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Je souhaite la bienvenue à tout le monde. Nous allons maintenant entreprendre notre étude du Budget principal des dépenses 2018-2019 en présence de l'honorable Lawrence MacAulay, ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire.
Je vous remercie, monsieur le ministre, de comparaître devant le Comité aujourd'hui. Nous sommes vraiment enchantés de vous accueillir.
Le lundi 16 avril 2018, cinq des crédits de votre ministère ont été renvoyés au Comité, à savoir le crédit 1 de la Commission canadienne du lait, le crédit 1 de la Commission canadienne des grains et les crédits 1, 5 et 10 du ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire.
Nous avons également le plaisir d'avoir parmi nous, du ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, M. Chris Forbes. Je vous souhaite la bienvenue au Comité, monsieur Forbes. Nous avons également M. Pierre Corriveau, sous-ministre adjoint, Direction générale de la gestion intégrée.
Nous pouvons maintenant commencer. Monsieur le ministre, vous avez la parole pour un maximum de 10 minutes.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
[Français]
Bonjour, tout le monde.
[Traduction]
C'est avec plaisir que je me présente de nouveau devant le Comité. Je suis accompagné bien sûr de mes collaborateurs, qui pourront vous présenter toute l'information nécessaire.
J'aimerais remercier le Comité pour son travail extraordinaire au service du secteur canadien de l'agriculture et de l'agroalimentaire. Les membres du Comité travaillent ensemble indépendamment des lignes de parti pour répondre aux besoins les plus pressants des agriculteurs canadiens. Je tiens donc à les remercier pour leurs travaux sur les changements climatiques touchant l'agriculture, les avancées technologiques et la recherche effectuée dans le domaine agricole pour favoriser les exportations canadiennes et liquider l'arriéré accumulé dans le transport du grain.
Je tiens en particulier à remercier le Comité pour sa prochaine étude sur les problèmes de santé mentale de nos agriculteurs. C'est là une question très sérieuse, tant dans les exploitations agricoles qu'ailleurs. La santé mentale est une priorité pour notre gouvernement. Le sous-ministre de l'Agriculture en a fait une importante priorité du ministère. De plus, notre collègue M. Jean-Claude Poissant est le champion de la santé mentale à la ferme, aussi bien dans sa circonscription que dans le reste du pays.
Le message que je veux vous transmettre aujourd'hui est que le gouvernement continuera à collaborer avec vous dans le but de stimuler la croissance du secteur canadien de l'agriculture et de l'agroalimentaire. J'aimerais maintenant aborder trois grands sujets: le Budget principal des dépenses, les progrès et les priorités ainsi que les défis et les perspectives du secteur.
Comme vous pouvez le voir, le Budget principal des dépenses prévoit un budget total de plus de 2,5 milliards de dollars pour 2018-2019. Cela représente une augmentation de plus de 260 millions de dollars par rapport à l'exercice précédent. Cette augmentation est principalement attribuable à deux mesures: une augmentation prévue de 150 millions de dollars des dépenses liées aux programmes de gestion des risques de l'entreprise selon les conditions du marché et un investissement de 96 millions de dollars dans de nouveaux programmes destinés à aider les producteurs et les transformateurs de produits laitiers à rester à la pointe de l'innovation.
À l'échelle du Canada, nous allons aussi procéder aux investissements prévus dans le cadre du programme de 350 millions de dollars destiné aux producteurs et aux transformateurs de produits laitiers. Ces fonds permettront aux agriculteurs d'accroître leur production et leur efficacité grâce à des investissements dans de nouveaux équipements et systèmes, comme des robots de traite, et des technologies de transformation.
Le Budget principal des dépenses reflète en outre l'excellent travail en cours dans le cadre du Partenariat canadien pour l'agriculture. Il prévoit pour le prochain exercice des subventions et des contributions totalisant 105 millions de dollars pour les programmes fédéraux qui soutiennent la recherche et l'innovation, le développement des marchés, la confiance du public, les risques de l'entreprise et la diversité. Le budget comprend également plus de 200 millions de dollars en programmes à coûts partagés avec les provinces et territoires. Tout cela représente un investissement considérable dans notre secteur agricole et agroalimentaire.
Nous avons franchi quelques étapes importantes depuis notre dernière réunion. Le projet de loi a reçu la sanction royale le 23 mai. Nous avons proposé quelques modifications clés afin de répondre aux besoins du secteur. Notre blé et nos autres grains continuent à susciter beaucoup d'intérêt. Le projet de loi permettra à nos agriculteurs de répondre à la demande grâce à un service ferroviaire efficace et sûr. Nous voulons avoir un système de transport de calibre mondial, non seulement pour cette année ou la prochaine, mais pour les nombreuses années qui suivront.
Le 1er avril a été marqué par le lancement du nouveau Partenariat canadien pour l'agriculture, qui investira 3 milliards de dollars sur 5 ans. L'industrie a mis très clairement en évidence la nécessité d'une transition harmonieuse entre l'ancien cadre et le nouveau système. Nous avons réussi à assurer cette transition. Les ententes bilatérales avec les provinces et les territoires ont presque toutes été conclues. Elles couvrent un financement partagé de 2 milliards de dollars sur 5 ans. Le Partenariat canadien pour l'agriculture prévoit en outre 1 milliard de dollars sur 5 ans pour les activités et les programmes fédéraux.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, nous avons mis en oeuvre en février six programment fédéraux qui aideront le secteur à atteindre de nouveaux sommets. Nous continuons aussi à appuyer l'excellent travail accompli partout dans le pays par nos experts agricoles. Les scientifiques de l'agriculture et de l'agroalimentaire continuent à faire des découvertes extraordinaires qui permettent à nos agriculteurs d'accroître leur production, de réduire leurs coûts et d'augmenter leurs bénéfices.
Au cours des cinq prochaines années, le Partenariat canadien pour l'agriculture aidera les agriculteurs et les transformateurs canadiens à étendre leurs marchés, à innover et à protéger notre environnement. Il leur donnera aussi la possibilité de mieux gérer leurs risques commerciaux tout en renforçant la confiance du public dans leurs produits. Il permettra également à plus de jeunes agriculteurs, de femmes et d'Autochtones d'assumer des rôles de leadership dans le secteur.
Les investissements prévus dans les trois derniers budgets renforcent notre programme agricole.
Le secteur agroalimentaire est l'un des cinq groupes qui recevront du financement dans le cadre de l'initiative des supergrappes de 950 millions de dollars prévue en 2017. Le consortium canadien des industries des protéines fera de notre pays un chef de file mondial en protéines végétales durables. Il contribuera aussi à l'ouverture de nouveaux marchés pour nos producteurs de légumineuses.
Le budget 2018 mise sur ce travail en faisant le plus important investissement en recherche fondamentale de l'histoire du Canada. Il s'agit d'un investissement de près de 4 milliards de dollars dans notre réseau de recherche afin d'appuyer la génération suivante de chercheurs tout en modernisant les outils dont ils ont besoin pour faire leur travail.
Nous investissons aussi 75 millions de dollars pour accroître nos échanges commerciaux avec la Chine et le reste de l'Asie au profit des agriculteurs canadiens. Le commerce demeure une grande priorité du gouvernement.
Nous visons à porter nos exportations agricoles à 75 milliards de dollars d'ici 2025. Le 8 mars, le Canada a signé le Partenariat transpacifique global et progressiste ou PTPGP. Pour le secteur agricole, cela entraînera la suppression des droits de douane sur les exportations canadiennes de viande, de grains, de produits horticoles et d'aliments transformés. Cet accès pourrait engendrer 1 milliard de dollars de nouvelles ventes par an pour nos producteurs de boeuf et de porc.
Quand on ajoute ces avantages à ceux que nous tirerons de notre accord de libre-échange avec l'Union européenne et d'autres accords commerciaux, on se rend compte que les agriculteurs canadiens jouiront d'un avantage concurrentiel dans près des deux tiers de l'économie mondiale. C'est une très bonne chose parce que cela nous aidera à diversifier notre commerce.
L'Asie représente la nouvelle frontière pour nos agriculteurs et nos transformateurs d'aliments. En mars, j'ai dirigé une mission commerciale au Japon et en Corée et, plus tôt ce mois-ci, j'étais en Chine, pays où une classe moyenne toujours croissante s'intéresse beaucoup aux produits de nos agriculteurs et de nos éleveurs. Cette mission a été une excellente occasion de mettre en valeur la haute qualité de nos produits alimentaires et de nos produits de la mer et de renforcer nos relations commerciales.
Nous travaillons également avec nos partenaires d'Amérique du Nord pour actualiser, moderniser et améliorer l'ALENA. Partout dans le continent, les agriculteurs appuient unanimement l'ALENA. Jeudi, je serai à Dallas pour prendre la parole devant le World Meat Congress. Je livrerai alors le message du Canada en faveur d'un ALENA fort, moderne et progressiste.
Bref, les agriculteurs canadiens sont prêts à nourrir le monde, et le gouvernement du Canada est prêt à appuyer leurs efforts. Il y a évidemment des défis à relever, et il y en aura toujours. Nous nous employons à régler la situation en Inde qui touche nos exportations de légumineuses.
Il y aura toujours des défis à relever en agriculture, qu'il s'agisse d'une concurrence acharnée sur le marché mondial, de protectionnisme ou d'évolution de la demande des consommateurs.
Mais quand je pense aux perspectives de cette grande industrie, je vois un avenir plein de promesses. Le secteur canadien de l'agriculture et de l'agroalimentaire continue de croître. L'année dernière, sa contribution au PIB s'est élevée à 111 milliards de dollars, d'après les plus récentes perspectives financières. La valeur nette moyenne des fermes atteindra un nouveau record en 2018; et le revenu monétaire net se classera deuxième parmi les plus élevés jamais observés. L'année dernière, nos exportations de produits agricoles, d'aliments et de produits de la mer ont atteint un sommet historique de plus de 64 milliards de dollars, ce qui nous rapproche de notre objectif de 75 milliards.
La demande de nos produits continue de croître, et le Canada possède les avantages concurrentiels nécessaires pour y répondre. Nous pouvons compter sur des terres agricoles et de l'eau en abondance, sur les meilleurs agriculteurs et éleveurs au monde et sur un gouvernement qui réinvestit dans l'agriculture.
Il est temps que le secteur canadien de l'agriculture et de l'agroalimentaire intensifie sa présence sur la scène mondiale. Grâce à des investissements judicieux et à une collaboration soutenue, je suis convaincu que nous pouvons surmonter tous les obstacles qui se dresseront sur notre chemin.
Je vous remercie de votre attention.
[Français]
Merci à tous.
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Je dois dire que tous les secteurs céréaliers qui étaient représentés semblaient satisfaits. Le ministre progressiste-conservateur Ralph Eichler était là avec moi. Les chemins de fer n'étaient pas représentés, mais je crois savoir qu'eux aussi sont contents. On se pose parfois des questions lorsque tout le monde est satisfait.
Vous avez mentionné le fait que le CN a commandé de nouveaux wagons. Ce n'est qu'un élément de la situation. Ces wagons transporteront 10 % de plus de produits d'une manière plus efficace. Cela est extrêmement important.
Étant moi-même agriculteur, ayant moi-même cultivé des pommes de terre dans l'Île-du-Prince-Édouard, je connais les surestaries et ce qui se passe lorsqu'un wagon vient chercher des produits, mais qu'on n'est pas prêt pour le chargement. Il faut payer. Maintenant, les pénalités sont réciproques. Je n'ai jamais pensé que je deviendrais ministre de l'Agriculture et que je serais en quelque sorte responsable de cette disposition de la loi. Je trouve cela vraiment incroyable. C'est une bonne chose pour les céréaliculteurs de tout le pays, de même que pour tous les expéditeurs. C'est une chose. Lorsque j'ai été mis au courant pour la première fois, je me suis bien sûr acharné comme tout le monde pour défendre les agriculteurs, où qu'ils soient. J'ai peut-être suggéré que c'était trop demander et qu'il serait peut-être impossible de donner suite à cette demande. Toutefois, c'est ce que nous avons obtenu. C'est la raison pour laquelle les gens sont tellement contents.
Le fait d'assujettir le soja au revenu admissible maximal est à mon avis une simple question d'équité. C'est un secteur très important. Le soja est cultivé partout dans le pays. Cette mesure assure aux producteurs une meilleure protection. Il est évident que le changement qui s'est produit par suite de l'adoption de la loi donnera aux chemins de fer la possibilité d'investir davantage dans l'infrastructure nécessaire au transport des produits agricoles et de beaucoup d'autres produits.
Le projet de loi contient de nombreuses autres dispositions, mais je sais, Lloyd, que vous avez d'autres questions à poser.
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Le plus important, c'est la salubrité des aliments exportés. Lorsque j'ai la chance de visiter la Chine, le Japon et d'autres pays, il est vraiment très important de pouvoir compter sur cet élément. En même temps, il est également important d'aller dans ces pays et de veiller à ce que les gens comprennent ce qu'on a à leur offrir. Il faut essentiellement leur parler face à face, au moins pour établir un premier contact. C'est ce que j'essaie de faire.
Cela a été utile. Nous avons conclu un certain nombre de marchés. Par exemple, au Japon, je représentais l'industrie du porc. Costco a, au Japon, quelque 127 magasins qui ne vendent que du porc canadien. C'est un fait important. Par ailleurs, il est évidemment essentiel d'expédier du boeuf frigorifié à la Chine. Je sais que nous devons augmenter nos troupeaux de bovins. Nous le ferons. Pour ce qui est du canola, il est évident que c'est un produit important pour la Chine et d'autres pays qui l'importent du Canada.
Toutes ces choses sont tellement importantes, mais il faut être présent. Il faut pouvoir expliquer ce que nous avons à offrir et établir des relations. M. Han est le ministre chinois de l'Agriculture. J'ai de bons rapports avec lui, ce qui est utile, car cela développe la confiance. C'est là un élément important.
Il faut en même temps avoir un bon produit et disposer de stocks suffisants pour répondre à la demande. On vous dit ces choses pendant que vous êtes là. Nous ferons de notre mieux pour travailler avec les différents secteurs du pays afin d'accroître la production. En effet, si nous devons exporter des produits d'une valeur de 75 milliards de dollars, nous devons avoir les stocks voulus. Nous les aurons.
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Bien sûr, les supergrappes sont extraordinaires, comme nous le savons tous, pour le secteur des protéines — j'ai mentionné les lentilles qui connaissent des difficultés en ce moment — et pour le transport de ces produits. Elles nous donnent la possibilité de produire davantage de protéines.
Le Partenariat canadien pour l'agriculture a été établi par le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux et territoriaux grâce à un financement de 2 milliards de dollars assumé à 60 % par le gouvernement fédéral et à 40 % par les provinces. Il y a aussi 1 milliard de dollars pour l'initiative fédérale visant le commerce et la recherche. Ces questions sont d'une importance vitale.
Du côté fédéral, provincial et territorial, nous avons le programme Agri-stabilité qui accorde de l'aide quand on a des difficultés. Par exemple, à la suite des incendies qui se sont produits dans l'Ouest canadien, Ottawa a pu collaborer avec le gouvernement provincial. Un programme a été mis en place pour s'assurer de régler très rapidement les problèmes.
Le problème de la tuberculose bovine en Alberta est un autre exemple. Étant moi-même agriculteur, je sais que ces choses peuvent être dévastatrices. J'ai aussi une chose à dire au sujet des incendies. Il est extrêmement important de comprendre que, même si le fédéral et les provinces accordent de l'aide, c'est en définitive l'agriculteur qui paie. On a beau dire, lorsque des choses de ce genre arrivent, l'aide n'est jamais suffisante. Il y a toujours des choses qui manquent et, une fois de plus, c'est aux agriculteurs de payer. J'en suis très conscient, mais nous faisons de notre mieux pour que les programmes mis en place apportent dans la mesure du possible les solutions voulues. Il en est de même pour les inondations, l'innovation… Ces programmes couvrent toutes sortes d'aspects qui revêtent une importance critique pour le secteur agricole.
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Merci beaucoup, Pierre. Comme vous le savez, il y a 350 millions de dollars à investir: 250 millions pour les producteurs et 100 millions pour les transformateurs. Bien sûr, ces fonds doivent permettre aux producteurs et aux transformateurs de se doter des technologies de pointe. Par exemple, j'ai visité un certain nombre d'exploitations qui disposent de robots qui font automatiquement le nettoyage. En fait, certaines exploitations pourraient se passer complètement du personnel humain pendant à peu près une semaine. Les choses qu'on peut voir sont extraordinaires, mais il s'agit de grandes exploitations qui doivent adopter les technologies les plus récentes. Elles le font.
Bien sûr, cette innovation fait que le secteur de la gestion de l'offre est de plus en plus fort. Vous me demandez aussi ce qu'on a dépensé jusqu'ici. Des fonds s'élevant à plus de 66 millions de dollars ont déjà été approuvés pour les fermes laitières du Canada, dont 26 millions aux fermes du Québec. De plus, 24 millions ont été approuvés pour le secteur de la transformation dans tout le pays. Cela est d'une importance vitale sur les deux plans parce que la consommation de produits laitiers augmente continuellement et que nous devons être en mesure de répondre à la demande.
Les consommateurs sont à la recherche de produits différents. C'est ce qu'il faut leur fournir aussi bien pour la viande que pour les laitages et les autres denrées. Nous devons être en mesure de fournir le produit recherché en tenant compte des goûts des consommateurs. Comme vous le savez tous, ce programme a été mis sur pied de concert avec le secteur agricole. Cela s'est fait de bas en haut, en commençant au niveau des agriculteurs. Est-ce que les 350 millions étaient suffisants?
Qu'est-ce qu'on peut considérer comme suffisant? C'est un atout majeur pour l'industrie, et on peut espérer que cela continuera puisque nous avons déjà dépensé de grosses sommes et que nous poursuivons dans la même voie. Cet argent nous permet de nous assurer que les producteurs et les transformateurs disposent des technologies les plus modernes. Cela est d'une importance critique où qu'on soit.
Je crois que, de toute façon, les agriculteurs ont toujours été des innovateurs. En agriculture, par exemple, il y a différents moyens de transporter des choses. Les agriculteurs trouvent constamment des moyens de faciliter leur travail. Le grain est peut-être en haut au lieu d'être en bas. Il y a tant de choses qu'on peut faire pour réduire les coûts. Et les économies ainsi réalisées permettent d'épargner davantage. Cela représente un peu plus d'argent dans les poches des agriculteurs, ce qui est exactement mon but.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je remercie aussi le ministre de sa présence au Comité.
Avant de poser ma première question, je voudrais faire une petite mise au point pour corriger certaines des choses que vous avez dites jusqu'ici. Vous avez parlé des investissements que vous avez faits dans l'ACIA, et surtout dans le Programme d'amélioration de la salubrité des aliments. Vous ne le savez peut-être pas, mais vous avez en fait diminué le financement de ce programme de près de 100 millions de dollars et réduit l'effectif de 700 employés. C'est le premier point.
Vous avez aussi parlé de l'étiquetage sur le devant des produits et dit que vous voulez veiller à ce que les étiquettes ne critiquent pas les ingrédients. C'est exactement ce que fait l'étiquetage sur le devant des emballages. Vous critiquez de bons produits canadiens sains comme le lait, la viande et le yogourt. Ce sont quelques-unes des préoccupations que suscitent chez nous vos projets.
Ma première question concerne le projet de loi . Vous vous êtes attribué une grande partie du mérite lié à l'élaboration du projet de loi , mais vous avez dit aussi que vous êtes un agriculteur de l'Île-du-Prince-Édouard et que ce projet de loi est extrêmement important. Vous savez que le Canada atlantique est exclu de certains éléments du projet de loi, comme l'interconnexion de longue distance, de sorte que les agriculteurs de cette région du pays ne peuvent recourir qu'à un seul transporteur. De plus, les agriculteurs demandent que l'Office des transports du Canada soit autorisé à agir de sa propre initiative, ce qui n'est pas prévu dans le projet de loi.
Jeff Nielsen, président des Producteurs de grains du Canada a dit: « Tout aurait pu être parfait. Tous les amendements apportés par le Sénat auraient beaucoup amélioré le projet de loi. »
Monsieur le ministre, pourquoi ne vous êtes-vous pas battu pour ces amendements essentiels que nos agriculteurs réclament? Pourquoi n'avez-vous pas cherché à inclure plus de responsabilités dans le projet de loi pour qu'en cas d'importants retards dans le transport du grain, l'Office des transports du Canada ait la possibilité de prendre des mesures contre les chemins de fer sans avoir à passer par le ministre?
Nous avons au Canada des agriculteurs et des exportateurs qui vendent à l'étranger les mêmes produits que vous et moi regardions au cours de notre visite à cette exploitation: des concombres, des betteraves, etc. Il y a aussi une demande pour ces produits. Il n'y a pas de doute que nos exportateurs se rendent bien compte qu'il existe un marché pour ces denrées.
Nous pouvons les produire tout aussi bien que le canola, le boeuf ou le porc. Cela fait chaud au coeur de le constater. L'ambassade a organisé une réception à laquelle ont assisté beaucoup d'importateurs chinois. Ils s'intéressaient aux petits produits verts tels que les concombres, les betteraves, etc. Lorsqu'on considère la population chinoise et l'expansion de la classe moyenne, on se rend compte que les gens ont assez d'argent pour acheter les produits que vous et moi consommons aux repas. Ils veulent avoir nos produits.
Bref, nos gens ont veillé à ce que les importateurs chinois comprennent que nous produisons des denrées de grande qualité, et cela s'est fait d'une façon vraiment remarquable. J'ai été très fier de le voir. Il est certain que nos producteurs vendront beaucoup de ces produits en Chine, mais j'insiste sur le fait qu'il est important d'aller sur place.
Ils étaient là et pouvaient montrer leurs produits et expliquer leurs méthodes de production. Ils se soucient aussi de l'environnement en Chine. Ils veulent que nous prenions soin de notre environnement, ce que nous sommes en train de faire. Ils souhaitent en outre avoir des produits de qualité, qui soient en même temps sûrs. Les producteurs ainsi que les exportateurs et importateurs qui étaient présents ont été impressionnés par ce qu'ils ont vu. Je suis heureux que vous ayez soulevé la question. Le moins que je puisse dire, c'est que cela a été intéressant.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Monsieur le ministre, nous sommes heureux de vous accueillir au Comité.
Je voudrais me reporter à la page 31 du plan ministériel 2018-2019 de l'ACIA. On y trouve les dépenses réelles de 2014-2015, dernière année du gouvernement conservateur. On y voit également les dépenses et les ETP prévus des trois années suivantes, qui relèvent du gouvernement libéral. Du côté dépenses de ces prévisions, on constate qu'une seule catégorie sur 20 est en hausse et que les 19 autres accusent une diminution des fonds affectés.
Au chapitre des équivalents temps plein, trois catégories sur 20 montrent une augmentation et les 17 autres, une diminution. Le 16 avril 2018, lorsque nous avons discuté des initiatives commerciales, j'avais dit que l'examen des budgets porte à croire qu'il y aura des réductions à l'ACIA dans les deux prochaines années. Nous avions d'habitude quelque 3 200 ETP. Dans les projections, ce chiffre se situe entre 2 600 et 2 800. Il est toujours question de main-d'oeuvre et de crédits, mais nous pouvons constater qu'il y a des baisses à l'ACIA. En réponse à une question à ce sujet, M. Fred Gorell avait dit:
C'est une bonne question. Aux yeux de l'ACIA, il est important aussi de déterminer la façon dont nous priorisons et investissons. L'argent est temporisé, et il y a un va-et-vient des entrées. Pour l'instant, nous avons suffisamment d'actifs pour faire notre travail, et je crois que nous le faisons bien.
Pourtant — M. MacGregor y a fait allusion —, nous entendons des discussions sur la récupération des fonds retirés à l'ACIA. Vous et d'autres libéraux parlez constamment de récupération. Alors, voilà ce qu'il en est réellement. Vous pouvez voir là les chiffres réels. Je serai heureux d'en discuter avec les fonctionnaires parce qu'ils seront en mesure de nous donner plus de détails au cours de la prochaine heure.
L'autre point que je voulais aborder concerne la taxe sur le carbone. Ma question précise est la suivante: quelle réduction des émissions de gaz à effet de serre la taxe sur le carbone permettra-t-elle de réaliser dans le secteur agricole?
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Merci beaucoup, Earl. La cible est de 75 milliards, et nous l'atteindrons. Nous ferons ce qu'il faut pour cela.
Pour ce qui est de l'Italie, nous étions très inquiets au sujet de l'étiquetage obligatoire du pays d'origine, qui est vraiment très malheureux. John m'accompagnait au cours de l'une de ces visites et, comme il le sait sûrement, j'ai soulevé la question chaque fois que j'en ai eu l'occasion. Toutefois, le ministère continue à faire des démarches auprès du gouvernement italien et de l'Union européenne pour qu'ils se conforment aux règles commerciales convenues.
L'affaire de l'Inde est vraiment malheureuse. Les autorités indiennes ont unilatéralement décidé de prendre ces mesures à l'égard non seulement du Canada, mais de tous les pays du monde. C'était inattendu, mais, encore une fois, nous faisons des démarches auprès du gouvernement indien. Nous avons chez nous d'excellents agriculteurs qui peuvent livrer le produit. Même s'il est évident que l'Inde ne souhaite pas l'avoir pour le moment, nous étions très inquiets de la façon dont le gouvernement a imposé des droits de douane sans aucune discussion. Nous poursuivrons nos contacts avec le gouvernement indien et tous les autres gouvernements. C'est la raison pour laquelle nous sommes allés au Vietnam, en Chine et dans d'autres pays pour nous assurer de pouvoir vendre notre produit.
Il y aura toujours des difficultés. Il y aura toujours des gens qui voudront nous imposer des obstacles commerciaux. Nous devons continuer à travailler avec les bureaucrates pour surmonter ces problèmes qui nuisent à nos agriculteurs, j'en suis bien conscient. Nous devons continuellement veiller à être présents partout dans le monde et à faire en sorte que les pays susceptibles d'acheter nos produits en connaissent la qualité. C'est ce que nous avons fait et que nous continuerons à faire.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, messieurs Forbes et Corriveau, d'être parmi nous aujourd'hui et d'accomplir de l'excellent travail.
Ma première question concerne le nouveau programme Agri-diversité. Ce programme, qui figure dans le nouveau Plan ministériel de 2018-2019, a pour objectif de renforcer le secteur agricole et agroalimentaire en appuyant la capacité entrepreneuriale des groupes sous-représentés tels que les Autochtones, les jeunes, les femmes et aussi les personnes handicapées, je crois.
Pouvez-vous nous dire où nous en sommes à cet égard?
Avez-vous reçu des demandes?
Vous a-t-on présenté des projets?
De quel budget ce programme dispose-t-il?
Nous avons dit tout à l'heure qu'il était difficile d'attirer de la main-d'oeuvre, entre autres dans le secteur agricole et agroalimentaire. Ce programme pourrait être une façon positive d'améliorer la situation de certaines personnes qui pourraient participer à la croissance économique dans le secteur agricole. C'est un nouveau programme. Il vaudrait sans doute la peine que vous nous donniez un peu plus de détails à ce sujet.
:
Le temps est écoulé. Merci, monsieur Barlow.
[Français]
Messieurs Corriveau et Forbes, je vous remercie encore de votre présence parmi nous cet après-midi pour répondre à nos questions.
[Traduction]
Vous pouvez rester, mais cette partie de la réunion est terminée. Je demande aux membres du Comité de rester parce que nous devons voter sur les crédits.
[Français]
Conformément à l'article 81(4) du Règlement, le Comité traitera maintenant de crédits du Budget principal des dépenses pour l'exercice se terminant le 31 mars 2019, moins les crédits provisoires consentis par la Chambre le 22 mars 2018.
Ai-je le consentement unanime pour voter tous les crédits en une motion?
Des députés: D'accord.
COMMISSION CANADIENNE DU LAIT
ç
Crédit 1—Dépenses du programme.......... 3 755 068 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
COMMISSION CANADIENNE DES GRAINS
ç
Crédit 1—Dépenses du programme.......... 4 846 955 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE ET DE L'AGROALIMENTAIRE
ç
Crédit 1—Dépenses de fonctionnement.......... 568 453 709 $
ç
Crédit 5—Dépenses en capital.......... 54 888 471 $
ç
Crédit 10—Subventions et contributions.......... 425 525 000 $
(Les crédits 1, 5 et 10 sont adoptés avec dissidence.)