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Merci. Je tiens à vous remercier de m'avoir invité à vous faire part de mes réflexions sur le prochain budget.
J'ai déjà témoigné devant votre comité sur d'autres sujets. Mais pour vous mettre en contexte, rappelons que je suis fiscaliste depuis plus de 30 ans. Même si mes remarques d'aujourd'hui sont basées sur mes observations concernant l'impôt sur le revenu, elles seront éclairées par des années passées en tant qu'élève, employé, étudiant en comptabilité et, depuis 20 ans, propriétaire d'entreprise qui exploite un cabinet comptable.
Je serai honnête avec vous. Nous sommes encore tous en train de panser nos blessures à la suite de la bataille qui a été menée dans le cadre des modifications fiscales que le gouvernement a imposées aux sociétés privées. Vous serez soulagés d'apprendre que je ne compte pas ressasser tout cela aujourd'hui. Je sais de quoi il est question. Notre temps est limité.
La seule chose que je veux dire là-dessus, c'est que les objectifs du processus qui suivait son cours ne comportaient probablement pas de lacunes. En revanche, certaines façons d'atteindre ces objectifs étaient beaucoup trop compliquées, mais c'est ainsi. Nous devons désormais travailler avec des règles complexes plutôt que simples. D'ici une dizaine d'années, nous aurons peut-être des réponses établies judiciairement aux questions qui semblent actuellement sans issue, bien franchement, au sujet des règles de l'impôt sur le revenu fractionné, des règles de fractionnement du revenu.
J'ose espérer que le prochain budget ne comprendra pas de proposition aussi complexe. En tant que Canadien, j'espère très honnêtement qu'on ne reprendra pas non plus la rhétorique de division que nous avons observée ces dernières années. Pour ma part, j'ai trouvé ce procédé fort inquiétant et vraiment peu productif, lorsque vient le temps de réaliser ce que les Canadiens veulent.
Je tiens également à préciser que, contrairement à ce que bon nombre de Canadiens semblent croire, les propriétaires d'entreprises ne sont pas plus malveillants sur le plan fiscal que les employés ou, pour reprendre la terminologie du gouvernement, que la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie. Il y a un certain nombre de travailleurs qui sont très agressifs dans leur planification fiscale. Je ne traite pas avec eux. Je ne veux pas avoir affaire à eux. Je paie ma juste part d'impôt, et je pense que tout le monde devrait faire de même. Je ne veux pas vraiment subventionner les gens qui fraudent notre régime fiscal. Selon moi, personne ne devrait devoir payer plus que sa juste part, mais personne ne doit payer moins non plus. Je suis d'avis qu'il n'est pas vraiment moralement acceptable de payer moins que sa juste part.
Nous vivons dans un merveilleux pays où le niveau de vie est élevé. Nous devrions le maintenir ainsi. Nous avons d'excellents filets de sécurité sociale. Certains pourraient être mieux, mais nous prenons soin de nos citoyens, de notre peuple et des Canadiens vulnérables. C'est selon moi ce que notre régime fiscal doit permettre. Je serai ravi de faire des suggestions pour continuer à financer ce volet et à utiliser efficacement les fonds afin d'atteindre ces objectifs.
Dans cet esprit, je vais simplement vous donner quelques suggestions qui, je l'espère, seront prises en compte dans le budget, ou lors des échanges ultérieurs qui suivront le dépôt du budget. J'espère que le budget de 2020 se tiendra loin des positions et de la rhétorique partisanes. Il est préférable de miser sur la conciliation pour gagner en productivité et pour travailler avec des personnes qui peuvent faire partie de la solution plutôt que du problème.
C'est donc dans cette optique que je propose que le gouvernement s'engage à prendre trois mesures. Premièrement, nous avons investi dans l'embauche d'un plus grand nombre de vérificateurs, mais je pense qu'il faut désormais investir pour former ces professionnels. Sur le terrain, en particulier du côté de la vérification, nous constatons qu'un grand nombre de vérificateurs qui font leur entrée dans le domaine n'ont pas nécessairement reçu de formation sur les dispositions de l'impôt sur le revenu. Ils suivent les guides d'audit. En toute honnêteté, ils ne sont pas bien formés. Or, les décisions qui sont prises lors de la vérification ont des répercussions jusqu'aux procédures d'appel et à la Cour de l'impôt. Lorsqu'un élément n'est pas bien traité à l'étape de l'audit, un effet de ruissellement s'ensuit.
Je pourrais vous donner de nombreux exemples. Je m'occupe en ce moment d'une situation qui devrait être simple. Un achat a été fait avant une date donnée, et le vérificateur pense que la loi indique que l'achat devait être fait après une date donnée. C'est manifestement inexact. C'est vraiment simple quand on lit la loi. C'est une erreur. La proposition actuelle consiste à considérer que mon client a un gain en capital de 6 millions parce qu'il a vendu une petite propriété sur laquelle il travaillait pour déménager dans une propriété plus récente. Dans un cas semblable, la loi permet de différer l'imposition. En raison de cette mauvaise interprétation de la loi faite par le vérificateur, qui prétend que la nouvelle propriété devait être achetée après une date donnée, mon client doit maintenant se lancer dans des procédures d'appel pour essayer de faire infirmer cette décision.
Ce qui m'inquiète, ce n'est pas seulement que le vérificateur ait mal compris une disposition relativement simple de la loi; c'est aussi que le superviseur ait à son tour approuvé l'audit. Je pense que c'est attribuable à la charge de travail. Je ne juge personne, mais je suis d'avis que la formation des vérificateurs est maintenant beaucoup plus importante que leur embauche.
Je vous ai donné cet exemple. Je pense qu'embaucher des gens sans les former sape l'objectif même pour lequel nous les prenons à notre service. Je suis tout à fait favorable à l'idée de faire respecter davantage la loi à ceux qui ne respectent pas nos règles fiscales; qu'on me comprenne bien là-dessus. Je pense toutefois que nous obtiendrions un meilleur résultat, sur les plans du recouvrement et de la rentabilité, en utilisant mieux les vérificateurs et en les formant, plutôt qu'en en embauchant d'autres.
En deuxième lieu, j'espère que le gouvernement continuera à simplifier la compréhension et l'utilisation du système pour les personnes handicapées — qu'il s'agisse d'un handicap physique ou mental. En 2005, j'ai été nommé premier coprésident du premier Comité consultatif des personnes handicapées. Ce comité relevait du ministre du Revenu, tout comme le Comité consultatif des personnes handicapées d'aujourd'hui. À l'époque, c'est John McCallum qui était ministre. Le Comité a vu le jour dans le cadre d'un budget. Je me souviens avoir lu le budget alors que j'étais fiscaliste; on y proposait de créer le Comité dans le but de conseiller le ministre sur les moyens de mieux gérer le crédit d'impôt pour personnes handicapées. J'ai donc soumis ma candidature, puis j'ai obtenu le poste. Nous avons connu une année très productive, jusqu'à ce que le Comité soit démantelé quand un nouveau parti a pris le pouvoir.
Par chance, le Comité a récemment été rétabli. Je me demande toutefois pourquoi. Nous ne devrions plus avoir besoin d'un comité semblable. J'ai été nommé en 2005, c'est-à-dire il y a 15 ans, et nous avons encore besoin qu'un comité conseille le gouvernement sur la façon de gérer le crédit d'impôt pour personnes handicapées.
Je pense que le temps est venu de changer le rôle, ou peut-être le modèle du crédit d'impôt pour personnes handicapées. Le libellé est très complexe. C'est un système archaïque, tout comme certains des frais médicaux. Permettez-moi de vous donner des exemples. Je pense qu'il est grand temps de se pencher sur l'ensemble du fonctionnement des mesures fiscales et des frais médicaux pour les personnes handicapées.
Dans la section des frais médicaux, il y a par exemple des limites sur le montant qui peut, dans certaines circonstances, être réclamé pour les préposés à temps plein. La limite a été fixée à 10 000 $ en 1997. Nous sommes maintenant en 2020, et le montant n'a pas changé. Après plus de deux décennies, la somme de 10 000 $ établie en 1997 n'a pas changé, de sorte que les personnes qui s'occupent, ou qui paient des préposés à temps plein pour s'occuper de leurs proches peuvent réclamer un montant très restreint dans certaines circonstances. Il est temps de réexaminer ces dispositions. Ce n'est qu'un exemple.
Je vais vous donner un autre exemple. Il y a quelques années, les personnes souffrant de la maladie cœliaque ont exercé des pressions — je vais employer ce terme — auprès du gouvernement parce que le coût des aliments sans gluten est beaucoup plus élevé que celui des aliments ordinaires. La loi a donc été modifiée afin d'y inclure une disposition selon laquelle le coût différentiel de l'achat d'aliments sans gluten constitue une dépense médicale pour les personnes atteintes de la maladie cœliaque. C'était formidable à l'époque, je crois. Or, il y a désormais des gens qui ont des problèmes attribuables au gluten, sans toutefois être atteints de la maladie cœliaque, mais la disposition n'a pas été modifiée.
Je ne m'occupe pas expressément des questions liées à une invalidité, mais je fais de la planification fiscale avec les gens. J'ai un client dont le père ne pouvait pas avaler sa nourriture sans difficulté. Il était devenu quadriplégique à la suite d'un accident de voiture. Tous ses aliments devaient être réduits en purée, mais pas dans un mélangeur à la maison. À vrai dire, il devait avoir recours à une installation de transformation des aliments, ce qui était très coûteux. Il n'y a toutefois rien dans la loi pour une situation semblable. Or, les troubles de déglutition sont désormais assez courants. C'est un symptôme fréquent des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer ou de démence. Il n'y a toutefois rien dans la loi à cet effet.
J'essaie simplement de vous donner une idée de la situation. Il y a toute une partie de notre loi qui doit vraiment être modernisée et mise à jour, et peut-être même revue dans un contexte différent. C'est ce que je propose en troisième lieu.
Je pense — non, je sais — qu'il est temps que le gouvernement s'engage à former un groupe d'experts multidisciplinaire, complet et bipartite qui réalisera un examen exhaustif de notre régime fiscal. Je sais que ce n'est pas tentant. On fait la sourde oreille à ce sujet. Or, c'est vraiment important.
Je vais vous présenter deux analogies. Je trouve au fil des ans que notre Loi de l'impôt ressemble à une paire de chaussettes. Des trous sont apparus ici et là. Nous les avons reprisés, cousus et refermés, mais nous nous retrouvons désormais avec une paire de chaussettes en lambeaux que nous ne pouvons vraiment plus porter.
Prenons un meilleur exemple: en 1972, le Canada avait la meilleure équipe de hockey dans le monde. Chacun se souvient de la série qui opposait cette année-là le Canada et la Russie. C'est aussi à cette époque que notre Loi de l'impôt a été revue en profondeur pour la dernière fois.
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Monsieur le président, je vous remercie de m'avoir invité aujourd'hui à discuter avec les membres du Comité, alors que nous nous réunissons sur le territoire non cédé de la nation algonquine.
L'Assemblée des Premières Nations a préparé un mémoire qui comprend un large éventail d'investissements visant à favoriser la participation des Premières Nations à l'économie. Je crois que le document a été distribué aux membres du Comité. Je remercie le greffier.
Comme nous l'avons déjà fait remarquer à votre comité, le fait de combler les écarts qui existent entre les Premières Nations et les autres Canadiens en ce qui a trait à l'éducation et au marché du travail uniquement ferait augmenter de 1,5 % le produit intérieur brut du Canada. Parmi les investissements énoncés dans le document que nous avons distribué, j'aimerais souligner les quatre priorités qui, à mon avis, donneront le meilleur rendement sur le capital investi. De plus, chacune de ces avancées est une priorité commune aux Premières Nations et au gouvernement canadien, et s'appuie sur l'important travail qui a été réalisé et qui est en cours.
La première consiste à mettre en œuvre la , qui a été adoptée à la législature précédente. La revitalisation des langues des Premières Nations est déterminante pour pallier une des conséquences de l'ancienne politique des pensionnats indiens du Canada, à savoir la perte de nos langues. Connaître sa langue permet également une meilleure scolarisation et de meilleures perspectives d'emploi, ce qui contribue à la croissance du PIB dont j'ai parlé plus tôt. Les investissements décrits dans le document ont été calculés par Don Drummond, l'ancien sous-ministre délégué des Finances, et tiennent compte des investissements réalisés dans le cadre du budget de 2019.
La deuxième priorité que je veux souligner concerne également la mise en œuvre d'une loi adoptée à la législature précédente, à savoir la . Là encore, ce texte législatif s'inspire de notre passé colonial et de l'incapacité à fournir des soins adéquats aux enfants des Premières Nations. Nous sommes ravis que la compétence des gouvernements des Premières Nations soit reconnue sur le plan législatif, mais ce pouvoir doit être accompagné d'un soutien financier. L'investissement demandé dans notre mémoire permettra donc aux Premières Nations d'exercer cette compétence. Il en résulterait une réduction du nombre d'enfants qui se retrouvent dans le système, des coûts sociaux connexes, et du tort qui est actuellement causé aux enfants. La baisse des coûts sociaux permettra à son tour d'améliorer le sort des citoyens des Premières Nations, encore ici, en plus de dynamiser l'économie canadienne.
La troisième priorité que je souhaite mettre en évidence se rapporte au logement. Puisque le chef régional Picard, de l'Assemblée des Premières Nations Québec–Labrador, a abordé le sujet hier devant votre comité, j'utiliserai mon temps uniquement pour compléter ses propos. Je tiens à préciser que l'investissement demandé dans notre mémoire permettrait de donner suite à une des recommandations les plus simples et concrètes de l'enquête sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, que le gouvernement au pouvoir a menée à la législature précédente. Comme la commission d'enquête l'a indiqué, faute de solutions d'hébergement convenables, les jeunes femmes quittent leur communauté et se retrouvent dans des endroits qui sont loin d'être sécuritaires et qui les exposent à des dangers. Cet investissement peut donc réduire leur vulnérabilité et sauver des vies.
En outre, il est bien établi que la capacité de fonctionner à l'école et au travail dépend de la qualité du logement. Les membres du Comité peuvent facilement imaginer à quel point il est difficile de briller à l'école ou au travail le matin, lorsque plus de 20 personnes partagent une maison de trois chambres, comme c'est trop souvent le cas dans les communautés des Premières Nations. Le fait de combler ce besoin réduira les coûts sociaux et sera favorable à l'économie canadienne dans son ensemble, compte tenu du gain en productivité qui en découlera.
La dernière priorité que j'aimerais porter à l'attention du Comité est le financement de la gouvernance. L'Assemblée des Premières Nations est ravie des investissements sans précédent que le gouvernement actuel a réalisés au cours des quatre derniers budgets. Les investissements à ce chapitre qui sont décrits dans notre mémoire augmenteront le rendement des investissements faits à ce jour, et de ceux à venir. Tout gouvernement a besoin d'un système de gouvernance solide afin d'utiliser efficacement les ressources à sa disposition. Les gouvernements des Premières Nations n'y font pas exception.
Le financement de la gouvernance des Premières Nations n'a pas augmenté de plus de 2 % par année depuis 1997, ce qui ne permet même pas de suivre l'inflation, sans parler des autres facteurs de coût. En conséquence, le financement actuel de la gouvernance des Premières Nations représente à peine plus de 3 % des dépenses, tandis que la plupart des organisations gouvernementales mènent leurs activités avec un budget qui représente entre 10 et 15 % des dépenses. Cette situation est tout simplement insoutenable pour nos gouvernements. Les investissements énoncés dans notre mémoire permettraient le développement institutionnel; la création et le fonctionnement d'organisations de services partagés; le recrutement et la rétention de personnel qualifié; et le renforcement de la gestion financière, des ressources humaines, des systèmes informatiques ainsi que de toutes les autres structures de gouvernance essentielles au fonctionnement d'un gouvernement efficace. Les investissements dans une gouvernance saine permettront aux Premières Nations de mieux utiliser les ressources à leur disposition.
Le Canada et les Premières Nations souhaitent tous les deux accroître l'autodétermination des Premières Nations, car nous sommes d'accord pour dire que c'est ce qui permettra plus que tout d'améliorer la qualité de vie des citoyens des Premières Nations. Cependant, il est vain de reconnaître une compétence sans l'accompagner de la capacité financière nécessaire pour l'exercer. Par conséquent, cet investissement dans le financement de la gouvernance pourrait se révéler l'étape la plus importante que le Canada puisse franchir pour soutenir l'important travail que les Premières Nations et le Canada réalisent ensemble.
Les priorités des Premières Nations sont les mêmes que celles du Canada. Le rendement du capital investi est évident et profitera à tous les Canadiens.
Je suis prêt à répondre à vos questions.
[Français]
Merci. Wela'lioq.
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Je remercie les membres du Comité de nous avoir invités à comparaître aujourd'hui.
Je suis ici au nom de la Fédération de l'habitation coopérative du Canada, ou FHCC. Nous représentons plus de 250 000 Canadiens qui vivent dans des coopératives d'habitation du nord au sud et d’est en ouest, dans chaque province et territoire. Je suis accompagné aujourd'hui de ma collègue, Courtney Lockhart. Nous avons pour mission d'inspirer nos membres dans tout le pays, de les représenter et de répondre à leurs besoins.
Je ne suis pas ici pour parler nécessairement des intérêts de nos membres qui sont présents aujourd'hui. Je veux plutôt discuter d'un enjeu qui touche de nombreux Canadiens, à savoir la crise du logement. Tout le monde a besoin d'un foyer bien à soi et mérite un logement qui soit abordable, accessible et durable. Je suis persuadé que tous les députés à la table se sont fait parler, par leurs électeurs, de la crise du logement et du manque d'abordabilité et d'offre dans leurs milieux. Nous sommes loin d'offrir un logement abordable et sécuritaire à tous les Canadiens.
Aujourd'hui, près d'un locataire sur cinq au pays consacre plus de la moitié de son revenu au loyer, ce qui expose les familles et les personnes au risque de devenir sans-abri, et diminue leur capacité à se payer les produits de première nécessité. Le problème s'aggrave et nécessite une intervention fédérale plus musclée.
Pour ce qui est des options en matière de logement, les gens savent qu'ils peuvent soit acheter soit louer. Il y a toutefois un autre choix sous-exploité qui s'offre à eux, à savoir l'habitation coopérative. Les coopératives de logement appartiennent à leurs membres. Elles offrent au locataire le droit au maintien dans les lieux et demeurent toujours abordables. Ici à Ottawa, par exemple, un appartement de deux chambres coûte actuellement en moyenne 1 400 $ par mois, alors que le loyer d'un appartement semblable dans une coopérative s'élève à environ 1 000 $ par mois.
Nous sommes ici pour les consultations prébudgétaires 2020, et nous aimerions proposer trois actions au gouvernement fédéral, qui vont intensifier et accélérer l'excellent travail qui est déjà en cours grâce à la Stratégie nationale sur le logement.
Tout d'abord, la FHCC demande au gouvernement fédéral d'investir dans le logement sans but lucratif et l'habitation coopérative. Cette idée n'est ni nouvelle ni radicale. Au cours des années 1970 et 1980, le Canada a créé de nombreux programmes ayant permis de lancer avec brio la plupart des coopératives qui existent encore aujourd'hui au pays, et qui ont poussé comme des champignons dans chaque province et territoire. Ces programmes fédéraux ont été abolis dans les années 1990, ou bien ils ont été transférés aux provinces, ce qui a provoqué une grave pénurie de logements abordables dans les communautés d'un bout à l'autre du pays. Si ces programmes avaient été maintenus en place, nous aurions un demi-million de logements communautaires abordables de plus au pays.
Pour regagner le terrain perdu, nous recommandons au gouvernement fédéral de créer un fonds de démarrage pour le développement d'habitations coopératives de 300 millions de dollars.
En deuxième lieu, la FHCC recommande au gouvernement fédéral de soutenir l'initiative relative aux terres fédérales, dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement qui est déjà en place. Le coût des terrains est un des plus grands obstacles au développement de nouvelles coopératives d'habitation. Le gouvernement fédéral devrait transférer 15 millions de dollars de terrains excédentaires au secteur de l'habitation coopérative pour créer de nouvelles coopératives d'habitation. Voilà qui stimulerait la création de logements abordables et permanents pour les générations à venir.
En Colombie-Britannique, par exemple, le secteur des coopératives a exploité les terrains excédentaires du gouvernement pour créer des fiducies foncières communautaires et des centaines de nouvelles habitations coopératives, qui seront toujours abordables, dans un des marchés les plus chers au pays. Une meilleure initiative de gestion des terres nous permettrait de reproduire ce modèle et de construire davantage d'habitations coopératives et de logements sans but lucratif d'un bout à l'autre du pays.
Je vais laisser la parole à ma collègue Courtney.
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Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs.
Je vous remercie de me donner l'occasion de comparaître pour discuter du budget de 2020. Je m'appelle Kim Moody, je suis comptable professionnel agréé, et chef de la direction et directeur, Conseil en matière de fiscalité canadienne, chez Moodys Gartner Tax Lax et Moodys Private Client à Calgary.
J'évolue depuis longtemps dans le milieu canadien de la fiscalité et j'ai occupé divers postes de direction. J'ai notamment siégé comme président à la Fondation canadienne de fiscalité, comme coprésident du Comité mixte sur la fiscalité de l'Association du Barreau canadien et de CPA Canada, et comme président des Society of Trusts and Estate Practitioners pour le Canada, pour ne nommer que quelques fonctions.
Avant de vous parler du budget de 2020, j'aimerais commencer par discuter des importantes modifications fiscales que nous avons connues au cours des quelques dernières années, et ce, pour deux raisons: premièrement, je veux énoncer les défis importants qui subsistent afin de mettre en évidence la nécessité de bien faire les choses; deuxièmement, je veux mettre en lumière la rhétorique source de discorde que nous avons tous entendue afin de souligner qu'il faut que cela cesse pour que nous puissions aller de l'avant avec une politique fiscale solide.
Les budgets des quatre dernières années se sont caractérisés par une rhétorique troublante qui est source de discorde, par des messages percutants et, au bout du compte, par de mauvaises politiques fiscales. Je note, premièrement, la phrase qui revient presque constamment dans le budget — « la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie » — alors qu'il n'existe aucune définition crédible de « classe moyenne »; deuxièmement, l'attaque menée contre ceux que l'on dit riches, avec une augmentation des taux d'imposition des particuliers de 4 %, à un moment où notre voisin du sud abaisse les taux d'imposition des particuliers, ce qui a mis en péril la compétitivité de notre pays; et troisièmement, l'annonce des propositions visant l'imposition des entreprises privées du 18 juillet 2017 — occasion que le gouvernement a saisie pour effectivement accuser les propriétaires d'entreprises privées de fraude fiscale.
Ces propositions, bien qu'elles aient été atténuées, ont donné lieu à l'adoption du régime de l'impôt sur le revenu fractionné et des nouvelles règles visant les placements passifs — sujet que j'approfondirai plus tard — ainsi qu'à la mise en place d'incitatifs fiscaux visant l'aide au journalisme, ce qui, franchement, représente une attaque contre la liberté d'expression dans notre pays.
Woodrow Wilson, 28e président des États-Unis, ayant servi de 1913 à 1921 et ayant été reconnu comme l'un des meilleurs présidents des États-Unis, a dit un jour, à propos d'une nation que « ce n'est pas une machine, c'est quelque chose de vivant ». Je trouve que c'est d'une grande sagesse. Compte tenu de cela, je vais laisser de côté l'histoire récente et essayer de contribuer de façon positive à cette chose vivante, le Canada, mais franchement, je crois que nous avons tous l'obligation de contribuer positivement à faire du Canada un grand pays. Nous devrions travailler ensemble à concevoir des politiques positives et éviter le réflexe de revenir à la politique partisane. Il faut que le travail se fasse en collaboration et que le ton soit conciliant.
Cela étant dit, voici d'après moi des éléments d'ordre fiscal qu'il faut en priorité inclure dans le budget de 2020 ou l'en exclure.
Premièrement, renoncez à la mise en œuvre des propositions relatives aux options d'achat d'actions. Je dirai très simplement qu'à mon point de vue, le gouvernement et le ministère des Finances n'ont pas fourni d'arguments convaincants contre le statu quo, comme je l'ai exprimé en détail par écrit en juin 2019. Les propositions de cette nature sont très complexes, les prévisions de recettes fiscales étaient minimales, et le Comité mixte sur la fiscalité a souligné certains des problèmes techniques ainsi que la complexité des propositions actuelles. Les mesures proposées pourraient avoir des répercussions adverses sur la capacité des entreprises en croissance d'attirer une main-d'œuvre qualifiée si elles ne sont pas exemptées du nouveau régime. Encore une fois, à mon point de vue, ces propositions devraient être abandonnées définitivement.
Deuxièmement, n'augmentez pas les taux d'imposition des particuliers. Je souligne que le programme électoral du Parti libéral ne comportait aucune proposition explicite visant l'augmentation des taux d'imposition des particuliers, mais il contenait une proposition — figurant également dans la lettre de mandat du —, soit « Entreprendre un examen des dépenses fiscales pour veiller à ce que les Canadiens les plus fortunés ne profitent pas d'allégements fiscaux injustes. » Respectueusement, je signale qu'un tel examen a été réalisé au cours du mandat du gouvernement précédent. Parler d'un autre examen dans trois ans, c'est simplement une façon de parler d'augmentations d'impôt pour les riches. De telles hausses de l'impôt indirect accentueraient la fuite de capitaux du Canada et décourageraient les meilleurs éléments de rester au Canada. Il faut éviter cela.
Troisièmement, réduisez les taux d'imposition des sociétés. La réforme fiscale américaine a eu des répercussions importantes sur la compétitivité de nos entreprises canadiennes. Chez moi, en Alberta, alors que s'amorce une sixième année de récession, les effets de la réforme fiscale américaine se sont fait grandement sentir. Notre gouvernement provincial a réagi en réduisant les taux d'imposition des sociétés, mais le gouvernement fédéral n'a pas véritablement réagi aux problèmes de compétitivité causés par la réforme fiscale américaine. Réduire légèrement les taux d'imposition des sociétés serait une solution.
Quatrièmement, n'augmentez pas le taux d'inclusion des gains en capital. Encore une fois, le programme électoral du Parti libéral ne contenait rien d'explicite concernant le taux d'inclusion des gains en capital, mais il y avait l'examen des dépenses fiscales mentionné précédemment et dont l'objectif est de veiller à ce que les Canadiens fortunés ne profitent pas d'allégements fiscaux. Le taux d'inclusion de 50 % étant l'une des plus importantes dépenses fiscales, nombreux sont ceux qui s'inquiètent de la possibilité d'une augmentation du taux d'inclusion dans le budget de 2020. Une telle augmentation aurait des effets dévastateurs sur les investisseurs et sur la capacité de notre pays d'attirer des capitaux. Ne le faites pas.
Cinquièmement, n'adoptez pas la règle sur la limitation de la déduction des intérêts qui est proposée dans le programme électoral du Parti libéral. On y proposait une nouvelle règle visant à limiter les déductions d'intérêts à 30 % du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement. Cela semble en tout point identique à la réforme fiscale américaine. Cependant, la règle américaine a été adoptée en même temps qu'une série d'autres règles anti-dépouillement et qu'une réduction du taux d'imposition des sociétés de 14 %. Dans le contexte national, que je sache, aucun changement à grande échelle n'est nécessaire, et je recommanderais un examen attentif et exhaustif avant qu'une telle règle soit proposée. Une règle conçue n'importe comment pourrait avoir des effets dévastateurs sur le milieu des affaires, en particulier sur les entreprises à forte intensité de capitaux qui engagent des centaines de milliers de Canadiens et qui constituent l'épine dorsale de l'économie du Canada.
Sixièmement, modifiez le régime de l'IRF. De nombreuses personnes vous l'ont probablement déjà dit: le régime de l'IRF est extrêmement complexe et a de vastes répercussions, ce qui peut se traduire par de fortes hausses de taxes pour ceux qu'on appelle les propriétaires d'entreprises de la classe moyenne et leurs familles. Il existe peut-être des arguments irréfutables en faveur d'un régime qui ne favorise pas le fractionnement du revenu, mais le régime actuel est indéfendable et franchement injuste. Il faut entièrement repenser ces règles.
Septièmement, abrogez les incitatifs fiscaux qui visent le journalisme. Ces règles sont une atteinte à la liberté d'expression au Canada. Je fais partie des gens qui croient que le régime pourrait mener à une couverture médiatique partiale en cette période où le citoyen moyen croit que nos médias sont déjà partiaux, ce qui n'est pas une bonne chose. Les intentions de ces incitatifs sont peut-être bonnes, mais le régime fiscal n'est certainement pas le levier politique qui convient pour résoudre les enjeux fondamentaux auxquels la presse écrite fait face partout dans le monde.
Comme l'a dit Woodrow Wilson pendant la Première Guerre mondiale, en 1917:
Je ne peux rien imaginer de plus dommageable à un pays que l'établissement d'un système de censure qui priverait le peuple d'une république libre comme la nôtre de son droit incontestable de critiquer ses propres agents publics. Pendant que j'exerce les formidables pouvoirs du poste que j'occupe, je trouverais déplorable, en temps de crise, comme celle que nous vivons en ce moment, d'être privé des avantages d'une critique patriotique et intelligente.
J'estime que les incitatifs fiscaux visant le journalisme mèneront à une forme de censure indirecte et qu'il faut, au bout du compte, éviter un tel dérapage.
Huitièmement, apportez des changements qui vont véritablement permettre à la génération suivante de prendre adéquatement la relève des entreprises et des fermes familiales.
Enfin, comme de nombreux témoins vous l'ont déjà dit, il faut que le régime fiscal de ce pays fasse l'objet d'un examen et d'une réforme approfondis. Oui, je sais que vous êtes nombreux à être fatigués de l'entendre. J'ai eu la chance d'écouter brièvement la discussion d'hier, et trois des témoins ont dit la même chose, en plus de Peter Weissman.
Il y a peut-être quelque chose derrière tous les témoins brillants qui sont venus vous adresser la parole. Il se peut qu'ils aient tort, les universitaires, bureaucrates et parlementaires qui pensent qu'un examen exhaustif et une réforme complète du régime fiscal ne sont pas nécessaires ou que les Canadiens ne sont pas prêts pour un tel examen. D'après moi, les Canadiens sont prêts. Ils sont prêts pour un changement rafraîchissant et véritable qui améliorera la situation. Ils sont prêts pour des changements positifs qui vont aider cette chose vivante qu'est le Canada à se préparer pour la prochaine génération.
Je suis bien conscient que le Comité en a fait la recommandation avant, mais le gouvernement doit agir.
Merci. Je serai ravi de répondre à vos questions.
Je suis heureux de venir présenter au Comité les grandes priorités des Canadiens atteints de sclérose en plaques. Le Canada affiche l'un des plus hauts taux de sclérose en plaques du monde. Selon les estimations, 1 Canadien sur 385 est atteint de SP. C'est une maladie chronique, épisodique, progressive et souvent invalidante du système nerveux central, ce qui englobe le cerveau, la moelle épinière et les nerfs optiques. La SP peut donc affecter la vision, la mémoire, l'équilibre et la mobilité. En moyenne, 11 Canadiens reçoivent un diagnostic de SP chaque jour.
La Société canadienne de la sclérose en plaques entend les histoires profondes et personnelles sur la vie avec la SP des Canadiens qui en sont atteints, les embûches dans le milieu de travail, les difficultés financières des familles qui peinent à joindre les deux bouts, les obstacles frustrants à l'accès aux thérapies approuvées par santé Canada, à des soins appropriés, à du soutien au logement et à du soutien social, et elle connaît, bien sûr, l'espoir que la recherche donne aux dizaines de milliers de Canadiens qui vivent avec cette maladie.
Compte tenu de ces réalités, je vais vous présenter nos recommandations sur la sécurité d'emploi et la sécurité du revenu, l'accès et l'accélération de la recherche.
Parlons premièrement de la sécurité d'emploi. Les personnes atteintes de SP veulent travailler, mais ont de la difficulté à le faire. Nous devons mettre à jour la définition de « handicap » afin qu'elle englobe l'incapacité épisodique. Une proportion stupéfiante de 60 % des personnes atteintes sont sans emploi, et il faut que cela change. Souvent, le problème est lié à la flexibilité et aux mesures d'adaptation, ainsi qu'à la compréhension de ce qu'est une incapacité épisodique.
L'année dernière, le Comité permanent des ressources humaines, HUMA, a étudié la motion no 192 sur les incapacités épisodiques. Son rapport, Agir pour améliorer la vie des Canadiens atteints d'incapacités épisodiques, présentait 11 recommandations importantes qui doivent maintenant être mises en œuvre, y compris la prolongation de la durée des prestations de maladie de 15 à 26 semaines.
La deuxième préoccupation prioritaire est la sécurité du revenu. Les coûts des médicaments, des services, de l'équipement et des traitements représentent un lourd fardeau pour les personnes atteintes de SP et pour leurs familles. La complexité des processus de demande, les exigences relatives à la présentation de nombreux formulaires médicaux vérifiés et la rigueur des critères d'admissibilité aux programmes viennent s'ajouter à ce fardeau. Les personnes que la SP empêche de travailler devraient avoir accès à des revenus et des mesures de soutien adéquats. La situation est pire pour les femmes. Au Canada, celles-ci sont trois fois plus susceptibles d'être touchées par la SP que les hommes.
Voici ce que nous recommandons. Premièrement, rendez le crédit d'impôt pour personnes handicapées remboursables. Deuxièmement, mettez en œuvre les 11 recommandations du rapport du comité HUMA sur la motion no 192. Troisièmement, modifiez les critères d'admissibilité du Régime de pensions du Canada et du crédit d'impôt pour personnes handicapées afin d'inclure les personnes atteintes d'incapacités épisodiques, en utilisant la définition de « handicap » dans la nouvelle .
L'accès est la troisième préoccupation prioritaire. L'accès à un éventail complet de traitements et de soins et à un logement convenable est essentiel. Nous recommandons ce qui suit pour faire de l'accès une réalité pour les Canadiens. Premièrement, mettez en œuvre la visant à faire du Canada un pays exempt d'obstacles en mettant particulièrement l'accent sur la prestation de programmes et de services, sur l'emploi, sur l'environnement bâti et sur le transport. Deuxièmement, grâce à des ententes intergouvernementales en matière de santé, investissez dans des soins à domicile complets, et pour les personnes incapables de demeurer chez elle, financez la création de logements convenables au moyen de la Stratégie nationale sur le logement. Troisièmement, améliorez l'accès aux traitements approuvés par Santé Canada, car il est essentiel d'intervenir rapidement pour prévenir bon nombre des coûts économiques et personnels à long terme qui accompagnent un handicap irréversible qu'on aurait pu empêcher. Les besoins les personnes atteintes de SP et de leurs familles devraient être au cœur des décisions stratégiques en matière de santé et de médicaments.
La quatrième et dernière préoccupation prioritaire est l'accélération de la recherche. La recherche est essentielle pour créer de nouveaux traitements, pour garantir une meilleure qualité de vie et, au bout du compte, pour trouver un remède. Le Canada demeure à l'avant-garde de la recherche sur la SP à l'échelle du monde. Grâce aux généreuses contributions des donateurs, des entreprises commanditaires et des solliciteurs de fonds passionnés, la Société canadienne de la sclérose en plaques a investi plus de 175 millions de dollars dans la recherche depuis sa création en 1948.
La Société canadienne de la sclérose en plaques continue de financer la recherche fondamentale, car nous ne savons toujours pas ce qui cause la SP ou la façon de la prévenir. Premièrement, nous recommandons au gouvernement fédéral de continuer d'investir dans la recherche scientifique de base. Deuxièmement, nous recommandons au gouvernement fédéral de communiquer avec les organismes de bienfaisance en santé afin de veiller à ce que les patients soient entendus au moment d'établir les priorités de recherche. Nous croyons que les programmes de financement de la recherche devraient être guidés par les perspectives des patients, des personnes qui en prennent soin et des fournisseurs de soins de santé. Enfin, notre troisième recommandation est d'établir des partenariats avec des organismes de bienfaisance en santé pour que les résultats de la recherche novatrice se traduisent par des traitements concrets.
Les effets visés par notre nouveau plan stratégique offrent diverses occasions de partenariat: favoriser l'amélioration des traitements et des soins, le renforcement du bien-être, la compréhension et l'enseignement de la progression de la SP, et la prévention de cette maladie. Par exemple, l'Étude de cohorte prospective canadienne relative à la progression de la SP, ou CanProCo, est le fait d'un partenariat novateur réunissant des organismes publics, privés et philanthropiques qui va permettre à des chercheurs et des cliniciens d'observer un important groupe de personnes atteintes de SP des quatre coins du Canada sur une période donnée et de recueillir des données à leur sujet. L'analyse de ces données répondra à des questions fondamentales sur les raisons de la progression et la façon dont elle se produit, ce qui est essentiel à l'amélioration du diagnostic, du traitement, des services de santé et des résultats en matière de santé.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de vous faire part des priorités pour lesquelles les Canadiens touchés par la SP souhaitent que vous agissiez: l'emploi, le revenu, l'accès et la recherche.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, mesdames et messieurs. Je tiens à vous remercier de nous avoir invités à vous présenter un exposé aujourd'hui. Je m'appelle Brian Sauvé. J'ai récemment été élu et confirmé au poste de président de la Fédération de la Police Nationale, qui représente près de 20 000 membres de la GRC à l'échelle du pays. Je suis accompagné aujourd'hui du vice-président Peter Merrifield, ainsi que de deux autres vice-présidents qui se trouvent dans la tribune: Michelle Boutin et Dennis Miller.
J'ai fourni des copies des notes d'allocution au greffier, de même que le court exposé auquel je vais me reporter. Je vais d'abord vous présenter un bref historique de la GRC, puis nous parlerons de la FPN.
La fin de semaine dernière, nous avons souligné le 100e anniversaire de notre actuelle Gendarmerie royale du Canada. Pour ceux qui ne le savent pas, en 1920, la Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest a été fusionnée à la Police du Dominion, formant ainsi ce que nous avons aujourd'hui: la Gendarmerie royale du Canada. Nous portons ce nom depuis 100 ans. Notre 150e anniversaire approche, en 2023, car la Gendarmerie à cheval du Nord-Ouest a été créée en 1873.
Bien des Canadiens connaissent la GRC en raison de sa présence ici même, sur la Colline du Parlement, ou grâce au fameux Carrousel. Nous sommes responsables de l'application de toutes les lois fédérales, ce qui comprend la sécurité nationale, le crime organisé et les délits commerciaux. Cependant, en plus de ces mandats de haute priorité à remplir, la GRC fournit des services policiers contractuels dans plus de 150 collectivités à l'échelle du Canada. Nous avons plus de 929 lieux de travail, au Canada et à l'étranger.
Bon nombre de ces collectivités sont éloignées et isolées et se situent n'importe où entre Grise Fiord, au Nunavut, et Surrey, en Colombie-Britannique, et entre Gander, à Terre-Neuve, et Red Deer, en Alberta. Quand les résidants de ces collectivités composent le 911, nous sommes là. Nous sommes la police, et ils s'attendent à ce que nous les traitions avec courtoisie et respect, nous fassions enquête sur leurs crimes et nous résolvions leurs problèmes.
Je vais vous parler un peu de la Fédération de la Police Nationale. Pour ceux d'entre vous qui ne le savent pas, malgré bientôt 150 années d'histoire de la GRC, ses membres étaient incapables de s'organiser et d'accréditer un agent négociateur. Nous sommes le tout premier. Nous sommes passés dans l'histoire en 2017 quand nous avons déposé la première demande d'accréditation. La Commission des relations de travail et de l'emploi dans le secteur public fédéral a accrédité la FPN en juillet de l'année dernière, et nous sommes le tout premier agent négociateur pour la totalité des 19 000 agents de police du pays. Du jour au lendemain, la FPN est devenue le plus important porte-parole d'une force policière organisée au Canada. Elle se situe au deuxième rang en importance à l'échelle de l'Amérique du Nord, et probablement au cinquième ou sixième rang à l'échelle mondiale.
Nous formons une assez grande organisation maintenant, et nous continuons d'apprendre avec l'expérience. Nous nous exprimons avec respect et professionnalisme. Nous sommes axés sur les solutions. Pour le moment, les membres de la GRC ont une organisation qui parle en leur nom au sujet de tous les déboires, les succès et les écueils rencontrés au cours de nos 147 années d'histoire. L'objectif premier de la FPN est de veiller à ce que les membres de la GRC soient convenablement rémunérés, dotés de ressources, soutenus et formés de manière à maximiser la sécurité du public et des membres.
Nous allons entamer des négociations collectives sur des questions d'ordre contractuel avec le Conseil du Trésor vers la fin de l'hiver. Ce n'est cependant pas la raison de ma présence aujourd'hui. Je vous présente notre organisation, mais je veux surtout passer à un enjeu particulier qui est lié au budget et à ce comité. La GRC manque nettement de financement et de ressources. Dans la documentation que j'ai fournie, à la page 3, se trouve une vue d'ensemble de la Colombie-Britannique. Je pourrais faire la même chose pour chaque province, mais mon exposé serait vraiment très long. Les données remontent à 2016. On peut y voir que la GRC, dans chacune des collectivités que nous servons en Colombie-Britannique, offre moins de policiers par habitant que les municipalités comparables.
Nos agents sont extrêmement efficaces et je dirais qu'ils sont au moins à la hauteur de n'importe quel policier municipal. Cependant, j'estime qu'une personne raisonnable trouverait que nos exigences à leur égard dépassent ce qu'ils sont capables de donner. Pour que les premiers répondants soient heureux au travail, soient capables de concilier le travail et la vie de famille et aient une bonne résilience mentale et une bonne santé mentale, ils ne doivent pas être surmenés comme le sont nos membres. Ils risquent continuellement l'épuisement. Les provinces de ce pays adoptent des lois relatives au trouble de stress post-traumatique qui visent les emplois de nos premiers répondants, et cela est directement lié à cette situation. Nous pouvons les préparer à être résilients, mais il faut également du temps pour décompresser.
Pour améliorer la résilience des agents et leur assurer un équilibre travail-famille plus sain, ce qui ne peut qu'améliorer le service et la sécurité du public canadien, la GRC doit avoir davantage d'agents de police. Ce n'est pas une chose que je peux négocier avec l'employeur. Le Comité peut recommander au ministre de hausser le financement de la GRC et d'augmenter les fonds de sorte qu'un plus grand nombre de cadets soient formés au Dépôt de Regina.
C'est un ouvrage qui date, mais en 2010, le Sénat a rédigé un livre blanc intitulé « Vers une revitalisation de la tunique rouge », qui traite précisément de la crise des ressources humaines dans la GRC en 2010, et une des recommandations était d'embaucher de 5 000 à 7 000 policiers pour résoudre cette crise, compte tenu de notre mandat de plus en plus vaste et des demandes auxquelles nous devions répondre en 2010. Dix années ont passé, et je vous dirais que si ce rapport était rédigé aujourd'hui, les conclusions et les recommandations seraient les mêmes.
Nous soulignons respectueusement qu'il faut agir. La GRC a besoin de fonds additionnels pour augmenter sa capacité de recruter et de former plus d'agents afin de donner aux membres qui travaillent jour après jour la possibilité de profiter d'un équilibre travail-famille plus sain, de rester en santé et d'assurer la sécurité publique dans les collectivités qu'ils desservent. Je sais qu'il semble un peu étrange qu'un groupe syndical vienne demander du financement pour son employeur, mais c'est là où nous en sommes.
Je vous remercie du temps que vous nous accordez. Je vous sais gré de l'invitation, et nous répondrons avec plaisir à vos questions.
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Je remercie les témoins de leurs exposés, qui sont d'une grande importance.
Monsieur Davis, j'ai bien aimé ce que vous avez dit. En vous écoutant, j'ai pensé à ma cousine, Julie Serle, qui est morte de la sclérose en plaques. Je connais tellement de familles qui se trouvent dans la même situation partout au pays. M. Ste-Marie vient de dire que c'est le cas de sa famille. Nous devrions tous unir nos efforts pour appuyer les initiatives dont vous parlez.
Monsieur Sauvé et monsieur Merrifield, je suis bien placé pour constater qu'il existe une différence dans le financement. Je représente deux collectivités. New Westminster dispose d'un corps policier indépendant. À Burnaby, il s'agit de la GRC. Les forces de police des deux villes sont très professionnelles et très compétentes, mais, à Burnaby, le service de police souffre d'un sous-financement chronique de la part du gouvernement fédéral en ce qui concerne la formation de la GRC, notamment au Dépôt, et le recrutement d'agents. Le graphique que vous avez présenté montre de façon très frappante la différence dans le nombre de policiers par habitant. Cela révèle la force des arguments que vous faites valoir. J'espère que ces arguments feront partie des recommandations que nous formulerons à la suite des consultations du comité des finances.
J'en viens donc à mes questions, et j'aimerais commencer par vous, monsieur Wilson. Selon le directeur parlementaire du budget, nous perdons plus de 25 milliards de dollars par année en raison des paradis fiscaux à l'étranger. Nous gaspillons des sommes colossales qui profitent à des gens très riches et, pourtant, les collectivités des Premières Nations sont chroniquement sous-financées, voire carrément privées de fonds. L'Assemblée des Premières Nations réclame environ 7 milliards de dollars par année pour régler les séquelles du colonialisme.
Combien nous en coûtera-t-il si nous ne faisons pas de tels investissements, que ce soit dans les infrastructures, l'éducation ou le logement, de manière à ce que les collectivités autochtones soient enfin traitées avec le même respect que les autres Canadiens?
En passant, je tiens à remercier personnellement tous ceux qui ont formulé des commentaires sur la sclérose en plaques et ses effets sur les gens. Je vis avec cette maladie depuis 1993 — d'ailleurs, mon scooter se trouve juste ici, derrière moi —, et c'est l'une des raisons pour lesquelles je me suis donné à fond dans le dossier des mesures fiscales pour les personnes handicapées.
Le crédit d'impôt pour personnes handicapées est un programme très difficile d'accès, surtout pour les personnes atteintes d'une déficience mentale. Vous avez évoqué l'autisme. Ce n'est pas tangible ou visible. On ne peut pas vraiment mesurer ou quantifier objectivement un handicap qui s'accompagne d'une déficience mentale.
D'après mon expérience en ce qui a trait au crédit d'impôt pour personnes handicapées, la plupart des demandes qui ont été refusées se rapportent à une déficience mentale ou à des troubles du développement. Je pense qu'il y a un problème fondamental, et c'est le cas depuis 2005, lorsque je siégeais au comité consultatif, en ce qui concerne les déficiences mentales et les troubles du développement. Un régime fiscal qui prévoit des mesures pour les frais médicaux et les dépenses liées à une invalidité, mais qui a pour point de départ un programme fondamentalement difficile — difficile à administrer, difficile d'accès et difficile à comprendre — finit par nuire à l'efficacité de tous les programmes.
Je pense que les REEI ont été un excellent ajout aux options financières mises à la disposition des personnes handicapées. Le jumelage avec le crédit d'impôt pour personnes handicapées a posé problème, car ce ne sont pas tous les bénéficiaires du crédit d'impôt pour personnes handicapées qui continuent d'être atteints d'une invalidité. Ce que nous avons constaté en 2017, c'est que beaucoup de diabétiques ne pouvaient plus se prévaloir du crédit en raison de « progrès technologiques ». Par le fait même, ils n'avaient plus droit au REEI et devaient rembourser tous les montants reçus.
C'est donc ce que je voulais dire en parlant de dissocier les deux programmes. Une fois que vous avez reçu le crédit, les prestations de REEI auxquelles vous avez droit ne devraient pas vous être enlevées, à mon avis. Le ministère des Finances a entendu ce message et y a donné suite dans une certaine mesure.
Je ne sais pas si cela répond à toutes vos questions.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invité à être ici et à prendre part à ces consultations.
Le Conseil canadien des affaires représente les chefs d'entreprise et les entrepreneurs des 150 sociétés les plus importantes du Canada, dans chaque secteur et chaque région du pays.
L'économie du Canada doit faire face à de sérieux défis, notamment le vieillissement de la population, la faible productivité et la montée du protectionnisme à l'échelle mondiale. Notre croissance économique par habitant est presque nulle. Au cours de la dernière décennie, nous avons connu une croissance d'environ 0,5 %. C'est la moitié du rythme de croissance aux États-Unis et la moitié de la moyenne de l'OCDE.
Une croissance plus lente à long terme signifiera inévitablement moins de possibilités pour nos enfants et nos petits-enfants, des taux de chômage plus élevés et moins d'argent pour les services publics essentiels comme les soins de santé, l'éducation et le transport en commun.
Afin de mieux comprendre ces défis et de trouver des solutions, le Conseil canadien des affaires a lancé l'année dernière un groupe de travail sur l'avenir économique du Canada, dans le cadre duquel nous avons invité les Canadiens de tout le pays à proposer des politiques qui favorisent la croissance et garantissent un meilleur avenir pour tous.
Le rapport et les recommandations du groupe de travail expliquent comment le gouvernement, les entreprises et d'autres intervenants peuvent travailler ensemble pour renforcer la capacité économique du Canada et stimuler les investissements, dans l'intérêt de tous les Canadiens. En même temps, les employeurs sont appelés à optimiser le potentiel humain du Canada en favorisant la diversité et l'inclusion en milieu de travail, en faisant la promotion de la santé mentale et en appuyant une main-d'œuvre plus qualifiée et plus novatrice.
Le rapport contient les recommandations suivantes à l'intention du gouvernement: moderniser le contexte réglementaire, accorder la priorité à des projets d'infrastructures importants à l'échelle nationale, moderniser et simplifier le régime fiscal, repenser la politique étrangère du Canada pour un monde en évolution, accroître l'immigration pour bâtir l'effectif dont le Canada aura besoin et, enfin, élaborer une stratégie nationale relative aux ressources et au climat.
Parmi ces recommandations, nous estimons que la modernisation de la réglementation recèle le plus grand potentiel pour ce qui est d'améliorer la vie des citoyens, de stimuler l'innovation et d'intensifier les activités commerciales dans l'ensemble.
C'est un message que nous avons constamment entendu au cours de nos consultations, et nous croyons qu'il est temps d'adopter une nouvelle approche en matière de réglementation au Canada. Je serai heureux de fournir quelques détails à ce sujet durant la période des questions.
En tant que principaux employeurs du Canada, nos membres s'engagent à fournir leur part d'efforts pour investir dans la main-d'œuvre canadienne. À cet égard, il faut notamment accroître la participation des Autochtones au marché du travail, encourager davantage de diversité et d'inclusion en milieu de travail, promouvoir l'adoption de stratégies éprouvées en matière de santé mentale, investir dans l'apprentissage et le perfectionnement des employés, offrir davantage de possibilités de carrière aux jeunes Canadiens et appuyer la prochaine génération d'innovateurs et d'entrepreneurs canadiens.
Cela dit, je reconnais que certaines des priorités dont je viens de parler sont ce à quoi vous vous attendriez de la part du Conseil canadien des affaires. Comme je l'ai dit au début de mon exposé, nous représentons 150 sociétés parmi les plus importantes au Canada, et nous reconnaissons que vous, les parlementaires, visez surtout à bâtir un avenir meilleur pour tous les Canadiens. Cela comprend non seulement les grandes sociétés que nous représentons, mais aussi les entrepreneurs, les petites entreprises, les entreprises appartenant à des Autochtones et les innovateurs de toutes sortes. Autrement dit, nous nous tâchons de mettre l'accent sur les intérêts de l'ensemble des Canadiens, aujourd'hui et dans les années à venir.
Demain, nous comptons publier un communiqué en partenariat avec le Conseil canadien pour le commerce autochtone, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, la Chambre de commerce du Canada, ainsi que Manufacturiers et Exportateurs du Canada. Ensemble, les entreprises membres de ces cinq organisations emploient des millions de Canadiens dans tous les coins du pays et dans tous les domaines du secteur privé.
Je peux vous dire par expérience que ces cinq organisations ne s'entendent pas toujours sur les mêmes priorités, mais nous unissons nos efforts parce que nous reconnaissons tous que, sans une économie saine et prospère, la société canadienne et les gouvernements de tous les ordres ne pourront pas se permettre les programmes et les services essentiels dont dépendent les Canadiens. Sans une économie saine et prospère, nos enfants et nos petits-enfants ne pourront pas espérer un avenir meilleur.
Je serai heureux de vous envoyer le communiqué une fois que nous l'aurons publié demain.
Comme toujours, je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de témoigner, et j'ai bien hâte de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président et membres du Comité.
Je m'appelle Francis Bradley et je suis le PDG de l'Association canadienne de l'électricité. L'ACE est la porte-parole nationale en matière d'électricité au Canada. Nos membres sont présents dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada. On y retrouve des sociétés de production, de transport et de distribution. Le secteur canadien de l'électricité emploie 81 000 Canadiens et contribue à hauteur de 30 milliards de dollars au PIB du Canada. Indirectement, notre secteur soutient essentiellement les emplois et toutes les industries au Canada, car l'électricité est le fondement de l'économie moderne.
L'électricité est également au cœur de la transition du Canada vers une économie à faibles émissions de carbone. Plus de 80 % de la production d'électricité au Canada est déjà non émettrice, ce qui en fait l'un des réseaux les plus propres au monde. En fait, le secteur canadien de l'électricité a déjà réduit les émissions de GES de 30 % depuis 2005.
L'électricité jouera un rôle essentiel dans la transition du Canada vers une économie à faibles émissions de carbone. Notre secteur est particulièrement bien placé pour contribuer à l'avenir de l'énergie propre au Canada et pour faire en sorte, comme le prévoit le discours du Trône, que chaque communauté canadienne ait accès à de l'énergie propre et abordable.
[Traduction]
La production d'électricité durable et abordable au Canada offre la possibilité de décarboniser et d'électrifier d'autres secteurs, comme les transports et les procédés industriels. Pour ce faire, il faudra effectuer des investissements considérables dans le secteur afin de répondre à la nouvelle demande et à l'évolution des technologies. Parallèlement, nous devrons maintenir la fiabilité et le caractère abordable du réseau auquel les Canadiens en sont venus à s'attendre.
Nous sommes heureux de constater que le gouvernement a appuyé cette transformation dans le cadre des budgets précédents grâce à des programmes pilotes axés sur de nouvelles technologies comme les réseaux intelligents, le déploiement d'une infrastructure de recharge des véhicules électriques, les incitatifs pour l'achat de véhicules électriques et l'efficacité énergétique. Dans une perspective d'avenir, nous avons relevé un certain nombre de mesures que le gouvernement fédéral peut prendre pour appuyer cette démarche. Permettez-moi de souligner certaines des recommandations formulées dans notre mémoire.
Premièrement, le gouvernement devrait mettre au point, en collaboration avec les provinces et les territoires, une stratégie nationale d'électrification pour veiller à ce que les politiques gouvernementales, les investissements dans les services publics et les attentes des consommateurs reposent sur un plan solide et réalisable.
Selon les estimations du Conference Board du Canada, le secteur de l'électricité aura besoin de 1,7 mille milliards de dollars — j'ai bien dit « mille milliards » — d'investissements en infrastructures d'ici 2050 pour atteindre les objectifs fixés en matière de lutte contre les changements climatiques. Il est important que ces investissements s'appuient sur un plan national.
Deuxièmement, le gouvernement devrait cibler les investissements afin de répondre aux besoins futurs en électricité. Il s'agit notamment d'encourager le déploiement commercial des systèmes de stockage d'énergie. Les batteries et autres technologies contribueront à révolutionner notre réseau, car elles permettront une consommation d'électricité bien après sa production. Certains des programmes précédents ont favorisé le déploiement rapide des technologies de production d'énergie éolienne et autres énergies renouvelables, et ils peuvent être un bon modèle à suivre pour les technologies de stockage.
Troisièmement, nous devons favoriser l'innovation en modernisant nos modèles de réglementation. Cela comprend, entre autres, la mise à jour de la Loi sur l'inspection de l'électricité et du gaz afin que les nouvelles technologies de comptage puissent réduire les obstacles au déploiement de technologies de pointe comme les lampadaires publics à DEL et les bornes de recharge pour véhicules électriques. Dans le même ordre d'idées, la création d'un fonds d'innovation en matière de réglementation permettrait aux organismes de réglementation provinciaux et territoriaux de réduire le plus possible l'incidence des prix sur les Canadiens à mesure que de nouvelles technologies arriveront sur le marché.
Enfin, nous devons continuer à investir dans la cybersécurité. Le Canada a pris des mesures concrètes ces dernières années pour s'attaquer aux problèmes de cybersécurité. Malheureusement, nous faisons toujours face à des adversaires tenaces et ingénieux qui cherchent à porter atteinte à nos systèmes essentiels.
L'information est le meilleur moyen de se défendre. Le Canada devrait étendre le projet pilote Lighthouse à l'échelle nationale. Le programme permet au gouvernement et aux consommateurs d'électricité d'échanger chaque jour, en temps opportun, des renseignements pouvant donner matière à des poursuites. Cette initiative a déjà porté ses fruits en Ontario, et elle représente une occasion pour le reste du Canada.
En conclusion, tout le monde sait que le secteur de l'électricité subit une transformation sans précédent. Le rythme et l'ampleur des changements que nous avons connus ne ressemblent en rien à ceux dont nous avons été témoins pendant des générations. L'ACE et ses membres ont un rôle important à jouer pour favoriser l'innovation, mais ils ne peuvent pas y arriver seuls. Il faut l'intervention tout aussi importante d'autres partenaires, dont le gouvernement fédéral, pour soutenir cette transformation.
Je vous remercie, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité. Il me tarde de répondre à vos questions.
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J'aimerais vous remercier, monsieur le président, de cette occasion qui nous est accordée d'échanger avec les membres du Comité permanent des finances dans le cadre des consultations prébudgétaires. Je viens vous parler du programme d'assurance-emploi, bien sûr, et je le fais à titre de porte-parole du Conseil national des chômeurs et chômeuses. Nous regroupons 10 organismes régionaux au Québec et au Nouveau-Brunswick.
Lors des dernières élections, à l'automne dernier, le Parti libéral du Canada, qui forme le présent gouvernement, s'est engagé, en matière d'assurance-emploi, à prendre un certain nombre de mesures, soit une prestation d'assurance-carrière pour les travailleurs de longue durée; une prestation d'assurance-emploi en cas de catastrophe, qui sera lancée en 2021; un prolongement des prestations de maladie faisant en sorte qu'elles passent de 15 à 26 semaines; et la transformation du projet pilote visant les employés saisonniers en un programme permanent amélioré. Les principales mesures sont celles qui visent le prolongement des prestations de maladie et le programme permanent pour les travailleurs saisonniers. C'est sur ces mesures que je m'exprimerai.
Je vais commencer par les prestations de maladie. Il semble qu'il ne soit pas acquis que le volet des prestations de maladie fasse l'objet d'une annonce lors du prochain budget. Ce serait, à notre avis, une grave erreur. Le gouvernement s'est engagé envers la population. Les besoins sont grands et des gens attendent. Des milliers de personnes souffrent de maladie grave et, dans bien des cas, n'ont que les prestations de maladie de l'assurance-emploi pour subvenir à leurs besoins financiers. En 2017-2018, les prestations de maladie ont apporté un soutien à plus de 400 000 personnes au Canada, dont 36 % ont reçu le maximum de 15 semaines de prestations. Le taux d'épuisement de ces prestations est plus marqué chez le groupe d'âge de 55 ans et plus.
J'aimerais porter les faits suivants à votre attention. Parmi tous les pays du G7, exception faite des États-Unis, mais en incluant la Russie, le Canada est celui qui offre la pire couverture en matière de prestations de maladie. Je dis bien la pire. En France, 156 semaines sont accordées; au Royaume-Uni, ce sont 52 semaines; en Allemagne, ce sont 78 semaines; et au Japon, ce sont 72 semaines. Je vous laisse faire le calcul. Au Canada, le volet des prestations de maladie a été créé en 1971 et n'a jamais évolué. Il est de 15 semaines, et il est temps que cela change.
Le gouvernement propose de le prolonger à 26 semaines. Nous considérons cela comme un minimum. Nous croyons que cette période devrait être portée à 50 semaines pour les personnes aux prises avec une maladie grave. C'est notre proposition. D'ailleurs, selon une étude du directeur parlementaire du budget publiée en avril 2019, le coût additionnel de la prolongation des prestations de maladie, si elles étaient portées de 15 à 50 semaines, serait de 1,1 milliard de dollars pour 2020. À ce sujet, le directeur parlementaire du budget dit ceci dans son étude:
Par conséquent, la prolongation des prestations aurait pour effet d’augmenter le taux de cotisation des employés de 6 cents au total par rapport au taux de référence [...]
Il est urgent d'agir, et il est important de ne pas soumettre cet engagement à un calcul politique.
Parlons maintenant des travailleurs saisonniers. Les réalités du travail saisonnier font partie du monde du travail et de notre économie partout. Le gouvernement comprend que les travailleurs saisonniers jouent — et je cite un communiqué gouvernemental — « jouent un rôle important dans la prospérité continue du Canada ».
Ces travailleurs et ces travailleuses se retrouvent souvent sans aucune autre possibilité d'emploi quand la saison de travail est terminée. Leur emploi, tout comme la durée de la saison de travail, est souvent sujet aux aléas du climat, aux ressources disponibles et au marché. C'est pourquoi le gouvernement a mis en œuvre, au mois d'août 2018, un projet pilote visant les saisonniers de 13 régions administratives en leur accordant cinq semaines de prestations supplémentaires. Ce projet pilote viendra à terme le 30 mai prochain. L'engagement pris par le gouvernement consiste à améliorer ce programme et à le rendre permanent. Nous croyons qu'il mérite effectivement d'être amélioré en ciblant mieux les employés saisonniers de ces régions, peut-être en identifiant les employeurs saisonniers pour mieux cibler les salariés saisonniers. Nous croyons aussi qu'il faut y ajouter un critère d'admissibilité d'exception, fixé à 420 heures de travail, pour ces travailleurs saisonniers.
De même, nous croyons que ce programme doit être offert également aux communautés autochtones qui connaissent des taux de chômage élevés et qui, dans les faits, font face aux mêmes contraintes que les employés saisonniers. En d'autres mots, nous pensons qu'il faut protéger nos régions, protéger les travailleurs saisonniers et protéger les communautés autochtones.
Le gouvernement ne doit pas tarder à améliorer cette mesure, et il doit en faire l'annonce lors du prochain budget, en mars de cette année. S'il est question d'argent, j'aimerais porter à votre attention le fait que le surplus cumulatif de la caisse d'assurance-emploi dépasse en ce moment les 4 milliards de dollars. J'aimerais aussi souligner que, selon une étude de l'OCDE intitulée « Protection sociale et Bien-être », au regard des dépenses sociales en matière de chômage, le Canada dépense par habitant 10 % de moins que la moyenne des pays de l'OCDE.
Nous pensons que le rôle du Régime d'assurance-emploi est d'aider les gens qui perdent leur emploi en leur assurant une sécurité économique. C'est aussi le rôle d'un gouvernement responsable de s'assurer que ce programme accomplit cette fonction.
Je vous remercie de votre attention.
Bonjour. Merci à tous de prendre le temps de me recevoir. Je crois comprendre que le Comité s’est abreuvé d’informations, alors j’espère être clair et concis, et pouvoir donner au Comité des renseignements intéressants.
Comme on l’a mentionné, je m’appelle Bilal Khan et je suis directeur associé chez Deloitte. Je suis le chef du Service des données, qui s’intéresse en fait à l’analyse des données et à l’intelligence artificielle, surtout en matière de gouvernance, de stratégie et de politique publique dans le contexte de la nouvelle économie. En plus, je suis membre du Groupe de travail ministériel sur le numérique et les données de l’Ontario, qui est un groupe de travail du secteur privé responsable de formuler une série de recommandations pour l’avenir de la province. Avant de travailler pour Deloitte, j’ai construit un des plus importants centres d’innovation progressive au Canada appelé OneEleven, qui s’attache aux entreprises de technologies avancées.
Deloitte est l’une des principales firmes de services professionnels au Canada. Nous employons plus de 14 000 personnes à la grandeur du pays. Notre objectif est d’inspirer et d’aider nos employés, nos collectivités et notre pays à progresser en bâtissant un avenir meilleur pour nous tous, chose sur laquelle nous pouvons tous nous entendre, je crois. Nous sommes très fiers de donner notre perspective sur les questions qui importent au Canada et qui influent sur le milieu des affaires canadien en général et nous estimons avoir la responsabilité de le faire.
Dans le cadre de notre engagement à assurer la prospérité future du pays, nous avons fondé le Centre pour l’avenir du Canada. Il s’agit de notre direction chargée de la recherche et de la politique publique dont l’objectif est de susciter des discussions essentielles au sujet de l’avenir du pays afin d’aider l’ensemble des Canadiens à réussir dans la nouvelle économie.
Chez Deloitte, nous croyons que le Canada a l’occasion — la responsabilité, en fait — d’être un chef de file mondial dans la nouvelle économie. Mes remarques d’aujourd’hui porteront sur la façon dont le Canada peut être concurrentiel sur la scène internationale en tant que véritable chef de file mondial en matière d’intelligence artificielle et d’économie fondée sur les données. Pour vous mettre un peu en contexte, le Canada est extrêmement bien placé pour récolter les fruits et bénéficier des débouchés d’un avenir axé sur l’intelligence artificielle et les données grâce en partie, premièrement, au leadership dont ont fait preuve dès le départ nos établissements d’enseignement; deuxièmement, d’une main-d’œuvre hautement qualifiée; troisièmement, d’un système d’immigration efficace axé sur les compétences; quatrièmement, d’investissements continus dans l’intelligence artificielle; et cinquièmement, du leadership du gouvernement canadien pour créer un écosystème de données ouvertes.
Le Canada traîne derrière les autres pays au chapitre de la commercialisation et de l’adoption de l’intelligence artificielle. Les entreprises canadiennes ne croient pas que le Canada soit bien placé pour faire figure de chef de file dans l’économie fondée sur les données. Notre recherche montre qu’elles sont confrontées à un certain nombre de défis en ce qui concerne la nouvelle économie. Les entreprises canadiennes sont considérablement moins avancées que leurs pairs pour ce qui est de l’adoption de l’intelligence artificielle. Au moins 71 % d’entre elles n’ont même pas encore amorcé leur parcours en matière d’intelligence artificielle, en partie parce que, en tant qu’économie de taille moyenne, nos ensembles de données sont plus petits que ceux des entreprises dans les pays plus grands que le nôtre. Dans la nouvelle économie, l’échelle des données compte.
La plupart des Canadiens ne comprennent pas l’intelligence artificielle ou ce qu’elle implique, ce qui freine les investissements des sociétés. Les entreprises et les consommateurs ne font pas confiance à l’intelligence artificielle et se préoccupent des conséquences involontaires des décisions fondées sur l’intelligence artificielle et la confidentialité des données. On manque de réglementation claire sur l’intelligence artificielle et les données, ce qui cause de l’incertitude aux entrepreneurs et suscite un manque de confiance de la part des consommateurs.
Nous avons dégagé trois secteurs clés dans lesquels il faut prendre des mesures énergiques pour atteindre la prospérité dans la nouvelle économie.
Il faut d’abord alimenter l’économie de l’intelligence artificielle. Il faut des données de qualité pour avoir une intelligence artificielle de qualité. Pour que l’intelligence artificielle devienne un moteur de notre économie — ce qu’elle finira par être —, le Canada doit accroître la qualité et la quantité des données publiques auxquelles les chercheurs et les entreprises ont accès pour pouvoir les commercialiser. C’est surtout vrai pour les entreprises dans les pays moins peuplés comme le Canada, qui disposent souvent de moins de ressources et d’ensembles de données plus petits que les grands pays, comme nous le voyons avec la domination des États-Unis et de la Chine.
Le gouvernement du Canada peut contribuer à stimuler l’innovation en augmentant le nombre de données publiques disponibles dans un format lisible à la machine aux fins de commercialisation et faire en sorte qu’elles soient plus faciles à utiliser. D’autres pays pavent déjà la voie. La France, l’Allemagne, l’Australie et, bien sûr, la Chine ont fait des données publiques, comme les données sur les services publics, les transports et les soins de santé, un élément principal de leurs stratégies nationales en matière d’intelligence artificielle.
Les données publiques sont encore plus précieuses lorsqu’on les combine aux données appartenant au secteur privé. Pour accélérer les choses, les gouvernements de partout au Canada peuvent accroître leur collaboration avec le secteur privé pour s’assurer que les données sont diffusées en formats lisibles à la machine et algorithmes.
Deuxièmement, préparez les Canadiens aux changements liés à l’intelligence artificielle et aux données. Notre recherche a révélé que seulement 4 % des Canadiens estimaient bien comprendre l’intelligence artificielle. Nous devons mieux outiller nos travailleurs afin qu’ils s’adaptent à un marché du travail en évolution et protéger les Canadiens des répercussions négatives de la nouvelle économie. Afin de préparer la population à réagir aux changements sociaux qui découleront de la nouvelle économie, les gouvernements doivent faire en sorte que tous les Canadiens aient un niveau élémentaire de littératie en matière d’intelligence artificielle et de données. À titre d’exemple, les Finlandais ont créé un programme appelé « éléments de l’intelligence artificielle », soit un cours gratuit offert en ligne aux personnes qui n’ont pas de connaissances techniques de base. Les experts nous ont dit que la popularité du cours à l’extérieur de la Finlande avait aussi rehaussé l’importance de ce pays dans l’écosystème mondial de l’intelligence artificielle.
Troisièmement, il faut atténuer les risques et instaurer la confiance à l’égard de l’intelligence artificielle et des données. La nouvelle économie sera fondée sur la confiance. Dans le cadre de notre recherche, les Canadiens nous ont dit qu’ils ne faisaient pas confiance à l’intelligence artificielle. C’est leur manque de confiance qui retarde l’adoption de ce concept. Les entreprises et les consommateurs nous ont dit qu’ils s’inquiétaient d’utiliser des outils exploitant l’intelligence artificielle auxquels ils ne faisaient pas confiance. C’est notamment à cause de la loi désuète qui n’offre pas la transparence et la clarté nécessaires en énonçant clairement les règles qui régissent l’intelligence artificielle, les données, la protection des renseignements personnels et la sécurité.
Nous croyons savoir que les gouvernements doivent mettre en balance la protection des droits des consommateurs, des données et des renseignements personnels et la promotion de l’innovation en affaires. Je trouve encourageant que le gouvernement actuel s’efforce de mettre à jour les lois en matière de protection des renseignements personnels et des consommateurs ainsi que la charte du numérique. Il faut mettre la loi à jour pour qu’elle reflète la réalité actuelle de l’économie fondée sur l’intelligence artificielle et les données. La loi doit donner aux entreprises une liste claire de mesures de sécurité et de conséquences pour fonctionner dans le contexte de la collecte, du stockage et du partage des données. C’est un secteur où le fait de clarifier la loi ne nuirait pas nécessairement à l’innovation des entreprises. C’est parce que, sans loi précise et à jour, la zone grise dans laquelle les entreprises sont forcées de faire des affaires est bien pire pour l’innovation.
Avec une approche multisectorielle à l’égard de la politique publique et une forte collaboration entre les secteurs public et privé, le Canada peut saisir l’occasion d’être un véritable chef de file mondial dans la nouvelle économie. Nous pouvons atteindre la prospérité grâce à l’intelligence artificielle et aux données d’une façon qui soit profitable à tous les Canadiens.
Je me réjouis à la perspective d’en discuter pendant la période des questions.
Merci beaucoup.
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Nous continuons aussi à recommander qu’on exempte de la simulation de crise les emprunteurs qui ont payé comme convenu pendant leur premier terme et qui souhaitent changer de prêteur au moment de renouveler leur hypothèque. Le maintien de l’exigence actuelle n’est pas favorable à la concurrence et, honnêtement, il ne l’est pas non plus aux consommateurs. Les Canadiens qui ont prouvé qu’ils faisaient bien leurs paiements ne devraient pas être liés à l’offre de renouvellement de leur prêteur titulaire.
De plus, pendant que le programme en est à ses débuts, le nouveau régime incitatif pour les acheteurs d’une première maison ne semble pas offrir le niveau de soutien que le gouvernement avait escompté. Les chiffres publiés récemment décrivent un financement correspondant à environ 50 % du taux de participation prévu.
Nous reconnaissons que les achats immobiliers sont généralement à la baisse pendant les mois d’hiver. Cependant, compte tenu de la rétroaction que nous avons reçue de nos membres courtiers hypothécaires à la grandeur du Canada, nous ne nous attendons pas à voir de changement marqué dans le niveau d’activité global. Nous sommes d’avis que ce sont les multiples du revenu qui nuisent le plus à la réussite globale du programme, si on définit la réussite comme le fait d’avoir l’allocation de 1,25 milliard de dollars actuellement accordée en prêts hypothécaires.
Les participants au programme ont une limite de quatre fois leur revenu, pouvant aller à un maximum de 120 000 $ par ménage. Si les acheteurs décident de ne pas contracter de prêt hypothécaire partagé et d’utiliser simplement l’assurance hypothécaire existante, toutes choses étant égales par ailleurs, avec les taux d’intérêt actuellement bas, ils se qualifieront pour un emprunt considérablement plus élevé que l'équivalent de quatre fois leur revenu.
Nos membres font aussi remarquer que la structure actuelle du programme n’aide à se qualifier pour l’achat d’une maison que les personnes qui se qualifieraient déjà. La promesse faite pendant la campagne électorale d’accroître la limite du revenu et son multiple à cinq fois le revenu, et à 150 000 $ dans le Grand Toronto, le Grand Vancouver et Victoria, contribuera à accroître la participation et à encourager la tenue d’une discussion sur la régionalisation de la politique hypothécaire par l’intermédiaire de la conception future de ce programme.
Nous continuons de recommander principalement que pour aider les acheteurs d’une première maison, le gouvernement réintroduise l’amortissement sur 30 ans des prêts hypothécaires assurés exclusivement pour eux. C’est une solution de rechange pratique qui réduirait aussi les coûts de possession mensuels des acheteurs d'une première maison, dont le revenu est celui qui tend le plus naturellement à croître. Notre propre recherche a confirmé, année après année, que les Canadiens remboursent leur prêt hypothécaire beaucoup plus vite que l’exige leur calendrier d’amortissement original.
Si on juge qu’il ne convient pas à ce stade de réintroduire l’amortissement sur 30 ans des prêts hypothécaires assurés, même si, contrairement à l’incitatif offert aux acheteurs d’une première maison, les prêteurs hypothécaires y participeraient à 100 %, nous recommandons de hausser le multiple du revenu maximum admissible à 4,5 fois le revenu. Même si nous estimons que ce changement ne sera pas aussi favorable que la réintroduction de l’amortissement sur 30 ans des prêts hypothécaires assurés, il rehaussera le nombre d’acheteurs potentiels d’une première habitation, de propriétaires occupants potentiels et de Canadiens généralement jeunes aspirant à la classe moyenne qui bénéficient du programme.
Cette mesure imposerait aussi des limites plus conformes au commentaire du FMI selon lequel les prêts supérieurs à 450 % du ratio prêt-revenu présentent le risque le plus élevé. Le fait d’accroître la limite du revenu à 4,5 fois le revenu à l’échelle nationale ne devrait donc pas susciter la colère de la communauté financière internationale.
Merci beaucoup. Nous nous ferons un plaisir de répondre à vos questions.
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Merci de m’avoir invitée à me joindre à vous aujourd’hui.
Vous avez entendu les témoignages de représentants du milieu des affaires, de l’énergie et des services financiers. Je suis ici pour vous parler des familles au Canada. Les familles sont le moteur de notre économie et la pierre angulaire de notre société. Ses membres sont les principaux fournisseurs de soins, qui aident les gens à recouvrer la santé après des maladies et des blessures.
Nous vivons dans un monde de plus en plus complexe et interrelié offrant un accès sans précédent à l’information — l’information concernant les familles et la vie familiale. Cependant, malgré les énormes quantités de données dont nous disposons, il ne suffit pas d’avoir des données pour comprendre. À l’Institut Vanier, nous nous attachons à faire en sorte que, au Canada, on comprenne mieux comment les familles interagissent avec les forces culturelles, environnementales, sociales et économiques, et l’incidence qu’elles ont sur ces forces et que ces forces ont sur elles.
L’Institut Vanier est un organisme national indépendant ayant pour mission de comprendre la diversité et la complexité des familles et la réalité de la vie familiale au Canada. Nous avons comme vision un Canada où les familles participent pleinement à une société attentionnée et compatissante et s’y épanouissent, une société dotée d’une économie robuste et prospère, d’une culture inclusive et dynamique, dans un environnement sain et durable. L’Institut Vanier est un organisme d’apprentissage fondé sur les preuves et une ressource nationale pour quiconque s’intéresse aux familles canadiennes ou travaille avec elles.
C’est le très honorable Georges Vanier, gouverneur général, et son épouse, Pauline, qui ont créé l’Institut Vanier en 1965 à titre de commission royale permanente qui ne devrait jamais être dissoute. Nous continuons à fournir une vaste gamme de renseignements au sujet des familles et de la vie familiale, ainsi que des expériences, des attentes et des aspirations des familles. Nous vous avons remis de la documentation pour vous donner une idée de ce que nous pouvons vous fournir dans le cadre de vos travaux. Je pense que nous vous avons envoyé de la documentation sur les finances des étudiants et une partie des autres documents dont nous disposons, ainsi que d’autres, consacrés aux aînés et aux finances. Nous avons tout, vous n’avez qu’à demander. Et si nous n’avons pas quelque chose dont vous avez besoin, nous pourrons probablement vous l’obtenir.
En analysant les données, en faisant la synthèse de l’information, en organisant les ressources et en mobilisant les connaissances, nous accélérons la mise en pratique de la recherche. Nous facilitons les collaborations et les partenariats fructueux entre tous les secteurs pour maximiser l’incidence de la recherche sur les politiques et les pratiques. Nous participons à des discussions et recueillons les récits des familles et des gens qui étudient les familles, leur offrent des services et les soutiennent. Nous sommes une ressource pour ceux qui financent la recherche, les services, l’analyse stratégique, la prestation de programmes et l’innovation ou qui investissent dans ces secteurs. Nous cernons les pratiques principales et prometteuses dans les collectivités, les organisations et les milieux de travail, et nous diffusons nos observations à la grandeur du Canada et dans le monde entier.
Notre définition fonctionnelle de la famille est large et inclusive, et elle s’attache au rôle important que jouent les familles dans les vies de chaque membre, le milieu de travail et les collectivités dans lesquelles elles vivent. Nous étudions une vaste gamme de sujets dans une optique familiale puisqu’il y a peu de choses dans la vie qui ne soient pas touchées ou qui ne touchent pas nos cercles familiaux. Nous faisons des prévisions fondées sur des preuves tout en prévoyant l’avenir, en planifiant en fonction de lui et en nous y préparant. Par exemple, dans le cadre de nos récents travaux sur les transferts de richesses intergénérationnels, nous avons estimé que 750 milliards de dollars passeront d’une génération à l’autre au cours de la prochaine décennie.
Nous savons que la voie la plus rapide vers la pauvreté est soit le divorce, soit la perte d’un partenaire de vie, et que cela touche les femmes âgées plus que tout autre groupe. Nous cherchons et adoptons continuellement des façons nouvelles et novatrices de rejoindre les chercheurs, les éducateurs, les étudiants, les journalistes, les fournisseurs de services, les chefs religieux, les décideurs, les entrepreneurs et d’autres intervenants qui s’intéressent aux familles et à la vie familiale. Forts de décennies d’expérience et d’engagement, nous avons gagné le respect de nos pairs dans les secteurs bénévole, public et privé.
Depuis notre fondation il y a 55 ans, nous nous sommes forgé une réputation comme un des leaders d’opinion au pays en amorçant d’importantes conversations dans les conseils d’administration et autour des tables de cuisine. Nous nous sommes intéressés aux finances et aux politiques familiales ces 25 dernières années, alors que nous avons étudié les revenus, les dépenses, les économies et l’endettement, la richesse et la valeur nette.
Au cours de la dernière année, nous nous sommes penchés sur trois questions qui pourraient vous intéresser, soit le suivi des politiques sur les familles canadiennes, l’indice du bien-être de la famille et le réseau de chercheurs sur la famille. Le suivi permet la prise de décisions fondées sur des preuves, l’élaboration de politiques fondées sur des preuves et l’innovation dans les programmes inspirée par des preuves. L’indice offre la possibilité de mesurer la façon dont les familles progressent, et nous collaborons avec nos collègues de la Nouvelle-Zélande, de l’Écosse, de l’Islande et de l’Australie et prenons appui sur leurs travaux.
Nous avons mobilisé les Canadiens pendant notre tournée d’écoute à la grandeur du Canada: les familles touchées par les incarcérations, les familles des anciens combattants, les familles des premiers intervenants, les personnes qui travaillent dans le milieu de l’apprentissage de la petite enfance et la garde d’enfants, les familles qui naviguent le système conçu pour appuyer les adultes et les enfants handicapés. Ce mois-ci, nous rencontrerons des jeunes LGBTQ2S qui ont été rejetés par leurs familles biologiques et qui ont créé des familles qu’ils ont choisies, ainsi que des aînés inuits qui ont été forcés de quitter leurs familles pour recevoir des soins médicaux. Le réseau réunira tous ces gens.
Dans l’esprit de la réconciliation et pour faire avancer nos relations avec les peuples autochtones, nous alignons nos efforts avec les appels à l’action. Dans l’esprit de la communauté mondiale, nous alignons notre travail avec les objectifs de développement durable de l’ONU.
En terminant, j’aimerais vous laisser avec une citation d’un rapport rédigé par les collègues de M. Khan en Nouvelle-Zélande. Ils écrivent qu’il y a trois fondations appuyées sur des preuves pour soutenir les efforts déployés dans ce pays:
Premièrement, les gens se soucient autant de leur bien-être que de leur revenu. Deuxièmement, le bien-être dépend d’une gamme de facteurs, dont seulement un certain nombre peuvent être achetés. Troisièmement, la politique publique qui s’attache exclusivement ou principalement à augmenter le revenu (ou le PIB de façon générale) peut, en réalité, finir par réduire le bien-être actuel ou futur.
En terminant, je ne demande rien de précis dans le budget — même si ce serait bien que vous trouviez du financement pour l’Institut Vanier dans votre budget, puisque nos homologues de l’Australie reçoivent 4 millions de dollars par année de leur gouvernement et pas nous —, mais nous sommes ici pour vous donner des réponses aux questions que vous aurez besoin de poser pour prendre vos décisions en prévision du budget 2020.
Merci.
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Tout d'abord, la société québécoise et canadienne exprime depuis très longtemps un besoin de prestations de maladie. Quand on se compare, on ne se console pas. Lorsqu'on compare le Canada à des pays équivalents, on constate qu'il est le pire en ce qui a trait à la protection offerte par ses prestations de maladie en cas de maladie grave. Nous devons faire face à des drames incommensurables tous les jours. Le Canada doit prendre ses responsabilités et rééquilibrer les prestations de maladie du Régime d'assurance-emploi. On en entend parler depuis longtemps.
Lors des dernières élections, le Parti libéral du Canada, qui forme le gouvernement actuel, s'est engagé à faire progresser et à prolonger les prestations de maladie à 26 semaines. Notre position, qui est aussi celle de nombreux intervenants de la société, est que cela devrait être le minimum et que les prestations devraient s'étendre à 50 semaines pour les personnes aux prises avec une maladie grave. Les gens en ont besoin, et leurs témoignages le démontrent.
Par exemple, sur la page Facebook du Conseil national des chômeurs et chômeuses, nous avons publié un message concernant les prestations de maladie il y a deux semaines. À ce jour, celui-ci a été partagé 1 300 fois et il y a près de 130 commentaires. Je vais vous faire part de quelques-uns d'entre eux.
Une personne a dit qu'elle avait eu 15 semaines de prestations de maladie, qu'elle attendait toujours d'être opérée et qu'elle n'avait plus de revenus. Une autre a dit qu'elle avait eu 15 semaines de prestations d'assurance-maladie pendant ses traitements de radiothérapie et tous ses examens à Montréal, qu'elle n'avait plus d'emploi, qu'elle avait des traitements de chimiothérapie et que tout cela n'avait pas de sens. Une autre a dit qu'elle avait été 15 mois en arrêt de travail, qu'elle avait été chanceuse d'avoir eu une d'assurance-salaire et qu'elle avait pris ses économies pendant les cinq mois restants. Finalement, une personne a dit que son conjoint avait le cancer, qu'il n'avait pas travaillé l'année dernière et qu'il n'avait eu que 15 semaines de prestations de maladie, et qu'on n'allait pas loin avec cela.
Les témoignages des gens sont parfois bouleversants. Ils nous disent que le gouvernement doit rééquilibrer les prestations de maladie. L'étude du directeur parlementaire du budget nous dit qu'il y aurait une augmentation de 6 cents avec un taux de cotisation qui ne cesse de diminuer. En effet, la situation de l'emploi est bonne. Il y a donc plus d'entrées dans la caisse d'assurance-emploi, et, pour annuler ces entrées, on abaisse le taux de cotisation.
On pourrait arriver à un taux équilibré qui serait raisonnable pour tout le monde. Prenons le cas d'un employé qui gagne le salaire industriel moyen canadien, soit 50 000 $ par année ou 1 000 $ par semaine. Les cotisations augmenteraient de 6 ¢ par 100 $ de salaire. Cela veut dire 60 ¢ par semaine. Qu'est-ce qu'on fait de 60 ¢? Cela donne 31 $ par année, mais 31 $ par année par citoyen pour se donner de meilleures protections en cas de maladie grave. Il est temps d'agir pour faire changer les choses.
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Je serais ravi de parler du captage et de l’utilisation du carbone.
Premièrement, comme vous l’avez fait remarquer et tel qu’il est mentionné dans le matériel que nous avons diffusé, nous avons de véritables chefs de file mondiaux chez nous. En Alberta, des sociétés albertaines ainsi que les universités mènent des travaux novateurs.
Nous n’en sommes pas encore rendus au point de pouvoir immédiatement délaisser les combustibles fossiles. C’est quelque chose, bien sûr, que nous prévoyons de faire au fil du temps, mais nous avons déjà trouvé une façon de capter le carbone. SaskPower, chef de file mondial dans son domaine, a construit la première usine de captage et de stockage de carbone à des fins commerciales à Estevan, en Saskatchewan.
Nous continuons d’être des chefs de file mondiaux dans le domaine non seulement du captage du carbone, mais aussi de son utilisation. Ces travaux nous permettent de réduire notre empreinte carbone et de créer un secteur d’activité et des débouchés commerciaux distincts pour les entreprises en tant que telles.
Nous estimons que cette recherche débouchera sur la production de produits très utiles, comme l’approche à l’égard des nanotubes en carbone envisagée par quelques projets, y compris ceux de Capital Power, par exemple. Il s’agit de produits qui pourraient servir à la confection future de vestes en kevlar et à la fabrication de pointe, en aéronautique, etc.
Le flux de produit actuel ne génère que des déchets. À l’avenir, ces déchets seront probablement convertis en des produits de pointe très utiles.
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Merci, monsieur le président.
Comme vous le savez, l'Association canadienne des constructeurs d'habitations, ou ACCH, est la porte-parole de l'industrie de la construction résidentielle au Canada, qu'il s'agisse de nouvelles constructions, de rénovations ou de lotissements. Comptant plus de 9 000 entreprises membres au pays, nous représentons une industrie qui crée 1,2 million d'emplois et génère une activité économique de 160 milliards de dollars.
La récente campagne électorale est venue confirmer à quel point les Canadiens s'inquiètent de l'abordabilité des logements. On a pu constater que le rêve de devenir propriétaire est toujours bien vivant au Canada, et que la nouvelle génération craint beaucoup de voir ce rêve lui échapper. Il n'est pas nécessaire qu'il en soit ainsi. Nous pouvons protéger le système financier, et même le consolider, en y apportant des modifications stratégiques.
On sait que des mesures successives axées sur la demande ont été mises en place pour remédier aux points faibles du système financier, mais on sait aussi que cela a eu des répercussions qui ont été très graves dans certains cas. Il est donc grand temps de procéder à des rajustements au sein du système.
Selon l'ACCH, 147 000 acheteurs potentiels ont été éliminés du marché par la simulation de crise, dont la moitié étaient des premiers acheteurs. Les taux de prêts en souffrance ont augmenté dans certaines régions éprouvées. Dans l'ensemble, ils demeurent sous le quart de 1 % à l'échelle nationale, et les jeunes ont le taux de prêts en souffrance le plus bas de l'ensemble des cohortes. Le système hypothécaire pénalise donc le mauvais groupe à l'heure actuelle.
Nous continuons donc de recommander que des modifications soient apportées à la simulation de crise pour en faire une simulation à taux décroissant en fonction de la durée du prêt hypothécaire. Laissez le taux à 2 % pour les prêts d'un an, mais réduisez-le à 0,75 % pour ceux de cinq ans. Pour encourager les prêts à plus long terme, comme le recommande la Banque du Canada, on peut également laisser tomber la simulation de crise, qui n'est pas nécessaire, pour les prêts de 7 ans et de 10 ans. On maintiendra ainsi la stabilité du système financier, on encouragera l'adoption de prêts à long terme et on aidera plus de Canadiens, pleinement admissibles, à pouvoir s'acheter une maison.
Nous sommes heureux de l'engagement du gouvernement fédéral à revoir la simulation de crise pour la rendre plus dynamique. Nous encourageons le ministre à ne pas limiter les consultations aux institutions financières pour aussi entendre le point de vue de l'industrie.
De plus, au sujet des premiers acheteurs, nous recommandons de réintroduire l'amortissement sur 30 ans des prêts hypothécaires assurés. Les milléniaux, dont la carrière est maintenant bien enclenchée, sont prêts à s'acheter une maison et peuvent le faire de manière responsable. L'idée qu'ils ne puissent pas se procurer une hypothèque de 30 ans est absurde, puisque la plupart vont se procurer une hypothèque de 25 ans pour s'acheter, si tout va bien, une maison à un cran supérieur quelques années plus tard. Qui plus est, il faut en moyenne environ 17 ans seulement pour rembourser une hypothèque de 25 ans au Canada. Encore une fois, nous pénalisons le mauvais groupe en empêchant ces acheteurs de s'acheter une première maison. Cela étant dit, les mesures axées sur la demande sont un problème, mais régler uniquement ce problème n'est pas une solution en soi. Les facteurs de l'offre et de la demande influent tous les deux sur les prix.
Le gouvernement fédéral peut jouer un rôle moteur en collaborant avec les provinces et les municipalités pour accroître l'offre de logements au taux du marché là où on constate des pénuries importantes et une augmentation des prix qui préoccupent tant, à juste titre, les Canadiens.
Il faut plus de logements qui répondent aux besoins des Canadiens là où ils travaillent et veulent s'établir, et cela comprend des unités pour la vente et la location. La meilleure façon d'encourager la location passe par une réforme fiscale, mais nous en discuterons une autre fois. Tous les échelons de gouvernement doivent viser à accroître l'offre de logements en ligne en ayant recours aux divers leviers à leur disposition.
Nous avons assisté à une baisse des mises en chantier en 2019 de plus de 4 000 unités à l'échelle nationale par rapport à 2018, à un moment où nous nous entendons tous pour dire que l'offre doit augmenter et non diminuer. Nous constatons également des baisses importantes de la valeur des permis de construire dans l'Ouest, ce qui contribue à affaiblir les économies locales et à accroître les pertes d'emplois dans la construction résidentielle, à un moment où nous avons désespérément besoin de ces emplois et cette activité économique. L'heure est venue d'adopter des politiques pour renverser la vapeur.
Tout comme l'abordabilité des logements, les changements climatiques se sont révélés une question importante pour les Canadiens lors des élections. Il ne fait aucun doute que le logement peut jouer un rôle important, mais nous avons besoin de politiques éclairées pour que les mesures visant à contrer les changements climatiques ne viennent pas miner encore davantage l'abordabilité des logements.
L'ACCH et ses membres ont toujours été des chefs de file en efficacité énergétique, et nous le demeurons grâce à notre programme d'étiquetage des maisons à consommation énergétique nette zéro. Nos constructeurs, qui sont à la fine pointe de la technologie, sont des pionniers dans ce domaine et cherchent la meilleure façon d'atteindre cet objectif en construisant des maisons à consommation nette zéro pour les Canadiens qui veulent investir de cette façon dans leur maison, mais il faut fermer l'écart qui existe encore dans l'abordabilité avant de modifier le code et la réglementation. Il faut également accroître la recherche-développement et l'innovation pour que l'amélioration de la performance énergétique devienne à la portée de tous.
Nous demandons au gouvernement de ne pas miser sur des niveaux de performance extrêmes avant que cela ne soit à la portée des consommateurs. Nous demandons également à ce que l'abordabilité fasse partie des objectifs fondamentaux du Code national du bâtiment en matière d'efficacité énergétique et de toute modification qui lui sera apportée.
Autre élément très important, l'ACCH est heureuse qu'on ait souligné pendant la campagne électorale les avantages que présente l'amélioration du rendement énergétique des maisons pour aider le Canada à atteindre ses objectifs dans la lutte contre les changements climatiques. Nous prônons depuis longtemps l'étiquetage de l'efficacité énergétique au moment de la revente d'une maison et l'octroi d'un crédit d'impôt pour l'amélioration du rendement énergétique, en utilisant dans les deux cas l'ÉnerGuide. Nous vous encourageons à appuyer davantage l'étiquetage au moyen du Système de cote ÉnerGuide pour les maisons et à élargir son application en en faisant le moteur de tout incitatif, crédit d'impôt et autre initiative offerts par les gouvernements, les services publics et tout autre organisme, afin d'utiliser le même système pour optimiser les résultats. À titre d'exemple, le nouveau programme de prêts à la rénovation sans intérêt devrait recourir au Système de cote ÉnerGuide.
Les électeurs ont été clairs: les Canadiens veulent un gouvernement qui travaille ensemble et pour eux. Le budget de 2020 est donc l'occasion de le faire. Tous les partis ont mentionné dans leur plateforme que l'abordabilité, l'accès à la propriété et les changements climatiques sont, à juste titre, des préoccupations importantes. L'ACCH se fera un plaisir de travailler avec vous afin de trouver des solutions pour les Canadiens.
Merci.
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Bonsoir, monsieur le président. Je vous remercie sincèrement et je remercie tous les membres du Comité de m'accueillir.
D'entrée de jeu, j'aimerais reconnaître que nous nous réunissions sur le territoire non cédé du peuple algonquin anishinabe.
Le Réseau action climat Canada est l'organisation la plus importante travaillant sur les problèmes liés à l'énergie et au climat au pays. Nous sommes la seule organisation nationale qui, depuis 30 ans, a le mandat de promouvoir les intérêts du mouvement en faveur du climat dans son ensemble. Nous ne sommes pas une organisation individuelle, mais le regroupement de 120 organisations à l'oeuvre partout au pays. Des réseaux action climat existent dans le monde entier, mais celui du Canada a ceci de particulier qu'on trouve parmi ses membres des ONG sur l'environnement, des syndicats, des Premières Nations, des organisations humanitaires, de développement, de justice sociale et environnementales, des groupes de jeunes, ainsi que des groupes oeuvrant dans le domaine de la santé et des groupes confessionnels. Le dialogue entre ses membres en est d'autant plus riche.
Nos membres représentent ensemble des millions de partisans et de bénévoles canadiens. En fait, vous avez déjà entendu le témoignage de plusieurs membres du Réseau action climat Canada dans le cadre de vos délibérations, notamment l'Assemblée des Premières Nations, Clean Energy Canada, la Société pour la nature et les parcs et les 21 membres de la Coalition budget vert. Je vais attirer votre attention sur certaines de leurs recommandations au cours de mon exposé.
Les urgences liées au climat et à la biodiversité touchent tous les aspects de la vie en société, en exacerbant les inégalités, les injustices sociales et les difficultés économiques existantes. Le budget de 2020 et tous ceux qui suivront doivent donc adopter une approche multidimensionnelle pour relever les défis environnementaux et profiter des possibilités offertes par l'action environnementale.
Aujourd'hui, je vais axer mes remarques sur trois domaines d'intervention, soit la vie quotidienne des Canadiens, les cadres fiscal et institutionnel pour l'action climatique et le rôle du Canada dans le monde.
L'histoire des changements climatiques est une histoire fondamentalement humaine. On entend souvent des gens parler de sauver la planète ou de protéger une espèce en péril, et ce sont bien sûr des motivations très nobles et pertinentes. Ce qui me motive, quant à moi, c'est de penser que les changements climatiques présentent une menace réelle pour les gens que j'aime.
À cette étape-ci de l'histoire de l'humanité, lutter contre les changements climatiques est primordial pour prendre soin de ceux que j'aime. Pour que les Canadiens montent à bord du train de l'action climatique, il faut qu'ils voient que cette action touche et améliore concrètement leur vie et celle des gens qu'ils aiment. C'est pourquoi, en vue du budget de 2020, il est essentiel de se pencher sur les recommandations de la Fédération canadienne des municipalités, du maire de London, qui ont témoigné dernièrement, et des autres dirigeants municipaux qui ont témoigné devant vous. Les villes se trouvent aux premières lignes des changements climatiques, et les administrations municipales sont l'ordre de gouvernement avec lequel les Canadiens interagissent le plus étroitement.
Comme 493 municipalités ont déclaré une urgence climatique au cours des dernières années, il est clair que les ressources doivent être dirigées vers les administrations municipales pour qu'elles élaborent et mettent en oeuvre des plans d'action efficaces.
Le caucus des villes du Réseau action climat Canada est un groupe de travail composé d'environ 20 de nos organisations membres à vocation municipale. Il recommande que le gouvernement fédéral travaille à outiller les administrations locales pour qu'elles luttent contre les changements climatiques en leur fournissant des ressources financières, en liant ces ressources à la mise en oeuvre d'une politique écofiscale et en exigeant que les dépenses fassent l'objet de tests climatiques sur l'ensemble du cycle de vie. Il recommande ensuite d'encourager les municipalités à atteindre la carboneutralité avant 2050 en assumant le coût de l'inventaire de leurs émissions, en élaborant des pratiques exemplaires pour mesurer les émissions de gaz à effet de serre en temps réel, et en formulant des lignes directrices pour recenser les secteurs à faibles émissions de carbone et encourager la croissance dans ces secteurs.
Les recommandations du Bureau d'assurance du Canada sur la cartographie des zones inondables sont également, à n'en pas douter, une pièce essentielle du casse-tête, tout comme le sont les investissements dans le transport en commun, les autobus et les véhicules électriques, la rénovation des bâtiments et les infrastructures vertes, comme vous l'ont mentionné Clean Energy Canada et la Coalition pour un budget vert.
Je viens de quitter un rassemblement de 400 personnes au premier sommet sur des solutions climatiques fondées sur la nature du Canada qui se tient au Conseil national des arts, et il est clair pour moi qu'il est essentiel d'investir dans des travaux qui se trouvent au carrefour de la protection des écosystèmes et du climat.
Vingt pour cent des projets d'énergie renouvelable canadiens sont la propriété, en partie du moins, de communautés autochtones. Les Autochtones ont toujours été à l'avant-plan de l'action environnementale au Canada, et l'action climatique ne fait pas exception.
Comme le chef Ghislain Picard l'a souligné hier, les communautés autochtones au Canada ont un besoin criant d'investissements dans le logement, et ces investissements peuvent les aider à devenir plus résilientes et plus prospères.
Au sujet des cadres financier et institutionnel du Canada pour l'action climatique, je me permets de vous dire une évidence. Si on veut investir sérieusement dans les solutions, il faut cesser d'investir dans le problème. Le Canada se doit de donner suite aux engagements qu'il a pris au G7 d'éliminer progressivement les subventions aux énergies fossiles d'ici 2025, et en plus de le faire au pays, il doit aussi cesser de financer l'exploitation des combustibles fossiles à l'étranger par l'entremise d'Exportation et développement Canada. Même si EDC s'est engagé à réduire l'intensité carbonique de son portefeuille, le Canada, avec trois autres pays seulement — le Japon, la Corée et la Chine — a financé abondamment l'exploitation des combustibles fossiles à l'étranger par l'entremise de ses organismes de crédit à l'exportation.
Pour vous donner un exemple, de 2012 à 2017, le Canada a contribué à 12 fois plus d'investissements dans des projets pétroliers et gaziers que dans des projets qu'il classe sous les technologies propres. On parle d'investissements de 62 milliards de dollars dans des projets pétroliers et gaziers, par opposition à 5 milliards de dollars dans des technologies propres.
De nombreux témoins ont parlé des excellents travaux réalisés par le groupe d'experts sur la finance durable. Nous appuyons aussi ses travaux, et nous encourageons en outre le Comité à envisager d'appuyer ceux de l'Institute for Sustainable Finance, qui réunit plus de 20 établissements d'enseignement et du secteur privé dans le but de mettre en adéquation les marchés financiers et la transition du Canada vers une économie durable et prospère.
Enfin, le budget de 2020 doit nécessairement prévoir des ressources pour les processus législatifs et réglementaires liés à l'objectif zéro émission nette du Canada d'ici 2050, et à l'élaboration d'une loi sur la transition équitable, deux promesses qui faisaient partie de la plateforme électorale du parti au pouvoir.
L'année 2020 est également une année importante pour l'Accord de Paris. En effet, c'est cette année que les parties à l'Accord se réuniront à nouveau pour examiner leurs promesses et les bonifier; il est donc essentiel de revoir et de hausser nos engagements en faveur du climat en 2020. Nous avons raté toutes nos cibles climatiques depuis le début des années 1990, alors veillons à ne jamais en rater une autre.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour, messieurs et mesdames les députés.
Je représente la Confédération des syndicats nationaux, une organisation syndicale qui compte environ 300 000 membres qui sont principalement au Québec, mais elle a aussi des membres dans le reste du Canada.
Compte tenu du temps qui nous est imparti, je vous présenterai les recommandations contenues dans notre mémoire; je les commenterai brièvement parce que nous traitons bon nombre de sujets.
La première recommandation, qui est en lien direct avec l'intervention précédente — je souscris à peu près à tous les propos qui ont été mentionnés —, porte sur le fait que le gouvernement doit cesser de favoriser la production d'énergies fossiles afin de respecter ses engagements dans le cadre de l'Accord de Paris, notamment en éliminant progressivement les subventions accordées à ce secteur d'ici 2025.
Le plus récent rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, le GIEC, signalait que, si l'on voulait limiter l'augmentation de la température à 1,5 degré Celsius, tel que le prévoit l'Accord de Paris, il faudrait réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 45 % d'ici 2030. Je rappelle que les cibles du Canada sont moins ambitieuses, étant de 30 % d'ici 2030 par rapport aux émissions de 2005, et que, par ailleurs, les émissions de GES continuent d'augmenter au Canada. On ne tend pas du tout vers la cible, on s'en éloigne. Il faut redresser la barre de multiples façons, y compris dans la réduction de la production d'énergies fossiles.
Notre deuxième recommandation propose que le gouvernement durcisse son approche à l'égard des fraudeurs et des firmes comptables qui mettent au point des stratégies d'évitement fiscal abusif.
Rappelons-nous l'affaire KPMG, il y a quelques années, où l'on avait mis au grand jour le fait que cette firme de comptables utilisait des stratagèmes fiscaux au profit de riches Canadiens. Il y avait même eu, au bout du compte, des ententes secrètes entre l'Agence du revenu du Canada et les fautifs. Loin d'être punis, ces fautifs ont même été encouragés puisqu'on a conclu des ententes secrètes avec eux. C'est clair que cela crée une perception, bien réelle, d'iniquité dans la population canadienne et qu'il faut mettre fin à ce type de stratagème.
Notre troisième recommandation suggère que, d'ici à ce que l'OCDE décide des paramètres du régime fiscal mondial, le gouvernement mette en place un régime fiscal temporaire pour s'assurer d'une contribution fiscale équitable des géants du numérique. À cet égard, nous considérons que les géants du numérique font une concurrence déloyale aux entreprises canadiennes. Les géants du numérique viennent chercher notre contenu, ne paient pas leur juste part d'impôts. En fait, ils n'en paient pas du tout. Bien que l'OCDE travaille à ces questions, il y a quand même des pays qui ont agi pour mettre en place un régime temporaire. C'est le cas de la Grande-Bretagne et de l'Australie. C'est le cas, dans une certaine mesure, du Québec. Nous pensons que le Canada devrait agir à cet égard.
Je crois que le rapport Yale, que je n'ai pas eu le temps de consulter entièrement, traite de ces éléments. Nous espérons donc que le pourra se pencher sur ce rapport très prochainement.
La quatrième recommandation précise que le gouvernement devrait mettre fin à la possibilité, pour les entreprises, de rapatrier des dividendes en franchise d'impôts à partir des paradis fiscaux. Rappelons-nous que, sous le gouvernement Harper, il y avait eu une modification de conventions fiscales avec la Barbade, notamment pour permettre de telles pratiques.
D'ailleurs, le , du Bloc québécois, avait déposé une motion à la Chambre à cet égard. Je crois que cette motion avait été soutenue par le NPD, mais elle avait malheureusement été rejetée étant donné que deux autres partis présents à la Chambre s'y étaient opposés. Là encore, c'est une question de perception, bien réelle, en ce qui a trait à l'équité fiscale. Nous pensons que la Chambre devrait reprendre ce débat pour proscrire de telles pratiques.
Notre cinquième recommandation mentionne que le gouvernement devrait utiliser toutes les possibilités offertes par les accords commerciaux pour s'assurer d'un contenu canadien dans les marchés publics de l'État.
Au cours des dernières années, il y a quand même eu plusieurs signatures d'accords commerciaux: l'Accord économique et commercial global, ou AEGC, avec l'Union européenne; l'Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste, ou PTPGP; et, plus récemment, même si on en débat encore, l'Accord Canada—États-Unis—Mexique. La conclusion de tels accords doit permettre — le gouvernement doit y veiller — que l'on conserve notre capacité de privilégier le contenu canadien quand il s'agit de marchés publics. Beaucoup d'emplois sont en jeu, et ce sont des emplois de qualité.
Notre sixième recommandation vise à assurer la pérennité du chantier Davie, notamment en l'intégrant à la Stratégie nationale de construction navale. Évidemment, notre mémoire a été produit au mois d'août. Or il y a eu des annonces à ce sujet en décembre.
D'ailleurs, nous avons salué ces annonces. Il semble donc assez clair que le chantier Davie sera inscrit dans la Stratégie nationale de construction navale, mais il faut maintenant des contrats. C'est bien de l'inscrire, mais cela prend des contrats. En période de pénurie de main-d'œuvre, plus tard les contrats arriveront, plus les gens auront trouvé des emplois ailleurs et plus le recrutement sera difficile quand il sera nécessaire d'avoir cette main-d'œuvre.
Notre septième recommandation suggère que le gouvernement bonifie le Régime d'assurance-emploi en adoptant une norme hybride, qui donnerait accès au programme après 420 heures de travail ou 12 semaines de travail assurables. Le nombre minimal de semaines de prestations devrait être augmenté à 35, et le taux de remplacement devrait passer à 60 % du maximum de la rémunération assurable.
Je veux insister sur un élément, qui devait être réglé et qui, à notre avis, ne l'est pas. Je parle de la fameuse question du trou noir à laquelle font face les travailleuses et travailleurs saisonniers qui, parce qu'ils n'ont pas suffisamment d'heures de travail, ont tout de même accès à l'assurance-emploi, mais pas pour une période assez longue. Ils se retrouvent ainsi à vivre une période où ils sont encore au chômage sans recevoir d'assurance-emploi. La mesure d'un minimum de 35 semaines devrait à peu près régler cette question. Il s'agit d'une question importante dans l'Est du Québec, mais aussi dans l'Est du Canada. Dans l'ensemble du Canada, des régions sont plus particulièrement concernées par cette question.
Notre huitième recommandation stipule que le gouvernement fédéral devrait proposer l'instauration d'un régime public et universel d'assurance-médicaments. Il y a eu des travaux à cet égard au cours des dernières années. Le Canada est le seul ou l'un des seuls pays de l'OCDE qui n'inclut pas une couverture publique des médicaments d'ordonnance.
Au Québec, nous avons un régime dit « hybride » en vigueur depuis 1997. C'est effectivement un pas dans la bonne direction, mais il comporte son lot d'inconvénients. Nous proposons donc qu'il y ait un régime universel et public, ce qui, soit dit en passant, entraînerait une baisse du coût des médicaments, tout en protégeant mieux l'ensemble des citoyennes et des citoyens canadiens. Nous voulons que cela se fasse dans le respect des compétences des provinces et qu'il y ait un droit de retrait avec pleine compensation si, bien sûr, il y a instauration d'un régime équivalent ou supérieur.
Enfin, la dernière recommandation mentionne que le gouvernement fédéral doit, dans les plus brefs délais, donner suite à la recommandation du groupe d'experts et élargir l'aide qu'il accorde aux médias écrits produisant de l'information. Je n'ai pas besoin de faire une longue démonstration pour vous convaincre de la situation précaire dans laquelle se retrouvent les médias. Les médias sont importants dans une société démocratique, notamment en ce qui a trait à la pluralité des voix. Nous considérons que le temps presse. Il y a eu des engagements gouvernementaux à cet égard, mais ils doivent se concrétiser, parce que beaucoup de médias sont encore en danger, au Québec et dans l'ensemble du Canada.
Je vous remercie, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président. Comme vous venez de le mentionner, je m'appelle Rebecca Alty et je suis la vice-présidente de la NWT Association of Communities. Je suis accompagnée aujourd'hui par Mme Sara Brown, qui en est la directrice générale. Nous témoignons aujourd'hui au nom des 33 communautés des Territoires du Nord-Ouest.
[Français]
Malheureusement, nous n'avons pas eu l'occasion de traduire nos documents, parce que nous n'avons reçu que lundi l'invitation à comparaître. Cependant, si vous posez des questions en français, nous serons en mesure d'y répondre.
[Traduction]
Je vous remercie sincèrement de nous donner l'occasion de prendre la parole aujourd'hui, et en août dernier, de nous avoir permis de vous soumettre un mémoire. Nous allons étoffer un peu aujourd'hui notre mémoire et en profiter pour répondre à vos questions.
Je tiens à vous mentionner tout d'abord, au sujet du financement des infrastructures, à quel point nous sommes reconnaissants du financement provenant du fonds de la taxe sur l'essence, en particulier du fait qu'il a été doublé l'an dernier. Nous sommes le gouvernement de première ligne. Nous nous occupons de l'approvisionnement en eau potable, du traitement des eaux d'égout, de l'élimination des déchets, ainsi que de l'organisation des activités récréatives pour que les habitants demeurent en santé tout au long de l'année. La taxe sur l'essence nous permet de réaliser nos priorités, de maintenir nos habitants en bonne santé et de veiller à ce que nos installations demeurent à niveau.
Nous sommes toutefois aux prises avec une insuffisance de logements déplorable. En 2018 à Yellowknife, lors de notre dénombrement ponctuel, 338 personnes étaient sans abri. On parle ici du Nord, où il fait aujourd'hui -42° à Yellowknife, et nous avons 338 personnes qui sont sans abri.
En 2019, le Bureau de la statistique des Territoires du Nord-Ouest a estimé que 43 % des logements avaient au moins un problème. Sont considérés comme des problèmes l'abordabilité, la taille et la qualité d'un logement, et le pourcentage d'habitations ayant au moins un problème variait de 30 % à Sachs Harbour, qui se trouve dans l'océan Arctique, à 90 % à Colville Lake. Un engagement du gouvernement fédéral à l'égard du logement est donc grandement nécessaire dans les Territoires du Nord-Ouest.
Au sujet de la Commission de vérité et réconciliation, cela fera cinq ans en juin qu'elle a publié son rapport. J'aimerais attirer votre attention sur l'appel à l'action numéro 21 qui mentionne ce qui suit:
Nous demandons au gouvernement fédéral de fournir un financement à long terme pour les besoins des centres autochtones, nouveaux et de plus longue date, voués au traitement des problèmes de santé physique, mentale, émotionnelle et spirituelle avec lesquels doivent composer les Autochtones et qui découlent de leur expérience dans les pensionnats, et de veiller à accorder la priorité au financement de tels centres de traitement au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest.
Nous espérons que le gouvernement passera à l'action sur cette recommandation dans son prochain budget.
Au sujet des revendications territoriales, nous demandons qu'on augmente les effectifs qui prennent part aux négociations afin de les accélérer et d'y mettre la touche finale. Actuellement, environ 1,5 jour par année est alloué à chaque table de négociations. Dans les Territoires du Nord-Ouest, Colville Lake s'est doté d'un plan de travail pour conclure un accord d'autonomie gouvernementale dans un délai de cinq ans, mais suivant l'allocation de 1,5 jour de travail par table de négociations, il lui faudra 20 ans pour y parvenir. Du point de vue de la réconciliation et de la stabilité économique, il faut remédier à la situation. Il y a beaucoup de problèmes liés au régime foncier et il est important de les régler dans les Territoires du Nord-Ouest, comme ailleurs au pays.
Au sujet du cadre stratégique pour l'Arctique approuvé à l'été 2019, nous espérons que du financement sera prévu dans le prochain budget. Nous savons tous que sans argent, il n'y aura pas de progrès. Le cadre contient beaucoup d'excellentes initiatives; il faut se mettre au travail pour avancer.
Au sujet des télécommunications, nous avons recensé trois domaines: les services à large bande, la redondance et les services cellulaires. Nous avons formulé quelques recommandations à ce sujet.
Actuellement dans les Territoires du Nord-Ouest, toutes les communautés ont accès aux services cellulaires, mais pour ce qui est d'Internet, il est très difficile pour les résidants de participer à l'économie numérique ou même de rester en contact entre eux. Il faut encore pouvoir compter sur les télécopieurs quand Internet ne fonctionne pas; il n'y a pas d'autre choix.
Au sujet des services cellulaires, il n'y en a pas sur la plupart de nos routes. Si vous vous trouvez à environ 10 minutes en voiture de la capitale, vous perdez la connexion. Si vous avez un accident à cet endroit, vous pouvez toujours revenir en ville, mais si vous êtes à deux heures de route de Yellowknife, vous n'avez aucun moyen de joindre quelqu'un. Encore une fois, les températures dépassent les -40°, et si vous avez un accident avec les membres de votre famille, vous devrez attendre qu'un véhicule passe par là, et ce peut être assez long.
Nous croyons donc que les services Internet, les services à large bande et la redondance dans l'accès à Internet sont des problèmes importants qu'il faut régler non seulement pour assurer la participation des résidants à l'économie numérique, mais pour leur santé et leur sécurité.
Je vais demander à Sara de prendre le relais pour vous parler des recommandations concernant les changements climatiques.
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Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Lisa McDonald. Je suis directrice exécutive de l'Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs, et suis accompagnée aujourd'hui de mon collègue Jeff Killeen, directeur, Politiques et programmes. Nous sommes conscients des questions importantes dont traite ce comité. Je vous remercie donc de nous donner l'occasion de formuler des commentaires au nom de l'industrie minière.
Forte de plus de 7 500 membres, l'ACPE est le principal représentant du secteur de l'exploration et de l'exploitation minières au Canada. Soutenir une industrie minière responsable et concurrentielle est donc au coeur de ses activités. L'industrie minière génère d'importants avantages économiques et sociaux partout au pays, que ce soit dans les communautés éloignées ou autochtones ou dans les grands centres urbains. Elle emploie plus de 600 000 personnes et représente près de 100 milliards de dollars du PIB. Le secteur est également le plus important employeur industriel privé de peuples autochtones au Canada, proportionnellement, et un partenaire clé des entreprises autochtones.
L'exploration minière est un processus en plusieurs étapes qui vise la découverte de gisements rentables. C'est une activité très technique aux chances de réussite très minces. Sur quelque 10 000 claims miniers, seulement 1 atteint l'étape de l'exploration avancée, et parmi 1 000 projets du genre, seulement 1 deviendra une mine en exploitation.
Plus de 70 % de toutes les découvertes minières au pays sont faites par de petites sociétés d'exploitation qui assument la majeure partie de ces activités aussi risquées que potentiellement fort lucratives. Ces sociétés ne génèrent habituellement aucun revenu et dépendent en grande partie des marchés financiers pour mobiliser les capitaux nécessaires à leurs activités d'exploration. Nous avons constaté la perte de compétitivité de l'industrie minière canadienne. En effet, les investissements dans ce secteur ainsi que dans les activités d'exploration minière primaire ont atteint en 2019 leur plus bas niveau en 10 ans.
Le gouvernement du Canada reconnaît l'importance de l'industrie minière, comme en témoignent les efforts importants et la participation publique entourant l'élaboration du Plan canadien pour les minéraux et les métaux. En outre, la décision du gouvernement de prolonger de cinq ans le crédit d'impôt pour l'exploration minière en 2019 vient souligner l'importance des sociétés d'exploration dans la chaîne d'approvisionnement en minéraux. Les membres de l'ACPE sont très reconnaissants de ce soutien.
Nous voyons également d'un très bon oeil toute la prévoyance du gouvernement et les fabuleuses possibilités que représente le plan d'action canado-américain pour la collaboration dans le domaine des minéraux critiques. Dans ce contexte, nous devons nous assurer que les petites sociétés d'exploration minière demeurent concurrentielles à l'échelle mondiale. Sans de nouvelles découvertes, il n'y aura pas de nouvelles mines, ce qui ne peut que gravement affecter la capacité du Canada à produire des minéraux critiques à son économie et à la transition vers un avenir à faibles émissions de carbone.
En août dernier, l'ACPE a soumis un ensemble détaillé de recommandations au Comité en prévision du budget de 2020. Ce soir, j'aimerais attirer l'attention des membres du Comité sur un seul thème et les recommandations afférentes, soit un engagement renouvelé envers les géosciences publiques. En facilitant la recherche géoscientifique publique, le gouvernement fédéral joue un rôle déterminant dans les processus d'exploration minière. Compte tenu des risques majeurs associés à l'exploration, les géosciences publiques sont essentielles à l'établissement des régions riches en possibilités minières pour y attirer le secteur privé et accélérer les activités d'exploration. De récentes études gouvernementales ont établi l'efficacité de tels programmes. Pour chaque dollar investi dans les géosciences publiques, on estime les retombées pour l'ensemble de l'économie canadienne à plus de sept fois sa valeur.
Les deux principaux programmes fédéraux de géoscience, soit l'Initiative géoscientifique ciblée ou IGC et le programme Géocartographie de l'énergie et des minéraux ou GEM, doivent prendre fin le mois prochain. À ce jour, le gouvernement ne s'est pas engagé à financer des programmes en géoscience publique après mars 2020. L'ACPE recommande donc au Comité que le gouvernement fédéral prenne cet engagement. Elle recommande également de continuer d'investir dans les géosciences publiques, en plus de soutenir l'élaboration d'une stratégie pancanadienne en géoscience grâce au renouvellement de l'IGC et un financement accru sur cinq ans, soit 50 millions de dollars, afin de soutenir le développement de nouveaux modèles et outils destinés à rendre plus efficace l'exploration en profondeur et d'accroître la durée de vie des mines actuellement en exploitation.
L'ACPE a aussi recommandé le renouvellement du programme GEM avec un budget minimal de 200 millions de dollars sur cinq ans. Le programme devrait comprendre une enveloppe consacrée à l'établissement, à la géocartographie et à la modélisation des régions riches en minéraux critiques au Canada afin de soutenir la planification de la gestion des terres fondée sur des données probantes.
L'ACPE recommande au gouvernement fédéral de créer un mécanisme de financement pour aider les gouvernements provinciaux et territoriaux à entreprendre des évaluations exhaustives des ressources minérales, fondées sur des études géoscientifiques, afin de comprendre et d'intégrer la valeur du potentiel minier dans les décisions de gestion des terres.
Elle recommande une plus grande collaboration publique par la création d'un groupe de travail interministériel et industriel chargé d'étudier diverses options en matière de politique et de formuler des recommandations pour accélérer l'exploration et l'exploitation des ressources en minéraux critiques pour la transition nationale vers une économie à faibles émissions de carbone.
Ces recommandations favoriseront la création d'une stratégie collaborative pancanadienne sur les données et les connaissances géoscientifiques par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux d'ici 2022, comme proposé dans le Plan canadien pour les minéraux et les métaux du gouvernement.
Je remercie le Comité de nous avoir entendus ce soir et d'avoir étudié les recommandations que nous avons soumises.
D'abord, soyons clairs: le tourisme est important. Il est important pour notre économie, puisque sa contribution se chiffrait à 102 milliards de dollars l'an dernier. Il est aussi important pour les 1,8 million de travailleurs dans cette industrie d'un bout à l'autre du pays. Le tourisme est présent dans chacune de vos circonscriptions, procure de bons emplois aux Canadiens, favorise les retombées et le développement économiques des régions, consolide la fierté nationale et supplante de nombreux secteurs de l'économie.
L'économie du voyage canadienne comprend des millions de voyageurs de passage chaque année pour les affaires, les réunions, les études et les loisirs. À lui seul, le secteur des réunions et des congrès représente des activités économiques de 33 milliards de dollars. Le voyage est propice au commerce. Il y a un lien direct entre l'augmentation des voyages internationaux et l'augmentation subséquente des exportations. Selon une étude du McKinsey Global Institute, chaque augmentation de 1 % des arrivées canadiennes peut se traduire par plus de 800 millions de dollars en exportations canadiennes. Un sondage Nanos mené récemment pour le compte de l'AITC a établi qu'une majorité de Canadiens, c'est-à-dire 77 %, estiment que la création d'une expérience positive pour les touristes internationaux rehausse leur fierté d'être Canadiens.
Le tourisme est l'un des rares secteurs qui connaissent une croissance soutenue et dont la croissance doit se poursuivre à l'échelle mondiale. Plus de 1,3 milliard de touristes ont voyagé dans le monde en 2018 et la croissance du secteur a dépassé celle du produit mondial brut pendant huit années consécutives. Le secteur du tourisme continue donc de connaître un succès étincelant en période trouble où d'autres éprouvent des difficultés et sont sur le déclin. Le Conseil mondial du voyage et du tourisme prévoit que, d'ici 2029, un nouvel emploi sur quatre à l'échelle de la planète sera dans le secteur du tourisme et que 1,8 milliard de voyageurs franchiront les frontières.
Ici, au Canada, ce n'est que depuis peu que nous constatons une croissance annuelle après une longue décennie de déclin dû à un ensemble de facteurs. Nous nous en remettons tout juste, mais continuons de tirer de l'arrière à l'échelle mondiale. Les voyages internationaux sont en hausse. Malgré leur nombre record, les 21,1 millions de voyageurs de l'an dernier ne représentent qu'une croissance de 1,4 %. En dépit de tous les efforts déployés, le Canada demeure au 17e rang mondial. Sans politiques et investissements proactifs qui soutiennent la croissance, nous continuerons de prendre du retard sur les autres pays. Comme vous le savez fort bien, le coronavirus marque le début d'une autre période d'incertitude.
Je vous demande donc ceci: où voulons-nous être dans cinq ans? Souhaitons-nous que le Canada demeure à la traîne des marchés mondiaux ou en soit un leader? Les obstacles à l'accès demeurent une source d'irritation majeure pour les voyageurs internationaux. Nous sommes en concurrence avec le reste du monde et nous n'investissons pas en conséquence. Nous avons besoin d'un système de visas de visiteur qui fonctionne. D'autres intervenants du secteur vous en diront davantage à ce sujet.
La question du marketing est plus importante encore. Les capitaux investis dans le tourisme au Canada sont bien inférieurs à ceux investis en Australie, aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Nouvelle-Zélande, pour ne nommer que quelques exemples. Dans son travail soutenu pour créer un marché d'exportation canadien concurrentiel, le gouvernement du Canada ne doit pas oublier que le tourisme est le plus important secteur d'exportation de services au pays. Mais encore là, nous avons du retard sur nos concurrents. Le Canada pourrait facilement améliorer sa compétitivité en augmentant le financement de base de Destination Canada à 135 millions de dollars par année. Nous serions ainsi sur un pied d'égalité avec, par exemple, l'Australie.
L'an dernier, la a dévoilé une ambitieuse stratégie pour le tourisme afin que le Canada se taille une place de premier plan d'ici 2025 grâce à la création de 54 000 emplois, à l'atteinte de revenus touristiques de 128 milliards de dollars et à l'ajout d'un million d'arrivées internationales en hiver et en saison intermédiaire. Les investissements dans le nouveau Fonds pour les expériences canadiennes sont certes bien nécessaires, mais nous avons besoin de plus pour assurer le respect de ces cibles. C'est pourquoi nous demandons 500 millions de dollars sur quatre ans.
[Français]
Chers membres du Comité, vous avez une occasion de rehausser la performance économique d'un des plus importants secteurs en croissance au Canada.
L'Association de l'industrie touristique du Canada a fait plusieurs recommandations dans son mémoire sur les façons de renforcer la compétitivité du Canada sur la scène internationale.
Je vous remercie du temps que vous m'avez accordé. Je répondrai à vos questions avec plaisir.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie aussi le comité des finances de m'avoir invitée à discuter du processus des consultations prébudgétaires, que nous avons commencé le 13 janvier dernier. Je veux également remercier les représentants du ministère d'être ici avec moi ce soir.
[Traduction]
Avant de commencer, je voudrais parler d'une mesure très importante que nous avons proposée l'an dernier. Notre gouvernement a proposé de réduire les impôts pour la classe moyenne et les gens qui s'efforcent d'en faire partie. À cette fin, nous permettrions aux gens de garder une plus grande part de leurs revenus, soit jusqu'à 15 000 $, avant qu'ils n'aient à payer de l'impôt fédéral.
Nous avons proposé cette mesure parce que nous savons que bien des gens sentent que leurs finances sont serrées à la fin du mois et qu'ils ont besoin d'un petit coup de pouce pour joindre les deux bouts. Dans l'ensemble, il s'agit d'un changement qui réduirait les impôts pour près de 20 millions de Canadiens et de Canadiennes. Par ailleurs, nous avons également décidé de prendre des mesures pour que cette réduction aide ceux et celles qui en ont le plus besoin. Les mieux nantis du pays, soit la tranche de 1 % des personnes qui gagnent le plus, ne profiteraient pas de ce changement.
Voilà qui m'amène à notre travail alors que nous préparons le budget de 2020.
[Français]
Pour pouvoir créer des politiques qui fonctionnent pour tout le monde et qui permettent de bâtir un pays basé sur la croissance inclusive, nous devons connaître davantage les besoins des Canadiens et des Canadiennes.
Comme vous le savez, nous avons commencé les consultations prébudgétaires, qui ont pour but de parler aux Canadiens de plusieurs coins du pays pour savoir quelles sont leurs priorités. Nous rencontrons plusieurs acteurs importants dans les communautés, qu'elles soient rurales, urbaines ou éloignées, pour savoir ce qui importe le plus aux Canadiens.
Nous savons qu'il y a encore beaucoup de travail à faire pour continuer de renforcer la classe moyenne. Nous posons des questions précises aux intervenants et aux Canadiens afin qu'ils puissent nous éclairer sur leurs priorités. Nous voulons savoir ce qui contribuera le plus à améliorer la qualité de vie des Canadiens, que ce soit relativement au coût de la vie ou à leur bien-être.
Pour bien comprendre les situations des Canadiens et les problèmes auxquels ils font face, lors de rencontres et de tables rondes, nous nous sommes penchés sur quatre thèmes importants: renforcer la classe moyenne et faire croître l'économie; lutter contre les changements climatiques et protéger l'environnement; maintenir la santé et la sécurité des Canadiens et des Canadiennes; et poursuivre les efforts de réconciliation avec les peuples autochtones.
Ces quatre thèmes démontrent que nous continuons le travail que nous avons commencé pendant notre dernier mandat, au cours duquel nous avons fait croître l'économie tout en protégeant l'environnement. Ils sont aussi en lien avec mon mandat, qui a pour but d'établir les indicateurs de croissance qui dresseront un portrait complet de la qualité de vie des Canadiens et de l'économie.
[Traduction]
Le budget de 2020 tiendra compte des conclusions tirées des consultations prébudgétaires. Il a été fort instructif pour nous de comprendre les priorités des Canadiens et des Canadiennes vivant différentes réalités — que ce soit à Vancouver, à Napanee ou à Montréal — dans le cadre de l'élaboration du prochain budget, car nous savons que pour être forte, une économie doit fonctionner pour tout le monde.
J'aimerais énumérer certaines des manières grâce auxquelles nous avons contribué au renforcement de la classe moyenne au cours des quatre dernières années.
Depuis 2015, grâce aux investissements du gouvernement et au labeur des Canadiens et des Canadiennes, plus d'un million d'emplois ont été créés dans notre économie. Le taux de chômage est à son plus bas niveau en plus de 40 ans. Nos politiques ont permis de tirer près de 900 000 Canadiens et Canadiennes de la pauvreté, dont 300 000 enfants et près de 60 000 aînés.
Les investissements que nous avons réalisés dans les gens ont également renforcé l'économie. Nous réduisons constamment notre ratio dette-PIB, qui est le plus bas parmi les pays du G7. Le Canada continue d'afficher le meilleur bilan parmi ces pays, ce qui lui confère un avantage concurrentiel réel.
Il est prévu que la croissance se poursuive au Canada en 2020. Les salaires sont à la hausse. Les profits des entreprises sont solides. Nous maintenons notre cote AAA. Grâce à l'Allocation canadienne pour enfants, 9 familles avec des enfants sur 10 recevront maintenant plus d'argent qu'avant. Avec l'amélioration du Supplément de revenu garanti et du Régime de pensions du Canada, les aînés ont et continueront d'avoir une retraite plus sûre et plus digne. Nous avons instauré l'Allocation canadienne pour les travailleurs, une prestation renforcée plus généreuse et plus accessible afin d'aider les travailleurs à faible revenu à conserver une plus grande part du fruit de leur labeur.
Nous avons placé le genre au cœur du processus de prise de décisions du gouvernement. De nos jours, les femmes travaillent en plus grand nombre et contribuent à notre succès économique commun comme jamais auparavant dans l'histoire du Canada. Nous admettons toutefois que trop de familles ont encore le sentiment d'éprouver des difficultés à joindre les deux bouts. Nous savons qu'il y a encore du travail à accomplir.
Pendant les consultations prébudgétaires menées à Hamilton, j'ai entendu dire que les parents sont conscients de la valeur réelle de l'Allocation canadienne pour enfants, mais nous avons encore du travail à faire pour aider les personnes ayant de jeunes enfants à trouver une garderie disponible, souple et abordable.
[Français]
À Montréal, les participants à nos rencontres et tables rondes ont souligné le rôle important que jouent les entrepreneurs dans le renforcement de notre compétitivité. Dans toutes les villes, nous avons entendu parler de l'importance des métiers spécialisés pour notre main-d'oeuvre.
[Traduction]
La lutte contre les changements climatiques et la protection de l'environnement constituent un autre thème qui s'est retrouvé au coeur de nos échanges avec la population canadienne. Nous savons tous que les effets des changements climatiques sur nos communautés, nos vies et notre économie sont un des enjeux les plus importants de notre époque.
Qu'il s'agisse de feux de forêt, d'inondations, de sécheresses, de températures extrêmes ou d'intensification des tempêtes, les répercussions des changements climatiques se font sentir partout au pays et dans le monde. La population canadienne a clairement fait savoir qu'elle s'attend à ce que le gouvernement prenne des mesures sur le plan des changements climatiques et protège l'environnement. Voilà pourquoi nous avons, au cours des quatre dernières années, pris de sérieuses mesures à cet égard pour protéger nos communautés des effets des changements climatiques.
[Français]
Depuis l'année dernière, il n'est plus gratuit de polluer n'importe où au Canada. Nous avons mis un prix sur la pollution pour protéger l'environnement, tout en mettant plus d'argent dans les poches des familles canadiennes. Nous éliminons progressivement l'électricité produite à partir du charbon, et nous passons à une électricité propre à 90 % pour un air plus pur et des communautés en meilleure santé. Les Canadiens savent qu'on ne peut plus attendre avant d'agir et, en tant que gouvernement, nous le savons aussi. Nous devons être ambitieux tout en luttant contre les changements climatiques. C'est en trouvant des solutions visant les deux enjeux que nous pourrons faire une vraie différence dans la vie des Canadiens de la classe moyenne.
[Traduction]
Nous savons que pour prospérer, les Canadiens et les Canadiennes doivent être en santé et en sécurité. C'est pourquoi, dans le cadre de nos consultations prébudgétaires, nous avons cherché à savoir comment nous pouvons mieux combler leurs besoins au chapitre des soins de santé et de l'assurance-médicaments.
Nous avons également discuté du besoin qu'éprouvent les communautés et les gens de se sentir plus en sécurité. En quoi consistent les communautés plus sécuritaires pour les Canadiens et les Canadiennes? Comment pouvons-nous protéger les communautés afin d'assurer le bien-être global de la population? C'est là une question cruciale à laquelle il faut répondre alors que nous nous efforçons de mieux appréhender les facteurs qui contribuent à la qualité de vie des Canadiens et des Canadiennes et de comprendre comment nous pouvons rendre les communautés plus solides, plus saines et plus sécuritaires.
Au titre du budget de 2020, nous poursuivrons également nos efforts de réconciliation avec les Autochtones. De réels progrès ont été réalisés au cours des quatre dernières années, mais il reste encore beaucoup à faire. Nous établissons une relation renouvelée avec les Autochtones, travaillant main dans la main pour améliorer leur qualité de vie et leur autodétermination. Nous savons que le chemin sera long, et nous continuerons de travailler en partenariat avec les Autochtones afin de combler les écarts socioéconomiques qui perdurent aujourd'hui.
[Français]
Nos consultations prébudgétaires sont donc utiles. Elles permettent d'entendre les idées et les propositions des Canadiens sur plusieurs enjeux et sujets qui touchent leur vie de tous les jours. Nous voulons savoir ce que nous devons faire de plus pour rendre leur vie plus abordable. Nous voulons savoir quelles autres mesures pourraient être mises en place pour les aider à avoir accès à de bons emplois.
En résumé, que peut-on faire pour renforcer la classe moyenne et continuer à faire croître l'économie?
En effet, ce que nous voulons, c'est une économie qui fonctionne pour tout le monde. Cela dit, comme on nous l'a communiqué au cours de nos tables rondes et en ligne, pour améliorer la vie des Canadiens, il ne suffit pas de les aider à obtenir de bons salaires ou à garder plus d'argent dans leurs poches. Ce sont des aspects très importants, mais pour vraiment améliorer la vie des Canadiens de la classe moyenne, nous devons aussi veiller à ce qu'ils restent en sécurité et en bonne santé, à ce que leur environnement soit protégé et à ce que notre progrès sur la voie de la réconciliation continue.
Qu'il s'agisse de renforcer notre système de santé publique, d'améliorer l'accès aux médicaments, de lutter contre les crimes commis avec des armes à feu, de protéger l'environnement ou de lutter contre les changements climatiques, nous savons que ce sont les sujets qui comptent pour les Canadiens. Les enjeux soulevés par les participants lors de nos rencontres avec les Canadiens sont complétés par des suggestions que nous avons reçues en ligne.
[Traduction]
Non seulement nous avons rencontré des Canadiens et des Canadiennes en personne, mais nous avons conféré une grande envergure au processus de consultations prébudgétaires en utilisant le site Web de consultation du ministère des Finances. Depuis le début des consultations, plus de 16 000 citoyens ont fait part de leurs idées sur la manière dont le budget de 2020 peut mieux répondre à leurs besoins. Nous nous appuierons sur ces échanges très précieux lors de l'élaboration de ce budget de grande importance.
Pendant que j'en ai l'occasion, je voudrais parler brièvement de mon mandat à titre de ministre de la Prospérité de la classe moyenne et de ministre associée des Finances, en soulignant l'importance de ce mandat dans le cadre des consultations prébudgétaires et au sein du gouvernement.
Même si l'économie est solide et en croissance, nous savons que les familles peinent à joindre les deux bouts. Mon rôle consiste à travailler avec mon cabinet pour faire en sorte que la croissance économique profite de manière équitable à la population et que des occasions soient créées pour tout un chacun. C'est ce que l'OCDE et divers pays étrangers appellent la croissance inclusive. En fondant les décisions du gouvernement sur la croissance inclusive, nous nous assurons que nos politiques permettent de combler l'écart entre la croissance économique et les difficultés financières que connaissent trop de gens. Forts d'une approche pangouvernementale, nous travaillerons pour que la prospérité de la classe moyenne soit au cœur des décisions stratégiques.
Dans le cadre des consultations prébudgétaires et de mon mandat, nous voulons savoir de quelle manière nous pouvons aider le mieux possible les Canadiens et les Canadiennes à avoir un logement sûr et abordable, un emploi gratifiant et bien rémunéré pour assurer la subsistance de leur famille, une retraite sûre, un accès aux soins de santé et la capacité d'assurer un avenir meilleur pour leur famille et pour eux-mêmes. C'est en comprenant tout ce qui fait le bien-être des Canadiens et des Canadiennes que nous pourrons établir un cadre sur lequel nous nous appuierons pour savoir comment nous pouvons faire croître l'économie de manière à ce que tout le monde en profite.
[Français]
Sur ce, monsieur le président, je suis maintenant disposée à répondre à vos questions et à celles des membres du Comité en ce qui a trait à la préparation des consultations prébudgétaires.
Merci beaucoup.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Félicitations, madame la ministre, je vous remercie beaucoup de votre présence ce soir. Cela nous fait plaisir de vous questionner sur les priorités du budget.
[Traduction]
Vous avez fait un exposé très optimiste, ce qui me rend perplexe puisque cela semble déconnecté de la réalité de nombreux Canadiens.
Les familles canadiennes sont aux prises avec des niveaux d'endettement records. Ce sont les pires de notre histoire et les pires parmi tous les pays industrialisés. La moitié des familles canadiennes sont à 200 $ de l'insolvabilité à la fin de chaque mois. Au pays, nous faisons face à une crise du logement abordable. Les files s'allongent aux banques d'alimentation. C'est la réalité que beaucoup d'entre nous observent. Les gens ne disent pas que le montant de 1,73 $ par semaine aura un grand effet sur ces différentes crises. C'est le montant, selon le directeur parlementaire du budget, que donnera cette année la petite réduction d'impôt. Ce que les familles disent, c'est que des investissements massifs dans le logement abordable sont nécessaires, et c'est également ce que nous ont dit les témoins qui ont comparu depuis lundi, et ce qui est mentionné dans les mémoires que nous avons reçus. Des investissements considérables s'imposent.
Les gens, y compris nos témoins, ont parlé de toute la question de l'assurance-médicaments. En venant ici ce soir, madame la ministre, vous avez sûrement croisé Jim. Jim mendie tous les jours sur le pont entre le Château Laurier et l'édifice de l'Est. Il mendie à défaut de pouvoir payer pour ses médicaments puisqu'il est prestataire de l'aide sociale. Il a besoin de 500 $ par mois pour se procurer les médicaments qui le tiennent en vie.
C'est la situation de certains de mes concitoyens, y compris la famille d'un bon ami à moi, Cole. Le père doit débourser 1 000 $ par mois pour acheter ses médicaments pour le cœur, et la famille doit maintenant choisir entre sa maison ou les médicaments. Nous avons besoin d'un régime public universel d'assurance-médicaments.
Nous avons aussi entendu le nombre de Canadiens — quatre millions et demi — qui n'ont pas accès à des soins dentaires de base, ce qui a des répercussions sur notre système de santé et sur leur qualité de vie. Le NPD a proposé au et au gouvernement de limiter la réduction d'impôt à ceux qui gagnent moins de 90 000 $ pour que nous ayons les moyens d'offrir des soins dentaires de base à tous les Canadiens.
Ce sont les besoins dont nous entendons parler, et vous avez mentionné dans vos observations que la garde d'enfants coûte à la famille moyenne 2 000 $ par mois, mais le gouvernement trouve de l'argent. Dans des paradis fiscaux à l'étranger, il y a 25 milliards de dollars de recettes fiscales non perçues au pays. Le gouvernement n'a pas fait grand-chose pour régler ce problème. En 24 heures, le gouvernement a trouvé 4,5 milliards de dollars pour l'oléoduc Trans Mountain, qui est déficitaire et qu'il a payé 1 milliard de dollars de plus que sa valeur marchande. On investit beaucoup d'argent, je pense, au mauvais endroit. De nombreuses personnes ont soulevé des préoccupations concernant les coûts de construction pour Trans Mountain, qui pourraient atteindre 15 milliards de dollars.
Voici mes questions. Compte tenu de l'ampleur de la crise de l'abordabilité à laquelle de nombreuses familles canadiennes font face, le gouvernement cherche-t-il sérieusement, au moyen du budget, à mettre en place un régime universel d'assurance-médicaments qui aiderait des millions de Canadiens? Le gouvernement examine-t-il le projet de régime de soins dentaires de base que le NPD a déposé et qui aiderait quatre millions et demi de Canadiens? Le gouvernement va-t-il — et en tant que sous-ministre des Finances, vous seriez amené à participer directement, et votre lettre de mandat mentionne ce...
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Êtes-vous tous intervenus, et avez-vous terminé?
Cela met fin à notre série de discussions.
Madame la ministre, je tiens sincèrement à vous remercier et à remercier tous les représentants officiels dans la salle qui se sont déplacés également.
Par ailleurs, je tiens à mentionner qu'au cours des trois derniers jours — et il ne fait aucun doute que ce sera aussi le cas demain —, nous avons entendu d'excellents exposés donnés par des gens ayant un vaste éventail d'opinions quant aux recommandations à faire. Nous allons compiler ces recommandations et les présenter dans un rapport qui sera déposé d'ici le 28 février. En notre qualité de membres du Comité appartenant à tous les partis, nous nous réunirons pour en discuter, et nous formulerons un certain nombre de recommandations qui, nous l'espérons, seront prises en considération, parce qu'elles seront fondées sur des exposés passionnés donnés par des personnes qui ont comparu devant notre comité, même si elles ont été convoquées à la dernière minute.
Si vous parliez au greffier, je pense qu'il vous dirait que, dans le cas de presque tous les appels qui ont été passés, l'invitation a été acceptée en dépit du court préavis. Par conséquent, il faut que, dans le budget, nous puissions constater que les efforts que ces intervenants ont déployés pour comparaître devant le Comité et avoir voix au chapitre ont été pris en considération et que le gouvernement y a donné suite de la meilleure façon possible. Je sais que nous devons aussi surveiller vraiment nos dépenses, mais c'est la direction dans laquelle nous, les membres du Comité, espérons nous engager.
Cela dit, nous nous réunirons demain de 11 heures à 14 heures et de 15 h 30 à 18 heures. Comme le secrétaire parlementaire l'a mentionné plus tôt, le comparaîtra devant notre comité de 12 h 30 à 13 h 30 le 19 février.
Je vous remercie encore une fois, vous et les représentants officiels.
La séance est levée.