:
Merci, monsieur le président.
Nous ne savions pas que la portée des questions pourrait être plus vaste, mais cela dit, nous sommes là pour répondre à vos questions et nous le ferons avec plaisir.
Bonjour mesdames et messieurs, permettez-moi de me présenter. Je m'appelle Josée Touchette et je suis la chef des opérations de l'Office national de l'énergie. Je suis très honorée de venir témoigner aujourd'hui devant le Comité permanent des ressources naturelles au sujet du projet de loi , la Loi sur la sûreté des pipelines.
Je possède plus de 25 années d'expérience dans la fonction publique, dont près de la moitié dans des postes de haute direction, notamment au ministère des Affaires autochtones et du développement du Nord canadien, au ministère de la Défense nationale et au ministère de la Justice.
Permettez-moi de présenter mes collègues.
[Traduction]
Je suis accompagnée aujourd'hui de Robert Steedman, notre spécialiste en chef de l'environnement. M. Steedman fait partie de l'Office depuis plus de 10 ans. Il est titulaire de diplômes en sciences de l'environnement de l'Université de Toronto, de l'Université d'État de l'Orégon et de Université de Calgary.
Je suis également accompagnée de Jonathan Timlin, notre directeur des approches de réglementation. Avant qu'il ne s'installe à Calgary voici trois ans pour travailler pour l'ONE, M. Timlin travaillait à Ottawa en tant que conseiller principal en politiques pour le ministère des Transports et pour le Bureau de gestion des grands projets. Auparavant il a travaillé dans le secteur de la production d'électricité.
[Français]
J'aimerais d'abord m'attarder au rôle de l'office afin de mieux cantonner nos échanges plus tard.
L'office est un organisme indépendant, quasi judiciaire, créé par le Parlement en 1959 pour réglementer les pipelines et la mise en valeur des ressources énergétiques dans l'intérêt public. L'office n'a aucun lien de dépendance par rapport au gouvernement, mais il doit rendre compte au Parlement par l'entremise du ministre des Ressources naturelles. Notre rôle consiste à appliquer — et non pas à définir — les politiques établies par les lois fédérales. La sécurité de la population canadienne constitue une priorité de premier plan pour l'office.
Beaucoup de Canadiens ne comprennent toutefois pas cet aspect de nos activités ni comment nous nous en préoccupons.
[Traduction]
Aujourd’hui, je vais vous parler du fonctionnement de l’office. Je vais notamment vous donner une vue d’ensemble, vous décrire le mandat que nous confère la loi et vous parler des modifications du cadre législatif, du nouvel environnement public, de la réglementation du cycle de vie et des mesures de sécurité actuelles. Je vais également placer en contexte les enjeux auxquels nous faisons face et les trois priorités stratégiques sur lesquelles nous nous concentrons pour relever ces défis.
[Français]
L'Office national de l'énergie est un tribunal spécialisé constitué actuellement de six membres permanents et de sept membres temporaires. Ces membres s'appuient sur un personnel très qualifié composé notamment d'ingénieurs, de spécialistes de l'environnement, d'auditeurs, d'inspecteurs, d'avocats et de spécialistes de la participation. Nous sommes très fiers du travail que fait l'office, qu'il s'agisse de gérer des audiences publiques complexes, d'évaluer des incidences environnementales et l'intégrité des pipelines, d'inspecter et de vérifier des pipelines, ou de la multitude d'autres tâches que nous exécutons quotidiennement pour assurer la sécurité et la fiabilité de l'infrastructure énergétique du pays.
[Traduction]
Permettez-moi d'en venir à notre cadre législatif.
Notre mandat est précisé dans plusieurs dispositions législatives, soit la Loi sur l'Office national de l'énergie, la Loi sur les opérations pétrolières au Canada, la Loi fédérale sur les hydrocarbures et la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale de 2012. Je vais les commenter une par une.
La Loi sur l'Office national de l'énergie précise les responsabilités réglementaires de l'ONE en ce qui concerne premièrement la construction, l'exploitation et la mise hors service des pipelines qui franchissent les frontières internationales ou provinciales, y compris les droits et tarifs afférents; deuxièmement la construction et l'exploitation des lignes électriques internationales et de certaines lignes interprovinciales désignées; troisièmement l'importation de gaz naturel et les exportations de pétrole brut, de gaz naturel, de produits pétroliers raffinés et d'électricité. Le bureau supervise également certains aspects de l'approvisionnement énergétique qui sont de compétence fédérale en vertu de la Loi sur l'ONE: la demande, la production, le développement et le commerce.
La Loi sur les opérations pétrolières au Canada et certaines dispositions de la Loi fédérale sur les hydrocarbures établissent les responsabilités réglementaires de l'ONE pour la prospection d'hydrocarbures sur les terres domaniales qui ne sont pas par ailleurs réglementées par des accords conjoints fédéraux-provinciaux, comme le Nunavut, les zones extracôtières de l'Arctique, la Baie d'Hudson, la zone extracôtière de la côte Ouest, le golfe du Saint-Laurent, une partie de la baie de Fundy et l'île de Sable.
[Français]
Enfin, la Loi sur l'Office national de l'énergie et la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale de 2012 chargent l'office d'étudier les incidences environnementales éventuelles et d'effectuer des évaluations environnementales pour rendre des décisions et formuler des recommandations.
En vertu de la Loi sur l'Office national de l'énergie, l'office tient compte de ces effets dans ses décisions depuis le début des années 1970.
Nous ne pouvons par réglementer en dehors du champ d'application de ces lois qui nous régissent. Il existe au Canada un vaste réseau d'entités réglementaires qui sont elles aussi chargées de réglementer la production de pétrole et de gaz, l'infrastructure énergétique et l'environnement.
La Loi sur l'Office national de l'énergie, par exemple, ne prévoit pas le pouvoir de réglementer la production de pétrole ou de gaz. Cette responsabilité échoit aux provinces ou à leurs organismes.
Je souligne que ce mandat législatif nous est confié par le Parlement. Notre rôle consiste à appliquer — et non pas à définir — les politiques établies par les lois fédérales.
[Traduction]
Je vais maintenant parler de certains changements législatifs récents.
En 2012, le Parlement a adopté la Loi sur l'emploi, la croissance et la prospérité, qu'on appelle aussi projet de loi . Celui-ci comprend certains des changements les plus importants apportés à la Loi sur l'ONE depuis sa mise en oeuvre en 1959. Avec cette loi, l'ONE s'est vue limitée à une durée maximum de 15 mois pour les examens réglementaires. Cela donne au public de meilleures certitudes au sujet des démarches réglementaires et de l'examen des projets de l'ONE. L'Office a aussi été doté de nouveaux outils de contrôle de la conformité et d'application de la loi sous la forme de sanctions administratives pécuniaires, les SPA. Les SPA nous permettent d'infliger des sanctions financières aux entreprises ou aux individus pour non-conformité en matière de sécurité et d'environnement.
[Français]
Quant à elle, la Loi sur la sûreté et la sécurité en matière énergétique a reçu la sanction royale en février dernier. Cette nouvelle loi modifie la Loi sur les opérations pétrolières au Canada et donne à l'office de nouveaux moyens de réglementer les activités pétrolières et gazières dans le Nord.
Les principaux éléments constituants de cette loi comprennent les éléments suivants: la limite de responsabilité absolue d'un milliard de dollars dans les zones extracôtières et de nouvelles obligations relatives à la responsabilité financière et aux ressources financières; une plus grande transparence grâce au nouveau pouvoir de l'office de tenir des audiences publiques, de rendre de l'information publique et d'offrir de l'aide financière aux participants pour les projets visés par la Loi sur les opérations pétrolières au Canada; un délai de 18 mois pour l'examen des demandes concernant les installations visées par la Loi sur les opérations pétrolières au Canada; le pouvoir d'établir, en application de la Loi sur les opérations pétrolières au Canada, un régime de sanctions administratives pécuniaires en harmonie avec celles qui sont prévues dans la Loi sur l'Office national de l'énergie; et un pouvoir de recouvrement des coûts en vertu de la Loi sur les opérations pétrolières au Canada, qui permettrait dorénavant à l'office de recouvrer 100 % de ses frais.
[Traduction]
Vous avez maintenant devant vous le projet de loi , la . L'Office est favorable à toutes les mesures qui renforcent notre législation et enrichissent la boîte à outils dont nous disposons pour protéger les Canadiens et l'environnement.
Si le projet de loi devait recevoir la sanction royale, il inclura les mesures suivantes: un régime de responsabilité absolue qui couvrira tous les pipelines réglementés par l'ONE et de nouvelles exigences de ressources financières qui garantiront que les entreprises auront la capacité de payer pour les déversements pétroliers; davantage de clarté concernant les audits; des pouvoirs d'application de la loi renforcés permettant d'émettre des ordres d'arrêt des travaux dans le Nord; une clarification des compétences de l'Office concernant les pipelines désaffectés; le pouvoir pour l'Office de prendre le contrôle d'un pipeline désaffecté si l'entreprise ne se conforme pas à ses ordres; et le pouvoir pour l'Office de prendre le contrôle en cas d'incident lorsque le gouverneur en conseil établit que l'entreprise ne sera pas en mesure de payer ou qu'elle ne se conforme pas aux ordres de l'Office.
L'ONE travaillera de manière efficiente et efficace afin de mettre rapidement en place toutes les modifications adoptées par le Parlement.
Ces changements législatifs surviennent au moment où l'industrie canadienne de l'énergie se trouve en pleine tempête. Le débat au sujet du développement énergétique au Canada tente de réconcilier la sécurité et la protection de l'environnement, le développement économique, les droits des peuples autochtones ainsi que les différents intérêts et besoins locaux. Le débat qui en résulte est compliqué et génère des prises de positions fortes.
[Français]
L'office se retrouve donc dans l'oeil du cyclone. Nous sommes cernés par des intérêts polarisés et de plus en plus soumis à l'examen du public.
Avant l'été 2010, l'office était assez peu connu du public. La plupart des Canadiens n'en connaissaient pas l'existence, ou presque. En 2006, l'examen d'une demande de Trans Mountain, concernant un projet de doublement d'ancrage dans le parc national Jasper, a attiré un total de huit intervenants.
En mars 2010, l'office a rendu publique sa décision sur le projet Keystone XL qui a suscité, à cette époque, relativement peu d'émoi au terme d'un processus qui a attiré 29 intervenants seulement.
Comparons cela à aujourd'hui. Le projet d'agrandissement du réseau de Trans Mountain attire plus de 400 intervenants et plus de 1 300 auteurs d'une lettre de commentaires. Nous avons reçu, jusqu'à maintenant, presque 2 300 demandes de participation à l'audience sur le projet Énergie Est.
La Loi sur l'Office national de l'énergie stipule que nous devons entendre les personnes et les groupes sur qui l'acceptation ou le rejet de la demande aura des répercussions directes. La population n'a jamais autant souhaité participer aux audiences sur l'énergie. C'est pourquoi nous nous ajustons et nous nous adaptons.
Nous devons continuer à faire preuve de souplesse, afin que de plus en plus d'intervenants puissent prendre part à nos audiences et y apporter une contribution réelle. Cette convergence sur les mégaprojets et la participation du public donne la fausse impression que l'office ne fait qu'étudier des demandes. Rien n'est plus faux.
[Traduction]
Pendant que nous traversons la tempête, nous avons aussi une responsabilité de première importance en ce qui concerne la surveillance réglementaire d'environ 73 000 kilomètres de pipelines. C'est presque assez pour faire deux fois le tour de la terre.
L'immense majorité de ces pipelines est enterrée. Des Canadiens vivent, travaillent et se déplacent tous les jour en toute sécurité au-dessus de ces pipelines et beaucoup ignorent leur présence. Mais cette infrastructure est vieillissante. La majorité de ces pipelines ont été enterrés il y a plus de 30 ans. C'est la raison pour laquelle nous insistons tant sur la sécurité: la prévention des dommages, la conformité et les actions d'application de la loi.
[Français]
En 2014, l'office a réalisé 353 activités de vérification portant sur la sécurité publique, la sûreté et la protection de l'environnement. C'est presque une activité de conformité par jour de l'année civile. Ces activités ont inclus 230 inspections de pipelines et 6 audits exhaustifs.
En 2014, l'office a reçu près de 600 demandes visant des installations pipelinières ou des lignes de transport d'électricité, des droits et tarifs ainsi que des permis d'importation et d'exportation.
Un élément important du travail de l'office consiste à étudier et à évaluer les demandes portant sur des projets et, en se basant sur les éléments de preuve qu'il reçoit au cours d'une audience, à déterminer si un projet envisagé est ou non dans l'intérêt public. Cependant, il ne s'agit toutefois que d'un seul élément de notre rôle. Notre surveillance réglementaire couvre toute la durée du projet, depuis la conception jusqu'à la cessation d'exploitation. Les pipelines qui relèvent de la compétence de l'office doivent être approuvés par ce dernier avant d'être construits.
Dans cette optique, les sociétés sont tenues de déposer une demande expliquant le projet en détail. Dès qu'il reçoit une demande, l'office l'évalue sur le plan de facteurs comme la sécurité, les effets environnementaux, l'intégrité technique des installations, la sûreté, la capacité d'intervention en cas d'urgence, les droits des personnes touchées et, le cas échéant, le caractère raisonnable des droits et des tarifs qui sont proposés. Il y a ensuite des audiences publiques, dans nombre de cas.
Comme je l'ai déjà dit, la population n'a jamais autant souhaité participer aux audiences sur l'énergie. Nous tenons aussi à entendre les personnes et les groupes qui sont directement touchés par un projet. Si un projet est approuvé, l'office délègue des inspecteurs sur le chantier, pour s'assurer que la société procède aux travaux de construction en respectant les conditions qu'il a imposées et les engagements pris pendant l'examen de la demande.
Une fois le projet réalisé, l'office a recours à des outils comme les audits, les inspections, les réunions sur la conformité et les exercices sur le terrain pour tenir les sociétés responsables d'une exploitation sans danger qui assure la protection du public, des travailleurs et de l'environnement.
Lorsqu'un pipeline n'est plus requis, l'office exige alors de la société qu'elle lui présente une demande de cessation d'exploitation. Il s'agit de la première étape visant à décider des conditions à remplir pour que le projet puisse être mis hors service sans danger.
[Traduction]
Le projet de loiaméliorerait l'autorité de l'Office en matière d'abandon, et nous nous en réjouissons. Autrement dit, l'Office réglemente du début à la fin et tient les entreprises pour responsables de l'intégralité du cycle de vie des pipelines qu'elles exploitent.
Il ne fait aucun doute que tous les Canadiens sont préoccupés par la sécurité des infrastructures énergétiques et de l'environnement. L'ONE a pour mission de prendre toutes les mesures disponibles pour protéger les Canadiens et l'environnement. La poursuite d'activités non autorisées à proximité des pipelines ou d'autres situations de non-conformité avec les exigences de prévention des dommages mettent la sécurité des personnes et de l'environnement en péril.
[Français]
L'office exige donc que les sociétés assujetties à sa réglementation visent un objectif de zéro incident tout en étant conscient que la prévention des dommages est l'affaire de tous, aussi bien les sociétés qui exploitent des pipelines que les gens qui travaillent à proximité de ceux-ci. L'office exige des sociétés pipelinières qu'elles veillent à ce que tous les travaux d'excavation et de construction, par exemple, réalisés près des pipelines, soient faits de façon sécuritaire. Il appuie et préconise aussi l'utilisation des centres d'appels unique pour favoriser une communication efficace en temps opportun, entre ceux qui planifient une activité près d'un pipeline et la société pipelinière.
[Traduction]
En plus de notre programme de prévention des dommages, nous avons un programme complet de conformité et d'application de la loi pour nous assurer que les entreprises font ce qui est exigé. Chaque année l'ONE mène des actions ciblées de contrôle de conformité, y compris 6 audits complets et au moins 150 inspections dans les entreprises réglementées. À cela s'ajoute un minimum de 100 réunions techniques et d'exercices chaque année.
Ces outils ont été efficaces pour permettre à l'Office de détecter et de corriger de façon préventive les cas de non-conformité avant qu'ils ne posent problème. Quand les entreprises suivent nos règles, qui sont conçues pour cerner les dangers et gérer les risques, les pipelines sont un moyen sûr et fiable de transporter le pétrole et le gaz.
[Français]
L'office a des exigences strictes en matière de sécurité que les sociétés doivent respecter afin de pouvoir exploiter leur pipeline. Ces exigences portent sur des aspects aussi variés que les matériaux dont la canalisation est faite, jusqu'aux mesures à prendre pour protéger le public et l'environnement. Soyez-en assurés: si les sociétés ne respectent pas leurs engagements sur les plans de la sécurité et de la protection de l'environnement, l'office n'hésite pas à prendre des mesures d'exécution fermes.
Nous prendrons toutes les mesures possibles pour protéger les personnes et l'environnement. Nous avons des moyens puissants de garder les sociétés dans la bonne voie et de prévenir des incidents et nous utiliserons ceux-ci sans hésiter. Ces moyens pourraient inclure l'imposition d'amendes appelées « sanctions administratives pécuniaires », la réduction du volume de produits qu'une société est autorisée à transporter dans son pipeline et la fermeture complète d'un pipeline, au besoin.
[Traduction]
En 2012, l’office a pris les mesures d’exécution suivantes : 302 avis de non-conformité et promesses de conformité volontaire, 3 ordres d’inspecteur, 5 ordonnances de sécurité et 6 sanctions administratives pécuniaires.
Notre rôle premier est de prévenir les accidents, mais en cas d’incident, l’Office dispose d’un programme de gestion des urgences et est prêt à intervenir en tout temps. Nous avons conclu des accords avec d’autres ministères et organismes gouvernementaux pour coordonner les interventions et assurer des communications efficaces en période de crise.
[Français]
Les sociétés sont, en outre, tenues de consulter les municipalités, les premiers répondants et d'autres entités au cours de l'élaboration de leurs programmes de gestion des urgences. Ces programmes doivent être mis en place avant la mise en exploitation d'un pipeline et doivent le demeurer durant tout son cycle de vie.
Les sociétés doivent aussi fournir aux personnes qui jouent un rôle dans les interventions d'urgence de l'information sur la gestion des urgences et élaborer des programmes d'éducation permanente et de liaison à l'intention des entités compétentes ainsi que du public se trouvant près du pipeline.
[Traduction]
Comme vous pouvez le constater, notre personnel fait énormément de travail tous les jours pour renforcer tous les aspects de la surveillance pipelinière notamment par l’examen rigoureux et l’analyse des demandes portant sur un pipeline, les activités liées à la conformité et à l’application, ou l’élaboration et l’application d’améliorations à la réglementation.
Cependant, à mesure que la technologie et l’intérêt du public évoluent, les règlements de l’office et ses attentes à l’égard des sociétés réglementées évoluent aussi. Les systèmes de gestion constituent la pierre angulaire de l’amélioration continue de la sécurité des pipelines. À la base, les systèmes de gestion décrivent comment les personnes doivent s’acquitter des responsabilités se rattachant à leur poste.
[Français]
En 2013, nous avons modifié le Règlement de l'Office national de l'énergie sur les pipelines terrestres pour clarifier les exigences visant les systèmes de gestion qui sont utilisés pour protéger le public, les travailleurs et l'environnement. L'office s'attend à ce que les sociétés réglementées se dotent de systèmes de gestion conçus pour les secteurs de programme clés dont elles sont responsables, soit la sécurité, l'intégrité du pipeline, la sûreté, la gestion des urgences et la protection de l'environnement.
Ces modifications obligent les sociétés à se doter d'une politique de rapports internes sur les dangers, les quasi-accidents et les incidents. Elles incluent aussi de nouvelles dispositions qui rendent un membre de la haute direction de la société responsable du système de gestion, de la culture de sécurité et de l’atteinte des résultats en matière de sécurité et de protection de l’environnement. Une constante demeure dans notre engagement envers la sécurité. La sécurité demeure notre priorité.
Cela m’amène à parler, en conclusion, de nos trois priorités stratégiques qui ont été définies pour nous aider à guider nos interventions à venir. D'abord, nous allons être actifs dans le domaine de la sécurité. Nous allons concentrer nos efforts et nos ressources sur l’élaboration, l’amélioration et la communication des mesures que nous prenons en matière de sécurité et de protection de l’environnement. Nous continuerons, à l’aide de différentes données et de l’analyse des tendances, d’aller au-delà de la prévention des incidents pour ultimement prévenir une culture d’entreprise où les risques d’incidents sont plus grands. Ce faisant, nous ferons part aux Canadiens de la façon dont nous tenons les sociétés responsables et à quel égard.
Ensuite, nous allons montrer la voie de l’excellence en matière de réglementation. En tant qu’organisme de réglementation, nous nous améliorons sans cesse en examinant et en évaluant nos processus. Nous avons pris l’engagement de faire ce qu’il faut pour être un organisme de réglementation de premier ordre — et être perçus comme tel — et nous en ferons la démonstration au moyen d’analyses comparatives ainsi que de mesures du rendement. Cela aidera par ailleurs à prouver aux Canadiens l’efficacité de nos programmes pour atteindre leur cible et produire les résultats escomptés.
Enfin, nous allons nous rapprocher des Canadiens. Notre rapprochement avec les Canadiens ne doit pas se limiter au seul processus d’examen des demandes. Nous visons donc une participation dans tout le pays, tout en étant sensibles aux préoccupations régionales. Il nous faudra également permettre un accès facile à davantage d’information pour toutes les parties prenantes intéressées. Nous avons le ferme sentiment qu’en étant ouverts et transparents quant au travail que nous accomplissons, nous convaincrons les Canadiens que nous travaillons pour leur mieux-être.
[Traduction]
Nous commençons également à agir sur nos priorités stratégiques en éveillant l'intérêt de tous les Canadiens pour les questions liées à la sécurité et à l'environnement, y compris pour les infrastructures énergétiques ayant un intérêt pour les communautés locales. En janvier dernier notre président, Peter Watson, a lancé une initiative d'engagement afin d'entendre le point de vue des Canadiens sur la sécurité des pipelines et si nécessaire d'ajuster les programmes et les pratiques de l'ONE.
Au début du mois de juin, nous accueillerons aussi un forum à Calgary sur la sécurité des pipelines pour travailler sur les problèmes spécifiques en vue d'améliorer la sécurité des installations réglementées. Les objectifs du forum seront d'avoir un échange ouvert d'informations sur les problèmes techniques des pipelines, une meilleure compréhension des préoccupations des parties intéressées et des opportunités pour que le secteur industriel et les régulateurs améliorent les résultats en matière de sécurité pour mieux protéger les populations, les biens et l'environnement.
Les informations collectées grâce à l'initiative d'engagement et lors du forum seront publiées dans un rapport qui sortira courant 2015.
[Français]
Je vous remercie encore une fois de m'avoir donné l'occasion de vous entretenir de l'important travail qu'accomplit l'office. Je vous ai présenté un bref aperçu de l'office et du mandat que lui confère la loi. J'ai décrit les modifications récentes apportées à nos mesures législatives ainsi que les changements proposés.
[Traduction]
Notre engagement à long terme nécessite que nous révisions et améliorions sans cesse notre manière de travailler. Nous accueillons avec enthousiasme toutes les mesures qui renforcent notre législation et enrichissent notre boîte à outils dans le but de protéger les Canadiens et l'environnement.
Si le projet de loi reçoit la sanction royale, nous travaillerons dur pour mettre en oeuvre avec diligence tous les changements.
Nous serons ravis de répondre à vos questions. Merci.