:
Merci, monsieur le président et membres du Comité.
[Français]
C'est avec plaisir que je vous adresse la parole aujourd'hui.
Comme nous le savons tous, le Canada fait partie intégrante de l'économie mondiale, de plus en plus marquée par l'incertitude.
[Traduction]
La croissance plus lente, les exigences environnementales, le vieillissement de la population et le rythme extraordinaire des changements technologiques ne sont que quelques-uns des facteurs qui font du soutien à la croissance une tâche ardue.
[Français]
En observant les politiques mises en vigueur ailleurs dans le monde, on note l'importance d'une approche microéconomique ciblée pour les entreprises et les industries, cette dernière ayant comme assises macroéconomiques une politique monétaire et fiscale solide ainsi que des taux d'imposition généraux compétitifs.
[Traduction]
Nous devons moderniser le cadre actuel de soutien à l'innovation en entreprise afin d'obtenir de meilleurs résultats et de doter le pays de la souplesse nécessaire pour se démarquer dans une course mondiale à l'innovation de plus en plus serrée.
[Français]
C'est la ligne directrice de la politique par le gouvernement dans le cadre du Plan pour l'innovation et les compétences.
[Traduction]
Au cours des quatre dernières années et demie, notre ministère a dirigé et mis en œuvre de nouvelles initiatives au chapitre de l'innovation. Ces mesures avaient pour objectif de créer de meilleurs emplois, de mettre au point des technologies de pointe et de soutenir une culture axée sur l'innovation dans tous les secteurs.
Notre ministère a consulté les Canadiens de manière approfondie pour mieux comprendre les défis et les moteurs de l'innovation.
[Français]
Ce que nous avons entendu, grâce à ce processus, c'est que l'administration publique pourrait avoir des effets réels dans trois domaines particuliers.
[Traduction]
En premier lieu, il s'agit de doter les Canadiens des compétences dont ils ont besoin pour réussir au sein d'une économie axée sur l'innovation — tant en ce qui concerne la formation des personnes talentueuses que la capacité d'attirer et de retenir des candidats de talent internationaux au pays.
En deuxième lieu, il s'agit de propulser les technologies en bâtissant des grappes de calibre mondial, en nouant des partenariats d'affaires fondés sur l'innovation et en atteignant de nouveaux degrés d'excellence en science.
[Français]
Enfin, il s'agit d'appuyer les entreprises et d'y investir afin qu'elles puissent se développer et devenir des leaders sur les marchés mondiaux.
[Traduction]
Ce sont les lentilles sous lesquelles le Canada devait examiner son approche en matière de politiques pour apporter des changements destinés à rehausser son rendement au chapitre de l'innovation.
[Français]
En gardant cela en tête, le gouvernement s'est employé à doter les Canadiens des compétences et de l'accès nécessaires pour réussir au sein de l'économie numérique. À ce titre, j'attire votre attention sur les programmes CodeCan, Ordinateurs pour les écoles et Brancher pour innover.
[Traduction]
Afin de mettre ces compétences à profit, le gouvernement a octroyé à Mitacs le soutien nécessaire pour la création de 10 000 stages payés annuellement. Les étudiants canadiens sont ainsi mieux en mesure de se préparer à occuper les emplois de demain en sciences, en technologies, en ingénierie et en mathématiques, c'est-à-dire les STIM, tandis que le Canada bénéficie de l'apport de nouveaux talents.
Afin de répondre à l'immense besoin de talents du secteur canadien de la haute technologie, notre ministère a appuyé l'établissement du Volet des talents mondiaux de la Stratégie en matière de compétences mondiales. Ce volet facilite le recrutement de travailleurs étrangers aux compétences particulièrement convoitées.
[Français]
Afin de tirer le maximum des compétences et des talents, nous avons pressenti très tôt le rôle de convoyeur que pourrait jouer le gouvernement en réunissant les acteurs potentiels.
[Traduction]
Les partenariats sont un ingrédient clé de tout écosystème d'innovation fructueux. Les données probantes indiquent qu'il faut approfondir les collaborations entre les petites et les grandes entreprises, les chercheurs et les autres membres de l'écosystème d'innovation. Par l'entremise de l'Initiative des supergrappes d'innovation, nous bâtissons des écosystèmes qui combleront les écarts entre le savoir scientifique, la commercialisation, les investissements et l'expansion des entreprises. Le Canada est ainsi mieux placé pour croître et livrer concurrence sur la scène mondiale.
[Français]
Les petites entreprises ont tout particulièrement été visées par ces mesures.
[Traduction]
Dans le cadre de l'lnitiative des supergrappes d'innovation, des entreprises s'adjoignent de petites et moyennes entreprises au sein de leurs grandes chaînes d'approvisionnement. Ces partenariats consolident d'autant l'armature de l'économie canadienne. Nous avons examiné ce que d'autres pays faisaient pour soutenir les PME. Nous avons déterminé que lorsque le gouvernement adoptait le rôle de premier client, les entreprises en démarrage parvenaient à prospérer et à mettre au point plus de produits innovateurs. Le gouvernement a donc lancé Solutions innovatrices Canada afin d'approfondir le bassin de l'innovation. La raison d'être de ce programme est de stimuler l'innovation et d'appuyer les innovateurs et les entrepreneurs canadiens aux premiers stades de la recherche-développement, ainsi que lors de la mise à l'essai de prototypes avancés.
Tous ces progrès reposent sur les assises de l'excellence en recherche et de l'excellence scientifique. C'est ainsi que prennent naissance les idées innovatrices de demain.
[Français]
C'est pour cela que le gouvernement a fait des investissements majeurs en sciences.
[Traduction]
Le soutien à la recherche scientifique permet d'améliorer des produits et d'en concevoir de nouveaux. On forme ainsi des personnes de talent dont les idées profitent aux entreprises, à la création d'emplois et à la croissance économique.
Certaines entreprises ont pour objectif d'élargir leurs horizons pour mener concurrence sur les marchés mondiaux, exporter et se positionner à la fine pointe de l'innovation. Ces entreprises ont besoin d'un guichet clair pour accéder à une gamme simplifiée de programmes gouvernementaux adaptés à leurs besoins.
[Français]
Dans le contexte du Plan pour l'innovation et les compétences, l'administration fédérale a examiné l'ensemble de ses programmes de soutien aux entreprises dans le domaine de l'innovation. À la suite de l'examen, le nombre de programmes a été réduit des deux tiers et le montant total du financement des mesures directes a été augmenté.
Afin d'aider les petites et moyennes entreprises et les entreprises à forte croissance à naviguer parmi ces programmes, nous avons créé la plateforme Innovation Canada.
[Traduction]
Innovation Canada donne aux innovateurs et aux entrepreneurs les moyens de repérer les programmes fédéraux, provinciaux et territoriaux qui étaieront leur croissance et leur innovation.
[Français]
Nous avons également amélioré les services à l'intention des entreprises novatrices en démarrage et des entreprises à forte croissance en doublant l'effectif des conseillers en innovation.
[Traduction]
En partenariat avec les représentants d'autres ministères, les conseillers en innovation fournissent le Service de croissance accélérée, un service de consultation pangouvernemental directement offert dans les salles de conférence, les commerces, les usines et les collectivités à l'échelle du Canada.
[Français]
Je mentionne un autre résultat clé de cet examen. Notre ministère a établi un programme simplifié d'appui aux entreprises dans le domaine de l'innovation: le Fonds stratégique pour l'innovation.
[Traduction]
Le Fonds stratégique pour l'innovation appuie des projets qui offrent la possibilité aux entreprises de croître et de consolider la position du Canada dans des domaines comme l'industrie automobile, l'aérospatiale, les technologies propres, les technologies numériques et les sciences de la vie.
Bien entendu, l'accès au capital de risque demeure un défi constant pour de nombreuses entreprises canadiennes qui sont prêtes à passer à l'étape suivante de leur développement.
[Français]
C'est la raison d'être de l'Initiative de catalyse du capital de risque. Le programme de 450 millions de dollars facilite l'accès au capital au stade avancé du développement si important.
[Traduction]
Des données probantes montrent que les investissements étrangers injectent des capitaux frais dans les entreprises, favorisent l'adoption de nouvelles technologies et donnent aux entreprises canadiennes un accès aux chaînes de valeur mondiales. Des programmes ont donc été mis sur pied pour obtenir des investissements essentiels d'entreprises multinationales.
[Français]
Le Canada a besoin d'une voie éclairée pour la croissance de plus grandes entreprises, compétitives sur la scène mondiale.
[Traduction]
Le Plan pour l'innovation et les compétences aide les entreprises à attirer des investissements, à prendre de l'expansion et à accéder aux programmes fédéraux. Il met l'accent sur l'exécution et sur l'application de nouvelles politiques pour créer une impulsion en collaboration avec le secteur privé et le secteur public.
Nous sommes constamment en quête de nouvelles approches qui nous permettent d'être plus efficaces et de fournir aux entreprises les outils dont elles ont besoin pour réussir.
[Français]
Nous le savons très bien, il existe plus d'une réponse à ces questions. Il est important d'en débattre afin de trouver la meilleure approche pour le Canada.
[Traduction]
Nous avons hâte de lire votre rapport et de voir votre intérêt sur la manière dont le soutien aux entreprises constitue un élément de la prospérité à long terme.
[Français]
Merci, monsieur le président.
Dans le document produit par la Bibliothèque du Parlement, il y a un graphique à la page 8 qui montre comment nous nous comparons à nos principaux concurrents du G7. C'est, selon moi, un graphique important pour les députés. Il révèle que nous sommes au cinquième rang des pays du G7, après la France, le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Italie. À mon avis, c'est un facteur dont nous devons également tenir compte.
Madame Johnston, je crois qu'il y avait plusieurs questions sur lesquelles vous pourriez peut-être fournir des renseignements supplémentaires. M. Cooper a demandé à obtenir une liste concernant un projet particulier dont il parlait. Vous pourriez transmettre le tout au greffier. Je crois que M. Fragiskatos voulait également savoir si le ministère des Finances pouvait fournir des données sur le chômage et le ratio de la dette au PIB.
Nous avons beaucoup discuté des coûts, de la fiscalité et des investissements. Je me demande, monsieur Davies, si vous ou quelqu'un d'autre pourriez nous donner de plus amples détails sur le rendement comparatif des investissements publics stratégiques, si possible, car nous nous posons toujours la question suivante: le gouvernement en a-t-il pour son argent lorsqu'il investit dans un certain nombre de domaines? Je crois que cela nous aiderait si vous pouviez trouver un moyen de nous faire part de votre point de vue sur le rendement comparatif des investissements publics stratégiques. Envoyez-nous ce que vous pouvez.
Sur ce, je tiens à remercier chacun de vous d'avoir été des nôtres.
Nous allons faire une pause de cinq minutes, le temps de nous préparer pour le prochain groupe de témoins.
Je vous remercie infiniment.
:
Monsieur le président, je vous remercie de nous donner l'occasion de témoigner devant votre comité pour discuter de nos rapports d'audit sur les subventions aux combustibles fossiles. Je suis accompagné de Mme Heather Miller, la directrice principale responsable de nos plus récents audits à ce sujet.
Les combustibles fossiles comme le charbon, le pétrole et le gaz naturel sont une source d'énergie non renouvelable. Ils jouent un rôle important dans l'économie canadienne, mais ils peuvent aussi avoir des effets négatifs sur l'environnement et la santé de la population canadienne.
En 2009, le Canada et d'autres pays du G20 se sont engagés à éliminer progressivement et à rationaliser les subventions inefficaces aux combustibles fossiles. En novembre 2015, le a chargé le et la de collaborer afin de respecter l'engagement du G20 et d'éliminer progressivement les subventions à la production de combustibles fossiles à moyen terme.
En juin 2016, le Canada s'est engagé à éliminer progressivement les subventions inefficaces aux combustibles fossiles d'ici 2025. Le ministère des Finances était chargé de recenser les mesures fiscales liées à cet engagement, tandis qu'Environnement et Changement climatique Canada gérait le processus pour recenser les mesures non fiscales.
[Français]
Nous avons récemment présenté trois rapports sur cette question, un en 2017 et deux en 2019. Les audits visaient à examiner si Finances Canada et Environnement et Changement climatique Canada avaient appuyé la prise de décisions visant à respecter l'engagement du Canada d'éliminer progressivement les subventions inefficaces aux combustibles fossiles.
En 2017 et en 2019, nous avons demandé aux ministères d'expliquer comment ils définissaient les « subventions inefficaces aux combustibles fossiles », et de nous indiquer s'ils avaient recensé des subventions fiscales et non fiscales inefficaces. Sans une définition claire, les ministères ne peuvent pas déterminer quelles subventions aux combustibles fossiles sont inefficaces et lesquelles devraient être éliminées progressivement.
En 2017, nous avons constaté que Finances Canada n'avait pas défini ce qu'était une subvention fiscale inefficace aux combustibles fossiles, et le ministère n'a pas pu nous dire combien il y en avait. À ce moment-là, nous n'avons pas pu donner l'assurance que le ministère avait analysé les incidences sociales, économiques et environnementales de toutes les mesures fiscales pour appuyer la prise de décisions éclairées.
C'est pourquoi nous avons fait un suivi de cette question en 2019, et nous avons constaté que le Finances Canada n'avait pas de définition claire et utile de ce qu'était une subvention inefficace. Nous avons aussi constaté que, même si certaines subventions fiscales aux combustibles fossiles avaient été éliminées, le ministère avait fondé ses évaluations presque exclusivement sur des considérations fiscales et économiques. Il n'a pas pris en compte la façon dont les facteurs économiques, sociaux et environnementaux, qui sont les composantes du développement durable, étaient intégrés à la prise de décisions au sujet des subventions aux combustibles fossiles dans une perspective à court, à moyen et à long terme.
J'aimerais maintenant parler d'Environnement et Changement climatique Canada.
En 2017, le ministère a élaboré un plan pour guider les premières étapes de ses travaux. Toutefois, il ne connaissait pas l'étendue des mesures non fiscales fédérales qui auraient pu constituer des subventions inefficaces aux combustibles fossiles. En 2019, les travaux du ministère pour recenser les subventions non fiscales inefficaces aux combustibles fossiles étaient encore incomplets et manquaient de rigueur.
[Traduction]
Le ministère a examiné seulement 23 des plus de 200 organisations fédérales pour dresser un inventaire des éventuelles subventions non fiscales. Le ministère n'a pas tenu compte de tous les organismes de réglementation dont le mandat était lié au secteur des combustibles fossiles. Il n'a pas non plus tenu compte de toutes les organisations de subventions à la recherche ni des projets financés par l'État. À notre avis, cela tient en partie au fait que le ministère a utilisé des définitions imprécises pour orienter ses conclusions.
Faute de définitions claires de ce que sont des subventions inefficaces aux combustibles fossiles et d'avis fondés sur des évaluations complètes présentées aux décideurs, les ministères ne peuvent pas garantir qu'ils fournissent le soutien nécessaire pour que le Canada respecte son engagement d'ici 2025.
Le ministère des Finances et Environnement et Changement climatique Canada n'ont pas accepté nos recommandations de 2019 qui les invitaient à clarifier leurs définitions d'une subvention « inefficace »; toutefois, Environnement et Changement climatique Canada a accepté les deux autres recommandations sur le recensement et l'évaluation des éventuelles subventions.
Monsieur le président, je termine ainsi ma déclaration préliminaire. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
Je vous remercie.
Bonjour, monsieur le président, messieurs les vice-présidents et membres du Comité. Je vous remercie de nous avoir invités à témoigner devant vous aujourd'hui. C'est la première fois depuis le début de la 43e législature que nous comparaissons devant votre comité. Nous sommes heureux d'être parmi vous pour discuter de l'étude menée par le Comité sur les subventions aux entreprises.
Comme vous l'avez mentionné, monsieur le président, je suis accompagné de Jason Jacques, directeur général, Analyse budgétaire et des coûts. Je m'attribue le mérite pour le bon travail et je lui assigne souvent les blâmes pour les erreurs que nous pourrions commettre. Ce n'est pas encore arrivé, mais, si jamais cela arrive, c'est en bonne partie l'arrangement que Jason et moi avons.
Aux termes de la Loi sur le Parlement du Canada, j'ai le mandat d'appuyer le Parlement en fournissant des analyses sur les politiques macroéconomiques et budgétaires dans le but d'améliorer la qualité des débats parlementaires et de promouvoir une plus grande transparence et responsabilité en matière budgétaire.
Certains d'entre vous savent peut-être que la Loi prévoit également que, à la demande de votre comité, je peux faire des recherches et des analyses en ce qui touche les questions visant les finances ou l'économie du pays. Cette disposition particulière ne s'applique qu'aux quatre comités énumérés dans la Loi, qui, outre le Comité permanent des finances, comprennent le Comité sénatorial permanent des finances nationales, le Comité permanent des comptes publics de la Chambre et le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires de la Chambre.
[Traduction]
C'est aux termes de cette disposition législative que votre comité a adopté, lors de la 42e législature, une motion visant à demander à mon bureau de produire un rapport périodique sur les perspectives économiques et financières. Les motions de ce type permettent à mon bureau non seulement de donner un avis préalable quant à la publication du rapport, ce qui facilite le suivi par le Comité et l'établissement du calendrier de ce dernier, mais surtout, de diffuser nos rapports auprès des membres du Comité avant leur publication pour qu'ils puissent en faire une première analyse approfondie.
M. Jacques et moi serons ravis d'examiner vos propositions concernant la façon dont mon bureau pourrait être le plus utile à votre comité et appuyer votre travail durant cette étude et tout au long de la 43e législature.
À ce jour, mon bureau n'a publié aucune analyse concernant expressément les subventions aux entreprises. Jason et moi serons heureux de répondre à vos questions sur ce sujet, ou tout autre élément d'intérêt pour le Comité.
[Français]
Je vous remercie.
Merci à tous les témoins d'être avec nous aujourd'hui.
Monsieur Giroux, je commencerai avec vous ou avec M. Jacques. L'un de vous deux peut probablement me répondre.
D'autres témoins nous ont donné aujourd'hui des exemples précis, comme celui de BlackBerry qui a reçu du financement du gouvernement fédéral sous forme de subvention pour un programme plus vaste dans lequel l'entreprise avait déjà investi. Le raisonnement avancé est que, dans le plan de travail ou dans la demande soumise, on favorisait ainsi le maintien ou la création d'emplois. Ce qui est frappant, c'est qu'il me semble difficile d'établir si c'est le cas, car le secteur privé avait déjà investi dans le projet. Quels sont les fonds à l'origine de tel ou tel résultat? Est-ce qu'ils ont vraiment eu beaucoup d'incidence sur la valeur?
Je comprends le point de vue de M. Julian quant à une étude sur l'utilisation des fonds publics dans ce type de circonstances. La liste des ministères qui s'emploient à distribuer des fonds par l'intermédiaire d'un éventail de programmes est énorme. Je l'ai consultée en prévision de cette réunion, et j'étais estomaqué de son ampleur.
Dans le cadre de cette étude, serait-il possible de regarder...? Nous pourrions nous pencher sur l'efficacité de ces programmes, vérifier s'il y a bel et bien eu création d'emplois ou si les prêts ont été remboursés et l'efficacité de tout cela.
Je veux revenir sur l'observation de mon collègue. Y aurait-il une façon d'analyser si, en mettant ce capital à la disposition du secteur privé par l'intermédiaire d'une réduction de l'impôt ou du fardeau fiscal, un tel apport monétaire à l'économie pourrait susciter la création d'emplois plutôt que de choisir des entreprises ou des secteurs où investir? Tout cela m'apparaît extrêmement dangereux. Nous avons beaucoup de petites entreprises qui ne bénéficient pas de telles subventions. Les entrepreneurs essaient simplement de gagner leur vie, et sans cibles concrètes ou sans capacité d'établir l'efficacité de tels programmes, peut-être serait-il plus profitable de simplement concevoir une stratégie d'imposition qui crée des investissements et les attire.
Avez-vous un commentaire à faire là-dessus?
:
Mon seul commentaire est de nature générale.
Si je me fonde sur mes connaissances générales du milieu des affaires canadien, je constate que, quand on demande aux entrepreneurs et aux propriétaires d'entreprises de citer leurs plus grands irritants, l'impôt et la paperasse arrivent toujours en tête de liste, l'un étant aussi important que l'autre. L'absence de soutien ou de subventions du gouvernement leur fait rarement concurrence.
Peut-être que c'est un choix stratégique, et peut-être que je m'avance un peu trop en la matière, mais réduire l'impôt, si c'est ce qu'exige la réduction des subventions, bref réduire l'impôt et réduire la paperasse dans ce contexte ne me paraît pas inapproprié.
Cela dit, il y a des raisons stratégiques tout à fait valides qui sous-tendent certaines subventions. En tant qu'élus, vous êtes les mieux placés pour prendre ces décisions. Par exemple, il peut s'agir d'avoir un secteur de la défense solide pour que le Canada n'ait pas à dépendre d'autres pays pour se procurer des armes ou se défendre.
Ce que j'essaie de dire, c'est que beaucoup de facteurs doivent être pris en compte, mais il est tout à fait possible d'étudier l'incidence d'une réduction de l'impôt et le nombre d'emplois qui pourraient être potentiellement créés par cette mesure.
Ce qui pourrait toutefois être difficile à évaluer, c'est le nombre d'emplois qui pourraient être perdus si on annulait toutes les subventions aux entreprises. C'est très difficile à quantifier. Comme vous y avez fait référence, parfois des emplois sont créés, parfois des emplois sont maintenus, et cela est assez difficile à établir. Est-ce vrai? S'agit-il de 40 emplois? S'agit-il de seulement deux emplois ou de plus? Évaluer ces programmes est très difficile.
J'ai autorisé M. Jacques à me donner des coups de pied, mais la table semble l'en empêcher.