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Bonjour. Je m'appelle John McKenna et je suis le président de l'Association du transport aérien du Canada. Je vous remercie de m'avoir invité à témoigner devant le Comité.
Je vais changer de langue un instant.
[Français]
Pour des raisons d'ordre technique, je vais m'exprimer en anglais, mais cela me fera plaisir de répondre à vos questions dans la langue de votre choix.
[Traduction]
L'Association du transport aérien du Canada, l'ATAC, représente l'industrie du transport aérien commercial du Canada depuis 1934. Nous avons 180 membres qui exercent l'aviation commerciale dans toutes les régions du Canada. Ces membres sont par exemple des organismes d'entraînement en vol, des taxis aériens locaux, des transporteurs régionaux qui desservent les collectivités éloignées, nordiques et autochtones, et de très grands transporteurs qui desservent le Canada, les États-Unis et les destinations internationales, pour les déplacements d'affaires ou d'agrément.
Nous sommes heureux d'avoir l'occasion de nous exprimer sur les impacts dévastateurs de cette pandémie et des mesures de confinement connexes sur notre industrie. Bien que nous appuyions le gouvernement dans ses démarches visant à ralentir la propagation de la COVID-19, les mesures de confinement et les restrictions relatives aux voyages en avion ont eu un impact économique terrible sur la plupart des secteurs de l'industrie du transport aérien, puisque le trafic et les revenus ont baissé jusqu'à moins de 10 % des taux habituels.
Bon nombre de nos membres ont complètement cessé leurs activités. Les exploitants aériens comptent sur l'aide financière du gouvernement, tandis que certains exploitants peinent à continuer de desservir les collectivités nordiques et éloignées qui ont besoin du transport aérien pour survivre.
Je crois qu'un nombre important d'exploitants aériens ne survivront pas à cette crise, malheureusement, et que la qualité des services offerts aux Canadiens en souffrira certainement.
Le Canada traîne de la patte, puisque la plupart des gouvernements étrangers ont réagi en quelques semaines pour aider l'industrie de l'aviation, notamment ceux des États-Unis, de l'Australie, du Brésil, de la Chine, du Danemark, de la Finlande, de l'Allemagne, de Hong Kong, de l'Italie, de la Nouvelle-Zélande, de la Norvège, de Singapour, de l'Espagne et de la Suède. Pendant ce temps, nos lettres envoyées au , au , au , à la et au n'ont donné lieu à aucune réponse.
Notre industrie est associée à une forte intensité de capitaux et à des coûts fixes très élevés. Alors qu'ils ne génèrent que très peu ou pas de revenus, les exploitants doivent tout de même payer pour leurs aéronefs par l'entremise de prêts ou de locations, de leurs assurances, de l'entretien réglementaire aux fins de la navigabilité, de leurs hangars et de leurs frais de stationnement, en plus de tous les autres frais généraux habituels.
Jusqu'à maintenant, le gouvernement a présenté la Subvention salariale d'urgence du Canada, qui vise uniquement le paiement d'un personnel réduit, alors que les activités ont pratiquement cessé. Le Crédit d'urgence pour les grands employeurs est intéressant, mais son seuil de 300 millions de dollars élimine la vaste majorité des transporteurs aériens. Nous estimons que seuls cinq ou six transporteurs sont admissibles à ce programme, tandis que plus de 30 autres — des agents socioéconomiques clés pour leur région et essentiels pour la connectivité du Canada — sont laissés-pour-compte.
Le gouvernement canadien doit reconnaître le rôle essentiel de l'aviation au Canada. Sans une aide gouvernementale immédiate, bon nombre d'exploitants aériens canadiens ne seront plus là pour fournir ce service essentiel, un moteur de l'économie du pays, alors que nous entreprendrons un long processus de rétablissement et que nous aurons grandement besoin d'eux.
L'aide financière du gouvernement nous permettrait également d'éviter d'importants bouleversements économiques en donnant aux exploitants la possibilité d'intensifier rapidement leurs activités lorsque les restrictions aux déplacements seront levées, et de contribuer rapidement au relancement de l'économie canadienne. Toutefois, certains transporteurs aériens auront besoin d'une aide qui dépassera les simples prêts s'ils continuent de fournir un service essentiel aux collectivités canadiennes.
Notre industrie fait face à deux importants défis, le premier étant évidemment la survie à court terme. Le deuxième est l'incertitude quant à la situation du marché lorsque la crise sera terminée, qui se résume le mieux par les questions suivantes: dans combien de temps les gens voudront-ils — et pourront-ils — à nouveau voyager par avion? Quand les frontières étrangères seront-elles ouvertes pour de bon? Quelles mesures en matière de santé et de sécurité le gouvernement imposera-t-il à nos exploitants? Est-ce que ces restrictions rendront le coût des déplacements trop élevé?
Nous nous attendons à ce que les effets de la COVID-19 se fassent sentir beaucoup plus longtemps que ce qui avait été prévu, et la reprise sera très lente... et malheureusement impossible pour plusieurs d'entre nous.
Un plan d'action gouvernemental exhaustif aidera l'industrie du transport aérien à sauver plus de 55 000 emplois qualifiés directs, et beaucoup plus d'emplois indirects; à maintenir des liens essentiels; à transporter les gens qui ont besoin de traitements médicaux; à livrer du matériel qui sauve des vies; et, dans l'ensemble, sera un outil habilitant clé pour la relance de l'économie canadienne.
Je vous remercie de m'avoir écouté.
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Merci beaucoup, monsieur. Excusez-moi.
Je vous remercie de donner l'occasion à l'Association canadienne du transport urbain, l'ACTU de témoigner devant vous aujourd'hui.
J'aimerais commencer par répondre à une question que bon nombre d'entre vous se posent: pourquoi le maintien des services d'autobus et de train relève-t-il du gouvernement fédéral? Pourquoi est-ce que je ne témoigne pas devant un comité provincial? En termes simples: pourquoi est-ce à vous de régler ce problème?
C'est parce qu'en temps de crise nationale, nous avons besoin d'un leadership national, comme celui que l'on a vu à Washington et à Londres, où les gouvernements nationaux croient que le transport en commun est d'intérêt national. Nous avons besoin d'un tel leadership national à Ottawa pour encourager la contribution des provinces, et j'espère qu'il viendra. Je sais que le gouvernement comprend l'importance des villes pour le pays et l'importance du transport pour nos villes, mais la pandémie a frappé dur dans ce secteur.
Je vais commencer par vous expliquer la situation actuelle relative aux réseaux de transport. Certains de mes collègues pourront également vous en parler plus en détail.
Le service a été réduit dans de nombreuses villes. Les mises à pied ont été répandues. Au plus fort du confinement, bon nombre de réseaux ont vu leur taux d'achalandage réduit de 90 %. Dans de nombreux cas, les revenus ont baissé de 100 % dans les réseaux qui permettaient aux passagers d'entrer par la porte arrière pour protéger les chauffeurs, sans payer de droit de passage. Il ne faut pas oublier que le transport ne se fait pas seulement à l'intérieur des villes. Dans de nombreuses régions du pays, il permet aux habitants des petites villes de se rendre vers les grands centres. Ce service est offert par d'autres fournisseurs; des fournisseurs privés qui ont vu leur achalandage et leurs revenus baisser d'environ 95 % au cours de cette période.
Rien de tout cela n'est nouveau. Ce n'est pas une surprise. Lorsque les gens se confinent, ils ne prennent plus autant les transports en commun. Mais disons qu'environ 1 million de personnes continuent de les utiliser. Ces gens font un travail essentiel, dont nous dépendons tous. Ils ont un revenu disproportionnellement faible. Ils gardent nos épiceries ouvertes. Ils nettoient nos hôpitaux et nos maisons de soins infirmiers. Ce sont eux les plus susceptibles de prendre l'autobus pour se rendre au travail.
Voilà ce qui se produira si les réseaux de transport tombent: après une journée à travailler aux premières lignes, une infirmière attendra peut-être plus longtemps avant de voir sa famille. Le commis d'épicerie devra peut-être se lever plus tôt pour passer la journée dans un lieu à risque. Les véhicules seront bondés.
Ces gens n'ont pas besoin d'une leçon sur la compétence. Ils méritent mieux que d'entendre dire que les compagnies aériennes obtiendront de l'aide, mais pas eux. Ce qu'ils méritent — et ce que les Canadiens méritent —, c'est que nous reconnaissions qu'il est insensé de laisser les villes échouer parce que leur réseau de transport est tombé. Ce n'est pas un plan pour les travailleurs essentiels que nous transportons aujourd'hui. Ce n'est pas non plus un plan pour nos villes, alors que l'économie commence à reprendre. Ce n'est pas un plan pour un rétablissement à long terme auquel ne pourront tout simplement pas participer les réseaux de transport parce que nous ne pouvons pas continuer de faire fonctionner nos autobus et nos trains vides bien longtemps.
Je sais que le gouvernement fédéral ne veut pas de ce problème, mais je crois qu'il peut nous aider à le régler. Il sait à quel point le transport est important pour nos villes. Le gouvernement veut qu'il continue de fonctionner pour les travailleurs essentiels qui en dépendent tous les jours, et aussi parce qu'il faudra que le transport soit offert demain, lorsque l'économie reprendra. Comme on l'a dit souvent pendant cette pandémie, nous sommes tous concernés, et cela comprend le gouvernement.
C'est pourquoi je témoigne devant vous aujourd'hui: je vous demande de nous aider rapidement, parce que le temps presse.
Merci.
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Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité.
Je vous remercie de m'avoir invité à témoigner devant vous aujourd'hui. La Ville de Winnipeg est heureuse d'avoir l'occasion de témoigner devant le Comité permanent des finances de la Chambre des communes.
J'aimerais vous donner un aperçu de la situation actuelle relative au transport en commun, de même qu'au réseau de services publics et au réseau de transport en général.
Au cours des dernières années, la Ville de Winnipeg a travaillé à plusieurs initiatives visant à accroître l'efficacité et l'abordabilité du transport en commun. Cette tendance s'est maintenue en 2020, puisque Winnipeg a procédé à la mise en œuvre de la phase 2 du projet de couloir de transport en commun du sud-ouest, qui a été réalisée à l'intérieur de l'enveloppe budgétaire et lancée à l'avance. Les travaux sont en cours en vue de l'élaboration du plan directeur de la Ville de Winnipeg en matière de transport.
Toutefois, la pandémie de COVID-19 a changé le paysage des services municipaux et a entraîné des défis importants pour tous les programmes et services municipaux. Notre ville prévoit un manque à gagner cumulatif de 73 millions de dollars en 2020, si les impacts de la pandémie s'estompent d'ici la fin du mois d'août. Au-delà de cela, les conséquences financières pourraient être encore plus graves.
La Ville de Winnipeg a mis en œuvre un plan de gestion de la COVID-19 pour aider à réduire les effets de la crise. Ce plan comprend une réduction des services de transport en commun et la mise à pied de certains membres du personnel. Malgré ces mesures, nous devrons utiliser le fonds de réserve pour la stabilisation financière de la ville.
L'offre de services de transport en commun représente une importante partie du défi opérationnel de la Ville de Winnipeg. Le taux d'achalandage a baissé d'environ 72 % depuis la même période l'année dernière. Au 30 avril, la perte de revenus de Winnipeg Transit se chiffrait à 7,1 millions de dollars, et ce chiffre pourrait s'élever à 28 millions de dollars d'ici la fin de l'année 2020. Par conséquent, Winnipeg Transit a réduit ses services en offrant une version augmentée de son horaire du samedi les jours de semaine, et a pris la décision très difficile de mettre à pied temporairement 246 chauffeurs d'autobus.
Ces mises à pied s'ajoutent aux 674 autres qui ont été faites en raison de la fermeture des centres de loisirs, des piscines, des arénas et des bibliothèques à cause de la COVID-19, pour un total de 920 mises à pied à ce jour.
En plus des activités ordinaires de transport en commun, la crise de la COVID-19 a également compliqué le lancement de la phase 2 du projet de couloir de transport en commun du sud-ouest et d'autres programmes de transport, comme le laissez-passer d'autobus pour les personnes à faible revenu. De plus, l'impact sur les clients pourrait se faire sentir tout au long de la crise de la COVID-19, et même au-delà de celle-ci. Combien de temps faudra-t-il pour rebâtir la clientèle des transports en commun? C'est une question essentielle, mais qui demeure ouverte.
L'impact de la crise sur nos employés préoccupe également la Ville de Winnipeg. En raison des mises à pied temporaires, la confiance des employés sera évidemment ébranlée. Certains prendront peut-être une retraite hâtive et d'autres chercheront peut-être un emploi ailleurs. Ainsi, Winnipeg Transit fait face non seulement aux défis associés à une baisse du moral des employés et à une augmentation du stress au travail, mais aussi aux coûts réels et tangibles associés au roulement de personnel, au temps supplémentaire, au recrutement et à la formation. De façon sous-jacente à tous ces problèmes, l'avenir de la ville est maintenant incertain, ce qui aggrave la situation.
Pour relever ce défi, la Ville de Winnipeg a adapté rapidement et efficacement la façon dont elle offre ses services de transport et ses services publics.
Par exemple, l'Agence de gestion du parc de Winnipeg a adopté de nouveaux protocoles pour protéger le personnel, notamment en louant des véhicules supplémentaires pour assurer une distanciation physique sécuritaire.
La Direction du stationnement de Winnipeg a relâché ses mesures d'application des règlements en matière de stationnement pour s'adapter aux changements dans les activités de la population et aux exigences en matière de distanciation physique, mais cela ne vient pas sans d'autres conséquences financières négatives.
Pour protéger le personnel et la population, le Service des eaux et des déchets de Winnipeg a suspendu bon nombre de services à domicile et a également cessé l'interruption du service d'alimentation en eau pour défaut ou retard de paiement.
Pour assurer une distanciation physique appropriée, le Service des travaux publics de Winnipeg a élaboré de nouveaux protocoles opérationnels pour le contrôle des crues pour certaines activités comme le remplissage des sacs de sable et la construction des digues.
La synchronisation des feux de circulation a été modifiée afin de l'adapter aux volumes de circulation changeants dans les rues de la ville, et les équipes chargées de ramasser les déchets solides et le recyclage sont débordées, puisque le volume de déchets et de recyclage résidentiels a augmenté de manière importante.
Pour répondre aux changements du paysage opérationnel en raison de la pandémie de la COVID-19, Winnipeg Transit — un fournisseur de services de première ligne — a également mis en œuvre des protocoles de nettoyage et de sécurité exhaustifs.
Le personnel des transports et des services publics de tous les secteurs de la Ville de Winnipeg a déployé des efforts exceptionnels pour atteindre les objectifs du cadre de rétablissement de la pandémie de Winnipeg.
Je saisis cette occasion pour remercier le personnel de la Ville de Winnipeg pour son engagement et sa capacité d'adaptation, ainsi que les habitants de Winnipeg, qui travaillent avec nous pour ralentir la propagation de la COVID-19. Dans cette période d'incertitude, nous sommes reconnaissants de pouvoir compter sur eux.
Merci encore de l'invitation. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
Bonjour au Comité, et merci encore pour l'invitation à témoigner aujourd'hui.
Je m'appelle Stuart Kendrick, et je suis premier vice-président de Greyhound Canada. Je suis fier de travailler pour cette grande entreprise depuis 33 ans. J'ai commencé comme bagagiste à London, en Ontario. Aujourd'hui, j'assure la gestion des activités de Greyhound au Canada.
Notre achalandage a chuté de 95 % presque immédiatement après le début du confinement lié à la COVID-19. Malgré tous nos efforts pour réduire les coûts par une diminution progressive du service, et nos démarches incessantes auprès du gouvernement, nous ne pouvions tout simplement pas maintenir nos activités sans aide financière. Contrairement à certains de nos concurrents, comme VIA Rail et certaines sociétés de transport municipales et provinciales qui offrent aussi des liaisons interurbaines, nous ne recevons aucune subvention gouvernementale. Nous dépendons totalement des recettes aux guichets pour survivre.
Greyhound est aussi membre d'une coalition d'entreprises régionales d'autobus interurbains de partout au Canada dont les activités ont été touchées de la même manière. La coalition comprend notamment Wilson's Transportation, en Colombie-Britannique; Maritime Bus, dont les activités s'étendent à l'Île-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse; Orléans Express, au Québec; Coach Canada, qui a des activités en Ontario, au Québec et aux États-Unis, comme Greyhound Canada.
Avant la COVID-19, les membres de la coalition employaient environ 1 400 personnes, desservaient des centaines de communautés partout au pays et transportaient plusieurs millions de Canadiens chaque année. Toutefois, le 12 mai, après avoir essuyé des pertes importantes des semaines durant et constatant qu'aucun soutien financier des gouvernements n'était prévu, Greyhound a suspendu ses services au Canada. En conséquence, environ 400 employés de Greyhound en Ontario et au Québec ont perdu leur emploi, et nos clients se sont retrouvés sans service.
Je veux consacrer le reste de mon temps de parole à notre clientèle.
Trente pour cent de nos clients sont des étudiants. Nous les aidons à se rendre au collège ou à l'université, et à visiter leurs proches pendant les vacances. Au Canada, ce ne sont pas tous les parents qui ont les moyens de payer un vol d'avion pour ramener leurs enfants à la maison pour une longue fin de semaine ou qui peuvent faire des heures de route en voiture pour aller les chercher. Ils comptent sur nous, les entreprises d'autocar.
Vingt-cinq pour cent de nos passagers sont des personnes âgées, qui ont souvent un revenu fixe. Elles prennent l'autobus pour se rendre à leurs rendez-vous médicaux en ville, lorsque les soins dont elles ont besoin ne sont pas offerts dans leur petite ville ou leur collectivité rurale, ou pour visiter leurs petits-enfants. Certaines personnes ne veulent pas conduire ou, du moins, pas sur une autoroute très fréquentée. Elles comptent sur l'autobus.
Soixante pour cent de nos passagers sont des femmes. Il s'agit notamment de mères célibataires qui ont besoin d'un service abordable et sûr pour voyager avec leurs enfants. Grâce à nos services, elles peuvent amener leurs enfants en ville pour voir des amis et la famille élargie, ou organiser un voyage spécial une fin de semaine, si elles en ont les moyens. Nos autobus représentent un moyen de transport sûr et confortable aux femmes qui doivent se rendre dans la ville voisine pour une entrevue d'emploi ou à Toronto pour des rendez-vous médicaux au Women's College Hospital. Elles comptent sur Greyhound.
Avant la pandémie, notre clientèle comptait 15 % de personnes au chômage et 40 % de personnes issues de ménages ayant un revenu inférieur à 25 000 $. Évidemment, ce ne sont pas ces personnes qui bénéficieront du sauvetage des sociétés aériennes, aussi important que cela puisse être. Ce ne sont pas des gens de Bay Street. Ce sont des Canadiens ordinaires des petites villes, des collectivités rurales et des quartiers des centres-villes qui veulent seulement se rendre là où ils doivent aller. Ils comptent sur un service d'autobus pour leurs déplacements pour le travail, pour rendre visite à leur famille ou pour des voyages d'agrément, lorsqu'ils en auront les moyens à nouveau. Voilà les personnes les plus durement touchées par cette crise: les femmes, les étudiants et les travailleurs à faible revenu.
Je suis ici pour vous dire qu'alors que les gens recommencent à se déplacer et qu'on relance l'économie, ces gens auront besoin d'un service d'autobus interurbain abordable et fiable pour chercher du travail, se rendre à leurs rendez-vous médicaux et, enfin, revoir leur famille.
Nous avons demandé l'aide du gouvernement du Canada et des provinces. Un montant total de 26 millions de dollars permettrait aux cinq membres de notre coalition d'atteindre le seuil de rentabilité, en fonctionnant, pendant six mois, à 50 % de notre capacité avant la pandémie.
À cet égard, nous avons pris note de la récente déclaration du à l'antenne de CBC, disant qu'une mesure serait offerte « rapidement » aux entreprises d'autobus interurbains.
Nous avons besoin de votre aide afin de servir les Canadiens ordinaires. J'exhorte le Comité à lancer aux entreprises d'autobus interurbains une bouée de sauvetage afin que nous puissions survivre à cette période difficile et être toujours là, à la relance de l'économie, pour fournir des services de transport aux Canadiens.
Je remercie le Comité de m'avoir donné l'occasion de témoigner. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
Je vous remercie de me recevoir au Comité permanent des finances. Je suis président du Groupe Autocar Jeannois, une entreprise qui se spécialise dans le transport de personnes, plus précisément le transport nolisé touristique. Je suis également président de la Fédération des transporteurs par autobus, qui représente tous les types de transports de personnes au Québec.
L'annonce de la pandémie a bouleversé l'industrie du transport par autocar au Canada et au Québec. Tous les secteurs d'activité des transporteurs sont durement touchés, plus particulièrement le transport nolisé touristique. C'est ce dont je vais vous parler aujourd'hui.
Contrairement à certains secteurs d'activité qui sont demeurés partiellement opérationnels, l'industrie touristique et le secteur des voyages nolisés ont dû interrompre l'ensemble de leurs activités du jour au lendemain. Cela représente pour nous, les transporteurs, depuis le début de la pandémie, des pertes de revenus de 21,5 millions de dollars par mois, au Québec seulement. Cela ne s'était jamais vu. À titre informatif, je précise que, pour mon entreprise, qui exploite normalement 45 véhicules dans ce domaine d'activité, tout est arrêté. En date du 30 juin prochain, les pertes totaliseront quelque 3,1 millions de dollars.
Nul ne peut prédire si la reprise des activités aura lieu bientôt. Dans ce contexte, les transporteurs ont besoin d'une aide gouvernementale adaptée à leur réalité. Le transport des personnes par autocar est essentiel pour tous les Canadiens et les Québécois ainsi que pour les personnes qui viennent découvrir notre province ou notre beau pays.
Au Québec, l'industrie du voyage par autocar nolisé génère un volume d'affaires annuel de plus de 240 millions de dollars, sans compter les retombées économiques qui y sont associées. Si l'on ajoute le reste du Canada, on peut dire que l'industrie est énorme. Au Québec seulement, ce sont environ 4 000 emplois directs dans plus de 160 entreprises indépendantes qui font rouler plus de 530 autocars sur le territoire québécois et dans les autres provinces canadiennes.
Au-delà de ces chiffres, il y a toutes nos équipes sportives qui se promènent de ville en ville pour disputer de nombreux tournois, partout au Québec et à l'extérieur de la province. Il y a nos jeunes étudiants qui, chaque année, découvrent les merveilles impressionnantes et la vie frénétique des grandes villes canadiennes et américaines. Il ne faut pas oublier nos aînés ainsi que les personnes et les organisations qui visitent nos musées et fréquentent les nombreuses salles de spectacle. Tout est arrêté. Tous les divertissements, dans l'ensemble des régions du Québec, sont interrompus.
Le transport nolisé est donc en pause complète. La crise actuelle force l'annulation de toutes ces activités, qui comptent de nombreuses visites guidées dans nos grandes villes et, surtout, nos nombreux circuits touristiques que fréquente une impressionnante clientèle venue des quatre coins du monde.
Depuis mars dernier, seulement au Québec, 18 000 contrats ont été annulés. Pour la période allant de mars à juin, cela représente pour le chiffre d'affaires 86 millions de dollars de pertes brutes, soit approximativement 35 % du chiffre d'affaires annuel des transporteurs. Si la crise actuelle persiste au-delà de la saison estivale, les pertes pourraient totaliser 103 millions de dollars supplémentaires, ce qui représenterait pour notre chiffre d'affaires annuel, d'ici la fin octobre, une autre perte de 45 %. En raison du type de services que nous offrons, c'est au cours de ces périodes de l'année que nos organisations réalisent plus de 80 % de leurs activités. Ce sont des pertes colossales qui mettent en péril la survie de nos organisations.
Les transporteurs indépendants ont une structure imposante et des immobilisations importantes à soutenir. Leur niveau de financement, qui est déjà très élevé, est occasionné par l'achat, l'entretien et l'entreposage d'une flotte de véhicules sophistiqués et très coûteux.
Pour mon organisation et pour les entreprises du même genre que compte le secteur, les pertes financières catastrophiques et l'arrêt complet des activités entraînent d'autres dommages importants, notamment la perte de notre main-d'œuvre spécialisée. Il est difficile de retenir des conducteurs professionnels qui doivent continuer à travailler. Ils se tournent pour la plupart vers des compagnies de transport de tous genres. De plus, malgré les ententes de congé de capital, notre structure de financement et les immobilisations importantes ne nous permettent pas de cumuler de nouveaux emprunts.
L'aide gouvernementale qui vise à combler nos besoins actuels en liquidités est offerte sous forme de prêts. Pour la reprise de nos activités et l'ensemble des mesures à adopter pour la sécurité de nos employés et celle des clients, des accommodements devront être consentis sur les plans financier et structurel.
Notre domaine d'activité est lourdement touché. Or, en raison du type d'activités qui sont les nôtres, nous ne pouvons pas nous réinventer afin d'offrir d'autres types de services, comme le font d'autres industries actuellement. Notre industrie sera l'une des dernières à redémarrer et notre fardeau financier sera toujours présent. Pour le moment, nous connaissons une absence totale de revenus.
Le transport des personnes est un secteur important pour la reprise de l'industrie touristique québécoise et canadienne. Si cette situation critique persiste, des centaines d'emplois et des dizaines d'autocars manqueront pour desservir adéquatement les voyageurs et notre population en général.
Notre secteur d'activité a besoin d'un soutien particulier afin que les 160 entreprises du Québec puissent continuer à faire découvrir notre province, mais aussi les autres provinces canadiennes, à tous les voyageurs, d'ici ou d'ailleurs. J'inclus dans ce nombre tous les Québécois qui visitent le reste du pays.
Si elles reçoivent une aide adéquate pour traverser cette crise historique, nos entreprises de transport seront au rendez-vous et prêtes à participer à la relance de l'industrie touristique ainsi qu'à la relance de l'économie canadienne dans son ensemble.
Je vous remercie beaucoup. Je suis prêt à répondre à vos questions.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité permanent des finances, bonjour. Je vous remercie de m'avoir invitée aujourd'hui pour discuter des répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les transports publics.
Je m'appelle Kelly Paleczny, et je suis la directrice générale de la London Transit Commission à London, Ontario. Je suis également présidente du conseil d'administration de l'Ontario Public Transit Association et membre de la direction de l'Association canadienne du transport urbain.
Je suis ici aujourd'hui à titre de porte-parole de la London Transit Commission, qui est, en fonction du nombre d'usagers, la 15e plus importante société de transport en commun au Canada. En 2019, nous avons transporté 24,9 millions de passagers, pour des recettes de 34,2 millions de dollars.
Notre service de transport en commun donne aux citoyens de London un accès à leur communauté. Nous transportons patients et employés jusqu'aux hôpitaux de notre ville; étudiants aux écoles secondaires locales, à l'université Western ou au collège Fanshawe; travailleurs aux parcs industriels; consommateurs à tous les coins de la ville.
Avant la mi-mars de cette année, la London Transit Commission avait commencé à travailler sur un nouveau projet d'infrastructure passionnant, soit l'aménagement d'un réseau de transport en commun rapide par bus. En 2019, le gouvernement fédéral s'est engagé à investir 123 millions de dollars dans cette initiative et des projets connexes. Notre but était d'améliorer l'accessibilité, la fréquence des passages et la fiabilité des transports publics de notre ville, qui est en pleine croissance. En outre, notre maire a récemment annoncé son intention de convertir bientôt notre flotte à des autobus à zéro émission.
Puis la pandémie a été déclarée. En réponse, dans l'intérêt de la santé publique et afin d'assurer le transport des travailleurs essentiels à destination et en provenance de leur lieu de travail, notre société de transport, comme des centaines d'autres au Canada, a décidé de faire monter les passagers par la porte arrière pour favoriser la distanciation physique entre les chauffeurs et les passagers. Nous avons notamment intensifié le nettoyage et la désinfection de la flotte et des installations d'entretien afin de garantir la prestation d'un service de transport en commun dans un environnement propre et sécuritaire pour tous.
Ces mesures ont été mises en œuvre, mais la société a renoncé, dans l'intérêt de la sécurité du public, à percevoir les titres de transport, de sorte que la London Transit Commission est privée de sa principale source de revenus. Cela dit, le service doit être maintenu pour les travailleurs essentiels qui poursuivent la lutte contre la pandémie.
Pour atténuer les déficits budgétaires associés à la perte de revenus, la London Transit a réduit les niveaux de service à environ 70 % de la capacité habituelle et a annulé les améliorations de service prévues pour l'automne de cette année. Nous avons épuisé deux de nos réserves de fonctionnement afin de combler le déficit encouru jusqu'en juin, et avons maintenant informé la ville que nous n'avions plus d'options de financement.
En Ontario, comme dans d'autres provinces et territoires, les municipalités ne peuvent pas déclarer un déficit. Par conséquent, les sociétés de transport en commun n'ont pas beaucoup de sources de financement à l'échelle locale lorsqu'elles en ont besoin.
Il est essentiel que les ordres de gouvernement supérieurs appuient les transports en commun, car ils disposent d'instruments financiers que les administrations municipales n'ont pas. Nous avons besoin, de toute urgence, du soutien fédéral et provincial sous forme de fonds d’exploitation d’urgence pour éviter de causer à nos réseaux de transport en commun des dommages qui se répercuteront sur des décennies et pour renforcer notre capacité de décarbonisation du secteur des transports en commun.
Alors que nos communautés commencent lentement à rouvrir et que notre économie reprend, il est essentiel d'avoir des réseaux de transport en commun qui fonctionnent bien. Nous aidons les gens à se rendre à leur emploi, à des rendez-vous, à des attractions, à des classes et tout le reste, essentiellement. Nous ne pouvons nous permettre que nos sociétés de transport soient au bord du gouffre et envisagent des réductions de service et des mises à pied alors que les clients continuent d'avoir recours au service.
Pas plus tard que la semaine dernière, à London, alors que l'Ontario a lentement commencé à assouplir ses restrictions, nous avons constaté une augmentation de 10 % du nombre d'usagers par rapport à la semaine précédente. Les réductions de service actuelles ne feront qu'entraver nos efforts de relance à l'échelle locale et nationale, et pourraient encourager les usagers des transports en commun à recommencer à se déplacer en voiture.
Je tiens à remercier les membres du Comité et les députés de la Chambre des communes d'avoir fait front commun pour appuyer les Canadiens pendant la pandémie. Votre travail et votre dévouement ont été exemplaires, et les efforts des travailleurs de première ligne du transport en commun l'ont été tout autant. Il est temps d'appuyer ces efforts afin que nos collectivités bénéficient, comme il se doit, de services de transport en commun sûrs et fiables.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de comparaître au Comité. Je serai ravie de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à vous remercier de donner à l'Association canadienne des traversiers l'occasion de témoigner devant le Comité.
Nos membres transportent plus de 55 millions de personnes, 22 millions de véhicules et des milliards de dollars de marchandises — du moins avant la pandémie de COVID-19. Les exploitants de traversiers ont connu une baisse d'achalandage spectaculaire. Il fallait s'y attendre, dans les circonstances actuelles. Toutefois, comme nos membres fournissent un lien vital aux collectivités qu'ils desservent, on nous a demandé de maintenir un niveau de service comparable.
C'est un lien vital, certes, mais qui paiera la facture?
Permettez-moi d'abord de féliciter les élus, leur personnel politique et les fonctionnaires de leurs impressionnants efforts pour soutenir les Canadiens et l'économie canadienne pendant cette crise. Toutefois, lorsque des programmes sont créés si rapidement, il importe de les modifier souvent pour mieux refléter la réalité sur le terrain. Le cas présent n'est pas une exception.
J'aborderai trois problèmes précis: l'admissibilité à la Subvention salariale d'urgence du Canada, avec deux exemples, BC Ferries et les traversiers de la rivière des Outaouais; un programme pour les services de transport essentiels; l'incidence financière des mesures temporaires, advenant leur prolongement.
Permettez-moi de vous donner l'exemple de BC Ferries, qui représente 35 % de notre secteur. La société assure des liens essentiels avec les collectivités côtières de la Colombie-Britannique. Certains d'entre vous y vivent actuellement. BC Ferries est une société privée créée par une loi provinciale pour assurer des services de traversier côtiers dans la province. Il s'agit d'une société à propriétaire unique et à but non lucratif, mais à des fins fiscales, en vertu de la Loi de l'impôt sur le revenu, elle est reconnue comme étant la propriété de la province de la Colombie-Britannique. Quatre-vingts pour cent de ses revenus proviennent des usagers. Pour la société, la baisse d'achalandage de 80 % représente des pertes colossales de l'ordre de 1 à 1,5 million de dollars par jour.
Étant donné sa structure de propriété unique, la seule façon de rendre la société admissible au programme de la Subvention salariale d'urgence du Canada est qu'elle soit déclarée « entité prescrite ». Les ministres provinciaux ont écrit à leurs homologues fédéraux, et nous avons nous-mêmes soulevé cette question à de nombreuses reprises. Nous n'avons toujours pas de réponse.
Si BC Ferries n'est pas désignée comme une entité prescrite, soyez assurés que cela aura de graves répercussions, non seulement sur l'entreprise, mais sur l'ensemble du secteur au Canada. BC Ferries est un chef de file mondial du domaine reconnu sur la scène internationale. Cela aura des effets sur l'environnement, l'emploi et le rétablissement des collectivités desservies.
Le Comité pourrait recommander que BC Ferries devienne un organisme visé par la loi. Nous espérons que vous donnerez suite à cette requête.
Certains de nos membres, principalement ceux des rives de la rivière des Outaouais au Québec et en Ontario, par exemple, ne sont pas admissibles à la Subvention salariale d'urgence du Canada puisqu'ils n'ont eu aucun revenu aux mois de mars, avril et mai 2019, les crues de la rivière des Outaouais cette année-là les ayant empêchés d'exploiter leurs traversiers jusqu'au milieu ou à la fin du mois de juin 2019. Ces exploitants, leurs employés et les collectivités qu'ils desservent se retrouvent trois fois victimes. Ils ont été victimes des inondations de 2019, ils sont touchés par la COVID-19 en 2020 et maintenant, ils sont victimes de la rigidité du programme. On ne peut certainement pas leur dire qu'ils auraient été admissibles s'ils n'avaient subi qu'une catastrophe, mais qu'ils ne le sont pas parce qu'ils en ont subi deux. Il est à espérer que le bon sens l'emportera.
Il nous faut également un programme pour les services de transport essentiels, en particulier les services sous réglementation fédérale, peu importe qui en est propriétaire. Ils fournissent un service essentiel aux Canadiens et il faut les appuyer. On parle d'entreprises privées comme Oceanex, de municipalités, de Premières Nations et d'organismes provinciaux. On ne peut demander à des organisations de maintenir des services pendant de longues périodes sans avoir de revenus, ou presque, et sans soutien.
J'aimerais soulever un dernier point. Il faut aussi examiner l'incidence de la réglementation adoptée par Transports Canada. Un des règlements, par exemple, exige que les exploitants limitent, dans certains cas, le nombre d'usagers à 50 % de leur capacité habituelle. Ce règlement est en vigueur jusqu'au 30 juin, mais la période de validité pourrait être prolongée. Le cas échéant, qui indemnisera les exploitants de traversiers pour les pertes récurrentes qu'ils subiront? Nous avons besoin de précisions à cet égard.
Nous avons soulevé ces questions à de nombreuses reprises. La plupart des hauts fonctionnaires à qui nous avons parlé affirment que nous avons des arguments convaincants quant à l'admissibilité de BC Ferries et de nos membres touchés par les inondations à la Subvention salariale d'urgence du Canada. Il faut simplement s'assurer que cela se concrétise. De toute évidence, nous avons besoin de l'apport des organismes qui assurent le maintien de liens essentiels pour les Canadiens. Le gouvernement doit, de toute urgence, clarifier les règles.
Merci.
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Je vous remercie de la question, monsieur Ste-Marie.
Actuellement, il n'y a pas beaucoup de programmes qui viennent en aide à notre industrie. Au provincial, il y a des programmes de prêts et d'aide à la formation, mais aucune aide directe ne se rattache à notre secteur d'activité. Nous ne sommes visés par aucun programme québécois existant, que ce soit du ministère du Tourisme, du ministère des Transports ou du ministère de l'Économie et de l'Innovation.
Bien sûr, notre secteur d'activité est très lié à l'industrie touristique. Les voyages de groupe contribuent à l'économie québécoise et à celle du pays, et ils permettent aux étrangers d'investir dans notre région.
Nous examinons les mesures d'aide possibles. Une aide financière sera nécessaire pour la relance. Nous n'avons pas encore l'information qui s'appliquera aux autocars, mais il y aura une capacité limitée quant au nombre de passagers ainsi que des mesures à respecter. Un autobus qui n'est pas rempli au maximum de sa capacité entraîne des frais, que nous ne pouvons pas transférer à notre clientèle. Nous devons demeurer compétitifs. Nous sommes en concurrence avec plusieurs organisations dans le monde entier qui offrent les mêmes services que nous. C'est certain que nous aurons besoin d'aide pour surmonter cette difficulté.
De plus, il y a toutes les pertes subies et l'absence totale de revenus. Si la crise persiste au-delà de 2020, et même en 2021, beaucoup d'entreprises auront de la difficulté à respecter tous leurs engagements financiers. Il y a aussi les frais fixes qui continuent de s'additionner.
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Je vous remercie de la question.
Actuellement, au Québec, les élèves du primaire sont déjà retournés à l'école, nous offrons donc un service de transport scolaire, mais nous n'offrons pas de transport nolisé autre que des véhicules scolaires.
Nous avons mis en place des mesures conformément aux recommandations formulées par les autorités en matière de santé et de sécurité du travail et par l'Institut national de santé publique du Québec, qui nous ont fourni des suggestions pour protéger nos conducteurs, notamment en leur procurant de l'équipement de protection individuelle.
Par ailleurs, le nombre maximal de personnes que nous pouvons accueillir dans nos véhicules est de 11 ou 12. Tous les enfants doivent respecter certaines mesures relativement à l'éloignement physique. De plus, ils doivent se laver les mains à répétition dans leur établissement et dans certains de nos véhicules. Il y a donc des mesures qui ont été mises en place.
D'ailleurs, au Québec, on a formé un comité mixte avec l'industrie touristique pour aligner ces mesures sur celles de l'ensemble des provinces afin de les rendre uniformes et de sécuriser notre clientèle.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Ma question s'adresse à M. Kendrick. Je reviens sur une question posée par Todd Doherty.
Comme vous le savez, car vous êtes la personne qu'on cite dans toutes les nouvelles qui expliquent la situation aux habitants de la Colombie-Britannique et de l'Alberta, nous perdons les services de Greyhound. Comme vous le savez, parce que vous le dirigiez autrefois, il n'y a aucun service entre un grand nombre de collectivités des régions rurales de la Colombie-Britannique et de l'Alberta. Lorsqu'on évalue la situation à l'échelle du Canada, on constate que la Saskatchewan a perdu son service d'autobus et que les Maritimes sont dans le même bateau. Je pense à la période avant la pandémie et je me demande si on peut faire valoir que c'était un modèle fonctionnel. Comme M. Doherty l'a laissé entendre, les services d'autobus lucratifs font partie d'un monopole, surtout ceux offerts sur l'autoroute 401, en Ontario.
Que faudrait-il faire pour avoir un système qui fonctionne mieux?
Ensuite, j'aimerais poser la même question à M. D'Angelo, afin d'obtenir une réponse plus adaptée au secteur public. Toutefois, en ce qui concerne le secteur privé, j'ai réellement l'impression que vous nous avez laissé tomber.
Monsieur Kendrick, je serai honnête avec vous. Je suis très fâchée que vous ayez éliminé les services offerts en Colombie-Britannique sans même en discuter avec la ministre provinciale, selon ses déclarations. En effet, la ministre Claire Trevena et les médias ont déclaré que Greyhound ne lui avait pas demandé son aide avant d'annuler tous les services.
Je tiens également à ajouter que l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées a établi un lien entre le manque de transport public et la raison pour laquelle les femmes marginalisées, autochtones et vulnérables font de l'auto-stop.
À votre avis, qu'est-ce qui aurait permis à ce modèle d'être fonctionnel?
J'aimerais poser la même question à M. D'Angelo.
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Merci beaucoup de me donner l'occasion de prendre la parole.
Je vais vous donner quelques renseignements généraux sur Air Tindi. Nous avons des activités dans les Territoires du Nord-Ouest depuis 32 ans, à partir de Yellowknife. Air Tindi est l'un des plus gros employeurs de la ville — avant l'arrivée de la COVID-19. Elle compte environ 200 employés, et 75 % d'entre eux habitent dans les Territoires du Nord-Ouest.
Nos activités consistent essentiellement à desservir la vaste région du Nord. Nous offrons des vols réguliers, des vols d'évacuation sanitaire, des vols affrétés et des services spécialisés. Nos vols réguliers sont tous destinés aux collectivités éloignées. La plupart ne sont pas accessibles par route, et les pistes sont courtes et n'ont pas de revêtement. Cela représente environ 18 % de nos activités. Nous offrons des vols réguliers à partir de Yellowknife vers Fort Simpson, Gamètì, Wekweètì, Whatì et Lutselk'e. Pendant une courte période — pour M. Cooper —, nous offrions également des services aériens réguliers vers Fort Resolution.
Air Tindi est l'entreprise qui fournit les services d'évacuation sanitaire pour les Territoires du Nord-Ouest. Cela représente environ 25 % de nos activités. Les évacuations sanitaires se font généralement à partir de collectivités qui n'ont pas d'accès routier et qui n'ont qu'un petit poste de soins infirmiers vers de plus grands centres, comme Inuvik et Yellowknife, de même qu'Edmonton. Une partie de nos évacuations sanitaires se fait à partir de régions extrêmement éloignées, comme les terres stériles et les camps de chasse à la baleine sur l'océan Arctique. Dans ce cas, nous utilisons des aéronefs munis de flotteurs, de skis et de pneus de toundra. À l'heure actuelle, croyez-le ou non, ces appareils seraient encore sur skis dans une bonne partie du Nord.
Les services d'affrètement — navette aérienne — comprennent les vols pour les activités d'exploitation minière, les besoins en infrastructure pour le territoire et les vols gouvernementaux, et ils représentent 16 % de nos activités.
Cependant, les services aériens spécialisés représentent la majeure partie de nos activités, soit 40 % d'entre elles. Il s'agit d'opérations sur les pistes abandonnées, les lacs, les eskers et la toundra. Ce sont des équipages de vol et des aéronefs spécialisés.
Les Territoires du Nord-Ouest sont assez uniques, comme c'est le cas du Nunavut. Ils comptent un petit nombre d'aéroports — soit 27 —, mais nous utilisons en fait des centaines de lieux d'atterrissage chaque année. Ces vols sont destinés à l'aide aux Autochtones, aux enquêtes sur la faune, à la surveillance de l'environnement, à l'exploration et au tourisme.
Air Tindi a conclu des partenariats avec des organisations autochtones, y compris des coentreprises avec participation en capital dans certaines régions: Inuvialuit, dans le Nord des Territoires du Nord-Ouest; Dehcho, dans l'Ouest des Territoires du Nord-Ouest; Tli?cho, dans le Centre des Territoires du Nord-Ouest; Akaitcho, dans l'Est des Territoires du Nord-Ouest; Kitikmeot, dans l'Ouest du Nunavut; Kivalliq; et dans la région de Baffin.
Comme tout le monde le sait, la COVID-19 a d'énormes répercussions sur les services aériens. Air Tindi n'y a pas échappé. À la mi-mars, nous avons pris des mesures drastiques pour assurer notre survie. En avril, nous avons vu des effets presque immédiats: une réduction de nos revenus d'au moins 50 %. Il en est de même en mai, et il semble que la situation se prolongera durant l'été. Nous doutons fort que nous voyions une légère embellie avant juin 2021. Nos activités sont saisonnières en raison de la période de 24 heures de clarté dans les Territoires du Nord-Ouest et du manque d'aéroports. Habituellement, on utilise la saison estivale, qui offre plus de lumière et un meilleur temps pour les vols.
Essentiellement, à l'heure actuelle, notre contrat d'évacuation sanitaire est notre seule source de revenus régulière. La fermeture de la frontière des Territoires du Nord-Ouest fait en sorte qu'il nous est impossible de garder à l'emploi les gens qui ne résident pas dans les Territoires du Nord-Ouest tout en nous acquittant de notre responsabilité sociale de réduire la propagation. Nous avons dû mettre à pied jusqu'à 40 % de notre personnel. Nous avons réduit nos vols réguliers de 70 %, et nous avons imposé des gels de salaires et d'embauche, des reports de salaires des cadres, et des reports ou des annulations d'autres programmes.
L'industrie dans le Nord a vécu à peu près la même situation. Certaines compagnies aériennes — comme North-Wright Air, qui est basée à Norman Wells et assure les services dans la région du Sahtu — ont interrompu tous leurs vols réguliers pendant la phase de confinement. D'autres ont procédé à des réductions d'horaires draconiennes, et certaines compagnies aériennes basées sur le tourisme ne survivront pas à cette situation, ainsi que, à ce qu'on dit, certaines compagnies d'aéronefs à voilure tournante et d'autres compagnies. Il y a des compagnies aériennes qui ont reçu la majorité de l'aide et qui n'ont pas procédé à des compressions.
Pour nous, l'aide a été très importante, vraiment essentielle. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest a travaillé bien au-delà de l'horaire de neuf à cinq pour soutenir nos activités et les services importants que nous offrons dans le Nord sur tous les plans: santé, sécurité alimentaire et intervention d'urgence.
Il nous a avancé les frais relatifs à notre contrat d'évacuation sanitaire de 1,2 million de dollars pour deux ou trois mois.
La Subvention salariale d'urgence du Canada est une mesure fantastique pour nous. Nous avons pu réembaucher tous nos employés en avril, mais avec le triste avertissement que c'était grâce à la subvention, exclusivement, et non à des revenus. Selon nos estimations pour 2020 et 2021, la taille d'Air Tindi devrait correspondre à 60 % de la taille qu'elle avait et de nombreux postes seront supprimés lorsque la subvention salariale d'urgence prendra fin.
Nous avons pu profiter du programme de services aériens essentiels dans le Nord. Il est destiné aux Territoires du Nord-Ouest, au Yukon et au Nunavut. Il s'agissait de permettre aux compagnies de transport aérien régulier de maintenir un minimum de services. Nous avons reçu 1,565 million de dollars, ce qui nous a permis d'augmenter le nombre de vols réguliers de 10 %.
Nous avons fait tout ce que nous pouvions, ce qui inclut des congés de paiement et d'assurance de la part de nos prêteurs.
Le Programme de crédit aux entreprises a également joué un rôle important dans l'obtention d'une marge de crédit supplémentaire.
Si Air Tindi ne reçoit pas d'aide supplémentaire, elle devra s'endetter de plus en plus pour survivre. Ce modèle risque de ne pas être viable à long terme. Nous devrons continuer à prendre des mesures draconiennes pour survivre jusqu'à l'été prochain, puis continuer de recevoir de l'aide sous forme de subventions ou la subvention salariale d'urgence.
En 2021, notre entreprise sera beaucoup plus petite, avec 40 % d'employés en moins. Nous espérons que ce sera suffisant.
Compte tenu des répercussions économiques de la fermeture de la frontière des Territoires du Nord-Ouest, l'exploitation minière, les infrastructures, l'exploration et le tourisme sont soumis à de fortes contraintes. En raison de la vaste étendue géographique du Nord, des territoires en particulier, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut, les coûts de transport constituent le plus grand obstacle à la reprise et à la croissance.
Nous pensons qu'un soutien financier gouvernemental de ces coûts de transport pour le soutien et le développement des infrastructures, l'exploitation et l'exploration minières, l'assainissement et le tourisme est essentiel pour stimuler l'économie.
En terminant, j'aimerais dire qu'Air Tindi est très reconnaissante de l'aide fédérale — la subvention salariale d'urgence, le Programme de crédit aux entreprises et le programme des services aériens essentiels du Nord. Je tiens à préciser que cela ne devrait pas être offert uniquement aux transporteurs qui offrent des services aériens réguliers, mais aussi aux pourvoyeurs du secteur du tourisme et aux autres exploitants de vols d'affrètement à contrat de type ad hoc qui sont essentiels pour le Nord.
Sans un soutien supplémentaire, il se pourrait que nous ne survivions pas à la pandémie. Stimuler l'économie à l'aide d'une subvention au transport s'avère essentiel à une reprise durable et à la croissance économique.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président, merci beaucoup, mesdames et messieurs. Je suis ravie d'être parmi vous de cette façon.
Plus que tout autre duo de pays dans le monde, les États-Unis et le Canada collaborent en tant que partenaires économiques intégrés. Les États-Unis vendent plus de marchandises au Canada que dans n'importe quel autre pays; ils en vendent plus au Canada qu'à la Chine, au Japon et au Royaume-Uni réunis. C'est pourquoi nous croyons que les deux pays doivent préconiser une réponse commune forte sur le plan de la fabrication alors que nous nous attaquons à la crise de santé publique qu'est la COVID-19 et que nous aidons nos économies à se reconstruire.
Plus précisément, nous croyons que nos deux pays doivent continuer à travailler ensemble à une réponse à la COVID-19 afin d'atteindre les quatre objectifs de base suivants: assurer la disponibilité de l'équipement de protection individuelle dans les deux pays; concevoir des solutions manufacturières canado-américaines pour reconstituer et maintenir des réserves stratégiques d'équipement médical; continuer à faire en sorte que les personnes et les biens traversent la frontière efficacement sans interrompre nos chaînes d'approvisionnement essentielles; et accroître les débouchés entre nos deux pays afin de stimuler la reprise et d'être concurrentiels à l'échelle mondiale.
Le maintien d'une chaîne d'approvisionnement ouverte et efficace pendant et après la crise de la COVID-19 permettra de sauver des vies et nous aidera dans la lutte contre la pandémie. Cela nous fournira l'infrastructure nécessaire pour relancer l'économie afin de rivaliser avec d'autres régions du monde dans un contexte économique mondial qui évolue rapidement.
Nous nous joignons à un nombre croissant d'entreprises, de travailleurs et organisme de pression pour exhorter nos gouvernements et tous les Canadiens et Américains à faire front commun dans le marché mondial, à écarter ceux qui nous divisent et à faire face à nos concurrents internationaux. Comme beaucoup l'ont peut-être vu, nous avons lancé une campagne: cabc.co/rebound.
Je vais seulement vous nommer brièvement les organismes qui se sont joint à nous dans cet effort: AmCham Canada, Chambre de commerce américaine au Canada - section Québec, Association of Equipment Manufacturers, Association of Oil Pipelines, BIOTECanada, Border Policy Research Institute, Conseil canadien des affaires, Canada-U.S. Business Association, Association canadienne des exportateurs à l'alimentation, Canada Arizona Business Council, CanAm Border Trade Alliance, Manufacturiers et exportateurs du Canada, Association des pharmaciens du Canada, Produits de santé consommateurs du Canada, Council of the Great Lakes Region, Energy Equipment and Infrastructure Alliance, Produits alimentaires et de consommation du Canada, Future Borders Coalition, gouvernement de l'Ontario, gouvernement du Québec, Greater Kansas City Chamber of Commerce, International Business Council of the Illinois Chamber of Commerce, Médicaments novateurs Canada, Lake Champlain Regional Chamber of Commerce, Lake Placid Regional Office of Sustainable Tourism, MedTech Canada, NASCO, New England-Canada Business Council, New Hampshire-Canadian Trade Council, North Country Chamber of Commerce, Ohio-Canada Business Council, Ontario Chamber of Commerce, Pacific Northwest Transportation Services, Fédération des chambres de commerce du Québec, Business Council of New York State, Chambre de commerce du Canada, United States Chamber of Commerce, Vermont Chamber of Commerce, Women in Trucking Association, Woodrow Wilson International Centre for Scholars et John Hopkins University School of Advanced International Studies.
C'est toute une liste, et elle s'allonge. Nous invitons tous les citoyens et tous les organismes à se joindre à nous pour discuter de la manière dont le Canada et les États-Unis doivent relever ensemble les défis qui se présentent. Nous sommes plus forts ensemble.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président, merci, mesdames et messieurs.
Au nom de l'Association canadienne de la distribution de fruits et légumes et de ses 850 entreprises membres au Canada, de notre chaîne d'approvisionnement, essentiellement, de la ferme à l'assiette, je suis ravi de vous donner notre point de vue sur les outils, les incitatifs et les mesures fiscales que nous jugeons nécessaires pour régler certains des problèmes à court et à long terme qui surviendront dans notre secteur en raison de la COVID-19. Vous trouverez de plus amples renseignements dans le mémoire qui a été soumis au Comité.
Depuis le début de la pandémie, nous avons constaté des changements massifs dans nos marchés. Il y aura à la fois des gagnants et des perdants. Avec le confinement des Canadiens à la maison et les changements qui se sont produits dans les habitudes d'achat durant la pandémie, à la fin avril, nous avons constaté que les ventes au détail de légumes et de fruits avaient augmenté de 8 % et de 5 % respectivement. Ce sont les produits de base, comme les pommes de terre et les oignons, qui sont responsables de cette hausse, et la situation commence à se stabiliser. Les services d'alimentation, qui représentent 30 % de notre chaîne de valeur, n'ont pas eu cette chance. Les répercussions catastrophiques sur ce secteur et sur ses fournisseurs se feront sentir pendant des années. Si les services de livraison et de cueillette en bordure de rue ont fait passer les ventes de fruits et légumes aux restaurants de 0 à 20 % et parfois 30 % du volume traditionnel, la reprise sera longue, car l'éloignement physique et la peur des consommateurs joueront un rôle dans la réouverture des restaurants.
De nombreuses ventes de fruits et légumes dépendent du volume en raison de faibles marges. Lorsque les restaurants rouvrent, il ne sera pas possible de faire les ventes habituelles et nécessaires compte tenu de l'espace physique restreint et du nombre de clients. Il s'agira d'une décision clé. Sans espace et sans clientèle, des restaurants pourraient décider de ne pas rouvrir, ce qui aurait des répercussions supplémentaires sur l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement.
L'un des points positifs possibles, c'est le passage au commerce électronique et au service de ramassage en magasin. Certains petits restaurants et comptoirs pourraient décider de mener leurs activités en ligne en raison du succès qu'ils ont eu et, ce faisant, ils réduiront leurs coûts de location et leurs frais généraux, mais cela signifiera qu'ils n'engageront pas la main-d'œuvre qu'ils embauchent habituellement.
Nous avons également constaté que les producteurs et les fournisseurs ont la possibilité de se servir davantage du commerce électronique dans tout le pays, mais si les collectivités rurales n'ont pas accès à un service Internet à large bande, c'est très difficile. Il est essentiel que nous examinions comment nous pouvons ajouter cet accès.
Une grande partie de nos membres, en particulier ceux qui font la cueillette, l'emballage et la transformation, sont également durement touchés en raison de la hausse des coûts des intrants, des problèmes d'accès à la main-d'œuvre et des changements opérationnels. Le gouvernement a annoncé que 77 millions de dollars seraient réservés à l'ensemble de l'industrie de la transformation, et c'est apprécié, mais cela ne sera pas suffisant par rapport à l'ampleur des répercussions que tous les groupes de transformation observent.
Dans un monde post-COVID, la poursuite des activités sera le défi de la transition. La complexité et le caractère saisonnier de l'industrie font en sorte que les grandes et les petites exploitations de notre chaîne d'approvisionnement doivent avoir accès aux programmes et aux outils que le gouvernement a créés.
Nous savons que le gouvernement ne peut pas continuer à injecter de l'argent dans le système. Cependant, des programmes tels que la Subvention salariale d'urgence du Canada devraient être revus et prolongés au-delà de septembre pour les secteurs très durement touchés, comme les fournisseurs et les acteurs des services d'alimentation et de la chaîne d'approvisionnement des fruits et légumes. La Prestation canadienne d'urgence et la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants doivent également être ajustées pour soutenir les chômeurs canadiens sans dissuader les gens de travailler.
D'autres programmes et outils doivent être envisagés, notamment la protection contre la faillite pour les vendeurs de fruits et légumes; des crédits d'impôt ciblés pour les services essentiels désormais nécessaires pour modifier les pratiques commerciales et acheter de nouveaux équipements, y compris de l'équipement de protection individuelle; et des programmes plus efficaces permettant d'accéder à des fonds pour un secteur qui fonctionne avec de très faibles marges et peu de capitaux disponibles.
J'ai mentionné la prestation canadienne d'urgence. Elle a eu des conséquences imprévues, notamment à court terme, pour de nombreux emballeurs, distributeurs, grossistes et petits détaillants, car les difficultés de réembauche et l'absentéisme commencent à être importants. Compte tenu de la réalité à laquelle ils sont maintenant confrontés, des travailleurs décident de rester chez eux et de ne pas s'exposer potentiellement à la COVID et de demander les 2 000 $ par mois, et il y en a beaucoup qui choisissent de demander la PCU. Le plafond de 1 000 $ de revenu mensuel admissible ne suffit pas tout à fait à les inciter à travailler dans l'industrie. Nous suggérons d'augmenter le plafond de revenu admissible ou de prévoir des exemptions ciblées pour permettre aux Canadiens de recevoir la PCU et de travailler dans la chaîne d'approvisionnement en fruits et légumes au cours des 10 prochains mois.
La prestation d'urgence pour les étudiants est une autre mesure qui dissuade les étudiants de travailler. L'augmentation de la limite de revenu admissible ou l'octroi d'une exemption ciblée concernant cette limite pourraient encourager un plus grand nombre d'étudiants à demander cette prestation et à travailler pour des fournisseurs essentiels, comme le secteur agricole.
L'annonce récente de mesures incitatives et d'une subvention salariale pour les étudiants nouvellement embauchés donne suite à l'une de nos revendications, et nous nous réjouissons de la mise en oeuvre de nouvelles mesures visant à favoriser l'emploi des jeunes dans le secteur agricole.
Il est important de noter que bon nombre d'exploitations agricoles ne commencent à générer des revenus qu'au moment de la récolte et qu'une grande partie des recettes provenant de la saison en cours ne se matérialisent qu'à la fin de l'année. Il devient ainsi impossible pour ces producteurs de démontrer que leurs revenus ont chuté de 30 % pour établir leur admissibilité à la subvention salariale d'urgence. Nous devons chercher des solutions pour qu'un plus grand nombre de producteurs agricoles puissent être admissibles.
En outre, le secteur des fruits et légumes frais ne peut pas bénéficier du programme de protection de la faillite. Nous avons demandé la mise en place d'un modèle de fiducie de type PACA pour appuyer les producteurs et les distributeurs canadiens de fruits et légumes. Nous encourageons le gouvernement à poursuivre l'analyse des possibilités offertes dans le cadre de ce programme, car nous ne sommes pas pour l'instant suffisamment protégés contre les risques de faillite.
Enfin, compte tenu des changements que nous avons dû apporter à nos activités et à la structure opérationnelle de notre chaîne d'approvisionnement en raison de la pandémie, notamment pour ce qui est de l'achat d'équipement de protection individuelle, nous préconisons, même si nous sommes reconnaissants pour le financement de 77 millions de dollars, l'instauration d'un crédit d'impôt pour aider l'industrie à acquérir l'équipement essentiel à la protection de ses employés.
Nous remercions le gouvernement pour l'ensemble de son travail et notamment pour la grande célérité avec laquelle il a pu mettre en oeuvre des mesures extrêmement importantes pour venir en aide à notre secteur en même temps qu'à tous les Canadiens. Nous nous réjouissons à la perspective de poursuivre la collaboration avec vous pour essayer de dégager de nouvelles pistes de solution pour l'avenir.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, merci beaucoup de m'avoir invitée à participer à votre séance d'aujourd'hui.
Comme on vient de l'indiquer, je m'appelle Diane Gray et je suis présidente-directrice générale de CentrePort Canada.
Pour le cas où certains ne le sauraient pas, je précise que CentrePort est un port intérieur trimodal de 20 000 acres situé à Winnipeg, au Manitoba. Les concepteurs ont voulu en faire une collectivité autonome s'articulant autour du transport par rail, par camion et par avion, de multiples zones industrielles pour les entreprises, de secteurs résidentiels et commerciaux, et de services d'éducation et de formation. Avec l'aide de tous les ordres de gouvernement, nous avons pu mettre en place l'infrastructure nécessaire, y compris différents services de soutien, dont un processus accéléré d'aménagement du territoire.
Il s'agit en fait de stimuler l'activité économique en misant sur la facilité à faire des affaires. La pandémie de COVID-19 et les perturbations économiques qu'elle a causées n'ont certes pas manqué de compliquer la tâche à un peu tout le monde. Bien que certains secteurs industriels aient été touchés plus durement que d'autres, je vais vous parler de quelques enjeux qui préoccupent bon nombre des entreprises avec lesquelles j'ai été en contact, que ce soit directement ou par l'entremise d'organisations comme le Business Council of Manitoba, la Manitoba Trucking Association, les chambres de commerce de notre province, Manufacturiers et exportateurs du Canada et le Word Trade Centre Winnipeg.
Je vais traiter brièvement de trois de ces enjeux qui sont en lien avec le sujet à l'ordre du jour, soit la viabilité des entreprises et des chaînes d'approvisionnement.
Tout d'abord — et je vais poursuivre dans le sens de ce que disait Mme Greenwood—, il importe d'assurer le maintien et le renforcement de la chaîne d'approvisionnement nord-américaine. Il est primordial pour les entreprises et les consommateurs du Canada que l'on envisage notre économie dans une optique continentale. En gardant cette frontière ouverte, nous avons permis à notre économie nord-américaine fortement intégrée de poursuivre ses activités au bénéfice des entreprises et des gens.
Pour vous donner une idée de l'importance de cette ouverture pour CentrePort et pour l'économie du Manitoba, je peux vous dire que, l'an dernier seulement, des échanges commerciaux d'une valeur totalisant 22,6 milliards de dollars ont eu cours via le poste frontalier d'Emerson, au sud de Winnipeg, ce qui en fait le point d'entrée le plus occupé de tout l'Ouest canadien. Dans nos efforts pour aider les entreprises à se redresser, nous devons continuer à chercher des moyens de tabler encore plus sur cet avantage régional.
Nous pourrions tous donner des exemples illustrant l'importance de notre chaîne d'approvisionnement nord-américaine. Cela ne se limite pas au Canada et aux États-Unis. On peut aussi penser aux frites qui partent de l'usine de transformation de Simplot à Portage la Prairie, au Manitoba, pour aller jusque dans les restaurants McDonald de Mexico avant que les mêmes conteneurs et camions rentrent au pays avec des avocats et d'autres denrées pour les consommateurs canadiens.
Tout ça pour vous dire que la frontière est importante pour nos activités commerciales et nos chaînes d'approvisionnement, et qu'il nous faut résister à la tentation du protectionnisme afin de garder nos plus grands marchés accessibles à nos entreprises, d'autant plus qu'elles doivent se tourner vers de nouveaux clients et de nouveaux fournisseurs. C'est d'ailleurs le prochain point que je souhaite aborder.
Il y a actuellement au Canada, et surtout dans le secteur manufacturier, de nombreuses entreprises, aussi bien des PME que des organisations plus grandes, qui songent à rapatrier leurs chaînes d'assemblage et d'approvisionnement sur le continent. Des entreprises communiquent ainsi avec CentrePort à la recherche d'une assise physique qui leur permettrait de servir leurs clients nord-américains.
Pas plus tard qu'hier, une entreprise québécoise a confirmé sa décision d'ouvrir une usine d'assemblage et un centre logistique à CentrePort pour servir sa clientèle américaine. Cette décision découle en partie des craintes d'un mouvement de ressac important des Américains par rapport à la Chine, une situation que nous devons garder à l'oeil. Cependant, l'entreprise en question est aussi motivée par la volonté de sécuriser sa chaîne d'approvisionnement. Ce souci de sécurité n'est pas selon moi uniquement relié à la pandémie de COVID-19, mais il n'en reste pas moins qu'il y a assurément un impact concret et notable sur les entreprises de toutes tailles.
Vous avez peut-être entendu parler de New Flyer, le plus grand fabricant d'autocars en Amérique du Nord. Cette entreprise dont le siège social est situé à Winnipeg a constaté que les retards dans l'expédition de pièces en provenance de la Chine avaient un effet d'entraînement qui décalait l'ensemble du processus de fabrication. Elle fait désormais partie des entreprises qui cherchent à rationaliser et réorienter leurs activités d'approvisionnement.
Au Canada, nous devrions nous efforcer d'exploiter au maximum les possibilités qui s'offriront dans le cadre de ce processus de rapatriement. La valeur actuelle de notre dollar nous procure un avantage, mais nous devons nous assurer d'avoir les infrastructures et les taux d'imposition qui permettront aux entreprises d'investir dans notre pays, et pas seulement plus au sud. Le Canada devrait chercher à livrer concurrence sur le plan du mode de production des biens. Une telle approche doit se fonder sur l'innovation et la technologie.
Il y a aussi un autre élément qui a été soulevé il y a quelques mois par The Economist qui faisait valoir que vision d'ensemble rime avec vitesse de réaction. Il s'agit de comprendre à quel point il est important pour les entreprises de transformer complètement le suivi de leurs chaînes d'approvisionnement.
Le deuxième sujet dont je souhaite traiter est celui de l'incertitude qui règne quant aux marchés et à la clientèle. Si l'on fait exception du secteur de la transformation alimentaire, la plupart des entreprises productrices de biens font montre actuellement d'une grande prudence en attendant de voir des signes de reprise dans leur carnet de commandes avant de reprendre leurs activités au maximum de leur capacité.
D'après les résultats d'une étude qui ont été rendus publics hier par Manufacturiers et exportateurs du Canada, plus de 70 % des entreprises manufacturières et exportatrices de notre pays ont été touchées par la COVID-19. Au moment où le commerce planétaire est remis en question dans un avenir prévisible, les entreprises à la recherche de nouveaux clients devront regarder plus près d'elles et sans doute envisager les prochains mois dans une optique continentale.
Si les gouvernements souhaitent véritablement favoriser la reprise économique, ils devront s'engager résolument à appuyer le développement de la technologie canadienne, à s'en porter acquéreurs et à l'utiliser même si ce n'est pas la moins chère sur le marché. Je pourrais vous citer de nombreux exemples de situations où nous avons négligé de nous approvisionner auprès d'entreprises de notre pays, et même de notre propre province. Il y a entre autres les autobus électriques et les technologies intelligentes pour les soins de santé, pour ne nommer que ces deux-là. Les gouvernements devraient donner l'exemple en investissant dans les technologies canadiennes et en favorisant leur déploiement toutes les fois que cela est possible.
Je vous dirais en troisième lieu que le commerce électronique est implanté pour de bon. Mais est-ce que cela change vraiment quelque chose? Il est bien certain que la pandémie a accéléré certaines tendances comme l'adhésion au commerce électronique, la transformation des activités de distribution et l'adoption de nouvelles pratiques aux points de vente, mais ce processus était déjà en cours. Il serait bon que des entreprises comme Amazon, Walmart et Alibaba ne monopolisent pas complètement le marché des biens de consommation en Amérique du Nord. Nous devons nous interroger sur les moyens à prendre pour aider les petits détaillants à répondre à la demande grâce à une distribution plus rapide des biens. Il n'y aura pas non plus de retour en arrière pour les services de livraison des épiceries. Tous ces changements influeront sur la forme que prendra le futur modèle de distribution centralisée ainsi que sur la localisation des entrepôts pour mieux répondre aux exigences du marché. La capacité de suivre l'évolution accélérée de la technologie et de livrer rapidement ses produits sur le marché continuera de faire la différence entre la réussite et l'échec au sein de notre économie.
En guise de conclusion, je vous dirais qu'il y a trois principales mesures que le gouvernement fédéral pourrait prendre pour assurer la viabilité de nos entreprises et rendre nos chaînes d'approvisionnement plus efficientes. Premièrement, il faut comprendre que la reprise risque d'être lente dans certains secteurs tant et aussi longtemps que les carnets de commandes des entreprises ne sont pas remplis. Il faut les aider à avoir accès à des capitaux et, dans certains cas, appuyer leurs efforts de réorientation de leurs marchés et de leurs sources d'approvisionnement.
Deuxièmement, nous vous prions de contribuer au maintien d'un environnement commercial concurrentiel grâce à des mesures fiscales et à d'autres formes de soutien, notamment en ce qui concerne l'adoption et le déploiement de nouvelles technologies.
Enfin, il faut continuer d'investir dans les infrastructures essentielles de telle sorte que les produits fabriqués au Canada, cultivés au Canada ou d'origine canadienne puissent atteindre leurs destinations finales.
Merci beaucoup. Je serai ravie de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je suis heureux de pouvoir m'adresser à vous aujourd'hui au nom du secteur de la chimie et des fabricants de matières plastiques au Canada. Pour ceux qui nous connaîtraient moins bien, je signale que nous sommes la troisième industrie manufacturière en importance au pays avec des extrants d'environ 60 milliards de dollars par année.
Je veux d'abord et avant tout exprimer la reconnaissance de notre secteur envers le Parlement et le gouvernement du Canada pour la rapidité avec laquelle vous avez mis en place toutes ces mesures visant à appuyer les particuliers et les entreprises, et notre économie d'une manière plus générale. Je vais vous dire ce qu'il en est pour notre secteur. Nous n'avons pas eu à nous en remettre à ces mesures, mais nos clients ont dû le faire. Vous avez apporté ainsi une aide très importante en démontrant un leadership véritable face à une crise sans précédent.
Il y a trois choses que je voudrais que vous compreniez bien quant à la situation du secteur de la chimie au Canada. Notre secteur est résilient, a une bonne capacité d'adaptation et est en bonne posture pour contribuer à la reprise économique.
Parlons donc d'abord de la grande résilience de notre secteur. La pandémie n'a pas eu un impact substantiel sur notre industrie. Ainsi, plus de la moitié de nos membres indiquent avoir un niveau de production normal pour cette période de l'année. Il y en a environ 30 % qui disent avoir poursuivi leurs activités, mais à une cadence inférieure à la normale. On peut penser aux entreprises qui vendent des produits chimiques, des peintures et des enduits au secteur automobile. Il y a eu des semaines difficiles à passer, mais les activités n'ont pas été interrompues. Il reste un 20 % d'entreprises qui en fait produisent à un niveau supérieur à leur rythme habituel. Dans l'ensemble, notre secteur n'a pas eu à recourir à quelque mesure de soutien économique que ce soit et n'a pas l'intention de le faire. Nous n'avons pas besoin d'un ensemble d'interventions adaptées à notre situation et il y a eu très peu de mises à pied au sein de nos différentes entreprises. Nous sommes donc très résilients.
Deuxièmement, le secteur de la chimie a une bonne capacité d'adaptation en plus d'avoir un grand sens des responsabilités. Nous concevons des produits chimiques pour le traitement des eaux et la désinfection. Ce sont des produits essentiels à la sécurité publique dans une crise comme celle que nous vivons actuellement, comme en témoigne d'ailleurs la forte hausse de la demande que nous avons pu constater pour ces produits. Peut-être pourrais-je vous parler davantage des matières plastiques en répondant à vos questions, mais je peux déjà vous dire que ces matières n'étaient pas vues d'un bon œil avant l'arrivée de la COVID-19, et voilà soudainement qu'elles sont aussi très recherchées. On peut penser aux emballages des produits alimentaires. Nous avons également parmi nos membres les entreprises qui fabriquent des produits pour le secteur médical. Depuis le début de la crise, les gens comme vous et les autres Canadiens saisissent maintenant aussi bien que nous la valeur hygiénique du plastique. Les matières plastiques ont un rôle très important à jouer dans le contexte actuel. Il suffit de penser à tout l'équipement de protection individuelle qui est nécessaire. Le plastique est fortement présent dans ces produits pour lesquels la demande est énorme.
Par ailleurs, nos membres ont dû revoir leurs processus de production. Il y a par exemple BASF Canada qui fabrique des peintures et des enduits de revêtement à Windsor. L'entreprise a su s'adapter et produit maintenant du désinfectant pour les mains dont elle fait don à la collectivité. Shell Chemicals et Procter and Gamble Canada ont aussi transformé leurs opérations pour la première fois afin de pouvoir livrer ces produits essentiels pour lutter contre la pandémie.
Je vais vous donner un autre exemple de la capacité d'adaptation de l'industrie. À l'initiative de BASF Canada et de Trimac, deux entreprises membres de notre association, on a créé une plateforme d'intervention rapide permettant de diriger les équipements de protection individuelle disponibles vers les entreprises qui en ont besoin pour reprendre leurs activités. Après à peine une semaine de présence en ligne, on a ainsi pu réaliser des appariements entre 10 000 organisations canadiennes. Vous allez sur le site et vous indiquez que vous avez besoin de 5 000 tenues de protection en plastique pour votre bureau de dentiste. Quelqu'un va vous répondre en ligne et vous allez obtenir ce qu'il vous faut. Il y a donc eu 10 000 jumelages semblables pendant la première semaine seulement, et nous sommes très fiers d'abord pu contribuer à cette initiative.
Troisièmement et pour terminer, l'industrie est en excellente posture pour contribuer à la reprise économique au Canada. Nous avons actuellement pour 7 milliards de dollars de nouveaux investissements dans des projets de construction dont la planification se poursuit malgré la crise. Ces projets vont se concrétiser à la fin de 2021 ou au début de 2022, et vous pouvez vous imaginer quel stimulant pour notre économie constitueront ces nouveaux investissements de 7 milliards de dollars. Il y a quelques projets qui étaient en cours et qui ont été reportés, et quelques autres propositions qui ne se sont pas encore matérialisées. La valeur totale de ces projets atteint actuellement 11 milliards de dollars, et nous sommes persuadés que l'on annoncera à la fin de la crise que certains d'entre eux vont aller de l'avant comme prévu. Les conditions seront réunies pour que l'on poursuive les investissements et que l'on contribue ainsi à la relance.
Il a par ailleurs fallu reporter tous les projets majeurs d'investissement pour l'entretien régulier de nos grandes installations. Ces projets peuvent exiger la participation de milliers d'employés de sous-traitants et se chiffrer en centaines de millions de dollars. On ne peut tout simplement pas permettre à autant de travailleurs en sous-traitance d'entrer dans nos installations pendant la crise sans risquer de contaminer notre personnel et de devoir cesser nos activités.
Un jour ou l'autre, il faudra procéder à ces travaux d'entretien. Il faut espérer que nous pourrons sortir de cette crise au cours des semaines à venir et entreprendre ces projets vers la fin de l'été et à l'automne, ou au début de l'an prochain dans le pire des cas.
C'est plus d'un milliard de dollars en activités d'entretien déjà prévues qui vont être réalisées dans notre secteur.
Je rappelle donc mes trois messages principaux. Notre secteur est fortement résilient, a une grande capacité d'adaptation et est en excellente posture pour contribuer à la reprise économique. Il y a assurément des provinces comme l'Alberta, la Colombie-Britannique, l'Ontario et le Québec qui comptent sur notre industrie pour poursuivre sa croissance et appuyer cette relance.
J'aurais deux ou trois choses à ajouter en guise de conclusion. J'aimerais vous exposer notre point de vue sur ce que le Canada peut faire pour soutenir cette croissance future et aider notre secteur à contribuer à l'économie.
Premièrement, il est essentiel que le gouvernement du Canada reconnaisse le potentiel de croissance des investissements dans le secteur. Monsieur le président, vous avez déjà entendu mes interventions à ce sujet. Il faut que l'ambivalence du gouvernement fasse place à de l'enthousiasme quant aux perspectives de croissance du secteur de la chimie au Canada.
Nous invitons tout particulièrement le gouvernement fédéral à perpétuer l'esprit de coopération qui règne actuellement. Depuis le début de la présente crise sanitaire, nous voyons le fédéral et les provinces travailler en étroite collaboration pour bien définir les rôles de chacun et prendre rapidement les mesures qui s'imposent. Il faut que l'on poursuive dans le même sens lorsque l'économie reprendra son rythme. On ne peut pas se permettre de voir les provinces ramer dans une direction et le gouvernement fédéral dans l'autre. Nous avons besoin d'une action coordonnée. Si nous pouvons y parvenir, ce sera merveilleux. C'est vraiment l'essentiel à nos yeux. Nous voulons que le gouvernement fédéral soit aussi enthousiaste que les provinces quant aux possibilités de croissance dans notre secteur.
Deuxièmement et pour conclure, je pense que nous sommes disposés à convenir que le problème des déchets de matière plastique relève de notre industrie. Nous devons le régler. Nous adhérons aux grands objectifs énoncés par le gouvernement fédéral, mais il y a une chose dont vous pouvez être certains. Si vous voulez que l'industrie de la chimie et des matières plastiques dans son ensemble comprenne que vous êtes ambivalents quant à sa résilience, son sens des responsabilités, sa capacité d'adaptation et ses perspectives de croissance des investissements, vous n'avez qu'à réglementer l'utilisation du plastique en le déclarant toxique en application de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement. Après ce que nous avons pu observer au cours de la crise actuelle, vous indiquerez ainsi clairement au secteur que vous ne voulez pas vraiment de ces investissements.
Nous croyons qu'il y a d'autres outils qui peuvent être utilisés. Nous appuyons les objectifs d'ensemble du gouvernement et les mesures qu'il compte prendre. Nous vous demandons simplement d'utiliser un autre outil réglementaire en renonçant à déclarer que ces produits nécessaires, hygiéniques et sécuritaires sont toxiques. Nous ne croyons pas que les Canadiens soient favorables à une telle approche. Il est bien certain que notre association s'y oppose.
Je serai ravi de répondre à vos questions.
Merci encore, monsieur le président, de m'avoir permis de prendre la parole.
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Monsieur le président, je vous remercie.
Je m'appelle Veso Sobot. Je fais partie du conseil d'administration de la Coalition of Concerned Manufacturers and Businesses of Canada, qui est basée à Scarborough, en Ontario. Notre coalition compte environ 300 membres, des entreprises canadiennes qui visent toutes à créer des produits de valeur et à les vendre au Canada et dans le monde.
J'aimerais aujourd'hui vous faire part de quelques suggestions de notre coalition sur l'autosuffisance dans les chaînes d'approvisionnement.
Je reprendrai là où Bob Masterson s'est arrêté. Nous vous parlerons un peu du secteur des plastiques. Comme M. Masterson le disait, les avantages des plastiques n'ont jamais été aussi clairs qu'ils ne le sont aujourd'hui. L'épidémie de COVID met clairement en lumière la vulnérabilité stratégique du Canada et sa dépendance à ces produits. Nous n'en fabriquons pas autant qu'avant au Canada, tandis qu'il faut les fabriquer ici. Les plastiques sont fabriqués à partir du gaz naturel. Nous avons l'avantage stratégique de l'accès à la matière brute dans ce secteur. L'abondance du gaz naturel au Canada nous confère un avantage sur le plan des coûts sur des pays comme la Chine, qui dérive ses plastiques du charbon.
Cependant, la Chine jouit d'autres avantages sur nous. Elle a une monnaie fixe, alors que la monnaie canadienne est volatile, ce qui est à l'avantage de la Chine. Les fabricants canadiens sont vulnérables aux recours collectifs, contrairement aux manufacturiers chinois, ce qui est à l'avantage de la Chine. Les fabricants canadiens sont assujettis à des règles environnementales strictes, contrairement aux manufacturiers chinois, ce qui est à l'avantage de la Chine. Les fabricants canadiens doivent payer une taxe sur le carbone, contrairement aux Chinois, ce qui est à l'avantage de la Chine.
Nous croyons donc que le temps est venu pour que le gouvernement fédéral avantage le Canada. Voici nos recommandations pour cela.
Il faut inciter les Canadiens à rapatrier la fabrication au Canada, comme le font le Japon et les États-Unis, afin de réduire notre dépendance envers des fournisseurs étrangers hostiles et de renforcer notre sécurité nationale.
Il faut accélérer le processus d'approbation pour les entreprises canadiennes, le réduire à quelques jours plutôt que quelques mois, pour permettre aux entreprises canadiennes d'obtenir rapidement des approbations. Le gouvernement du Canada a fait appel aux fabricants afin qu'ils réorientent leur production pour fabriquer de l'équipement de protection individuelle ici. Bon nombre de nos membres ont répondu à l'appel, pour ensuite se trouver coincés dans le goulot d'étranglement du processus d'approbation. L'une des sociétés membres de notre coalition attend une approbation de Santé Canada depuis un mois pour une simple visière, alors que d'autres entreprises, à Wuhan, ont déjà reçu leur approbation. Nous sommons le gouvernement de simplifier et d'accélérer le processus pour les entreprises canadiennes.
Environnement et Changement climatique Canada travaille à établir la toxicité du plastique en ce moment. Comme M. Masterson l'a mentionné, si le plastique est qualifié de toxique en vertu de la LCPE, la sécurité des travailleurs et des consommateurs en souffrira, et des milliers de personnes perdront leur emploi au Canada, sans aucune indemnité. Nos membres nous disent qu'ils trouvent de plus en plus difficile de trouver des investisseurs privés en raison de cette orientation du gouvernement. Le gouvernement fédéral doit laisser immédiatement tomber ce projet malavisé.
Nous exhortons le gouvernement à arrêter d'investir dans l'infrastructure chinoise et à utiliser plutôt cet argent pour investir dans l'infrastructure canadienne. Tout investissement dans une infrastructure canadienne susceptible de durer de 50 à 100 ans, aux faibles taux d'intérêt actuels, permettra aux générations futures d'en bénéficier, ce qui constituera le meilleur rendement possible de toutes les options de dépenses destinées à stimuler l'économie. Laissons les besoins municipaux et le libre marché déterminer les solutions nécessaires pour créer une infrastructure de calibre mondial au Canada. Cessons de donner notre argent à la Chine pour qu'elle construise son infrastructure.
Je laisserai maintenant mon collègue, David Sword, vous présenter quelques autres recommandations de notre part.
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Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité, de nous recevoir.
Je m'appelle David Sword, et je travaille dans le domaine de l'énergie. Je suis également ici pour appuyer la coalition dans sa position globale sur la fabrication et l'énergie au Canada.
Il y a un lien fort entre les projets énergétiques et le secteur manufacturier au Canada. Dès qu'il faut construire un élément d'infrastructure énergétique au Canada, le secteur manufacturier en bénéficie immédiatement, directement. Le secteur manufacturier canadien a toutes les qualités nécessaires pour aider le secteur énergétique tant à se construire qu'à poursuivre ses activités.
Cela m'amène à vous parler du gaz naturel, un combustible essentiel, que le Canada a en abondance, heureusement. Le gaz naturel est en demande tant ici qu'ailleurs dans le monde.
C'est là où le GNL entre en jeu. Le GNL est le gaz naturel liquide, bien sûr, un gaz naturel refroidi à très basse température pour former un liquide pouvant être transporté sur de longues distances. Le gaz naturel contribue à la croissance économique et au remplacement du charbon, et c'est le complément parfait à la nature intermittente des énergies renouvelables.
Il est apprécié pour sa combustion propre en termes de particules atmosphériques, mais il contient également une fraction de la teneur en GES du charbon. C'est un combustible abondamment utilisé en Asie, et il continue à se développer. Par exemple, la Chine et l'Inde se dotent chaque année de nouvelles centrales au charbon, et le Japon cherche maintenant à faire de même.
Le Canada peut et doit jouer un rôle central, un rôle mondial, en fournissant ce combustible de choix afin d'améliorer la qualité de l'air et de devenir un fournisseur de premier plan. Cela lui permettrait du même coup de s'attirer des investissements en capitaux et des emplois dans le secteur ainsi que dans l'industrie manufacturière. Il serait ainsi mieux à même de contribuer à la réduction mondiale des émissions. Ce qui monte doit redescendre quelque part, et c'est vraiment un problème mondial.
Nous devons lancer davantage de projets. Il suffit d'observer l'histoire de deux pays, le Canada et les États-Unis. Nous sommes tous deux riches en gaz naturel. Nous disposons de réserves abondantes, mais les États-Unis, qui n'exportaient pratiquement rien, ont décidé d'importer leurs ressources, si bien qu'ils sont devenus l'un des plus grands exportateurs de gaz naturel au monde en moins de 10 ans.
Selon la FERC, la Federal Energy Regulatory Commission, à Washington, les États-Unis ont actuellement 7 terminaux d'exportation, 8 autres sont en construction et 14 ont été approuvés et sont en attente de décisions finales en matière d'investissement. Au Canada, il y en a deux, et les deux connaissent des difficultés sous une forme ou une autre. Donc dans la ligue du GNL, la marque est de 29 à 2 pour les États-Unis.
Nous sommes une nation de constructeurs, mais nous n'arrivons simplement pas à mener de grands projets à bien. Il faut ouvrir la voie à ces projets de valeur. Le processus d'approbation doit être strict, mais il faut que la voie soit libre pour que les projets puissent être approuvés. Quand un promoteur respecte des règles et des lignes directrices très strictes, avec la participation du public et dans des délais raisonnables, il doit recevoir un signal lui indiquant qu'il a de fortes chances de réussir s'il respecte les règles et les critères.
Cela ne semble pas être le cas au Canada. Cela vaut pour tous les grands projets futurs et pas seulement dans le secteur des ressources. Les grands processus d'approbation ont été changés en profondeur en vertu du projet de loi , donc nous recommandons que ce projet de loi soit modifié à la lumière des recommandations qui ont été soumises au Sénat pendant les délibérations sur le projet de loi.
Pratiquement tous les secteurs s'accordent pour dire que sinon, aucun grand projet ne pourra avancer, et il est évident qu'aucun ne sera entrepris dans ces conditions. Nous ne pensons pas que le projet de loi visait à arrêter tous les grands projets et l'exploitation des ressources, mais cela semble en être le résultat.
Ensemble, grâce à nos efforts, nous pouvons créer des emplois, améliorer la qualité de l'air, nous doter d'un secteur manufacturier plus prospère et créer un avenir énergétique et économique pour le Canada. Le secteur du GNL et le secteur manufacturier souhaitent jouer un rôle en ce sens. Notre organisation publiera bientôt une liste plus détaillée de recommandations pour relancer l'économie, mais les présentes recommandations seront au cœur de cette liste.
Je vous remercie de votre attention.
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Oui, merci, monsieur le président.
Je vous remercie infiniment de nous permettre de nous exprimer devant vous.
Permettez-moi de commencer par mentionner que je ne suis pas sûr de pouvoir dire grand-chose d'utile au Comité sur la façon détaillée de parvenir à l'autosuffisance ou sur les chaînes d'approvisionnement et la façon dont elles compromettent notre aptitude nationale à nous procurer l'équipement essentiel ou même, éventuellement, des médicaments et des aliments. J'aimerais plutôt vous toucher quelques mots des raisons pour lesquelles nous, non seulement le gouvernement fédéral, mais le pays au complet, ne sommes pas aussi bien positionnés que nous le pourrions pour faire face à des crises comme celle que nous traversons actuellement.
Pour être en mesure de gérer efficacement les crises ou les urgences, il faut une bonne prévoyance, de la planification, de la coordination et la prise de décisions pour atténuer les risques et nous préparer aux situations d'urgence. Bien sûr, je veux dire que tous les ordres de gouvernement, le secteur privé et même les particuliers doivent faire de la préparation aux situations d'urgence une activité importante en soi.
Pour être franc, et je le crois vraiment, cela fait des décennies que nous ne nous préparons pas aussi bien que nous le pourrions aux situations d'urgence. Je tiens à souligner que ce commentaire ne vise pas qu'un gouvernement en particulier. Depuis que j'ai été nommé sous-ministre par M. Chrétien, j'ai entendu pratiquement tous les premiers ministres et les ministres parler de préparation aux situations d'urgence, et pour vous montrer que je suis bon joueur, je pense que la même critique s'applique aux fonctionnaires et à moi-même. Nous avons tous eu de bien belles paroles. Nous avons tous pris de bonnes mesures initiales, mais parfois, pour de bonnes ou de moins bonnes raisons, nous n'avons pas fait tout ce que nous pouvions pour bien nous préparer aux urgences.
Je vous dirai entre parenthèses, à titre de Canadien, que nous devons trouver un moyen de composer avec les difficultés propres aux démocraties dont les élections rendent difficile la gestion des problèmes à long terme. Ce n'est pas unique au Canada, mais c'est un véritable problème.
Tout d'abord, je crois que pour nous préparer aux situations d'urgence, nous devons penser de façon organisée à tous les problèmes qui pourraient survenir: les crises géopolitiques et climatiques, les catastrophes naturelles et bien sûr, les pandémies. On prend beaucoup de mesures initiales, mais nous ne passons pas aussi bien que nous le pourrions à la deuxième étape, c'est-à-dire à la coordination au sein des gouvernements et entre eux, de même qu'avec le secteur privé, afin de convenir de ce que nous pouvons faire pour nous préparer et amoindrir les effets des crises. Nous devons dépenser à la fois du capital politique et du capital réel pour déployer des mesures d'atténuation.
Cela signifie par-dessus tout que les décideurs — et je rappelle encore une fois que je ne parle pas que des politiciens — doivent trouver le temps, l'énergie et la motivation nécessaires pour bien évaluer les problèmes à long terme. Permettez-moi de vous donner un bon exemple qui je crois, s'applique bien à la situation actuelle. Il y a quelques années, le Conseil national du renseignement des États-Unis a publié un document intitulé « Global Trends 2025 ». Que prévoyait-il dans ce document? Il prévoyait le risque d'une maladie respiratoire hautement contagieuse qui pourrait coûter la vie de millions de personnes aux États-Unis.
Pour terminer, je soulignerai que ce faisant, nous ne devons pas accepter l'argument de certains selon lequel le Canada peut être un îlot en soi et développer toutes les capacités manufacturières et autres pour répondre à tous les besoins de ses chaînes d'approvisionnement. La meilleure solution consiste à travailler avec nos proches alliés. À ce titre, je suis d'accord dans une certaine mesure avec Mme Greenwood et Mme Gray. Nous devons interagir efficacement avec les États-Unis, mais pas seulement avec eux. Les États-Unis ne fournissent pas au Canada tout ce dont il a besoin. Nous bénéficions aussi d'autres ententes formelles avec quelques-uns de nos grands alliés, selon la nature des crises que nous pourrions devoir affronter à l'avenir.
D'une manière ou d'une autre, nous pourrons bien mieux gérer les crises futures si nous pouvons compter sur une bonne planification. Non seulement j'y crois, mais je suis absolument convaincu, compte tenu de tout ce qui se passe dans le monde actuellement, des frictions politiques, des effets climatiques et de tout le reste, qu'il y aura d'autres crises.
Je vous invite, monsieur le président, à ne pas laisser votre comité se pencher seulement sur les effets de cette pandémie, mais à garder en tête toutes les pandémies et crises futures qui se dressent à l'horizon, qu'il s'agisse de catastrophes naturelles ou d'autres choses. Nous devons mieux nous préparer. Nous devons le faire au niveau fédéral comme au niveau national et en fait, l'industrie doit également faire mieux.
Je vous remercie beaucoup de m'avoir écouté, monsieur le président. J'attends vos questions avec impatience.
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Depuis février 2016, je suis président de Sollio groupe coopératif, anciennement connu sous le nom de La Coop fédérée.
Les chaînes d'approvisionnement et l'autosuffisance alimentaire sont des sujets qui nous interpellent grandement. En activité depuis près de 100 ans, Sollio groupe coopératif est la seule coopérative d'approvisionnement agricole pancanadienne. Nous représentons plus de 122 000 membres, producteurs agricoles et consommateurs, regroupés dans 50 coopératives agricoles traditionnelles et coopératives de consommation.
Nous comptons plus de 15 000 employés au sein de nos trois divisions: Sollio Agriculture approvisionne les fermes; Olymel est spécialisée dans la production et la transformation de viande de porc et de volaille; et BMR est un leader québécois dans le commerce au détail de matériaux et de quincaillerie de construction.
L'an dernier, notre coopérative a franchi le cap des 7 milliards de dollars de ventes consolidées et, cette année, celles-ci dépasseront les 8 milliards de dollars.
Cela dit, je crois qu'il faut rappeler que nos chaînes d'approvisionnement ont été mises à rude épreuve, avant même la pandémie, en raison de la grève du Canadien National, ou CN, et des blocus ferroviaires, sans parler de l'accès au marché chinois.
Or, les producteurs agricoles et les transformateurs alimentaires subissent les contrecoups de la pandémie, qu'il faut limiter pour protéger la chaîne d'approvisionnement.
Uniquement pour Olympel, les coûts à ce jour se chiffrent à plus de 20 millions de dollars, sans compter les pertes de marges sur les marchés. Alors que les coûts imprévisibles que nous payons entièrement s'additionnent, les usines de transformation américaines, elles, reçoivent une aide gouvernementale directe pour rester ouvertes.
Récemment, nous avons exhorté les gouvernements à créer un programme d'aide particulier pour assurer la viabilité du secteur agroalimentaire et la sécurité alimentaire de la population. Les mesures qui ont été annoncées depuis par le gouvernement canadien sont un pas dans la bonne direction, mais elles sont nettement insuffisantes. Le gouvernement ne doit surtout pas présumer que nous pourrons résister à une deuxième vague de pandémie si les besoins criants, exposés au cours de la première vague, ont été ignorés.
Nous avons déjà tiré certaines leçons, et je profite de l'occasion pour vous communiquer nos réflexions. Nous avons défini des axes d'intervention qui correspondent à notre vision de la relance économique à entreprendre. Nous visons, ainsi, à aider la chaîne agroalimentaire à relever les défis actuels et futurs.
Il y a d'abord l'augmentation de la productivité, synonyme d'automatisation et de robotisation des infrastructures.
Ensuite, l'autonomie alimentaire est de mise, mais il faut aussi appuyer les exportations agroalimentaires par des investissements en transformation.
Développer la vitalité des régions représente aussi un axe important, notamment en déployant plus rapidement des infrastructures de télécommunication adéquates.
Notre quatrième axe est le soutien à une économie plus durable qui, à notre avis, passe par un important soutien à la numérisation et à la performance de l'agriculture.
La promotion du modèle coopératif et l'appui à y apporter, modèle qui a fait ses preuves et qui permet de développer des entreprises d'envergure, sont aussi d'autres voies à prendre en considération. Le modèle d'affaires coopératif reflète d'ailleurs très bien les valeurs canadiennes.
Valoriser les métiers de première ligne représente le dernier axe, mais non le moindre. La pénurie de main-d'œuvre est toujours aussi présente, malgré le taux de chômage que nous connaissons actuellement. Les derniers mois nous rappellent combien les métiers de première ligne sont importants dans nos entreprises et qu'ils doivent être soutenus.
Voilà donc des pistes de solution que nous vous soumettons pour que votre soutien soit bien ciblé, et aussi pour protéger nos chaînes d'approvisionnement. Cela est nécessaire pour que le Canada puisse accroître son autonomie alimentaire, et pour qu'il puisse également protéger sa capacité en matière d'exportation et sa réputation de classe mondiale, qui ont récemment souffert.
Je vous remercie de nouveau de votre invitation et je serai heureux de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président. Je suis heureux de prendre la parole pour clore les exposés d'aujourd'hui.
Je remercie le président et tous les membres du Comité. Je vous remercie de me permettre de m'exprimer devant le comité permanent pendant cette période extraordinaire.
Ce soir, j'aimerais vous faire part de quelques réflexions, de mon point de vue, sur la façon dont l'émergence de la COVID-19 fait ressortir certains risques préexistants pour les chaînes d'approvisionnement essentielles du Canada, ce qui renforce la nécessité de repenser en profondeur non seulement l'autosuffisance de notre chaîne d'approvisionnement, mais aussi les sources d'approvisionnements.
Mon expérience et mon expertise étant davantage axés sur les affaires étrangères et la sécurité, j'aimerais donner cet angle à mes observations.
Tout d'abord, il est important de rappeler que si nous vivons une période sans précédent et que nous sommes aux prises avec une pandémie mondiale, la crise permet également à de nombreux pays, dont le Canada, de prendre conscience de l'importance de chaînes d'approvisionnement sûres. En effet, les fermetures d'usines dans le monde entier causées par la COVID-19 ont révélé d'importantes faiblesses dans les chaînes d'approvisionnement de nombreuses multinationales, y compris de multinationales canadiennes et les entreprises sur lesquelles les Canadiens comptent pour s'approvisionner en fournitures essentielles telles que l'équipement de protection individuelle ou EPI.
En effet, l'acquisition d'EPI et la stabilité de la chaîne d'approvisionnement constituent un énorme défi pour le Canada depuis que la pandémie s'est déclarée en mars dernier. La difficulté vient particulièrement du fait que l'un des principaux pays sources de l'EPI est la Chine, où la pandémie a pris naissance. De nombreuses entreprises chinoises se sont lancées dans le marchandage et la vente aux enchères souvent malhonnêtes de ses fournitures, apparemment pour profiter d'un marché international de l'EPI et d'autres fournitures médicales qui ne peut être satisfait à court terme en raison de la pandémie.
Certains l'ont bien décrit: l'achat de fournitures au temps de la COVID-19 est devenu le Far West des pratiques d'achat. L'éthique et la sécurité sont souvent mises de côté au profit de transactions rapides et de la maximisation des profits.
Bien sûr, la Chine n'est pas le seul défi à relever, comme l'ont déjà mentionné d'autres témoins. Des tensions importantes se sont également manifestées dans nos achats de produits des États-Unis, l'un de nos alliés clés. En temps et lieu, nous ferons aussi le bilan sur les pratiques d'approvisionnement et quelques épisodes particuliers, comme le fait que des avions canadiens soient revenus vides de la Chine le mois dernier.
Cependant, la question la plus essentielle à laquelle nous devons réfléchir, et ce dès maintenant, c'est comment le Canada, tant notre gouvernement que nos entreprises, peuvent et doivent réagir pour sortir de cette pandémie avec des chaînes d'approvisionnement plus solides et plus fiables. Sur ce point, j'aimerais faire quelques observations et recommander quelques repères pour la suite des choses.
Premièrement, nous devons accorder la priorité à la sécurité de nos approvisionnements. Comme d'autres l'ont également mentionné, cela signifie de traiter avec des partenaires et des alliés qui s'engagent à faire preuve de transparence, à utiliser des produits de grande qualité et à adopter des pratiques commerciales sans entraves. Nous ne pouvons plus parier sur des sources d'approvisionnement qui vont à l'encontre de nos principes et de nos intérêts. Le plus inquiétant, toutefois, c'est de constater que cette dépendance à l'égard de chaînes d'approvisionnements douteuses met en danger notre sécurité nationale.
Deuxièmement, l'ère COVID-19 a été instructive pour mettre en lumière non seulement nos vulnérabilités, mais aussi l'opportunisme de bien des États — et souvent, de l'entreprise publique ou des entreprises soutenues par l'État auquel elles sont associées —, qui cherchent à tirer parti du stress économique que la pandémie cause à toute une série d'industries et d'entreprises, au Canada et chez nos alliés. Nombre de ces entreprises ont constaté que leur part de marché et leur valeur avaient chuté au cours des derniers mois.
Il y a des investisseurs étrangers soutenus par l'État qui cherchent voracement à acquérir ce genre d'entreprise au Canada et ailleurs, à des prix de base avantageux. Un exemple récent en est l'acquisition par le géant chinois de l'or Shandong Gold Mining Co. de la société canadienne TMAC Resources.
Troisièmement, les leçons géopolitiques tirées de la COVID-19 — et il y en aura beaucoup qui transcenderont notre discussion d'aujourd'hui sur les chaînes d'approvisionnement — nécessitent une révision solide, dynamique, engagée et fondée sur les intérêts de la stratégie de politique étrangère du Canada. De mon point de vue, par exemple, nous ne pouvons pas dissocier la résilience de la chaîne d'approvisionnement des autres risques pour la sécurité, que ce soit dans le domaine maritime, la construction d'infrastructure (dont on a un peu discuté aujourd'hui), la cybernétique ou la bataille naissante pour la technologie, l'IA et l'Internet des choses.
Comme je l'ai mentionné au début de mon exposé, le Canada n'est pas le seul pays aux prises avec ce problème, et nous devrons absolument resserrer encore davantage nos liens avec nos amis et alliés, notamment les États-Unis, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, la Corée du Sud, le Royaume-Uni et l'Union européenne. Il sera également important de resserrer les liens au sein de nos nouveaux partenariats comme celui avec l'Inde, l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est, etc. De plus, le Canada sous-estime souvent sa capacité d'accroître sa résilience en s'éloignant des marchés non transparents. Il n'a jamais été aussi important pour nous de diversifier nos marchés au sein des pays de nos amis et alliés aux mêmes vues que nous, par exemple, ceux de l'Indo-Pacifique.
En terminant, cette période trouble nous a ouvert les yeux et devrait être pour nous un son de cloche pour réorienter et repenser la nature de nos partenariats et de nos priorités outre-mer et nous doter d'une bonne stratégie à cet égard.
Merci encore une fois, monsieur le président, et mesdames et messieurs les membres du Comité.
Ma question porte sur les mots à la mode dans le secteur de l'économie, qui ont fleuri au cours des quatre dernières années, en particulier au Canada, où le gouvernement en a lancé quelques-uns, qui ont été repris par toute une panoplie de groupes industriels dans leur matériel de marketing, de relations publiques et d'échanges avec le gouvernement afin de recevoir de généreuses subventions de sa part.
Nous connaissons les derniers mots à la mode. Pensons, par exemple, à des mots comme « innovation ». Si vous arrivez à placer le mot « innovation » dans votre demande, vous pouvez obtenir une subvention du ministère de l'Industrie, vous pouvez faire partie d'une super-grappe et vous pouvez vous régaler de l'argent des contribuables.
Ce sont ensuite les mots « énergie verte » qui sont devenus à la mode, des mots très lucratifs. En Ontario, quelque 100 milliards de dollars de subventions ont été accordés pour des éoliennes et des panneaux solaires qui, ironiquement, produisent plus d'émissions pendant leur cycle de vie que d'autres formes de production d'électricité plus traditionnelles comme l'hydroélectricité et le nucléaire, mais ces groupes industriels avaient su utiliser les bons mots à la mode, alors ils ont obtenu d'énormes subventions.
Aujourd'hui, nous sommes préoccupés, avec raison, par notre dépendance à l'approvisionnement étranger, et les nouveaux mots à la mode sont « chaîne d'approvisionnement » ou « autosuffisance », alors toutes sortes de groupes industriels vont maintenant intégrer ces mots à la mode dans leur matériel pour obtenir des subventions.
Le fait est, toutefois, que ce ne sont pas les subventions et les mots à la mode qui vont nous rendre autosuffisants. Ils ne font qu'accroître notre dépendance. Tout ce qui doit être subventionné coûte plus cher que ce qu'il rapporte. Toute subvention que le gouvernement verse, il le fait d'abord aux dépens des travailleurs et des entrepreneurs productifs.
Ma question s'adresse à M. Sword et à M. Sobot. J'ai l'impression que les propositions du genre que vous faites ne nécessitent pas de subvention ou d'aide et ne reposent pas sur des mots à la mode. Elles reposent plutôt sur les principes économiques de base du libre marché et le fait que les entreprises peuvent produire un bien qui vaut plus que ce qu'il coûte, et le vendre sur un marché ouvert sans subvention.
Êtes-vous d'accord avec mes propos? Si c'est le cas, pouvez-vous nous dire comment nous pouvons libérer notre économie pour parvenir à produire de la vraie valeur plutôt que simplement des mots à la mode et des subventions gouvernementales?
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L'autonomie alimentaire va passer par des investissements dans l'innovation.
Il faut savoir que l'industrie agroalimentaire est un secteur d'activité où les marges d'exploitation sont très minces. Lorsque survient un événement comme la COVID-19, c'est quasiment une tempête parfaite parce que les marges disparaissent.
Nous avons besoin d'innovation. Pour innover, robotiser et moderniser nos infrastructures, cela prend des investissements importants. Cependant, lorsqu'il n'y a déjà pas de marge de manœuvre, ces investissements sont plus difficiles à faire, faute de rentabilité. Quoi qu'il en soit, cela va passer par l'innovation.
Une zone d'innovation agroalimentaire pourrait être créée. Le potentiel de l'agroalimentaire canadien est immense. Il faut savoir que le Canada a 37 millions d'acres en culture. Les Pays-Bas, avec ses 2 millions d'acres en culture, produisent 11,2 fois plus de valeur agroalimentaire que le Canada. Un investissement dans ce secteur pourrait augmenter cette valeur et profiter ainsi à toute la chaîne.
Il y a un potentiel immense, et nous pourrions participer à toute la chaîne agroalimentaire. Cela aurait des répercussions majeures dans toutes les régions du Canada, donnerait confiance à tous les intervenants et les inciterait à investir davantage. Cela aurait un effet boule de neige.
Cela pourrait contribuer à améliorer la réputation du Canada en tant que fournisseur d'aliments fiables et sains pour sa population, et cela lui permettrait de continuer à rayonner sur les marchés d'exportation.