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Bonjour et bienvenue à tous à notre réunion. Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, nous étudions l'avis de non-conformité de la Chine sur les exportations de graines de canola canadien.
Nous accueillons aujourd'hui plusieurs nouveaux participants à notre comité— M. Hoback, M. Dreeshen, M. Shipley, M. Maguire, M. Erin Weir — et je pense que nous sommes au complet de notre côté.
M. Weir nous a demandé, si vous êtes tous d'accord, de lui accorder un peu de temps à la fin pour qu'il puisse poser une question. Comme il est de la Saskatchewan, il voulait savoir s'il pouvait disposer d'un peu de temps.
[Français]
Sommes-nous d'accord pour lui accorder un peu de temps à la fin pour poser des questions?
[Traduction]
Des députés: D'accord.
Le président: Très bien, merci.
Ce matin, nous accueillons de l'Association canadienne des producteurs de canola, M. Rick White, directeur général. Bienvenue, monsieur White, au Comité.
Du Conseil canadien du canola, nous recevons M. Jim Everson, président. Monsieur Everson, bienvenue au Comité.
De Richardson International Limitée, nous accueillons Curt Vossen, président et chef de la direction générale.
Est-il sur vidéo? Ils ne sont pas ici. Peut-être se sont-ils trompés de salle.
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Merci beaucoup de l'invitation à comparaître devant vous aujourd'hui pour vous faire part du point de vue d'un producteur de canola sur les difficultés d'accès au marché d'exportation des graines de canola à destination de la Chine. La décision chinoise de suspendre les permis d'exportation de Richardson International et de Viterra et de cesser par la suite d'importer nos graines de canola a suscité de vives préoccupations et passablement d'incertitude tout au long de la chaîne de valeur du canola, et plus particulièrement, pour les producteurs de canola.
L'ACPC représente 43 000 producteurs de canola de l'ouest de l'Ontario jusqu'en Colombie-Britannique. Nous faisons également partie du Conseil canadien du canola et nous collaborons avec ce dernier afin de trouver le plus rapidement possible une solution scientifique au différend et de reprendre le commerce des graines. Nous saluons l'annonce faite par le gouvernement hier de la création d'un groupe de travail formé de producteurs, de représentants de l'industrie et du gouvernement et le message de la et du comme quoi la résolution de ce différend est une priorité importante pour le Canada. L'ACPC est impatiente de participer à ce groupe.
Je ne saurais trop insister sur l'importance de cet enjeu pour les producteurs de canola et sur l'incertitude qui plane sur la saison de production 2019. Compte tenu du fait que 90 % de notre canola est exporté sous forme de graines, d'huile ou de tourteau, les producteurs de canola dépendent énormément du commerce international pour assurer la durabilité de leur exploitation agricole. La perte de tout marché est un sujet de préoccupation. Mais la perte de notre plus gros marché pour des raisons qui ont peu à voir avec des critères scientifiques nous préoccupe particulièrement. En 2018, la Chine a acheté pour 2,7 milliards de dollars de graines de canola, ce qui correspond approximativement à la moitié de nos exportations de graines.
Les semis pour la récolte de 2019 devraient commencer dans quelques semaines. Semences et engrais sont déjà achetés, et les plans de production des cultures sont établis. Les agriculteurs se préparent des mois à l'avance et étudient un éventail de facteurs tels que la rotation des cultures la plus appropriée, les pressions liées aux maladies, les récoltes déjà en silo, le prix et la gestion des risques, ainsi que les stratégies de marketing. Tous ces facteurs limitent leur capacité de modifier leurs plans alors qu'ils sont si près des semis. Par exemple, au centre de la Saskatchewan, les coûts des semences, des produits chimiques et de l'engrais se situent aux environs de 215 $ l'acre pour le canola. Avec une superficie de 1 500 acres, cela entraîne des coûts légèrement supérieurs à 322 000 $ pour ensemencer le canola et démarrer la production. Et ces chiffres ne concernent qu'une seule culture et un seul agriculteur.
Bon nombre d'agriculteurs choisissent la culture du canola en raison de la stabilité de son rendement. Cette année, par exemple, nous prévoyons qu'une superficie de 23 millions d'acres de canola seront ensemencés. Cette production viendra s'ajouter aux quelque 10 millions de tonnes récoltées l'année dernière qui sont toujours entreposées dans les silos des agriculteurs. Cette situation entraînera des difficultés sur le plan des flux de trésorerie pour les agriculteurs qui n'ont pas encore vendu leur production. La livraison et les prix seront touchés d'ici à ce que le marché chinois rouvre ou à ce que nous trouvions de nouveaux clients. La situation varie d'une entreprise agricole à l'autre, mais il est de pratique courante de vendre un peu de graines au printemps pour produire l'encaisse requise pour couvrir les dépenses à court terme.
Pendant que le gouvernement étudie les possibilités de venir en aide aux agriculteurs, les flux de trésorerie, la diversification des marchés et l'incertitude liée aux prix figurent en tête de liste des priorités des producteurs de canola. Voici quelques-unes des options à prendre en considération.
L'une d'entre elles consiste à hausser la limite du Programme de paiements anticipés. Ce programme permet aux producteurs d'avoir accès à du financement à court terme à des taux d'intérêt concurrentiels. Une hausse de la limite du PPA au-delà du plafond actuel fixé à 400 000 $ donnerait plus de marge de manoeuvre aux producteurs dans la gestion de leurs flux de trésorerie et pour se préparer à la prochaine saison de production. Nous demandons ce changement depuis des années, et le moment est venu de l'apporter.
Les programmes Agri-stabilité et Agri-investissement pourraient être utilisés pour aider les agriculteurs à gérer leurs revenus et les baisses de marge. On devrait étudier des moyens d'augmenter les inscriptions au programme Agri-stabilité et apporter des rajustements à ces programmes afin qu'ils soient mieux adaptés à la situation actuelle.
Des initiatives visant à diversifier le marché du canola, comme l'augmentation du mandat du biodiesel dans le cadre du Règlement sur les carburants renouvelables pour le faire passer de 2 à 5 % permettrait d'accroître l'utilisation du canola au Canada. Actuellement, le marché du carburant canadien utilise environ 500 000 tonnes de canola annuellement. Avec un mélange à 5 %, cela porterait l'utilisation du canola à environ 1,3 million de tonnes.
Les exploitations agricoles de céréales et d'oléagineux sont de petites entreprises familiales qui dépendent du commerce. Elles sont l'armature de milliers de collectivités d'un bout à l'autre du Canada. Pour ainsi dire sans préavis, elles ont vu les règles commerciales changer pratiquement du jour au lendemain sans solution dans un avenir rapproché. Ces entreprises sont sur le point de démarrer une nouvelle saison de production sans aucune certitude au sujet du marché, de la livraison ou des prix. Leur expérience fait ressortir l'importance d'un accès stable et prévisible au marché, de règles régissant le commerce fondées sur la science pour que toutes les entreprises canadiennes puissent prospérer dans le monde, et ce, peu importe le secteur dans lequel elles évoluent.
Plus ce blocage traînera en longueur, et plus ce sera difficile pour les agriculteurs, le secteur agricole et le Canada de gérer et d'absorber les répercussions négatives. Les producteurs de canola sont convaincus de la qualité de leur canola et ils ont besoin d'une solution scientifique et d'une reprise du commerce dès que possible. Le leadership du gouvernement est essentiel. Nous sommes impatients de trouver le moyen de régler cette querelle.
Merci, je suis prêt à répondre à vos questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier le Comité d'avoir invité le Conseil canadien du canola à comparaître aujourd'hui.
Pour ceux qui l'ignorent, le Conseil est une organisation de la chaîne de valeur. Il représente les 43 000 producteurs de canola, les semenciers, les transformateurs qui extraient l'huile des graines de canola pour la consommation humaine et produisent le tourteau pour le bétail, ainsi que les exportateurs qui exportent le canola en vue de sa transformation au lieu de sa destination.
Le canola est une culture d'origine canadienne. L'industrie est responsable de 250 000 emplois. Elle est la plus importante source de recettes monétaires agricoles au Canada, et le canola est le premier produit d'exportation du Canada à destination de la Chine. Aujourd'hui, nous sommes ici pour parler d'un très important problème d'accès au marché qu'affrontent l'industrie et les producteurs vis-à-vis de la Chine.
L'accès au marché est essentiel à notre industrie, puisque plus de 90 % du canola produit au Canada est exporté sous la forme de graines, d'huile ou de tourteau. Nous sommes ici parce que deux exportateurs de canola ont vu leur permis d'exportation du canola vers la Chine suspendu. Nous sommes ici parce que tous les exportateurs canadiens ont indiqué que les importateurs chinois n'achètent pas de graines de canola actuellement, et ce, même si les conditions du marché devraient normalement favoriser des affaires florissantes.
Je devrais mentionner que, même si nous avons ici deux des plus importants exportateurs de longue date de graines de canola vers la Chine, six ou sept autres exportateurs, qui sont également membres du Conseil canadien du canola, de même que leurs employés et les producteurs qui livrent le produit à ces entreprises, sont tout aussi touchés en ce sens que les graines ne bougent pas. Ils n'ont pas été victimes du différend réglementaire avec la Chine, mais ils sont eux aussi incapables de vendre leurs graines.
La perte du marché chinois pour les graines de canola représente un sujet de préoccupation majeur pour l'industrie du canola. La Chine est un énorme marché pour le canola, puisqu'elle achète 40 % du canola que nous exportons chaque année. C'est inquiétant, parce que la demande chinoise a toujours été forte. De fait, en 2018, nos exportations vers la Chine ont établi des records pour les graines, l'huile et le tourteau. En ce qui concerne les graines de canola en particulier, il s'agit d'un très gros marché qui achète plus de graines de canola que nos trois autres grands marchés réunis.
La situation est préoccupante parce notre industrie n'a cessé de croître et d'investir afin de répondre à la forte demande des consommateurs en Chine. Nous sommes perplexes quant aux inquiétudes exprimées soudainement par le gouvernement chinois. Nous sommes perplexes et nous nous demandons pourquoi ces préoccupations ont entraîné l'arrêt de l'exportation de nos graines, suscitant une instabilité significative dans l'industrie.
Notre canola de première qualité respecte constamment les exigences de pays partout dans le monde. Nous disposons de systèmes d'assurance de la qualité tout au long de la chaîne de valeur. Par exemple, notre système d'enregistrement des variétés veille à ce que seulement les variétés résistantes à la jambe noire soient cultivées au Canada. Notre politique en matière d'innovation concernant les graines fait en sorte que nous ne cultivons que les traits issus de la biotechnologie ayant été approuvés dans nos grands marchés, y compris en Chine. Nos exportateurs possèdent chacun leurs propres systèmes rigoureux d'assurance qualité et de mise à l'essai afin de répondre aux exigences des clients. De plus, l'Agence canadienne d'inspection des aliments procède à des essais sur chaque expédition pour vérifier si elles répondent aux exigences phytosanitaires du pays importateur. Notre industrie prend très au sérieux les préoccupations liées à la qualité fondées sur des preuves scientifiques; les mesures que nous avons prises jusqu'ici démontrent par ailleurs notre engagement à cet égard.
Un accès stable au marché est essentiel à l'industrie du canola puisque nous exportons plus de 90 % de la production. Nous avons accru la production pour répondre à la demande pour une huile saine et de première qualité pour les humains, et pour une protéine précieuse pour le bétail dans des pays comme les États-Unis, le Japon et le Mexique, en nous fondant sur un accès stable au marché. L'incertitude fait mal tant à l'industrie canadienne qu'à nos clients.
Un accès stable au marché et un système commercial réglementé vont de pair. Il est impératif de trouver une solution scientifique aux préoccupations soulevées par la Chine et de reprendre le commerce dès que possible. Des discussions techniques avec la Chine sont nécessaires pour régler les problèmes que nous avons soulevés. Les décisions fondées sur d'autres considérations peuvent changer de jour en jour et n'offrent pas la certitude requise tant par notre industrie que par nos clients. Des décisions n'ayant aucun fondement scientifique représentent une difficulté majeure pour la chaîne de valeur du canola ainsi que pour l'ensemble du secteur agroalimentaire. Malheureusement, ces décisions deviennent de plus en plus courantes. Cette situation souligne l'importance pour le Canada de diriger les efforts internationaux visant à appuyer le commerce réglementé.
J'aimerais conclure avec les recommandations suivantes: premièrement, que le Comité recommande au gouvernement fédéral de recourir à tous les moyens à sa disposition pour résoudre les problèmes d'accès au marché qui touchent les exportations de graines de canola à destination de la Chine. Cela comprend notamment l'envoi d'une délégation de haut niveau à Beijing dès que possible. Deuxièmement, veiller à ce que notre ambassade à Beijing dispose de toutes les ressources nécessaires pour représenter le Canada sur cette question, notamment en nommant un ambassadeur en Chine. Troisièmement, que le gouvernement confie à ses plus hauts fonctionnaires la tâche de soutenir le nouveau groupe de travail annoncé hier par les ministres, dans le but de reprendre le commerce et de veiller à ce que des mesures soient mises en place pour appuyer les producteurs pendant cette période d'incertitude.
En terminant, le marché chinois des graines est très important pour l'industrie canadienne du canola. Par ailleurs, notre industrie a confiance dans la qualité du canola que nous livrons aux marchés partout dans le monde. Nous devons faire en sorte de résoudre rapidement ces problèmes en utilisant des arguments scientifiques.
Merci.
Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs.
Je m'appelle Curt Vossen, et je suis président et chef de la direction générale de Richardson International Limitée dont les bureaux se trouvent à Winnipeg. Je suis accompagné de Jean-Marc Ruest qui est notre premier vice-président, Affaires commerciales et avocat général.
Je tiens à vous remercier d'avoir invité notre entreprise à vous faire part de son point de vue sur l'actuelle perturbation du commerce et de l'exportation des graines de canola en Chine.
Richardson International compte parmi les chefs de file canadiens dans le secteur de l'agroentreprise. Notre société a été fondée en 1857 par la famille Richardson et continue d'être une société privée appartenant à la cinquième, et bientôt, à la sixième génération de cette famille. Nos activités consistent à vendre les intrants de cultures aux producteurs, à manutentionner et à exporter les céréales, les légumineuses et les oléagineux canadiens, à transformer le canola et l'avoine à grande échelle, et à manufacturer des produits de l'huile de canola tels que l'huile embouteillée pour la vente au détail, pour les services alimentaires, pour les fins industrielles ainsi que pour la fabrication de shortening et de margarines.
Notre relation avec la Chine remonte à plus de 100 ans. En effet, nous avons compté parmi les toutes premières entreprises canadiennes à exporter des céréales vers la Chine et avons développé au fil du temps des liens profonds et significatifs avec nos clients chinois. Bien que notre relation avec la Chine ait évolué sur plus d'un siècle, il reste que l'importance du marché chinois pour les exportations de céréales, d'oléagineux et de légumineuses canadiens est devenue particulièrement évidente au cours des dernières années.
En 2018, le secteur des céréales représentait juste un peu moins de 30 % de tous les biens vendus à la Chine par le Canada. Parmi les 25 principaux produits exportés vers la Chine, sept produits céréaliers et oléagineux apparaissent sur la liste, pour un total de 4,8 milliards de dollars. Les graines de canola étaient, bien entendu, le plus important produit d'exportation du Canada vers la Chine en 2018, avec un total de 2,72 milliards de dollars canadiens. Les produits du canola seulement représentaient juste un peu plus de 15 % de toutes les exportations canadiennes vers la Chine. Si on regarde les cinq premiers produits exportés en Chine l'année dernière, notamment les graines de canola, la pâte de bois, l'huile de canola, le soja et le bois d'oeuvre, les céréales et les oléagineux comptaient pour un peu plus de 60 % de la valeur de ces exportations cumulatives.
Dire que le canola est important pour les relations commerciales du Canada avec la Chine serait un grave euphémisme. En effet, le canola, et bien entendu, les graines entières et les oléagineux, sont à la base des relations commerciales du Canada avec la Chine.
Comme vous le savez, la Chine a commencé à lancer des allégations au cours des derniers mois comme quoi les expéditions de canola canadien, y compris celles de Richardson, étaient non conformes aux exigences phytosanitaires chinoises en raison de la prétendue présence de graines de mauvaises herbes et de maladies fongiques. Les essais internes effectués au moment du chargement, ceux qui ont été effectués par l'Agence canadienne d'inspection des aliments lors du chargement et à la suite des plaintes formulées par les autorités chinoises n'ont pas révélé la présence des prétendues graines de mauvaises herbes ou maladies. En fait, depuis une décennie, on n'a trouvé dans les expéditions canadiennes aucune des nombreuses graines de mauvaises herbes qui devaient prétendument se trouver dans nos expéditions.
En dépit de ces résultats, la Chine a choisi de suspendre abruptement le permis d'exportation du canola de notre entreprise le 1er mars de cette année sur la foi de ces allégations. Vous comprendrez qu'une telle attitude est alarmante et pénible, compte tenu de la relation de longue date de Richardson avec la Chine — une relation sans tache, je le souligne — et de l'importance du marché chinois pour les exportations de céréales et d'oléagineux canadiens. Nous sommes particulièrement troublés par le fait que Richardson ait été visée.
Le fait que le gouvernement chinois n'ait ciblé qu'un seul produit, c'est-à-dire le canola, et qu'il ait choisi certains exportateurs canadiens en particulier en réaction à un problème qui touche prétendument l'industrie au grand complet est troublant. Ces questions doivent être abordées par notre pays — notre gouvernement — immédiatement.
Bien que nous comprenions et acceptions que des discussions techniques entre les spécialistes en la matière des organismes réglementaires doivent avoir lieu soit pour aborder ou dissiper les problèmes de qualité ayant été soulevés, nous ne saurions trop insister sur l'importance d'accélérer ce processus.
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Je vais revenir en arrière d'une phrase ou deux.
Bien que nous comprenions et acceptions que des discussions techniques entre les spécialistes en la matière des organismes réglementaires doivent avoir lieu soit pour aborder ou dissiper les problèmes de qualité ayant été soulevés, nous ne saurions trop insister sur l'importance d'accélérer ce processus. L'état d'incertitude actuel suscite une détresse importante chez tous les intervenants de l'industrie, et plus particulièrement, chez les producteurs qui sont en train de prendre leurs décisions concernant les semis de printemps. Ils ont actuellement des décisions extrêmement difficiles à prendre, des décisions qui auront une incidence bien réelle sur leur succès ou leur échec en 2019 sur le plan des cultures agricoles et des flux de trésorerie.
Dans le cas des exportateurs comme Richardson, si la perturbation actuelle se prolonge indéfiniment, nous n'aurons pas le choix de chercher d'autres marchés pour les graines de canola canadien. Cependant, ce ne sera pas une tâche facile et il faudra y consacrer du temps, compte tenu de l'ampleur du marché chinois aujourd'hui. L'année dernière, la Chine a été responsable de plus de 30 % de toutes les exportations canadiennes de céréales et d'oléagineux, ce qui représente une hausse par rapport à un peu plus de 20 % les années précédentes. Même si nous sommes persuadés de pouvoir trouver éventuellement d'autres marchés, cet exercice ne se fera pas sans douleur.
Dans le cadre de l'élaboration de son plan d'intervention, le gouvernement du Canada devrait prendre note du fait que la Chine n'est pas le seul pays où le secteur des céréales et des oléagineux canadien a connu d'importants problèmes d'accès aux marchés. La fermeture du marché des pois secs et des lentilles en Inde, de même que du marché du blé dur en Italie a aussi entraîné des défis coûteux et difficiles à surmonter pour notre industrie récemment. Les perturbations commerciales possibles dans plusieurs autres pays et le spectre d'une réglementation non fondée sur le risque dans l'Union européenne ont formé un véritable cocktail de perturbations commerciales pour le secteur des céréales, des oléagineux et des légumineuses du Canada. Le gouvernement du Canada doit à la fois s'impliquer davantage et adopter une attitude plus ferme dans la défense des intérêts de ces secteurs contre les obstacles techniques aux échanges dans nos divers marchés d'exportation. De fait, cette question devrait figurer en tête de liste des priorités de notre gouvernement pour la majorité de nos relations commerciales bilatérales où les secteurs céréaliers occupent une position prédominante.
En terminant, nous aimerions remercier le gouvernement et ses représentants pour leur engagement déclaré à trouver une solution au problème actuel. Compte tenu de l'importance de cette question et des répercussions qu'elle risque d'entraîner pour notre industrie et l'ensemble de l'économie canadienne, nous sommes convaincus que le gouvernement du Canada engagera toutes les ressources et l'expertise disponibles en vue de trouver une solution. À cet égard, Richardson International souhaite vous faire part de sa disponibilité, de sa volonté et de sa capacité à vous venir en aide, le cas échéant.
Merci de cette occasion; nous sommes prêts à répondre à vos questions lorsque vous le jugerez bon.
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Merci beaucoup de nous donner l'occasion de nous adresser à vous aujourd'hui sur cette question qui concerne notre industrie et l'ensemble de l'économie canadienne.
Pour vous situer, Viterra compte parmi les chefs de file de l'industrie des céréales au Canada. Notre entreprise exerce ses activités aux quatre coins du pays et dispose notamment de plus de 100 établissements constitués notamment d'installations portuaires, de silos de collecte, d'installations de transformation des graines oléagineuses et d'installations de transformation des cultures spéciales.
Viterra appartient à 50 % à Glencore Agriculture, leader mondial dans les domaines de l’acquisition, de la manutention, du traitement et du négoce des produits agricoles. L'autre 50 % appartient à deux grands fonds de pension canadiens: l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada et la British Columbia Investment Management Corporation.
Nous nous enorgueillissons d'une longue relation avec les agriculteurs canadiens qui remonte à plus de 100 ans. Nous mettons leur production en contact avec des marchés de partout dans le monde. De fait, plus de 90 % des agriculteurs canadiens dépendent de marchés internationaux pour leur subsistance.
Depuis quelques années, la Chine est devenue un marché de plus en plus important pour Viterra et les milliers d'agriculteurs auxquels nous offrons nos services. Nous exportons plusieurs produits différents en Chine chaque année, dont une quantité importante de canola. Parmi les autres produits qui sont exportés en Chine il y a l'orge brassicole, l'orge fourragère, le lin, le soya et le blé; il y a donc un très important marché pour notre secteur agricole.
Le 26 mars 2019, Viterra a reçu un avis qui suspend notre permis d'exportation de canola en Chine. Étant donné que la Chine compte parmi nos plus importants clients, la décision entraîne des répercussions profondes sur notre industrie et continuera d'avoir des ramifications majeures si elle se poursuit plus longtemps encore.
Nous avons examiné activement diverses stratégies d'atténuation et évalué les répercussions à court et à long terme que cette situation exercera sur la fluidité des activités prévues. Nous nous efforçons de gérer les perturbations avec nos clients agriculteurs pour ce qui est de leurs livraisons dans le système et des ventes dans nos installations. Nous travaillons également avec nos partenaires des compagnies de chemin de fer en vue de gérer les interruptions de livraison.
En tant qu'entreprise et industrie, nous avons exprimé très clairement notre position. Tous nos produits exportés font l'objet d'essais rigoureux afin d'assurer qu'ils respectent les spécifications précises des pays importateurs.
Nous prenons très au sérieux l'approche scientifique rigoureuse utilisée pour faire l'essai de nos produits et nous en tirons une grande fierté. C'est ce qui est à la base de l'excellente réputation du Canada à titre de fournisseur fiable et sûr d'ingrédients alimentaires et qui fait d'entreprises comme Viterra un fournisseur privilégié de nombreuses destinations dans le monde.
Nous apprécions le fait que le gouvernement fédéral ait pris l'engagement auprès de notre industrie de recueillir de l'information et de comprendre la situation. Nous sommes déterminés à continuer à collaborer étroitement avec vous et à participer activement à tout le processus.
À l'avenir, nous devons continuer de travailler avec un sentiment d'urgence et prendre des mesures concrètes pour résoudre cette question. Il faut par exemple continuer d'insister pour obtenir une résolution scientifique à l'appui de la relation commerciale de longue date que nous entretenons avec la Chine, et il faut s'assurer que nos deux gouvernements interviennent au plus haut niveau et communiquent ouvertement concernant la manière de trouver un règlement à ce différend très important.
Les questions d'accès aux marchés comme celle-ci font du tort à notre entreprise, à nos agriculteurs et à notre économie tout entière. Nous devons travailler ensemble et agir rapidement pour rétablir l'accès à ce marché très important.
Merci encore de nous avoir invités aujourd'hui. Nous sommes prêts à répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie beaucoup chacun des témoins d'être présent aujourd'hui.
De notre côté, nous comprenons que la situation est urgente et qu'elle demande une résolution rapide.
En résumé, monsieur Vossen, vous avez dit avoir reçu le 1er mars un avis de la Chine concernant la fin des exportations vers ce pays. Le 5 mars, l'opposition officielle a demandé qu'une réunion d'urgence se tienne à ce sujet. Nous avons appris que, le 26 mars, la compagnie Viterra avait elle aussi été touchée par cette situation. Pour notre part, nous avons vu dès le début que cette crise allait toucher durement l'ensemble de la filière du canola au Canada, et nous avons voulu prendre des mesures le plus rapidement possible.
Je rappelle aussi aux membres du Comité que nous avons demandé que les ministres viennent témoigner devant nous. Malheureusement, la réponse de nos collègues libéraux à ce sujet a été négative. Je tiens donc à rappeler encore une fois l'importance d'entamer des discussions au plus haut niveau possible. Pour nous, le plus haut niveau possible implique que les ministres viennent témoigner devant le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire pour nous faire part de la position du gouvernement, du Cabinet, quant à la façon dont il va traiter cette affaire. Faire uniquement des points de presse et ne pas avoir à répondre aux questions des députés ne permettra pas à l'ensemble des partis de travailler ensemble pour résoudre cette situation. Malheureusement, le gouvernement semble vouloir faire cavalier seul et attendre — trop longtemps — pour régler la situation. C'est totalement inacceptable, selon moi.
Je veux également souligner que, pour la deuxième fois en deux jours, nous avons demandé la tenue d'un débat d'urgence à la Chambre. Malheureusement, en recourant à des procédures, les libéraux m'ont empêché de déposer la demande voulant que ce débat d'urgence ait lieu. Il est important de laisser la parole aux producteurs de canola et à leurs députés afin qu'ils puissent parler, comme vous l'avez fait ce matin, de l'urgence de la crise.
Je vous remercie encore une fois d'être parmi nous aujourd'hui. J'ai deux questions, principalement.
Monsieur Vossen, avez-vous déjà fait face à des restrictions semblables dans d'autres pays? Depuis que vous occupez ce poste — et je sais que cela fait un certain temps —, a-t-on déjà mis en doute, à votre connaissance, la qualité du canola canadien dans le contexte d'exportations vers d'autres pays?
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Non, je ne peux pas dire que je me rappelle d'une situation se rapportant directement au canola, ou au colza, comme on l'appelle dans d'autres parties du monde, à titre de produit d'exportation. En revanche, je suis sûr qu'il y a eu d'autres circonstances dans lesquelles on a pu mettre en doute la qualité d'autres produits d'exportation comme les céréales et les oléagineux.
Normalement, et je pense que c'est la question importante ici, il existe un protocole à suivre, une approche standard pour traiter les questions relatives à des préoccupations en matière de salubrité des aliments, les préoccupations concernant la qualité du produit qui se situent en-dehors des normes et des seuils de tolérance convenus.
Dans le cas qui nous occupe, la frustration vient du fait qu'il n'y a eu qu'un suivi limité de la part de ceux qui ont exprimé leurs inquiétudes, c'est-à-dire les organismes réglementaires en Chine, pour expliquer leur position et pour s'engager dans ce processus.
Je sais que nos autorités réglementaires ont établi un certain nombre de contacts ou ont tenté à de nombreuses reprises de joindre les autorités chinoises, mais sans grand succès. Je pense que dans le cas présent, en tant que pays, nous devons nous occuper de ces allégations du mieux que nous le pouvons, notamment en comparant ce que nous savons, nos protocoles scientifiques et les protocoles convenus avec ceux de leur organisme, et régler cette question une bonne fois pour toutes. Ce qui, à mon avis, devrait se produire après une analyse plus poussée et d'autres conversations.
À ce moment-ci de l'année, les agriculteurs établissent leurs calendriers des semailles en tenant compte de la rotation à long terme des cultures pour assurer la durabilité. Habituellement, les agriculteurs font une rotation d'environ un tiers de canola et de deux tiers d'autres céréales, comme le blé et l'orge, le blé dur et d'autres cultures, pour assurer la durabilité de leur exploitation.
Cela s'explique par des raisons agronomiques et celles-ci justifient de continuer la rotation des cultures. C'est la raison pour laquelle j'ai mentionné qu'ils sont un peu coincés et surchargés pour cette année. Ils vont semer les quantités qu'ils ont prévues. Il est difficile de faire des ajustements à court terme.
Cela étant dit, ils vont se retrouver avec du canola et la question est de savoir combien de temps la situation va durer. Il faut qu'elle soit résolue rapidement. Plus cette situation se prolonge, plus les choses empirent pour tous les acteurs. Le besoin le plus immédiat pour les agriculteurs touchera la trésorerie. La trésorerie va les toucher en premier parce qu'ils ne seront pas en mesure de vendre autant de canola. Le canola est la culture qui est la plus rentable dans cette rotation et sans ce produit, ou avec des prix réduits, les exploitations agricoles vont se retrouver très rapidement en difficulté.
C'est la raison pour laquelle nous proposons une solution touchant la trésorerie de façon à aider les agriculteurs à disposer d'un peu de temps en attendant que nous réglions ce problème et les aidions à passer ce mauvais moment. Il y a néanmoins des problèmes à long terme qu'il faut résoudre, parce que nous ne savons pas combien de temps cela va durer.
Je vous remercie de cette occasion de vous entretenir de l'industrie du canola et de la gravité de la situation pour un producteur comme moi. Nous voyons chez nous tant de gens qui sont bouleversés et frustrés par ce qui se passe.
Il y a une chose que je tiens à vous dire. Lorsque nous parlons d'une solution fondée sur la science et de la façon dont l'ACIA s'y prend pour analyser les échantillons du canola chargé à bord des navires et déchargé de ceux-ci, il ne faut pas oublier que l'Agence inspecte également les chargements de tous les camions entrant dans les installations. Nous savons quel est le niveau de qualité qu'il faut avoir et, s'il n'est pas atteint, le canola n'est pas expédié. Lorsque les gens commencent à jaser et à dire qu'il faudrait que les évaluations reposent sur des critères scientifiques, etc., c'est ce qui se fait dès que l'on produit la semence et qu'elle est plantée dans les champs des fermiers. Je crois que c'est là un point essentiel qui devrait être porté à la connaissance des gens.
Une fois encore, c'est à ce moment-là qu'ils doivent commencer à prendre les décisions concernant les semences, les produits chimiques, les engrais, les coûts additionnels à la charge des producteurs ou reportés sur les clients. Je vous signale que c'est ainsi que nous procédions en Saskatchewan, mais nous avons maintenant à subir la taxe sur le carbone et tous les autres coûts qui viennent s'ajouter aux dépenses que l'agriculteur est bien obligé d'absorber.
Ma question s'adresse à M. White, et peut-être à M. Vossen.
Que vous disent les producteurs et les agriculteurs de leurs frustrations à la suite de ce qui se passe?
:
Monsieur le président, madame et messieurs les membres du Comité, je vous remercie.
Bonjour à tous.
Nous vous sommes reconnaissants de cette occasion de vous parler aujourd'hui des événements récents qui ont des répercussions sur les exportations canadiennes de graines de canola vers la Chine.
Le secteur du canola crée environ 250 000 emplois au Canada, tout en générant une activité économique pouvant atteindre 26 milliards de dollars. Le succès du secteur repose en grande partie sur les exportations, de sorte que nous reconnaissons l'importance de résoudre les obstacles au commerce le plus rapidement possible.
[Français]
Le Canada exporte des graines de canola vers la Chine à des fins d'extraction de l'huile depuis 1994. De 2014 à 2018, nos exportations ont représenté environ 92 % des importations totales de canola de la Chine. La valeur de l'exportation de graines de canola vers la Chine a atteint 2,7 milliards de dollars en 2018.
[Traduction]
Le volume et la valeur élevés des exportations reflètent la qualité et la salubrité de notre produit. Le Canada compte un solide système national qui assure la qualité et la salubrité des graines de canola exportées à l'étranger.
En ce qui concerne la salubrité, l'Agence canadienne d'inspection des aliments dispose d'un système d'inspection et de certification phytosanitaires respecté à l'échelle internationale qui protège les Canadiens en protégeant nos ressources végétales. De plus, l'ACIA appuie l'économie en facilitant le commerce sécuritaire avec ses partenaires commerciaux. En ce qui concerne les exportations de céréales, l'ACIA est responsable de la certification des exportations par rapport aux exigences phytosanitaires d'importation à l'étranger.
En ce qui concerne le canola destiné à la Chine, l'ACIA inspecte les expéditions de semences de canola en suivant les procédures et les analyses appropriées avant de délivrer des certificats phytosanitaires pour accompagner les exportations. Ces certificats phytosanitaires donnent aux autorités chinoises l'assurance que, du point de vue canadien, les expéditions de graines de canola en provenance du Canada respectent les exigences de la Chine en matière d'importation de végétaux.
Sur le plan de la qualité, la Commission canadienne des grains a établi et maintient des normes de qualité pour le grain canadien, pour assurer la disponibilité d'une denrée fiable pour les marchés intérieurs et d'exportation. Nous sommes un fournisseur mondial de canola sûr et fiable.
[Français]
Toutefois, il y a périodiquement des différences dans l'interprétation technique de la conformité aux exigences d'importation. De plus, il est hautement prioritaire pour le gouvernement du Canada de travailler en collaboration avec nos homologues de la réglementation pour résoudre ces problèmes en s'appuyant sur une base scientifique.
[Traduction]
Cela m’amène à vous entretenir des avis officiels de non-conformité de la Chine concernant les exportations de graines de canola du Canada. J'aimerais prendre un moment pour expliquer le contexte aux membres du Comité.
En janvier dernier, la Chine a avisé le Canada qu'elle avait intercepté des organismes nuisibles constituant une préoccupation de quarantaine dans une expédition de graines de canola en provenance du Canada. Des entreprises canadiennes ont été placées sur une liste d'avertissement en vue d'être soumises à des inspections plus rigoureuses par la Chine. En réponse, l'ACIA a entrepris une analyse approfondie des avis de non-conformité, tandis que chaque entreprise visée a été informée par Agriculture et Agroalimentaire Canada des avis et de la liste d'avertissements.
En ce qui concerne les mesures prises par I'Agence canadienne d’inspection des aliments après la réception des avis de non-conformité, I'ACIA a vérifié les procédures d'inspection, échantillonnage et essais, et de certification préalables à la certification comme prévu. Nous avons analysé de nouveau les échantillons retenus des expéditions. Nous avons examiné les données sur les exportations antérieures de canola vers la Chine et les données globales de l'enquête sur les ravageurs de 2015 à 2018 pour le canola et les autres exportations de céréales vers tous les marchés afin d'évaluer la possibilité de présence de ravageurs. Nous avons examiné l'évaluation de l'Unité d'évaluation des risques pour la santé de chaque ravageur déclaré par la Chine, ainsi que toutes les autres publications scientifiques disponibles et nous avons dressé une liste de questions de suivi pour la Chine.
Puis, le 1er mars 2019, à la suite d'interceptions supplémentaires de ravageurs provenant de deux expéditions canadiennes de graines de canola, la Chine a suspendu l'enregistrement d'une entreprise, enregistrement exigé pour exporter des graines de canola vers la Chine. Le 1er mars 2019, le Canada a répondu par écrit aux avis chinois de non-conformité et a demandé que la Chine fournisse des renseignements supplémentaires sur sa détection de certains organismes nuisibles constituant une préoccupation de quarantaine afin que le Canada puisse lancer des mesures de suivi. De plus, le Canada a demandé la tenue d'un dialogue scientifique entre des spécialistes de la protection des végétaux des deux pays.
Le 7 mars 2019, la Chine a émis un avis supplémentaire indiquant que toutes les expéditions de graines de canola canadiennes vers la Chine seraient soumises à des inspections plus rigoureuses. Au moment de l'exportation, l'ACIA a inspecté les expéditions de graines de canola, en suivant des procédures et des analyses scientifiques appropriées, et elle était convaincue que les expéditions certifiées respectaient les exigences d'importation à l'étranger.
Toutefois, comme je vous l’ai rappelé précédemment, il y a périodiquement des différences dans l'interprétation technique de la conformité aux exigences d'importation.
[Français]
Le Canada et la Chine ont réussi à résoudre ces impasses dans le passé grâce à un dialogue soutenu.
[Traduction]
Pour évaluer la validité des affirmations de la Chine, l'ACIA a publié une lettre de suivi le 13 mars, visant à donner suite à sa demande de renseignements techniques supplémentaires et de collaboration de la Chine. Cette lettre demandait aussi la tenue d'une réunion technique le plus tôt possible.
Le 15 mars, la Chine a répondu en fournissant des renseignements supplémentaires et a indiqué qu'elle était disposée à participer à un appel technique avec l'ACIA. Cet appel a eu lieu le 18 mars. Il a permis une discussion technique entre des spécialistes de la protection des végétaux des deux pays pour discuter des conclusions de la Chine.
À la suite de cet appel, le 20 mars, l'ACIA a soumis une lettre à l'Administration générale des douanes chinoises présentant les prochaines étapes du dialogue technique.
Le 26 mars, à la suite de trois avis de non-conformité, les douanes chinoises ont suspendu les exportations de graines de canola d'une seconde entreprise.
Les spécialistes de la protection des végétaux de l'ACIA et des douanes chinoises ont participé à une seconde téléconférence le 26 mars afin de poursuivre le dialogue visant à résoudre ce problème en s'appuyant sur une base scientifique.
[Français]
Nous défendons la solidité de notre système d'inspection et notre capacité de continuer à fournir du canola de haute qualité à la Chine.
[Traduction]
Nous nous fions à la science.
L'ACIA a cherché à obtenir des renseignements sur la fréquence de la détection de ravageurs et le nombre de graines de mauvaises herbes détectées dans les échantillons, sur les échantillons de graines de mauvaises herbes et isolats du pathogène de maladie bactérienne, sur les procédures de diagnostic en laboratoire, sur l'information permettant de déterminer la distribution de ravageurs en Chine et sur la justification technique des avis et des mesures prises.
L'ACIA a analysé nos échantillons prélevés lors de l'analyse préalable à l'exportation, et nous avons de nouveau obtenu les mêmes résultats que ceux obtenus lors des essais de certification préalable à l'exportation.
En même temps, les représentants d'AAC, de l'ACIA et d'Affaires mondiales à l'ambassade du Canada à Beijing collaborent activement avec les autorités chinoises pour réaliser des progrès.
Voici où nous en sommes. En plus des lettres et de deux appels techniques, le président de l'ACIA a écrit à son homologue des douanes chinoises pour lui demander une rencontre en personne le plus tôt possible afin de trouver une solution fondée sur la science. Les représentants du Canada collaborent pleinement avec leurs homologues chinois pour tenter de rétablir l'accès pour les entreprises suspendues le plus rapidement possible ainsi que la prévisibilité du commerce des semences de canola.
Aujourd’hui même, donc tôt dans le processus, les deux mêmes personnes qui s’étaient parlés lors des appels techniques, soit un représentant de l’ACIA et son homologue chinois se sont rencontrés en marge de la Convention internationale pour la protection des végétaux qui se tient à Rome. Il s’agissait pour eux de faire le suivi des discussions techniques. Nous communiquons régulièrement, voire même au quotidien, avec les intervenants de l'industrie et nos homologues provinciaux et nous continuerons de les tenir informés dès que nous obtiendrons des renseignements additionnels.
Hier, le 1er avril, le gouvernement du Canada a annoncé la mise en place d'un groupe de travail qui comprendra des représentants du Conseil canadien du canola, de la Canola Growers Association, d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, d'Affaires mondiales Canada, ainsi que des gouvernements de l'Alberta, du Manitoba et de la Saskatchewan.
Nous appuyons fermement nos producteurs canadiens de canola et la résolution de la situation actuelle — il s'agit d'une priorité.
[Français]
Merci beaucoup.
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Oui, monsieur le président.
Comme je l'ai mentionné, il y a eu cette demande de créer un comité d'urgence la semaine dernière. On demandait d'avoir, ici, au Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire, la présence de la , du et de la .
Malheureusement, la rencontre d'aujourd'hui, au cours de laquelle nous devions normalement recevoir ces gens-là, compte tenu de l'importance de la crise et du haut niveau d'engagement dont nous avons besoin, ne l'a pas permis. Comme M. Gorrell l'a mentionné, ce sont des face-à-face dont nous avons besoin tant sur le plan scientifique que sur le plan politique.
C'est pourquoi nous demandions aujourd'hui la présence des ministres pour qu'ils se prononcent sur une question d'agriculture devant le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire.
Je sais que mon collègue du commerce international aura l'occasion, tout à l'heure, d'entendre la et le . Nous avons déjà eu l'occasion de les entendre en conférence de presse. Malheureusement, il semble totalement impossible de faire comparaître ces gens-là, ici, devant nous, au Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire, pour parler d'une importante question d'agriculture.
Encore une fois, je le déplore, je le dénonce, et j'estime que c'est ici que ce débat devrait se faire. En effet, nous allons parler de qualité et de conséquences pour les agriculteurs et pour les fermiers. Nous allons parler de conséquences pour l'ensemble du secteur agricole canadien et je ne comprends tout simplement pas, monsieur le président...
Je crois que nous sommes appelés à un vote.