Soyez tous les bienvenus à la 15e séance du Comité des finances de la Chambre des communes. Conformément à l’ordre de renvoi du mardi 24 mars, le Comité se réunit pour discuter de la réponse du gouvernement à la pandémie de la COVID-19. Avant de commencer, je devrais indiquer aux membres que, conformément à l’ordre de renvoi, le Comité se rencontre pour deux raisons: premièrement, pour entendre des témoignages sur des questions liées à la réponse du gouvernement à la pandémie de la COVID-19; deuxièmement, pour étudier un rapport que le ministre des Finances ou son délégué publiera tous les deux semaines et qui portera sur toutes les mesures prises aux termes des parties 3, 8 et 18 de la Loi sur les mesures d’urgence visant la COVID-19, un rapport qui a été distribué aux membres plus tôt. Selon mon interprétation de la motion, aucun vote ne peut être tenu, aucune motion ne peut être présentée et aucun travail du Comité ne peut être effectué pendant l’étude. La seule exception à ces règles survient si le Comité n’est pas satisfait de la façon dont le gouvernement exerce ses pouvoirs en vertu de la loi. Il peut alors adopter une motion visant à faire rapport de cette constatation à la Chambre.
La séance d’aujourd’hui se déroule exclusivement par téléconférence, et la version audio de nos délibérations est diffusée sur le site Web de la Chambre des communes. En ce qui concerne certains des aspects techniques de notre rencontre, je vous prierais d’attendre que je vous appelle par votre nom avant de parler. Lorsque j’appelle quelqu’un par son nom, l’opérateur allume le signal audio pour cette personne, ce qui peut exiger quelques secondes. Par conséquent, vous devez attendre une minute avant de commencer. Pendant les séries de questions, je demanderais aux membres d’identifier le témoin auquel ils s’adressent et de se nommer également. Comme toujours, les membres et les témoins doivent formuler toutes leurs observations par l’entremise de la présidence.
Cela résume essentiellement les préliminaires.
Nous venons de participer à une brève séance du comité de direction pendant laquelle nous avons conclu une entente pour la semaine à venir. Le greffier vous fera aussi parvenir ces renseignements, mais, pour vous prévenir, je vous informe que nous nous réunirons mercredi et jeudi prochains pendant quatre heures. Par la suite, nous reprendrons notre horaire de quatre heures chaque jeudi et vendredi.
Au cours de la séance d’aujourd’hui, nous avons la chance d’accueillir le ministre des Finances qui, pendant quelques minutes, nous donnera un aperçu de la situation. Je crois qu’il ne peut rester avec nous que pendant 40 minutes. Il est accompagné de représentants de l’Agence du revenu du Canada, du ministère de l’Emploi et du Développement social et du ministère des Finances. Cela dit, je vous remercie tous de votre participation.
Monsieur le ministre des Finances, je sais que vous avez vécu des jours difficiles. Je vous remercie d’être des nôtres. La parole est à vous.
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Merci, monsieur le président.
Je crois comprendre que je suis ici jusqu’à 14 h 40, et je me réjouis à la perspective de répondre à vos questions.
Nous savons tous que la COVID-19 a des répercussions sans précédent sur l’économie de notre pays ainsi que sur l’économie mondiale. Cette crise diffère de toutes les crises auxquelles nous avons fait face auparavant. L’éclosion de la maladie évolue rapidement, et nous savons que le gouvernement doit être capable de réagir aussi rapidement.
[Français]
Le 18 mars, le a présenté le Plan d'intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19. C'est un plan global qui est en évolution constante pour protéger les travailleurs et les entreprises du Canada et pour permettre à notre économie de résister à la tempête et d'en ressortir forte.
[Traduction]
Jusqu’à maintenant, nous avons annoncé les programmes suivants dans le cadre du Plan d'intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19.
Pour commencer, hier, nous avons annoncé les détails relatifs à la Subvention salariale d’urgence du Canada que le gouvernement a proposée. Nous savons que la prise de mesures pour protéger la solidité de notre économie englobe la prise de mesures pour protéger les emplois canadiens. La subvention fournira aux employeurs qui ont vu leurs revenus bruts reculer de 30 % par rapport à la même période de l’année dernière une subvention salariale de 75 % pour les premiers 58 700 $ versés à titre de salaire normal, jusqu’à concurrence de 847 $ par semaine par employé.
La subvention est offerte aux petits et grands employeurs, y compris les organismes de bienfaisance, les organismes sans but lucratif et toutes les organisations de ce genre, qui remplissent les mêmes conditions d’admissibilité.
Comme vous le savez, je crois, nous mettons aussi en œuvre le programme de subvention salariale de 10 % qui fournira aux employeurs admissibles jusqu’à 1 375 $ par employé et jusqu'à 25 000 $ par employeur.
[Français]
Cependant, le gouvernement reconnaît qu’il y aura, malgré cela, beaucoup de Canadiens qui ne gagneront plus de revenu en raison de la COVID-19. Pour nous assurer que tous les Canadiens ont le moyen de payer leur épicerie, leur logement et les médicaments dont ils ont besoin, nous avons annoncé la mise en place de la nouvelle Prestation canadienne d’urgence, ou PCU.
Cette prestation sera offerte aux travailleurs canadiens qui perdent la totalité de leur revenu en raison de la COVID-19. Elle est destinée aux travailleurs qui sont admissibles à l’assurance-emploi et à ceux qui ne le sont pas. Si un travailleur est malade, qu’on lui demande s’isoler, qu’il s’occupe d’un parent âgé ou qu’il ne reçoit aucun salaire parce qu’il s’occupe de jeunes enfants à la suite de la fermeture des écoles ou des garderies en réponse à la COVID-19, il y sera admissible. La PCU s’applique aussi aux travailleurs en congé non payé, ce qui permet de préserver le lien entre l’employeur et l’employé. Il s’agit d’une prestation imposable de 500 $ par semaine pour une période maximale de 16 semaines.
[Traduction]
Pour les petites entreprises et les organisations sans but lucratif, nous avons mis en place le Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes qui offrira aux petites entreprises et aux organismes à but non lucratif des prêts sans intérêt pouvant atteindre 40 000 $, dont 25 % pourront être radiés si le reste est remboursé au plus tard le 31 décembre 2022.
Nous avons également lancé le Nouveau programme de garantie et de prêts pour les petites et moyennes entreprises, en vertu duquel jusqu’à 40 milliards de dollars de financement supplémentaire seront rendus disponibles avec l’appui d’Exportation et développement Canada et de la Banque de développement du Canada, afin d’offrir par l’intermédiaire d’institutions financières des prêts garantis pour aider les petites et moyennes entreprises à répondre à leurs besoins en matière de flux de trésorerie opérationnels.
[Français]
Nous avons également annoncé des mesures de report de l’impôt, de taxes et de droits de douane. L’impôt sur le revenu ne sera pas dû avant le 31 août 2020. De plus, les versements de la TPS, de la TVH et des droits de douane qui étaient dus à la fin de mars, en avril ou en mai peuvent maintenant être reportés jusqu’à la fin de juin.
[Traduction]
Nous soutenons aussi les familles en procédant en mai prochain à une bonification unique de l’Allocation canadienne pour enfants de 300 $ de plus par enfant. Et, à compter du 9 avril, nous verserons un paiement supplémentaire aux 12 millions de familles qui en ont le plus besoin par l’intermédiaire du crédit pour la taxe sur les produits et services.
Nous aidons les personnes âgées à protéger leurs économies en réduisant de 25 % le montant minimal qu’ils doivent retirer de leurs FERR. Pour appuyer les étudiants et les diplômés récents, nous avons mis en place un moratoire automatique de six mois sur le remboursement des prêts d’études canadiens, qui est entré en vigueur lundi dernier.
De plus, nous nous assurons d’aider ceux qui en ont peut-être le plus besoin pendant cette période difficile. Nous avons créé un Fonds de soutien aux communautés autochtones fondé sur les distinctions afin de répondre aux besoins immédiats des communautés inuites, des Premières Nations et de la Nation métisse. Nous avons aussi investi plus de 200 millions de dollars pour soutenir les refuges pour les femmes, les enfants et les Canadiens sans-abri.
[Français]
Nous vivons une crise sans précédent et nous avons pris des mesures sans précédent en établissant une aide d'urgence telle que le pays n'en a jamais connu. C'est le programme économique le plus important de l'histoire du Canada.
[Traduction]
Nous savons que les Canadiens ont, de toute urgence, besoin d’aide, et le gouvernement emploie tous les outils nécessaires pour s’assurer que nous sommes en mesure de protéger la santé des Canadiens et maintenir la vigueur de notre économie. Ces mesures permettent aux Canadiens de se nourrir. Elles maintiennent l’intégrité des entreprises, elles rétablissent la confiance des Canadiens, elles préservent la résilience des collectivités et, ce qui importe encore plus, elles font en sorte qu’une fois la crise terminée — et elle se terminera —, les entreprises et les travailleurs canadiens soient prêts à reprendre leurs activités.
Merci beaucoup, monsieur le président. J’ai hâte de répondre aux questions que vous pourriez avoir.
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Merci beaucoup, monsieur le ministre. Je remercie également les représentants officiels qui vous accompagnent.
Avant que nous commencions, j’ai une autre question technique à aborder. Le fait de ne pas être à Ottawa rend les choses difficiles; nous nous trouvons partout au pays. Je vais appeler les personnes par leur nom. J’ai l’ordre des intervenants devant moi, et l’opérateur allumera le signal audio pour cette personne. Pendant la durée des échanges liés aux questions et aux réponses, le modérateur laissera allumés les microphones des deux personnes. Les choses devraient fonctionner mieux ainsi, après l’expérience que le Comité de la santé a vécue mardi.
Chers membres, je devrais aussi vous dire que, si vous souhaitez vous exprimer, invoquer le Règlement ou intervenir pour des raisons de ce genre quand ce n’est pas votre tour, vous êtes priés d’appuyer sur « *1 » et, dès que le modérateur m’en informera, je vous appellerai par votre nom.
Nous allons amorcer la première série de questions. Les membres disposeront de six minutes pour intervenir.
M. Poilievre sera le premier à s'exprimer, et il sera suivi de Mme Dzerowicz, MM. Ste-Marie et Julian.
Monsieur Poilievre, vous disposez de six minutes.
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Excellent. Merci beaucoup.
Monsieur le ministre, je vous suis reconnaissant du travail acharné que vous accomplissez en cette période difficile. J'espère que vous et votre famille êtes en bonne santé. Je vous remercie de tous les efforts que vous et votre personnel déployez en ce moment.
Le 18 mars, vous avez annoncé une subvention salariale qui correspondait à seulement 10 % des salaires versés. L'opposition et les employeurs vous ont dit que cette subvention était trop faible pour être bénéfique. Vous avez ignoré ces avis. Le 25 mars, vous avez présenté un projet de loi à la Chambre des communes dans lequel cette subvention salariale figurait et, ce même jour, vous avez affirmé au Sénat du Canada que les employeurs n'avaient pas besoin d'une subvention supérieure à 10 %. Deux jours plus tard, vous avez fait volte-face et annoncé que la subvention salariale s'élèverait en fait à 75 %. Vous avez modifié la totalité des conditions, puis vous avez réalisé que la subvention salariale que vous aviez annoncée était tellement différente de celle que vous aviez fait adopter que vous alliez devoir rappeler le Parlement pour rectifier ce que vous auriez pu faire en premier lieu. Nous avons maintenant perdu deux semaines en raison de cette erreur et de cette confusion.
De plus, vos hauts fonctionnaires nous signalent que l'ARC commencera à recevoir les demandes de subvention salariale seulement dans trois à six semaines.
Monsieur le ministre, des milliers d'entreprises qui emploient des millions de travailleurs sont au bord de la faillite. Elles n'ont plus de temps ni d'argent. Quand les petites entreprises auront-elles l'argent de la subvention salariale dans leur compte? Quand cela surviendra-t-il?
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Premièrement, je vous remercie de votre question.
Heureusement, je peux dire que ma famille se porte bien. Comme les autres familles, nous sommes confinés à la maison. J'espère que c'est ce que font tous les Canadiens en ce moment afin de se protéger et de protéger leur famille.
Au cours des dernières semaines, nous avons travaillé d'arrache-pied afin de gérer ce que nous reconnaissons tous comme une situation absolument sans précédent, je pense. Nous croyons que le nombre de mesures que nous avons mises en œuvre permettra d'appuyer les gens de toutes les catégories qui traversent un moment très difficile en raison de la COVID-19. Le contexte de nos actions, c'est que la première chose que nous souhaitions apporter était l'aide destinée aux gens, l'aide pour les 5,7 millions de personnes qui ne relèvent pas d'un employeur, parmi les 19 millions de Canadiens employés. C'est la raison pour laquelle il était tellement important de mettre en œuvre rapidement la Prestation canadienne d'urgence, c'est-à-dire les 500 $ par semaine pendant 16 semaines.
Nous avons également reconnu que la subvention salariale de 10 % visait vraiment à aider toutes les petites entreprises de 18 employés ou moins, peu importe leurs revenus, parce qu'elles allaient rencontrer des difficultés.
Toutefois, ce qui est devenu clair pour nous, c'est que nous devions trouver aussi un moyen de veiller à ce que les employeurs puissent maintenir leurs relations avec leurs employés. C'est la raison pour laquelle nous avons fait avancer la subvention salariale de 75 %. L'idée étant que nous versons 75 % des salaires touchés avant la crise, jusqu'à concurrence de 847 $.
Nous n'avons perdu aucun temps à cet égard. Nous sommes allés de l'avant, en utilisant bien entendu l'Agence du revenu du Canada pour assurer la Prestation canadienne d'urgence. Nous pensons que c'est le moyen le plus efficace de verser cette prestation. Nous croyons aussi que c'est la façon la plus importante et efficace...
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J'espère que le système de distribution des fonds du gouvernement fonctionnera mieux que notre système téléphonique.
D'après sa réponse, il semble que le ministre ne sait pas encore quand les petites entreprises recevront les fonds pour la subvention salariale du Canada.
Monsieur le ministre, le 25 mars, soit la semaine dernière, vous avez critiqué la subvention salariale du Danemark parce que « seules les entreprises dont les revenus chutent considérablement auront accès aux subventions salariales », et pourtant, quelques jours plus tard, vous retournez votre veste et vous proposez la même chose.
Pourquoi avez-vous changé d'avis et imposé aux entreprises l'exigence de la réduction des revenus en ce qui concerne l'accessibilité à la subvention salariale?
Je crois qu'il y a un malentendu. L'essentiel, c'est que le système que nous avons prévu tienne compte des deux cas de figure.
Tous les Canadiens qui gagnent 5 000 $ ou plus et qui se sont retrouvés sans revenu en raison de la COVID-19 peuvent recevoir 500 $ par semaine. À cela s'ajoute la subvention salariale de 75 % pour les personnes dont l'employeur souhaite continuer à leur verser un salaire.
Le système a été conçu pour le contexte canadien. Le système danois ne nous serait pas utile, car il ne prévoit pas d'approche semblable pour les travailleurs qui n'ont pas d'employeur, et c'est à cela que je faisais référence.
Nous avons retenu une approche qui a été conçue pour le Canada, et nous travaillons dur pour la mettre en œuvre aussi rapidement que possible.
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Monsieur le ministre, j'aimerais d'emblée vous remercier, ainsi que votre équipe. Je ne peux m'imaginer tout le travail qui a été réalisé au cours des deux à trois dernières semaines, 24 heures sur 24, et nous vous en remercions.
Je sais que notre gouvernement a voulu agir aussi rapidement que possible et n'a pas visé la perfection. Les Canadiens le comprennent, car la situation l'exige. Comme vous l'avez dit, la pandémie est sans précédent dans notre histoire. Nous devions agir rapidement. Quelques jours après que la pandémie a été déclarée, les Canadiens perdaient déjà leurs emplois et leurs revenus. De nombreuses petites entreprises ont dû fermer leurs portes. Je suis très fière du soutien économique généreux et même historique que nous avons annoncé. Je sais que nous avons travaillé aussi rapidement que possible.
À l'instar de nombreux autres députés du pays qui tâtent le pouls à l'échelle locale, j'ai communiqué avec les dirigeants et les résidants de ma circonscription de Davenport. Ils sont certes bien inquiets de la situation actuelle, mais la grande majorité des gens auxquels j'ai parlé sont très satisfaits des mesures.
Cependant, il y a quelques groupes qui demandent un soutien supplémentaire ou qui pensent que certaines règles les empêcheraient de présenter une demande.
Le premier groupe, ce sont les contractuels ou encore ceux qui enchaînent les petits boulots. Certains d'entre eux auraient voulu conserver des petits contrats, de façon à conserver quelques clients pour le moment où nous serons sortis de cette crise. D'autres dans le groupe trouvent que la règle qui précise une période de 14 jours sans revenu est trop restrictive. Une fois qu'ils ont passé 14 jours sans revenu et présentent leur demande, ils doivent encore attendre une certaine période de temps avant de toucher le premier chèque.
Voilà le premier groupe. Je vais maintenant parler du deuxième groupe et poser ma question.
Le deuxième groupe, ce sont les locataires. J'ai la grande chance de vivre dans le quartier ouest du centre-ville de Toronto, mais les loyers y sont très élevés. Pour les locataires, la somme de 2 000 $ est certes la bienvenue, mais elle ne couvre que le loyer et pas grand-chose de plus. Les locataires se demandent s'il pourrait y avoir un soutien supplémentaire pour eux. Il y a également les propriétaires de petites entreprises qui sont eux aussi locataires, et dans mon quartier, les loyers sont de l'ordre de 7 000 à 10 000 $ par mois. En l'absence de revenu, et même avec les mesures que nous avons prévues, ces gens se demandent s'ils pourront survivre pendant les deux à quatre prochains mois.
Monsieur le ministre, je vous pose donc la question suivante: quelle est votre réponse à ces gens-là? Cherchons-nous à fournir des soutiens supplémentaires?
Je m'arrêterai là.
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Merci pour la question.
Nous vivons une période fort difficile, de toute évidence. Je reconnais que les gens sont inquiets. Nous essayons de mettre sur pied des systèmes qui peuvent fournir un revenu aux Canadiens aussi rapidement que possible. La décision de retenir des critères très simples pour la Prestation canadienne d'urgence a été prise en fonction de ce besoin.
Les critères indiquent que les gens doivent avoir gagné 5 000 $ ou plus au cours de la dernière année et que leur revenu a été réduit à zéro en raison de la crise de la COVID-19. Je comprends que cela crée des situations difficiles pour les gens qui touchent encore des revenus, mais nous n'avons tout simplement pas la capacité de gérer divers types de régimes tout en versant des fonds rapidement aux citoyens.
Grâce à notre système, nous nous attendons à pouvoir verser des fonds la semaine prochaine. Voilà notre objectif. C'est ce que nous visons.
Je sais que bon nombre de gens reconnaissent l'urgence de la situation pour les locataires, non seulement pour les particuliers qui louent des appartements, mais également pour les petites entreprises. Je travaille avec les provinces et j'ai longuement discuté avec chacun des ministres des Finances plus tôt cette semaine. Chacun d'entre eux a parlé de ses efforts pour aider les gens avec leur loyer. Ainsi, le ministre des Finances de l'Ontario m'a parlé de la nécessité d'éviter les expulsions et des mesures ciblées que tente de prendre l'Ontario, ainsi que des discussions avec les grands propriétaires en vue d'aider les particuliers.
Dans le cas des petites entreprises, non seulement nous offrons des subventions salariales qui vont aider les entrepreneurs à garder leurs travailleurs et leur verser 75 % de leur salaire d'avant la crise, mais nous mettons également en place le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, qui va permettre aux petites entreprises d'obtenir un prêt sans intérêt de 40 000 $. Si le prêt est remboursé avant le 31 décembre 2022, les entreprises bénéficieront d'une réduction de 10 000 $ du montant à rembourser, ce qui fait que nous leur accordons 10 000 $ pour les aider à passer la crise.
Nous savons que d'autres mesures pourraient s'imposer. Nous ne ménageons pas nos efforts sur ce front. La situation est fluide. Nous pensons que les mesures prises aideront grandement les gens qui se trouvent dans une situation personnelle difficile, sans revenu, ou encore qui tentent de payer leur loyer pour héberger leur famille, garder leur appartement ou encore assurer la viabilité de leur entreprise. Nous continuerons à songer à des solutions pendant cette période difficile.
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Bonjour, monsieur le ministre.
D'abord, je suis heureux d'apprendre que votre famille se porte bien. Je tiens aussi à vous remercier, ainsi que votre équipe, des mesures mises en place.
Sur le terrain, on entend parler de l'importance de mettre en place des mesures et de divulguer les détails le plus rapidement possible afin de s'assurer que les gens qui devraient en bénéficier ne tombent pas entre les mailles du système. S'il y a lieu, on doit modifier les règles afin qu'ils bénéficient de ces mesures en toute équité.
Mes deux premières questions porteront sur la prestation d'urgence. Lorsque je vous ai questionné à la Chambre, monsieur le ministre, vous m'avez répondu que les petites entreprises, les entreprises individuelles et les petits commerces pourraient y avoir accès. Or, dans les détails qui ont été dévoilés jusqu'à présent, on semble dire que les personnes qui se versent des dividendes plutôt qu'un salaire n'y auraient pas accès. Est-ce que j'ai bien compris?
En ce qui concerne le critère des 5 000 $ de revenu, serait-il possible d'accepter les revenus versés en dividendes?
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Je vous remercie de vos commentaires.
Je suis totalement d'accord. Nous considérons qu'il est primordial de mettre en place des mesures le plus rapidement possible afin que les gens aient accès aux fonds. Je suis aussi d'accord pour dire que les détails doivent être divulgués aussitôt que possible.
Nous sommes en train de considérer chaque détail. Cela est nécessaire pour l'administration de l'aide. Nous aurons plus de détails au cours des prochains jours. En même temps, nous nous assurons que notre approche et notre système fonctionnent. Cela se fait en même temps. Nous ne considérons pas les détails pour ensuite nous pencher sur l'administration de l'aide. Nous faisons les deux en même temps.
En ce qui a trait à la prestation d'urgence, je sais que la question des dividendes est importante pour les PME. Nous essaierons de prendre cette question en considération au cours des prochains jours. Nous voulons assurer aux PME qu'elles peuvent accéder à la prestation d'urgence si elles ont gagné 5 000 $. C'est le but de cette mesure.
Bien sûr, nous devons nous pencher sur des détails importants, et nous sommes en train de le faire.
Il y a aussi des travailleurs qui tombent entre les mailles du système à cause de la règle des 14 jours sans revenu. Ils voudraient avoir accès à la prestation d'urgence, mais cette règle est problématique.
Par exemple, les pompiers volontaires occupent souvent un autre emploi pour gagner leur vie. Parfois, les entreprises où ils travaillent ferment leurs portes ou ne les emploient plus temporairement. Ils tentent alors d'obtenir la prestation d'urgence, mais, puisqu'ils sont rémunérés lorsqu'ils sont appelés à répondre à un incendie, ils n'y sont pas admissibles. Il y a un nombre incalculable de municipalités qui nous interpellent en disant que cette situation est très dangereuse, parce qu'elles n'auront plus de pompiers volontaires.
Est-ce qu'il y aura des mesures d'exception en ce qui concerne la règle des 14 jours sans revenu?
J'ai donné l'exemple des pompiers volontaires, mais on peut aussi penser aux élus municipaux qui ont des rémunérations symboliques pour leurs fonctions. Vont-ils devoir démissionner de leur poste pour avoir accès à la prestation d'urgence?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie de votre présence. Nous sommes tous heureux d'apprendre que votre famille se porte bien.
Nous savons que vous travaillez fort, et je crois que nous voulons tous, en tant que parlementaires, et nous y consacrons tous de longues heures, nous assurer que les choses fonctionnent pour les Canadiens pendant cette crise et que nous traversons cette dernière en ne laissant personne pour compte.
Nous tiendrons des réunions similaires au cours des prochaines semaines. Monsieur le ministre, je vous invite en particulier à participer à celle qui portera sur les collectivités autochtones et l'aide qui leur est offerte.
Nous voulons que tout fonctionne bien. C'est pourquoi nous vous demandons que la nouvelle Prestation canadienne d'urgence soit offerte au plus grand nombre de personnes possible. Toutefois, le fait est que la prestation ne couvre pas un grand nombre de Canadiens qui ont du mal à garder un toit au-dessus de leur tête et à nourrir leur famille. Des centaines d'électeurs m'ont parlé de ces questions et de la difficulté qu'ils auront à s'en sortir au cours des deux prochains mois.
Il existe un moyen de mettre immédiatement des ressources entre les mains de chaque Canadien qui en a besoin, et il s'agit d'offrir une prestation universelle. en a parlé, comme l'ont fait bien d'autres personnes. Pourquoi ne pas offrir une prestation universelle à tout le monde, pour nous aider à traverser cette crise, et ensuite récupérer par les impôts les prestations de ceux qui n'en ont pas besoin?
Je vais poser ma deuxième question. Compte tenu du temps restreint dont nous disposons, comme vous le savez également, monsieur le ministre, les Canadiens s'endettent davantage pour faire vivre leur famille. Nous avons entendu dire que dans certains quartiers, les files d'attente devant les prêteurs canadiens sont plus longues que celles devant les épiceries. Les banques et les sociétés émettrices de cartes de crédit n'ont pas réduit leurs taux d'intérêt, et les reports de paiements hypothécaires se font rares et s'accompagnent souvent de pénalités exorbitantes. Que faites-vous concernant la baisse des taux d'intérêt et les reports de paiements hypothécaires, qui ont bien sûr des répercussions sur la capacité des propriétaires à donner aux locataires une plus grande flexibilité pour le paiement de leur loyer?
Pourriez-vous répondre à ces deux questions, soit sur la prestation universelle et sur les taux d'intérêt?
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Je vous remercie beaucoup de ces questions. Je suis ravi d'y répondre.
Tout d'abord, en ce qui concerne la prestation universelle, je crois que bien des gens auront constaté qu'aux États-Unis, par exemple, il est question d'envoyer un chèque de 1 200 $ à chaque Américain. Nous avons conclu assez rapidement qu'envoyer un montant modeste comme celui-là à chaque Canadien n'est pas aussi avantageux que d'envoyer davantage d'argent à ceux qui sont véritablement touchés par la COVID-19.
Dans le cas du montant de 500 $ par semaine pendant 16 semaines, les gens pourront obtenir 8 000 $. Nous estimons que c'est la bonne façon de faire face au problème — s'occuper des gens qui se trouvent dans une situation très difficile en raison de la crise et, d'autre part, faire en sorte que les entreprises qui peuvent continuer d'avoir des liens avec leurs employés puissent, grâce aux subventions salariales, leur verser [Difficultés techniques]. Nous pensons que c'est la bonne façon de procéder.
Nous pourrions également ajouter que l'administration est extrêmement importante à cet égard, et le moment de sortir les chèques dont nous parlons approche à grands pas. Voilà comment nous prévoyons relever le défi.
En ce qui concerne la collaboration avec les banques, nous travaillons tous les jours avec elles pour veiller à ce qu'elles aient la capacité d'accorder du crédit aux entreprises pendant cette période. Cela a fait l'objet d'une série de discussions intenses, mais tout se passe bien. Les banques seront bientôt prêtes à offrir aux petites entreprises le prêt de 40 000 $ sans intérêt. Nous espérons qu'elles puissent commencer à le faire dès la semaine prochaine.
Nous savons que nous avons fourni aux banques la capacité concernant le report de paiements hypothécaires, et je crois comprendre que c'est en marche également; il y a des dizaines, voire des centaines de milliers de demandes en cours.
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Merci, monsieur le ministre.
Je ne suis pas d'accord avec vous. Je pense que la Loi sur les banques vous donne des pouvoirs qui vous permettent d'aller plus loin.
De plus, compte tenu des exemples de pays qui offrent une prestation universelle que bien des gens mentionnent, il ne faisait aucun doute que l'argent irait directement aux personnes qui en ont besoin. Mme Dzerowicz a parlé des problèmes qui se posent même dans son quartier du centre-ville de Toronto. Tous les députés connaissent cette situation.
J'ai des questions sur deux autres sujets. La première porte sur la subvention salariale. Six semaines, c'est tout simplement trop long. Vous avez dit que votre objectif était de trois semaines. Je me demande pourquoi vous ne pouvez pas procéder plus rapidement. De plus, quelles mesures prenez-vous pour vous assurer que l'argent est bien versé aux travailleurs et n'est pas utilisé à d'autres fins?
Ensuite, en ce qui concerne l'aide destinée aux secteurs, quels secteurs souhaitez-vous appuyer? De plus, rendez-vous toute aide financière conditionnelle à la protection des emplois et des salaires, et interdisez-vous les rachats d'actions...
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Tout d'abord, concernant la question de faire en sorte que les gens reçoivent l'argent, nous procédons aussi vite qu'il nous est humainement possible de le faire à l'aide des systèmes qui existent déjà. Nous ne créons pas de nouveaux systèmes pour le faire.
Ce que nous exigerons de la part des entreprises, c'est qu'elles nous montrent qu'elles ont bien versé l'argent aux employés. De cette façon, nous savons que l'argent ira directement aux employés. C'est extrêmement important.
Nous travaillons fort pour verser les fonds le plus rapidement possible. Cela ne se fait pas en un clin d'œil. Nous devons, en fait, nous assurer que l'argent est acheminé aux bons organismes pour soutenir les bonnes personnes. Nous le faisons rapidement et nous veillons à ce que ce soit fait. Je peux vous assurer que si nous pouvons le faire plus rapidement, nous y arriverons.
Nous sommes heureux de répondre à toutes ces questions, en tout temps.
Et puis, monsieur Julian, si vous souhaitez communiquer avec moi directement, je serai heureux de vous répondre et de continuer à collaborer pour faire en sorte que nous puissions soutenir les Canadiens.
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Merci de votre temps, monsieur le ministre. J'espère que tout ira bien pour vous dans la prise de ces décisions difficiles au cours des prochains jours.
Nous passons maintenant aux questions aux représentants des divers organismes. Nous avons des représentants de l'Agence du revenu du Canada, du ministère de l'Emploi et du Développement social et du ministère des Finances.
Je demanderais aux témoins de ces organismes de se nommer lorsqu'ils commencent à répondre à une question. Cela facilitera la tâche au service d'interprétation, et le nom de la personne qui a répondu sera inscrit au compte rendu.
Avant de commencer cette série de questions, j'aimerais également préciser un dernier point que je n'ai pas mentionné au début, et c'est qu'à 16 heures, heure à laquelle nous devrions officiellement lever la séance, nous accueillerons des représentants de l'Administration de la Chambre à qui j'ai demandé de participer à une petite discussion et de nous indiquer où en sont les efforts pour faire fonctionner la vidéoconférence pour la semaine prochaine — si c'est possible. Donc, si vous pouvez rester après 16 heures, nous entendrons un rapport des représentants de l'Administration de la Chambre sur la situation à cet égard.
Encore une fois, nous entamons une série de questions de cinq minutes. La parole est à M. Fragiskatos.
Allez-y, monsieur Fragiskatos.
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Je vous remercie de votre question. Manifestement, je représente le ministère des Finances et non celui de la Santé, mais je vais vous communiquer les renseignements dont je dispose.
En ce qui concerne la recherche en santé, deux annonces publiques ont été faites relativement aux Instituts de recherche en santé du Canada. Ces deux investissements de 25 millions de dollars chacun visent précisément à financer la recherche sur la COVID-19 et les remèdes et traitements potentiels contre cette maladie, par exemple des antiviraux, et à entamer des recherches en vue de découvrir un vaccin. En même temps, on a annoncé 250 millions de dollars pour Innovation, Sciences et Développement économique Canada, ISDE, afin d'aider l'industrie. Il s'agit également de collaborer avec l'industrie et de mettre en place les éléments de base nécessaires pour mener des essais cliniques, lorsque nous serons prêts, sur des antiviraux et des traitements pour la COVID-19.
Je serais certainement heureuse d'assurer un suivi auprès de ces deux organismes si vous avez d'autres questions, mais c'est toute l'information que j'ai en ce moment.
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C'est ce qui termine votre série de questions, monsieur Cumming.
Est-ce qu'un témoin du ministère des Finances ou de l'Agence du revenu du Canada peut répondre à cette question?
Il n'y a aucune réponse.
En ce qui concerne votre question, monsieur Cumming, j'aimerais seulement demander aux représentants de tous les ministères d'examiner ces idées. En ce qui concerne la question sur l'industrie pétrolière et gazière, nous avons tous entendu la demande des intervenants de cette industrie et nous connaissons leur situation précaire. Le ministre devrait être mis au courant.
La parole est maintenant à Mme Koutrakis. Ensuite, nous reviendrons à M. Ste-Marie.
Allez-y, madame Koutrakis.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous souhaite la bienvenue à tous, et je vous remercie de l'énorme effort que vous déployez pour que notre économie se maintienne et qu'elle reprenne sa croissance à la fin de cette crise.
[Traduction]
Aujourd'hui, ma question — et j'espère avoir la possibilité de poser deux questions — concerne les lacunes dans les mesures d'intervention d'urgence.
Comme de nombreux autres membres du Comité, j'ai entendu mes électeurs me parler de leurs préoccupations liées aux lacunes potentielles dans les mesures d'intervention d'urgence annoncées par le gouvernement, surtout en ce qui concerne la Prestation canadienne d'urgence, ou la PCU, ainsi que la subvention salariale, car ils craignent que certaines personnes ou certains groupes de personnes ne reçoivent pas le soutien financier nécessaire. Il s'agirait, par exemple, des travailleurs à temps partiel, des travailleurs contractuels, des étudiants et des nouveaux diplômés.
Comment le ministère des Finances prévoit-il surveiller la PCU et le Système canadien d'alerte rapide pour cerner les lacunes potentielles en matière de soutien? Lorsque ces lacunes auront été cernées, comment le ministère des Finances les corrigera-t-il en temps opportun?
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Merci beaucoup pour la question.
Nous nous préparons certainement à recevoir beaucoup de demandes et à les traiter.
L'Agence est habituée à ces afflux de demandes. Elle en reçoit des millions à l'époque des déclarations de revenus. Ces deux ou trois dernières années, elle a pu en recevoir six millions chaque année. Elle y est habituée.
Nous avons automatisé le traitement des demandes. On peut présenter sa demande sur le service en ligne Mon dossier. On peut aussi passer par un service téléphonique automatisé à qui on communique son numéro d'assurance sociale et d'autres renseignements. Voilà comment nous pourrons répondre à un nombre considérable de demandes. Nous avons également ajouté des préposés aux appels pour répondre aux questions.
Ce qui est bien, c'est que nous nous sommes associés à Service Canada pour mettre les deux systèmes en place. En général, les demandeurs admissibles à l'assurance-emploi auront tendance à s'adresser à Service Canada, pour obtenir la prestation canadienne d'urgence. Sinon, ils — surtout les travailleurs autonomes, les contractuels, ceux qui vivent de petits boulots et, peut-être, ceux qui ne sont pas tellement attachés à un emploi salarié — s'adresseront à l'Agence. Ça répartira la charge.
La subvention salariale, que nous gérerons également, arrive certainement à point nommé. Elle devrait permettre un retour au travail plus rapide de plus de travailleurs qui continueront de recevoir un salaire de leur employeur, même s'ils ne travaillent pas. Elle réduira aussi la charge de travail imputable à la Prestation canadienne d'urgence.
Je vous remercie de cette question. Je vous rassure, les demandeurs pourront passer par un système téléphonique automatisé et sans frais, qui pourra prendre en charge plus d'un million de demandes par jour. Nous l'offrons à ceux qui préfèrent utiliser leur téléphone à Internet.
Nous veillerons aussi à ce que ceux qui ont besoin d'aide pour l'utiliser... On peut se représenter quelqu'un comprenant mal l'anglais ou le français ou un message préenregistré débité trop rapidement pour lui. Notre centre d'appel, s'il s'adresse à lui, pourra le dépanner sur-le-champ, grâce à la réponse vocale interactive du système téléphonique automatisé, et nous pourrons le faire ensemble, grâce à l'attestation orale. Pour offrir ce service, nous affectons spécialement et exclusivement au traitement des demandes de la Prestation canadienne d'urgence 2 000 agents de plus, qui répondront aux questions et accompagneront, au besoin, les demandeurs dans leurs parcours du système de réponse vocale interactive.
Se pourra-t-il quand même qu'on entende la tonalité « occupé »? C'est toujours possible, selon l'heure de l'appel. Ce l'est, absolument, si tout le monde appelle en même temps, à 10 heures. Nous incitons les visiteurs du site Web, à se manifester selon un ordre déterminé par leur mois de naissance. Ce n'est pas obligatoire. Les personnes qui peuvent attendre et qui sont nées entre janvier et mars présenteront leur demande le lundi; celles qui sont nées entre avril et juin, le mardi et ainsi de suite pour le mercredi et le jeudi. Les autres jours, tout le monde pourra le faire. C'est une petite règle non contraignante pour préserver l'ordre dans le processus et assurer à tous le meilleur service possible.
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Merci beaucoup, monsieur le président. J'ai deux questions.
La première porte sur la prestation universelle. Il est clair, pour moi, que l'administration fédérale est en mesure de traiter en même temps des millions de déclarations de revenus. Je ne comprends seulement pas pourquoi nous prendrons tant de temps à rejeter un certain pourcentage des demandes de la prestation d'urgence. Beaucoup de demandeurs vont glisser entre les mailles du filet.
Je pense que tous les partis s'entendent sur la nécessité de rendre la prestation universelle et d'envoyer l'argent aux personnes qui en ont besoin. Des obstacles techniques entravent-ils le gouvernement? Il ne semble pas, parce que nous pouvons traiter ces demandes beaucoup plus facilement.
La deuxième question concerne ce qu'on appelle la prime de courage ou de danger, pour les intervenants de première ligne — infirmières, autres employés du système de santé, préposés au nettoyage, fournisseurs de services, chauffeurs d'autobus et de moyens de transport en commun, préposés aux refuges, pompiers, policiers. Est-ce qu'on songe à accorder à ces travailleurs canadiens la prime qui équivaudrait à un supplément de 20 % de leur salaire et, bien sûr, à assurer à tous au moins le salaire minimum de 15 $? Le ministère des Finances envisage-t-il de verser cette prime aux travailleurs acharnés maintenant à pied d'oeuvre pour nous faire traverser la crise en risquant leur santé?
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Des problèmes techniques sur la ligne empêchent de répondre à la question. Mes collègues Kovacevic et Marsland, des Finances, ont essayé de répondre, mais ils éprouvent des difficultés. Ce n'est pas faute d'essayer. La ligne est coupée par des problèmes techniques.
Moi aussi, j'ai aussi essayé de répondre tantôt à une question, et j'y répondrai rapidement, pour compléter la réponse de M. Vermaeten, de l'Agence du revenu du Canada, concernant le traitement des demandes de prestation d'assurance-emploi et la stabilité du système. Nous avons reçu plus de deux millions de ces demandes, ces deux dernières semaines et demie seulement. Nous continuerons de pouvoir en accepter et en recevoir. Nous les traitons de façon accélérée.
Comme nous l'avons annoncé hier, alors que nous avons désormais mis en vigueur une prestation uniforme pour tous les demandeurs de l'assurance-emploi, nous prévoyons traiter 400 000 demandes par jour. Nous pourrons ainsi absorber cette avalanche de demandes.
Malheureusement, si mes collègues des Finances sont incapables de répondre à la dernière question, je ne suis pas plus en posture de le faire.
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Merci, monsieur le président.
Je commence par relancer une question posée par M. Poilievre à M. le ministre Morneau concernant le programme du compte d'urgence pour les entreprises canadiennes.
M. Poilievre faisait remarquer, à juste titre, qu'une poignée seulement des 239 caisses de crédit du Canada était inscrite comme créanciers autorisés par Exportation et développement Canada. Le ministre qui, je le reconnais, a beaucoup de pain sur la planche, a promis de s'en occuper. Sauf votre respect, cette réponse est simplement insatisfaisante, particulièrement compte tenu du fait que, en Alberta, aucune caisse de crédit ne figure sur cette liste. La conséquence est bel et bien que des dizaines de milliers de petites entreprises albertaines ne pourront se prévaloir du programme.
Je pose cette question au plus compétent d'entre vous: Que fait-on pour inscrire les caisses de crédit sur la liste, particulièrement celles de l'Alberta, où, encore une fois, des dizaines de milliers de petites entreprises qui ont grand besoin de cette aide ne pourront bel et bien pas l'obtenir?
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Je vous remercie, monsieur.
Premièrement, je tiens à remercier l'Agence du revenu du Canada, le ministère des Finances et le ministère de l'Emploi et du Développement social ainsi que tous les fonctionnaires qui travaillent littéralement jour et nuit pour mettre en place tous ces programmes durant cette période très particulière.
J'ai un certain nombre de questions à poser. J'aimerais obtenir certaines données, si je peux utiliser ce terme, en ce qui concerne l'Allocation canadienne pour enfants bonifiée, que nous avons annoncée, et le crédit bonifié pour la TPS. Cette question concerne probablement davantage l'ARC et le ministère des Finances.
Combien de personnes au Canada profiteront du crédit bonifié pour la TPS? Où en sommes-nous en ce qui a trait à la mise en oeuvre de cette mesure pour les personnes qui en bénéficieront?
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Permettez-moi de formuler quelques commentaires.
Pour ce qui est de l'exactitude des renseignements, le vérificateur général a précisé que la façon de mesurer l'exactitude n'était pas très bonne. À l'époque, nous avions recours à une ancienne technologie. Nous disposons maintenant d'une nouvelle technologie qui permet l'enregistrement des appels et l'écoute centralisée par des experts, qui peuvent ainsi déterminer s'il y a des améliorations sur le plan de l'exactitude. En fait, le taux d'exactitude est d'au moins 90 %. Nous pensons que l'exactitude [Difficultés techniques] et gérer le volume d'appels.
C'est un défi; cela ne fait aucun doute. Je pense que partout au pays on constate que les infrastructures sont mises à rude épreuve.
Nous allons faire de notre mieux pour gérer cela, d'une part, en améliorant aussi vite que possible la technologie que nous utilisons, et, d'autre part, en travaillant avec les fournisseurs pour avoir la capacité nécessaire.
Nous avons également augmenté le nombre d'agents d'appels précisément en raison de la mise en oeuvre de la Prestation canadienne d'urgence. Nous avons prévu 2 000 agents supplémentaires qui pourront répondre aux questions. Nous disposerons de ce nombre supplémentaire d'agents à toute heure de la journée afin que les gens parviennent à parler à un agent. Nous sommes persuadés de pouvoir fournir un bon service.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Sur la côte Est, où je me trouve aujourd'hui, on ne saurait évidemment trop insister sur l'importance des industries saisonnières. Un grand nombre de personnes ont exprimé leur inquiétude, par exemple dans le secteur de la pêche ou dans d'autres industries saisonnières, comme le secteur du tourisme, quant aux possibilités qui s'offrent aux travailleurs dont l'emploi était essentiellement assuré, mais qui n'avaient pas encore commencé à travailler. Ils ne peuvent pas travailler en raison de la pandémie de la COVID-19, qui a obligé leurs employeurs à fermer boutique.
J'aimerais savoir si vous avez des renseignements sur l'admissibilité des personnes qui prévoyaient occuper un emploi saisonnier, qui était assuré, mais qui est en train de disparaître après que ces personnes aient pris des arrangements. Est-ce qu'une personne dans une situation semblable sera admissible à la PCU même si elle n'a pas encore officiellement commencé à travailler?
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Ma question s'adresse à M. Andrew Marsland, du ministère des Finances.
La subvention salariale est accordée aux entreprises qui ont vu leurs revenus diminuer de 30 % par rapport au même mois de l'année précédente. Or cette mesure exclut d'emblée les jeunes entreprises qui n'existaient pas l'an dernier, elle exclut les entreprises qui ont connu une forte croissance au cours de la dernière année et elle exclut de nombreuses entreprises en démarrage, même si ces entreprises viennent de connaître une baisse de leurs activités de 30 %.
Hier, lors du breffage avec les fonctionnaires, on nous a dit qu'il y aurait de la souplesse dans l'application des critères, sans donner de précisions. Or les gens ne reprendront pas leur personnel tant qu'ils ne seront pas certains d'être admissibles.
Concrètement, de quelle façon ce programme va-t-il s'appliquer à ces entreprises?
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Monsieur le président, j'aimerais d'abord formuler une remarque, après quoi je poserai une question.
[Français]
Étant donné que tous les députés ont mentionné que des problèmes existent dans le programme actuel, je pense qu'il est important d'examiner la possibilité de mettre en œuvre une prestation universelle, donc pour tout le monde.
Il y a aussi la question d'une « prestation de courage » pour les travailleurs de première ligne qui travaillent actuellement, par exemple les nettoyeurs, les infirmiers et les infirmières. Je parle de tous ceux qui travaillent dans ces domaines.
[Traduction]
S'il faut apporter des modifications législatives à l'Allocation canadienne pour les travailleurs afin de mettre en place une prestation de courage, ou pour que ces programmes de prestations deviennent universels, nous aurons l'occasion de le faire la semaine prochaine, si le Parlement reprend ses travaux. De nombreux députés souhaitent étudier une mesure semblable et évaluer les changements nécessaires lorsque le Parlement se réunira de nouveau dans une forme réduite. C'était ma remarque.
Mes questions portent sur la subvention salariale, les organismes de bienfaisance et les institutions municipales. J'ai deux questions.
D'une part, le gouvernement fera-t-il preuve de flexibilité dans l'interprétation des sources de revenu des organismes de bienfaisance et des organismes sans but lucratif? Il se peut bien que les variations mensuelles ne leur conviennent pas.
D'autre part, les institutions municipales, comme les bibliothèques et les musées, semblent avoir été écartées puisqu'elles reçoivent des fonds publics des municipalités. Le gouvernement envisage-t-il — je l'espère — de faire en sorte que les institutions municipales puissent elles aussi toucher cette subvention salariale? Pour de nombreuses administrations municipales, le contexte est aussi extrêmement difficile.
Sous le régime de l'assurance-emploi, nous avions le programme Travail pendant une période de prestations. Une personne pouvait avoir un emploi rémunéré et travailler environ 10 heures par semaine, et ses prestations d'assurance-emploi étaient seulement réduites de 0,50 $ d'assurance-emploi pour chaque dollar gagné. Elle n'était donc pas pénalisée pour avoir fait ce qu'il fallait, soit travailler quelques heures. Le gouvernement envisage-t-il une mesure semblable dans ce cas-ci?
Ce qui m'inquiète, c'est que vous devrez... Je comprends que vous ne vouliez pas essayer de créer un programme parfait pour chaque être humain, car ce serait digne de Frankenstein. Ma préoccupation, c'est qu'un million de personnes bénéficieront de cette mesure et que dans les faits, il leur sera interdit de travailler. Supposons qu'une personne trouve un emploi dans un café qui peut lui offrir 10 heures de travail par semaine. Cette personne devra refuser, croyant que si elle accepte, le gouvernement la punira et coupera ses prestations. Elle se retrouvera ensuite sans argent et ne pourra pas subvenir à ses besoins.
Ne devrions-nous pas encourager les gens à travailler, lorsque possible?
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Monsieur Poilievre, nous devons toutefois aussi regarder les chiffres.
Nous devons nous arrêter ici. Madame Dzerowicz, je suis désolé que nous n'ayons pas pu nous rendre jusqu'à vous. Nous devons laisser les fonctionnaires partir.
Je vais expliquer ce que les gens de l'Administration nous ont dit lors de la vidéoconférence, puis ils se joindront à nous pour répondre aux questions.
À tous les témoins de l'Agence du revenu du Canada, d'EDSC et du ministère des Finances, je vous remercie beaucoup du travail que vous avez accompli en ces temps difficiles, des longues heures de travail, et du temps que vous avez consacré à réfléchir aux mesures à prendre et à la façon de faire fonctionner tout cela. Comme je l'ai dit concernant le travail du gouvernement, nous n'avons pas l'habitude, dans les cercles gouvernementaux, de voir les choses progresser à la vitesse de la lumière. Merci beaucoup d'avoir répondu à nos questions aujourd'hui, et merci beaucoup de vos efforts. Nous vous laissons quitter la ligne pour que vous puissiez vaquer à vos activités.
Sur la question des réunions par vidéoconférence, qui ont été autorisées par l'intermédiaire d'une motion de la Chambre, j'ai communiqué avec des fonctionnaires de l'Administration de la Chambre des communes. M. Eric Janse, greffier adjoint à la Direction des comités et des services législatifs, et M. Stéphan Aubé, dirigeant principal de l'information de la Chambre des communes, se joindront à nous lorsque j'aurai lu la mise à jour qu'ils m'ont fait parvenir et qui se lit comme suit:
Nous désirons vous remercier de nous avoir fait part de l'intérêt du Comité des finances pour la tenue de réunions par vidéoconférence pour entendre des témoins, comme le permet la motion adoptée par la Chambre lors de la séance du 24 mars. Avant que la Chambre n'adopte la motion, nos équipes avaient déjà commencé à examiner les options au cas où une telle solution serait nécessaire. Après l'adoption de la motion, deux équipes ont été créées. Une équipe était chargée d'organiser des téléconférences dès cette semaine, et l'autre était chargée de commencer l'intégration d'un service de vidéoconférence moderne et convivial satisfaisant aux exigences des comités de la Chambre des communes et pouvant être mis en place le plus tôt possible.
Quant à l'intérêt que porte le Comité au recours à la vidéoconférence pour ses réunions, nous pensons qu'il est important d'informer le Comité que nos équipes cherchent actuellement des solutions à divers problèmes importants. Toutefois, nous sommes certains de pouvoir mettre en œuvre une première solution très bientôt, probablement dès la semaine prochaine. Encore une fois, nos équipes seront à pied d'œuvre au cours de la fin de semaine pour que cela se concrétise.
Les membres du Comité voudront peut-être connaître la nature des trois plus importants défis que nous devons relever pour offrir la vidéoconférence pour la tenue des réunions de votre comité et celles du Comité de la santé. Premièrement, pour que tous les députés puissent participer pleinement aux travaux du Comité, nous devons assurer l'intégration complète de l'interprétation simultanée. En outre, l'interprétation est essentielle, car elle permet aux Canadiens d'écouter les réunions dans la langue officielle de leur choix. Peu de parlements ou d'assemblées législatives ont à se préoccuper de cet aspect, mais il est clair que sans interprétation, le Comité ne peut siéger.
Notre deuxième plus important défi consiste à trouver une solution compatible avec notre infrastructure, ce qui nous permettrait de diffuser les délibérations sur le site Web noscommunes.ca, comme précisé dans la motion adoptée par la Chambre. C'est un autre élément essentiel pour que les Canadiens puissent suivre les travaux du Comité.
Troisièmement, il est essentiel de veiller à ce que toute solution que nous mettons en place prenne en compte la nécessité de maintenir la sécurité de notre réseau et de notre infrastructure.
Enfin, dans le cadre de nos essais, nous avons appris qu'il y aura sans aucun doute d'autres difficultés techniques qui se présenteront de temps à autre. Même si nous ne serons pas en mesure de toutes les cibler, nous travaillons à atténuer les difficultés auxquelles nous nous sommes heurtés jusqu'à présent. Il est absolument critique que les membres travaillent avec l'équipe de la Chambre des communes pour aider à la mise en œuvre et vérifier leurs connexions. Nous encourageons fortement l'utilisation d'écouteurs et demandons que tous les participants envisagent toute autre suggestion pour améliorer la connexion dans le cadre de ces réunions. De plus, d'autres facteurs qui échappent au contrôle de la Chambre des communes peuvent avoir une incidence sur la façon dont ces réunions se dérouleront. Les connexions Internet ralentissent lorsque de nombreuses personnes utilisent la même connexion en continu, les connexions échouent et les appels peuvent être interrompus, et ce, peu importe les efforts qui ont été déployés pour éviter ces scénarios. Ces problèmes peuvent perturber les réunions et ne font pas partie des difficultés habituelles d'une réunion de comité sur la Colline parlementaire. Nous continuerons toutefois de faire de notre mieux pour réduire les risques, même s'ils ne peuvent pas complètement être éliminés. Nous continuerons aussi de donner les meilleurs conseils possibles à tous les membres sur les façons de veiller à ce que ces réunions soient des plus fructueuses.
Nous espérons que cela aidera les membres du Comité à comprendre que nous continuons à travailler avec diligence pour répondre à cette volonté, et nous ferons une mise à jour pour les whips de tous les partis au début de la semaine prochaine.
Eric Janse et Stéphan Aubé
Je crois que ces deux personnes sont disponibles.
Messieurs Aubé et Janse, avez-vous quelque chose à ajouter avant que nous passions aux questions?
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Je vais commencer, puis Stéphan pourra poursuivre.
Je vais répondre à la deuxième question en premier sur le Comité des comptes publics de la Colombie-Britannique et ce que d'autres instances font.
En effet, la Chambre est en contact étroit avec de nombreuses autres assemblées législatives pour voir ce qu'elles font et comment elles procèdent. Le grand problème que nous avons et que la majorité de ces assemblées n'ont pas — en fait, pratiquement toutes —, comme le président l'a mentionné dans la déclaration liminaire que nous lui avons remise, c'est la nécessité d'assurer des services d'interprétation simultanée durant les délibérations. Cela ajoute une couche de complexité à laquelle elles ne sont pas confrontées.
Pour ce qui est de Zoom, de la confidentialité et de l'interprétation, Zoom est en fait l'option que nous explorons actuellement. Elle semble prometteuse, mais je demanderais peut-être à Stéphan de décrire un peu le défi que représente l'ajout de l'interprétation.
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Monsieur le président, pour donner suite aux remarques de M. Janse, nous travaillons avec différents produits, après la tenue de consultations dans le monde entier, pour examiner qui fait quoi et connaître les solutions choisies.
Au cours des dernières semaines, nous nous concentrons sur Zoom et nous examinons la possibilité de l'intégrer à notre infrastructure actuelle des comités. Nous avons été en mesure de faire quelques tests cette semaine et nous avons bon espoir, grâce à une équipe dévouée que nous avons mise sur pied au cours des deux dernières semaines, que nous serons en mesure de mettre en place une solution technologique et le soutien adéquat.
Je pense, monsieur le président, que vous avez entendu un peu plus tôt que nous devons prendre en considération l'infrastructure des membres à l'autre bout de la ligne, que ce soit par téléphone ou vidéoconférence, si bien que nous mettons en place le modèle de soutien approprié, les solutions appropriées, pour assurer une diffusion partout au Canada.
Nous avons effectué des tests concluants cette semaine et nous espérons pouvoir trouver une solution la semaine prochaine.
Ce que nous essayons de régler cette semaine, c'est les préoccupations liées à la sécurité que les membres ont déjà examinées. Nous sommes en train de configurer une solution, de mettre à l'essai Zoom, afin d'essayer de minimiser les risques liés à la confidentialité ou à la sécurité pour notre infrastructure.