:
Bonjour à tous et à toutes. Je vous souhaite la bienvenue en ce début de session.
[Traduction]
Je tiens à souhaiter à tous une bonne année. J'espère que vous avez trouvé le temps de vous reposer et de passer quelques moments avec vos familles.
C'est aujourd'hui notre dernière séance sur les défis de la santé mentale. Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion qu'il a adoptée le lundi 23 avril 2018, notre comité reprend son étude des défis en santé mentale auxquels sont confrontés les agriculteurs, éleveurs et producteurs canadiens.
Je souhaite la bienvenue à Mme Shanahan, qui remplace M. Peschisolido.
Nous accueillons les représentantes du Conseil des 4-H du Canada: la directrice exécutive par intérim et directrice des programmes Mme Erin Smith; Mme Elizabeth Jarvis.
Je vous remercie d'être ici.
Nous accueillons aussi par vidéoconférence M. Michael Hoffort, président-directeur général de Financement agricole Canada.
Pouvez-vous m'entendre?
:
Bonjour. Je remercie votre comité de nous accueillir pour participer à l'étude sur la santé mentale dans le secteur agricole.
Je suis Erin Smith, présidente-directrice générale par intérim des 4-H du Canada et directrice aussi des programmes nationaux de l'organisation.
La présence des 4-H du Canada dans le secteur agricole est plus que centenaire. L'organisation a rassemblé les générations et elle a profondément ancré ses racines dans les communautés. Pendant tout ce temps, nous avons évolué. Nous sommes l'un des mouvements voués à l'épanouissement de la jeunesse les plus respectés au Canada, qui prodigue des programmes utiles à cette fin à plus de 25 000 jeunes de tout notre pays, dans les domaines de l'agriculture, de la sécurité alimentaire, des sciences, des technologies, de la soutenabilité environnementale, de la vie saine, des communications et de l'engagement dans la communauté.
Même si les 4-H ont changé au fil des années, nos liens avec l'agriculture ont duré, puisque 83 % de tous nos jeunes membres vivent dans des communautés rurales et agricoles, et 51 % sur des exploitations agricoles. Nous savons que ces jeunes ruraux et jeunes agriculteurs, par rapport à leurs semblables des villes, affrontent des obstacles et des facteurs de risque supplémentaires.
On estime qu'un jeune Canadien sur cinq souffre d'une maladie ou d'un trouble mental et que le suicide est la cause de 24 % de la mortalité totale chez les 15 à 24 ans. Ce taux est le troisième en importance dans le monde industrialisé. D'après la recherche, les jeunes ruraux de moins de 20 ans sont aussi de quatre à six fois plus susceptibles de se suicider que les jeunes citadins du même âge.
Seulement un enfant canadien sur les cinq qui ont besoin de services en santé mentale en reçoit et, chez les jeunes ruraux, c'est encore plus difficile, pour trois grandes raisons. D'abord, on en offre moins dans leurs communautés. Ensuite, les moyens de transport et l'accès à ces services sont souvent limités. Enfin, quand ces services sont accessibles, les jeunes ruraux s'en prévalent moins volontiers que les jeunes citadins, peut-être à cause de la difficulté de protéger la confidentialité et l'anonymat dans les petites communautés.
Consultés, les jeunes 4-H de tout le Canada ont reconnu que la santé mentale était l'un de leurs plus grands défis, et ils ont souligné la nécessité d'un meilleur appui et de plus de ressources dans ce domaine. Comme ils le disent, ils sont stressés d'être stressés. Ils se sentent parfois découragés d'en parler ou de vivre leurs stress de jeunes par rapport à certains des stress vécus par les adultes. Ils ne possèdent pas toute l'expérience qui leur permettrait de réagir aux événements importants de la vie. Parfois, ils auraient besoin que quelqu'un intervienne, les appuie, les guide. Ils veulent être écoutés et respectés, mais n'étant pas encore des adultes, ils ont parfois besoin d'aide.
Eh bien, les 4-H du Canada sont à l'écoute et répondent aux besoins de leurs jeunes membres.
Nous sommes extrêmement fiers du partenariat que nous venons de nouer avec Financement agricole Canada. Grâce à son appui généreux, les 4-H du Canada pourront lancer une initiative axée sur la vie saine, qui privilégie le soutien au mieux-être mental et physique de leurs membres de partout au Canada. Cet investissement et celui de partenaires industriels comme UFA Co-operative Limited, Corteva Agriscience, la division Agriculture de Dow, Dupont et Cargill, ainsi qu'Emploi et Développement social Canada, permettront assurément aux 4-H du Canada de répondre aux besoins reconnus par leurs jeunes membres.
L'initiative favorisant la vie saine se déroulera en trois temps, chacun consacré à un aspect différent du mieux-être. Dans le premier temps, déjà entamé, on insiste sur la santé mentale. On dotera les dirigeants des 4-H des moyens et de l'appui nécessaires pour reconnaître les problèmes de santé mentale chez les jeunes et pour diriger ces jeunes vers les ressources. En collaboration avec notre partenaire stratégique, les dirigeants des 4-H trouveront plus d'occasions de mettre des capacités en place, et les jeunes auront accès aux études, aux moyens et aux occasions nécessaires pour se renforcer et affronter les difficultés.
Les deuxième et troisième temps de l'initiative seront lancés plus tard cette année et insisteront sur la vie active et la santé nutritionnelle. Nous reconnaissons que la santé mentale est solidement reliée au mieux-être général et nous croyons qu'une approche holiste sera extrêmement bénéfique pour les jeunes membres des 4-H, à mesure qu'ils augmenteront les connaissances et les talents qui leur permettront de vivre sainement.
Une étude réalisée en 2006, dans l'Est de l'Ontario, par Armstrong et Manion confirme l'importance des partenariats enrichissants de jeunes avec des adultes, en notant que la participation à des activités parascolaires est un facteur de protection des jeunes ruraux contre le suicide. Cette participation des jeunes ruraux peut leur faire acquérir la résilience, renforcer leur identité, donner du sens à leur vie et leur permettre de développer d'autres talents qui leur seront ensuite toujours utiles. Voilà, dans tous les cas, des acquis déterminants de l'épanouissement sur lesquels le mouvement des 4-H est fondé, qui contribuent au mieux-être général des jeunes et qui les aident à élaborer des stratégies dont ils auront besoin pour affronter les problèmes de santé mentale.
Vu que plus de la moitié de nos jeunes membres sondés par les 4-H du Canada expriment le désir de faire carrière dans le secteur agricole, nous ne pouvons pas nous permettre des investissements dérisoires dans le mieux-être et l'avenir de notre jeunesse rurale. Nous nous réjouissons donc de la création récente du ministère du Développement économique rural, dont nous félicitons la titulaire, Mme , pour sa nomination.
Nous y voyons une occasion en or pour le gouvernement d'investir davantage dans l'avenir de la jeunesse rurale en appuyant des organisations comme les 4-H pour leur permettre de continuer à exécuter des programmes de perfectionnement des compétences et des programmes axés sur la carrière. Nous sommes impatients de collaborer davantage avec le secteur agricole, les communautés rurales, le gouvernement et les spécialistes du secteur dans le domaine de la santé mentale des enfants et des jeunes, de même qu'avec le mouvement des 4-H dans tout le Canada. Ensemble, nous pouvons contribuer à la proximité d'adultes dévoués auprès des jeunes des communautés rurales, à l'accès des mêmes jeunes aux programmes et aux ressources dont ils ont besoin non seulement pour survivre mais, surtout, pour prospérer.
Merci beaucoup.
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Bonjour à tous et à toutes.
[Traduction]
Je suis ravi de me présenter de nouveau devant votre comité, au nom de Financement agricole Canada. Je me nomme Michael Hoffort et je suis le président-directeur général de cette organisation.
Lorsque je me suis adressé à vous, en juin dernier, je vous ai décrit nos projets visant à aider les agriculteurs, les éleveurs et les producteurs canadiens aux prises avec des problèmes de santé mentale. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de faire le point avec vous. Je suis également honoré de me présenter devant vous avec nos partenaires des 4-H du Canada et de Gestion agricole du Canada.
Le soutien de Financement agricole Canada à l'industrie et à sa clientèle ne se limite pas à du financement. Notre engagement envers l'agriculture est profond et nous nous soucions du mieux-être de nos clients. Nous offrons notre programme de soutien à la clientèle à la suite de catastrophes agricoles comme des inondations ou des sécheresses. Le Fonds AgriUrgences est venu en aide à des centaines de clients qui faisaient face à des circonstances difficiles et inattendues, comme un accident agricole ou le décès d'un membre de leur famille.
Sur le plan de la santé mentale, nous savions que nous pouvions en faire plus. Nous avons entrepris d'appuyer la sensibilisation et l'accès aux ressources en santé mentale pour les membres du secteur agricole. En collaboration avec des partenaires de l'industrie, nous nous efforçons d'éliminer les tabous concernant la santé mentale. Nous nous attachons à promouvoir la sensibilisation à la santé mentale en général, à encourager le dialogue et à aider les gens qui oeuvrent dans l'industrie agricole à chercher du soutien s'ils en ont besoin.
Nous avons fait équipe avec des experts de la santé mentale et nous nous sommes appuyés sur des données de recherche sur la clientèle pour éclairer nos décisions relatives à la création d'une publication traitant de santé mentale, de messages d'intérêt public et de partenariats avec des groupes intéressés.
Au début de l'année, nous avons versé 50 000 $ à la Do More Agriculture Foundation pour le financement de 12 ateliers de premiers soins en santé mentale. En tout, 102 demandes ont été reçues, signe évident que les collectivités rurales sont conscientes de la nécessité de ces connaissances et de cette formation. Les participants aux ateliers apprendront comment aider une personne qui vit un problème de santé mentale ou qui traverse une crise. Les données probantes favorables à la formation en premiers soins en santé mentale révèlent que cette formation accroît la littératie en santé mentale, qu'elle réduit les préjugés et qu'elle aide les gens à reconnaître et à comprendre les signes de maladie mentale et à y réagir. Les ateliers commenceront en février et se termineront en avril.
Nous sommes également enthousiastes à l'idée de nous associer aux cercles 4-H du Canada pour le lancement, cette année, de leur initiative pour une vie saine. Ce programme soutient le mieux-être affectif et physique des jeunes des milieux ruraux du Canada. C'est un investissement dans notre jeunesse, qui jouera un rôle déterminant dans l'orientation future du secteur agricole canadien.
Une autre initiative importante est la publication intitulée Cultiver la résilience. Je crois que vous en avez tous trouvé un exemplaire à votre place, aujourd'hui. Puisque nous ne sommes pas des experts de la santé mentale, nous avons collaboré avec des spécialistes en la matière pour créer cette brochure. Ces experts comprenaient notamment des psychologues et des groupes de santé mentale. En novembre dernier, 176 000 exemplaires ont été envoyés par la poste à des producteurs canadiens. On y trouve des témoignages personnels, ainsi que des outils que les producteurs peuvent utiliser pour mieux comprendre et affronter leurs propres problèmes de santé mentale. Beaucoup, dans le secteur, décrivent cette publication qui a été bien reçue comme un document à lire absolument.
En plus de la brochure, nous avons créé une série de messages d'intérêt public destinés à la presse écrite et à la radio, qui visent à aiguiller les gens vers des ressources accessibles en cas de besoin. Nous sommes honorés du concours de l'artiste country canadien Paul Brandt, qui a prêté sa voix à nos messages radiophoniques en anglais, car nous savons que son appui contribuera énormément à amplifier la portée de ces messages auprès de notre public rural.
La réaction du milieu agricole à nos initiatives portant sur la santé mentale prouve, depuis leur début, un réel besoin d'en parler. Les producteurs se sont dits sensibles à notre rôle de catalyseur du dialogue et de promoteur de la sensibilisation aux ressources offertes. Nous sommes déterminés à soutenir le secteur agricole et nous sommes fiers de nous associer à des partenaires qui se sont donné la même mission.
Nous nous sommes également engagés à soutenir nos employés. Une formation en premiers soins en santé mentale est offerte aux gestionnaires, afin qu'ils soient en mesure de secourir leurs employés. Cette formation est également offerte au personnel de première ligne pour l'aider à servir notre clientèle. De plus, nous sommes en train d'évaluer nos pratiques internes en fonction des 13 facteurs de santé et de sécurité psychologiques en milieu de travail approuvés par le Conseil canadien des normes. Il s'agit des mêmes normes que celles que reconnaît le Groupe de travail mixte sur la santé mentale en milieu de travail du gouvernement du Canada. Cette évaluation nous permettra de déterminer les prochaines étapes de notre stratégie de santé mentale. C'est la deuxième année que nous organisons une semaine de sensibilisation à la santé mentale. Cette année, nous insistons sur l'importance de prendre soin de nous-mêmes et de nos familles. Quotidiennement, pendant cette semaine, nous publierons des articles destinés aux employés et aux gestionnaires, afin de les sensibiliser aux services, comme le Programme d'aide aux employés et à leur famille et la ligne Jeunesse, J'écoute, et de les encourager à ne pas hésiter à y recourir.
Demain, pendant la Journée Bell cause pour la cause, à l'occasion de laquelle les Canadiens participeront à un dialogue national sur la santé mentale, nous communiquerons sur les médias sociaux le contenu de notre publication Cultiver la résilience et nous lancerons trois nouvelles vidéos axées sur la santé mentale. Nous publierons aussi un numéro spécial de notre cyberbulletin adressé à nos clients, qui portera sur la santé mentale.
Par ailleurs, FAC s'associe avec Gestion agricole du Canada dans le but d'explorer le lien entre les pratiques de gestion d'entreprise et la santé mentale, ainsi que l'avantage à réaliser une étude sur la santé mentale pour obtenir de nouvelles perspectives sur ce plan. FAC est dévouée à l'agriculture. Nous oeuvrons pour le bien de l'industrie et de notre clientèle. Nous continuerons d'être un partenaire solide dans les moments heureux comme dans les moments difficiles.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui. Je répondrai avec plaisir aux questions du Comité.
Merci.
:
Monsieur le président, honorables membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invitée à témoigner devant vous aujourd'hui au nom de Gestion agricole du Canada, ou GAC. Je salue également mes collègues Erin, Liz et Mike.
Je m'appelle Heather Watson et je suis la directrice générale de GAC. Je suis désolée de ne pas pouvoir y être en personne. C'est avec plaisir que je ferai le point sur notre projet de collaboration avec Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), un projet qui examinera le lien entre la santé mentale et les décisions de gestion dans les entreprises agricoles.
Brièvement, Gestion agricole Canada a été créé en 1992 dans le but d'accroître la sensibilisation aux pratiques de gestion agricole et d'en favoriser l'adoption, et ce, afin de positionner les agriculteurs canadiens sur la voie de la croissance et de la compétitivité durables.
Comme nous l'avons dit dans notre témoignage du mois d'octobre, nous voyons un lien inhérent entre la santé mentale et la gestion des entreprises agricoles. Nous sommes heureux d'annoncer que nous avons récemment conclu une entente de contribution de trois ans dans le cadre du programme Agri-compétitivité d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, qui regroupe un certain nombre d'initiatives visant à examiner le rapport entre la santé mentale et la gestion des entreprises agricoles. Nous avons déjà commencé à recueillir des perspectives intéressantes sur ce sujet.
En novembre, en prévision de cette entente de contribution, nous avons organisé un groupe de discussion intitulé « Healthy Farmer: Healthy Farm » dans le cadre de notre conférence annuelle sur l'excellence agricole qui s'est tenue à Winnipeg et a attiré 289 délégués. Gerry Friesen, qui se désigne lui-même comme un « fermier en voie de rétablissement », a raconté son histoire fascinante, soit la bataille qu'il a menée contre des problèmes de santé mentale, à l'époque où il était éleveur de porcs, et les effets que cela a eus sur lui, sa famille, sa ferme et sa collectivité.
Nous avons appris qu'il n'y a pas que les efforts déployés pour réussir et les difficultés éprouvées qui peuvent nuire à la santé mentale. La réussite de même que les fortes pressions qui nous poussent à faire croître l'entreprise et à perpétuer l'héritage agricole et familial peuvent également compromettre la santé mentale. La connaissance de soi, y compris de ses limites et de ses besoins, est cruciale. Gerry a depuis quitté l'agriculture pour offrir des services de counselling et d'intervention d'urgence à ses collègues agriculteurs. Des spécialistes de la sécurité agricole et des travailleurs sociaux ont également fait part de leur point de vue sur le lien entre la gestion de la ferme et la santé mentale, et sur les façons dont ces deux éléments peuvent se renforcer mutuellement.
Maintenant que notre accord de financement est conclu, nous sommes impatients de commander une étude nationale afin d'examiner plus à fond cette corrélation. Notre étude doit s'amorcer le 1er avril 2019. Cependant, depuis que nous avons annoncé l'étude en décembre, des groupes et particuliers de l'industrie nous ont demandé de participer au projet. Nous sommes prêts à lancer une demande d'expression d'intérêt et ainsi donner l'occasion à quiconque souhaite contribuer à l'étude de se manifester.
Nous savons déjà que nos agriculteurs sont extrêmement stressés et que le stress peut avoir des effets négatifs sur la prise de décisions; grâce à cette recherche novatrice, nous espérons explorer davantage les facteurs qui influent sur la santé mentale, la façon dont la gestion des affaires peut servir à favoriser la santé mentale et, réciproquement, la façon dont la santé mentale peut favoriser la gestion des affaires. Enfin, nous tenterons de tracer une voie à suivre. Nous chercherons en outre à déterminer s'il existe des différences démographiques entre les régions, les secteurs de production, les groupes d'âge et les sexes; le cas échéant, nous nous pencherons sur les mesures que nous pouvons prendre pour répondre à ces besoins particuliers.
Cette étude devrait faire appel à un mélange de méthodes de recherche appliquée qualitative et quantitative, dont des entrevues, des groupes de discussion, des études de cas et des sondages. Afin de maximiser nos ressources et d'éviter les efforts redondants, nous contactons ceux et celles qui travaillent déjà dans ce domaine au Canada et à l'étranger, et nous avons commencé à examiner la recherche secondaire afin d'orienter la portée, la forme et l'objet de notre étude.
La Nouvelle-Zélande, par exemple, s'est déjà penchée sur la santé mentale des agriculteurs et sur les facteurs qui influencent la prise de décisions; le travail formidable réalisé à ce chapitre a mené à la création de leur programme Farmstrong. Par ailleurs, récemment, l'American Veterinary Medical Association a mené une étude sur la santé mentale des vétérinaires et a recommandé des mesures que leur secteur devrait prendre à cet égard.
Nous sommes impatients de voir les conclusions qui se dégageront de l'étude et de réfléchir à leurs implications pour l'approche de notre organisation et pour l'industrie en général, en ce qui a trait au développement des entreprises, à la compétitivité et à l'adoption de pratiques de gestion agricole pour assurer la croissance soutenue du secteur agricole au Canada.
Au cours des trois prochaines années, nous planifions également de mettre sur pied un programme national de développement du leadership pour aider les agriculteurs à développer leur plein potentiel, et ce, non seulement pour renforcer leur confiance en eux, mais aussi pour soutenir leur santé mentale et leur bien-être. Ainsi, nous espérons les amener à exercer leur leadership et à encourager le pouvoir d'agir des autres. Les résultats de l'Étude sur la santé mentale et la gestion agricole serviront à l'élaboration du programme.
Comme notre entente de financement avec AAC prévoit un partage des coûts à égalité de parts, nous continuons de chercher activement des partenaires pour amasser notre contribution. Depuis l'annonce de l'étude en décembre, nous sommes heureux de dire que nous avons discuté avec Financement agricole Canada et que nous comptons travailler ensemble afin d'optimiser nos ressources pour maximiser notre portée et notre incidence. Nous avons aussi hâte de lire le rapport du Comité sur ce sujet. Nous serons ravis de vous tenir au courant de nos progrès et de faire rapport au Comité une fois que l'étude aura été amorcée et une fois qu'elle sera terminée.
Je vous remercie, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité et invités.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie tous nos témoins. Nous vous savons gré de vos interventions et nous sommes ravis d'avoir l'occasion d'entendre ce que vous comptez faire alors que nous travaillons à cette étude particulière. Nous avons souligné la journée Bell Cause pour la cause, et je sais qu'il y a un an, j'avais l'honneur de demander pour la première fois la réalisation de cette étude sur les problèmes de santé mentale chez les agriculteurs, les éleveurs et les producteurs.
Étant moi-même agriculteur, je peux affirmer que nous avons vu cela dans nos collectivités. Je suis ravi de cette importante discussion. Je remercie tous les témoins qui ont manifesté le désir de contribuer à ce rapport.
Je suis aussi heureux d'entendre que vous avez hâte de connaître les résultats de cette étude et tous les aspects qui auront été traités. C'est si important, car il arrive que tout ne soit pas présenté. Je suis sûr que vos organismes vont parcourir tous les témoignages et saisir l'ampleur de tous les facteurs qui ont des effets sur les agriculteurs et les éleveurs en particulier.
Je veux aussi remercier en particulier les femmes extraordinaires à la tête d'exploitations agricoles, qui préconisent vigoureusement la promotion de la santé mentale dans les collectivités rurales, ainsi que dans leurs exploitations agricoles familiales. C'est, je crois, ce qui a fait germer cela dans mon esprit, connaissant l'engagement profond de ces divers groupes et l'importance pour eux de veiller à ce que les choses aillent bien dans leurs collectivités.
Bien sûr, le serment d'allégeance des 4-H, c'est l'engagement à faire preuve d'un jugement éclairé, de grande loyauté et de solidarité envers son prochain, ainsi qu'à adopter un mode de vie sain, bien sûr. Ils font cela pour eux-mêmes et leur club, et pour leur nation, naturellement. En tant qu'ancien membre des 4-H, je suis très heureux que vous ayez décidé de vous attaquer à cette tâche en particulier.
En ce qui concerne mes préoccupations, nous nous attendions à ce que certaines de ces initiatives nous parviennent après la production de notre rapport et après que nous ayons eu l'occasion de discuter de certains de ces enjeux. Je crois que maintenant, nous pouvons simplement nous baser sur l'engagement des trois organismes, aller de l'avant et essayer de vous présenter les meilleurs faits que nous ayons. Nous ne devons pas oublier que l'agriculture est attaquée de bien des façons. Quelqu'un a dit que nous devions parler de la nutrition, et ainsi de suite. Cependant, pour bon nombre de ces groupes d'exploitants agricoles, la nutrition est compromise par certains des acteurs extérieurs qui essaient de s'attaquer aux agriculteurs canadiens et cherchent à minimiser leur pertinence.
En tant que producteur de boeuf, je comprends cela. J'estime que nous devons bien penser à notre façon de réagir aux militants qui s'opposent à l'agriculture, aux trolls des médias sociaux qui démonisent notre secteur agricole, ainsi qu'aux choses qui sont particulièrement importantes pour les exploitations agricoles, comme des taxes sur le carbone atteignant des dizaines de milliers de dollars par exploitation, les énormes obstacles liés aux formalités administratives et les tactiques agressives de l'ARC qui ont démonisé les petits propriétaires d'entreprises et les petits exploitants agricoles en particulier. Nous devons veiller à ce que tout cela fasse partie de la discussion. Tous les jeunes membres des 4-H dont nous avons parlé entendent cela jour après jour. Ils ne vont pas entendre les messages du gouvernement, mais plutôt les messages qui se passent autour de la table de cuisine. Ils voient les effets de cela sur leurs parents.
Je crois qu'une de vos grandes préoccupations, madame Smith, était l'effet de cela sur les jeunes. Ces effets se produisent à cause de ce qui se passe dans la collectivité et autour de la table. Je me demande si vous pouvez nous parler de la façon dont nous pourrons utiliser ce que nous avons constaté dans l'étude, ce que nous avons entendu comme témoignages, et nous dire si, dans le cadre de votre mandat, vous allez vous pencher sur des façons d'intégrer cela pour que nous puissions trouver des façons de réagir et d'exercer des pressions sur ces groupes qui ne sont là que pour démoniser l'agriculture.
:
Merci, monsieur le président.
Merci à vous tous de votre présence à notre dernière réunion. Il y a toujours de nouvelles questions.
Je veux me concentrer sur la recherche dont Mme Smith a parlé. Vous avez mentionné l'étude Manion, en 2006. Je sais que M. Manion travaille en santé mentale au Royal. Il a travaillé, entre autres, dans le domaine du soutien global et des services intégrés. Comment pouvons-nous fournir des services aux jeunes qui engloberont le logement, la santé mentale, les toxicomanies, la consommation de cannabis et d'alcool, les dépendances croisées et les effets néfastes à l'étape de la petite enfance?
Certains centres de santé mentale pour jeunes ont été créés dans le réseau. La plupart se trouvent dans des centres urbains, mais il y en a un dans Chatham-Kent. Est-ce une chose que votre groupe a envisagé d'intégrer et d'inclure dans le soutien global, et pour laquelle le gouvernement fédéral pourrait offrir son aide?
Je vais ensuite demander à Michael Hoffort et Heather Watson de répondre à la même question.
Nous avons en fait le programme Combler le fossé. Je suis en Alberta actuellement à FarmTech, et nous recevons un groupe d'agriculteurs pour discuter des moyens de combler le fossé pour faire progresser la conversation sur la transition. Nous savons maintenant que la santé mentale a été mise sur la sellette, grâce à FAC, et nous voulons organiser plus de groupes comme celui-là.
Nous constatons que le sujet se répand dans toutes les conversations. C'est comme si maintenant que nous avons reconnu la situation, elle est évoquée partout, et plus particulièrement dans les conversations portant sur la transition. Les agriculteurs actuels sont soumis à de fortes pressions pour assurer l'avenir de leur ferme, et ils espèrent que la prochaine génération fera comme eux. Ils craignent beaucoup de ne pas être sur la même longueur d'onde à ce sujet. Mais, bien entendu, c'est la génération actuelle d'agriculteurs qui portent le poids du monde sur leurs épaules. La prochaine génération d'agriculteurs craignent d'échouer et de manquer à leur devoir envers leurs parents et leurs grands-parents.
C'est un énorme facteur relatif à la santé mentale au moment de céder la ferme familiale à la prochaine génération. Nous nous penchons là-dessus en ce moment. Ce sera pris en considération.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci aux témoins de comparaître en cette dernière journée de notre étude. Nous avons entendu des témoignages extraordinaires et nous avons hâte de les regrouper dans un rapport très exhaustif que nous préparerons sur ce très important sujet.
Je vais commencer avec Mme Smith.
Dans votre déclaration liminaire, vous avez parlé des difficultés auxquelles sont confrontés les jeunes des régions rurales. Vous avez énuméré trois principaux facteurs. Il y a le fait que moins de services sont disponibles. Le transport pour se rendre aux services pose problème. Il y a aussi le préjugé selon lequel, lorsque vous vivez dans une petite collectivité, les gens sont plus susceptibles de découvrir que vous cherchez de l'aide.
J'ai été étonné d'apprendre que l'Ouest canadien est actuellement confronté à des problèmes avec le service d'autobus Greyhound. Vos membres vous ont-ils fait des commentaires sur l'incidence de ces problèmes?
Je vais passer directement au point numéro deux, soit le transport pour se rendre aux services, pouvez-vous nous expliquer l'incidence que l'élimination de circuits d'autobus Greyhound a eu sur les gens?
:
Fantastique. Je tiens également à vous féliciter pour votre document
Cultiver la résilience. Je sais que nous n'avons pas le droit d'utiliser d'accessoires à la Chambre, mais au Comité, nous sommes un peu plus souples en ce qui concerne les règles, alors je veux seulement brandir le document pour que les gens puissent le voir, car, après l'avoir parcouru, j'estime qu'il renferme d'excellentes recommandations.
Pour la prochaine question, je pense que je veux donner l'occasion à tous les témoins d'y répondre, et je pourrais peut-être commencer avec Mme Watson. Agriculture et Agroalimentaire Canada a fait une série d'annonces concernant la santé mentale dans la communauté agricole. Je pense que quelques-uns d'entre nous ont été pris par surprise par l'annonce du 20 novembre. C'est une annonce qui est bien reçue, mais notre comité réalise des travaux parallèles sur le sujet et mène cette étude depuis un bon moment. J'espère seulement que lorsque le rapport sur lequel le Comité aura travaillé fort sera rendu public avec ses recommandations, le gouvernement fédéral y donnera suite.
Madame Watson, à la lumière de ce qui a déjà été annoncé et de ce que l'on entrevoit pour l'avenir, quelles recommandations espérez-vous voir dans notre rapport, compte tenu des incroyables témoignages que nous avons entendus jusqu'à présent? D'après vous, quels secteurs doivent être abordés dans le rapport de notre comité et par le gouvernement fédéral?
:
Merci, monsieur le président. Merci de la question. Elle est excellente.
Je ne peux évidemment pas me prononcer au nom du gouvernement fédéral, mais je peux dire que ce qui est enthousiasmant ici, c'est que nous venons de commencer, n'est-ce pas? Les travaux d'Andria Jones-Bitton nous ont amenés à pouvoir dire ceci: « Nous trouvons de nouveaux renseignements. Quoi d'autre devons-nous savoir et que devons-nous faire de ces renseignements? »
J'ai trouvé formidable de lire les témoignages que vous avez reçus, car je pense que nous laissons miroiter l'idée d'un effort national. En tant qu'organisme national, je suis tout à fait d'accord pour dire que nous devons prendre des mesures qui offrent des chances égales de réussite à tous les Canadiens, à tous les agriculteurs actuels et futurs au pays.
Je peux comprendre votre préoccupation selon laquelle nous sommes peut-être en train de mettre la charrue devant les boeufs et que nous devons nous assurer d'obtenir des recommandations du Comité, mais je pense que la bonne nouvelle, c'est que nous allons de l'avant lentement. Nous prenons des mesures, car nous savons qu'il doit se passer quelque chose. Chaque jour, nous entendons des histoires assez inquiétantes sur la façon dont les agriculteurs se sentent et sur ce qu'ils comptent faire.
Je pense que nous devons intervenir et que nous devons agir rapidement. Je suis ravie de voir que FAC, la fondation Do More Ag et d'autres groupes de ce genre se mettent déjà à l'oeuvre, mais je pense qu'il est très important d'entendre les recommandations du Comité également.
Je pense que le fait que les témoignages sont disponibles... Je pense que nous les avons tous suivis et que nous veillons à ce que nos efforts soient suffisamment ouverts et flexibles pour tenir compte des témoignages, de l'évolution de la conversation et des nouveaux renseignements, car nous pouvons seulement intervenir à partir des renseignements dont nous disposons. Mieux nous comprenons la situation, mieux nous pouvons répondre aux besoins, ce qui est très emballant.
Je comprends votre préoccupation, mais je serai ravie de voir le rapport du Comité...
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier tous les témoins qui sont ici aujourd'hui afin de participer à cette étude. Pour certains d'entre vous, il s'agit d'une deuxième comparution. Je vous remercie.
[Traduction]
Ma première question s'adressera probablement à M. Hoffort. Premièrement, félicitations. Je partage le sentiment de M. MacGregor. Il nous arrive de nous entendre sur la Colline parlementaire de temps à autre, et je pense que nous pouvons tous nous entendre et nous mobiliser dans ce dossier.
Je constate que vous offrez de la formation en premiers soins en santé mentale à quelques-uns des gestionnaires et des employés, et je sais que vos employés travaillent aux premières lignes avec les agriculteurs. Je suppose que s'ils éprouvent des difficultés financières, les agriculteurs discuteront avec vos employés. Dans un monde idéal, je pense que les employés seraient en mesure de déterminer si une personne ne se sent pas bien. Formez-vous vos employés pour qu'ils puissent évaluer le niveau de stress des gens et offrir de l'aide?
:
J'aimerais d'abord remercier tous les témoins.
MM. Dreeshen et Shipley vont probablement partager mon avis, étant donné que, comme moi, ils ont été agriculteurs. Quand nous étions jeunes, nous travaillions dur. Pourtant, nous étions capables de nous arrêter le soir et les fins de semaine. Le dimanche, nous pouvions nous asseoir sur le perron et jaser avec les voisins qui passaient. Aujourd'hui, les choses ont énormément évolué. Il y a moins de fermes, mais il y a beaucoup plus de responsabilités et de paperasse.
Madame Smith, nos jeunes reçoivent-ils assez de formation à l'école pour faire face à ce qui les attend?
Comme on le sait, c'est le plus beau métier du monde, mais je ne les envie pas, compte tenu de tous les changements que le domaine de l'agriculture a subis.
Nos jeunes sont-ils suffisamment préparés?
:
Je n’en suis pas certaine. Je sais que cela varie d’une province à l’autre.
De notre point de vue, il y a à l’échelle provinciale et territoriale un réseau de ministères de l’Agriculture et, plus précisément, un réseau de secteurs dévoués au développement des affaires. Je ne sais pas très bien comment cela fonctionne au Québec, mais je sais que dans le reste du Canada, il revient plutôt aux agriculteurs de s’informer pour obtenir les services et l’aide disponibles. Je pense que c’est aussi un obstacle au succès, car parfois, le processus de demande peut être très rebutant, même pour un organisme avec un effectif complet. C’est même une tâche difficile pour nous. Ce qu’on entend dire, c’est que même si le financement est là, il est très difficile pour les agriculteurs d’y avoir accès.
L’autre facteur est la connaissance du programme. Le Partenariat canadien pour l’agriculture — le PCA — a été lancé en avril dernier. Presque chaque semaine, j’assiste à des réunions où je donne des présentations. La plupart du temps, je constate un manque total de connaissance des ressources et des occasions offertes en ce qui concerne le financement pour les activités de perfectionnement des compétences en gestion d’entreprises agricoles ou pour les services-conseils. Certes, les services-conseils existent, mais aucun mécanisme n’est prévu pour obtenir le financement pour y accéder. Donc, il est possible qu’ils n’en tirent pas avantage autant qu’on le voudrait.
Nous nous concentrons sur ces choses, car nous nous intéressons en particulier à la gestion d’entreprises agricoles, évidemment. Cela dit, nous avons publié un document, disponible sur notre site Web, pour informer les agriculteurs des ressources offertes dans leur province, des programmes existants et du processus de demande.
Quant à savoir s’il y a quelqu'un pour les aider à présenter une demande pour ce programme, je pense que cela relève de l’agriculteur dans la plupart des cas. Encore une fois, je ne sais pas comment cela fonctionne au Québec. À ma connaissance, il n’y a pas de personnes-ressources pour cela, sauf au sein des ministères. Je ne sais pas s’il y a des conseillers qui le font.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie tous d'être parmi nous.
Pendant la pause des Fêtes, j'ai eu l'occasion de me promener dans ma circonscription et d'y rencontrer plusieurs personnes. Il a beaucoup été question de santé mentale chez les agriculteurs. Effectivement, depuis qu'on en discute, il semble qu'on ait davantage envie d'en parler. Des gens provenant d'organismes de prévention du suicide m'ont parlé pour la première fois du problème des agriculteurs. Ils ont mentionné que c'était malheureusement l'un des plus graves problèmes auxquels faisaient face leurs organismes. Ces gens sont là pour intervenir, de façon générale, dans les cas de tentatives de suicide et pour répondre à l'ensemble des personnes qui, malheureusement, pensent à cette ultime solution et ont besoin d'aide. Je me suis rendu compte que le problème des agriculteurs était vraiment très important au sein de ces organismes.
En novembre dernier, quand j'ai assisté à la présentation du programme, j'ai trouvé intéressant que des gens s'unissent pour aborder ce problème. Cependant, l'organisme des 4-H du Canada n'est pas très présent dans les secteurs ruraux du Québec. Je sais que vous faites de l'excellent travail partout. Tous mes collègues me parlent de ce que font les 4-H ailleurs au Canada. Par contre, l'organisme n'est pas très présent au Québec.
Je me demandais si, à Financement agricole Canada, vous aviez songé à faire le même genre d'entente avec des groupes au Québec. Je me demandais aussi si les 4-H du Canada considéraient que des programmes du même genre devraient être offerts aux jeunes Québécois. En effet, il n'existe pas de 4-H chez nous.
Madame Smith, voulez-vous répondre?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Tout d'abord, j'aimerais remercier tous les témoins qui sont ici aujourd'hui. J'ai la chance d'avoir dans ma circonscription une bonne partie des producteurs de la région, qui m'ont beaucoup appris sur le domaine agricole.
D'ailleurs, M. Poissant, qui est mon voisin, m'a appris que c'était une vie très enrichissante, mais qui comportait aussi des défis. J'avais quand même trouvé un point de repère; comme j'étais une ancienne banquière et que j'avais acquis beaucoup d'expérience à travailler avec les entrepreneurs, les problèmes de succession constituaient pour moi un point de repère.
[Traduction]
Je vais poursuivre en anglais pour poser ma question au représentant de Financement agricole Canada.
Monsieur Hoffort, j’aimerais savoir ce qui vous a incité à examiner la corrélation entre les pratiques de gestion financière, le stress et les problèmes de santé mentale. Comment définissez-vous ces pratiques? Est-ce lié à des différences intergénérationnelles entre père et fils? J’aimerais simplement que vous m’en disiez davantage à ce sujet, puis je poserai la même question à Mme Watson, qui mène le projet de recherche.
:
Il y a un intérêt certain pour la recherche sur la relation entre les pratiques de gestion agricole, les pratiques de gestion du risque et les problèmes de santé mentale sur les fermes, mais je ne saurais dire si FAC considère qu’il existe une forte corrélation entre eux. Cela pourrait servir de base aux recherches de Financement agricole Canada dans les années à venir.
De façon plus générale, en ce qui concerne la succession, la gestion de la relève et la transition des exploitations agricoles, il y a le volet affaires, évidemment, et le volet de la dynamique familiale. Cela comportera toujours des complexités. En outre, la valeur des fermes canadiennes aujourd’hui et le capital requis ajoutent à la complexité des transitions. Des événements autrefois ponctuels s’étalent maintenant sur des années, voire une décennie.
Je dirais que cela peut entraîner un certain stress, même lorsque les choses sont faites correctement. Cela peut être encore plus stressant lorsque les communications ne sont pas particulièrement bonnes. Ce sont là des observations plutôt anecdotiques que j’ai faites au cours de ma carrière à FAC.
:
Merci pour mes trois minutes, monsieur le président.
Monsieur Hoffort, je vais me servir de mes trois dernières minutes pour m'entretenir avec vous.
Il y a un débat en ce moment autour de la question des changements climatiques. Nous connaissons les coûts qui toucheront les producteurs, qu'ils soient dus aux feux de forêt, aux sécheresses ou aux inondations. Malheureusement, le débat qui fait rage à Ottawa actuellement porte sur ce qu'il en coûte de relever le défi posé par les changements climatiques. Or, le sujet qui n'est pas souvent soulevé, mais qui devrait l'être, selon moi, ce sont les coûts économiques à long terme et les conséquences de l'inaction pour nos producteurs.
Par rapport à la gamme de programmes et de services offerts par Financement agricole Canada — comme l'assurance-crédit et autres —, avez-vous effectué une analyse quelconque des répercussions à long terme que les changements climatiques auront sur les produits et les services que vous offrez aux agriculteurs? Je sais que c'est un des facteurs qui a une incidence réelle sur leur santé mentale.
Voilà qui conclut notre séance et notre étude; il ne nous reste qu'à préparer notre rapport. Nous avons accompli un travail remarquable. J'espère que le document que nous préparerons permettra d'affronter ce sujet très important trop souvent passé sous silence. Nous avons maintenant attiré l'attention sur ce sujet. J'espère que notre rapport contiendra des pistes de solutions qui aideront à régler certains problèmes soulevés.
Je tiens à remercier toutes les personnes qui sont ici aujourd'hui.
Madame Erin Smith, merci beaucoup pour votre témoignage, et merci aussi à vous, madame Elizabeth Jarvis, de vous être jointe à nous au nom des 4-H du Canada.
Monsieur Michael Hoffort, merci beaucoup d'avoir pris le temps de vous joindre à nous par vidéoconférence, au nom de Financement agricole Canada.
Merci aussi à vous, madame Heather Watson, de vous être jointe à nous par téléphone pour représenter Gestion agricole Canada. Je vous demande pardon encore une fois de vous avoir interrompue si souvent; votre contribution était certainement très importante.