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Je déclare maintenant officiellement ouverte cette 58
e séance du Comité permanent des comptes publics.
Chers collègues, nous sommes ici aujourd'hui en vertu de l'article 81(4) du Règlement, pour étudier le Budget principal des dépenses de 2015-2016: le crédit 1, sous la rubrique vérificateur général. La question nous a été renvoyée le mardi 24 février.
Les trois éléments liés au Bureau du vérificateur général dont nous traiterons aujourd'hui sont: son Rapport sur le rendement de 2013-2014; son Rapport sur les plans et priorités de 2015-2016 et le Budget principal des dépenses de 2015-2016. Le Bureau du vérificateur général figure en effet dans ce Budget principal des dépenses. Comme le sait le vérificateur général, arrivera un moment durant la réunion où nous demanderons, officiellement, si le Bureau du vérificateur général dispose des fonds voulus pour remplir son mandat officiel. Le moment viendra.
Voilà notre entrée en matière. Ce n'est pas vraiment sorcier. Nous procédons de la même façon chaque année. À moins qu'il n'y ait d'autres interventions, je pense que nous sommes prêts à attaquer. Nous allons commencer par demander au vérificateur général de bien vouloir lire ses remarques d'ouverture.
Monsieur Ferguson, à vous la parole.
Monsieur le président, nous sommes heureux d'être ici aujourd'hui et nous vous remercions de nous donner l'occasion de discuter de notre Rapport sur le rendement de 2013-2014 et de notre Rapport sur les plans et les priorités de 2015-2016.
Je suis accompagné de Sylvain Ricard, vérificateur général adjoint des Services corporatifs et dirigeant principal des finances, de Lucie Cardinal, contrôleur du bureau, et de Kimberley Leblanc, directrice des services en ressources humaines.
Nous appuyons le Parlement dans la surveillance des dépenses et de la performance du gouvernement grâce à nos audits d'états financiers, à nos audits de performance, à nos examens de sociétés d'État et aux travaux de la commissaire à l'environnement et au développement durable.
Au cours de l'exercice 2013-2014, soit la période visée par notre dernier rapport sur le rendement, nous avons réalisé 100 audits d'états financiers, deux examens spéciaux et 29 audits de performance. Nous avons aussi amorcé notre audit au sujet des dépenses des sénateurs.
[Traduction]
Tous nos audits sont menés conformément aux Normes canadiennes d'audit et aux Normes canadiennes de contrôle qualité. Nous soumettons nos audits et notre système de contrôle qualité à des revues internes des pratiques, à des contrôles et à des examens externes périodiques, afin de vous donner l'assurance que vous pouvez vous fier à la qualité de nos travaux.
Au cours de l'exercice 2013-2014, nous avons utilisé 84,3 millions des 88,3 millions de dollars de crédits parlementaires qui nous avaient été accordés. Nous disposions d'un budget de 576 équivalents temps plein et comptions l'équivalent de 573 employés à temps plein.
[Français]
Ces ressources nous ont permis de mener à bien tous les travaux d'audit prévus, à l'exception d'un audit de performance sur les mesures de réaménagement des effectifs qui a été annulé. Nous avons aussi réalisé un audit de performance imprévu, soit un suivi de notre audit des services à l'enfance et à la famille du Nunavut.
Notre Rapport sur le rendement de 2013-2014 renferme un certain nombre d'indicateurs servant à mesurer l'incidence de nos travaux et des mesures pour évaluer notre rendement organisationnel. Les tableaux décrivant nos objectifs de rendement et les résultats obtenus sont joints à l'annexe A de la présente déclaration.
[Traduction]
Nous avons fait le suivi de 10 recommandations formulées dans des audits de performance antérieurs et avons constaté que les entités avaient fait des progrès satisfaisants en vue de donner suite à cinq d'entre elles, soit 50 %. Ce résultat est inférieur à notre objectif de 75 %. Dans notre Rapport sur le rendement de 2013-2014, nous avons noté que 21 % de nos audits de performance avaient été examinés par un comité parlementaire, contre 30 % en 2012-2013 et 48 % en 2011-2012. Dernièrement, un comité parlementaire s'est penché sur un autre de nos audits, ce qui porte notre résultat pour 2013-2014 à 24 %.
Même si les résultats des mesures de notre rendement organisationnel sont restés généralement positifs, nous n'avons pas atteint nos cibles relatives au respect des budgets pour les audits de performance et les examens spéciaux. Dans le cas des audits de performance, nos résultats ont été grandement affectés par trois audits aux budgets relativement petits. Un examen spécial a dépassé le budget établi: il portait sur une société dont la gestion des activités était beaucoup plus décentralisée que prévu, ce qui a pesé sur les travaux d'audit.
[Français]
Les revues des pratiques constituent des contrôles de qualité qui sont essentiels à nos méthodes d'audit. Les revues ont toutes conclu que les rapports fournis étaient appropriés et étayés par des éléments probants convaincants. Elles ont cependant révélé qu'il était nécessaire d'améliorer la documentation au sujet de la nature et de l'étendue de la surveillance exercée par les auditeurs d'expérience dans le cadre de certains de nos dossiers.
Au cours des années à venir, nous continuerons de nous employer à profiter de toutes les occasions d'améliorer nos produits et nos activités. Au cours de l'exercice 2015-2016, nous poursuivrons nos initiatives visant à optimiser la valeur de nos audits et à accroître l'efficacité de nos processus d'audit. Nous ferons porter la plupart de nos efforts sur les trois priorités décrites ci-après.
[Traduction]
Premièrement, nous adopterons de nouveaux rôles et responsabilités pour les cadres supérieurs chargés de nos audits. Cette initiative vise à simplifier les processus décisionnels et à faire en sorte que les décisions soient prises au niveau hiérarchique le plus approprié au sein de l'organisation. Nous procéderons également à un examen du cadre de gouvernance du bureau afin de mettre en œuvre un cadre mieux adapté aux nouveaux rôles et responsabilités, et à nos impératifs opérationnels.
Deuxièmement, pour appuyer l'instauration de ces nouveaux rôles et responsabilités, nous actualiserons nos plans de perfectionnement professionnel et de langues officielles. La mise à jour de notre plan de perfectionnement professionnel nous permettra d'offrir à nos employés les cours de formation et les possibilités de perfectionnement dont ils ont besoin pour s'acquitter de leurs nouvelles responsabilités. La mise à jour de notre plan des langues officielles nous permettra d'appuyer les efforts déployés par nos employés pour maintenir leurs compétences linguistiques ou pour satisfaire aux exigences linguistiques de leur poste.
[Français]
Troisièmement, pour avoir l'assurance que les décisions sont prises au niveau hiérarchique le plus approprié de l'organisation, nous devons renforcer le pouvoir d'agir en toute autonomie de nos employés pour leur permettre de prendre des décisions au sujet des travaux qu'ils réalisent. Nous avons effectué un sondage auprès de nos employés pour déterminer leur niveau d'habilitation au travail. Nous définirons des mesures pour donner suite à leurs commentaires à ce sujet.
[Traduction]
Puisque nous avons terminé notre examen de notre plan et de nos objectifs stratégiques, nous avons largement entamé notre examen des indicateurs de rendement connexes dont nous nous servirons pour gérer le bureau et vous faire rapport sur notre rendement. Bon nombre de ces indicateurs demeurent inchangés, même si nous en avons ajouté de nouveaux d'importance en ce qui touche notre indépendance, gestion financière, sélection des sujets de vérification, normes des services internes et développement et gestion de nos ressources humaines. Les tableaux contenant nos mesures de rendement renouvelées ont été annexés à cette déclaration sous l'annexe B.
Pour l'exercice 2015-2016, nous demandons au Parlement des crédits de 78,3 millions de dollars dans notre Budget principal des dépenses. Nous comptons avoir 557 équivalents temps plein. Grâce à ces ressources, nous comptons mener à bien plus de 95 audits financiers, 21 audits de rendement et 5 examens spéciaux en plus du dépôt du rapport de notre vérification des dépenses des sénateurs.
[Français]
Pour conclure, monsieur le président, mon personnel et moi serons heureux de pouvoir vous fournir une assurance, des informations et des avis utiles au cours de la prochaine année. Nous vous remercions de l'appui et de l'intérêt continus que le comité manifeste à l'égard de nos travaux.
Je vous remercie, monsieur le président. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du comité.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le vérificateur général, dans votre rapport, sous la rubrique « Points saillants de la planification par produit », vous incluez une section sur les résultats stratégiques et résultats attendus. On y lit ce qui suit:
Le résultat stratégique à long terme du Bureau du vérificateur général consiste à contribuer, grâce à ses travaux d'audits législatifs, à améliorer la gestion des programmes du gouvernement et la reddition de comptes au Parlement.
Nous sommes tous d'accord pour dire que c'est ce que vous avez accompli. Évidemment, il y a toujours matière à amélioration, et c'est ce que vous vous efforcez de faire tous les jours.
Dans vos objectifs à court et à moyen terme, par contre, je remarque que les objectifs pour ces deux termes disent ce qui suit: « inciter le Parlement ainsi que les organisations fédérales et territoriales à participer au processus d'audit ». Ensuite, sur le moyen terme, vous parlez de « demander des comptes au gouvernement ». Je pense que ceux d'entre nous qui ont eu le privilège d'assister à la conférence de l'été dernier sur les processus de vérification qui ont lieu partout au pays, savent que c'est ce que nous essayons d'atteindre avec nos collègues provinciaux et territoriaux. Je pense que cela nous aide dans notre travail.
Sur le moyen terme, vous dites que « le public soit bien informé au sujet de nos travaux ». Pourriez-vous développer un peu et nous dire comment vous allez informer le public?
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Dans le sens où l'on veut que les gens soient bien informés de notre travail, il s'agit d'avoir des stratégies pour rendre nos rapports accessibles.
Vous avez certainement constaté que nous avons commencé à apporter des changements à nos rapports de vérification du rendement, par exemple. Nous avons un document, que nous avons intitulé « Survol de l'audit », qui vise à aider les gens à comprendre les audits. De plus, nous avons modifié le format de ces rapports. Nous nous concentrons plus sur les conclusions des vérifications de rendement, et nous efforçons de les exposer plus clairement aux lecteurs. Nous prenons actuellement des mesures pour améliorer le site Internet, afin que les gens puissent plus facilement accéder à l'information que nous diffusons.
Tout cela, c'est pour faire en sorte que les audits soient plus accessibles et plus étoffés, afin que les messages qu'ils renferment soient compris très rapidement.
Nous travaillons en outre sur un nouveau produit. Ce n'est pas encore terminé et nous ne sommes pas encore prêts à le déployer. Nous envisageons un rapport qui permettra aux gens de comprendre le travail que nous faisons sur les vérifications des états financiers, domaine dans lequel nous ne sommes pas connus.
Mais comme je le disais tout à l'heure, environ la moitié de notre travail porte sur les vérifications des états financiers et l'autre moitié, sur les vérifications de rendement. Bien entendu, tout le monde connaît notre travail de vérification du rendement, parce que nous avons des audiences sur le sujet, et elles retiennent l'attention. L'autre partie du travail du bureau porte sur les vérifications que nous faisons des états financiers, que ce soit ceux du gouvernement du Canada ou de diverses sociétés d'État et organismes de la Couronne.
Nous n'avons pas encore exactement de moyens de communiquer avec le Parlement... à part pour exprimer un avis sur une série d'états financiers, nous n'avons pas de moyen de communiquer les résultats de cet exercice dans son ensemble. Nous essayons de trouver ce moyen, pour mieux informer le Parlement de cette tâche, qui représente la moitié de nos fonctions.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur Ferguson, d'être parmi nous aujourd'hui.
Selon votre exposé, le point 8 porte sur votre rapport sur le rendement, qui n'est pas vraiment une vérification à proprement parler, de votre département. Mais il semblerait que ce soit en quelque sorte une vérification de ce comité. Bien que ce rapport soit le bienvenu, il me semble qu'il pose problème non pas parce qu'il s'appuie sur des faits, mais parce qu'il révèle des faits. Le rapport révèle qu'en 2011-2012, nous avons étudié 48 % des vérifications dont vous nous avez saisis. Bien sûr, l'année suivante ce chiffre a chuté à 30 %, et l'année d'après, il est passé à 24 %. La tendance n'est pas vraiment à la hausse, mais plutôt à la baisse — du moins le rendement est à la baisse et il s'agit bel et bien d'un rapport sur le rendement.
Je ne sais pas si vous voulez commenter ceci ou non. Je ne sais pas comment vous pourriez commenter... sans viser forcément notre groupe, parce qu'il serait injuste de vous le demander. Alors ma question portera plutôt sur les normes que vous fixez dans d'autres domaines. Au point précédent, vous citez les recommandations. Vous en avez étudié 10 et de ces 10 recommandations, on a donné suite à seulement cinq d'entre elles. Comme vous l'avez dit, il s'agit de la moitié seulement, et votre cible se chiffrait à 75 %.
Avez-vous une cible à l'interne visant un certain nombre de rapports que vous aimeriez que le comité étudie? Vous ne nous formulez pas de demande, et je ne vous demande pas de le faire, à propos des chapitres que vous croyez que nous devrions étudier, bien que c'est ce que nous avons tenté de faire à quelques reprises. Toutefois à l'interne, à votre bureau, est-ce qu'on se dit: « Ce serait bien si le comité étudiait... »?
Je sais que vous aimeriez qu'on les étudie tous. Cela me semble évident. Ils sont tous très importants, mais par manque de temps, nous ne pouvons pas tous les étudier. À l'interne, existe-t-il une cible que vous aimeriez que nous respections?
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Je vérifie à nouveau comment nous avons formulé cela précisément dans notre rapport. Nous allons trouver ces renseignements, à savoir quelle cible nous avons déterminée.
Essentiellement, nous avons remarqué que le nombre était de 48 %, comme vous l'avez dit, et qu'il a chuté à 30 %, puis à 24 %. La cible, en pourcentage, des rapports sur le rendement qui devraient être étudiés par les comités parlementaires se situe à 65 %. Encore une fois, nous savons que ceci échappe à notre contrôle et donc nous présentons des vérifications.
Si je remonte plus loin dans le temps, et là je regarde le calendrier devant moi — un document qui n'a pas été fourni au comité — en 2008-2009, c'était 57 %; en 2009-2010, 68 %; en 2010-2011, 62 %; et ensuite 48 %, 30 %, puis 24 %. De plus, il y a quelques années, je crois que nous avions établi une cible, au moment où le nombre d'études se situait à 50 ou 60 %, et cette cible a été établie à 65 %.
C'est inquiétant, nous essayons de comprendre. Est-ce que ça signifie que les rapports que nous produisons suscitent moins l'intérêt des comités parlementaires? Est-ce que ça signifie que nous produisons plus de rapports que ce que les comités peuvent traiter? Ces faits soulèvent un certain nombre de questions, et c'est tout simplement la raison pour laquelle nous avons intégré ces données dans notre déclaration d'ouverture, simplement pour rappeler au comité le pourcentage de rapports auxquels on consacre des séances. Le comité peut débattre et disposer de cette information comme il le souhaite.
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Le travail qui nous avait été demandé portait sur Postes Canada et nous avions répondu que nous avons prévu un examen spécial de Postes Canada dans notre calendrier. Nous serons en mesure de commencer ce travail en 2016 et il s'intégrera à nos processus normaux. Aux termes de la Loi sur la gestion des finances publiques, nous devons faire un examen spécial des sociétés d'État tous les 10 ans, par conséquent cet examen correspondrait à notre calendrier. Nous avions justement prévu un examen spécial de Postes Canada. Je veux m'assurer que vous compreniez bien ce sur quoi portait la conversation.
Pour ce qui est de la façon dont nous sélectionnons les audits, nous établissons un processus de planification stratégique d'audit. Au cours de ce processus, nous avons de nombreuses conversations avec les ministères et organismes, et nous essayons de recenser les risques auxquels ils font face afin de déterminer si nous devons étudier une question particulière en fonction des risques recensés et d'attirer l'attention du Parlement.
De temps à autre, comme je l'ai mentionné quand j'ai parlé de souplesse, nous intervenons ou essayons d'intervenir lorsque nous estimons qu'un sujet particulier mérite notre attention et doit rapidement faire l'objet d'un audit. Le problème à ce moment-là, c'est que nous ne pouvons pas laisser tomber ce que nous faisons. Nous avons toujours du travail en cours que nous devons terminer. Il faut un certain temps pour préparer un audit. Il faut aussi savoir que nous avons besoin d'environ 18 mois pour mener à bien un audit du rendement ou un examen final du début à la fin. Ainsi, si quelqu'un nous demande d'examiner un enjeu particulier immédiatement afin de mieux comprendre de quoi il ressort dans un délai très serré, nous ne sommes pas en mesure de répondre à sa demande.
De temps à autre, il arrive que nous intervenions rapidement, mais nous le faisons toujours dans le cadre de notre processus habituel de sélection des audits. Lorsque nous choisissons un sujet d'étude, même si nous avons décidé de le mettre au calendrier, il faut tout de même effectuer la planification, mener l'audit et en faire rapport, et l'ensemble de ce processus prend environ 18 mois.
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Il y a plusieurs raisons qui expliquent cela. D'abord, au cours de l'année 2015-2016, nous devrons effectuer cinq examens spéciaux tandis que pour l'année 2013-2014, nous en avons effectué deux.
Nous sommes obligés d'effectuer des examens spéciaux en vertu de la Loi sur la gestion des finances publiques. Nous devons les faire pour les agences de la Couronne au moins une fois tous les 10 ans. Nous avons un échéancier pour ces examens spéciaux et parfois nous devons en faire plus dans une année donnée. Lorsque nous devons en effectuer plus, cela veut dire que nous devons faire moins de vérification du rendement.
Encore une fois, souvenez-vous que toutes nos vérifications financières et tous nos examens spéciaux doivent être faits en vertu de la loi. Nous sommes obligés de les faire. Nous sommes obligés de faire des vérifications financières chaque année, et nous devons faire des examens spéciaux une fois au cours de la rotation sur 10 ans. Lorsque notre horaire le permet, nous devons les faire. Cela peut avoir un impact sur le nombre de vérifications du rendement que nous effectuons.
L'autre chose qui a un impact sur les vérifications du rendement, c'est la vérification des dépenses des sénateurs. Ce travail a nécessité plus de temps que prévu. Cela aussi a eu un impact jusqu'à un certain point.
Lorsqu'on additionne toutes ces choses ensemble, on est rendu à 21. Si on ajoute trois examens spéciaux, ça fait 24. Le Sénat — selon la façon dont on les compte — en a deux ou trois, ce qui fait 26 ou 27, comparé à 29 l'année précédente. C'est probablement une indication qu'il y en aura toujours entre 27 et 30. On s'approche maintenant de la partie inférieure de cette fourchette. En ce qui a trait aux réductions budgétaires, cela veut dire que si d'autres changements sont apportés au budget, notre production normale de vérifications du rendement diminuerait.
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Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, j'aimerais rassurer M. Hayes, qui a posé une question très pertinente.
Quand j'ai parlé avec le vérificateur général, ce n'était pas d'une façon partisane. Je pense que le vérificateur général — et il pourra le confirmer — peut parler à tous les députés qui lui en font la demande. Dans mon cas, j'avais un document présenté par le Conference Board du Canada et c'était un document fautif. J'ai donc demandé à la personne la plus appropriée de m'aider à ce sujet et le vérificateur général l'a fait comme il l'aurait fait pour n'importe quel autre député. Je ne pense donc pas avoir outrepassé mes pouvoirs.
Monsieur Ferguson, en ce qui a trait au point 7, vous avez mentionné que vous aviez effectué un suivi à propos de dix recommandations et que seulement cinq d'entre elles avaient été suivies, alors que votre objectif était de 75 %. Les recommandations qui ont été suivies étaient-elles les plus importantes ou les gens n'ont-ils suivi que les plus faciles?
Comment pouvez-vous expliquer un tel manque de suivi? Quand on reçoit une recommandation du vérificateur général, elle devrait être suivie à 100 %. Vous aviez un objectif de 75 %, mais le résultat n'est que de 50 %? Est-ce à cause de l'incompétence administrative des gens qui doivent obéir à ces directives ou s'agit-il simplement d'un laisser-aller politique?
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Je vais tout d'abord vous donner les détails des recommandations, si cela peut vous être utile. Pour cinq recommandations, nous avons jugé que le suivi était insatisfaisant. Nous avons effectué une vérification de suivi de deux des recommandations qui traitaient des contrôles internes pour les rapports financiers. C'était dans notre rapport d'automne 2013, ce qui donnait suite aux recommandations que nous avions formulées en 2011, pendant la vérification des contrôles internes pour les rapports financiers. Pour deux de nos recommandations qui en ont découlé, nous avons jugé que les activités des organisations visées n'étaient pas satisfaisantes.
Le même rapport, c'est-à-dire le rapport d'automne 2013, avait un chapitre sur la prévention de l'entrée illégale au Canada. Dans ce chapitre, nous avions effectué un suivi portant sur une recommandation formulée lors d'une vérification en 2007, où le suivi avait été jugé insatisfaisant. La recommandation faite à l'ASFC était d'améliorer les résultats de la surveillance des contrôles qu'elle avait mis en oeuvre à la frontière.
Dans le rapport d'automne 2013 du commissaire à l'environnement et au développement durable, il y avait aussi un suivi portant sur deux recommandations que nous avions formulées en 2005 concernant l'intégrité écologique des parcs nationaux. Encore une fois, ces recommandations se trouvaient dans les rapports de vérification que nous avions présentés au Parlement. De temps en temps, nous effectuons un suivi complet; nous examinons toutes les recommandations que nous avions formulées et nous effectuons un suivi complet pour déterminer si les progrès étaient satisfaisants ou non. Parfois, nous effectuons une vérification dans un domaine semblable, alors nous pouvons choisir une recommandation déjà formulée.
Nous effectuons de telles vérifications lorsque nous sommes d'avis que l'organisation a eu assez de temps pour mettre en oeuvre les mesures promises. Dans ce cas, l'organisation n'avait mis en oeuvre que 50 % des mesures promises, et nous étions d'avis que cela n'était pas satisfaisant et nous en avons rendu compte au Parlement.
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Pour ce qui est des vérifications faites par des pairs, normalement on en fait une par mandat pour chaque vérificateur général. La dernière vérification par des pairs faite de notre bureau remonte à 2010, donc avant mon entrée en fonctions. Nous nous attendons à faire une telle vérification un peu plus tard dans mon mandat — soit vers 2018-2019 — et aussi à ce qu'il y en ait une qui sera faite sur nous, ce qui correspond à la norme d'une vérification par mandat.
Pour ce qui est de nos activités, en 2013, nous avons participé à un examen par des pairs du United States Government Accountability Office. Cet examen était mené par la Norvège, et nous y avons participé.
L'année d'avant, en 2012, nous avons participé à l'examen par les pairs du contrôleur et du vérificateur général de l'Inde. Cet examen était mené par l'Australie, mais encore là, des gens de notre bureau faisaient partie de l'équipe. Lors de tels examens en effet, un pays dirige la vérification, mais l'équipe toute entière est composée de membres d'autres pays, afin qu'on puisse avoir des perspectives différentes de la pratique de vérification. La participation à ces examens s'avère très utile pour nos vérificateurs.
Au dernier examen de notre bureau mené par des pairs — qui remonte à 2010, comme je l'ai mentionné —, on a appris que notre méthodologie était peut-être un peu dépassée. Nous avions négligé de la mettre à jour. Après l'avoir fait, notre bureau a pris des mesures pour s'assurer que notre méthodologie soit toujours actualisée. C'est probablement le plus grand changement que nous ayons fait après l'examen par nos pairs de notre bureau.
C'est toujours un exercice utile que de se faire vérifier, car on comprend mieux ce que l'on doit améliorer. Et lorsqu'on participe à un examen avec des pairs, on apprend de ceux-ci et on voit comment ils font leurs propres vérifications.
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Merci, monsieur Falk. Votre temps est écoulé.
Pour votre gouverne, monsieur Falk, la dernière vérification a été menée par des Australiens. On a finalement tenu une audience. Le vérificateur général a comparu, tout comme l'aurait fait un ministère fédéral, à la différence que les vérificateurs australiens ont campé le rôle normalement tenu par M. Ferguson, et c'est lui qui a été sous les feux de la rampe.
Comme on peut s'y attendre, tout organisme mené par des êtres humains est imparfait. L'exercice a été intéressant, et comme l'a dit le vérificateur général, cela lui a permis de comprendre ce que c'est que d'être de l'autre côté de la barrière. On comprend mieux l'équité dont il faut faire preuve envers le gouvernement, sachant que les mêmes règles s'appliqueront un jour à soi.
En général, tout s'est bien déroulé. La réunion a été intéressante, et si vous y aviez assisté, vous auriez trouvé fascinante l'analyse approfondie que d'autres ont fait de notre vérificateur général.
Pourriez-vous me dire combien... En fait, permettez-moi de passer à un point intéressant.
Je vois qu'en 2013-2014, il y a 29 audits de rendement et une étude pour un coût total de 41,2 millions de dollars, ce qui représente en moyenne à peu près 1,37 million de dollars par audit. Par ailleurs, en 2015-2016, 21 audits de performance sont prévus pour un coût total de 38,2 millions de dollars qui, selon mes calculs, s'élèvent à 1,819 millions de dollars par audit. J'ai calculé que cela représente une augmentation de 33 % pour le coût moyen d'un audit depuis deux ans.
Est-ce que vous pourrez m'en expliquer les raisons ou les modalités? L'augmentation me semble assez importante.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Ferguson, les données de votre budget pour l'année 2013-2014 indiquent que vous avez dépensé environ 4 millions de moins que ce qui vous a été affecté. Ceci étant, les crédits pour l'année 2015-2016 s'élèvent à 78,3 millions de dollars, soit 10 millions de moins qu'auparavant. Le budget total est donc réduit d'environ 13 %. En dépit du fait que vous avez seulement dépensé 84 millions de dollars, l'enveloppe de 78 millions de dollars représente une diminution de 6 millions de dollars.
Est-ce qu'il existe une raison pour laquelle vous croyez pouvoir travailler avec ce budget-là? Est-ce que cela va rendre votre vie plus difficile, ou est-ce que vous avez déjà planifié le tout?
Vous avez dit précédemment que votre bureau fait ses plans sur trois ans. Compte tenu de l'enveloppe qui vous est affectée, est-ce que vous pensez que vous n'aurez pas à changer vos plans et poursuivre le plan tel qu'il est à l'heure actuelle?
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Pour répondre à votre question, il faut tout d'abord s'assurer que nous comparons les données qui sont comparables. Le problème avec ces données, c'est qu'elles comportent des ajustements et ce genre de choses. Je veux donc pouvoir comparer des pommes avec des pommes.
Pour l'exercice 2015-2016, la somme prévue dans le Budget principal des dépenses est, comme vous l'avez mentionné, 78,3 millions de dollars. La somme comparable pour le Budget principal des dépenses pour l'exercice 2013-2014 était de 84,3 millions de dollars. Cela explique la diminution de 6 millions de dollars. Si vous comparez la somme de 78 millions de dollars à celle de 88,3 millions de dollars, vous ne comparez pas des pommes avec des pommes. Cela nous prendra du temps pour analyser le tout et puis rendre... mais la comparaison pertinente est entre la somme de 84,3 millions de dollars et de 78,3 millions de dollars.
J'en profite pour répondre à votre question et à celle que le président a soulevée au début de la réunion, à savoir si nous avons suffisamment de ressources pour s'acquitter de notre mandat. Il convient de garder à l'esprit ce qu'on nous demande de faire. Nous avons la responsabilité législative d'effectuer des vérifications financières. Nous avons la responsabilité législative d'effectuer des examens spéciaux. Dans les deux cas, nous n'avons pas seulement la responsabilité législative, mais les organismes que nous vérifions sont également recensés dans la législation. En préparant notre budget, nous en réservons la première partie à cette fin. Tout ce qui reste, ce sont les ressources que nous avons pour effectuer les vérifications de rendement. Nous avons la responsabilité législative d'entreprendre des vérifications de rendement même si notre mandat n'en précise pas le nombre.
Ma réponse à ce genre de questions c'est qu'à l'heure actuelle, nous sommes toujours à même d'effectuer un nombre de vérifications de rendement qui se rangent dans les moyennes antérieures. Je pense que toute autre compression, ainsi que la nécessité d'absorber d'autres coûts financiers, nous contraindraient à effectuer moins de vérifications de rendement que par le passé. Nous pouvons certes continuer à entreprendre ces vérifications de rendement, telles que stipulées dans notre mandat, mais à l'heure actuelle, toute compression nous contraindra à effectuer moins de vérifications de rendement.
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Merci de l'explication. J'apprécie la comparaison de pommes avec des pommes et n'en attendait pas moins de vous.
J'ai encore une question qui me trotte dans la tête, quant à vos recommandations à la suite d'une évaluation de rendement. Vous avez fait le suivi de dix cas et constaté que les recommandations avaient été suivies dans cinq. Existe-t-il un mécanisme permettant à votre bureau d'effectuer un suivi des cinq cas sans suite?
J'ai conscience du fait que votre mandat ne vous permet pas d'insister pour qu'il y ait un suivi, même si le ministère s'y est engagé. Vous n'avez pas ce pouvoir, je le sais. Mais y a-t-il une façon de pousser à la roue pour que les choses se fassent? Une récrimination commune, lors de la présentation des rapports aux comités, souvent entendue par ceux d'entre nous qui sommes ici depuis un certain temps, est que figure dans un nouveau rapport un cas similaire dans un même ministère, avec la même recommandation que celle formulée quatre ans plus tôt. Bien entendu, le ministère avait accepté la recommandation quatre ans plus tôt et l'accepte une fois de plus.
Existe-t-il au sein de votre bureau ou en vertu de votre mandat une façon de faire rapport au Parlement ou à notre comité, en disant que le ministère s'est engagé à faire quelque chose.
Il existe déjà un mécanisme de rapport, je ne le nie pas. Mais auriez-vous une suggestion pour améliorer les choses dans ce domaine?
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J'espère bien le faire.
Monsieur le vérificateur général, j'ai suivi vos explications sur une multitude de questions, cet après-midi, et je comprends que la diminution de vos effectifs est en fait un rajustement à la taille idéale, approche que je comprends en vertu de mon expérience des affaires par le passé.
Il n'empêche que je suis curieux. Quand vous avez parlé du délai de préparation requis en amont, pour les sociétés de la Couronne et les ministères, du temps requis pour organiser et mettre sur pied une vérification, vous avez indiqué que 18 mois étaient l'échéancier le plus logique pour vous.
En ce qui concerne le rapport du Sénat, le travail que vous effectuez actuellement au Sénat, quel a été votre temps de préparation en amont? Le même échéancier ou quelque chose de plus immédiat?
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Ce n'est que justice naturelle. Bizarrement, je parlais à M. Albas afin d'économiser du temps plus tard, mais j'ai oublié de surveiller l'horloge.
Voilà pour notre rotation de questions habituelle, chers collègues. J'ai consulté mes collègues et j'ai l'impression que le comité est désormais satisfait de nos travaux. Si vous me le permettez, j'aurais quelques remarques de conclusion, et puis nous pourrons remercier le vérificateur général et, comme convenu, nous passerons à huis clos pour planifier nos travaux futurs.
Premièrement, nous avons parlé à plusieurs reprises du Sénat. Je ne veux pas m'y attarder sauf pour dire que j'espère que les Canadiens penseront que ce budget nous coûte quelque 80 millions de dollars par année, alors que le Sénat nous coûte presque 100 millions de dollars. Ils devraient se demander laquelle des deux institutions leur en donne pour leur argent.
Ensuite, vous avez parlé de la mise en oeuvre insatisfaisante, et je m'en réjouis. En tant que plus ancien membre de ce comité, ce qui m'a toujours rendu fou, c'est de voir des rapports du vérificateur général, et parfois plusieurs itérations de ces rapports, où l'on disait au sujet de vérifications, « Nous sommes tout à fait d'accord avec le vérificateur général, les recommandations sont tout à fait pertinentes, nous les mettrons en oeuvre. » Ensuite, dans les rapports successifs, on constate que les recommandations ne sont jamais mises en oeuvre.
Si ces recommandations ne sont pas prioritaires pour ce comité, alors le travail que nous faisons est inutile. C'est là le vrai problème. On essaie de modifier le comportement des gens et les priorités dans leur travail. Et si nous n'en faisons pas nous-mêmes une priorité...
Je me rappelle l'époque de l'ancien député conservateur John Williams, l'un des mes prédécesseurs et possiblement le président de plus longue haleine de ce comité de la Chambre des communes. John Williams disait toujours, et j'ai adopté ce slogan quand je suis devenu président, que dès qu'un sous-ministre se rencontre qu'il va devoir témoigner devant le Comité des comptes publics, il cesse de bien dormir. C'est normal, c'est la nature même de notre travail, des questions que l'on doit poser, de notre efficacité, c'est-à-dire de faire en sorte que nous obtenions le gouvernement que nous souhaitons. C'est un travail non partisan. Quelle que soit la couleur du gouvernement au pouvoir, c'est notre façon de faire.
Mais passons aux choses sérieuses. Depuis plusieurs années, vous dites que les objectifs d'audiences publiques ne sont pas atteints. Bien entendu, ces objectifs ne sont pas tout, mais ils représentent quand même l'essentiel. J'ai été très heureux de vous entendre expliquer la valeur ajoutée des audiences publiques en plus de la production de votre rapport même. Vous dites que l'on devrait soumettre 65 % des vérifications à une audience publique. Or, nous n'avons atteint que 24 %. Soit cet objectif de 65 % n'est pas raisonnable et il faut le modifier, dans ce cas c'est ce que nous ferons, soit c'est cette réalisation de 24 % qui pose problème. Quoi qu'il en soit, il y a un trop grand écart entre ces deux objectifs. Étant donné l'importance des travaux de ce comité, et en tant que principale instance de surveillance du Parlement, j'exhorterais tous mes collègues ainsi que ce comité à s'attarder sur cet écart et de faire ce qu'il faut pour que l'année prochaine le résultat soit différent.
Dernièrement, je dois dire que, d'après mon expérience, et fort de plusieurs missions d'observation électorale internationales, je puis dire que dans une démocratie parlementaire, le peuple doit connaître des élections justes et équitables qui reflètent bien la volonté du peuple. C'est la priorité. J'ai voyagé dans des pays où les élections ne répondaient pas à ces critères. Et si l'on n'a pas d'élections justes et équitables, on n'a plus rien.
Une fois que l'on atteint cet objectif d'élections justes et équitables dans des démocraties émergentes, il nous faut la mise sur pied d'un bureau de vérification générale, un bureau tout à fait indépendant, et financé de façon indépendante.
En effet, dans les pays en démocratie émergente, la première question est de savoir s'il y a des élections justes et transparentes par lesquelles le peuple peut exprimer sa volonté. Une fois ces élections mises en place, la deuxième question est de savoir si l'argent du contribuable n'est pas volé, et c'est pourquoi il faut un vérificateur général et un comité des comptes publics qui suivent et contrôlent les flux d'argent public.
Je dis tout cela pour souligner l'importance de votre travail et de celui de votre personnel. Nous le disons parce que c'est ce que nous entendons. C'est si important. Vous faites un travail remarquable. Pour ma part, je pense qu'on devrait construire un monument en l'honneur de votre prédécesseur. Et je pense qu'on devrait ensuite construire un monument en votre honneur juste à côté. C'est sur vous que repose la charge de faire de notre démocratie ce qu'elle doit être, une démocratie qui nous rend fiers, et qui fait l'envie d'autres démocraties. Nous ne pouvons jamais vous remercier et vous soutenir suffisamment. Mais nous vous exigerons des comptes, tout comme on nous exige des comptes. Le travail que fait votre bureau, et vous personnellement monsieur, comme nouveau vérificateur général, est impeccable. Je souhaitais vous dire combien nous sommes fiers, nous, membres de ce comité, de travailler avec vous et votre personnel. Sachez que les Canadiens apprécient et respectent le travail que vous faites, ainsi que votre bureau, et son importance pour notre démocratie.
Merci infiniment pour tout ce que vous faites.
Sur ce, nous terminons la séance publique et passerons à huis clos.
Par contre, il faut prendre quelques votes pour légaliser le tout.
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Crédit 1 — dépenses de programmes.....68 269,099 $
(Le crédit 1 est adopté)
Le président: Le président doit-il faire rapport du Budget principal des dépenses de 2015-2016 à la Chambre?
Des voix: D'accord.
Le président: Voilà qui est fait.
Monsieur Ferguson, vous et vos collègues sont libérés. Merci une fois de plus.