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Bienvenue à la séance N
o143 du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire.
Aujourd'hui, conformément à l'article 108(2) du Règlement, nous procédons à une courte étude sur la peste porcine africaine.
Je veux remercier nos témoins de s'être déplacés à si court préavis. Naturellement, le sujet est très important et pourrait certainement préoccuper nos producteurs porcins. C'est une bonne chose de vous avoir ici.
Avant d'aller plus loin, j'aimerais remercier Mme Kelsey Johnson. Elle a souvent assisté aux réunions de notre comité, et ce, depuis si longtemps; or, je viens d'apprendre qu'elle a un nouveau poste chez Reuters. Félicitations. Vous allez nous manquer. Vous vous souviendrez certainement de nous dans vos communications et j'espère que vous aurez toujours un bon mot pour nous. Merci beaucoup.
Nous allons commencer par les déclarations de nos témoins.
Nous avons avec nous plusieurs représentants du Conseil canadien du porc: M. René Roy, vice-président, M. John Ross, directeur exécutif, Mme Audrey Cameron, directrice, Programmes à la ferme et Mme Gabriela Guigou, gestionnaire, Initiative nationale en santé porcine.
Soyez tous les bienvenus.
[Français]
Monsieur Roy, vous avez la parole pour dix minutes.
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Merci, monsieur le président.
Je m'appelle René Roy. Je suis producteur de porcs dans la région de la Beauce, au Québec, et 2e vice-président du Conseil canadien du porc.
Merci beaucoup de m'avoir invité aujourd'hui. Je remercie également le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire, qui a fait preuve de leadership en acceptant de se pencher sur le dossier de la peste porcine africaine.
La peste porcine africaine, ou PPA, ne pose pas de problème en matière de salubrité des aliments.
Toutefois, le virus tue les porcs et pourrait détruire une industrie évaluée à 24 milliards de dollars, qui est en plein essor et qui est concurrentielle à l'échelle mondiale.
Le secteur porcin génère par ailleurs 100 000 emplois répartis tant dans les municipalités rurales que dans les centres urbains. Le risque de perdre leurs exploitations constituerait une très lourde menace pour la santé mentale de bon nombre de producteurs de porcs.
Le Canada exporte 70 % de sa production, sous forme de porcs vivants ou de produits de viande.
Une éclosion de PPA entraînerait la fermeture immédiate de nos marchés d'exportation et, à moins d'être en mesure de réagir rapidement, le déclin de l'industrie porcine. L'expérience du Canada relativement à l'encéphalopathie spongiforme bovine nous laisse clairement entrevoir ce qui pourrait survenir. Cependant, la situation pour le secteur porcin serait encore pire.
La maladie est présente en Afrique, en Europe et en Russie, et elle se propage actuellement en Chine et dans l'Asie du Sud-Est. La combinaison du fait que les déplacements personnels à l'étranger sont à la hausse, tout comme le commerce international entre le Canada et ces régions, et le fait que la charge virale augmente rapidement contribuent à accroître le risque que la PPA se propage en Amérique du Nord.
Heureusement, tout n'est pas perdu. Le Canada possède un système de surveillance de la santé animale bien établi et très rigoureux. Nos producteurs savent comment élever des porcs en santé et ils disposent du soutien de divers types de spécialistes en santé animale, qu'il s'agisse de vétérinaires ou de chercheurs de renommée internationale. Ce système est en outre renforcé par un vaste réseau de laboratoires en santé animale et par des dispositions réglementaires rigoureuses, tant au fédéral que dans les provinces.
[Traduction]
Les producteurs jouent un rôle crucial et ils le savent. Ils ont donc beaucoup investi dans la traçabilité, la biosécurité, l'extension et la recherche. Ils collaborent avec leurs collègues de partout au Canada et travaillent étroitement avec leurs autorités locales. Ils sont également actifs sur la scène internationale.
Dans le cas de la peste porcine africaine, la PPA, les producteurs sont bien conscients des avantages qu'ils ont à travailler étroitement avec les responsables de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, de l'Agence des services frontaliers du Canada, d'Agriculture et Agroalimentaire Canada et d'Affaires mondiales Canada. Ensemble, nous avons pris quelques mesures très importantes pour prévenir la PPA et nous préparer à y réagir au besoin.
Les organisations d'éleveurs de porcs ont conçu une série d'initiatives mettant en lumière les répercussions potentielles de la maladie et la nécessité de renforcer la biosécurité dans les fermes. Les producteurs financent actuellement un projet de recherche à l'Agence canadienne d'inspection des aliments pour élaborer des tests permettant de diagnostiquer plus rapidement la PPA. L'Agence des services frontaliers du Canada, pour sa part, a renforcé la vigilance à la frontière et s'est engagée à consacrer 30 millions de dollars de plus pour accroître le nombre d'équipes de chiens détecteurs.
L'Agence canadienne d'inspection des aliments a mis en oeuvre de nouvelles mesures de contrôle pour réduire le risque associé à l'importation de céréales fourragères. Des représentants de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, d'Affaires mondiales Canada et de l'industrie collaborent étroitement pour sécuriser les accords de reconnaissance de zonage avec des partenaires commerciaux clés. Ces ententes bilatérales revêtent une importance cruciale pour réduire l'incidence d'une éclosion de la maladie au Canada.
Ce qui est peut-être encore plus important, la détermination à collaborer s'est maintenue. Les gouvernements fédéral et provinciaux, les producteurs et les transformateurs intensifient tous leurs efforts pour s'attaquer au problème. Les quatre pierres angulaires d'un plan de gestion d'urgence efficace sont la prévention, la préparation, la réaction et la reprise des activités.
Nous avons investi massivement dans la préparation et la planification, conscients que c'est l'utilisation la plus efficace à faire des ressources. Il reste toutefois beaucoup de travail à faire dans ces domaines.
Pour l'industrie porcine, il existe quatre grandes priorités. En effet, dans cette industrie, on estime qu'il faut contrer le risque présenté par les porcs sauvages, qu'il faut, en fait, éliminer cette espèce invasive. Il faut améliorer les mesures de biosécurité, tant dans les fermes qu'à la frontière, pour prévenir l'introduction de la maladie. Nos systèmes de traçabilité, de biosécurité et de surveillance doivent également être renforcés pour aider à un zonage rapide et à la réouverture de notre marché d'exportation. Enfin, il faut travailler à faciliter les communications avec une large gamme d'intervenants avant et pendant une éclosion.
Jusqu'à maintenant, nous n'avons fait que nous relever les manches et travailler encore plus fort avec les ressources à notre disposition. Des tâches moins importantes sont donc en train d'être laissées de côté. Très peu de ressources, sauf celles consacrées aux chiens détecteurs, ont été ajoutées. Même si nous avons pu obtenir de bons résultats à court terme, la situation n'est pas viable.
À leur réunion du 8 mai dernier, les membres de la Table ronde de la chaîne de valeur du secteur porcin ont recommandé d'envoyer une lettre à la dans le but de lui demander d'agir sans tarder pour fournir plus de ressources, tout particulièrement d'enjoindre les responsables de son ministère de travailler avec le secteur porcin pour élaborer une proposition de financement dans le cadre du Partenariat canadien pour l'agriculture de façon à s'attaquer aux questions prioritaires et d'établir l'office de promotion et de recherche sur le porc, qui fournirait une nouvelle source de financement à long terme par le secteur privé.
Les producteurs de porcs canadiens demandent depuis longtemps la mise en place de l'office de promotion et de recherche sur le porc. Des agences de prélèvement sont établies en vertu de la Loi sur les offices des produits agricoles, qui relève du mandat de la ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire. Une agence de prélèvement du boeuf a été instituée en 2002 et des organismes semblables existent aux États-Unis.
En 2016, le Conseil des produits agricoles du Canada, qui administre la loi, a recommandé au gouvernement fédéral d'établir une agence de promotion du porc. Malheureusement, rien n'a été fait jusqu'à maintenant et on n'a pas pu avoir accès à un montant estimé à un million de dollars de fonds supplémentaires du secteur privé.
Beaucoup a été accompli, mais beaucoup reste à faire. Le Canada peut prévenir la PPA et se préparer à y faire face. Avec des ressources supplémentaires, nous pourrons protéger le secteur et veiller à ce qu'il continue de donner aux Canadiens accès facilement et rapidement à une protéine de grande qualité et de contribuer activement à l'économie canadienne.
Je vous remercie de votre attention. Je serai heureux, tout comme les membres de l'équipe de santé animale du Conseil canadien du porc, de répondre à vous questions.
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Nous parlons de deux types de produits différents et du risque associé à chacun. Un produit transformé comme le tourteau de soja est différent de ce que nous pourrions voir avec un grain entier, si nous n'importons directement que de la fève de soja.
Les mesures de contrôle des importations mises en oeuvre par l'Agence d'inspection des aliments tiennent compte des risques associés à ces deux types de produits. Ainsi, si un produit est transformé correctement dans le marché qui exporte, c'est-à-dire s'il est chauffé — s'il est moulu et chauffé — , pour l'essentiel, le virus sera tué. Le produit peut ensuite être importé parce qu'il est certifié, ce qui atteste qu'il a été transformé correctement dans le pays d'exportation.
Deuxièmement, si vous importez une céréale entière, vous devez fournir à l'Agence d'inspection des aliments l'assurance que le produit importé sera transformé correctement dans une meunerie canadienne. Les conditions d'importation s'appliquent à ces deux types d'opérations.
Là où les mesures ne s'appliquent pas ou n'étaient pas destinées à s'appliquer... Nous importons beaucoup d'ingrédients d'aliments — des vitamines, des minéraux, ce genre de choses. Nous fournissons certaines recommandations sur notre site Web à l'intention des producteurs sur les temps de stockage pour ces produits et sur les températures auxquelles ils doivent être conservés. Ces mesures, si elles sont suivies, peuvent aider à gérer également la charge du virus.
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L'élimination des porcs sauvages prendra plusieurs années, selon la province. Je crois que la population de porcs sauvages du Québec et de l'Ontario pourra être éliminée assez rapidement. Toutefois, ces animaux sont un peu plus nombreux dans l'Ouest du Canada et leur élimination, là-bas, sera plus difficile. Dans votre province d'origine, vous vous êtes débarrassés des rats, vous pourrez, je présume, trouver moyen de vous débarrasser de quelques porcs sauvages.
Nous aurons des problèmes avec les défenseurs des animaux quoi que nous fassions. Lorsque nous traitons avec une espèce invasive et que les dommages pour l'environnement sont importants, nous devons mettre de côté les défenseurs des droits des animaux et penser un petit peu plus à la perspective environnementale qui se dessine au Canada. Selon nous, la question des porcs sauvages relève de la gestion des maladies.
L'élimination de ces animaux nécessitera quelques nouveautés scientifiques. Très franchement... gérer les populations serait un peu plus facile. Évidemment, on ne réglera pas le problème en lançant une armée de chasseurs dans les bois pour traquer ces animaux. Il nous faudra adopter une méthode stratégique un peu plus sophistiquée pour les repérer clairement, les piéger et se débarrasser de toutes les hardes, une par une.
Le processus sera long, c'est certain. Entre-temps, il faut prendre un certain nombre de mesures pour mieux gérer la biosécurité dans les petits élevages, là où les animaux peuvent aller dehors et entrer en contact avec des porcs sauvages. Il y a moyen, je crois, d'apporter également certaines améliorations à ces endroits.
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Merci beaucoup. C'est fantastique de vous avoir ici aujourd'hui. Je fais partie du comité de l'industrie et de celui du commerce et, naturellement, ces questions sont de temps à autre à l'ordre du jour; elles revêtent une importance cruciale pour les producteurs de porcs et pour l'économie en général.
Parlons de la biosécurité qui, à mon avis, constitue l'une des domaines dans lesquels il nous faut satisfaire à la norme la plus élevée.
Je viens d'une circonscription appelée Sault Ste. Marie. Il y a des fermes dans cette région, mais je suis allé à l'école au Michigan, et il y a beaucoup de producteurs de porcs provenant de l'Ohio, etc., avec lesquels je suis allé à l'école. J'ai eu la possibilité d'avoir des discussions sur l'importance de collaborer tous ensemble.
Un ancien ministre du Commerce, le conservateur Jim Kelleher, a autrefois pris la parole à notre école secondaire et parlé du porc en particulier et de la façon dont certains pays imposeront par la bande des tarifs commerciaux pour le porc. On pense que, même en l'absence de preuves, ces pays feront valoir qu'un certain risque existe.
Que faisons-nous avec la collaboration des États-Unis, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et d'autres pays pour lutter contre la peste porcine africaine et montrer que nous avons des méthodes scientifiques très solides à cette fin?
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Je peux peut-être commencer. Vous avez ouvert la porte à une question très large.
La peste porcine africaine a clairement toujours été du ressort de l'Organisation mondiale de la santé animale. Un certain nombre d'entre nous accompagnerons le Dr Komal à l'assemblée générale annuelle de cette organisation qui se tiendra à Paris à la fin du mois. L'Organisation mondiale de la santé animale a consacré beaucoup de temps à la PPA — à l'évidence, il faut un ordre du jour complet lorsque vous rassemblez les représentants de 180 pays pour discuter de santé animale — et, à l'évidence, beaucoup de réunions seront tenues dans ce même espace.
Au niveau international, on tient beaucoup, je crois, à s'attaquer au problème. Beaucoup de gens ont de grandes compétences dans le domaine et sont désireux de les partager avec les autres. L'Organisation mondiale de la santé animale s'emploie donc actuellement à favoriser la création de groupes de spécialistes et de centres d'expertise internationaux. Nous essayons d'en établir un dans les Amériques, mais il y en a déjà assurément un en Europe et un en Asie, qui essaient de former les vétérinaires locaux et de les aider à faire face à la maladie. Comme vous pouvez vous l'imaginer, le Canada et les États-Unis sont presque constamment en pourparlers à ce sujet.
Lors du forum international, nous avons eu la possibilité de rencontrer le Dr Shere, vétérinaire en chef aux États-Unis. Naturellement, comme je l'ai dit, nous avons assez couramment des discussions avec les Américains; en fait, Gabriela a des entretiens téléphoniques avec nos homologues américains à peu près à toutes les semaines. Nous irons tous à Paris, et nous nous rencontrerons donc là-bas. Nous discuterons de nombreux sujets à cette occasion.
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Tout ce que nous disons sera important pour nos témoins. Nous avons une industrie porcine formidable.
Monsieur Roy, je viens de l'Ontario et je peux vous dire que nos producteurs ont les mêmes préoccupations que vous. Nous avons mené une étude sur la santé mentale et pour repérer les problèmes importants. Ces questions sont importantes pour nos producteurs.
On fait beaucoup de choses et je ne veux pas détourner les gens de ce qui se fait. Il est essentiel de le savoir. Toutefois, aujourd'hui la traçabilité est probablement plus importante que jamais.
Nous avons étudié la diarrhée épidémique porcine et le désinfectant. Il s'agissait essentiellement de mesures nationales de désinfection et de lutte contre la transmission. Si cette peste devait se déclarer ici, avec tout le respect que je vous dois, si j'étais au gouvernement à ce moment là, je voudrais aussi entendre nos ministres, qui ont la responsabilité de cette question.
Nous ne perdrions pas notre temps s'ils répondaient: « Ce serait une bonne idée; pourquoi ne pas prévoir une réunion? » En fait, nous avons du temps à l'ordre du jour. Nous pourrions les convoquer afin que les responsables puissent faire le point pour le Comité. Je serais déçu si tout le Comité...
Je sais que M. Longfield a dit qu'il n'appuierait pas cette demande; je vais en rester là. Nous avons des difficultés à faire venir les ministres, mais nous devons simplement leur demander où ils en sont et dans quels domaines ils prévoient de travailler avec vous à l'avenir. Ensuite, nous pourrons peut-être faire la même chose avec l'industrie.
C'est nous qui sommes faces aux producteurs dans nos circonscriptions. Je ne veux pas quitter ceux qui prennent les décisions sans avoir des réponses.
Je vais m'arrêter ici. Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
[Français]
Je vous remercie de me donner l'occasion aujourd'hui de décrire les efforts déployés pour empêcher l'introduction au Canada de la peste porcine africaine.
Laissez-moi soulever trois points importants concernant la peste porcine africaine, ou PPA. Premièrement, la PPA n'est pas présente au Canada. Deuxièmement, notre approche pour empêcher l'introduction de la PPA au Canada met l'accent sur la prévention et la préparation. Troisièmement, nous travaillons de concert avec des partenaires du pays et de l'étranger pour finaliser un cadre et un plan d'action connexe à l'égard de la PPA.
[Traduction]
Pour commencer, monsieur le président, l'ACIA a reconnu dès le départ l'importance d'empêcher l'introduction de la peste porcine africaine, la PPA, au Canada. En fait, c'est une maladie que nous surveillons depuis des années, même avant son apparition en Chine. Un volet important de notre mandat consiste à protéger la santé des animaux au Canada.
La PPA est une maladie porcine virale contagieuse qui peut entrainer des taux de mortalité élevés chez les porcs d'élevage et sauvages infectés. Jusqu'ici, aucun cas de PPA n'a été signalé en Amérique du Nord. Cependant, la maladie se propage rapidement ailleurs sur le globe.
Le premier cas de PPA a été découvert en Afrique dans les années 1920 et la maladie a commencé à se propager à l'extérieur de l'Afrique en 2007. Depuis l'été et l'automne 2018, la PPA s'est propagée considérablement dans certaines régions d'Europe et d'Asie.
Je tiens à préciser qu'il n'y a aucun risque pour la santé humaine associé à la PPA. Les aliments sont salubres et il n'y a aucun risque de transmission de la maladie aux humains. Cependant, son introduction au Canada pourrait avoir un effet dévastateur sur la santé des porcs et donc sur l'industrie porcine canadienne, comme vous l'avez entendu juste avant que Jaspinder et moi-même ne vous rejoignions à la table.
Le Canada est le troisième plus grand pays exportateur de porc tant du point de vue de la valeur que du volume; en effet, sa production représente environ 20 % du commerce mondial de porc. En 2017, le Canada a exporté 1,2 million de tonnes de porc, soit une valeur de 4 milliards de dollars, à plus de 100 pays. L'industrie porcine canadienne contribue à plus de 100 000 emplois, générant près de 24 milliards de dollars
Comme vous l'avez entendu ce matin, nous travaillons avec des représentants de gouvernements et de l'industrie, tant au pays qu'à l'étranger, pour réduire le plus possible les risques et protéger la population porcine du Canada. Nos efforts ont été déployés en partenariat avec l'industrie.
Étant donné que le Canada et les Amériques sont actuellement exempts de la PPA, nous prenons les devants en agissant avec détermination et de façon concertée, notre but étant d'attirer l'attention sur la question de la PPA et de combler les lacunes de l'approche que nous adoptons pour lutter contre la maladie.
Cela m'amène à mon deuxième point. La prévention et la préparation sont nos principales préoccupations. Nous devons être prêts à faire face à toutes les éventualités. Voilà pourquoi le Canada continue de prendre des mesures en ce sens.
Monsieur le président, le principal problème lié à la PPA est qu'il n'existe aucun traitement ni vaccin. Il est donc encore plus important de mettre l'accent sur la prévention et la préparation.
Comme je l'ai dit précédemment, nous travaillons de concert avec un vaste éventail de représentants, surtout auprès de l'industrie — tant du côté des producteurs que des transformateurs — afin de tout mettre en oeuvre pour empêcher l'introduction de la PPA en Amérique du Nord et être prêts à intervenir advenant que la maladie se propage sur notre continent. Nous travaillons notamment avec des représentants de gouvernements et de l'industrie à l'élaboration et à la mise en oeuvre d'un plan d'action national et collaborons étroitement avec les États-Unis et le Mexique, compte tenu de la nature intégrée de nos industries. Nous travaillons aussi en étroite collaboration avec nos partenaires de la QUAD — États-Unis, Nouvelle-Zélande et Australie — ainsi qu'avec des partenaires internationaux comme l'Organisation mondiale de la santé animale, ou OIE, et l'Union européenne, ainsi qu'avec divers participants de l'industrie et du milieu universitaire, entre autres.
Un autre précieux partenaire, c'est l'Agence des services frontaliers du Canada. Un montant qui pourrait atteindre 30 millions de dollars a récemment été affecté pour augmenter le nombre de chiens de détection aux aéroports canadiens et ainsi empêcher l'entrée au Canada de produits de porc non déclarés. Dès le début, on a reconnu que c'était l'un des vecteurs dont nous devions nous préoccuper. Ces chiens sont un moyen extrêmement efficace de fouiller rapidement de grandes quantités de bagages et ils réussissent très bien à trouver des produits de viande importés non déclarés.
Par ailleurs, conformément à une déclaration ministérielle de la ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, des contrôles à l'importation supplémentaires ont été imposés pour les ingrédients d'origine végétale et les ingrédients d'aliments pour animaux arrivant à certains ports maritimes canadiens en provenance de pays où la PPA est déjà établie.
Des outils comme le zonage permettent de faciliter un commerce sécuritaire des produits en provenance de régions non touchées en cas d'éclosion. En collaboration avec nos principaux partenaires commerciaux, nous nous affairons à faire reconnaitre le zonage en cas d'éclosion au Canada.
Ce qui m'amène à mon dernier point. La PPA n'a pas de frontière. Aucun pays ni intervenant ne peut à lui seul régler la situation. Ce que je sais avec certitude, c'est que nous devons travailler ensemble — l'industrie et tous les ordres de gouvernement — pour nous assurer que la PPA n'entre pas au Canada.
C'est pourquoi, plus tôt ce mois-ci, un forum international organisé par le Dr. Komal, sous l'égide du Canada et des États-Unis, a eu lieu à Ottawa. Pendant deux jours, dans le cadre du forum, nous avons discuté, avec des collègues de partout dans le monde, de moyens d'atténuer les risques liés à la PPA. Parmi les participants, on comptait 150 dirigeants et décideurs des gouvernements et de l'industrie de 15 pays, qui ont mis en commun leur expertise, participé à des discussions productives et contribué à l'élaboration de stratégies concernant la PPA.
Conjointement, nous finalisons actuellement un cadre et un plan d'action connexe qui faciliteront le maintien de la collaboration entre les pays et la prise de mesures pour planifier la préparation, améliorer la biosécurité, assurer la continuité des activités et coordonner les communications sur les risques. Ce cadre et le plan d'action connexe tireront parti des bases déjà établies pour être fin prêts à intervenir rapidement en cas d'introduction de la PPA dans la région des Amériques; renforcer les mesures de biosécurité qui empêcheront l'entrée de la PPA et atténueront sa propagation; établir des ententes dans le secteur porcin qui viseront à atténuer les répercussions commerciales de la PPA; et communiquer de façon efficace.
Dans le cadre de nos dialogues à l'échelle nationale et internationale, nous avons également cerné plusieurs excellentes occasions de collaboration dans le but d'accélérer la mise en oeuvre du cadre conjoint une fois qu'il sera prêt.
Le cadre ne marque pas la fin de notre collaboration. Nous avons cerné des domaines qui nécessitent une analyse plus poussée. D'autres discussions sur les prochaines étapes, en fonction du cadre définitif, auront lieu ce mois-ci à l'Organisation mondiale de la santé animale.
Nous tenons à poursuivre nos efforts en collaboration avec les représentants de l'industrie et de tous les ordres du gouvernement, afin d'atténuer le plus possible les répercussions que la PPA pourrait avoir au Canada. Je sais que nous devons tous travailler ensemble pour réussir.
Je vous remercie encore une fois de m'avoir donné l'occasion de parler de cet important dossier.
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Merci, monsieur le président.
Comme l'a mentionné ma collègue de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, l'épidémie de peste porcine africaine en Europe de l'Est et en Asie centrale représente une menace sérieuse pour l'industrie porcine canadienne. Nous travaillons très fort avec l'ACIA pour prévenir une épidémie.
[Traduction]
L'ASFC est responsable de l'application des politiques de l'ACIA telles qu'elles s'appliquent au point d'entrée à la frontière canadienne. Notre Agence remplit ce rôle en vérifiant que les voyageurs ne possèdent pas de produits alimentaires, végétaux ou animaux non admissibles et en s'assurant que les envois commerciaux sont dédouanés, refusés ou soumis à l'inspection de l'ACIA conformément aux recommandations de l'ACIA. Il convient de noter que les marchandises provenant de pays touchés, comme les produits de porc non cuits, sont toujours interdites aux frontières du Canada.
Dans la gestion de la frontière, l'Agence des services frontaliers du Canada, l'ASFC travaille en étroite collaboration avec l'ACIA pour garantir que les marchandises qui menacent de propager la peste porcine africaine au Canada soient interdites le plus tôt possible. À cette fin, l'ASFC a pris plusieurs mesures, tant sur le plan opérationnel que sur le plan de la sensibilisation du public,· pour empêcher la peste porcine africaine d'être introduite au Canada.
Ces étapes ont inclus le redéploiement stratégique des ressources, y compris des équipes de chiens détecteurs d'aliments, de végétaux et d'animaux, AVA, pour se concentrer sur les vols en provenance des pays touchés par la peste porcine africaine; une vigilance accrue en matière de surveillance des voyageurs et des marchandises en provenance de pays infectés par la peste porcine africaine; l'assurance que nos agents ont la formation et la sensibilisation dont ils ont besoin pour être vigilants lors du filtrage des voyageurs; et à s'assurer de l'état de préparation en collaborant avec l'ACIA pour élaborer de plans d'intervention opérationnels, le cas, échéant.
En ce qui concerne nos communications avec le public voyageur, l'ASFC a également pris un certain nombre de mesures importantes. Nous avons placé des affiches sur la peste porcine africaine en 13 langues dans 18 aéroports canadiens et dans des bureaux internationaux à l'étranger. Nous avons distribué des dépliants pour informer les voyageurs de leur responsabilité de déclarer les articles AVA. Nous avons publié des avis sur la peste porcine africaine sur les pages Web et les médias sociaux de l'ASFC. Nous avons communiqué avec les compagnies aériennes et les aéroports dans les pays étrangers grâce aux agents de liaison de l'ASFC en poste à l'étranger. Enfin nous avons identifié des moyens supplémentaires pour les envois de potentielles marchandises contaminées à la peste porcine africaine par messagerie, tels que sur le site Web d'immigration, Réfugiés, Citoyenneté Canada, IRCC, pour les autorisations de voyage électroniques et les visas au Canada.
Pour renforcer la conformité, l'ASFC met en application le régime des sanctions administratives pécuniaires en matière d'agriculture et d'agroalimentaire, SAPAA de l'ACIA pour les infractions à la législation en vigueur. Selon ce système, les agents des services frontaliers peuvent imposer de pénalités de 1 300 $ au nom d'Agriculture et Agroalimentaire Canada aux voyageurs qui omettent de déclarer des produits à base de viande de porc.
Enfin, le Budget 2019 prévoyait 32 millions de dollars au cours des cinq prochaines années, à compter de 2019-2020 et jusqu'à 5,8 millions par an par la suite, afin d'accroître le nombre d'équipes de chiens détecteurs à l'ASFC. Au cours des prochaines années, l'ASFC acquerra et formera 24 nouvelles équipes de chiens détecteurs d'AVA, en vue de leur déploiement dans des points d'entrée à risque élevé. Notre premier déploiement de six équipes dans les principaux aéroports sera effectif d'ici la fin d'année civile 2019.
Nous avons reçu le mandat et nous avons commencé à agir.
[Français]
Voilà qui conclut mon discours d'ouverture. Je répondrai avec plaisir à vos questions.
Merci.
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C'est une très bonne et une très vaste question. Ma collègue Colleen Barnes est responsable de la mise en oeuvre des politiques sur la santé animale, mais je vais en parler et elle pourra ajouter quelque chose.
Lorsque nous établissons les politiques, nous déterminons si la maladie est présente au Canada. Si c'est le cas, nous vérifions à qui en incombe la responsabilité, parce qu'elle est partagée entre les provinces et le gouvernement fédéral. Nous assumons toutes les responsabilités liées aux maladies qui ne sont pas présentes au Canada. Autrement dit, nous allons surveiller la frontière et toutes les maladies qui arrivent, nous allons les gérer ou les éradiquer.
Deuxièmement, nous cherchons également à travailler avec l'Agence de la santé publique du Canada pour comprendre les répercussions de la vérification des zones sur les questions de santé publique humaine et la façon dont nous les gérons. Nous pouvons gérer cela avec l'Agence de la santé publique et aussi avec les provinces.
Nous examinons toujours ces aspects lorsque nous élaborons nos programmes. Pour les maladies qui ne sont pas présentes, notre première action est de les empêcher d'entrer au Canada, ou si elles arrivent, de les éradiquer. Dans le cas de la PPA, étant donné qu'elle n'est pas arrivée, nos mesures ont été fondées sur la prévention. Nous avons adopté une nouvelle approche pour éviter qu'elle n'entre dans le pays. Étant donné la concentration de ce virus en circulation au niveau mondial, notre industrie estime que nous devons prendre des mesures de prévention.
Pour ce qui est de notre rôle international, nous avons travaillé avec l'OIE et d'autres partenaires comme la FAO et la Commission européenne. Ils sont désormais touchés par cette maladie, alors nous voulions tirer les enseignements de leur expérience. Nous avons organisé un forum ici, à Ottawa, pour nous familiariser avec leurs pratiques exemplaires au cas où nous serions confrontés à cette maladie ici et que nous aurions à prendre des mesures. Nous avons beaucoup appris et nous avons élaboré une approche assez satisfaisante pour la suite. Elle est synthétisée dans ce document.
En même temps, le Canada a joué un rôle de chef de file dans ce dossier en rassemblant les acteurs mondiaux, car c'est un problème mondial et nous voulons nous y attaquer collectivement pour minimiser la concentration de ce virus. Notre objectif est aussi de faire en sorte qu'il ne pénètre pas dans la région des Amériques.
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Comme je le disais, le , a fait une déclaration il y a quelques minutes concernant l'état des relations avec la Chine. Je vais relire l'information que j'ai ici en anglais.
[Traduction]
Le premier ministre Justin Trudeau dit que le gouvernement de la Chine ne respecte pas les mêmes règles depuis que les autorités chinoises ont officiellement arrêté deux Canadiens, Michael Spavor et Michael Kovrig.
[Français]
La semaine dernière, nous avons demandé à la si elle avait l'intention de tenir une rencontre officielle avec son homologue chinois pour parler des problèmes de formulaires et du dossier du canola. La ministre a répondu qu'elle allait se tenir debout pour les producteurs de canola.
Nous avons appris qu'elle avait eu une rencontre informelle introductive avec son homologue chinois. Malheureusement, nous n'en avons qu'une version. La ministre ne nous a pas dit ce qui était arrivé pendant cette rencontre. Quelle information a-t-elle eue du ministre de l'Agriculture chinois? A-t-elle réussi à obtenir qu'une délégation technique se rende en Chine, oui ou non? Nous n'avons pas eu cette information. Il n'y a qu'un communiqué de presse disant qu'elle l'a rencontré de façon introductive, et c'est tout. Je pense que c'est important que ce comité soit mis au courant de l'évolution de la situation avec la Chine.
On veut entretenir des relations diplomatiques avec la Chine, mais on n'a toujours pas nommé d'ambassadeur dans ce pays. On n'a toujours pas agi à l'Organisation mondiale du commerce pour démontrer qu'on n'a pas l'intention de se laisser marcher sur les pieds pour des motifs techniques.
Des gens de l'Agence canadienne d'inspection des aliments nous ont assuré qu'ils étaient absolument convaincus de la qualité des tests et du canola qui avait été envoyé en Chine. Ce qui a été envoyé là-bas était sain. Tout ce qu'on demande, c'est d'envoyer une délégation technique en Chine. Malheureusement, cela fait plus d'un mois qu'on a fait cette demande et il semble qu'on soit complètement ignoré par la Chine à cet égard.
La semaine dernière, le a reconnu que c'était une crise politique. Aujourd'hui, il reconnaît non seulement que c'est une crise politique, mais que la Chine semble jouer selon deux types de règlements. Je répète ce qu'on rapporte.
[Traduction]
Le premier ministre Justin Trudeau dit que le gouvernement chinois ne respecte pas les mêmes règles.
[Français]
Pour toutes ces raisons, il est important que le Comité demande à la de comparaître devant lui au plus tard le 21 mai. Nous sommes tout à fait disposés à tenir une réunion du Comité à cette date.
Merci.