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La séance est officiellement ouverte.
Bienvenue à la 19e séance du Comité permanent des finances de la Chambre des communes. Conformément à l'ordre de renvoi du mardi 24 mars, le Comité se réunit pour discuter de la réponse du gouvernement à la pandémie de la COVID-19. Nous nous rencontrons surtout pour recueillir des témoignages sur des aspects liés à la réponse à la pandémie de la COVID-19 et pour examiner un rapport bihebdomadaire, qui doit être remis au ou à son délégué, sur toutes les mesures prises conformément aux parties 3, 8 et 18 de la Loi sur les mesures d'urgence visant la COVID-19.
Comme vous le savez bien, la réunion d'aujourd'hui se déroule par vidéoconférence, et les délibérations seront diffusées sur le site Web de la Chambre des Communes. Pour que vous soyez au courant, je signale que le site Web montrera toujours la personne qui parle plutôt que l'ensemble du Comité.
Pour faciliter le travail de nos interprètes, je demanderais aux gens de parler aussi lentement et clairement que possible, et à ceux qui ne parlent pas de mettre leur téléphone en mode discrétion. Attendez que le président vous cède la parole avant de parler. J'ai ici l'ordre des intervenants.
Sur ce, nous allons commencer officiellement la séance. Je crois que nous allons commencer par le gouverneur de la Banque du Canada, M. Stephen Poloz.
Monsieur le gouverneur, je veux tout d'abord vous remercier au nom du Comité de tout le travail que la première sous-gouverneure, votre conseil d'administration, l'ensemble des employés de la Banque et vous-même accomplissez ces jours-ci pour aider les Canadiens à traverser cette crise. Nous allons vous donner la parole pour ensuite faire une série de questions.
Allez-y, monsieur le gouverneur.
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Monsieur le président, distingués membres du Comité, bonjour.
La première sous-gouverneure Wilkins et moi sommes heureux de pouvoir vous présenter les mesures prises par la Banque face à la pandémie de coronavirus, et le Rapport sur la politique monétaire, que nous avons publié hier.
[Français]
L'économie canadienne subit en ce moment une contraction marquée et rapide. Le choc touche tous les pays, mais ceux qui, comme le Canada, produisent de la matière première sont frappés deux fois. En effet, en plus de l'impact des mesures de santé publique nécessaires pour contenir le virus, l'économie subit aussi celui de la chute des prix mondiaux du pétrole. À très court terme, les décideurs publics ne peuvent pas faire beaucoup plus que d'amortir le coup.
[Traduction]
Pour que la Banque puisse accomplir son mandat premier, qui consiste à maintenir l’inflation près de sa cible, l’économie doit d’abord être stabilisée. Au cours des dernières semaines, le Conseil de direction a abaissé trois fois le taux directeur pour l’établir à 0,25 %, ce qu’il considère comme étant sa valeur plancher. Ces interventions se fondaient sur une analyse des facteurs que nous pouvions mesurer immédiatement: principalement les retombées probables de l’effondrement des prix du pétrole sur l’économie, et les effets immédiats des mesures visant à contenir le coronavirus. Selon cette analyse préliminaire, ramener les taux jusqu’à la valeur plancher était la meilleure contribution que la Banque pouvait apporter pour stabiliser l’économie et compléter les vastes efforts déployés par le gouvernement pour faire face à la pandémie.
Cela dit, pour que les effets des décisions de politique monétaire prises par la Banque se fassent sentir jusque sur les entreprises et les ménages et qu’ils favorisent une reprise robuste, il est essentiel que les marchés financiers fonctionnent bien. C’est pourquoi la Banque a jusqu’ici pris de nombreuses mesures pour améliorer le fonctionnement des marchés. Permettez-moi de décrire ces programmes et ces mécanismes, et les objectifs qu’ils visent.
Le marché des obligations du gouvernement du Canada est fondamental: il sert de base à beaucoup d’autres marchés financiers. Nous avons donc lancé un programme d’achat d’au moins 5 milliards de dollars de ce type d’obligations par semaine, afin de soutenir la liquidité et l’efficience de ce marché. Dans l’annonce d’hier, nous avons souligné que nous pouvons augmenter l’ampleur de ce programme en tout temps, si les conditions le justifient. Nous avons également indiqué que nous allons accroître notre participation aux adjudications de bons du Trésor du gouvernement fédéral pour la porter à 40 % de chaque nouvelle émission.
La Banque contribue aussi à assurer le bon fonctionnement des marchés de titres provinciaux en achetant jusqu’à 40 % des nouveaux titres provinciaux sur les marchés monétaires et jusqu’à 50 milliards de dollars d’obligations provinciales.
Nous avons pris plusieurs mesures afin que les institutions financières aient amplement de liquidités, et que les entreprises et les ménages canadiens puissent ainsi continuer d’avoir accès à du crédit pour répondre à leurs besoins essentiels et traverser cette période difficile.
Nous avons notamment amélioré les mécanismes de prise en pension — qui permettent aux banques et autres négociants principaux d’emprunter des fonds à la Banque du Canada en fournissant leurs actifs en garantie — afin d’aider ces institutions à mieux gérer leurs risques de liquidité. Nous avons élargi la liste des institutions admissibles à nos prêts et l’éventail des titres qu’elles peuvent fournir en garantie, et ces mécanismes permettent maintenant d’offrir un financement jusqu’à 24 mois. Nous avons lancé un mécanisme conditionnel de prise en pension à plus d’un jour, qui procure des liquidités à un éventail élargi de contreparties actives sur le marché des pensions. Par ailleurs, nous avons instauré un programme d’achat d’Obligations hypothécaires du Canada, d’un maximum de 500 millions de dollars par semaine. Celui-ci vise à favoriser le bon fonctionnement d’un important marché pour l’octroi de prêts hypothécaires aux Canadiens. Ensemble, tous ces mécanismes devraient améliorer les conditions de liquidité et de financement des prêteurs, ce qui aidera les entreprises et les ménages à avoir accès au crédit dont ils ont besoin. Ils les aideront aussi à bénéficier davantage de notre assouplissement monétaire durant la reprise.
Pour soutenir les entreprises canadiennes, nous avons mis sur pied un programme d’achat d’acceptations bancaires, qui sont une source importante de financement pour beaucoup de PME. Nous avons aussi introduit le Programme d’achat de papier commercial, qui fournit du financement à un large éventail d’entreprises et de pouvoirs publics. Et hier, nous avons annoncé un programme d’achat de 10 milliards de dollars d’obligations de sociétés de qualité sur le marché secondaire.
Comme nous l’avons indiqué dans l’annonce d’hier, la Banque se tient prête à augmenter l’ampleur de ses programmes si les conditions du marché le justifient. Avec ces programmes en place, la combinaison des mesures budgétaires énergiques prises par les gouvernements et de l’assouplissement monétaire fourni par la Banque va jeter les meilleures bases possible pour la reprise.
Nous avons l’habitude de présenter des prévisions détaillées pour l’économie canadienne dans notre rapport sur la politique monétaire, et d’en discuter devant ce comité. Toutefois, les perspectives économiques dépendent grandement de la durée des mesures de confinement et de la façon dont les ménages et les entreprises s’adaptent. Dans ce contexte, nous avons convenu qu’en fournissant une prévision complète, nous offririons une information faussement précise dans notre rapport. Nous avons plutôt choisi de présenter deux scénarios indicatifs plausibles pour l’économie. L’un d’eux doit être considéré comme un scénario « optimiste » — qui demeure réalisable selon la durée du confinement et d’autres facteurs —, tandis que l’autre est beaucoup plus défavorable. Il y a beaucoup d’issues possibles entre ces deux scénarios. Quoi qu’il en soit, en nous fondant sur l’analyse de la Banque, nous avons conclu qu’un assouplissement monétaire considérable est nécessaire pour préparer le terrain en vue de la reprise économique qui va suivre la période de confinement.
[Français]
Je tiens à mentionner que toutes les mesures que nous avons prises jusqu'ici sont entièrement conformes à notre régime de ciblage de l'inflation tel qu'il est défini dans notre entente avec le gouvernement fédéral. Les cibles d'inflation fournissent un point d'ancrage à l'économie, en particulier les attentes d'inflation et un guide pour la conduite de la politique monétaire. Pour maintenir l'inflation près de notre cible de 2 %, il faut établir la politique monétaire de façon à stabiliser l'économie et à permettre à la croissance économique et à l'emploi de donner leur plein rendement.
[Traduction]
Avant de conclure, j’aimerais souligner que c’est la dernière fois que j’ai l’occasion de m’adresser à ce comité en tant que gouverneur de la Banque du Canada. Ces témoignages jouent un rôle important lorsqu’il s’agit de rendre compte de nos actes aux Canadiens. J’ai toujours apprécié ces occasions de vous expliquer notre travail et, par votre entremise, de familiariser le public avec ce que nous faisons. Je vous remercie de vos efforts en ce sens.
Sur ce, la première sous-gouverneure Wilkins et moi serons heureux de répondre à vos questions.
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Parmi tous ces commentaires, j'ignore, monsieur le président, lesquels je devrais traiter comme des questions, mais je suppose que je vais répondre à la dernière question.
Je peux vous dire que nous n'avons secouru aucune province. Nous avons acheté des valeurs à court terme directement sur le marché à mesure que les provinces émettaient des titres, afin d'ajouter des liquidités au système. Comme je l'ai indiqué auparavant, les pressions que nous observons ne sont pas liées aux emprunteurs. Elles découlent du fait que, pendant des périodes comme celle-ci, tous les intervenants de l'ensemble du réseau ou du système cherchent à se procurer davantage de liquidités. C'est à ces moments-là qu'ils vendent leurs actions ou leurs obligations, qu'ils rajustent leur position et qu'ils utilisent leur marge de crédit. Une entreprise ayant, il y a plusieurs semaines, négocié une marge de crédit avec sa banque verra les difficultés arriver, utilisera sa marge de crédit pour retirer un maximum de fonds, puis se contentera de les garder en réserve.
Eh bien, les banques doivent financer ces transactions d'une manière ou d'une autre. Pour ce faire, elles ne se servent pas uniquement de leurs dépôts et de l'argent qui se trouve dans leurs coffres-forts. Elles font appel aux marchés pour financer ces besoins. Toutefois, ces marchés étaient engorgés en raison de la présence dans l'économie d'un grand nombre de personnes qui cherchaient à acquérir des liquidités supplémentaires — et je parle vraiment de personnes. Dans cette situation, c'est le rôle de la banque centrale de répondre à ces besoins. Nous le faisons en achetant les actifs non liquides ou relativement non liquides que le marché fournit. Notre bilan s'élargit donc pendant cette période. C'est ce que les banques centrales font. Puis, plus tard, lorsque les tensions s'apaiseront, plus personne n'aura besoin de liquidités. L'entreprise qui avait retiré la totalité des 100 millions de dollars, que comptait sa marge de crédit, remboursera cet argent, puis la banque disposera de tous ces fonds qu'elle pourra réinvestir dans le marché. C'est à ce moment-là que les actifs seront réabsorbés. Voilà comment un octroi de liquidités se déroule.
Je tiens simplement à remercier infiniment Mme Wilkins, la première sous-gouverneure, et vous, gouverneur Poloz, de nous avoir fait un exposé aujourd'hui. Étant donné que, comme vous l'avez mentionné, il s'agit de votre dernière comparution devant notre comité, j'aimerais vous remercier du service extraordinaire que vous avez rendu au Canada et du leadership dont vous avez fait preuve durant la présente pandémie.
Monsieur le gouverneur, au cours du dernier mois, vous avez pris quelques mesures très importantes pour faire en sorte que les marchés financiers canadiens continuent de fonctionner et que le crédit demeure accessible. Je sais que vous avez à plusieurs reprises rajusté le taux du financement à un jour et que vous avez lancé un certain nombre de programmes pour accroître les liquidités dans les principaux marchés de financement. Vous nous avez présenté une revue de ces mesures au cours de votre exposé d'aujourd'hui.
Comme vous l'avez mentionné, hier, vous avez présenté votre rapport sur la politique monétaire, et vous avez annoncé quelques mesures d'aide supplémentaires.
Les électeurs de ma circonscription, comme la plupart des électeurs de l'ensemble du pays, sont inquiets et stressés pendant la pandémie actuelle. Ils se demandent si leur vie reprendra son cours normal un jour.
Qu'est-ce que les électeurs de nos circonscriptions devraient penser de vos annonces? Quel signal leur transmettez-vous?
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Il y a de nombreuses inconnues quant à la façon dont la reprise se déroulera, lorsqu'elle surviendra. Nous étions dans une position raisonnablement satisfaisante au début de la pandémie. Le taux de chômage était relativement faible, et l'économie commençait à se renforcer de nouveau, après avoir connu certaines faiblesses au cours de l'automne. Les banques étaient en excellente forme. Nous remarquons donc qu'il y a tout lieu de croire que la reprise économique pourrait s'amorcer au cours de l'été, si les mesures de confinement commencent à être levées lentement, et qu'elle pourrait se poursuivre pendant l'automne.
Bien entendu, tout dépend du moment où les mesures de confinement seront levées. Dans l'un de nos scénarios, nous supposons que leur levée s'amorcera en mai et en juin. Les électeurs de votre circonscription et les autres citoyens de l'ensemble du pays verront que les entreprises jugées non essentielles commencent à reprendre leurs activités. Elles ne le feront pas toutes, mais bon nombre d'entre elles le feront. Les gens commenceront à reprendre leur travail ou à être embauchés, et leurs heures de travail augmenteront. Cela créera ce que j'appellerais un cercle vertueux, qui soutiendra la confiance.
Comme le gouverneur l'a déclaré, les programmes que le gouvernement met en place en ce moment — par exemple, la subvention salariale ou l'aide pour payer les loyers et d'autres dépenses — sont réellement conçus pour soutenir cette confiance afin que, lorsque les entreprises commenceront à ouvrir leurs portes, nous puissions amorcer un retour à la normale. Les programmes que nous avons mis en oeuvre pour renflouer les liquidités et le crédit peuvent sembler très obscurs pour les électeurs de votre circonscription, mais ils sont en fait tout aussi essentiels. Ces programmes font en sorte que, s'ils ont besoin d'utiliser leur marge de crédit ou de repousser leurs paiements hypothécaires, les banques sont en mesure de leur accorder cela. Il n'est pas garanti qu'elles le feront, mais elles sont au moins à même de le faire.
J'aimerais conclure en disant que l'une des choses que nous devrions noter, c'est le fait que les prix du pétrole ont connu un énorme recul, ce qui signifie qu'une partie de la reprise économique pourrait se prolonger, selon ce qui advient de ces prix. Nous pensons que cela est dû en grande partie à la COVID. Ces prix devraient se raffermir avec le temps, mais nous estimons que, compte tenu du niveau élevé des stocks, cette situation pourrait durer un peu plus longtemps.
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Nous disposons de très peu de données sur la façon dont les économies s'en tirent jusqu'à maintenant, mais elles semblent toutes s'en tirer de façon semblable, en fonction du degré de fermeture auquel elles font face, et de l'incidence que cela a sur l'économie.
Cependant, je dirais que tous les gouvernements ne disposent pas de la même puissance de feu. Par conséquent, la situation varie un peu d'un pays à l'autre. Certes, comme Mme Wilkins vient de le mentionner, au moment où cet épisode a commencé, notre économie était en situation de plein emploi, elle fonctionnait au maximum de sa capacité, et l'inflation était en voie d'atteindre notre objectif, ce qui n'était pas le cas d'un grand nombre d'autres pays. Tout comme une personne en santé a plus de chance de guérir de la COVID, une économie qui se porte bien sera plus résiliente dans les mois et les années à venir.
En ce sens, le ratio de la dette fédérale au PIB est très faible. En fait, il est parmi les plus faibles qui soient. J'estime donc que nous sommes entrés dans cette période avec le sentiment de savoir que notre politique budgétaire pourrait se montrer à la hauteur, même si nous savions fort bien que notre politique monétaire disposait de très peu d'armes dans son arsenal.
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Je vous remercie beaucoup de votre question.
Évidemment, nous allons prendre en considération les mêmes signaux que lors de la mise sur pied de ces programmes.
En ce qui concerne les prises en pension, nous avons constaté qu'il y avait des problèmes de liquidités dans les marchés du financement à court terme. Cela a été observé dans les primes de risque, dans l'offre et la demande et dans la façon dont le marché fonctionnait.
Au fur et à mesure que l'économie et les marchés financiers redémarreront, les besoins relatifs à nos services seront moindres. Ainsi, nous pourrons tranquillement retirer ces services. C'est exactement ce que nous avons fait lors de la crise de 2008. Nous avons pu réduire ces programmes graduellement.
C'est la même chose en ce qui a trait à nos achats d'actifs. Du côté des achats d'actifs du secteur privé, à un moment donné, le marché va commencer à fonctionner quand même assez bien. Cela se reflétera dans le niveau d'activité, l'offre et la demande et les prix.
En ce qui concerne les achats des obligations du gouvernement fédéral, nous avons déjà dit que nous les maintiendrions jusqu'à ce que la reprise soit bien ancrée et bien démarrée.
Grâce à l'expérience d'autres banques centrales, nous savons très bien que la sortie de crise devrait se faire en douceur. Sinon, comme vous l'avez dit, cela pourrait créer des remous dans le marché.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie infiniment le gouverneur Poloz et la sous-gouverneure Wilkins de leur participation aujourd'hui. J'espère que vos familles sont en santé et en sécurité.
Monsieur le gouverneur, je vous remercie du service que vous rendez à votre pays. Nous vous sommes certainement reconnaissants d'avoir, au fil des ans, comparu régulièrement devant le comité des finances.
Vous avez énuméré les aides qui sont offertes au secteur bancaire, notamment une souplesse en matière de facilités de prise en pension, un taux record du financement à un jour et un certain nombre d'autres mesures qui contribuent à appuyer le secteur bancaire. D'autres banques centrales, comme la Banque centrale européenne et la Banque d'Angleterre, ont assujetti ces aides à certaines conditions, comme l'interdiction de verser des primes aux cadres supérieurs, de verser des dividendes ou de racheter des actions. Au Canada, ces conditions n'ont toujours pas été imposées.
Comme j'ai parlé hier aux propriétaires de petites entreprises dans ma circonscription, je peux vous dire que bon nombre d'entre eux sont pris jusqu'au cou. Ils sont très préoccupés de savoir s'ils seront en mesure de survivre pendant les prochaines semaines. De plus, il y a des Canadiens qui peinent à mettre du pain sur la table et à conserver leur logement. En même temps, malgré le fait que de nombreuses coopératives de crédit ont réduit à zéro leur taux d'intérêt, comme Vancity l'a fait à l'égard de ses cartes de crédit et comme Community Savings l'a fait à l'égard de ses marges de crédit, les banques n'ont pas fait de même.
Dans le meilleur des cas, elles ont réduit de façon marginale certaines des facilités qu'elles offrent si les gens sont dans une situation désespérée. En ce qui concerne les reports hypothécaires, personne ne m'a encore indiqué que leur report hypothécaire avait été approuvé sans intérêt, pénalité ou frais. Par conséquent, les Canadiens éprouvent des difficultés, et nous ne voyons pas le secteur bancaire apporter sa contribution à la survie à cette crise.
La Banque du Canada a-t-elle eu des discussions visant à garantir que les banques font leur part pour s'assurer que les Canadiens traversent cette crise et que personne et aucune petite entreprise n'est laissée pour compte? Le gouvernement fédéral devrait-il utiliser les outils dont il dispose pour s'assurer que le secteur bancaire suit des pratiques exemplaires, comme le font Vancity et Community Savings, ces coopératives de crédit qui apportent une aide importante aux membres de leurs collectivités? Que diriez-vous aux électeurs de ma circonscription qui peinent à joindre les deux bouts et qui finissent par s'endetter encore plus, parce que leur report hypothécaire s'accompagne de pénalités, de frais et d'intérêts qui s'ajoutent aux intérêts qu'ils paient déjà, de sorte qu'ils éprouvent de véritables difficultés et qu'ils en éprouveront encore plus à la fin de cette crise?
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Je suppose que je devrais commencer par vous rappeler que la régulation des banques est du ressort du Bureau du surintendant des institutions financières, et ce faisant, je ne me défile pas du tout devant mes responsabilités. Quant à ce que le Bureau a annoncé aux banques et publiquement, il ne leur a pas dit qu'elles ne pouvaient pas verser de dividendes, mais il leur a demandé de ne pas les accroître — ce qu'elles ont traditionnellement eu tendance à faire — et d'arrêter d'utiliser leur capital pour des rachats.
Une des raisons pour lesquelles le Bureau du surintendant des institutions financières a pris cette position est qu'il avait imposé, à l'avance, ce qu'on appelle une réserve pour stabilité dynamique, une réserve de capital supplémentaire en plus de ses besoins réguliers en capital pendant ce qu'on appelle les périodes favorables d'environ deux points de pourcentage. Je pense qu'elle devait être à 2,25 % à ce jour. Que se passera-t-il alors? Dire aux banques qu'il y a lieu de réduire la réserve maintenant aura le même effet sur l'économie que si nous étions dans une économie différente sans réserve et qu'elles disaient qu'on ne devrait pas verser de dividendes. Cette mesure a pour effet de garder le capital à la banque et fait en sorte qu'il puisse être utilisé pour accroître les prêts si c'est ce qu'on demande.
Comme je l'ai dit plus tôt, il y avait une quantité extraordinaire de nivellements de comptes des sociétés qui faisaient des prélèvements sur leur marge de crédit au début de cette période, si bien que cette décision du Bureau du surintendant des institutions financières a bien aidé la situation parce que les banques peuvent honorer les exigences à un niveau légèrement moins élevé. Nous avons fonctionné au moins de la même façon; c'est seulement que nous disposions d'un outil supplémentaire, un outil du Bureau du surintendant des institutions et non un outil que gère la Banque du Canada. Vous vous souviendrez peut-être du jour où le surintendant et moi-même sommes venus témoigner avec le pour décrire l'éventail de changements qui sont survenus en même temps.
Pour ce qui est des autres points que vous avez soulevés, je ne vais pas me porter à la défense des banques. Je dirai simplement qu'elles ont été d'importants intermédiaires pour appliquer les politiques qui ont été adoptées. On a mis en place des politiques de prêt supplémentaires, et les banques gèrent ces programmes au nom, essentiellement, du gouvernement parce que ce sont elles qui sont en lien avec les clients. Elles prennent déjà beaucoup de risques, bien sûr, dans les registres de prêts actuels. Nous ne devrions pas l'oublier. En temps de crise, des tensions seront exercées sur leurs registres de crédit. C'est aussi un point dont il faut tenir compte.
Quant aux reports hypothécaires et à la réduction des taux de cartes de crédit, ils sont du ressort de quelqu'un d'autre. Je suis ravi de voir la latitude qu'on a offert, car je pense que pendant ce profond ralentissement économique, il s'agit d'un important mécanisme d'amortissement.
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Nous avons eu un discours persistant concernant le système financier mondial et le système financier canadien qui a surtout porté sur notre Revue du système financier, qui, comme vous le savez, est publiée une fois l’an. Dans environ quatre semaines, nous présenterons au public nos mises à jour à ce sujet.
Pour donner une réponse générale à votre question, ce que nous pouvons dire c’est que le système financier mondial est en bien meilleure posture et bien plus résilient qu’il l’était à l’époque de la crise financière mondiale. On a fait beaucoup de bon travail par l’intermédiaire du processus de Bâle, des réformes des accords de Bâle III. La raison pour laquelle il a fallu aussi longtemps est qu’elle était mondiale et que tout le monde devait adhérer à une norme convenue plus élevée.
Le FMI procède lui-même à des simulations de crise du système financier pour nous assurer que tout fonctionne comme prévu. Ces simulations de crise prennent normalement la forme d’une combinaison de la récession la plus importante à laquelle le pays ait jamais fait face — nous utilisons généralement la récession de 1981-1982 comme modèle — avec une hausse du taux chômage supérieure à celle de l’époque. Dans notre simulation, on a aussi utilisé une baisse de 30 % du prix des maisons, simplement pour ajouter de la pression supplémentaire sur le système bancaire. Bien sûr, nous connaissons mieux nos propres résultats, mais on le fait pour la communauté internationale en entier.
Nous constatons que les systèmes bancaires sont bien placés pour absorber un choc de cette ampleur. C’est normalement quelque chose qui dure pendant un certain temps. Il s’agit d’une récession prolongée.
Je ne dis pas qu’il s’agit d’une situation très unique. Bien sûr, elle est différente de certaines façons. Elle est beaucoup plus profonde et marquée, et nous croyons qu’elle durera beaucoup moins longtemps que ce que je viens de décrire. Je ne vais pas écarter ces risques, car ils sont importants, mais j’ai vraiment foi en la résilience du système financier tel qu’il est aujourd’hui.
Je pense que vous en voyez la preuve. Vous n’entendez pas parler d’entreprises à qui on coupe le crédit, chose dont on entendait beaucoup parler en 2008. Par exemple, comme nous l’avons entendu ce matin à la réunion du FMI, on accroît le crédit en Chine. C’est un autre signe que le rétablissement commence à prendre forme là-bas, et c’est un signe que même si nous pouvons cerner des risques, leur système financier a un rendement normal.
J’aimerais vous rassurer, sans l’écarter, que je conviens qu’il s’agit d’une considération importante. C’est quelque chose que nous étudions beaucoup, et nous vous dirons davantage à ce sujet en mai. Le rapport sera prêt dans quatre semaines.
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Je le considère très important. Comme je l'ai dit dans ma déclaration préliminaire, dès qu'il y a un choc mondial comme celui-ci, nous en ressentons les effets, comme tout le monde. Cependant, comme nous sommes un grand exportateur de produits de base, nous ressentons une deuxième onde de choc, parce que les prix baissent d'autant et que cela fait chuter les revenus dans l'économie au complet.
J'essaie de mettre clairement en relief que juste parce que le prix des produits de base a diminué, nous aurions abaissé les taux d'intérêt d'au moins 100 points de base, comme nous l'avons fait en 2015, parce que ce n'est pas très différent de ce que nous avons connu à la fin de 2014 et début de 2015. Nous aurions même pu les abaisser de 150 points de base, si c'était le seul choc que nous avions dû encaisser. C'est un véritable choc pour l'économie, et la situation évoluera comme elle évolue toujours. Bien sûr, les effets ne sont pas les mêmes dans toutes les régions, ils ne se font pas sentir de la même façon partout dans l'économie.
Les effets secondaires en sont que... L'Alberta et la Saskatchewan ressentent les effets de la baisse des prix du pétrole. Quand toutes les personnes touchées se mettent à dépenser moins, cette baisse des dépenses touche le reste de l'économie. C'est ce que nous observons constamment. C'est l'une des choses qui distingue le Canada d'un pays comme les États-Unis, par exemple. Ils n'en ressentent vraiment pas les effets autant que nous.
C'est fondamental, donc nous croyons que le secteur pétrolier pourrait se rétablir plus lentement que d'autres en raison de l'accumulation des stocks. Cela signifie aussi que les prix ont chuté et qu'ils pourraient prendre du temps à remonter à un niveau raisonnable, mais c'est encore très difficile à prévoir à ce stade-ci. Il y a beaucoup de choses qui se passent dans ce marché. Je préfère simplement attendre de voir comment les choses évolueront pour l'instant.
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Oui, je suis très confiant.
Premièrement, quand la crise a éclaté, nous nous sommes rendu compte que certaines des personnes les plus vulnérables seraient celles à contrat, un secteur qui connaît une croissance fulgurante, les travailleurs à temps partiel et tout et tout. Je dois dire que je ne m'étais pas rendu compte de l'ampleur qu'avait prise ce phénomène. Je savais que ces travailleurs se comptaient en millions, mais je ne me rendais pas compte qu'il y avait six millions de personnes non protégées par le régime standard d'assurance-emploi. Cela les place en situation de grande vulnérabilité, et bien sûr, elles travaillent en plus dans les secteurs les plus susceptibles d'être touchés immédiatement. La création de ce programme pour que ces personnes aient accès à un revenu de base pour traverser la crise a été très rapide, j'en ai été impressionné, ce programme a été mis en place très vite.
Deuxièmement, et c'est ce qui est particulièrement attrayant, ce programme est ce qu'on appellerait « élastique ». Si le choc s'avère deux fois plus grand que nous le croyions au départ, il y aura deux fois plus de gens qui demanderont de l'argent. Si le choc est deux fois moins grand, il y en aura deux fois moins. L'élasticité de ce programme en fait automatiquement un bon stabilisateur au sens où les économistes l'entendent. C'est très positif. Nul besoin d'élargir le programme si les gens ont besoin de plus d'argent. Il sera automatiquement élargi au besoin.
Troisièmement, la subvention salariale est un mécanisme d'aide direct. Le grand avantage, ici, c'est que le lien entre l'employeur et l'employé est maintenu. Je pense que ce sera très important pour rassurer les consommateurs en vue de la période de reprise dont vous parliez. D'abord et avant tout, je sais que j'ai un emploi parce que je serai rappelé au travail, mais ensuite, l'employeur ne pourra pas commencer à chercher d'autres personnes pour pourvoir mon poste. C'est une autre forme de friction qu'on évite grâce à ce système.
Je pense que cela nous positionne très bien. Nous ne sommes pas nécessairement les seuls à le faire. Il y a d'autres pays qui se sont dotés de mesures similaires. C'est ce qu'a fait le Japon avant nous, tout comme l'Italie. Nous apprenons. C'est le but des conversations internationales, à mon avis.
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C'est une excellente question.
Statistique Canada a donné ce chiffre très préliminaire en ce qui a trait au premier trimestre. En fait, il s'agit de -2,6 %. En comparaison, notre scénario prévoit que la contraction relative au premier trimestre se situera entre 1 et 3 %. Cela va donc exactement dans le même sens. Il s'agit d'une trajectoire comparable.
Pour ce qui est du deuxième trimestre, le trimestre le plus important, il est possible de voir un scénario assez positif de -15 % comparativement au quatrième trimestre. Le pire est d'environ -30 %. La réalité se situera probablement entre les deux. Cela dépendra du moment où l'économie redémarrera. Alors, si nous recommençons au mois de mai ou même au début de juin, l'économie reprendra probablement par étape. Il s'agit d'un scénario positif ou optimiste qui commencerait au deuxième trimestre. Par contre, pour le troisième trimestre, il s'agit vraiment d'un trimestre d'engagement.
Selon nous, ce scénario positif est une possibilité, mais cela dépendra de la gravité de la situation. À quel moment pourrons-nous lever les restrictions imposées à la population? Nous ne le savons pas, comme le premier ministre le disait hier. Toutefois, je pense que ce serait possible.
Quant au scénario sombre, il l'est vraiment, par comparaison. Les faillites et les pertes d'emploi à plus long terme, entre autres, vont affecter la confiance. Par ailleurs, si la confiance est maintenue, il y aura une reprise plus robuste aux troisième et quatrième trimestres.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le gouverneur, merci du temps que vous nous consacrez aujourd'hui. Nous avons ainsi droit à des échanges fort intéressants.
J'aimerais aborder quelques aspects de la problématique. J'ai eu l'occasion de prendre connaissance de votre rapport qui a été rendu public hier. Cela donne vraiment matière à réflexion. Il y a tellement d'éléments qui en ressortent, mais je retiens tout particulièrement vos commentaires quant à l'intervention stratégique exceptionnelle de la Banque et du gouvernement du Canada. Vous y traitez de toutes les mesures qui ont été prises, à savoir la Prestation canadienne d'urgence, la subvention salariale et les différents programmes d'achat d'obligations.
Nous ignorons, étant donné que personne n'est capable de le déterminer, pendant combien de temps va durer la situation actuelle où nos existences sont en quelque sorte suspendues. Vous me corrigerez si j'ai tort, mais je considère d'une certaine manière que le gouvernement et la Banque ont pour ainsi dire branché l'économie à un respirateur artificiel.
Pendant combien de temps pourrons-nous continuer de cette manière? Pendant combien de temps la Banque du Canada et le gouvernement du Canada peuvent-ils nous maintenir dans cet état avant que la situation se détériore, et quels sont les éléments qui risquent de mal tourner si l'on demeure ainsi pendant trop longtemps?
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Je conviens avec vous qu'il y a amplement matière à réflexion. Cela ne fait aucun doute. J'aime moins cependant votre métaphore du respirateur artificiel. Je préfère considérer que nous avons mis l'économie en pause.
Comme je l'indiquais précédemment, nous marquons une pause dans autant de domaines que possible en permettant à chacun de prendre un peu de recul. À un moment donné, nous allons relancer le tout. Nous allons bien sûr devoir procéder par étapes, car on ne peut pas simplement tout redémarrer du jour au lendemain.
Il ne faut jamais oublier que c'est une situation temporaire. On peut regarder comment les choses se sont passées en Chine, par exemple, ou si vous préférez, du côté de la Corée du Sud ou de l'Italie. Les résultats obtenus sont variables, mais dans tous les cas, y compris le nôtre, il y a un cycle à traverser. Ce n'est pas une situation sans fin.
Dans le meilleur des scénarios envisageables, nous prévoyons, compte tenu de l'état actuel des choses, une reprise dans différents secteurs de notre économie à compter de la fin mai ou du début juin. Ce ne sera pas un redémarrage complet, mais... Nous serons peut-être nombreux à continuer à travailler comme nous le faisons maintenant, soit de façon virtuelle et en mode télétravail, jusqu'à ce que le dépistage devienne suffisamment généralisé pour nous donner toutes les raisons de croire que nous avons repris la situation en main. Tout cela pour vous dire que l'économie devrait avoir redémarré avant le début du troisième trimestre et qu'elle sera certes en marche pendant ce troisième trimestre.
Ainsi, notre économie va suivre une trajectoire en forme de V avec une descente très rapide suivie d'une remontée. On ne remontera toutefois pas jusqu'au sommet précédent, mais seulement jusqu'à mi-chemin pour former en quelque sorte un V en lettre cursive, c'est-à-dire avec une deuxième moitié arrondie. À partir de ce moment-là, il faudra une autre année à notre économie pour reprendre la trajectoire qu'elle empruntait avant le début de cette crise. En rétrospective, nous pourrons nous dire que cette tangente nous aura coûté environ une année complète. Ce sera le résultat obtenu si nous parvenons à restaurer la confiance des gens de manière à ce qu'ils soient prêts à amorcer la reprise. J'estime que les différents outils qui ont été déployés nous procurent les meilleures chances possibles d'atteindre exactement cet objectif.
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Merci, monsieur le président.
Je vais commencer en remerciant M. Poloz et Mme Wilkins d'avoir accepté de témoigner devant le comité des finances aujourd'hui. Je souhaite également remercier M. Poloz de ses excellents services rendus au fil des ans et lui transmettre mes meilleurs vœux pour l'avenir.
L'éventail de politiques monétaires annoncé par la Banque du Canada est impressionnant et montre bien sa volonté de s'assurer que le gouvernement fédéral, les provinces, les territoires, les banques, les entreprises et les particuliers du Canada disposent des ressources nécessaires pour sortir de cette crise forts et confiants. Nous sommes tous reconnaissants d'avoir la possibilité de discuter avec vous des particularités de ces politiques. Encore une fois, merci.
Le Rapport sur la politique monétaire le plus récent présente deux scénarios qui décrivent la gravité et la persistance de l'incidence possible de la crise de la COVID-19 sur l'économie canadienne, et vous en avez beaucoup parlé aujourd'hui. Le gouvernement fédéral a consenti 107 milliards de dollars en soutien direct qui s'ajoute à d'autres mesures possibles d'une valeur totale de 765 milliards de dollars, y compris des mesures pour assurer les liquidités nécessaires au fonctionnement de l'économie.
J'ai deux questions.
Comment les efforts de planification et de réaction de la Banque du Canada changent-ils dans le pire des scénarios, c'est-à-dire lorsque le confinement total ou partiel est maintenu pendant plusieurs mois? La Banque du Canada et le gouvernement du Canada devraient-ils se préparer au pire, et nous reste-t-il suffisamment de marge de manoeuvre sur le plan fiscal et monétaire pour relever le défi si le confinement se poursuit pendant plusieurs mois?
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Vous voulez parler du scénario le plus pessimiste. D'accord.
Tout d'abord, comme je l'ai dit quelques fois déjà, notre réponse repose sur des mesures fiscales dont les plus importantes sont celles que je qualifierais d'« élastiques ». Elles s'étireront automatiquement si le choc se poursuit. Je crois qu'il vaut mieux poser la question au ministre des Finances. Je sais que vous lui parlerez plus tard.
Permettez-moi de m'exprimer ainsi: la dette actuelle du gouvernement fédéral représente un peu plus de 30 % de l'économie canadienne. Imaginez-vous un couple qui a pris une hypothèque il y a quelque temps déjà et dont les paiements représentent 30 % de leurs revenus. Les propriétaires de la maison se disent: « Nous sommes dans la maison depuis 12 ans déjà. Agrandissons la cuisine afin de la rendre plus belle. » Les propriétaires vont à la banque et empruntent une somme qui représente environ 10 % de leurs revenus pour réaliser leur projet, ce qui fait que leur hypothèque passe de 30 % à 40 % de leurs revenus. Les propriétaires ont désormais une belle maison, ils continuent à payer l'hypothèque et quelques années plus tard, l'hypothèque a été remboursée. Voilà à quoi correspond à peu près l'expérience dont nous parlons en matière fiscale. Selon le scénario le plus pessimiste, le gouvernement fédéral devra emprunter une somme équivalente à 10 % du PIB et ensuite rembourser sa dette échelonnée sur une période de temps à des taux d'intérêt extraordinairement bas. Ce n'est guère différent de ce que font des ménages ordinaires de temps en temps.
Mais vous pourrez demander au ministre des Finances ce qu'il en pense.
Le président me fait signe d'arrêter, mais j'aimerais ajouter que la politique de la Banque du Canada consiste à offrir un soutien au marché afin que toutes ces mesures puissent être prises. Si vraiment nous connaissons le pire des scénarios, comme vous dites, ce sera une période très incertaine. Les tensions que nous observons sur les marchés persisteraient et nous continuerions à faire notre travail.
Comme je l'ai dit, ces mesures peuvent être utilisées de façon illimitée pour soutenir le rendement du marché. L'achat d'actifs à grande échelle pourrait se faire de façon beaucoup plus ambitieuse que ce que nous proposons de faire en ce moment, et si cela s'avère nécessaire, soit. Le rendement du marché serait assuré, nous aurions fait le nécessaire et, bien sûr, nous rembourserions la dette sur la période qu'aurait décidé l'autorité fiscale.
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Mon doux, je pensais seulement pouvoir poser une question. Merci, monsieur le président.
Merci encore à mes collègues de m'avoir permis de poser une question.
Monsieur Poloz, madame Wilkins, merci à vous également. Je ne pense pas que les Canadiens pourraient douter de l'efficacité de votre approche visant la stabilisation de nos marchés et nos perspectives à long terme.
J'ai bien aimé votre analogie, qui comparait le Canada à une personne et parlait de notre immunité, de notre force physique face à cette crise, et aussi du fait que nous avions le plein emploi lorsque la crise nous a frappés et que notre rapport dette-PIB était plutôt sain à l'échelle fédérale.
Les autres pays du monde prendront des risques financiers comme le ferait un particulier. Bien des économies n'ont pas notre résilience interne et n'ont pas les bilans financiers robustes dont jouit le Canada. Au fur et à mesure que la COVID-19 se répand dans le monde, et pour l'instant, on n'en a pas encore vu l'effet sur le continent africain... La COVID-19 pourrait grandement nuire à de nombreuses économies dans le monde. Comment la Banque du Canada travaille-t-elle à l'échelle internationale pour coordonner ses efforts avec d'autres banques, car je présume qu'elle le fait, afin d'offrir un soutien aux pays plus vulnérables pour qu'ils puissent maintenir la confiance de leurs marchés et atténuer les risques d'instabilité financière dans le contexte mondial?
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Il y a une assez grande coordination à l'échelle internationale. Le G7 et le G20 se réunissent régulièrement. Ce matin, c'était la grande réunion du FMI qui, bien entendu, regroupe la plupart des pays du monde.
On voit beaucoup de similitudes dans les réactions sur le plan fiscal, du moins dans le type d'outils utilisé. Comme je l'ai indiqué plus tôt, je pense qu'il y a une grande communication. Même si l'on a l'impression que tout arrive d'un coup, les choses se sont déroulées de façon quelque peu séquentielle, de sorte que les divers pays ont pu discuter ensemble au gré des circonstances.
Je me rappelle — j'ai l'impression qu'une éternité s'est écoulée depuis — avoir parlé à mon collègue italien alors que tout venait juste de commencer et avoir eu ces idées à ce moment-là et, par rapport au Canada, c'était très en avance. C'est la même chose pour la Corée du Sud. Je connais très bien le gouverneur là-bas. Pour ce qui est de la Chine, le gouverneur de la banque centrale nous a fourni de bonnes informations au fur et à mesure, avant même que tout autre pays soit vraiment touché. C'est formidable, et les banques centrales se sont coordonnées encore davantage.
À vrai dire, nous avons passé presque toute la semaine à discuter pendant de longues heures sur Skype, à nous rencontrer comme nous le faisons présentement. Ma première réunion de la journée a commencé à 6 heures ce matin, et c'est seulement en raison des fuseaux horaires.
Je pense que nous avons le sentiment que la situation nous concerne tous, et c'est bien important à mon avis. Vous soulevez un bon point, soit que c'est séquentiel, et par conséquent, la reprise sera également séquentielle. Puisque le Canada est un exportateur important, nous savons que nos homologues étrangers traverseront cela à différents moments, donc la reprise ne se fera pas simultanément, ce qui aura des répercussions sur les marchés des produits de base à long terme. C'est pourquoi je dis qu'il pourrait falloir patienter un peu plus longtemps avant que le pétrole et d'autres marchandises profitent pleinement d'une reprise.
J'espère avoir répondu à votre question.
On sait depuis longtemps que les stabilisateurs automatiques ne sont pas très sensibles à l'économie. À une autre époque, dans une étude, on avait estimé que la stabilisation automatique équivalait presque à un changement de moins de 1 % du taux d'intérêt.
Très récemment, on a parlé du renouvellement de notre cible et de notre accord avec le gouvernement sur les cibles d'inflation. Nous vivons dans un monde où les taux d'intérêt sont déjà plus bas que d'habitude. L'autorité fiscale n'a pas beaucoup de pouvoirs de stabilisation, et, dans ce domaine, il serait peut-être préférable d'avoir plus de stabilisateurs automatiques dans le système, ou du moins quelque chose de plus sensible.
Mme Wilkins est une experte de ce domaine et elle pourrait ajouter quelques mots à ce sujet, mais c'est certainement une discussion que nous devrions tenir en ce moment.
Madame Wilkins, je vous laisse la parole.
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Permettez-moi de décrire deux scénarios à titre d'exemple. J'ai déjà mentionné l'un d'eux, alors je serai bref. M. Untel possède une petite entreprise et utilise une marge de crédit pour contrer les fluctuations dans son entreprise. Il a des entrées d'argent, mais, bien entendu, il a aussi des sorties d'argent, et tandis qu'il attend des entrées d'argent, des sommes sortent trop vite et il utilise sa marge de crédit. Ensuite, lorsque de l'argent rentre, il rembourse sa marge de crédit. C'est un modèle d'affaires très courant.
Imaginez la situation: il y a quatre semaines, la banque lui a dit « eh bien, puisque vous n'avez utilisé qu'environ le tiers de votre marge de crédit, nous avons décidé qu'à partir de maintenant, votre limite ne sera que de tel montant, car vous n'avez pas besoin du reste ». C'était juste au moment où il se disait « mon Dieu, je ne suis pas sûr qu'un tel me paiera, alors je vais avoir besoin de cette marge de crédit pour continuer à payer mes employés ».
C'est ce qui s'est produit en 2008, car malgré tous les efforts déployés, il y a eu une crise financière et un resserrement du crédit. Les banques essayaient vraiment de protéger leur position financière, etc., bien entendu. Cela a été un choc très grave, pire que celui-ci sur le plan financier — non pas sur le plan économique, mais bien sur le plan financier.
Voilà un des scénarios. Si la banque centrale dit « eh bien, regardez, monsieur le banquier, voici toutes les liquidités dont vous avez besoin » et que le banquier dit à M. Untel qu'il n'est pas nécessaire d'ajuster sa marge de crédit et qu'il n'a donc pas à s'inquiéter, cela fait une grande différence dans la façon dont l'économie se comporte.
D'un autre côté, supposons que M. Untel a économisé de l'argent sous forme d'obligations et qu'il dit à son courtier qu'il a maintenant besoin d'une partie de cet argent pour affronter la tempête. Son courtier lui dit que le marché est en train de s'effondrer et qu'il ne sait pas s'il pourra bien faire. Il lui dit que c'est un bien mauvais moment pour vendre, etc. M. Untel lui dit de le faire tout de même et il perd de l'argent. Ce qui se passe, c'est que l'absence de liquidités l'empêche de faire sa transaction normalement.
Derrière, la banque centrale dit « nous devons nous assurer que le marché fonctionne pour M. Untel ». Ce n'est pas seulement pour les grands acteurs sur le marché; c'est vraiment important pour M. Untel. C'est ce que nous appelons des liquidités.
Vous savez que je suis célèbre pour mes métaphores. Voici ma préférée. Lorsque l'économie se trouve dans une situation comme celle-ci, c'est comme si quelque chose éclatait et qu'il y avait un cratère et que l'économie tombait dans un trou. Ce que nous faisons, c'est remplir le cratère de liquidités, de sorte qu'on puisse le traverser à la rame. Une fois qu'on est de l'autre côté, on n'a plus besoin de remplir le trou de liquidités. On est de retour sur la terre ferme et les activités reprennent.
C'est essentiellement ce que nous faisons. Nous comblons un trou, si on peut dire, mais les liquidités sont vraiment comme de l'eau. Lorsque nous le faisons quelque part, cela passe partout ailleurs. Parfois, nous devons prendre une mesure un peu spéciale, comme hier, pour nous en assurer. Voilà ce qui se passe. Dans tout cela, nous avons abaissé le taux de 150 points de base, et nous voulons nous assurer que les effets se répercutent jusqu'à M. Untel. Les marchés ne le permettent pas vraiment pour l'instant, mais cela viendra.
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Merci beaucoup. J'avais dit que votre explication serait bien meilleure que la mienne, et cela a été certainement le cas.
Monsieur le gouverneur, madame la première sous-gouverneure, je vous remercie d'avoir comparu devant le Comité aujourd'hui. Nous avons eu droit à deux bonnes heures de témoignages et de leçons.
Je veux également vous remercier tous les deux, et vous, en particulier, monsieur le gouverneur, d'avoir comparu devant le Comité aussi souvent ces dernières années, de nous avoir expliqué le fonctionnement de la Banque du Canada et d'avoir répondu aux questions au cours de la présente législature et de la précédente.
Je me souviens également très bien de la visite de la Banque du Canada que vous avez fait faire au comité des finances précédent et des bonnes discussions que nous avons eues ce soir-là pour comprendre le fonctionnement du système, les rouages internes de la Banque du Canada.
Je sais qu'il s'agit peut-être de votre dernière comparution devant le Comité. Nous vivons des moments intéressants et vraiment difficiles au Canada et dans le monde, mais je vous remercie sincèrement, au nom du Comité et des Canadiens, et vous pouvez être absolument fier de votre mandat de gouverneur de la Banque du Canada.
Je vous remercie beaucoup tous les deux.
Sur ce, nous allons suspendre la séance un court moment, puis au retour, nous effectuerons des tests de son pour le prochain groupe, qui inclut le ministre des Finances.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais profiter de l'occasion pour remercier le Comité de m'accueillir. J'aimerais également remercier les membres du Comité permanent des finances pour leur travail.
Nous savons évidemment que la COVID-19 cause des perturbations économiques sans précédent ici et partout dans le monde. Personne parmi nous n'a déjà fait face à une telle crise. Notre gouvernement sait que les entreprises et les travailleurs canadiens ont déjà vécu une période difficile et que cela se poursuit. C'est pourquoi nous agissons rapidement pour aider le plus grand nombre possible de Canadiens, le plus rapidement possible. Nous créons, adaptons et mettons en œuvre des mesures en un temps record.
Aujourd'hui, mon objectif est de mettre en lumière certaines des mesures que nous avons annoncées récemment, notamment les améliorations apportées aux programmes, en prévision de vos questions.
Lorsque je vous ai rencontrés au début du mois, j'ai parlé de la Prestation canadienne d'urgence, qui est versée à raison de 2 000 $ toutes les quatre semaines pendant un maximum de 16 semaines aux travailleurs qui perdent leur revenu en raison de la pandémie. Au cours de la dernière semaine, nous avons constaté que des millions de Canadiens ont présenté une demande avec succès et ont reçu des paiements. Nous voulons que cette prestation soit aussi souple et accessible que possible. C'est pourquoi, par exemple, elle est offerte aux travailleurs, qu'ils aient accès à l'assurance-emploi ou non. Personne ne devrait avoir à choisir entre protéger sa santé, mettre du pain sur la table, payer ses médicaments ou s'occuper d'un membre de sa famille.
[Français]
Hier, le premier ministre a donc annoncé de nouvelles mesures pour élargir les critères d'admissibilité à la Prestation canadienne d'urgence. Les travailleurs pourront gagner jusqu'à 1 000 $ par mois tout en touchant la Prestation. Cette somme inclut les salaires ainsi que les honoraires et les redevances.
La Prestation canadienne d'urgence sera aussi offerte aux personnes qui étaient sans emploi avant la pandémie, qui ont épuisé leurs prestations d'assurance-emploi et qui ne peuvent pas se trouver un travail à cause de la COVID-19. Les travailleurs saisonniers qui ne peuvent pas travailler dans leur domaine à cause de la pandémie y auront aussi droit.
[Traduction]
La Prestation canadienne d'urgence est une partie importante du Plan d'intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19, un plan qui vise à offrir du soutien aux Canadiens et aux entreprises qui éprouvent des difficultés attribuables à la pandémie mondiale de la COVID-19. Nous devons également reconnaître que la pandémie entraîne un stress important chez certains travailleurs.
Prenons l'exemple des personnes qui travaillent dans les hôpitaux ou dans les centres de soins infirmiers ou les personnes qui veillent à l'intégrité de notre chaîne d'approvisionnement alimentaire et celles qui fournissent des services de vente au détail essentiels aux Canadiens. Ces personnes effectuent un travail essentiel. Pourtant, leur salaire est parfois moins élevé que ce qu'ils recevraient dans le cadre de la Prestation canadienne d'urgence. Nous voulons donc augmenter le salaire de ces travailleurs essentiels. Nous travaillons avec les provinces et les territoires pour partager les coûts en vue d'offrir un supplément salarial temporaire à tous les travailleurs à faible revenu qui sont jugés essentiels dans la lutte contre la COVID-19.
Par l'entremise de ce nouveau transfert, les provinces et les territoires seront en mesure de verser un supplément salarial toutes les quatre semaines aux travailleurs essentiels qui gagnent moins de 2 500 $ par mois. Le gouvernement du Canada paiera une partie du coût de ce supplément et fournira un appui important aux travailleurs de première ligne dans les hôpitaux et dans les centres de soins de longue durée, aux travailleurs qui veillent à l'approvisionnement des tablettes d'épicerie et à d'autres travailleurs.
[Français]
En vertu de l'annonce faite hier, le gouvernement fédéral partagera le coût des programmes pour la rétention des travailleurs essentiels qui ont déjà été mis en place au Québec et en Colombie-Britannique. Le gouvernement apporte aussi son soutien aux employeurs, dans le cadre de son plan d'action économique pour répondre à la COVID-19.
Comme vous le savez, la Subvention salariale d'urgence du Canada couvre 75 % des salaires des employés jusqu'à concurrence de 847 $ par semaine pour une période maximale de 12 semaines. Comme je l'ai dit plus tôt, les emplois ne sont pas tous les mêmes; les entreprises ne sont pas toutes les mêmes non plus. Nous avons donc modifié les critères d'admissibilité à la Subvention salariale d'urgence du Canada, pour aider le plus d'employeurs possible et par conséquent le plus de travailleurs possible. Grâce au projet de loi , qui a été adopté par le Parlement samedi dernier, les employeurs devront démontrer que leurs revenus ont diminué de 15 % pendant le mois de mars 2020, au lieu de 30 % comme ce sera le cas pour les mois d'avril et de mai. Nous reconnaissons aussi que la pandémie a eu des effets négatifs sur les employeurs à partir de la mi-mars.
[Traduction]
Les employeurs utiliseront également deux seuils possibles pour déterminer leur admissibilité, qui sera fondée sur leur perte de revenus. En effet, ils pourront comparer leurs revenus des mois de mars, avril et mai 2020 à leurs revenus des mêmes mois pour l'année 2019. Mais ils pourront également utiliser la moyenne de leurs revenus de janvier et de février de l'année en cours, ce qui convient surtout aux nouvelles entreprises et aux entreprises en démarrage qui n'ont peut-être pas encore une année de revenus à utiliser aux fins de comparaison.
Les employeurs calculeront leurs revenus avec l'une des deux méthodes comptables suivantes, c'est-à-dire la méthode de comptabilité d'exercice ou la méthode de comptabilité de caisse.
[Français]
Afin de rendre le réemploi des travailleurs plus simple et plus économique pour les employeurs, le gouvernement va aussi rembourser certaines cotisations des employeurs qui gardent leurs employés en congé payé. Cela inclut les cotisations à l'assurance-emploi, au Régime de pensions du Canada, au Régime de rentes du Québec, ainsi qu'au Régime québécois d'assurance parentale.
[Traduction]
Le gouvernement continue d'évaluer et de relever les défis posés par la COVID-19 et nous sommes prêts à prendre des mesures supplémentaires au besoin. Plus tôt aujourd'hui, le a annoncé que nous élargirons l'accès au Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, afin d'inclure un plus grand nombre de petites entreprises.
Le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes a été créé pour aider les petites entreprises et les organismes à but non lucratif à payer leurs coûts de fonctionnement qui ne peuvent pas être reportés. Au lancement du CUEC, les critères d'admissibilité exigeaient que les employeurs aient payé une masse salariale totale de 50 000 à 1 million de dollars en 2019.
Comme nous l'avons toujours dit, le Plan d'intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19 permet une certaine souplesse. Nous avons entendu les représentants des petites entreprises canadiennes. Nous voulons veiller à ce que les entreprises obtiennent le soutien dont elles ont besoin, et nous avons donc élargi les critères d'admissibilité. En effet, le CUEC sera maintenant offert aux entreprises qui ont payé une masse salariale totale de 20 000 à 1,5 million de dollars en 2019.
De plus, le gouvernement offre jusqu'à 306,8 millions de dollars selon la comptabilité de caisse aux entreprises autochtones qui n'ont pas accès aux mesures de soutien offertes par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la COVID-19. Cela comprend l'accès à des prêts à court terme sans intérêt et à des contributions non remboursables. Le soutien financier aux entreprises autochtones sera fourni par l'entremise d'institutions financières autochtones qui offrent du financement aux entreprises des Premières Nations, ainsi qu'aux entreprises métisses et inuites.
Le Plan d'intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19 est le plus grand programme économique de notre époque.
[Français]
Nous sommes prêts à faire tout ce qu'il faut pour assurer la sécurité des Canadiens. Nous allons soutenir les travailleurs et les entreprises, parce que nous savons que cela aidera l'économie canadienne à se redresser plus rapidement lorsque la crise sera passée. C'est ainsi que nous pourrons continuer à bâtir un Canada encore meilleur.
Je vous remercie, et c'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.
[Traduction]
Monsieur le président, je suis prêt à répondre aux questions.
:
Monsieur le ministre, j'ai une autre question pour vous.
Un grand homme d'affaires de la rue Sparks, Sam Elsaadi, me disait que de nombreuses petites entreprises de la rue Sparks ne peuvent pas avoir accès au Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, car elles n'ont pas de masse salariale.
C'est une bonne chose que vous ayez réduit à 20 000 $ l'exigence liée à la masse salariale, mais de nombreuses entreprises, et souvent des entreprises appartenant à des immigrants, font venir des membres de la famille pour gérer l'entreprise et faire tout le travail. Ces gens décident tous de ne pas recevoir de salaire afin d'utiliser tous les profits pour payer les dettes et favoriser la croissance de l'entreprise. Ainsi, ces entreprises ne peuvent pas obtenir la Subvention salariale d'urgence du Canada, car elles n'ont aucun antécédent de masse salariale admissible, ce qui les empêche d'avoir accès au Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes.
Seriez-vous prêt à envisager d'ajouter un critère d'admissibilité autre que la masse salariale, afin que des entreprises qui le méritent, comme celles dont parlait Sam, puissent avoir la chance d'obtenir ce montant de 40 000 $ qui leur permettrait de survivre?
:
Permettez-moi tout d'abord de préciser que nous tentons de veiller à ce que les programmes qui ont été mis en œuvre puissent être adaptés pour répondre aux défis auxquels nous faisons face actuellement. C'est la raison pour laquelle nous avons mis en œuvre plusieurs mesures qui aident de nombreuses façons différentes.
Manifestement, de nombreuses personnes, y compris de nombreux propriétaires de petites entreprises, ont décidé de demander la Prestation canadienne d'urgence. Dans le cas de Sam, je présume qu'un grand nombre des membres de sa famille pourraient être admissibles à la Prestation canadienne d'urgence. Elle pourrait ainsi être multipliée si toutes ces personnes satisfont aux critères.
De plus, comme vous le savez, nous avons modifié les critères d'admissibilité au Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes et à partir de maintenant, plus d'un million d'entreprises seront en mesure de demander ce prêt. À ce jour — j'ai les données les plus récentes —, 220 000 entreprises ont fait une demande dans le cadre de ce programme. Cela représente environ 8,8 milliards de dollars en financement et, évidemment, 25 % de ce prêt sera rémissible s'il est remboursé avant la fin de 2022.
Nous veillons constamment à adapter nos mesures à la situation. Vous avez pu le constater aujourd'hui. J'espère que d'autres mesures pourront offrir du soutien à cette entreprise. Nous continuerons d'analyser la situation.
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Monsieur le ministre, je vous remercie du travail que vous avez accompli jusqu'ici.
Je tiens également à vous remercier chaleureusement d'être à l'écoute des députés. En effet, les lacunes qui avaient été cernées ont été comblées. Je peux parler pour moi-même, mais je pense que mes collègues conviendront que vous, votre personnel et le ministère des Finances êtes intervenus de manière efficace. Les changements apportés aujourd'hui ont été accueillis à bras ouverts, et je tenais à vous le mentionner.
Monsieur le ministre, le problème actuel ne touche manifestement pas seulement le Canada, mais aussi le reste du monde, et il nécessite donc une solution internationale. Par conséquent, j'aimerais que vous nous parliez de l'approche que nous avons adoptée dans ce cas-ci. Avons-nous recours à des forums particuliers? Par exemple, le G7 sera-t-il un organisme essentiel à cet égard? Ou misera-t-on plutôt sur le G20? Selon vous, comment cela se déroulera-t-il?
Dans le même ordre d'idées, sur quels enjeux essentiels vous concentrez-vous sur le plan financier lorsque vous coordonnez des mesures et interagissez avec vos homologues à l'échelle internationale?
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Merci. C'est assurément un défi, non seulement pour le Canada, mais pour d'autres pays aussi.
Nous avons partie liée avec certains d'entre eux. Nous faisons de notre mieux, non seulement dans la coordination de nos mesures, mais, aussi, pour les comprendre, afin d'en déterminer l'éventuelle utilité dans notre pays. J'ai participé à une réunion des pays du G7 au début de la semaine, du G20 hier et du comité du Fonds monétaire international ce matin. Nous sommes en contacts très réguliers.
Ces rencontres servent principalement à comparer nos mesures, à réfléchir aux moyens d'assurer l'efficacité du système financier international et à envisager des actions que nous pouvons mettre en œuvre pour les pays qui risquent un appauvrissement plus grave et qui éprouvent des difficultés particulières. Nous avons examiné des solutions applicables aux pays les moins nantis par l'entremise du Club de Paris et du G20. Nous avons proposé d'importantes mesures d'appui au Fonds monétaire international pour lui permettre de réagir aux nombreuses réactions qui lui parviennent.
De plus, nous essayons de nous instruire mutuellement, dans des dossiers particuliers. Aujourd'hui, le ministre des Finances d'Australie Josh Frydenberg et moi avons eu des contacts répétés pour comparer nos programmes respectifs d'aide aux locataires. Comme vous le savez, nous avons discuté de la nécessité, pour nous, de régler également ce dossier. L'exercice, qui permet un bon brassage d'idées, est utile.
Notre collaboration avec la communauté internationale épouse diverses formes, et elle se poursuivra. Bien sûr, la situation de chaque pays est différente de celle des autres. Celle du Canada est plutôt enviable, mais nous avons néanmoins des difficultés très importantes.
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Ces personnes sont peut-être les plus inquiètes des Canadiens actuellement, en raison des risques pour la santé que pose la COVID-19, qui les frappe excessivement plus que les autres groupes d'âge. Il faut, j'en suis bien conscient, nous focaliser sur nos systèmes de santé, pour bien les soutenir, et c'est ce que nous faisons. Il est crucial pour nous de collaborer avec les provinces pour posséder l'équipement nécessaire.
Sur le plan financier, la plupart de nos efforts ont visé à aider les gens à franchir la période actuelle de difficultés. Il s'agit notamment d'entrepreneurs dont la COVID-19 a radicalement diminué les revenus. Chez les personnes âgées, le Supplément de revenu garanti et la Sécurité de la vieillesse sont assurés: rien n'a donc changé sur ce point. De plus, notre crédit complémentaire pour TPS pour les personnes à faible revenu a beaucoup aidé les personnes âgées. Plus de 80 % de celles qui vivent seules et de 40 % de celles qui vivent en couple ont profité de la mesure, qui s'est donc révélée très utile.
Leurs comptes de placement, comme vous le savez, ont montré beaucoup de volatilité. Ils ont rebondi. Néanmoins, nous savons que l'inquiétude subsiste. La décision de réduire de 25 % le montant du FERR que l'épargnant doit retirer est importante et elle est en harmonie avec celle qui a été prise en 2008-2009.
Nous devrons relever les défis au fur et à mesure. Nous ne dévierons pas de cette règle de conduite. Nous reconnaissons la nécessité d'aider les personnes âgées, qui s'inquiètent beaucoup pour leur santé. Nous continuerons de le faire.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Bonjour, monsieur le ministre. Je vous remercie de votre présence. Je tiens également à souligner la présence de toute l'équipe de fonctionnaires à cette rencontre du Comité permanent des finances.
Je suis très heureux de l'annonce d'aujourd'hui concernant l'aide aux loyers commerciaux. Je suis également très heureux de l'élargissement des critères d'admissibilité aux prêts garantis. Avant, il fallait avoir une masse salariale se situant entre 50 000 et 1 million de dollars. Maintenant, celle-ci doit se situer entre 20 000 et 1,5 million de dollars. Cela va faire une grande différence, et nous en sommes très heureux.
Actuellement, il y a une étrangeté dans le formulaire de demande que les gens doivent remplir pour obtenir cette aide d'urgence. Je vais la lire:
ç
14. Conformément aux exigences du Programme énoncées par le gouvernement du Canada, l’Emprunteur confirme que : [...]
c) il n’est pas une entité appartenant à une ou plusieurs personnes exerçant des fonctions politiques; [...]
La question que je me pose concerne les élus municipaux. Je pense, par exemple, à un préfet qui est propriétaire d'une microbrasserie au Lac-Saint-Jean, à une conseillère municipale qui tient une boutique dans les Laurentides ou à un commissaire scolaire qui est restaurateur dans le Bas-Saint-Laurent. Le nombre de gens qui craignent de perdre leur entreprise se multiplie. Actuellement, certaines institutions financières ne connaissent pas la portée de cette exclusion. Elles attendent des précisions de la part de votre ministère depuis deux jours. Pendant ce temps, les demandes sont gelées.
Êtes-vous en mesure de répondre à ma question? Sinon, M. Halverson pourrait-il le faire?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie, monsieur le ministre, de votre disponibilité.
Je tiens à saluer votre travail acharné à vous deux — vous travaillez 20 heures par jour — et votre disponibilité. Votre disponibilité, ces quelques dernières semaines, a été remarquable. Ordinairement, les députés de l'opposition n'encensent pas les membres du parti ministériel, mais j'estime indispensable de souligner votre disponibilité et vos discussions sur ces importantes mesures visant à aider les Canadiens.
Les annonces des derniers jours sur l'augmentation de la prestation canadienne d'urgence et l'institution d'une prime de courage font toutes suite à des problèmes que nous avons portés à votre connaissance. J'ai soulevé la question de la prime de courage à votre dernière comparution devant notre comité et celle d'un meilleur accès au compte d'urgence pour les entreprises, toutes des mesures importantes.
Je crois que nous nous accorderons pour dire qu'il reste encore beaucoup de mesures à prendre pour n'abandonner personne à son sort. Voilà pourquoi je tiens à vous poser quelques questions.
D'abord, au cours d'une table ronde par visioconférence avec le petit groupe de gens d'affaires de ma circonscription, je me suis fait dire par eux que la diminution des loyers était une mesure extrêmement importante, qui s'imposait. Mon collègue , porte-parole du NPD en matière de petites entreprises, et moi, nous vous avons écrit pour proposer une diminution de 66 %. Nous espérons que vous la mettrez en vigueur, comme elle l'a été à l'étranger. La France, le Danemark et l'Australie, comme vous le savez, ont institué de telles mesures.
Ensuite, les frais hypothécaires et ceux des cartes de crédit sont excessifs, et les banques n'ont pas fait les sacrifices consentis par beaucoup d'autres Canadiens. À ma connaissance, personne n'a obtenu de report des ses paiements hypothécaires sans pénalité, intérêts ou frais. Ça se répercute sur l'ensemble des petites entreprises, en fait sur toutes les communautés. Des caisses de crédit comme Vancity ont réduit à zéro leurs taux, mais les banques n'ont pas fait ce sacrifice. Emploierez-vous les moyens à votre disposition pour que les banques canadiennes combattent également cette crise de manière à secourir tout le monde?
Enfin, en ce qui concerne la prestation canadienne d'urgence, comme vous le savez — et le ministre l'a affirmé publiquement —, elle est offerte à qui la demande. Vous avez dit que des personnes âgées et des étudiants étaient abandonnés actuellement à leur sort. a proposé de la rendre universelle. La structure à cette fin est déjà en place. Veillerez-vous à prendre les dispositions voulues pour la rendre universelle, pour que chacun y ait droit et, bien sûr, comme l'idée en a été lancée, qu'elle soit imposable pour les contribuables qui n'en ont pas besoin et qui déclareront leurs revenus cet été?
Je vous remercie d'être ici et de répondre à mes questions.
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Voilà un bon nombre de questions.
Les loyers d'abord. Comme je l'ai dit, nous planchons sur ce dossier. Il relève des provinces. Je l'ai remis sur le tapis de mes homologues des provinces toutes les semaines du dernier mois écoulé, et il avance. Des provinces ont appliqué des solutions à elles. La Saskatchewan a adopté la prestation de 5 000 $ pour les petites entreprises. Nous devons travailler en coordination avec les provinces, et nous le faisons. D'après nous, c'est important.
Quant aux banques, nous continuerons de collaborer avec elles. Comme je l'ai dit, elles ont accordé, à très court préavis, 220 000 prêts d'une valeur de 8,8 milliards. L'effort est considérable. Nous avons collaboré avec elles pour que ça se concrétise. Bien sûr, nous avons exercé des pressions pour qu'elles abaissent les frais perçus sur les cartes de crédit, et, effectivement, elles les ont réduits de moitié pour les personnes dans la détresse. Je ne dis pas qu'il faut relâcher la pression — il n'en est pas question —, mais nous avons obtenu des résultats notables et nous continuerons à les encourager à aider leur clientèle canadienne.
Enfin, en ce qui concerne la prestation canadienne d'urgence, elle est par définition destinée aux personnes ayant subi des pertes de revenus, du fait de la COVID-19. Ça ne changera pas. Nous continuerons assurément à nous occuper des personnes tombées dans le pétrin à cause de cette maladie. C'est notre orientation pour les étudiants. Nous ne croyons pas qu'une prestation universelle convienne dans ce cas. Beaucoup de chanceux, comme vous ou moi, n'ont pas perdu de revenus à cause de cette maladie. Nous dirigeons nos efforts vers ces victimes, pour les aider aussi bien que nous le pouvons.
Merci beaucoup.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je souhaite répéter ce que j'ai dit plus tôt. Nous sommes aux prises avec une pénurie d'équipement de protection individuelle parce que votre gouvernement a mis au rebut des millions de masques et 440 000 gants d'examen. Vous avez également donné à la Chine 16 tonnes d'équipement médical, à un moment où nous en avions le plus besoin. Bien entendu, cela a fait monter les prix au Canada et réduit nos stocks.
Pour limiter les dégâts que votre gouvernement a causés, vous pourriez éliminer la TVH sur ce type d'équipement de protection. Je sais qu'il s'agit en majeure partie d'achats effectués par le secteur privé pour des établissements de soins de longue durée, des résidences pour personnes âgées et d'autres institutions qui ne sont pas gérées par le gouvernement ou qui ne lui appartiennent pas. Je pense que vous conviendrez avec moi que les gens ne devraient pas avoir à payer des taxes sur cet équipement. Je vous encourage à éliminer la TVH sur cet équipement. Il s'agirait d'une mesure pratique et simple à mettre en oeuvre pour rendre ces articles plus abordables.
En ce qui concerne la Prestation canadienne d'urgence, je tiens à féliciter votre gouvernement d'avoir écouté les demandes de nombreux députés, y compris moi-même, en permettant aux bénéficiaires de la PCU de travailler et de gagner un revenu. Vous leur permettez de gagner jusqu'à 1 000 $, ce qui est certes une amélioration par rapport au programme original. De nombreux employés ne travaillent qu'environ huit ou neuf jours par mois. Si leur employeur leur disait « Bonne nouvelle, j'ai davantage de travail à vous offrir et je peux vous rémunérer pour ce travail. Pouvez-vous travailler davantage? », un grand nombre d'entre eux diraient « Non, je ne peux pas, car je perdrais ma PCU et je serais dans une moins bonne situation qu'actuellement si je recevais une rémunération qui dépasse 1 000 $. » Envisagez-vous de modifier le programme pour permettre aux travailleurs de gagner plus de 1 000 $, de sorte qu'il serait toujours plus avantageux pour eux de faire davantage d'heures de travail et de recevoir une rémunération plus importante?
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Nous veillons à ce que ces programmes fonctionnent bien et qu'ils atteignent leur objectif, c'est-à-dire fournir un revenu aux travailleurs qui n'en ont plus en raison de la COVID-19. Nous essayons de nous assurer que l'attribution et le versement de la prestation puissent être bien gérés durant cette période d'urgence.
Dans le passé, nous avons affirmé que nous nous attendons à ce qu'il s'agisse d'une mesure temporaire. C'est un programme que nous avons mis en place pour une période de 16 semaines. Nous essayons de faire en sorte que ce programme temporaire soit administré d'une façon qui permet de soutenir les travailleurs, mais qui ne retarde pas le versement des paiements. Il y aura donc toujours un équilibre. Nous essayons d'atteindre un équilibre pour nous assurer que le programme comporte les bons incitatifs et qu'il protège les gens. C'est ce que nous visons grâce à une approche qui fonctionne bien selon nous.
Nous devrons continuer de nous pencher sur d'autres éléments. Nous savons que, durant une période d'urgence, nous ne disposons pas de toutes les réponses dès le départ. Nous essayons d'obtenir les réponses d'une façon logique, et, lorsqu'il y a eu des éléments à examiner et des améliorations à apporter, nous l'avons fait. À titre d'exemple, nous avons fait passer le revenu d'emploi à 1 000 $. Nous estimons que c'était la bonne chose à faire.
Je suis certain qu'il y aura d'autres questions que nous aurons à examiner pour nous assurer que ces programmes fonctionnent bien. Bien entendu, nous voulons nous assurer que ces programmes sont mis en oeuvre. Nous étions ravis de déclarer que nous avons été en mesure de mettre en oeuvre la PCU dans le délai prévu. Nous sommes heureux que des millions de Canadiens en bénéficient.
Cette semaine, j'ai participé à des rencontres internationales, et je peux dire que les Canadiens peuvent être fiers notamment du fait que le gouvernement a non seulement élaboré ces mesures et les a améliorées, mais qu'il les a également mises en oeuvre. Dans d'autres pays, les gouvernements n'ont pas nécessairement réussi à faire en sorte que les travailleurs reçoivent les prestations, ce qui est, bien sûr, l'objectif ultime. Nous voulons nous assurer que les travailleurs reçoivent effectivement les prestations.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je veux prendre le temps de vous remercier, monsieur le ministre, de comparaître devant le Comité des finances. Je sais que vous êtes très occupé. Je tiens aussi à remercier énormément votre personnel et tous les fonctionnaires du ministère des Finances. Je sais que la situation est difficile pour tout le monde, et je sais aussi que vous travaillez sans relâche. Je tiens à dire un grand merci au nom de tous les Canadiens.
Vous travaillez à combler toutes les lacunes, mais peu importe le nombre d'améliorations que vous apportez, il y aura toujours des gens qui ne vont pas satisfaire à tous les critères. Il est clair que vous faites de votre mieux, que vous écoutez tous les députés et les Canadiens et que vous faites des ajustements en conséquence. J'ai reçu de nombreux appels téléphoniques et courriels de la part de mes électeurs, qui remercient le gouvernement de faire preuve d'une telle ouverture et d'être disposé à écouter et à s'adapter au fur et à mesure. Je vous remercie également au nom de mes électeurs.
Monsieur le ministre, pourriez-vous comparer la réponse du gouvernement canadien à la COVID-19 aux séries de mesures d'aide et de relance économique annoncées par d'autres pays dans le monde? Comment savoir si nous en faisons suffisamment? Dans quelle mesure le gouvernement est-il disposé à aller plus loin sur le plan des dépenses à mesure que la situation évolue et capable de le faire?
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Je vous remercie, madame Koutrakis. C'est une question importante.
Je pense que nous allons voir que chaque pays prendra des mesures différentes en fonction de sa situation. Nous sommes chanceux que notre situation financière soit solide. Les mesures que nous avons mises en place représentent environ 8,5 % de notre PIB. C'est bien entendu énorme. Les mesures directes, les 107 milliards de dollars environ qui vont aller directement aux particuliers par l'intermédiaire de la Subvention salariale et de la Prestation canadienne d'urgence, sont de très grande ampleur. Nous avons également pris des mesures très importantes comme le report des impôts et le crédit que nous offrons aux entreprises. Il s'agit de diverses mesures importantes.
À l'heure actuelle, nous sommes en train d'effectuer une comparaison avec d'autres pays. Nous sommes des chefs de file en la matière. Nous avons bien entendu une situation financière qui nous permet d'adopter toutes ces mesures. De nombreux pays européens ne jouissent pas d'une telle situation financière. Nous sommes en train d'effectuer la comparaison et nous observons que nous mettons en place des mesures d'aide pour les particuliers et les entreprises qui sont plus énergiques que dans d'autres pays.
Comme je l'ai mentionné en réponse à une question posée antérieurement, nous avons également agi d'une manière plus efficace que d'autres pays, notamment en ce qui concerne les prêts aux entreprises. Au Canada, beaucoup d'entreprises bénéficient déjà de ces prêts. Bien sûr, des millions de Canadiens reçoivent déjà également la Prestation canadienne d'urgence, ce qui est un élément très positif. Le Canada a donc non seulement fait le travail nécessaire et pris des engagements, mais il a aussi déjà mis en oeuvre les mesures. Dans certains pays, les mesures que le gouvernement s'est engagé à prendre ne sont pas mises en oeuvre en raison de difficultés administratives, que le Canada a réussi à surmonter.
Nous allons continuer d'examiner comment d'autres pays se tirent d'affaire et de comparer nos efforts aux leurs. Nous allons nous assurer que les mesures que nous mettons en place sont appropriées pour nous, qu'elles permettent de soutenir l'ensemble des Canadiens, notamment vos électeurs.
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Nous savons que tout est fait virtuellement. Nous sommes conscients que c'est différent. Je tiens à souligner qu'une telle reddition de comptes est fort importante à nos yeux.
[Français]
C'est très important pour notre démocratie que nous puissions nous réunir virtuellement.
[Traduction]
Je vais continuer à m'assurer que vous obteniez de l'information du ministère des Finances, et que nous trouvions un moyen de rendre des comptes autant que possible, étant donné le contexte difficile dans lequel nous nous trouvons. Nous sommes conscients que c'est important.
Je sais que beaucoup de gens travaillent en coulisse, comme les traducteurs et les interprètes, ainsi que les professionnels de la technologie. Je souhaite également remercier chacun d'entre eux puisqu'ils effectuent un travail essentiel, et nous savons qu'ils ne peuvent pas rester chez eux.
Je tiens à remercier tous ceux qui ont permis que la séance d'aujourd'hui ait lieu. Nous ne tarderons pas à vous tenir au courant. Je sais que mes collaborateurs, qui ont travaillé d'arrache-pied, sont maintenant à votre disposition aussi, aux côtés des représentants de l'Agence du revenu du Canada et d'autres entités. Je suis persuadé qu'ils pourront répondre à vos questions.
Merci beaucoup.
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Merci beaucoup, madame May.
Mesdames et messieurs les membres du Comité, je vais vous donner la liste complète pour que tout le monde sache où nous en sommes.
Nous allons commencer par M. Cooper, qui sera suivi de Mme Dzerowicz, M. Ste-Marie, M. Julian, M. Cumming, M. Fragiskatos, M. Morantz, M. Poilievre et M. McLeod.
Si quelqu'un d'autre veut prendre la parole, veuillez m'envoyer un mot sur mon compte P9, au cas où j'oublierais quelqu'un.
Monsieur Cooper, vous avez la parole pour cinq minutes.
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Je vous remercie infiniment, monsieur le président.
Je pense que M. Cooper m'a incitée à poser une autre question pour commencer, avant de formuler ma véritable question. Je voudrais donc parler de rapidité.
J'aimerais reprendre là où le ministre Morneau s'est arrêté. Je tiens à remercier infiniment chacun d'entre vous qui travaillez au ministère des Finances, au ministère de l'Emploi et du Développement social et à l'ARC. Il est incroyable de voir ce que vous avez contribué à produire et à lancer depuis le début de toute cette pandémie, il y a un peu plus d'un mois, voire cinq semaines.
Nous savons que bien des gens attendent encore un certain nombre de programmes, mais je peux vous dire que je suis extrêmement fière de la fonction publique canadienne. Je parle constamment de vous tous pour dire que ce n'était rien de moins qu'un miracle d'introduire la PCU en si peu de temps; de devancer d'un mois le crédit pour la TPS, avant même que nous y ayons songé et que nous l'ayons prévu; et de mettre en place le plan d'urgence pour les entreprises canadiennes, que les banques mettent en oeuvre, et auquel plus de 220 000 entreprises ont déjà soumis une demande, d'après ce que le ministre a dit aujourd'hui.
Je tiens donc à commencer par vous remercier. Vous avez toute ma gratitude. Je vous remercie d'avoir multiplié vos efforts. Merci pour votre créativité et pour votre travail acharné. Nous avons la chance d'avoir une fonction publique aussi extraordinaire ici, au Canada.
Voici donc ce que je veux vous demander. Il a dû y avoir beaucoup d'échanges sur la manière d'administrer ces programmes, et sur la meilleure façon d'y arriver. Quelqu'un peut-il nous dire quel était votre principal objectif? Quel élément clé vous a incité à mettre en place ces programmes? Qu'est-ce qui vous a aidé à décider la manière de les introduire? Je vous serais reconnaissante si quelqu'un pouvait m'en parler brièvement.
J'espère qu'il me restera une minute pour poser une autre question.
J'ai trois questions à poser aux fonctionnaires. Je les remercie d'ailleurs du travail qu'ils font.
Ma première question concerne la Prestation canadienne d'urgence. Prenons le cas d'un étudiant qui travaille chaque été. La fin de l'année scolaire approche et il devait recommencer à travailler à compter du 20 avril. Cet étudiant est-il admissible à la Prestation canadienne d'urgence?
Ma deuxième question concerne la Subvention salariale d'urgence du Canada et les organismes sans but lucratif et les organismes de bienfaisance. Le cadre réglementaire sera-t-il plus flexible à leur égard? Dans ma circonscription, on me dit très clairement que ces gens vont subir des pertes de revenus au cours des prochains mois, mais pas nécessairement tout de suite.
Y aura-t-il une certaine flexibilité dans le cadre réglementaire?
[Traduction]
Ma troisième et dernière question porte sur l'admissibilité à la subvention salariale des entreprises appartenant aux Premières Nations qui sont situées dans des réserves. Cette question vient d'un de mes collègues. Est-ce que les entreprises qui appartiennent aux Premières Nations et qui sont situées dans des réserves ont accès à la subvention salariale?
[Français]
Je vous remercie de vos réponses.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Ma question s'adresse aux fonctionnaires de l'ARC. Je veux revenir à une partie de l'histoire récente. Avant que la présente crise ne se déclare, deux rapports récents avaient mis en lumière de graves difficultés au sein de l'ARC, particulièrement au sujet de l'exactitude des services des centres d'appels. Selon un rapport de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, à peine 51 % des appelants recevaient une réponse à leur question, peu importe le temps d'attente. Ce ne sont que 60 % des appelants qui recevaient des renseignements exhaustifs ou supérieurs aux attentes, alors que 41 % obtenaient des renseignements incomplets ou incorrects. La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante a ainsi accordé une note de D moins à l'Agence. Des appels effectués, seulement 51 % ont été jugés bons, 28 % ont été considérés acceptables et 21 % ont été vus comme médiocres.
Voilà ce qu'indiquait le rapport de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. Mais ce que je trouve encore plus intéressant, c'est qu'il existe un autre rapport intitulé Mieux servir les Canadiens. C'est l'ARC qui l'a commandé, retenant les services de Stantec Consulting pour préparer un rapport sur les services de ses centres d'appels. Selon ce rapport, 83 % des répondants étaient d'avis que les services qu'ils avaient reçus ne comblaient pas leurs besoins et 71 % d'entre eux considéraient que l'objectif d'amélioration des services n'était pas encore atteint. À peine 28 % des répondants faisaient confiance à l'orientation d'avenir de l'ARC, certains qualifiant le service de « lent », d'« incompétent », de « bureaucratique », de « difficile », de « compliqué », d'« inefficace » et de « frustrant ». Ces mots sont tirés d'un rapport que l'ARC a commandé aux fins d'information.
Ma question est la suivante. Compte tenu des ressources considérables et des nombreux nouveaux programmes qu'exigent la crise et la lutte contre la COVID-19, et en regard des difficultés dont je viens de parler et que l'Agence éprouve de longue date, comment les Canadiens peuvent-ils se fier à l'ARC pour leur fournir des renseignements justes en temps opportun en cette période difficile et — ce qui est encore plus important — pour leur verser leurs remboursements et leurs prestations, y compris la subvention salariale qui se fait attendre?
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Je répondrai à cette question avec plaisir.
Je pense que vous avez raison. Il existe effectivement un certain nombre de programmes et de rapports dans le cadre desquels des critiques ont été formulées à l'égard de nos centres d'appels. Je pense que nous avons pris bien des mesures pour résoudre le problème.
Par le passé, un des défis que nous avions venait de la technologie, car nous ne disposions pas de la technologie nécessaire pour accomplir des tâches simples dans le but d'assurer la qualité supérieure de nos services. Ce problème a été résolu. Nous enregistrons maintenant les appels, qui sont écoutés par une équipe centralisée afin de déterminer où l'information est inexacte et de résoudre les problèmes. Nous sommes donc en mesure de fournir de meilleures réponses, ce qui nous a permis d'atteindre un objectif d'exactitude de 88 à 90 %. Il s'agit d'une amélioration substantielle. Nous sommes donc fort confiants à cet égard.
Chose certaine, la situation demeure problématique dans les centres d'appels, particulièrement maintenant. Nous répondons à des volumes extrêmement élevés d'appels en raison de la période habituelle des impôts, auxquels s'ajoutent les difficultés financières qui frappent les gens, qui nous appellent à ce sujet, et, bien entendu, les nouveaux programmes.
Je dirais qu'au chapitre de notre capacité de verser du financement et des remboursements en faisant preuve d'exactitude, je considère que nous accomplissons un excellent travail.
Je pense que quelqu'un a souligné que les crédits pour TPS sont d'importants montants supplémentaires que le gouvernement a annoncés. Nous avons versé ces montants avec environ un mois d'avance sur l'échéancier. Ces versements ont été effectués le 9 avril. Il s'agit du paiement le plus substantiel que le gouvernement du Canada a effectué au cours de l'histoire.
Nous verserons l'Allocation canadienne pour enfants bonifiée, qui sera fournie comme prévu, probablement légèrement en avance, et tout se déroule selon l'échéancier à cet égard.
Pour ce qui est de la Prestation canadienne d'urgence, je pense que nous avons pu la verser exactement dans les délais. Nous avions indiqué que cela nous prendrait approximativement trois semaines une fois que les paramètres auraient été établis. Dans les faits, ces paramètres n'ont été complètement fixés que peu de temps avant le versement, et nous avons été en mesure d'effectuer les paiements. En outre, nous avons réussi à modifier le programme en fonction des derniers changements qui y ont été apportés, comme l'exemption de 1 000 $ au chapitre des revenus. Je considère que nous avons fort bien réagi.
Sommes-nous en voie de respecter l'échéancier au sujet de la subvention salariale? Je pense que nous le respectons très bien. Ici encore, le projet de loi, qui établissait les paramètres, a été adopté il y a très peu de temps. Même ainsi, dans le cadre du processus très court au cours duquel le Parlement a agi avec célérité, des modifications ont été apportées, ce qui nous a obligés à effectuer des changements, mais je pense que nous respectons certainement l'échéancier. Nous avons dit que nous aurions besoin de trois à six semaines pour agir après l'établissement des paramètres, et nous respectons certainement ce délai. Comme je l'ai souligné précédemment, nous entendons lancer...
M. Marty Morantz: J'ai...
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie tous nos témoins de prendre le temps d'être avec nous. Surtout, je vous sais gré du travail que vous avez abattu ces dernières semaines en déployant un effort titanesque.
Je voudrais approfondir un peu le concept que mon collègue, M. Julian, a soulevé au cours des dernières séances au sujet du revenu universel proposé de 2 000 $ par mois. C'est une idée intrigante. Je conviens que nous ne voulons pas que quiconque soit laissé en plan, mais quand j'ai commencé à réfléchir à la question, j'ai réalisé que le concept comportait quelques failles importantes. J'ai donc quelques questions que j'espère examiner d'un peu plus près.
Est-ce que quelqu'un ici connaît le revenu médian par ménage au Canada? Je ne veux pas vous mettre sur la sellette. Nous pouvons peut-être en discuter plus tard; j'assurerai le suivi. Ce que j'essaie de comprendre, c'est ce que ce programme coûterait si vous alliez de l'avant. Un calcul rapide m'indique que ce programme coûterait environ 750 milliards de dollars annuellement.
Monsieur Marsland, j'ignore si vous disposez de cette information ou si quelqu'un serait mieux à même de répondre à cette question, mais j'aimerais savoir si quelqu'un a en main le montant total des dépenses du gouvernement fédéral l'an dernier.
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D'accord. Même si vous commettiez une erreur d'arrondissement dans les deux chiffres, je pense que cette réponse illustre la situation.
Je pense que si nous allons de l'avant, ce programme pourrait certainement plus que doubler le montant total des dépenses du gouvernement fédéral si on tient compte de tout ce que nous avons dépensé pour les programmes, les projets et l'aide au revenu. Il ne semble pas que ce soit le modèle le plus élégamment ciblé. Comme le ministre l'a fait remarquer, un certain nombre de personnes visées n'ont pas subi d'interruption de revenu et n'ont pas nécessairement besoin d'aide. En fait, une partie de ce revenu pourrait être récupéré ailleurs.
Ce que je crains sincèrement, c'est qu'une véritable surprise attende les contribuables à la période des impôts. Même si vous vouliez exclure certaines personnes de la mesure — en fixant le revenu médian à environ 40 000 $ pour un citoyen canadien, par exemple —, je crains fort que les gens aient la surprise de devoir rembourser 8 000 $ au temps des impôts, même si la période visée n'est que de 16 semaines.
J'aimerais donc avoir si, lors de l'élaboration de la Prestation canadienne d'urgence, on a pensé à un revenu de base et si on s'est demandé si ce genre de politique pourrait être supérieure sur le plan de l'optimisation des fonds.
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Je vais faire quelques observations. Il se peut qu'elles ne répondent pas à votre question directement, mais elles vous fourniront un peu de contexte.
Premièrement, l'objectif du programme du CUEC est d'assumer les coûts d'une entreprise qui ne peuvent pas être différés. Il s'inscrit dans un ensemble d'autres programmes que le gouvernement met à la disposition de la population, y compris d'autres programmes de crédits offerts par la BDC et EDC. Il inclut aussi la Prestation canadienne d'urgence, qui serait disponible, par exemple, à un propriétaire exclusif, si bien que cela fait partie du cadre élargi des programmes.
En ce qui concerne ce programme précis, nous examinons des critères qui pourraient être établis rapidement. Comme Andrew l'a dit concernant d'autres programmes qui ont été mis en place, nous avions besoin de critères très simples qui pourraient permettre au programme d'être déployé rapidement, et à plus grande échelle très, très rapidement, et qui fourniraient une indication de la plateforme physique d'une entreprise. L'idée, c'est de rejoindre les entreprises qui doivent assumer ces coûts. C'est une situation où ces coûts ne sont autrement pas assumés par l'entremise d'autres formes de soutien gouvernemental.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens tout d'abord à dire que les gens du Nord étaient très ravis du train de mesures de soutien qui ont été annoncées plus tôt cette semaine, surtout dans les secteurs de la santé, des transports et des entreprises. J'ai entendu de nombreux commentaires des chambres de commerce et des chambres des mines dans ma circonscription, de même que de sénateurs représentant la région du Nord, qui ont exprimé des préoccupations à propos de la flexibilité de certains des programmes, comme les subventions salariales.
Premièrement, quelqu'un pourrait-il discuter de l'intervention pour aider les territoires et parler brièvement des mesures supplémentaires qui sont prises pour répondre à nos besoins uniques?
Deuxièmement, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest attend depuis un bon moment maintenant une réponse à sa demande d'augmentation de la limite d'emprunt. Cette limite est fixée par le gouvernement fédéral. Il est temps de l'augmenter. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest prévoit mener un certain nombre d'initiatives.
Je me demande si quelqu'un pourrait répondre à ces deux questions.
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Merci d'avoir soulevé la question des limites d'emprunt dans les territoires. Nous comprenons certainement la situation dans le Nord et les besoins précis. Il y a eu — je pense que je l'ai peut-être mentionné la dernière fois — un certain nombre de conversations entourant les limites d'emprunt. Nous continuons d'examiner la question.
En ce qui concerne le soutien récent offert au Nord, nous avons effectivement annoncé 72,6 millions de dollars pour les gouvernements du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut. C'est seulement pour les services de santé et les services sociaux. En réponse à la crise actuelle, nous avons envisagé de verser 17,3 millions de dollars additionnels aux gouvernements territoriaux pour les transporteurs du Nord. Ma collègue, Mme Dancey, a peut-être des remarques à ajouter à ce sujet.
De plus, 15 millions de dollars tirés des ressources existantes ont été débloqués par l'entremise de l'Agence canadienne de développement du Nord, CanNord, pour offrir du soutien non remboursable aux entreprises dans les territoires pour contribuer à atténuer les répercussions de la COVID-19, tout en reconnaissant les besoins particuliers du Nord et de ce qui pourrait se passer là-bas.
Bien entendu, il y a aussi les 25 millions de dollars accordés à Nutrition Nord Canada pour augmenter les subventions aux familles afin qu'elles aient les moyens d'acheter des aliments nutritifs et des produits d'hygiène personnelle. Nous avons également élargi ce programme pour qu'il inclue un éventail plus vaste d'articles, y compris les produits d'hygiène personnelle, mais aussi les produits nettoyants, afin qu'ils soient plus abordables pour les habitants du Nord.
Bien entendu, comme vous le savez, par l'entremise de la formule de financement des territoires, le Nord reçoit beaucoup d'argent du gouvernement fédéral, et ce, régulièrement, et l'argent vise à répondre à un vaste éventail de besoins.
Je ne sais pas si vous vouliez des renseignements additionnels sur ces annonces.
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Bien. Je vous remercie de cette mise à jour. Je suppose que je n'ai pas vu la liste complète et actualisée. Je regardais une ancienne liste, alors merci de cette précision.
Je n'ai pas de question, mais je tiens à signaler les graves lacunes du CUEC et de la subvention salariale. Pour ce faire, je vais donner des exemples d'entreprises de ma circonscription qui ont été fermées. Prenons l'exemple d'un propriétaire d'entreprise qui n'a aucun employé, mais qui travaille 10 à 15 heures par jour dans son entreprise avec l'aide de sa conjointe et de ses enfants. En 2019, suivant les conseils de leur comptable, ils ont décidé de toucher des dividendes plutôt qu'un salaire. Ils n'ont droit ni au CUEC ni à la subvention salariale. Un autre propriétaire d'entreprise de ma circonscription a démarré une nouvelle entreprise de technologie. Ces deux dernières années, il a travaillé avec acharnement pour assurer la croissance de l'entreprise, sans se verser un salaire ou tirer un revenu de l'entreprise. Il ne s'est pas payé pour réinvestir tout l'argent dans la croissance de l'entreprise. En toute franchise, il se trouve maintenant à être pénalisé d'avoir cherché à faire croître son entreprise. Il n'a pas droit au CUEC ni à la subvention salariale.
Je comprends que le gouvernement et les fonctionnaires travaillent le plus rapidement possible dans un contexte sans précédent, mais j'entends parler de nombreux exemples dans ma circonscription et partout au Canada. De petites entreprises ne reçoivent pas le soutien dont elles ont besoin, ce qui sera un facteur déterminant pour leur survie et leur capacité de se maintenir à flot. J'espère que le gouvernement en tiendra compte et agira le plus rapidement possible pour corriger certaines de ces lacunes.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les fonctionnaires du travail qu'ils ont manifestement accompli sans relâche au nom des Canadiens.
J'ai une question, une question très précise que je pose au nom d'une organisation de ma circonscription. On compte au pays un certain nombre d'instituts de recherche en santé. Nous constatons évidemment, pendant la crise de la COVID-19 que nous vivons, l'importance de la recherche en santé. Cette recherche se fait sur les campus universitaires, bien sûr, mais elle se fait aussi dans les hôpitaux. La question qui m'a été posée venait d'un institut de recherche en santé en milieu hospitalier, soit l'institut Lawson, de London, que je tiens à féliciter publiquement. L'Institut de recherche en santé Lawson fait un travail incroyable, comme toujours.
Leur question, qui a aussi été posée par d'autres, est la suivante: un organisme enregistré en tant qu'organisme sans but lucratif est-il admissible à la Subvention salariale d'urgence du Canada et à d'autres mesures de soutien?