:
Bonjour, tout le monde.
[Traduction]
Aujourd'hui, conformément à l'article 108(2) du Règlement, le Comité tient une séance d'information sur les prévisions du transport du grain durant l'hiver 2018-2019 pour connaître les tendances pour la prochaine année.
Ce matin, représentant le CN, nous accueillons M. Sean Finn, vice-président administratif et chef de la direction des affaires juridiques aux Services corporatifs, et M. Michael Cory, administrateur en chef des opérations et vice-président administratif.
Par vidéoconférence, représentant le Chemin de fer Canadien Pacifique, nous entendrons Mme Joan Hardy, vice-présidente aux ventes et au marketing, Grains et engrais.
Nous allons commencer les exposés.
Monsieur Finn, veuillez commencer. Vous avez sept minutes, tout au plus.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie beaucoup de nous donner l'occasion de témoigner devant le Comité ce matin.
Il y a eu plusieurs développements positifs au cours des neuf derniers mois, soit depuis notre dernière comparution, en mars dernier. Nous accordons une grande valeur au fait que vous nous ayez invités à vous présenter la mise en oeuvre de notre plan de transport du grain dans l'Ouest canadien pour l'année de récolte 2018-2019.
[Traduction]
Permettez-moi tout d'abord de dire que nous estimons que la présente campagne agricole sera une année charnière. Cela ne fait aucun doute. Nous devons surmonter les problèmes qui ont affligé le système de transport du grain au cours de la campagne agricole précédente. Afin de satisfaire aux besoins des producteurs de l'Ouest et de tous ses clients, le CN réalise un investissement sans précédent de 3,5 milliards de dollars en immobilisations dans ses infrastructures et son capital humain. Il s'agit d'une hausse de 700 millions de dollars par rapport à l'an dernier, et cela représente 25 % de nos recettes brutes. Nous investissons le quart de nos recettes dans nos propriétés pour l'amélioration à long terme de notre capacité de transport de marchandises, pour nos clients.
Le 31 juillet, conformément au projet de loi , nous avons présenté notre Plan de transport des céréales, que vous trouverez dans votre documentation. Il s'agit des prévisions du CN pour le transport des céréales pour la récolte de 2018-2019. Le 1er octobre, conformément au projet de loi , nous avons publié notre plan d'exploitation hivernale détaillé pour le transport des grains et d'autres produits pendant l'hiver, la saison la plus difficile.
[Français]
Dans le cadre du projet de loi , nous avons pu consulter en détail nos intervenants. Nous ne nous sommes pas contentés de préparer un plan de transport des céréales et un plan d'exploitation hivernale. Nous avons pris le temps de rencontrer nos clients, les expéditeurs, mais aussi toute la communauté agricole de l'Ouest canadien. L'idée était de les consulter avant de déposer le plan, le 31 juillet. Nous voyions d'un très bon oeil cette occasion de déposer le plan, mais surtout de consulter les intervenants de l'industrie de l'agriculture et les producteurs de grain de l'Ouest canadien.
[Traduction]
Cela dit, j'ai le grand plaisir de vous présenter mon collègue, M. Mike Cory, notre administrateur en chef des opérations et vice-président administratif, qui vous présentera les prévisions sur le transport du grain pour cette année.
Mike.
:
Bonjour à tous. Merci de l'invitation.
Où en sommes-nous? La campagne agricole est très bien amorcée, même si le mauvais temps dans l'Ouest du pays a causé des problèmes et retardé les récoltes de plusieurs semaines dans certaines régions. Actuellement, le CN est en voie de connaître une année record pour le transport du grain de l'Ouest canadien. Du début jusqu'à la 17e semaine, nous avons transporté 9,38 millions de tonnes métriques de grains et de produits céréaliers transformés, comparativement à 9,07 millions de tonnes métriques en 2016-2017, notre ancienne année record, que nous surpassons de 3 %.
Nous aurions même pu faire mieux. En effet, plus de 8 000 demandes de wagons ont été annulées depuis le début de la campagne agricole, surtout en raison de la baisse du volume de grains attribuable au retard de la récolte. Maintenant que la majeure partie du grain a été expédiée, les sociétés céréalières et producteurs de grains doivent composer avec les conséquences d'une récolte tardive et de grandes quantités de grain humide, qui cause aussi un ralentissement du système. Comme nous l'indiquons dans notre Plan de transport des céréales, nous prévoyons déplacer 5 500 wagons-trémies du parc de wagons du CN chaque semaine pendant la période de pointe, alors que le port de Thunder Bay est ouvert, et 4 000 wagons par semaine après sa fermeture pour les mois d'hiver.
Nous déplacerons également entre 700 et 900 wagons à grain privés appartenant à nos clients, comme nous le faisons chaque semaine, en plus de nos propres wagons. Il s'agit d'un important progrès dans le réseau. Il y a quatre ans, nous déplacions seulement 20 à 30 wagons privés par semaine.
Qu'est-ce qui a changé depuis notre dernière rencontre, le 19 mars? Quelles mesures nous ont permis d'améliorer considérablement notre rendement? À l'époque, nous avions indiqué que notre service était détérioré en raison d'une hausse marquée de la circulation ferroviaire dans presque tous nos secteurs d'activité. Cette hausse dépasse de beaucoup nos prévisions et celles de nos clients. En réponse à cela, nous avons investi massivement, tant en ressources humaines qu'en infrastructures. Comme Sean l'a indiqué au début de son exposé, nos dépenses en immobilisations pour 2018 ont atteint un sommet de 3,5 milliards de dollars et sont surtout axées sur la capacité et les projets d'amélioration dans l'Ouest canadien, où l'augmentation de la circulation a été la plus marquée.
Plus précisément, nous avons procédé au doublement d'environ 60 milles de voies dans les secteurs où la congestion entraînait des retards. Nous avons ajouté ou prolongé 10 voies d'évitement dans les corridors de Vancouver et de Prince Rupert, en plus d'accroître la capacité des triages dans des endroits stratégiques comme Winnipeg, Edmonton et Melville. Ces projets prioritaires, qui sont presque tous terminés, ont déjà eu un effet positif sur la circulation sur le réseau. Parallèlement, nous avons accru notre effectif. Le centre de formation de Winnipeg fonctionne à plein régime depuis un an, ce qui nous permet d'avoir le personnel qualifié nécessaire. Nous comptons maintenant 1 250 nouveaux chefs de train qualifiés sur le terrain, une hausse importante par rapport à l'an dernier.
Nous avons aussi fait d'importants investissements dans l'équipement. Plus précisément, nous avons commandé 260 nouvelles locomotives qui nous seront livrées au cours des trois prochaines années, ce qui comprend 60 locomotives qui doivent être livrées d'ici la fin de 2018. Nous avons aussi commandé 1 000 nouveaux wagons-trémies de grande capacité. Cela nous permettra de remplacer le parc de wagons vieillissants du gouvernement du Canada. Cinq cents de ces wagons doivent nous être livrés avant la fin de la campagne agricole. Nous avons commandé des wagons plats à support central supplémentaires pour nos clients du secteur forestier.
Ne vous méprenez pas: nous sommes heureux de nos progrès, mais des problèmes subsistent. La récolte est enfin terminée, mais depuis quelques semaines, la demande excède de beaucoup la capacité de la chaîne de transport du grain. À titre d'exemple, nous avons reçu plus de 7 000 demandes de wagons au cours de la 16e semaine, ce qui excède de beaucoup la capacité, surtout en raison de la congestion dans certains terminaux portuaires.
Nous nous attendons à ce que la demande de wagons à grain demeure élevée jusqu'à tard au printemps. Les milliers de wagons demeurés immobiles en septembre et octobre représentent une capacité perdue. Cette perte ne peut être compensée par les activités des mois où nous fonctionnons déjà à plein régime. Les activités agricoles et ferroviaires se font à l'extérieur; les deux secteurs sont donc à la merci de la nature. Aux terminaux de Vancouver, par exemple, l'incapacité de procéder au chargement lorsqu'il pleut est un problème récurrent, en particulier pendant les mois d'hiver pluvieux que connaît la côte Ouest. Cette incapacité peut entraîner la congestion du terminal, ce qui nous oblige à retenir les trains, qu'ils soient en route vers le port en milieu rural. Cela accroît le cycle d'utilisation des wagons, réduisant ainsi la capacité globale du système.
Enfin, je tiens à souligner que l'augmentation du transport du pétrole brut par chemin de fer en raison de l'insuffisance de la capacité pipelinière est un enjeu qui a beaucoup retenu l'attention ces dernières semaines. Nous reconnaissons l'importance cruciale du secteur pétrolier pour l'ouest du pays et nous ferons de notre mieux pour transporter le volume accru de pétrole brut en fonction de nos capacités. Cela dit, nous ne pouvons augmenter notre capacité à cet égard au détriment de nos autres clients, en particulier les producteurs de grain de l'Ouest. Bien qu'on observe une augmentation du transport de pétrole brut ces dernières semaines, nous constatons aussi un ralentissement du transport d'autres produits, comme le sable de fracturation.
Comme je l'ai indiqué précédemment, nous avons investi massivement pour accroître la capacité globale de notre réseau. Il ne faut donc pas penser qu'une augmentation du volume de pétrole brut signifie une diminution du volume de grain. À cet égard, il est important de garder à l'esprit qu'un faible volume de pétrole brut est transporté vers l'ouest, la principale destination des autres produits.
En conclusion, nous sommes en bien meilleure position que l'an dernier. Cela dit, nous devons être conscients des défis qui nous attendent. L'hiver présente toujours son lot de problèmes et les effets de la récolte tardive se feront sentir tout au long de la campagne agricole. Toutefois, étant donné les investissements que nous avons faits et notre stratégie, nous sommes convaincus que le CN pourra relever ce défi et qu'il continuera de livrer la marchandise.
Merci.
Merci, monsieur le président.
Je suis reconnaissante de l'occasion de vous rencontrer tous. Je suis navrée de ne pouvoir être présente en personne, mais je suis ravie de vous rencontrer à distance.
Monsieur Dreeshen, je suis heureuse de vous revoir. Nous nous sommes rencontrés cet automne à l'occasion de l'inauguration de l'élévateur de Paterson Grain, près de Calgary.
Je suis vice-présidente aux ventes et au marketing pour les grains et les engrais au Canadien Pacifique. Je souligne au passage qu'avant de me joindre au CP plus tôt cette année, j'ai travaillé pendant de nombreuses années pour un expéditeur de produits céréaliers de Winnipeg.
Je vous remercie de l'invitation de discuter avec vous ce matin. Le CP est reconnaissant d'avoir l'occasion de présenter son plan de transport des céréales au Canada au cours de la présente campagne agricole et de l'hiver à venir.
Le Canadien Pacifique exploite un réseau de chemin de fer transcontinental d'une longueur de 13 000 milles au Canada et aux États-Unis. Notre réseau ferroviaire est un élément essentiel de la chaîne d'approvisionnement intégrée de l'Amérique du Nord. Le transport du grain est le principal secteur d'activité du CP et représente près du quart de ses recettes totales.
Le CP est prêt à assurer le transport du grain de façon sûre et efficace au cours de la présente campagne agricole. La saison a bien commencé. Cette année, la production céréalière canadienne est importante. Selon notre évaluation actuelle, elle se situe entre 70 et 72 millions de tonnes métriques. Si on ajoute l'excédent de l'année précédente, qui est plus élevé que la normale, le volume total à transporter s'élève à environ 83 millions de tonnes métriques, un volume 5 % plus élevé que la moyenne des cinq années précédentes.
Même si la demande actuelle est forte dans beaucoup d'autres secteurs d'activité, notre réseau a un excellent rendement et le transport du grain demeure au centre de nos priorités. En octobre, nous avons battu notre record absolu en transportant 2,64 millions de tonnes métriques de grains et de produits céréaliers canadiens.
La forte demande a incité le CP à investir dans d'importantes nouvelles ressources. Plus de 1 200 employés — surtout le personnel des trains, les hommes et les femmes qui les font fonctionner — sont en formation. Ils seront déployés dans les prochains mois. Nous avons ajouté plus de 100 locomotives de grande puissance reconstruites, pour accroître de 20 % la taille de notre parc de locomotives de train.
Selon nos prévisions actuelles, l'équipe d'exploitation du CP prévoit placer 5 500 wagons-trémies par semaine pour le transport de produits céréaliers canadiens à grains entiers pendant l'automne, comme nous l'avons fait la semaine dernière, alors que nous avons placé 5 540 wagons-trémies. Notre objectif est de maintenir ce rythme jusqu'à la fermeture du port de Thunder Bay, une importante plaque tournante pour le grain canadien, à la fin décembre. Pendant les mois d'hiver, lorsque le port de Thunder Bay est fermé, le CP prévoit fournir chaque semaine environ 4 000 wagons avec du matériel de chargement du grain du CP.
En outre, nous prévoyons déplacer, en moyenne, pendant la campagne agricole, 850 wagons supplémentaires de produits céréaliers par semaine, principalement dans des wagons appartenant aux clients. Ces prévisions sont évidemment tributaires d'une collaboration et d'une coordination de tous les instants avec tous les maillons de la chaîne d'approvisionnement.
En 2018, le CP a considérablement augmenté ses dépenses en immobilisations. Cette année, nous investissons 1,6 milliard de dollars pour améliorer la sécurité et les services. Une importante partie de cet investissement, soit environ 500 millions de dollars, est consacré à l'acquisition de nouveaux wagons-trémies de haute capacité. Nous avons fait une première commande de 1 000 wagons à la National Steel Car, de Hamilton, en Ontario. Nous avons déjà pris livraison de 261 nouveaux wagons; 500 wagons seront en service d'ici la fin de l'année et 500 wagons supplémentaires entreront en service au cours du premier trimestre de 2019.
Ces 1 000 wagons sont un point de départ; nous avons prévu acquérir 5 900 wagons-trémies au cours des quatre prochaines années afin de remplacer les anciens wagons-trémies de faible capacité du gouvernement du Canada. Les nouveaux wagons sont plus courts et plus légers et comptent trois compartiments, ce qui facilite le chargement et le déchargement, ainsi que l'entretien. Les nouveaux wagons-trémies ont une capacité par volume supérieure de 15 % et un poids de chargement supérieur de 10 % par rapport aux wagons qui sont retirés. Le cadre plus court permet d'avoir plus de wagons pour un train de même longueur. Donc, un train de 7 000 pieds, selon les normes actuelles, transportera 16 % de grain de plus grâce à ces nouveaux wagons.
Le CP établit aussi la nouvelle norme pour le transport du grain grâce à un élévateur à haut débit capable d'effectuer le chargement d'un train de 8 500 pieds à l'écart de la ligne principale du CP en 16 heures ou moins.
Ces nouveaux élévateurs utiliseront un modèle avec traction, c'est-à-dire que la locomotive du CP demeure attachée au train et est utilisée par l'exploitant de l'élévateur pour l'opération de chargement. Cela permet un départ rapide et sans problème lorsque le chargement est terminé, puisque la locomotive est déjà attachée. Cette nouvelle norme, jumelée à notre nouveau parc de wagons-trémies à haute capacité, augmentera considérablement la capacité d'expédition de grain de la chaîne d'approvisionnement au cours de la campagne agricole.
Dans les Prairies, le CP dessert actuellement sept élévateurs munis de zones de chargement en boucle de 8 500 pieds. Nous avons annoncé l'aménagement de quatre nouvelles installations de ce type pour cette année. Le CP continue de négocier et de travailler avec ses clients pour étendre ce modèle dans une bonne partie de son réseau.
Permettez-moi maintenant quelques commentaires sur le plan d'exploitation hivernale du CP. Nous savons tous que les conditions hivernales difficiles font partie du quotidien de tous les secteurs du transport au Canada. La météo peut avoir une incidence considérable sur l'exploitation ferroviaire et sur notre capacité de maintenir le service pour nos clients. Comme nous le savons, au Canada, les hivers ne sont pas tous pareils. L'intensité, la durée et l'étendue géographique des conditions hivernales extrêmes peuvent varier beaucoup.
Lorsque les températures descendent sous les -25 °C, il est nécessaire de réduire la vitesse, la longueur et le poids d'un train afin d'assurer la sécurité, qui demeure la principale priorité du CP. Ces réductions entraînent inévitablement un ralentissement du réseau et une réduction du volume en transit, ce qui réduit la capacité globale de la chaîne d'approvisionnement. Nous avons recours à la traction répartie pour nos trains; des locomotives sont placées au milieu et en queue de train, de sorte qu'il est moins nécessaire de réduire la longueur des trains par temps froid, puisqu'on se trouve à accroître la pression d'air dans le circuit de freinage tout au long du train.
Nous devons aussi faire un suivi constant des risques d'avalanche dans nos corridors en montagne de l'Alberta et de la Colombie-Britannique.
Chaque année, le CP consacre d'importantes ressources aux prévisions, à la planification hivernale et aux mesures d'atténuation afin de réduire les répercussions le plus possible. Ces dernières années, nous avons heureusement réussi à améliorer notre rendement pendant l'hiver grâce à d'importants investissements dans l'infrastructure des voies et le matériel roulant, et grâce à une planification hivernale rigoureuse avec nos clients et l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement. Néanmoins, l'hiver aura toujours une incidence sur le rendement du secteur ferroviaire. Quelles que soient les mesures que nous prendrons, les conditions rigoureuses de l'hiver auront toujours, pendant certaines périodes, une incidence sur la capacité du réseau et sur le service.
Je vous remercie encore une fois de l'occasion de discuter avec vous ce matin. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
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Merci beaucoup d'avoir posé cette très bonne question.
D'abord, il faut comprendre que le réseau ferroviaire s'étend sur 26 000 milles dans toute l'Amérique du Nord. Il est aussi important de réaliser que c'est un réseau situé à l'extérieur.
Nous devons faire des choix tous les jours. Nous avons l'obligation de fournir à nos clients des services conformes aux normes que nous nous imposons nous-mêmes, afin que leurs marchandises arrivent sur le marché en temps opportun. Pour prendre nos décisions, nous nous demandons comment nous pouvons assurer la grande fluidité du réseau tout en servant nos clients. Ce n'est pas comme si, un bon matin, nous prenions la décision de transporter du grain cette journée-là, du charbon le lendemain et du pétrole la semaine suivante. Nous devons transporter toutes les marchandises sur une base quotidienne.
Nous devons tenir compte de certaines situations. Par exemple, s'il n'y a plus de place au port de Vancouver du fait qu'il ne décharge pas les wagons pendant qu'il pleut et que, pour des raisons logistiques, les bateaux ne sont pas encore arrivés, il arrive souvent que nous transportions le blé jusqu'à Kamloops et attendions que le bateau soit en position, avant de faire entrer nos wagons à Vancouver pour servir le client. Si nous envoyions tous les wagons de blé à Vancouver, nous risquerions de congestionner le terminal de Vancouver.
Ce sont des choix qui se font quotidiennement. La perception des gens selon laquelle nous choisissons une marchandise plutôt qu'une autre est mal fondée. Nous devons servir tous nos clients et c'est un réseau assez complexe. L'exploitation ferroviaire est un sport d'équipe. C'est aussi un sport qui devient plus difficile pendant l'hiver, mais ce n'est pas une raison pour ne pas servir nos clients.
Je vous assure que les choix se font quotidiennement par les gens de l'exploitation, afin que tous nos clients reçoivent les services auxquels ils ont droit et que leurs marchandises arrivent sur le marché. Si nous ne le faisions pas, nous nuirions à la réputation des producteurs de grains, à la réputation de l'Ouest canadien, mais, surtout, à la réputation du Canada comme pays exportateur de marchandises.
Nos investissements dans le réseau sont passés de 2,7 milliards de dollars en 2017 à 3,5 milliards de dollars en 2018. C'est donc presque 800 millions de dollars de plus qui ont été investis dans le réseau, dont une bonne partie a été investie dans l'Ouest canadien, entre Winnipeg et Edmonton, là où il y avait un enjeu pour nous.
Le Plan de transport des céréales, que nous vous avons remis, comporte une mise à jour de novembre 2018. C'est le premier document à l'intérieur de la pochette. Au verso, il y a des lignes bleues. Il est indiqué qu'il y a 27 projets d'investissement, dont 21 ont déjà été complétés. Vous avez le détail pour chaque réseau.
Nous achèterons 260 locomotives au cours des deux prochaines années. De plus, nous avons engagé 1 200 nouveaux conducteurs de trains. Chose encore plus importante, sur la somme de 3,5 milliards de dollars, 400 millions de dollars ont été investis dans le réseau entre Winnipeg et Edmonton. Vous pouvez lire les détails dans le document. Sur ce réseau, nous essayons d'avoir une voie ferrée en double sur 60 milles à la fois. Cela permet d'améliorer la résilience et la redondance.
Nous croyons entrer dans l'hiver cette année en étant beaucoup mieux préparés que l'an passé. Nous ne sommes pas parfaits et nous avons encore du travail à faire, mais nous continuerons à faire des investissements non seulement pour augmenter la capacité, mais également pour créer une résilience durant les périodes plus difficiles pour l'exportation.
Quand le port de Thunder Bay ferme au mois de décembre, nous voulons que tout le grain de l'Ouest canadien soit transporté à Vancouver ou à Prince Rupert. C'est dans ce réseau que seront faits ces investissements. Vous avez tous les détails dans le document.
Nous publions des mises à jour tous les mois pour indiquer où nous en sommes. À ce stade-ci, nous démontrons nettement que les investissements ont été faits là où il y avait des problèmes l'hiver passé.
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D'abord, quand le port de Thunder Bay ferme, au mois décembre, il n'y a pas de doute que la totalité du grain de l'Ouest doit alors être transporté soit à Vancouver, soit à Prince Rupert. C'est le défi auquel nous faisons face.
Deuxièmement, en ce qui concerne la capacité de la chaîne d'approvisionnement, nous avons estimé que le nombre de wagons pouvant être transportés par le CN était de 5 500 durant les périodes normales et de 4 000 durant les pires semaines de l'hiver. Pour nous, le défi tient au fait qu'il y a beaucoup plus de demande que de wagons. La semaine dernière, par exemple, on nous en a demandé 8 000, mais nous en avons livré 7 200. Dans ce cas, de toute évidence, la demande était supérieure au nombre de wagons disponibles. Autrement dit, la demande était plus élevée que la capacité du réseau. C'est dû, entre autres, au fait que c'est très cyclique. D'une semaine à l'autre, le nombre de wagons qui seront commandés pour le grain peut varier. Nous devons gérer cela et faire en sorte que des wagons soient alloués à tous, de façon à ce qu'ils puissent vider leurs élévateurs et transporter leur marchandise.
Pour répondre à votre question, je dirai que notre plus grand défi est de gérer la situation lorsqu'il y a plus de demande que de wagons disponibles dans le réseau du CN et du CP. Lorsque nous connaissons une semaine difficile, nous devons rattraper le retard le plus vite possible. Or, il est impossible de répartir sur 50 semaines un retard hebdomadaire de 7 000 wagons et de disposer d'assez de wagons pour déplacer le grain. L'enjeu, pour nous, est d'estimer les besoins, de déterminer où se situe le grain et de le déplacer rapidement, de sorte que la chaîne d'approvisionnement soit aussi efficace que possible.
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Bonjour, monsieur le président, distingués membres du Comité. Je m'appelle Steve Pratte, et je suis le gestionnaire responsable des politiques de l'Association canadienne des producteurs de canola.
Je vous remercie de nous avoir invités ici ce matin pour discuter de notre perspective sur le transport du grain cette année. L'Association canadienne des producteurs de canola est une association nationale régie par un conseil d'administration formé d'agriculteurs. Elle représente les 43 000 producteurs de canola du Canada, de l'ouest de l'Ontario jusqu'en Colombie-Britannique. Comme les députés le savent, les producteurs de grains comptent beaucoup sur les services de transport pour acheminer leurs produits vers les clients à l'échelle du continent et vers les installations terminales en vue d'une exportation à destination des clients internationaux.
En ce qui concerne le canola, les agriculteurs canadiens cultivent un produit qui a vraiment une portée mondiale. Nous sommes le plus grand exportateur mondial de cet oléagineux très prisé et, au cours de n'importe quelle année, plus de 90 % du canola canadien — que ce soit sous forme de semences non traitées ou de produits transformés, comme l'huile ou la farine de canola — est destiné aux marchés d'exportation dans plus de 50 pays. En 2007, le secteur a enregistré des ventes de 11,4 milliards de dollars.
En ce qui a trait plus précisément au transport du grain durant la campagne agricole de 2018-2019, nous sommes très satisfaits du récent rendement global de la chaîne d'approvisionnement du grain. Comme nous l'avons entendu ce matin, à la lumière de diverses mesures, le rendement ferroviaire dans le secteur des grains a été très solide, non seulement du point de vue du volume total transporté au cours des 16 premières semaines de la campagne agricole, mais également selon les divers paramètres du rendement hebdomadaire, comme le nombre de wagons-trémies fournis par rapport à la demande des expéditeurs.
Comme c'est le cas pour tout réseau complexe, le rendement global peut masquer des problèmes particuliers qui, dans la chaîne d'approvisionnement du grain, surviennent aux premier et dernier kilomètres du trajet et qui sont très souvent propres à l'emplacement ou à l'installation. Même si les agriculteurs ont surmonté une période de récolte céréalière difficile et tardive dans de nombreuses régions de l'Ouest canadien, le rendement du réseau total a appuyé la circulation relativement libre du grain que les agriculteurs ont pu livrer aux silos de collecte et aux installations de transformation intérieures, en plus de soutenir l'exportation des produits à l'échelle continentale et internationale.
C'est une bonne nouvelle, tout compte fait. Jusqu'ici, la chaîne d'approvisionnement du grain a été relativement fluide. Il faut reconnaître et saluer le rendement des compagnies ferroviaires quant au service qu'elles ont offert aux expéditeurs, sachant qu'elles assurent un lien crucial entre les élévateurs et les terminaux.
Cela dit, dans l'Ouest canadien, nous entrons maintenant dans la période annuelle de la baisse des températures, ce qui apportera son lot de difficultés et de complexités opérationnelles, en particulier, comme nous l'avons entendu ce matin encore, pour les compagnies ferroviaires. Nous encourageons tous les partenaires de la chaîne d'approvisionnement à continuer de travailler ensemble pour atténuer les risques touchant la chaîne d'approvisionnement et pour régler rapidement les problèmes qui se pointent à l'horizon.
À cette fin, il vaut la peine de mentionner très brièvement quelques-uns des premiers effets des récentes modifications apportées au cadre législatif régissant le transport ferroviaire au Canada, effets qui touchent directement et indirectement l'exploitation ferroviaire hivernale.
Premièrement, le projet de loi , contenait une nouvelle disposition visant à améliorer la communication annuelle et la coordination des intervenants du secteur des grains: la publication annuelle du rapport sur le transport des céréales, publié le 1er août, et du rapport d'exploitation hivernale, publié le 1er octobre. Les compagnies ferroviaires se sont vu accorder une certaine latitude pour la préparation de ces rapports, et elles ont interagi avec les expéditeurs et les intervenants pour l'élaboration de leurs publications inaugurales. Le secteur des grains est d'avis que ces rapports constituent un bon départ, mais qu'ils pourraient être encore améliorés à l'avenir.
Grâce à ce processus et à d'autres mesures prises par les entreprises, les compagnies ferroviaires ont certainement augmenté le degré de communication et d'échange d'information avec le secteur des grains en général, par rapport à il y a cinq ans. Je leur lève mon chapeau.
Bon an mal an, il y aura assurément des problèmes précis ou localisés, comme d'importantes interruptions du service, et cela entraînera parfois des effets secondaires qui toucheront une zone géographique plus vaste et qui se répercuteront plus en profondeur sur la chaîne d'approvisionnement, créant essentiellement des arriérés. Heureusement, cela ne s'est pas produit jusqu'à maintenant, et nous espérons être épargnés cette année aussi.
L'effet réel de ces arriérés, c'est qu'ils nuisent à la capacité des agriculteurs de satisfaire aux obligations contractuelles existantes envers leurs acheteurs de grains ou à leur capacité de vendre leurs produits sur des marchés prometteurs en vue de recevoir les fonds nécessaires pour soutenir leurs entreprises et, au bout du compte, subvenir aux besoins de leur famille. En bref, comme les membres du Comité le savent, si le grain n'est pas livré, les agriculteurs ne se font pas payer.
Dans l'éventualité d'une interruption, nous espérons que l'ensemble des mesures communiquées au gouvernement et aux intervenants dans le cadre du plan d'exploitation hivernale des compagnies ferroviaires suffiront pour rétablir les activités normales dans les plus brefs délais.
Deuxièmement, le projet de loi semble avoir traité efficacement la question stratégique du parc de wagons-trémies vieillissants. En modifiant plusieurs détails dans la formule de calcul du revenu admissible maximal, le projet de loi a eu l'effet escompté: amener les deux transporteurs ferroviaires à investir dans la nouvelle génération de wagons-trémies, comme en témoignent les annonces faites par les deux compagnies immédiatement après la sanction royale du projet de loi.
Il convient de noter, toutefois, que les agriculteurs finissent par payer pour cet investissement des compagnies ferroviaires en raison de la structure du revenu admissible maximal, mais il s'agit d'un investissement essentiel qui s'impose pour moderniser le matériel roulant. À mesure que les compagnies ferroviaires commenceront à prendre possession des wagons-trémies dans les mois à venir et que le renouveau du parc se poursuivra au cours des prochaines années, nous nous attendons à des gains d'efficacité importants dans notre chaîne d'approvisionnement, sachant que le tout sera accompagné d'une réduction du cycle de rotation et de nouvelles configurations de trains, essentiellement pour permettre au réseau de transporter plus avec moins.
Bien que l'incidence sur le transport du grain cet hiver puisse être négligeable, nous en ressentirons des effets favorables et positifs à l'avenir, car les wagons ont une durée de vie de 50 ans, et cela aura des répercussions positives pendant littéralement plus d'une génération.
Enfin, le Canada a un programme commercial très ambitieux grâce aux récents accords commerciaux, et le secteur agricole joue un rôle de premier plan. Le secteur canadien du canola et celui plus général de l'agroalimentaire se concentrent sur une croissance soutenue à long terme, et il s'agit d'un facteur qui contribuera à court terme à propulser l'économie canadienne.
Dans le récent rapport de la table de stratégies économiques, le secteur agroalimentaire s'est vu attribuer un objectif ambitieux de 85 milliards de dollars en exportations annuelles d'ici 2025. Le service offert par les deux grandes compagnies ferroviaires jouera un rôle crucial pour ce qui est d'aider le secteur à atteindre cet objectif, et il en va de même pour le port de Vancouver.
L'Association encourage donc les députés à examiner les graves problèmes d'infrastructure qui affligent le port de Vancouver et à déterminer le rôle que pourrait jouer le gouvernement, que ce soit en matière de politiques, de programmes ou d'investissements. Il est temps de veiller à ce qu'une capacité à long terme soit en place pour soutenir cette activité économique nationale, et cela pourrait nécessiter des approches audacieuses sur le plan de la réglementation et de l'investissement. Il faudrait, en particulier, étudier et régler les questions liées au dernier kilomètre essentiel de la chaîne d'approvisionnement du grain dans le port de Vancouver.
Pour terminer, cette année, nous entamons la saison hivernale avec optimisme, tout en étant réalistes au sujet de la capacité des compagnies ferroviaires de maintenir le service offert au secteur des grains et, de façon plus générale, à tous les expéditeurs de marchandises.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion d'être ici ce matin.
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Bonjour, et merci de m'avoir invité à parler de cette question importante. Je suis heureux d'être ici au nom de Producteurs de grains du Canada, une association qui représente 65 000 producteurs de grains d'un océan à l'autre.
Je m'appelle David Bishop, et ma femme, Mary, et moi exploitons une ferme à Barons, en Alberta. Nous produisons des céréales, des oléagineux et des légumineuses sur 3 500 acres, dont 640 acres aux fins d'irrigation. Les racines agricoles de ma famille au Canada remontent à 1910, et j'ai commencé à pratiquer l'agriculture avec les parents de Mary en 1986. À l'heure actuelle, je suis également vice-président d'Alberta Barley, et j'ai déjà été président d'Alberta Seed Processors. Je suis fier de ma participation à des organisations de producteurs et j'estime qu'il est important que les agriculteurs viennent à Ottawa pour vous parler directement de ces problèmes.
J'aimerais commencer par remercier le Comité du travail qu'il fait et qu'il continue de faire dans le dossier des transports. En effet, les transports constituent une question importante pour les agriculteurs de tout le pays, et vos séances antérieures, y compris la séance spéciale que vous avez tenue en mars, ont permis de faire la lumière sur les défis auxquels nous avons fait face et de veiller à ce que les bonnes solutions soient mises en place.
Comme les membres du Comité le savent, les producteurs de grains des Prairies dépendent presque entièrement du réseau de transport ferroviaire pour acheminer en temps opportun leurs produits vers les marchés. La triste réalité, c'est que le piètre rendement du service ferroviaire a empêché cela à des intervalles réguliers, presque tous les cinq ans. J'espère que les mesures prises au cours de la dernière année aideront à briser le cycle vicieux qui a laissé les agriculteurs dans une situation critique puisqu'ils étaient incapables d'expédier leur grain. Comme vous le savez, nous ne sommes pas payés lorsque nous ne livrons pas notre grain.
Même si mon grain est acheminé comme il se doit à l'heure actuelle, la récolte tardive signifie que cette année n'a pas été de tout repos. J'ai connu un retard de cinq semaines et une réduction de la qualité du grain en raison des mauvaises conditions météorologiques, et je vais maintenant compter sur un service fiable pour expédier ce que j'ai pu récolter.
L'adoption du projet de loi est une grande réussite pour le secteur du transport ferroviaire au Canada. Le projet de loi instaure des mesures que nous réclamons depuis longtemps et il rééquilibre l'environnement concurrentiel. J'ai bien aimé les observations faites par les représentants du CN et du CP durant la première heure de la réunion et je tiens à souligner que les deux compagnies de chemin de fer ont fait des démarches auprès de notre groupe, Producteurs de grains du Canada, et d'autres groupes pour nouer des relations solides. Un tel effort m'a donné de l'espoir pour l'avenir, et je me réjouis à la perspective de poursuivre cette relation.
Nous sommes également ravis des investissements dans la nouvelle infrastructure, notamment la commande de nouveaux wagons-trémies par le CN et le CP. Ces investissements essentiels indiquent clairement que le projet de loi a permis de garantir le rendement du capital investi, chose dont l'industrie a besoin. L'infrastructure s'est détériorée pendant de longues années, et il faudra une importante injection de fonds pour veiller à ce que le système ferroviaire puisse répondre aux besoins de l'industrie à mesure que nous poursuivons notre croissance et que nous nous employons à atteindre les objectifs du gouvernement en matière d'exportations. Nous espérons voir beaucoup d'autres annonces de ce genre à l'avenir.
J'aimerais prendre quelques instants pour parler des rapports qui ont été publiés par les deux compagnies ferroviaires. Les nouveaux rapports sur le transport des céréales et l'exploitation hivernale sont des pas dans la bonne direction. Ces rapports se sont accompagnés d'une collaboration accrue entre le gouvernement, les compagnies ferroviaires et la chaîne de valeur du secteur des grains, ce qui est prometteur. Toutefois, des améliorations s'imposent pour que les producteurs de grains aient la certitude que le projet de loi assurera une transparence et une collaboration efficace.
Un des défauts importants des plans qui ont été publiés, c'est que les compagnies ferroviaires ne s'engagent qu'à respecter des cibles ou des niveaux de mouvement maximal. Il n'y a aucune mention des quantités minimales et, à ce titre, les compagnies ferroviaires pourraient transporter considérablement moins de grains, mais continuer de déclarer avoir obtenu de bons résultats. Les producteurs de grains ont besoin de détails de la part des compagnies ferroviaires sur les minimums prévus, et cette information doit être ventilée par corridor.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, les producteurs de grains accueillent d'un oeil favorable les investissements importants effectués par les compagnies ferroviaires dans les nouveaux wagons-trémies de grande capacité. Cependant, leurs plans continuent d'établir des cibles de mouvement en fonction de moyennes historiques. Étant donné la croissance continue qui est prévue dans le secteur des grains, les rapports offrent peu d'éléments de preuve sur la façon dont les compagnies ferroviaires entendent répondre à cette demande accrue. Il convient aussi de signaler que même si les rapports publiés à ce jour parlent de l'incertitude apparente dans la chaîne d'approvisionnement, ce qui est certain, c'est que les producteurs de grains ont besoin des expéditeurs et des compagnies ferroviaires pour transporter le plus de grain possible entre octobre et mars lorsque la demande de grain canadien est à son comble. C'est essentiel pour appuyer la rentabilité des exploitations agricoles.
Ces cinq dernières années, il est devenu de plus en plus évident que nous avons besoin d'une surveillance et d'un engagement continus de la part de votre comité, du gouvernement et de l'Office des transports du Canada pour demander des comptes à tous les membres de la chaîne d'approvisionnement afin d'offrir aux producteurs de grains le service de transport ferroviaire de marchandises dont ils ont besoin. Il demeure essentiel que le gouvernement continue de surveiller de près le rendement des compagnies ferroviaires et qu'il soit prêt à appliquer les nouveaux règlements, au besoin.
Il nous reste à peine 15 semaines avant le début de la nouvelle campagne agricole, et nous commençons tout juste à entrer dans la période critique qui se caractérise habituellement par une diminution du rendement, le cas échéant. À la même époque, l'an dernier, mon industrie essayait de sonner l'alarme au sujet de ce qui allait devenir un grave retard dans l'expédition du grain. Hélas, ces avertissements sont tombés dans l'oreille de sourds, et ces choses sont trop importantes pour qu'elles soient laissées au hasard.
Comme le disent les agriculteurs, l'hiver revient chaque année. L'avenir nous dira si les plans présentés par les compagnies ferroviaires seront à la hauteur du défi que présente le transport du grain des Praires jusqu'aux ports. D'après ce que j'entends dire, le tout se déroule assez bien, ce qui est une bonne nouvelle, mais encore faut-il que cela dure.
Merci de m'avoir donné la parole. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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J'abonde un peu dans le même sens. Voilà qui est très bien dit, mais en ce qui a trait aux répercussions, j'ai parlé de corridors. Pour ma part, j'ai de la chance parce que je me trouve dans un corridor où le service est rapide, ce qui signifie que mon grain sera expédié plus rapidement en cas d'incident. Toutefois, il y a beaucoup d'autres régions dans l'Ouest canadien, surtout dans le Nord, où les gens sont les derniers à recevoir le service.
C'est pourquoi j'ai mentionné que nous devons connaître les quantités minimales pour chaque corridor parce qu'il n'y a pas qu'une seule ligne. Des lignes secondaires viennent se greffer à la voie principale, et c'est là que les arriérés commenceront à s'accumuler en premier.
Bref, je dirais que nous sommes satisfaits. Nous trouvons encourageants les propos des compagnies ferroviaires relativement aux mesures qu'elles prennent dans le cadre de leur plan. Je ne peux pas dire grand-chose de négatif à ce sujet.
Le seul bémol, à mon avis, c'est que le service fonctionne à environ 80 %, ce qui est acceptable, mais je vais utiliser l'analogie du transport en commun: à quel point seriez-vous satisfaits si le service n'était disponible que 80 % du temps? Je n'utiliserai pas l'exemple de Phénix, mais je pourrais tenter le coup. Disons que peut-être 80 % des gens ne reçoivent pas leur paie, alors que d'autres la reçoivent. Je m'en tiendrai à cette analogie.
Par ailleurs, si nous accusons des retards, cela ne touche pas seulement les agriculteurs et les retombées économiques. Cela touche l'ensemble des collectivités rurales parce que si les agriculteurs n'ont pas d'argent, ils ne dépensent pas dans leur collectivité et, par conséquent, les entreprises locales en souffrent.
Plus tôt, on a fait référence aux opérations ferroviaires comme étant un sport d'équipe, et monsieur Bishop, vous venez de discuter de la complexité de ce sport d'équipe. Je dois dire, cependant, qu'il était très encourageant d'entendre vos compagnies ferroviaires parler des changements qui sont survenus. Les communications qui ont eu lieu entre tous les intervenants ont donné un grand coup de pouce. Lorsque j'examine les capacités des wagons, si l'on regarde ce qu'ils peuvent faire et le fait qu'ils peuvent transporter plus de marchandises grâce à la technologie et à l'équipement qu'ils utilisent, c'est bien.
Vous avez parlé de génétique, de plantation de précision et de tous ces types d'innovations, qui font une différence pour le producteur primaire. Y a-t-il une augmentation importante de la capacité de stockage des cultures du producteur primaire pour que lorsque le wagon est acheminé aux silos-élévateurs, en raison des capacités plus importantes des wagons, vous pourrez stocker de plus grandes quantités de céréales dans ces wagons?
Je me souviens encore, et nous avons parlé plus tôt de la complexité de commander et d'obtenir les wagons pour des marchandises précises. Nous parlons généralement de l'orge et du blé. Nous ne parlons pas toujours des différentes variétés d'orge qui sont utilisées et du fait de répondre aux demandes relativement aux wagons.
Quelle est l'augmentation au niveau du producteur, de l'exploitation agricole? Sommes-nous en mesure de répondre aux demandes pour les différentes variétés de produits? Par ailleurs, lorsque les wagons sont commandés, arrivent-ils?