:
Monsieur le président, je vous remercie de nous avoir invités pour discuter des travaux d'audit que notre bureau prévoit réaliser, notamment sur la réponse du gouvernement à la pandémie de la COVID-19. Je suis accompagnée aujourd'hui du sous-vérificateur général et commissaire intérimaire à l'environnement et développement durable, M. Andrew Hayes.
Je suis entrée en fonction le 8 juin dernier, et je suis très heureuse de témoigner pour la première fois devant un comité parlementaire en tant que vérificatrice générale du Canada. Je me réjouis de pouvoir appuyer les travaux du gouvernement au cours des 10 prochaines années.
Le 12 mai dernier, M. Sylvain Ricard, qui était alors vérificateur général par intérim, a témoigné devant ce comité. Il a discuté de notre audit du plan du gouvernement intitulé Investir dans le Canada et de notre audit de la réponse du gouvernement à la pandémie de la COVID-19. M. Ricard a aussi parlé des défis auxquels notre bureau devait faire face en ce qui a trait aux ressources et des décisions difficiles que nous avons dû prendre en reportant des travaux d'audit prévus, pour accorder la priorité aux audits du plan Investir dans le Canada et de la réponse à la COVID-19.
Aujourd'hui, je vais préciser et étoffer les informations communiquées au Comité par M. Ricard. Notre audit du plan Investir dans le Canada est en cours. Nous savons que cet audit suscite un intérêt considérable. Nous nous employons à recueillir et à analyser des quantités importantes d'information.
Nous avons conçu notre stratégie d'audit de manière à pouvoir fournir au Parlement autant d'information que possible sur les activités de mise en œuvre et de suivi du gouvernement, ainsi que sur la nature des projets financés par ce plan.
Pour ce qui est des travaux d'audit sur la réponse à la COVID-19, nous avons mis l'accent sur les dépenses engagées par le gouvernement pour protéger la santé et la sécurité, pour fournir de l'aide aux particuliers et aux entreprises, ainsi que pour offrir d'autres mesures de soutien sous forme de liquidités ou d'allégements du capital. Nous examinons aussi divers volets de la préparation aux situations d'urgence et les mesures d'intervention précoce. Nous nous attendons à réaliser des audits sur des questions liées à la COVID-19 pendant de nombreuses années encore.
Même si nous progressons, je pense qu'il est important de souligner que les règles d'éloignement physique et le travail à distance posent certaines difficultés pour nos travaux d'audit. Nous avons remarqué qu'il faut plus de temps et d'effort pour mettre en œuvre les processus d'audit et accéder aux informations, les recevoir et les communiquer. Je veux cependant souligner que nous observons de la bonne volonté et un effort concerté de collaboration de la part des entités que nous auditons.
Nous sommes également conscients qu'il nous faudra réaliser d'importants travaux d'audit à une date ultérieure. Par exemple, l'information sur l'efficacité de certains programmes et les mesures correctives que le gouvernement pourrait prendre ne seront disponibles que plus tard. Pour ce qui est des audits du plan Investir dans le Canada et de la réponse à la COVID-19, nous étudions divers moyens qui nous permettraient de soumettre nos constatations au Parlement le plus rapidement possible.
À ce stade, nous présenterons fort probablement les audits au Parlement au moment où ils seront terminés, au lieu d'attendre, comme nous le faisons habituellement, une date fixée à l'avance pour la présentation d'une série de rapports d'audit.
[Traduction]
Permettez-moi, maintenant, d’aborder brièvement la motion qui a été adoptée à l’unanimité par votre comité le 9 juin dernier.
Nous avons toujours considéré qu’une motion unanime d’un comité parlementaire constituait un message très clair à l’intention de notre bureau. La motion du Comité nous demande d’auditer tous les programmes fédéraux associés aux mesures prises par le Canada en réponse à la COVID-19, en plus de réaliser tous les audits demandés par la Chambre et tous les audits prévus antérieurement. La motion demande aussi au gouvernement de nous accorder tous les fonds dont nous avons besoin pour effectuer ces audits et mener toute autre activité que nous jugeons appropriée.
Nous estimons que la motion du Comité vient confirmer l’importance et la valeur de nos travaux pour le Parlement. Nous sommes fiers d’appuyer les travaux du Parlement au mieux de nos capacités. Compte tenu du niveau actuel de nos ressources et de notre budget, nous devons cependant être sélectifs lorsque nous décidons des audits que nous effectuons. Nous ne pourrons donc pas auditer chacun des programmes fédéraux associés aux mesures prises par le Canada pour répondre à la COVID-19.
Lorsque j’ai témoigné devant le Comité permanent des opérations gouvernementales le 29 mai, j’ai mentionné que l’une de mes priorités, après ma nomination, serait d’évaluer nos besoins en matière de financement à la lumière des circonstances actuelles, notamment en fonction des travaux considérables qu’on nous a demandé de réaliser. À l’heure actuelle, je n’ai aucun chiffre à jour à vous communiquer, mais je suis certaine que l’augmentation de budget que nous solliciterons sera supérieure aux 10,8 millions de dollars supplémentaires que nous avions demandés en 2019 et en 2020. Ce montant était en effet fondé sur des évaluations réalisées en 2017, et beaucoup de choses ont changé depuis.
Nous sommes actuellement en discussion avec le ministère des Finances Canada au sujet de notre financement. Nous prévoyons que ces discussions se poursuivront au cours des prochaines semaines. Même si nous restons persuadés qu’un mécanisme de financement indépendant est la meilleure solution à long terme, nous sommes déterminés à examiner des solutions avec les hauts fonctionnaires afin de pouvoir combler le plus vite possible nos besoins actuels en matière de financement.
Si nous rencontrons des difficultés insurmontables, nous veillerons à en aviser le Parlement. Nous ne sommes toutefois pas en train d’attendre en nous tournant les pouces. Nous avons pris des mesures au cours de la dernière semaine pour optimiser les travaux d’audit de performance que nous pourrons réaliser au cours des années à venir. Plus particulièrement, nous avons lancé vendredi dernier un processus de recrutement visant à accroître considérablement la capacité de notre pratique d’audit de performance. Nous savons qu’il faudra du temps pour recruter et intégrer les employés hautement qualifiés dont nous avons besoin afin de réaliser les travaux que vous nous avez demandé de faire.
Il est évident que nous prenons un certain risque, car nous n’avons pas encore obtenu d’augmentation permanente de notre budget. Par contre, si nous n’amorçons pas le processus de recrutement, nous n’aurons pas les employés requis pour effectuer les travaux. Nous tiendrons le Parlement informé de nos travaux et de leur incidence sur nos ressources.
Andrew et moi-même serons heureux de répondre maintenant aux questions du Comité.
Je vous remercie.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Madame Hogan, je vous félicite de votre nomination au poste de vérificatrice générale. Je suis ravie de vous rencontrer et d'être ici aujourd'hui.
Avant de vous poser directement mes questions, j'aimerais faire une petite mise en contexte.
Je suis tellement contente que M. Poilievre nous ait rafraîchi la mémoire, parce que je lisais, ce matin, la déclaration préliminaire du vérificateur général par intérim, Sylvain Ricard, lorsqu'il a comparu devant le comité des comptes publics. Cela me rappelait en quoi les compressions des conservateurs continuent de miner la démocratie et la transparence au Canada.
Il parlait justement du sujet soulevé par M. Poilievre et du nombre réduit d'audits qui s'effectue aujourd'hui. Malgré l'augmentation du crédit budgétaire 1, une grande partie de l'argent a servi à financer la dotation sous-financée et la technologie nécessaire après les compressions de 2014-2015, notamment pour passer au système de paie Phénix, un autre scandale conservateur qui nous a fait reculer des années en arrière. Je pense avoir lu que c'est environ le tiers du nouveau financement qui servirait encore à payer pour les réductions de personnel de 2014-2015. Ces employés n'ont pas été licenciés, mais vous ne pouviez plus les payer en raison des compressions effectuées par les conservateurs.
Ce n'est pas pour vous pousser à prendre une position politique ni à vous prononcer que je fais cette mise en contexte, madame la vérificatrice générale, mais pour rectifier les faits qui semblent avoir été présentés au comité des comptes publics. C'est en raison du fait qu'une grande partie des dépenses actuelles — et cela n'a rien à voir avec la COVID — sont attribuables aux compressions importantes effectuées dans le passé et à des années, pour le bureau, à ne pas pouvoir aller chercher les compétences et la technologie requises pour effectuer des audits complexes de ce genre que ces audits n'ont pas pu être faits et que nous avons pris tant de retard. Aujourd'hui, une grande partie des augmentations de fonds contribuent simplement à ramener le financement au niveau auquel il était pour nous rattraper, parce que les conservateurs ont décidé, pendant leur mandat, que l'imputabilité n'était pas si importante.
Cela m'amène à la situation actuelle et à la question que je veux vous poser, madame la vérificatrice générale, en vue de l'avenir, parce que je crois fondamentalement en un bureau du vérificateur général indépendant, responsable, pour tous les gouvernements, compte tenu du fait que nous sommes constamment en rattrapage après toutes les compressions conservatrices dont nous souffrons toujours aujourd'hui et que nous devons composer avec la COVID, qui a suscité des changements énormes, imprévus et évidemment, sans précédent, dans tous les ministères.
Je sais que l'une des recommandations concernant le financement était qu'il y ait chaque année un rajustement automatique fondé sur les dépenses. Si nous fonctionnions ainsi, malgré le financement accru nécessaire pour nous rattraper, qu'on accorde justement, s'il y avait un rajustement annuel automatique lorsqu'une situation comme la pandémie de COVID survient, cela ne ferait-il pas simplement exploser les dépenses, pour nous ramener exactement dans la même position, où vous continuez tous les deux d'assurer la poursuite des activités normales du vérificateur général, tout en tenant compte des études imprévues qui s'imposent et de la fonction de votre bureau?
Selon les leçons que nous pouvons tirer de la COVID, quel serait le meilleur mécanisme pour nous garantir la souplesse nécessaire pour poursuivre nos activités habituelles tout en réagissant aux imprévus, pour que votre bureau puisse fournir les services voulus aux Canadiens?
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Je pense que ce que nous retenons des compressions passées et peut-être aussi de l'expérience de la COVID... En 2016, environ, quand tout le gouvernement a réduit ses budgets, nous avons fait ce qui nous semblait être la chose à faire en tant que Canadiens, nous avons fait notre propre examen et avons accepté des réductions.
Depuis, de nouveaux mandats nous ont été confiés, comme vous l'avez mentionné, mais sans s'accompagner de financement. Chaque fois, nous avons donc dû prendre des décisions difficiles et utiliser de l'argent qui aurait dû être investi en TI pour effectuer le travail financier, essentiellement, qui nous a été confié sans s'accompagner de financement, et pour nous acquitter de l'élargissement de notre mandat concernant l'examen du plan du développement durable. Aujourd'hui, en sachant tout ce que la COVID nous enseigne, s'il semblait logique à l'époque de ralentir nos investissements, tout le monde au pays se rend compte qu'il est absolument important de pouvoir compter sur des TI fiables.
Je sais qu'une bonne partie du financement que nous demandons nous servira à combler l'écart en matière de TI.
De quoi pourrait avoir l'air notre mécanisme de financement à l'avenir? Il y a beaucoup d'options. Certains pays ont des mécanismes de financement indépendants. Comme vous le mentionnez, on pourrait aussi rajuster les dépenses annuellement. La difficulté, cependant, c'est que les dépenses ne sont pas prévisibles et qu'elles peuvent fluctuer. Pour un bureau de vérification comme le nôtre, qui dépend autant de son capital humain, il faut du temps pour attirer, embaucher et retenir des gens. On ne peut pas seulement les embaucher, puis les laisser partir. Nous avons besoin d'une formule de financement stable et prévisible.
Quand nous soumettrons notre nouvelle demande de financement au ministère des Finances, nous lui soumettrons également une idée et une recommandation sur l'allure que pourrait prendre notre futur mécanisme de financement. J'espère que nous pourrons alors ouvrir le dialogue en vue d'une solution à long terme. Je pense que notre demande de financement pourrait nous permettre de naviguer pendant trois à cinq ans, puis ensuite, j'espère que nous pourrons chercher une solution à plus long terme pour la fin de mon mandat et pour l'avenir du bureau.
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue à notre vérificatrice générale, Mme Hogan.
Monsieur Hayes, merci beaucoup.
Je tiens à vous féliciter, car vous occupez un poste très important. Partout au pays les gens cherchent à savoir si les deniers publics sont dépensés efficacement et sagement.
Je veux parler d'entrée de jeu des conservateurs et des libéraux qui s'accusent mutuellement. Je n'ai pas l'impression que les gens trouvent très crédibles les reproches que l'on s'échange ainsi. Comme nous le savons tous, il faut évaluer les choses en dollars constants. Le Bureau du vérificateur général se voit octroyer un financement suffisant uniquement lorsque le gouvernement est minoritaire. Dès que les conservateurs de Harper ont obtenu la majorité au Parlement, ils ont commencé à faire des compressions. Le gouvernement actuel a continué dans la même veine, si bien qu'une diminution radicale de son financement au cours des 10 dernières années fait en sorte qu'il est maintenant très difficile pour le bureau du vérificateur général d'accomplir son important travail pour le compte des Canadiens.
Le contraste est frappant. Nous voyons le gouvernement libéral actuel faire comme les gouvernements conservateurs qui l'ont précédé en dépensant des sommes faramineuses pour aider les banques et les grandes entreprises tout en coupant les vivres au Bureau du vérificateur général malgré le caractère primordial de ses fonctions. Je me réjouis du soutien unanime obtenu pour rétablir votre financement à un niveau suffisant, mais reste quand même que cela n'est possible que lorsque le Parlement est minoritaire. Nous pouvons maintenant aller de l'avant.
Vous avez parlé tout à l'heure de l'importance de mettre en place un mécanisme de financement indépendant. Vous avez cité d'autres pays où le bureau du vérificateur général est indépendant et à l'abri des caprices d'un gouvernement majoritaire qui voudrait faire fi du rôle important qu'il remplit.
À votre avis, quels seraient les meilleurs exemples de pays ayant mis en place un mécanisme de financement indépendant comme cela devrait toujours être le cas pour le vérificateur général?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'ai une brève réplique pour Mme Dzerowicz. L'information de la Bibliothèque du Parlement que nous avons reçue, en ce qui a trait au financement, montre clairement que le financement destiné au vérificateur général a atteint son apogée en 2011. Un gouvernement minoritaire s'apprêtait à devenir majoritaire. Le montant était de 95 millions de dollars, et il est maintenant de 87,9 millions de dollars. C'est en dollars courants. Par conséquent, en dollars constants, la différence entre ce que la vérificatrice générale devrait obtenir et ce qu'elle obtient est encore plus marquée.
Encore une fois, les libéraux et les conservateurs se pointent du doigt. Ils ont tous les deux un bilan désastreux et devraient avoir honte, mais un gouvernement minoritaire reviendra à un financement approprié, et Mme Hogan, espérons-le, sera en mesure d'obtenir le mécanisme de financement indépendant. C'est d'une importance vitale.
J'ai deux questions pour M. Hayes, et une pour vous, madame Hogan.
Les points abordés au sujet de la Banque de l'infrastructure engloberont, je suppose, ce que beaucoup de personnes ont signalé, soit les primes accordées aux dirigeants qui ont fait partie de la Banque de l'infrastructure et l'énorme roulement de personnel.
Monsieur Hayes, à propos du poste de commissaire à l'environnement, quand prévoit-on le pourvoir de façon permanente? D'après ce que j'ai compris, vous continuez d'être commissaire par intérim. Or, le commissaire à l'environnement et au développement durable va-t-il publier des rapports le 8 juillet?
Enfin, en ce qui concerne les subventions aux secteurs pétrolier et gazier...
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Nous devons nous arrêter là et passer à notre prochain groupe de témoins.
Je rappelle aux députés que nous allons, avant de passer au deuxième groupe de témoins, examiner une motion sur le budget du Comité pour l'étude de la réponse à la COVID-19. Nous devons régler la question.
Au nom du Comité, madame Hogan, monsieur Hayes, je vous remercie sincèrement de votre comparution. Nous savons que c'est la deuxième fois que le vérificateur général — deux personnes différentes — comparaît devant nous en l'espace de seulement quelques semaines.
Je sais que les documents économiques ne sont pas toujours les plus divertissants à lire, si je puis dire, mais je recommande vivement la lecture des rapports du vérificateur général. Qu'il y soit question d'un ministère, d'un organisme ou d'un projet, vous expliquez extrêmement bien le contexte, de sorte que nous pouvons comprendre l'objet de l'approche stratégique, ou peu importe de quoi il s'agit, et consulter ensuite les résultats, plus ou moins, de l'audit. Je tiens à vous féliciter de ce travail que vous avez accompli en tant que ministère au fil des ans. J'ai vu de nombreux rapports en 26 ans, et j'estime qu'ils offrent une réelle occasion d'apprendre à connaître des domaines dans lesquels je ne suis pas nécessairement expert.
Merci encore, et nous vous souhaitons, à vous, à votre personnel et à l'ensemble de votre ministère, nos meilleurs vœux de succès dans vos travaux futurs lorsque nous reviendrons sur cette période intéressante, mais difficile.
Nous sommes maintenant en compagnie du deuxième groupe de témoins de la 39e séance du Comité permanent des finances de la Chambre des communes. Conformément à l'ordre de renvoi de la Chambre, nous nous réunissons pour discuter de la réponse du gouvernement à la pandémie de la COVID-19. La réunion d'aujourd'hui a lieu par vidéoconférence, et les délibérations seront mises en ligne sur le site Web de la Chambre des communes.
Je souhaite la bienvenue aux témoins. De la Banque de l'infrastructure du Canada, nous accueillons Mme Annie Ropar, directrice principale et chef des directions financière et administrative; M. John Casola, chef des investissements; et M. David Morley, chef, Affaires publiques, politiques et communications.
Bienvenue à vous tous. Je m'attends à ce que l'un d'entre vous fasse un exposé.
Nous devons toutefois d'abord discuter un peu des travaux du Comité. Les membres du Comité ont reçu par courriel le budget de l'étude de la réponse à la COVID-19, et le montant demandé est de 17 000 $. Les coûts sont présentés dans le document qui vous a été remis. Quelqu'un s'oppose-t-il à ces dépenses? Y a-t-il des objections ou des questions à ce sujet?
Le budget de 17 000 $ pour mener notre étude, qui dure depuis un certain temps, convient-il à tout le monde?
(La motion est adoptée.)
Le président: Nous sommes d'accord. Merci.
Nous passons maintenant à Mme Rospar de la Banque de l'infrastructure du Canada. Vous avez la parole.
:
Merci, monsieur le président. Je vais commencer mes observations en français.
[Français]
Monsieur le président et membres du Comité, bonjour.
Je m'appelle Annie Ropar. Je suis la directrice principale et la chef des directions financière et administrative de la Banque de l’infrastructure du Canada. Je suis heureuse de m’adresser à vous aujourd’hui. Je suis accompagnée de mes collègues John Casola, le directeur des investissements, et David Morley, le chef des affaires publiques, des politiques et des communications.
Je vous remercie de me donner l'occasion de discuter de l'importance d’investir dans les infrastructures et du rôle de la Banque de l’infrastructure du Canada, la BIC. À la BIC, nous savons que les nouvelles infrastructures sont un puissant levier pour relancer la productivité et la croissance, aujourd'hui plus que jamais. De nouvelles infrastructures peuvent générer des bénéfices économiques, sociaux et environnementaux considérables au fil du temps.
Heureusement, le Canada a une grande expérience en matière de projets d’infrastructure réalisés en partenariat par les gouvernements et le secteur privé. Nous disposons aussi d'un solide écosystème d'entreprises qui soutiennent les investissements dans les infrastructures. Ces entreprises incluent des sociétés de construction et d'ingénierie-conseil ainsi que des institutions financières. À la BIC, la coopération avec les partenaires du secteur public est au cœur de notre action. Nous avons des discussions périodiques avec les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, ainsi qu'avec les communautés autochtones sur leurs besoins et leurs priorités en matière d'infrastructures.
Bien que nous apportions aux projets une connaissance approfondie de l'industrie et des capitaux d'investissement, ce sont les commanditaires publics, c'est-à-dire les gouvernements de tous les niveaux, qui possèdent généralement les actifs et dirigent les projets. Ce sont nos clients. Nous avons annoncé notre participation à 10 nouveaux projets. Ces projets se situent dans différentes régions du Canada et regroupent divers secteurs d’investissement.
[Traduction]
Nous avons annoncé notre participation à 10 nouveaux projets. Ils sont dans différentes régions et différents secteurs.
Nous aidons à donner vie à des projets prioritaires pour les gouvernements. La Banque de l'infrastructure du Canada a entre autres été créée parce que les gouvernements ne pouvaient pas assumer tous les investissements nécessaires en infrastructure. C'était le point de vue avant que la pandémie survienne. Les budgets publics subiront encore plus de pression à court terme. Des partenariats élargis avec le secteur privé sont nécessaires pour stimuler l'activité et faire construire de nouvelles immobilisations. C'est ici que nous intervenons. La BIC fait office de catalyseur pour encourager de nouvelles approches financières.
La BIC a été créée en vertu d'une loi en 2017 et a commencé ses activités en 2018. Elle a le mandat d'investir 35 milliards de dollars dans le cadre du plan Investir dans le Canada du gouvernement. Notre objectif est de promouvoir un nouveau modèle de partenariat et de transformer la façon dont l'infrastructure est planifiée, financée et bâtie au Canada. Nous mettons l'accent sur des projets pouvant générer des revenus. Ils doivent être liés aux priorités nationales, provinciales ou locales. À l'heure actuelle, nos secteurs prioritaires sont l'infrastructure verte, le transport en commun, le commerce et le transport ainsi que les infrastructures à large bande.
Dans ces secteurs, nous jouons trois rôles clés.
Premièrement, nous conseillons tous les paliers de gouvernement d'un bout à l'autre du Canada en ce qui a trait à des projets d'infrastructure qui génèrent des revenus et à des options d'investissement novatrices. Nous offrons des conseils financiers, y compris une expertise spécialisée en structuration d'instruments financiers et de projets. Deuxièmement, nous investissons dans des projets et nous cherchons à inciter le secteur privé et le secteur institutionnel à investir conjointement avec nous. Soyons clairs: nous ne donnons pas de subventions ou de financement gouvernemental traditionnel. Nous accordons plutôt des prêts, nous participons en achetant des actions ou nous utilisons des outils novateurs pour contribuer à la réalisation de projets. Troisièmement, avec des partenaires, nous faisons de la recherche et nous mettons en commun des connaissances en matière d'infrastructure.
Nos activités et nos efforts donnent des résultats. Jusqu'à maintenant, nous avons annoncé une participation à 10 projets d'un bout à l'autre du Canada, et ce n'est pas fini.
Les infrastructures sont une catégorie d'immobilisations à long terme. Le coût en capital de projets novateurs va de centaines de millions à des milliards de dollars. Les projets nécessitent souvent un travail de conception et d'analyse complexe, auquel prennent part des dizaines de parties expertes.
Dans le cadre de certains projets, nous agissons à titre de conseillers auprès des gouvernements aux étapes initiales. Lorsque les projets sont plus avancés, nous sommes des investisseurs. Avec nos partenaires publics et privés, nous cherchons à comprendre les problèmes d'infrastructure et concoctons des solutions financières adaptées à chaque projet. Le fait d'être un organisme fédéral qui s'adapte aux besoins de ses partenaires nous confère un caractère unique et un avantage net.
Les bonnes idées concernant les infrastructures nécessaires et précieuses peuvent stagner pour un éventail de raisons, comme le manque de fonds publics ou l'incapacité d'attirer des capitaux privés. À la BIC, nous jouons un rôle actif afin de détecter et de combler les manques, appuyant ainsi des projets qui n'auraient probablement pas été de l'avant sans notre intervention.
Comme je l'ai indiqué précédemment, nous n'accordons pas de subventions, mais nous devons aussi veiller à ne pas prendre le pas sur les capitaux privés. Par conséquent, nous n'investissons pas si un autre financement institutionnel est disponible. Quelques exemples peuvent illustrer notre effet bénéfique.
Nous avons annoncé un investissement de 300 millions de dollars afin de construire le terminal Contrecœur au port de Montréal. Cet agrandissement accroîtra la capacité de manutention de conteneurs et comblera la demande prévue des expéditeurs étrangers, ainsi que celle des exportateurs et des importateurs canadiens.
Nous prodiguons des conseils au sujet du Lien hydroélectrique et de fibre optique de Kivalliq, un projet prévoyant l'édification d'une nouvelle ligne de transport de 150 mégawatts sur 1 200 kilomètres entre le Manitoba et le Nunavut. Il permettra de fournir de l'hydroélectricité renouvelable et fiable et des infrastructures à large bande à la région de Kivalliq.
À Richmond, en Colombie-Britannique, nous collaborons avec la Lulu Island Energy Company de la municipalité afin d'élargir le réseau d'énergie de quartier existant de la ville, et ce mois-ci, nous avons eu le plaisir d'annoncer notre premier partenariat avec le gouvernement de l'Alberta dans le cadre du projet ferroviaire entre Calgary et Banff. Ce lien ferroviaire soutiendra l'économie de l'Alberta en reliant l'aéroport international de Calgary au centre-ville et au parc national Banff.
Notre équipe de conseil et d'investissement possède une connaissance approfondie de nos secteurs prioritaires. Par exemple, mon collègue, M. Casola, malgré son apparente jeunesse, bénéficie de plus de 20 ans d'expérience en prestation de conseils en matière de finances et de transactions. Son équipe d'experts possède l'expérience et les connaissances nécessaires pour travailler avec le secteur public, mobiliser les capitaux privés et gérer les risques.
Cette équipe s'emploie continuellement à évaluer une longue liste d'idées et de propositions confidentielles issues de gouvernements, d'organismes publics ou du secteur privé. Au cours du dernier exercice, nous avons évalué 172 projets potentiels. Les propositions venaient de toutes les provinces et de tous les territoires. Il ne manque pas d'idées novatrices sur la manière d'aligner avec succès les intérêts privés et publics afin de construire des infrastructures.
Il y a 24 mois, il n'y avait rien: ni d'employés, ni de programme de gestion des risques. Rien n'était opérationnel. Il faut déployer des efforts colossaux pour établir des fondations solides pour mettre en œuvre des mesures de contrôle et des processus adéquats afin d'assurer la saine gestion de l'argent des contribuables et de veiller à ce que nous disposions d'un processus cohérent et rigoureux de diligence raisonnable dans le cadre de l'examen et de l'agencement des investissements. Mais même au cours de cette période d'établissement, nous en avons fait beaucoup.
La BIC fonctionne indépendamment du gouvernement. Nous sommes dotés d'un conseil d'administration professionnel et indépendant qui nous confère l'indépendance nécessaire pour prendre des décisions d'investissements fondées sur des évaluations et des analyses commerciales. Ce conseil d'administration, dirigé par notre nouveau président, Michael Sabia, assure la gestion de main de maître, fournit une orientation stratégique et assure la surveillance et la reddition de comptes. Les administrateurs, qui possèdent un bel équilibre de compétences professionnelles, d'expertise en infrastructure et d'expérience en investissement, sont le reflet de la diversité de genre, linguistique, culturelle et régionale. Notre conseil d'administration comprend réellement le lien important entre le gouvernement et les entreprises.
Tout le personnel de la BIC prend sa mission avec le plus grand sérieux. Forts d'une culture de dévouement à l'égard de la fonction publique, nous possédons l'expérience et la motivation nécessaires pour obtenir des résultats dans un esprit d'entreprise. Notre administration centrale se trouve à Toronto et nous avons des bureaux à Montréal et à Calgary. Nous pouvons aussi compter sur un expert qui collabore avec les communautés autochtones au sujet de leurs priorités en matière d'infrastructure.
Je suis très fière de notre diversité. Nous formons une équipe modeste de 50 personnes au sein d'une organisation inclusive. Environ 41 % des membres de notre équipe se considèrent comme faisant partie des minorités visibles, 40 % sont des femmes et 33 % sont bilingues.
Nous tenons aussi à ce que notre organisme public fasse preuve de transparence. Notre plan organisationnel, nos résultats financiers trimestriels, notre rapport annuel, l'assemblée publique annuelle, les dépenses et les autres renseignements à divulguer sont publiés sur notre site Web. Pendant la pandémie, notre plan de continuité des activités nous a permis de continuer de travailler tout en assurant la santé et la sécurité des employés. Nous collaborons toujours très activement avec nos partenaires des quatre coins du pays.
La pandémie a obligé le gouvernement, les entreprises et les communautés à collaborer et à faire preuve de créativité, mais elle laissera manifestement des séquelles financières et économiques. La BIC offre des conseils en infrastructure et une expertise en investissement qui contribueront à rétablir l'économie canadienne. Il faut recourir à de nouvelles formes d'investissement pour combler les besoins urgents, et les nouvelles infrastructures ont des retombées immédiates et à long terme pour notre pays.
Je vous remercie. C'est avec plaisir que nous répondrons à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Merci d'être ici, madame Ropar et monsieur Casola.
Comme vous le savez, monsieur le président, je goûte toujours les interventions de mon collègue Poilievre, mais je me demande où était passée sa passion de la construction d'infrastructures. J'ai les mêmes interrogations sur la passion de Stephen Harper. Nous savons tous que, entre 2006 et 2015, il ne s'est presque pas construit d'infrastructures au Canada et, peut-être que si cette passion et cet intérêt s'étaient manifestés, nous n'aurions pas besoin de la Banque de l'infrastructure du Canada. Mais ce qui manque à notre pays, c'est des grands projets d'infrastructures. Notre gouvernement y a remédié, par les mesures prises en 2017.
J'ai un témoignage connexe, sur le facteur temps.
Voici ce que, en août 2019, a dit Jim Leech — qui, comme vous le savez, est l'ancien président et chef de la direction du Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l'Ontario, lequel possède un important portefeuille de placements dans les infrastructures, partout dans le monde:
Il a fallu à Teachers' [le régime de retraite] plus de trois ans pour investir le montant que la Banque de l'infrastructure du Canada a déjà engagé [dans sa première année, c'est-à-dire plus de trois milliards de dollars] — et ç'a été par l'achat de projets complets, et non par la construction à partir de zéro. Les projets de démarrage exigent considérablement plus de diligence due et d'analyse. Il est toujours facile de dépenser, tandis qu'investir sagement pour le mieux-être des Canadiens exige du temps et du talent.
Monsieur Casola ou madame Ropar, que pouvez-vous ajouter à cette observation de M. Leech, qui, d'après moi, voulait dire que les changements qui entraînent des transformations prennent du temps? Quand on introduit de nouvelles méthodes, il faut du temps avant d'observer les transformations escomptées.
C'est ce que j'en retiens, mais je serai heureux d'entendre ce que vous en pensez.
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Merci. Je serai heureux de le donner.
La question énonce la vérité des gros projets d'infrastructures générateurs de transformations. Les infrastructures sont complexes. Prenons l'exemple du port de Montréal, qu'on vient de soulever à quelques reprises, ce qui m'incite à m'en tenir à lui. On a commencé à en planifier l'agrandissement en 2013.
Leur réalisation prend beaucoup de temps. Il en faut pour les bureaux d'études et pour rassembler les bonnes équipes d'experts — juridiques, techniques et financières — pour créer les analyses de rentabilité qui valideront, le cas échéant, le besoin d'infrastructures supplémentaires et la dépense de l'argent du contribuable et de celui de l'administration portuaire.
Voyez l'annonce, la semaine dernière, du chemin de fer Calgary-Banff. Ce n'est pas arrivé après un appel téléphonique en Alberta. Ça fait plus d'un an que nous collaborons vraiment avec la province à la réalisation de cette idée, et il reste, pour la concrétiser, à planifier un tracé, à embaucher des ingénieurs qui feront cette planification et à consulter tous les groupes touchés le long du tracé. Ça comporte la négociation d'ententes avec d'autres titulaires de droits sur le tracé et l'évaluation de la technologie: électrification, peut-être même emploi d'hydrogène, dans le souci d'être écologique.
La complexité inhérente de ces projets est énorme et la seule idée que les projets pouvaient se concrétiser dès le lendemain de notre création va précisément à l'encontre de ce qui était notre raison d'être, investir de façon plus responsable, plus transparente et plus intelligente.
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Je suis heureux de répondre à cette question.
Vous avez absolument raison, la bande large a toujours été importante. Nous étions prêts, même avant la COVID, mais je suis sûr que, pour nous tous ici et partout ailleurs, sans exception, cette crise en a vraiment souligné l'importance incroyable.
Nous avons participé à des réunions avec des représentants des Inuits, dans le Nord. Il nous ont dit que l'un des gros obstacles qu'ils doivent surmonter est que, faute de connexion à large bande, les écoliers de la région ne peuvent pas terminer leurs études secondaires sur place. L'école branchée éviterait à ces enfants la nécessité de quitter la maison à un âge tendre. Ce progrès aurait toutes sortes de conséquences sociales incroyablement importantes et favorables.
La bande large est un enjeu important pour nous. Nous avons noué des rapports sérieux avec Innovation, Sciences et Développement économique Canada, qui possède la technologie et la capacité cartographique et qui a exécuté des programmes comme Brancher pour innover, dans le passé. Il y a aussi le Fonds pour la large bande universelle de ce ministère, encore à venir. Je pense que la en a annoncé l'inauguration pour plus tard, cet été.
Nous sommes également en rapport avec le CRTC, pour examiner sérieusement une façon, pour nous, de participer à ses programmes et les financer avec notre argent pour qu'ils aient encore plus d'impact. Nous sommes en discussions sur la création de programmes supplémentaires et complémentaires, auxquels, avec le CRTC, nous procurerions un impact notable dans tout le pays et par lesquels nous connecterions efficacement les foyers, bien avant l'objectif originel et ambitieux de 2030. Je pense que la COVID a vraiment fait prendre conscience que la célérité était absolument essentielle.
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Merci, monsieur le président.
Madame Ropar, messieurs Morley et Casola, je vous remercie d'être avec nous cet après-midi.
J'aimerais d'abord bien comprendre le fonctionnement de la Banque de l'infrastructure du Canada, ou BIC. Je vais dire ce que j'ai compris et vous me corrigerez au besoin.
Actuellement, 10 projets ont été annoncés, notamment le REM et le terminal portuaire à Contrecœur, dont Mme Ropar a parlé. La BIC financera une partie de ces projets. C'est l'équivalent d'un prêt. En ce qui concerne le REM, par exemple, c'est la Caisse de dépôt et placement du Québec qui prendra l'argent, mettra le projet en œuvre et remboursera le financement avec intérêts. Cela signifie que la Banque de l'infrastructure ne possède pas une part du projet, elle ne fait que le financer. Il s'agit de la première partie.
Si j'ai bien compris votre présentation, madame Ropar, l'argent fourni par la BIC provient du secteur privé ou de fonds institutionnels. Vous faites donc part du montant de votre portefeuille aux investisseurs afin qu'ils placent leur argent à la BIC qui, ensuite, finance les projets. Cela est garanti par l'État. Ainsi, l'argent que vous prêtez ne provient pas du gouvernement, mais bien d'investisseurs privés ou institutionnels, comme vous l'avez mentionné lors de votre présentation.
Est-ce bien cela?
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Je vais répondre à cette question. Je vous remercie de l'avoir posée.
Le projet de service ferroviaire à fréquence élevée de VIA Rail est un projet extrêmement important pour le gouvernement et les Canadiens, car il desservira le corridor le plus peuplé du pays. Je pense que l'analyse de rentabilité initiale à laquelle vous faites allusion a poussé le gouvernement de l'époque à se demander s'il y avait une façon plus efficace de procéder en utilisant, par exemple, des capitaux privés et s'il était possible d'atteindre les excellents résultats proposés par VIA Rail en utilisant une approche légèrement différente. Au moins, il a suggéré d'examiner les différentes approches possibles qui pourraient fonctionner.
Le gouvernement nous a demandé de travailler avec les intervenants de VIA Rail dans le cadre d'un bureau des projets communs, que nous appelons le BPC. Il s'agit d'un bureau où travaillent à la fois du personnel de VIA Rail et de la Banque de l'infrastructure du Canada. Le directeur de ce bureau a été recruté dans le cadre d'une recherche à l'échelle mondiale. C'est un expert indépendant et mondialement reconnu du domaine ferroviaire. Nous l'avons fait venir ici pour diriger ce projet et en très peu de temps, il avait gagné les éloges et le respect de toutes les parties concernées, des intervenants et des autres participants.
L'objectif du BPC était d'examiner le projet et les options de trajets et de répondre à certaines questions. Par exemple, comment serait-il construit? Quelles sont les options en matière d'approvisionnement? Quelles sont les options de paiement? Quelles sont les catégories d'utilisation? Devrions-nous l'alimenter à l'électricité? Ou au contraire, ne devrions-nous pas l'alimenter à l'électricité?
Toutes ces questions sont posées et font l'objet d'une évaluation. Je suis heureux de vous annoncer aujourd'hui que des progrès considérables sont réalisés. L'équipe travaille sans relâche avec des sociétés d'ingénierie externes de calibre mondial et précise rapidement des options de trajets. Toutes ces options doivent faire l'objet d'études nécessaires. Dans un mois ou deux, nous mènerons des consultations avec tous les groupes touchés le long des divers trajets, afin de pouvoir produire un rapport et tenir compte de l'impact social de chaque trajet.
L'équipe de la Banque de l'infrastructure du Canada travaille très fort sur le volet du financement et de l'approvisionnement pour calculer la fiabilité des estimations des coûts, confirmer que le nombre d'utilisateurs est suffisamment élevé et veiller à ce que les possibilités d'approvisionnement avec les capitaux du secteur privé soient proposées, et ce, de manière détaillée. Ensuite, il faut évidemment se pencher sur la question très importante de la durée du trajet.
Même si le mandat du BPC concerne le corridor entre les villes de Québec et Toronto, vous avez mentionné le Sud-Ouest de l'Ontario. Pour le moment, une partie de l'analyse suggère de ne pas étendre le service dans le Sud-Ouest de Toronto, mais si la durée des trajets entre Toronto et Montréal ou entre Toronto et Ottawa est suffisamment réduite à la suite de tous ces travaux, on peut se demander dans quelle mesure on peut élargir la région visée si le trajet entre Montréal et London ou entre Montréal et Kitchener-Waterloo prend d'une heure et demie à deux heures de moins qu'auparavant. En effet, cela changerait complètement la donne.
Tous ces travaux sont en cours. Nous faisons des progrès très satisfaisants et nous espérons pouvoir formuler de bons conseils au gouvernement d'ici la fin de l'année civile.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je commencerai par faire deux commentaires.
Mon premier commentaire concerne ce qu'a dit mon collègue M. Poilievre. Je crois qu'il serait important que l'indemnité de départ du précédent dirigeant de la Banque de l'infrastructure du Canada soit rendue publique, étant donné que c'est l'argent du public qui est utilisé. Nous nous devons d'être transparents. À la Caisse de dépôt et placement du Québec et à Hydro-Québec, entre autres, la rémunération, incluant les primes et indemnités, est divulguée. À mon avis, le public y gagnerait. Nous n'avons pas de raison de cacher cela.
Mon deuxième commentaire est en lien avec les propos de ma collègue Mme Koutrakis, concernant le train à grande fréquence. Je n'ai pas d'aussi bons mots qu'elle à l'égard de ce projet. Cela ne remplace aucunement un train à grande vitesse. En ce qui a trait à l'environnement, un train à grande vitesse serait en concurrence directe avec les liaisons aériennes. Il y aurait plusieurs avantages à passer à cela. Ce n'est vraiment pas la même chose.
En ce qui concerne les wagons, ils seront construits en Californie plutôt qu'au Québec ou en Ontario. En Europe ou aux États-Unis, les projets ferroviaires soutiennent les entreprises ferroviaires établies sur leur territoire. Il n'aurait pas été compliqué d'imposer un minimum de contenu local afin de maximiser les retombées économiques canadiennes. Ce n'était pas génial.
Je passe maintenant à ma question. Comme je le disais tantôt, la BIC sert essentiellement au financement de projets. La BIC prévoit-elle, un jour ou l'autre, prendre des participations directes, soit une portion d'une infrastructure?
Si oui, j'aimerais attirer votre attention sur le problème suivant. Dans la mesure où la Banque devenait un partenaire direct et avait une part dans un projet d'infrastructure municipal, l'infrastructure deviendrait de compétence fédérale puisque la Banque l'est. Lorsque les infrastructures sont de compétence fédérale, les règlements municipaux et les lois provinciales ne s'appliquent plus. Que faire pour garantir que les municipalités seront encore maîtresses chez elles afin d'établir des exigences environnementales, par exemple?
Avez-vous l'intention d'accepter des participations directes? Si oui, que ferez-vous pour que les municipalités et les provinces demeurent maîtresses de leur réglementation?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Nous avons vu un certain nombre de projets de partenariat public-privé ne pas aboutir. Plus récemment, en Colombie-Britannique, il y a eu des dépassements de coûts massifs. Le principe semble être de socialiser le risque pour les contribuables, mais de privatiser les profits.
Ma question comporte deux volets.
Tout d'abord, quel est le retour attendu pour ces projets? Bien entendu, cela fait augmenter les coûts du projet. Le CCPA, le Centre canadien de politiques alternatives, estime que cela fait doubler les coûts. Lorsque nous parlons de Mapleton, l'un des cinq projets et l'une des rares nouvelles annonces, quels sont les frais d'utilisation envisagés? L'un des anciens présidents-directeurs généraux de la Banque de l'infrastructure du Canada a dit que les utilisateurs financeront la majeure partie des opérations et des rendements pour les investisseurs par des frais d'utilisation. C'est en fait quelque chose qui, je dirais, n'est manifestement pas dans l'intérêt public — les gens paient pour l'eau de sorte que le retour sur investissement pour les investisseurs du secteur privé soit meilleur.
Quel est le plan de la Banque pour privatiser des actifs comme cela, des actifs qui devraient être détenus en commun, pour privatiser, imposer des frais d'utilisation, et quels seront les frais d'utilisation dans le cas du projet d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées de Mapleton?
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Merci, monsieur le président.
Merci à nos témoins.
Je n'aurai pas beaucoup de temps pour les questions, mais je veux parler de la large bande.
Madame Ropar, vous avez dit au début de votre exposé que l'un de vos rôles consiste à conseiller les gouvernements, à tous les échelons, sur les possibilités d'investissements. J'ai essayé de noter vos mots exacts, alors corrigez-moi si je me trompe.
Puis, monsieur Casola, vous avez parlé dans vos réponses, et je pense que c'était aux questions de M. Poilievre, de l'importance des investissements, et vous avez dit qu'il se peut que le secteur privé ne soit pas au rendez-vous. Pour moi et ma communauté, la large bande en est un exemple parfait.
Comme nous sommes juste à côté de Toronto, cela ne vaut pas la peine pour les entreprises de télécommunications du secteur privé d'investir dans l'infrastructure de la large bande dans notre communauté à l'heure actuelle, parce qu'elles ont une clientèle à Toronto très importante et en croissance, alors pour elles, s'éloigner d'une distance de 20 minutes, ou un peu plus vers le nord — et cela inclut même la ville de Pickering, et c'est sans parler des régions rurales de ma circonscription —, ce n'est pas un investissement économique qui en vaut la peine. Toutefois, il y aurait un avantage économique pour notre pays si plus de gens avaient accès à la large bande.
Comment procédez-vous pour travailler avec, par exemple, les administrations municipales qui veulent désespérément obtenir la large bande pour pouvoir disposer de cette ressource? Puis, pouvez-vous nous dire à quoi nous pouvons nous attendre, car c'est le principal problème dans ma circonscription, et comment la Banque de l'infrastructure du Canada pourra nous aider à répondre à cet énorme besoin dans notre communauté?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à nos témoins.
Voici une brève réponse aux propos tenus par M. Poilievre, soit que LNG Canada n'a reçu aucune subvention gouvernementale.
Monsieur Poilievre, je vais simplement vous corriger. L'entreprise a reçu 5,3 milliards de dollars en subventions du gouvernement de la Colombie-Britannique, plus 275 millions en subventions directes du gouvernement du Canada, plus une dispense tarifaire de 1 milliard de dollars émise par pour que l'entreprise n'ait pas à acheter l'acier et l'aluminium canadiens.
En passant, sur les 10 000 emplois annoncés pour la construction des installations, 5 500 d'entre eux se trouveront en Chine sur un chantier de construction à Zhuhai, dans la province de Guangdong. La construction est effectuée par le consortium d'une entreprise basée au Texas, Fluor, et une entreprise basée au Japon appelée JGC, et ils ont réussi à transférer la fabrication du Canada vers la Chine. Je sais à quel point vous aimez financer des projets en République populaire de Chine, alors je voulais m'assurer que vous avez cette information.
Je m'adresse maintenant aux représentants de la Banque de l'infrastructure. J'aimerais beaucoup en savoir plus sur votre façon d'organiser les projets d'infrastructure concernant les interconnexions. Je comprends que vous ne pouvez pas financer le réseau financé par des fonds publics, comme Manitoba Hydro, mais vous pouvez contribuer au développement des interconnexions, qui sont un réel besoin pour nous assurer d'avoir un réseau national efficace. Y a-t-il d'autres projets d'interconnexions en préparation? Est-ce que cela fait partie d'un concept plus large?
J'aimerais beaucoup que la personne en mesure de répondre nous en dise plus à ce sujet.
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Je vais commencer. Madame Ropar, si vous voulez prendre le relais par la suite, ce serait bien.
C'est un enjeu qui se trouve au cœur même de tout ce que nous faisons. Nous participons activement, pour ajouter à la question de Mme May, aux projets d'interconnexions pour le transport de l'énergie vers le nord. Tout projet qui contribue à faire en sorte que les communautés éloignées n'utilisent plus le diesel est une bonne chose, et nous examinons activement des modèles à cette fin.
Nous examinons les projets d'énergie renouvelable quand il est sensé de le faire. En d'autres mots, s'il existe un modèle de financement sur le marché et que les promoteurs peuvent obtenir des capitaux du secteur privé, ils n'ont pas besoin de nous, mais dans certains cas, une part des risques fait en sorte qu'ils ont besoin de nous en raison des spécificités du marché, etc. Nous avons un projet de financement au Pirate Harbour Wind Farm en Nouvelle-Écosse, dont le principal avantage consiste essentiellement à équilibrer le réseau électrique de la province et à fournir une source d'énergie plus fiable dans l'ensemble de la province.
Nous ne nous intéressons pas seulement aux projets d'énergie renouvelable. Nous examinons aussi des projets de stockage, notamment par pompage, et de batteries, et à toutes sortes de projets partout au pays. De plus, lorsque nous examinons des projets de transport en commun, nous examinons toujours l'option de l'électrification. Il y a toujours la question de la rentabilité, bien entendu, et ce sont des décisions stratégiques que les promoteurs publics devront prendre, mais nous leur présentons toujours ces options en essayant d'obtenir une mesure de la réduction des gaz à effet de serre, validée par une source externe.
Tout a une valeur, tout a un coût, alors nous considérons qu'il nous revient de faire le travail et de présenter des options solides et valides à tous les gouvernements, quels que soient les échelons avec lesquels nous collaborons.