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Bonjour mesdames et messieurs.
Nous sommes ici aujourd'hui, comme chacun le sait, pour nous pencher sur le Budget principal des dépenses pour Ressources naturelles. Conformément au paragraphe 81(4) du Règlement, nous étudions dans le Budget principal des dépenses 2014-2015 le crédit 1, sous la rubrique Énergie atomique du Canada Limitée, le crédit 1 sous la rubrique Commission canadienne de sûreté nucléaire, le crédit 1 sous la rubrique Office national de l'énergie, les crédits 1, 5 et 10 sous la rubrique Ressources naturelles et, enfin, le crédit 1, sous la rubrique Administration du pipeline du Nord. L'ordre de renvoi date du jeudi 27 février 2014.
Avant de passer à notre rencontre d'aujourd'hui avec le ministre, je voulais demander aux membres du comité s'ils seraient disposés à consacrer quelques minutes après la réunion à discuter de la façon dont nous pouvons procéder la semaine qui vient. On en a discuté avant la séance d'aujourd'hui.
Êtes-vous d'accord?
Une voix: Pour les votes?
Le président: Oui, pour les votes, en fonction de tout cela.
Des voix: Entendu.
Le président: Merci beaucoup. Nous procéderons donc ainsi.
Permettez-moi pour commencer de souhaiter la bienvenue au ministre, qui comparaît pour la première fois devant notre comité. Le ministre Rickford est accompagné, bien sûr, de son sous-ministre.
Monsieur le ministre, merci beaucoup d'avoir accepté de comparaître en ce tout début de mandat. Je sais qu'il faut beaucoup de préparation quand c'est un nouveau domaine, mais aussi que la question vous est familière et que vous étiez heureux de comparaître devant le comité. À vous la parole pour des remarques d'ouverture, après quoi nous passerons aux questions et commentaires des membres du comité.
Merci beaucoup de votre présence ici aujourd'hui. À vous la parole.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous mes collègues de me donner l'occasion de comparaître. J'espère que nous aurons une bonne discussion. Vous effectuez depuis un certain temps un travail important, mais j'étais motivé également par le café renommé du comité. Il n'a pas son pareil en ville, si bien que je me suis hâté de me servir.
Monsieur le président, comme je l'ai dit, c'est un plaisir pour moi que de comparaître devant le comité pour la première fois. En tant que député pour la grande circonscription de Kenora, qui s'étend sur plus de 290 000 kilomètres carrés de terres et d'eaux, je possède une solide compréhension de l'importance des ressources naturelles. Elles constituent la pierre angulaire de ma circonscription au nord de l'Ontario.
Je suis donc très heureux d'être ici aujourd'hui afin d'expliquer les travaux importants de notre gouvernement au sein du portefeuille des Ressources naturelles.
[Français]
Au cours des 10 semaines depuis lesquelles je suis ministre des Ressources naturelles, j'ai eu le privilège de constater par moi-même les occasions que nos vastes ressources naturelles représentaient pour tous les Canadiens.
Monsieur le président, le rôle que jouent les ressources naturelles en ce qui a trait au maintien de la vitalité de notre économie est indéniable.
[Traduction]
Conjointement, les retombées directes et indirectes des secteurs forestier, de l'énergie et des métaux et minéraux représentent près de 20 % du PIB nominal du Canada et environ 1,8 million d'emplois pour la population canadienne.
Au cours des cinq dernières années, les secteurs des ressources naturelles ont rapporté une somme de 32 milliards de dollars par année aux recettes publiques — des recettes qui contribuent à appuyer des programmes importants, notamment les soins de santé et l'éducation.
Laissez-moi parler des possibilités de croissance.
[Français]
Nous constatons, alors même que nous portons notre regard vers l'avenir, que la diversification des marchés jouera un rôle essentiel quant à l'exploitation du potentiel de nos ressources naturelles, notamment pour ce qui est des ressources énergétiques comme le pétrole et le gaz.
[Traduction]
Comme vous le savez, le Canada a aujourd'hui un client pour son énergie — les États-Unis. Rien qu'en 2012, les producteurs canadiens ont perdu une somme de plus de 13 milliards de dollars en recettes, soit plus de 35 millions de dollars par jour, en raison de notre clientèle réduite. Monsieur le président, cette somme est considérable.
C'est la raison pour laquelle le secteur privé recherche la possibilité de nouvelles propositions de pipelines dans l'est, l'ouest et le sud — afin d'élargir l'accès aux nouveaux marchés aux États-Unis — ainsi que de favoriser l'accès à de nouveaux marchés en Asie, en Europe et ailleurs dans le monde. Je sais que c'est un sujet que votre comité a commencé à explorer.
[Français]
L'ensemble de ces projets souligne la nécessité et la possibilité de diversifier nos marchés énergétiques. Il s'agit d'une proposition à délai déterminé, et la pression exercée sur le Canada pour que celui-ci intervienne rapidement est forte.
[Traduction]
J'aimerais aborder le développement responsable des ressources.
[Français]
En tant que gouvernement, nous sommes très soucieux de l'importance, pour notre économie, des secteurs des ressources naturelles, et tout aussi soucieux de l'importance d'exploiter ces ressources de manière responsable.
[Traduction]
Il s'agit du principe prédominant sous-jacent au plan de développement responsable des ressources de notre gouvernement. Avec la mise en place de ce plan, le Canada dispose maintenant de l'un des régimes de réglementation les plus concurrentiels et efficaces au monde.
[Français]
Le recoupement chronophage et coûteux des examens de projet des gouvernements fédéral et provinciaux est éliminé. Les échéanciers d'examen sont fermes et de bout en bout. Ce régime est plus rentable et prévisible. Il est davantage efficace.
[Traduction]
Nous avons été clairs: les projets n'iront pas de l'avant sauf s'il a été démontré qu'ils sont sécuritaires pour les travailleurs, sans risque pour les collectivités et sûrs pour l'environnement. Le développement responsable des ressources est une priorité permanente pour notre gouvernement et, bien sûr, pour le ministère des Ressources naturelles.
Je vais maintenant évoquer la sécurité des pipelines et des navires-citernes.
[Français]
Nous nous engageons à prendre des mesures visant à améliorer nos systèmes de sécurité des pipelines et des navires-citernes déjà solides, ce qui entraînera une meilleure prévention, un état de préparation et une capacité d'intervention accrus de même qu'une responsabilité et un système d'indemnisation améliorés dans le cas d'un incident très improbable.
[Traduction]
Ce mois-ci, la et moi-même avons annoncé d'autres mesures visant à améliorer ces systèmes de transport de l'énergie. Les nouvelles mesures de sécurité de calibre mondial pour les navires-citernes donnent suite au rapport du comité d'experts sur la sécurité des navires-citernes et s'inscrivent dans le cadre de notre travail visant tout d'abord la prévention des déversements, puis à effectuer un nettoyage rapide en cas de déversement et à s'assurer que les pollueurs paient.
Dans le cadre de ce système amélioré, nous modernisons le système de navigation maritime du Canada, établissons de nouveaux partenariats pour la planification d'interventions par secteur et, fait important, appuyons les collectivités autochtones participant à la préparation et à la planification d'interventions en cas d'urgence maritime.
[Français]
Outre les mesures déjà adoptées depuis quelques années concernant notre système de sécurité des pipelines, nous élargissons les pouvoirs de l'Office national de l'énergie afin de faire observer la loi. Nous demandons également à l'Office national de l'énergie de fournir une orientation concernant l'utilisation des meilleures techniques existantes dans le cadre de projets de pipelines sous réglementation fédérale.
Les nouvelles mesures permettront d'assurer que les sociétés sont entièrement responsables et versent une indemnisation pour les dommages causés à l'environnement et les dommages matériels en cas d'un déversement. Le principe du pollueur-payeur sera maintenant consacré par la loi et il appert que les contribuables canadiens ne doivent pas payer la note en cas de déversement de pétrole important.
[Traduction]
Nous accroissons également la participation des collectivités autochtones à la planification et aux opérations afin d'assurer que leur expertise locale est intégrée dans nos systèmes de sécurité de calibre mondial.
Par ailleurs, notre gouvernement a également l'intention d'élaborer une stratégie en consultation et collaboration approfondies avec les collectivités autochtones afin de mieux faire participer les Autochtones et leurs collectivités à l'aménagement de l'infrastructure énergétique. Il s'agissait d'une recommandation principale du rapport récent du représentant spécial Douglas Eyford.
J'étais ravi d'être à Prince Rupert cette semaine pour annoncer deux importantes mesures visant à accroître la participation des peuples autochtones. Il s'agissait de la mise sur pied d'un Bureau de gestion des grands projets dans l'Ouest et d'un accord tripartite avec la province de la Colombie-Britannique et les dirigeants des Premières Nations.
[Français]
En effet, notre gouvernement comprend l'avantage de la pleine participation des Autochtones canadiens à tous les aspects du développement de ressources.
[Traduction]
Finalement, en ce qui concerne le Budget principal des dépenses, monsieur le président, dans ce contexte, laissez-moi examiner le Budget principal des dépenses de 2014-2015 de mon ministère.
Selon le budget des dépenses, des dépenses budgétaires de l'ordre de 2,53 milliards de dollars sont prévues, ce qui représente une diminution d'environ 232 millions de dollars par rapport à l'exercice précédent.
[Français]
La diminution d'une année à l'autre est le résultat net d'un certain nombre de changements apportés aux niveaux des dépenses pour différents postes dans le cadre d'une gestion diligente des ressources pendant que notre gouvernement s'efforce d'obtenir un budget équilibré d'ici 2015.
[Traduction]
Le Budget principal des dépenses du plan d'action économique de 2014 ne comprend pas l'ensemble des décisions que notre gouvernement a prises en faveur des secteurs des ressources naturelles. Par exemple, le plan d'action économique du Canada de 2014 mettra à exécution les priorités suivantes: l'injection d'une somme de 90,4 millions de dollars sur quatre ans dans le cadre d'investissements dans l'industrie forestière, plus précisément ITIF, une initiative visant à favoriser la création d'emplois et, fait important, l'innovation dans les opérations forestières des collectivités partout au Canada. Le programme ITIF fournit un soutien pour l'adoption de technologies de pointe et la commercialisation de nouveaux produits dans le secteur forestier.
[Français]
L'injection d'une somme de 11,4 millions de dollars pour cinq ans permet d'investir dans des systèmes de surveillance sismique à la fine pointe, assurant la sécurité des familles et des collectivités. En cas d'urgences, le gouvernement fournit aux planificateurs des mesures d'urgence et fournit également aux intervenants de l'information en temps réel sur les séismes au Canada.
[Traduction]
L'octroi d'une somme de 117 millions de dollars à EACL afin d'assurer l'exploitation sécuritaire et fiable des laboratoires de Chalk River alors que nous adoptons des mesures pour la restructuration des laboratoires et pour nous préparer à la transition vers un modèle d'organisme gouvernemental exploité par un entrepreneur; et l'octroi d'une somme de 28 millions de dollars sur deux ans afin d'aider l'Office national de l'énergie alors qu'il entreprend un nombre sans précédent d'examens de grands projets.
Je dois vous faire remarquer, chers collègues, qu'environ 90 % du financement obtenu par l'ONE fait suite à un recouvrement des coûts par le secteur de l'énergie.
En conclusion, monsieur le président, le Budget principal des dépenses de 2014-2015 de RNCan démontre clairement en quoi ce gouvernement s'engage à mettre à exécution les priorités en matière de politiques, programmes et prestations de services pour les Canadiennes et Canadiens, et ce, de manière responsable sur le plan financier.
[Français]
Nous collaborons avec l'industrie, les chefs et les collectivités autochtones, les provinces et les autres principaux intervenants afin d'assurer que les ressources naturelles du Canada continuent d'être la pierre angulaire de notre prospérité et le coeur d'une économie canadienne innovatrice et concurrentielle.
[Traduction]
Je vous remercie de nouveau de m'avoir donné la possibilité de comparaître devant le comité. J'attends avec impatience d'aborder vos questions.
[Français]
Je vous remercie.
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Votre question comporte plusieurs volets.
Monsieur le président, pour commencer, je vais vous donner un exemple précis de la façon dont les choses se déroulent peut-être différemment. C'est lié à la stratégie énergétique, du moins s'agissant de l'approche. Il faut savoir que la sécurité des pipelines a été un sujet central depuis quelques semaines, au cours des 10 semaines depuis que j'occupe le portefeuille de ministre des Ressources naturelles, car nous espérons dire haut et clair qu'il est capital de pouvoir compter sur une stratégie qui comporte des éléments de prévention, de préparation et de disponibilité opérationnelle, mais aussi, évidemment, un régime de responsabilisation et de dédommagements.
Cela reprend notre façon d'aborder l'énergie nucléaire. Cela s'inscrit dans une logique adoptée par d'autres ministères. En effet, il s'agit d'une approche substantielle et je songe ici à la sécurité maritime.
Au cours des dernières semaines, je me suis préoccupé essentiellement de la mobilisation des collectivités, des politiques et des outils, par exemple, l'Office national de l'énergie, afin d'assurer une mise en oeuvre efficace et de pouvoir compter sur les collectivités pour ce qui est de la sécurité des pipelines.
Les intéressés et les dirigeants communautaires se sont montrés très réceptifs et je pense que cela témoigne du fait que notre gouvernement, pour l'avenir, comprend les tenants et les aboutissants de la mise en valeur, de l'infrastructure et du transport de l'énergie. Il faut une bonne compréhension du contexte: la participation des collectivités et par la suite l'organisation d'activités centrées sur la sécurité, en particulier la prévention, la préparation et la disponibilité opérationnelle. Cela concerne la terre ferme, car c'est le mandat de Ressources naturelles Canada et à cela s'ajoute un régime de responsabilisation... Ce genre de mesures et d'investissements contribuent à renforcer la confiance et à faire oeuvre éducative pour une bonne compréhension d'une stratégie énergétique nationale.
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C'est un fait. C'est une excellente question.
Donc vaut-il mieux, à cette fin, consulter les collectivités des Premières Nations ou faire comme un ancien ministre libéral du cabinet provincial et annoncer que les opérations de fusion se feraient juste en dehors de la ville où il travaillait, alors que le commissaire de l'exploitation minière de l'Ontario avait affirmé que l'accès à cette route serait impossible, à tout le moins de façon temporaire, puisque la province n'avait pas su régler les problèmes connexes? Il y a d'autres possibilités, et elles ont été élaborées, comme je le disais, dans le cadre de notre processus.
Un autre enjeu important était évidemment la préparation des collectivités des Premières Nations pour des emplois dans ce secteur. J'ai annoncé il y a deux mois des choses que nous allons annoncer, dont 260 places au Confederation College; une pleine collaboration avec l'administration de l'éducation postsecondaire pour KKETS, l'organisation autochtone de Matawa, les 3 millions de dollars par le biais du Cercle de feu, directement au fonds de développement Nishnawbe Aski, qui serait axé sur les capacités des entreprises et le développement des entreprises des collectivités des Premières Nations dans les organisations du Matawa pour tirer parti des retombées directes du développement du Cercle de feu.
Jusqu'à maintenant, la seule chose que je puisse dire au sujet de cette annonce de 1 milliard de dollars, c'est qu'elle a renforcé notre confiance dans notre capacité et notre entendement de ce que la province serait prête à investir. Mais aucun détail n'a été fourni, et la société de développement que propose la province n'a ni politiques, ni statuts constitutifs, d'après ce qu'a admis le ministre provincial, qui je le précise est un bon ami et un collègue. J'ai travaillé de très près avec lui dans ce dossier.
Nous espérons avoir d'ici le 12 juin une meilleure idée des projets particuliers qu'il faudra mettre en branle, et le gouvernement fédéral est impatient de participer à cette démarche. J'ajouterais, pour terminer, que nos homologues provinciaux n'ont eu aucun problème, de 2009 à 2012, à se concentrer sur des projets particuliers qui appuyaient le projet communautaire et de développement des ressources. Je ne comprends pas tout à fait pourquoi cela leur pose maintenant un problème. Peut-être est-ce tout simplement à cause des élections provinciales prochaines.
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Voilà une question très importante, monsieur le président, dont nous avons d'ailleurs été saisis lors de la réunion du G7 à Rome. De toute évidence, il y a des enjeux importants et l'apport du comité permanent serait sans aucun doute avantageux pour le gouvernement.
Tout d'abord, en ce qui concerne l'Ukraine, le pays est de toute évidence beaucoup trop tributaire de l'approvisionnement de la Russie. Je vous dirais qu'il en est de même d'au moins 10 pays de l'Europe de l'Est qui font partie de ce que j'appellerais le club des 100 %; ils sont entièrement tributaires de la Russie. Il y a des degrés divers de dépendance sur l'approvisionnement énergétique d'autres pays de l'Europe, et certainement des pays de l'ouest de l'Europe. Les problèmes qui sont soulevés sont ceux de l'approvisionnement énergétique, les sources d'énergie et leur incidence sur les questions de sécurité nationale et je dirais même mondiale, d'après ce que nous découvrons maintenant.
Nous avons fait à cette conférence un exercice très important. En premier lieu, il fallait dénoncer l'utilisation par la Russie de l'énergie comme moyen de coercition et dénoncer, évidemment, la violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine ainsi que l'utilisation qui pouvait être faite de l'énergie, comme je le disais, comme moyen de coercition. Au-delà de tout cela, nos discussions se sont centrées sur le thème de l'alignement de plusieurs autres éléments clés, comme évidemment la collaboration en matière énergétique; la réglementation non discriminatoire des hydrocarbures fondée sur la science; l'innovation et l'exploitation responsable de l'énergie; et surtout, l'énergie renouvelable et la nécessité d'une harmonisation en ce qui concerne les GES. J'ai eu une rencontre bilatérale avec le secrétaire Moniz sur le sujet, et nous avons cerné d'importantes possibilités à ces égards.
Pour nous, ici, dans le contexte du Budget principal des dépenses et des plates-formes stratégiques qui l'appuient, monsieur le président, il nous faut comprendre comment faire avancer le développement responsable des ressources énergétiques de façon à pouvoir exploiter l'énergie de marées motrices et la distribuer en toute sécurité à d'autres marchés.
J'ai rencontré mon homologue du Japon. Je dois assister à une conférence qui aura lieu là-bas cette année, et la première question qui se pose, c'est quand est-ce qu'on pourra faire parvenir le produit sur leur marché. Ce qui est bien, c'est que nous avons encore du temps, et tout apport du comité dans ces dossiers serait grandement apprécié.
Ce que nous avons apprécié, je pense, en ce qui concerne l'Ukraine, c'est que nous pourrions prendre cette mesure à court terme pour les aider, et j'ai offert l'expertise de RNCan pour la tenue de certains de ces processus d'évaluation. Pour ce qui est de nos autres partenaires, on envisage, pour le moyen terme, de pouvoir faire parvenir nos produits sur ces marchés entre 2017 et 2020. Cela va de pair avec les objectifs, disons, de la Colombie-Britannique, par exemple, en ce qui concerne le GNL. Je suis donc convaincu que, bien qu'il y ait certaines choses pressantes à faire, nous pouvons adopter ces échéances et nous concentrer, bien évidemment, sur l'approvisionnement énergétique dynamique du Canada pour répondre aux besoins de nouveaux consommateurs.
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Je risque toujours de digresser lorsqu'on parle de sylviculture. Veuillez m'interrompre si c'est le cas.
J'aimerais vous dire, monsieur le président, que la magnifique circonscription de Kenora revêt un potentiel énorme en sylviculture. C'est également le cas dans bon nombre de régions. Plus particulièrement à Kenora, on fait face au problème suivant: bien que nos marchés, les marchés traditionnels que nous avons desservis, montrent des signes vitaux — on y retrouve notamment un pouls —, le secteur forestier y a été décimé.
Il faut alors se demander comment on va pouvoir lui redonner vie? On ne peut pas tout simplement épousseter nos machines pour qu'elles coupent des planches ou qu'elles continuent à fabriquer des pâtes primaires. À Kenora, nous fabriquons une pâte de premier ordre qui est mise à l'essai de nombreuses façons. Ainsi, la technologie de la nanocellulose permet de confirmer la qualité de notre pâte. Mais, dans notre circonscription, ce qu'on fait de la pâte s'arrête là.
Les questions en suspens auxquelles il faudra répondre dans le Budget principal des dépenses devront mettre l'accent sur l'innovation. Il faut rendre le secteur forestier, dans les régions où nous trouvons nos arbres, plus compétitif afin que l'on y crée des emplois durables qui ne seront pas assujettis à certaines variables, comme ce fut le cas avec la récession de 2009. À Kenora par exemple, il ne nous restait plus que 160 emplois directs et un établissement à valeur ajoutée ainsi qu'environ 200 emplois directs liés à la fabrication de pâte. Tous les autres emplois avaient été éliminés, monsieur le président.
Le Budget principal des dépenses devra mettre l'accent sur l'investissement dans la transformation de l'industrie. Et je suis ravi de constater qu'il le fait déjà. Le programme ITIF fournit 90,4 millions de dollars sur quatre ans. Il met l'accent sur les technologies canadiennes qui font la promotion de l'innovation dans le secteur forestier. On estime que cela pourra appuyer plus de 12, voire 15, projets en innovation au cours des quatre prochaines années.
Le Budget principal des dépenses prévoit également 93 millions de dollars sur trois ans pour le programme d'innovation dans le secteur forestier. Cela va générer la promotion de produits et de processus à haute valeur ajoutée. Cela aidera à faire en sorte que le Canada soit un chef de file dans plusieurs domaines technologiques clés.
J'aimerais rajouter que le Budget principal des dépenses appuie les programmes d'expansion des débouchés à l'exportation pour le bois utilisé dans les secteurs non résidentiels et les bâtiments de hauteur moyenne en Amérique du Nord.
De plus, à titre de ministre responsable du FedNor, nos initiatives de fabrication ciblée mettent l'accent sur le secteur minier et des activités forestières qui appuieront — puisque les agences économiques régionales et les programmes peuvent être plus agiles pour répondre à l'ampleur du processus de fabrication qui pourrait avoir lieu, surtout en ce qui a trait à la sylviculture — les efforts déployés pour privilégier la fabrication plutôt que la simple production de matériaux bruts. Cela impliquera la participation des collèges qui pourront amener les centres d'innovation à des régions clés dans le nord de l'Ontario.
Je vois également un potentiel dans le nord de la Saskatchewan. Je sais qu'on est en train de le réaliser en faisant en sorte que les gens qui viennent de ces régions et qui vont à des collèges dans ces régions puissent mieux comprendre les produits de leur territoire.
Et maintenant j'aimerais profiter de mon titre de ministre des Sciences et des technologies pour vous dire que, à RNC, nous faisons une myriade de choses avec les produits des pâtes résiduelles et leurs dérivés. Mais je ne pense pas que ce soit bien compris par les gens des régions où l'on coupe les arbres aux fins de la fabrication de matériaux, de la production de pâtes et autres.
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Merci, monsieur le président, pour cette question.
Eh bien, comme je l'ai dit tout à l'heure, nous pensons qu'à l'instar des raffineries de l'ouest du Canada, celles de l'est devraient avoir la possibilité d'offrir du pétrole canadien à prix compétitif. J'estime qu'il serait contraire à la logique de voir les choses autrement. Nous accueillons donc positivement, en principe, les perspectives d'expédier du pétrole canadien vers l'est du Canada et vers de nouveaux marchés outre-mer et, comme je le disais tout à l'heure, pour répondre à la demande nationale, puisque nous comprenons l'importance de diversifier nos marchés pour tirer parti des énormes possibilités qu'offre le développement énergétique lié aux ressources naturelles.
Ce projet en particulier devra faire l'objet d'un examen environnemental et scientifique de l'Office national de l'énergie, et nous attendrons de connaître les faits et les données scientifiques avant de mener notre propre examen et de prendre nos décisions. Ce que je peux vous dire, pour ma part, en ma qualité de ministre des Ressources naturelles, c'est que ce qui nous intéresse, ici, est de nous assurer que les éléments de base, comme la sûreté du pipeline et les mesures qui seront prises stimuleront la confiance et la compréhension des collectivités d'un bout à l'autre du pays — comme quoi ces mesures sont de qualité mondiale, et même, pour certaines, d'avant-garde. Nous avons déjà répondu à cinq conditions rigoureuses de la Colombie-Britannique, à tout le moins à quatre, puisque l'une de ces conditions était entre l'Alberta et la Colombie-Britannique.
Nous voulons faire en sorte que nos mesures de prévention, de préparation à l'intervention et, surtout, notre régime de responsabilité suscitent la confiance des Canadiens. À cet égard, nous avons le régime de responsabilité absolue, qui est en vigueur. C'est le seul du genre au monde, qui atteint le milliard de dollars, au cas très peu probable où un déversement surviendrait. Peu importe à qui est la faute; les compagnies pétrolières doivent entamer sur le champ leurs activités. Le régime de « faute et négligence » reste en place, et n'a pas de limites.
Bien évidemment, ce que nous avons proposé dans une annonce récente que j'ai faite — et j'espère qu'elle recevra le soutien de nos collègues d'en face —, c'est de donner à l'Office national de l'énergie de nouveaux pouvoirs pour imposer certaines activités, sans que ce soit les contribuables qui doivent payer, mais plutôt de mettre l'accent sur le pollueur-payeur au cas où, aussi peu probable soit-il, surviendrait un déversement.
Ce sont donc d'importants éléments qui, selon moi, contribueront à stimuler la confiance dans le cadre de la mobilisation et des consultations des collectivités de tout le pays — c'est-à-dire que ce qu'on propose ici et qui est déjà en place fonctionne. Nous sommes fiers de notre bilan de sécurité de 99,999 % pour plus de 73 000 kilomètres de pipelines déjà opérationnels au Canada; et nous voulons encore augmenter ce succès, aussi impressionnant soit-il sur le plan statistique.
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Merci monsieur Regan, mais votre temps est écoulé.
Avant de passer aux crédits, j'aimerais remercier les fonctionnaires du ministère de leur présence aujourd'hui. Le sous-ministre Dupont, qui a assisté à toute la réunion, et la sous-ministre adjointe dirigeante principale des Finances, Secteur de la gestion et des services intégrés, Kami Ramcharan, qui été ici pour la deuxième heure. Merci à vous deux.
Avant d'aller en huis clos pour discuter des travaux futurs du comité, j'aimerais procéder aux crédits pour que nous puissions faire rapport du Budget principal des dépenses à la Chambre. Nous avons devant nous sept crédits, et le comité peut soit les adopter, les rejeter ou en réduire les montants.
Nous allons donc commencer avec le premier crédit.
ÉNERGIE ATOMIQUE DU CANADA LIMITÉ
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Crédit 1—Dépenses de fonctionnement et les dépenses en capital ..........102 143 000 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
COMMISSION CANADIENNE DE SÛRETÉ NUCLÉAIRE
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Crédit 1—Dépenses du Programme..........36 578 266 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
OFFICE NATIONAL DE L'ÉNERGIE
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Crédit 1—Dépenses de Programme..........64 555 107 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
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Crédit 1—Dépenses de fonctionnement.........649 823 365 $
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Crédit 5—Dépenses en capital.........12 777 080 $
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Crédit 10—Subventions et contributions.........444 039 000 $
(Les crédits 1, 5 et 10 sont adoptés avec dissidence.)
ADMINISTRATION PIPE-LINE DU NORD
ç
Crédit 1—Dépenses du Programme..........701 325 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
Le président: Enfin, le comité ordonne-t-il au président de faire rapport à la Chambre du Budget principal des dépenses 2014, moins les montants attribués à titre de crédits provisoires?
Des députés: D'accord.
Des députés: Avec dissidence.
Le président: Merci à tous de votre collaboration. Nous allons maintenant suspendre la séance très brièvement et passer à huis clos pour une très courte réunion sur les travaux futurs du comité.
[La séance se poursuit à huis clos.]