Comme vous pouvez le voir, je suis accompagné de quelques collègues du ministère des Finances. S'il y a des questions que vous préférez leur poser, je serai évidemment heureux de leur céder la parole.
Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité.
[Français]
Merci de m'avoir invité à prendre la parole devant vous aujourd'hui. Je vous félicite et vous remercie du travail que vous avez accompli dans le cadre de vos propres consultations prébudgétaires.
[Traduction]
En prévision de notre prochain budget, je crois que nous devons d'abord examiner la situation actuelle et nous demander comment nous en sommes arrivés là.
Comme le révèle notre dernière mise à jour économique et financière, publiée en décembre, l'économie canadienne se porte bien et continue de croître à un bon rythme. En fait, cette année, le Canada est en voie de devenir la deuxième économie du G7 au chapitre de la croissance.
[Français]
Depuis 2015, le travail acharné des Canadiens, appuyé par nos investissements, a permis de créer plus de 1 million d'emplois, dont la plupart sont à temps plein. Le taux de chômage se situe à un creux historique, les bénéfices des entreprises sont substantiels et les salaires sont à la hausse.
[Traduction]
Mais il y aura toujours d'éventuels défis à relever. Songeons notamment au protectionnisme qui subsiste dans le monde entier et aux difficultés à court terme que présente le coronavirus.
Dans l'ensemble, le Canada continue d'afficher le plus faible ratio de la dette nette au PIB parmi les pays du G7, ce qui permet de garder notre pays dans une position enviable par rapport à ses pairs. Un niveau d'endettement relativement bas constitue un avantage concurrentiel important, et le gouvernement que nous formons demeure entièrement résolu à le maintenir ainsi dans un monde imprévisible. Sur la scène internationale, nous avons également assisté à l'apaisement des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine.
Ici, au pays, nous invitons tous les parlementaires à appuyer l'adoption rapide du nouvel ALENA, à savoir l'ACEUM. C'est un bon accord pour les Canadiens, et nous aurons ainsi plus de certitude dans nos échanges commerciaux avec notre plus important partenaire. Nous voulons miser sur les progrès réalisés au cours des quatre dernières années, et ce, de manière responsable, afin d'améliorer concrètement la vie des Canadiens et de nous préparer pour l'avenir.
[Français]
Nous devons continuer d'investir dans les Canadiens et de favoriser la croissance de l'économie, tout en demeurant responsables sur le plan financier.
[Traduction]
Pendant que nous préparons le budget de 2020, nous continuerons d'aller de l'avant avec notre plan pour renforcer et faire croître la classe moyenne, rendre la vie plus abordable et préparer le Canada pour l'avenir.
À l'ouverture de la 43e législature, notre priorité parlementaire a été de proposer un allégement fiscal. Cette proposition hausserait le montant personnel de base, en le faisant passer à 15 000 $ d'ici 2023, et réduirait les impôts de près de 20 millions de Canadiens. D'ici 2023, les particuliers paieraient près de 300 $ de moins en impôt chaque année, tandis que les familles, y compris les familles monoparentales, en paieraient près de 600 $ de moins chaque année. Ainsi, environ un million de Canadiens de plus n'auraient plus à payer d'impôt fédéral sur le revenu en 2023. Pour veiller à ce que cet allégement fiscal profite à ceux qui en ont le plus besoin, nous prévoyons également d'éliminer progressivement les avantages liés à la hausse du montant personnel de base pour les plus riches.
Cette proposition, conjuguée à d'autres mesures instaurées par notre gouvernement, comme l'Allocation canadienne pour enfants et la baisse d'impôt pour la classe moyenne, permettrait à une famille type de quatre personnes d'avoir à sa disposition plus de 2 300 $ de plus cette année par rapport à 2015. Une fois que l'augmentation proposée du montant personnel de base sera entièrement en vigueur, en 2023, cette famille aurait alors plus de 2 800 $ de plus dans ses poches chaque année.
[Français]
Nous savons que le budget fédéral de cette année sera pour nous l'occasion d'apporter d'autres mesures qui amélioreront la vie des gens partout au pays. Pour ce faire, nous invitons tous les Canadiens à exprimer leurs idées sur les façons dont nous pouvons continuer à assurer la croissance de la classe moyenne et de l'économie.
Comme vous le savez, le ministère des Finances du Canada tient chaque année des consultations prébudgétaires, parallèlement aux travaux importants de votre comité. Les consultations nous permettent d'interagir directement et ouvertement avec le plus grand nombre possible de Canadiens, notamment des intervenants et des leaders communautaires, afin que leurs points de vue soient pris en considération dans le cadre du processus d'élaboration du budget de 2020.
Mes collègues la ministre et le secrétaire parlementaire et moi-même avons lancé nos consultations prébudgétaires le 13 janvier, et depuis, nous avons organisé des tables rondes et des séances de discussion ouverte partout au pays. Durant ces consultations, nous entendons directement ce que les Canadiens ont à nous dire sur les sujets qui les préoccupent le plus.
J'ai organisé une séance de discussion ouverte dans ma circonscription et deux tables rondes dans l'Ouest canadien, à Vancouver et à Calgary, où j'ai eu la chance d'entendre les commentaires de jeunes, de chefs d'entreprise et de leaders communautaires au sujet de leurs priorités relativement au budget fédéral de 2020.
Les Canadiens nous ont également fait part de leurs priorités liées au budget de 2020 par courriel, par des sondages en ligne et dans le cadre de tables rondes. Cette année, les consultations prébudgétaires portent sur les points qui — nous en sommes conscients — sont importants aux yeux des Canadiens: renforcer la classe moyenne, protéger l'environnement, maintenir la santé et la sécurité des Canadiens et poursuivre la réconciliation avec les peuples autochtones.
Grâce à ces consultations, les Canadiens peuvent s'exprimer sur des sujets comme ceux-ci. Qu'est-ce qui fonctionne selon eux et qu'est-ce qui les préoccupe? Que pouvons-nous faire pour continuer à rendre le coût de la vie plus abordable? Comment pouvons-nous créer davantage de bons emplois bien rémunérés? Comment pouvons-nous renforcer la classe moyenne? Que peut faire le gouvernement pour s'attaquer aux changements climatiques? Que pouvons-nous faire pour assurer la sécurité de nos communautés? Quelles mesures pouvons-nous prendre pour faire progresser la réconciliation? Comment pouvons-nous bâtir un avenir plus durable pour tous?
Depuis lundi, nous avons lu les commentaires de plus de 18 000 Canadiens au moyen de notre sondage en ligne. Ce nombre dépasse celui de l'an dernier. Les questions du sondage sont tirées des quatre thèmes que j'ai mentionnés plus tôt. Les Canadiens ont jusqu'au 21 février pour nous faire part de leurs idées avant la fin de la période de consultation.
[Traduction]
Je sais que les consultations prébudgétaires du Comité ont mis l'accent sur le thème de la transition vers une économie à faibles émissions de carbone, et je voudrais prendre un instant pour parler du travail que notre gouvernement accomplit à cet égard.
[Français]
Notre gouvernement a présenté le tout premier plan national canadien en matière de changements climatiques, et, depuis, nous avons fait des investissements ciblés pour bâtir une économie à faibles émissions de carbone. Cela comprend des investissements dans l'efficacité énergétique pour les foyers, les écoles, les hôpitaux, les universités, les municipalités, les communautés autochtones, les entreprises et bien plus encore. Ces projets contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre et permettent aux Canadiens de réduire leur facture d'énergie.
[Traduction]
Partout au Canada, nous aidons les collectivités à bâtir des infrastructures de transport en commun, ce qui contribue à réduire la pollution et les engorgements. Nous investissons également dans les énergies renouvelables et les technologies propres, et nous offrons aux entreprises des incitatifs afin qu'elles trouvent des façons novatrices de réduire leurs émissions. À mesure que l'économie à faibles émissions de carbone prend de l'expansion, nous nous assurons d'attirer et de créer les emplois de l'avenir ici, au Canada. Nous poursuivrons nos efforts en vue de réduire les émissions et de faire croître l'économie.
En préparant le budget de 2020, nous tiendrons compte des idées des Canadiens dans le cadre de nos démarches pour bâtir une économie qui fonctionne pour tout le monde, qui assure la santé et la sécurité des Canadiens, qui protège notre environnement et qui permet au Canada d'avancer sur le chemin de la réconciliation avec les peuples autochtones.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour, monsieur le ministre.
Monsieur le ministre, j'aimerais attirer votre attention sur un élément de la lettre de mandat que vous a remise le et qui est ainsi rédigé:
Moderniser les règles anti-évitement de manière à empêcher les grandes multinationales de contourner l’impôt grâce à des stratégies comptables sophistiquées entre les pays.
Quand je lis cela, je crois comprendre qu'il s'agit de rendre illégal ce qui est immoral, soit l'utilisation légale des paradis fiscaux par les grandes firmes. Ici, je fais allusion à ce que le FMI appelle les centres financiers extraterritoriaux. Dans ces pays, les entreprises paient zéro impôt ou des poussières, puis elles utilisent le principe de non-double imposition, qui s'inscrit dans les stratégies comptables sophistiquées, pour ne rien payer ici. Pour moi, c'est une iniquité fiscale sans nom.
Au Canada, ce qui rend légal ce stratagème, ce sont deux alinéas de l'article 5907 du Règlement de l'impôt sur le revenu. Le premier est l'alinéa 5907(11.2)c), qui précise que l'exclusion des entreprises qui jouissent d'un avantage fiscal à la Barbade ne s'applique tout simplement pas. Il rend inopérant l'article XXX du traité entre le Canada et la Barbade. Ainsi, malgré ce que dit le traité et ce que dit la loi, les entreprises canadiennes pourront rapatrier les profits de leur filiale à la Barbade sans payer d'impôt.
En 2009, dans l'annexe d'un des projets de loi mammouth de mise en œuvre du budget, le gouvernement a inséré une section appelée « crédit d'impôt pour frais médicaux », où il n'était même pas question d'un tel crédit et où on retrouvait une proposition d'amendement au Règlement de l'impôt sur le revenu qui n'avait rien à voir avec les frais médicaux. C'est le paragraphe 5907(11) du Règlement de l'impôt sur le revenu qui a été modifié pour préciser que, même si les accords d'échange de renseignements ne sont pas des traités fiscaux et que la Loi de l'impôt sur le revenu n'exempte que les revenus et les entreprises protégés par traité, un revenu est exempté s'il provient d'un pays avec lequel le Canada a conclu un accord général d'échange de renseignements fiscaux.
Cela est entré en vigueur rétroactivement à compter de 2007. On s'est donc retrouvé avec 22 nouveaux paradis fiscaux, et trois autres se sont ajoutés à ce nombre depuis. Par exemple, lors de la dernière législature, on y a ajouté la Grenade, où le taux d'impôt est de 0 %. Comme celui-ci est de 0 %, l'État ne demande pas aux entreprises de fournir ni rapport annuel ni déclaration de revenus. Il n'y a donc aucune information à aller chercher. C'est juste pour utiliser cela.
Voici ce que je veux vous demander: est-ce que, pour répondre à cet élément de votre lettre de mandat, vous envisagez de faire tomber ces dispositions du Règlement de l'impôt sur le revenu qui permettent l'utilisation légale des paradis fiscaux? Si oui, est-ce qu'on peut s'attendre à retrouver cela dans le budget?
:
Merci beaucoup, monsieur le ministre, d’être venu aujourd’hui.
Vous vous rappellerez que la dernière fois que je vous ai posé des questions dans le cadre du comité des finances, c’était à propos du coût du réseau pipelinier de Trans Mountain. À l’époque, vous aviez dit qu’il n’y avait pas de calendrier de construction à jour du projet et que vous pensiez que le montant de 7,4 milliards de dollars n’avait pas besoin d’être mis à jour. Par la suite, bien sûr, nous avons appris que les coûts de construction sont maintenant montés en flèche pour atteindre les 12,6 milliards de dollars. Si on y ajoute le coût d’achat, on parle maintenant de plus de 17 milliards de dollars — je présume qu’il s’agit de deniers publics — alors que Trans Mountain perd, après intérêts, vous en conviendrez, environ 150 millions de dollars par année.
Le 3 février, vos fonctionnaires des finances nous ont livré d’importants témoignages. En gros, ils nous ont dit qu'on financerait le réseau pipelinier de Trans Mountain à même les deniers publics en se servant du Compte du Canada d’Exportation et développement Canada, sous réserve de votre approbation et de celle de la .
En conséquence, ma première question est la suivante: quelle est la limite des dépenses relatives au réseau pipelinier de Trans Mountain que vous êtes prêt à faire assumer aux contribuables? Quels sont les critères? Déjà, même en fonction de l’estimation d’il y a deux semaines, les coûts de construction semblent à la hausse, alors nous pourrions bien avoir d’autres surprises.
Ensuite, le fait que Trans Mountain ait avoué que les coûts de construction ont augmenté permet maintenant aux expéditeurs de se retirer en raison du barème de frais révisé. Il n’y a que deux options: la première est que, compte tenu du barème de frais révisé, les expéditeurs se retirent et tout le projet de Trans Mountain s’effondre; la seconde est que le gouvernement fédéral accorde des subventions pour financer une partie des coûts d’expédition réels. Le gouvernement fédéral et le ministère des Finances envisagent-ils d’accorder des subventions aux expéditeurs pour que Trans Mountain reste à flot?
Voilà les deux questions que j’ai pour commencer.
:
Ce sont deux questions très différentes.
Comme je l'ai dit il y a quelques minutes, si nous voulons rassurer les Canadiens que notre système fonctionne et qu'il est juste, il faut continuer à travailler avec les autres pays pour empêcher les entreprises de trouver des moyens qui vont à l'encontre de ce que nous voulons accomplir.
Nous continuons de travailler avec l'OCDE pour trouver des façons d'améliorer notre système. Chaque année, nous considérons les mesures que nous pouvons prendre à cette fin. Dans le cadre du budget de 2020, nous sommes présentement à considérer les mesures qui vont permettre d'améliorer le fonctionnement du système.
Il n'y a rien à dire aujourd'hui, mais beaucoup à faire.
Pour répondre à votre deuxième question, comme nous l'avons dit, un système d'assurance-médicaments universel est très important. Nous devons considérer comment nous pouvons travailler avec les provinces pour adopter une approche qui va bien fonctionner à l'avenir.
C'est pour cela que nous avons commencé par ce que nous pouvons faire ensemble. Les dépenses en médicaments onéreux pour maladies rares en sont un bon exemple. Nous allons continuer à discuter et à travailler avec les provinces pour réduire le coût des médicaments et pour que chaque personne au pays y ait un bon accès.
Ces deux objectifs sont très importants, et nous sommes en train de travailler avec nos collègues et, bien sûr, ceux des provinces, pour les atteindre.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, j’aimerais simplement voir si vous pouvez clarifier un point pour les personnes qui nous regardent aujourd’hui. Je sais que vous aimez parler de la façon dont le premier ministre Harper gérait l’économie, et nous avons des points de vue divergents sur ce point. Vous l’avez dit à maintes et maintes reprises, mais vous devez aussi vous regarder. Au cours de la campagne électorale de 2015, vous vous êtes engagé auprès des électeurs, comme l’a fait le , à équilibrer le budget en 2019. Je suis retourné lire certaines de vos déclarations personnelles hier soir. Je suis certain que vous vous souvenez de les avoir faites.
De plus, le premier point dans la lettre de mandat que le vous a remise est que vous continuiez de réduire la dette du gouvernement en fonction de notre économie. C’est le premier point sur la liste, alors je présume qu’il importe beaucoup au premier ministre que vous l’observiez. Au cours de la dernière mise à jour financière, le ratio de la dette au PIB a augmenté dans les faits. Ce n’est plus un ancrage auquel vous pouvez vous raccrocher, du moins pour l’instant. Espérons que les choses s’amélioreront.
Pour en revenir à la promesse, je me demande si vous pouvez clarifier ce point. Dans le budget de 2019-2020, le déficit prévu était d’environ 19,8 milliards de dollars. Dans votre mise à jour, vous avez dit qu’il s’élèverait à 26,6 milliards de dollars. Comment conciliez-vous ce que vous avez dit et promis personnellement aux électeurs canadiens avant qu’ils vous accordent leur confiance avec ce qui s’est réellement passé?
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Merci, et bienvenue à cette réunion du Comité. C’est la première fois que nous avons l’occasion de travailler ensemble.
Ce sont des questions vraiment importantes, selon moi, car nous devons faire preuve de transparence à l’égard des Canadiens sur la façon dont nous essayons de gérer l’économie pour profiter à la population aujourd’hui et bien nous positionner pour l’avenir.
Bien sûr, lorsque nous sommes arrivés au pouvoir en 2015, je sais que vous vous souviendrez de la situation difficile à laquelle nous étions confrontés. Le prix du pétrole était en train de baisser considérablement et il a continué à le faire. En fait, il n’a atteint son plus bas niveau qu’un bon moment après notre arrivée au pouvoir. Cet aspect de l’économie représente pour nous un défi continuel depuis un certain temps.
Nous sommes arrivés à la conclusion que nous avions besoin de nous assurer que notre économie reste robuste. Nous avons donc dû continuer à maintenir notre faible ratio de la dette au PIB, ce qui nous a donné la robustesse nécessaire pour affronter les changements économiques. Voilà pourquoi le m’a donné comme premier objectif de continuer à réduire la dette au cours du présent mandat.
Vous avez mentionné les chiffres. De toute évidence, le ratio de la dette au PIB a baissé depuis le gouvernement conservateur. Il est plus faible aujourd’hui qu’il l’était quand nous sommes arrivés au pouvoir. Ce n’est pas une affirmation, c’est un fait, tout simplement. Nous avons l’intention de continuer à faire en sorte que ce soit le cas.
Parallèlement, nous avons une responsabilité à l’égard des Canadiens. Le fait que nous ayons été capables de faire baisser le taux de chômage à ce qui est pas mal son plus bas niveau — certainement le plus bas niveau dont vous et moi avons été témoins dans nos vies — importe énormément. Les gens travaillent. Non seulement c’est excellent pour eux et leur famille, mais ce l’est aussi pour l’économie. Le faible taux de chômage entraîne une hausse des salaires. Bien sûr, ces deux choses combinées font en sorte que notre économie continue de croître.
Nous continuerons à nous assurer d’avoir un solide bilan, chose que nous avons faite. Nous continuerons à travailler en fonction de la mesure particulière que vous avez mentionnée, le ratio de la dette au PIB, afin de le réduire au fil du temps, car nous savons que nous devons parer à toute éventualité.
Quand nous regardons dans le reste du monde, nous constatons qu’il y a des enjeux, certains que l’on comprend et d’autres qui pourraient se présenter incessamment. Voilà pourquoi nous devons rester forts...
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C’est la première fois que vous siégez à ce comité, du moins pendant que j’y suis, alors je suis ravi de répondre à votre question.
Cette question a été vraiment importante pour des générations de gouvernements alors que nous devons penser à la façon de gérer la réalité d’une population vieillissante. Comme les gens passent de plus en plus d’années à la retraite, c’est un défi. Malheureusement, si un des deux conjoints décède, l’autre peut rester seul pendant longtemps. Je comprends la question.
Il est clair que nous nous sommes efforcés d’améliorer la condition des aînés depuis le début. L’augmentation du Supplément de revenu garanti était donc d’une importance capitale. Elle a aidé des dizaines de milliers d’aînés. La décision de veiller à ce que les gens puissent prendre leur retraite à 65 ans était importante, surtout pour les aînés à faible et à moyen revenu, qui ne sont souvent pas nécessairement en mesure de prolonger leur nombre d’années de travail. Nous avons pris un certain nombre de mesures.
J’ai entendu dire que les prestations de survivant posaient problème. Bien sûr, lorsque nous songeons à faire des changements, nous devons collaborer avec les provinces. Je pense que ce à quoi vous faisiez allusion passe par le Régime de pensions du Canada, dont la gouvernance est assurée par le gouvernement du Canada, mais aussi par ceux des provinces, alors c’est à l’ordre du jour de ce groupe.
Les ministres des Finances, qui sont les intendants du Régime de pensions du Canada, se réunissent une fois par année, mais normalement deux fois, pour discuter de la façon de s’assurer que le régime est financé adéquatement et qu’il est conforme aux objectifs que nous essayons d’atteindre. Les prestations de survivant sont un de ces objectifs, et il est important de veiller à ce qu’il soit en phase avec les changements que nous vivons avec le vieillissement de la population.
C’est une discussion qui se poursuit. Je milite en faveur du bon fonctionnement du système. Je ferai part de votre point de vue à ce groupe.
:
Merci, monsieur le président.
Encore une fois, merci de votre présence et des renseignements fournis.
Dans votre exposé, vous avez dit que l'économie se porte bien. Nous en avons déjà parlé, et nous savons que même si les indicateurs nationaux demeurent solides, certaines régions en arrachent et leur économie ne croît pas aussi vite que nous le souhaiterions. Dans les Territoires du Nord-Ouest, notre économie croît à un rythme plus lent qu'ailleurs. C'est une question qui préoccupe beaucoup mes électeurs. Les mines de diamant atteindront bientôt leur niveau de production maximal, et nous n'avons pas d'autres industries prêtent à prendre le relais.
Quand on parle de stimuler notre économie, deux éléments reviennent constamment à l'avant-plan. Il faut, premièrement, régler la question de la propriété et de la gouvernance des terres avec les peuples autochtones dans les Territoires du Nord-Ouest. Si nous voulons avancer, il faut faire des peuples autochtones des partenaires à part entière à la table des négociations. Les progrès sont lents. Les discussions n'avancent pas aussi rapidement que nous le souhaiterions.
J'appartiens à la Première Nation Dehcho. Les négociations ont commencé quand j'étais un jeune adolescent et, 50 ans plus tard, nous tentons encore de régler des problèmes pour en venir à un accord. C'est long, et c'est difficile de comprendre que cela puisse prendre 50 ans pour négocier un accord avec une population de 2 000 habitants. Pour nous, la réconciliation avec nos peuples autochtones est liée à la croissance de l'économie. Nous avons un moratoire sur une bonne partie des Territoires du Nord-Ouest qui ne prendra pas fin tant que nous n'aurons pas réglé les questions liées à la propriété et à la gouvernance. Je pense qu'il faut faire plus dans ce dossier. Lors du précédent mandat, nous nous concentrions sur les organisations autochtones nationales. Nous devrions sans doute procéder autrement cette fois-ci.
La Chambre des mines et la Chambre de commerce nous disent qu'il faut aussi investir davantage dans les infrastructures. Nous avons besoin de nouvelles routes et d'aéroports plus grands. Nous nous en sommes bien tirés sous l'ancien gouvernement, mais le déficit est si important maintenant que nous devons continuer à examiner ce que nous pouvons faire.
Je vais maintenant parler des efforts que déploie le gouvernement du Canada pour soutenir les économies régionales, en particulier dans le Nord, afin de favoriser à la fois la croissance et la diversification.
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Disons tout d'abord que vous venez de mentionner un défi dont M. Cumming a parlé également. Comme nous avons pu le constater, la prospérité économique au pays n'a pas été répartie également au cours des dernières années. Je présume que c'est inévitable dans un pays aussi vaste et diversifié que le Canada, mais c'est un des défis concrets pour le gouvernement.
Comme nous l'avons dit, nous travaillons fort pour trouver des façons de dynamiser l'économie en Alberta et en Saskatchewan, de même qu'à Terre-Neuve et au Labrador. Comme vous l'avez mentionné, il faut aussi réfléchir à ce que nous pouvons faire pour améliorer la situation dans le Nord, où je suis conscient que les choses ne vont pas bien du tout à certains endroits. C'est un rappel important.
Pour ce qui est de la période de 50 ans dont vous parlez, je crains de ne pas pouvoir vous en dire beaucoup au sujet des 45 ans qui ont précédé notre arrivée au pouvoir, mais depuis, nous travaillons fort pour établir de nouvelles relations financières, là où c'est possible, avec les groupes des Premières Nations. Nous travaillons fort également pour trouver des solutions aux problèmes importants liés aux infrastructures dans certaines régions, des problèmes qui découlent parfois des changements climatiques. Pensons notamment à la fonte du pergélisol, qui provoque d'énormes problèmes à cet égard.
Nous réfléchissons également à des mesures pour stimuler des secteurs particuliers de l'économie dans différentes régions. Je sais que le crédit d'impôt pour l'exploration minière, par exemple, a beaucoup de retombées dans le Nord. Nous l'avons prolongé pour une durée de cinq ans récemment, comme vous le savez, pour assurer une stabilité à plus long terme pour ce secteur de l'économie, un des éléments moteurs les plus importants, bien sûr, de la prospérité économique dans le Nord.
Je ne suis pas en train de dire que nous avons fait tout ce que nous pouvions. Je pense au contraire que nous devons réfléchir ensemble aux problèmes que vous m'avez signalés à maintes reprises, de même qu'à la situation différente des peuples autochtones dans les Territoires du Nord-Ouest, et celle ailleurs dans le Nord. Je pense que nous en sommes conscients et que nous devons continuer de chercher des solutions pour nous assurer de réaliser des progrès.
Cinquante ans plus 13, est-ce que cela fait 63? C'est bien le compte, n'est-ce pas?
:
Merci, monsieur le président.
Merci de comparaître, monsieur le ministre.
Mes questions s'inscrivent dans la foulée de ce que vous avez dit dans votre exposé au sujet des questions posées aux Canadiens sur la croissance de l'économie, sur notre compétitivité, et en particulier des questions posées par certains de mes collègues conservateurs. Notre gouvernement a hérité, notamment, du pire taux de croissance depuis la Grande Dépression et de taux de chômage beaucoup trop élevés pour un pays comme le nôtre.
Comme vous l'avez dit, si nous avons réussi à renverser la vapeur, c'est en mettant en place des politiques et des idées novatrices et en investissant dans les Canadiens.
Pourriez-vous aider nos amis d'en face à comprendre l'importance de ces investissements? J'aimerais que vous nous parliez, en particulier, d'une des choses dont on ne parle pas assez à mon avis, soit l'Allocation canadienne pour la formation. Les conservateurs ne sont pas d'accord, et je crois que c'est leur manque d'esprit d'innovation qui explique la faiblesse des taux de croissance à leur époque.
Pourquoi est-il si important pour notre avenir d'investir dans les Canadiens afin qu'ils s'adaptent à l'évolution de l'économie?