canada.
Pour ce qui est de coopérer avec les forces de l'ordre, c'est une question à laquelle mes amis à la GRC pourront répondre. Je présume que, comme moi, ils trouveront très difficile de répondre à cette question. Elle est très factuelle.
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D'accord, merci. Le temps est écoulé.
Sur ce, au nom du comité, je remercie tous les témoins d'être venus aujourd'hui. Je pense qu'ils ont tous fait de l'excellent travail pour essayer de répondre brièvement aux questions de la façon la plus complète possible. Ils ont fait un très bel effort.
À moins que quelqu'un ait une bonne raison pour nous empêcher de mettre fin à la réunion — et je ne peux imaginer quelle pourrait être cette raison —, je vais lever la séance sous peu, mais je tiens d'abord à vous remercier infiniment du temps que vous nous avez consacré aujourd'hui, mais aussi du travail que vous accomplissez. Tout ce que vous faites est très important. Quoi qu'il en soit, nous exigeons que tout le monde suive des règles de conduite et des normes élevées. Nous vous sommes reconnaissants du tout le travail que vos collègues et vous accomplissez, et plus particulièrement pour assurer la sécurité des Canadiens.
Monsieur le vérificateur général, c'est toujours un plaisir de vous avoir parmi nous. Nous espérons vous revoir bientôt.