Bienvenue à la première partie de la 22e séance du Comité permanent des finances de la Chambre des communes. Conformément à l'ordre de renvoi du mardi 24 mars, le Comité se réunit pour étudier la réponse du gouvernement à la pandémie de la COVID-19.
Afin de faciliter le travail de nos interprètes et d'assurer le bon déroulement de la réunion, j'aimerais souligner quelques règles.
L'interprétation de la vidéoconférence fonctionnera pas mal de la même manière que lors des séances ordinaires, et plusieurs d'entre vous ont déjà témoigné devant les comités. Vous avez le choix, au bas de votre écran, entre le parquet, l'anglais et le français. Parlez aussi lentement et aussi clairement que possible pour les interprètes. Votre bouton de mise en sourdine est situé dans le coin inférieur. Veuillez désactiver votre micro jusqu'à ce qu'on vous donne la parole.
En tant que président, et au nom du Comité, je tiens à remercier tout le monde d'être là. Nous nous sommes efforcés d'inviter un grand nombre de témoins. Je sais, par exemple, que la SARM essaie de se joindre à nous depuis environ trois semaines. Il y a huit témoins dans ce groupe, ce qui est beaucoup. J'aimerais donc que vous respectiez le plus possible les cinq minutes afin que nous ayons le temps de poser des questions.
Sur ce, nous allons commencer.
Passons d'abord, si possible, à Mme Cathy Heron, mairesse de la Ville de St. Albert.
Je remercie les membres du Comité de m’avoir invitée à prendre la parole. Il s’agit d’une excellente occasion de présenter certains des travaux entrepris par St. Albert à l’échelle municipale durant la phase d’intervention en réponse à cette pandémie et de discuter des possibilités et des défis que nous prévoyons à moyen et à long terme alors que nous nous préparons à amorcer la reprise.
Je m’appelle Cathy Heron, et j’ai l’honneur d’être la mairesse de la Ville de St. Albert. Je suis également vice-présidente de l’Alberta Urban Municipalities Association.
St. Albert se classe régulièrement parmi les meilleures collectivités canadiennes où vivre et élever une famille. Située dans la région métropolitaine d’Edmonton, notre municipalité, qui compte plus de 66 000 habitants, connaît les mêmes possibilités et les mêmes défis que les grandes villes, tout en gardant son charme de petite ville. Au cours des dernières années, St. Albert a joué un rôle de chef de file sur plusieurs fronts, notamment en obtenant une renommée internationale à titre de ville intelligente, en interdisant la thérapie de conversion et en étant reconnue comme la collectivité la plus saine du Canada.
En date d’aujourd’hui, l’Alberta Health Services a signalé que 27 résidants de St. Albert avaient contracté la COVID-19. Parmi ces cas, 3 sont toujours actifs et 24 patients se sont rétablis. Heureusement, aucun de nos concitoyens n’a succombé à la maladie, et nous espérons qu’il en sera ainsi.
Le détachement local de la GRC et les services municipaux de maintien de l’ordre déclarent que nos concitoyens réussissent très bien à se conformer aux ordonnances de santé publique, en évitant les grands rassemblements et en respectant l’éloignement physique. Nos entreprises et nos résidants ont démontré leur volonté de faire les sacrifices nécessaires pour que notre ville puisse surmonter ce défi et créer une nouvelle normalité au sein de notre collectivité. Nous sommes vraiment reconnaissants du taux de conformité élevé à St. Albert, et tout porte à croire que cet esprit de coopération subsistera. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles nous n’avons pas encore jugé nécessaire de déclarer un état d’urgence à l'échelle locale.
Lorsque l’Organisation mondiale de la santé a déclaré la pandémie, nous avons activé notre centre des opérations d’urgence pour centraliser et coordonner notre réponse à la COVID-19. Je pense que les mesures instaurées à St. Albert pour contrer la pandémie sont semblables à celles adoptées par d’autres municipalités du Canada. Par exemple, nous avons pris des mesures pour reporter l’acquittement de taxes et de frais de services publics, en plus de rendre gratuit le service de transport en commun et d'appliquer des mesures de réduction des coûts, notamment par la mise à pied temporaire de 30 % de notre effectif.
Bien que nous en soyons encore à la phase d’intervention en réponse à cette pandémie, le conseil municipal de St. Albert a déjà créé un groupe de travail sur la relance, qui est chargé de nous guider pendant le reste de l’année 2020 et au cours de l’année suivante. Au bout du compte, la réussite de la relance future dépendra de notre capacité d’accéder à des sources de fonds dans l’immédiat. Ce dont nous aurons besoin de la part du gouvernement fédéral, c’est l’assurance que le soutien fédéral sera plus accessible et aligné sur celui du gouvernement provincial.
Il est essentiel d'accorder un soutien fédéral aux municipalités en guise de renfort, et ce, pour trois raisons. Tout d'abord, le gouvernement fédéral a le meilleur accès, et le plus abordable, aux liquidités des marchés. Ensuite, il est possible de prolonger un programme fédéral, ce qui s’avérera nécessaire, selon moi, au fur et à mesure que nous connaîtrons les répercussions à long terme de la pandémie. Il faudra donc du temps pour que les municipalités adaptent leurs modèles de gouvernance et de fonctionnement à la nouvelle manière de faire les choses, et le retour à une situation économique positive sera retardé en fonction de ce délai. Enfin, c’est dans les municipalités que la reprise économique aura lieu. Encourager les villes à s’endetter davantage ou à enregistrer un déficit ne fait que retarder la reprise. Notre cadre financier étant désuet, nous nous trouvons à un point de bascule, et nous avons des possibilités limitées en matière de flux de trésorerie.
En cette période d’incertitude, les Canadiens ont besoin de soutien et de leadership. Peu importe sa provenance, ce soutien doit être fiable et aligné, et le tout doit transcender la politique partisane. En tant que dirigeants municipaux, nous serons aux premières lignes quand viendra le temps de repenser nos collectivités dans le monde de l’après-COVID, mais nous avons besoin des outils nécessaires pour y arriver. Tout compte fait, les trois ordres de gouvernement ont un rôle à jouer pour appuyer les Canadiens pendant la période d’intervention en réponse à la pandémie, ainsi que durant la période de reprise. La Ville de St. Albert est résolue à travailler avec les gouvernements provincial et fédéral afin de trouver des solutions destinées à aider les résidants et les entreprises au cours des prochains mois.
Je le répète, le soutien fédéral destiné à protéger les municipalités apportera de la certitude et permettra à des villes comme la nôtre de se concentrer sur la prestation de services de première ligne qui sont essentiels aux résidants et aux entreprises de nos collectivités. Toute aide, qu’il s’agisse d’injection de ressources ou de capitaux, devra être accessible rapidement et facilement. Les municipalités ont toujours apprécié à sa juste valeur la taxe sur l’essence, qu’elles considèrent comme l’outil idéal pour l’octroi de soutien.
Je crois que c’est la toute première fois dans l’histoire récente que notre ordre de gouvernement réclame une telle aide, et nous ne prenons pas cette demande à la légère.
Je vous remercie encore une fois de m’avoir donné l’occasion de m’adresser à vous aujourd’hui et de vous parler de l’expérience de St. Albert. J’espère ne pas avoir dépassé les cinq minutes.
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Je vous remercie de me donner l’occasion de m’exprimer aujourd’hui.
Merci au Comité et, en particulier, à mon député, Peter Julian, d’avoir pris cette initiative.
Je crois que ces dialogues sont importants. Ils permettent d’échanger de l’information, de sorte que tous les ordres de gouvernement puissent travailler ensemble et s’entraider, le tout pour le bien commun des Canadiens. Nous sommes très reconnaissants du soutien que le gouvernement fédéral s’est employé à fournir et des efforts qu’il a déployés jusqu’à présent, dans le contexte de la pandémie, et nous vous en remercions tous.
À l’échelon municipal, nous poursuivons nos efforts, de concert avec nos collectivités locales, grâce au dévouement extraordinaire de nos employés, qui fournissent des services essentiels et indispensables pendant de nombreuses heures, tout en faisant preuve d’un engagement inébranlable envers nos résidants. Cependant, les administrations locales ont encore besoin, de toute urgence, de l’appui du gouvernement fédéral pour soutenir les collectivités et assurer une reprise réussie.
Les administrations locales et leurs collectivités respectives continuent de souffrir parce qu’elles n’ont pas droit à bon nombre des programmes fédéraux qui ont été récemment annoncés. Les administrations locales représentent l’instance la plus proche de la population, car elles fournissent des services essentiels pour répondre aux besoins des résidants. Songeons aux services de protection, qui comprennent les pompiers, la police, l’eau, les égouts, les routes et le drainage, ainsi que la collecte des déchets. Ces services répondent aux besoins fondamentaux de nos citoyens, d’où la nécessité de les maintenir afin d’assurer l’habitabilité et la viabilité.
Les administrations locales demeurent le mécanisme qui permet de garantir la sécurité continue des collectivités, tout en veillant à ce que les citoyens reçoivent les services de base auxquels ils s’attendent en tant que Canadiens, peu importe l’endroit où ils vivent. Les programmes offerts actuellement par le gouvernement fédéral, à savoir la Subvention salariale d’urgence du Canada, la Subvention salariale temporaire et l’Aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial, ont été mis en place pour aider les entreprises canadiennes, mais aucun de ces programmes n’est offert aux administrations locales. Pourtant, nous travaillons tous les jours sur le terrain et nous nous efforçons de répondre directement aux besoins des citoyens et des collectivités.
Plus précisément, la Subvention salariale d’urgence du Canada fournit aux propriétaires d’entreprises 75 % du montant des salaires des employés afin de maintenir la continuité des activités et de garder les employés au travail. Si la portée de ce programme était élargie de façon à inclure les administrations locales, notre ville, qui figure parmi les grands employeurs de la région, pourrait maintenir en poste ses employés. Pour la Ville de Burnaby, les fermetures d’installations, dont les centres de loisirs avec piscines, les patinoires, les bibliothèques et les centres culturels, se sont traduites par des pertes de recettes considérables. L’impact financier de ces pertes représente actuellement entre 5 et 6 millions de dollars par mois. Les coûts prévus liés à la pandémie dépassent largement les dépenses habituelles. La pandémie est en train de provoquer une crise financière, et les administrations locales auront du mal à s’en remettre sans aucune aide. Certaines d’entre elles pourraient d’ailleurs ne jamais s’en remettre.
La perte de recettes et les dépenses supplémentaires ont obligé la Ville de Burnaby à licencier 1 500 employés dévoués et travailleurs. Nous cherchons continuellement des moyens de réduire les coûts en ajustant les activités et en annulant ou en reportant des projets qui sont pourtant nécessaires pour la collectivité. Quoi qu’il en soit, ces mesures ne ralentissent aucunement l’hémorragie financière. Les personnes vulnérables de la collectivité, en particulier les sans-abri et les personnes âgées, tirent le diable par la queue. Les programmes offerts précédemment par les autres ordres de gouvernement ont maintenant été transférés aux administrations locales.
La Ville de Burnaby a étendu les services des centres d’accueil pour répondre aux besoins de sa population itinérante, et nous continuons à tendre la main aux personnes âgées de la collectivité pour nous assurer que leurs besoins fondamentaux sont satisfaits quotidiennement. Aucun financement n’est prévu pour l’un ou l’autre de ces programmes, mais notre administration locale — le gouvernement du peuple — a fait et continue de faire l’impossible pour s’assurer que les besoins des citoyens sont comblés. Il s’agit d’un travail très important, voire crucial, mais cela ne peut pas durer indéfiniment.
À tout le moins, le gouvernement fédéral doit procurer aux administrations locales un financement semblable aux programmes d’aide financière offerts au milieu des affaires. Cela nous permettrait de réembaucher les employés qui ont été mis à pied afin de fournir les services dont notre collectivité a tant besoin.
Une aide fédérale s’impose, et tous les ordres de gouvernement doivent travailler ensemble pour veiller à ce que tous les citoyens, quel que soit leur quartier, de Burnaby à St. John’s, puissent traverser cette crise et braver la tempête.
J’espère que vous vous rendrez compte que le soutien aux administrations locales est un élément essentiel pour assurer une reprise réussie après cette pandémie. J’espère aussi que le gouvernement fédéral examinera sérieusement l’appel lancé par la FCM, qui réclame des fonds de fonctionnement d'urgence ciblés pour les municipalités, ainsi que ma demande d’élargir la portée de la Subvention salariale d’urgence, et celle des autres programmes mentionnés plus tôt, afin d’y inclure les administrations locales.
Nous voulons accélérer la mobilisation de notre personnel et de la collectivité en vue d’entreprendre l’important travail de relance économique. Le Canada pourra ainsi redevenir le pays prospère que nous connaissons et que nous aimons tous.
Encore une fois, je vous remercie de m’avoir donné l’occasion de vous faire part de mes observations et de mes préoccupations.
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Merci beaucoup. C’est un plaisir d’être parmi vous. Je vous remercie de l’occasion qui m’est offerte de parler de certains des défis auxquels font face les villes.
Mes observations d’aujourd’hui porteront vraiment sur les conséquences pour les organismes de transport en commun. Je suis actuellement maire de la Ville de New Westminster, mais je préside également le conseil des maires du Grand Vancouver, qui représente les 21 maires de la région et la Première Nation de Tsawwassen.
TransLink, notre organisme de transport en commun, fournit des services de transport en commun et un soutien au principal réseau routier, en desservant 2,5 millions de personnes dans la région métropolitaine de Vancouver.
Nous savons que la COVID-19 a eu des effets dévastateurs dans tout le pays et sur tous les aspects de la société, mais ces effets ont été particulièrement catastrophiques pour les réseaux de transport en commun. Ici, à TransLink, notre principale source de revenus provient des tarifs de transport en commun et, puisque le nombre d’usagers a diminué de 80 %, notre organisme est en train de perdre 75 millions de dollars par mois. Cette situation n’est certainement pas viable, et cela crée une pression énorme sur notre organisme de transport.
Malgré une baisse importante du nombre d’usagers des transports en commun, nous constatons que 75 000 habitants du Grand Vancouver dépendent encore fortement de notre réseau de transport en commun. Nos sondages révèlent que, parmi les trajets effectués aujourd’hui sur notre réseau de transport en commun, 9 sur 10 d’entre eux sont liés à des services essentiels, que ce soit pour aller travailler dans une épicerie, pour faire ses courses ou pour un déplacement lié à des soins de santé. Notre réseau continue d’offrir des services essentiels et des options de transport essentielles. En outre, 150 000 ménages du Grand Vancouver ne possèdent pas de voiture, ce qui signifie que bien des gens de notre région n’ont pas d’autres moyens de transport.
Compte tenu de la crise qui sévit en ce moment, TransLink a pris des mesures difficiles pour réduire considérablement ses services; ainsi, l’offre de services de transport en commun a été réduite d’environ 40 % dans la région.
En dépit de ces répercussions très graves, qui touchent les usagers de toute notre région, TransLink estime que nous perdrons encore entre 40 et 50 millions de dollars par mois en raison du manque à gagner attribuable à la crise. Je saisis donc l’occasion qui m’est offerte de témoigner devant le Comité pour implorer le gouvernement fédéral d’examiner comment il peut jouer un rôle à titre de partenaire et contribuer à la viabilité des services de transport en commun, non seulement pendant la crise, mais aussi par la suite. D’autres pays dans le monde ont déjà reconnu l’importance des services de transport en commun, à la fois dans l’immédiat et durant la reprise, et ils ont mis en place des programmes de secours d’urgence.
Du point de vue de TransLink, nous savons que les défis que nous devons relever en matière de prestation de services de transport en commun sont les mêmes que ceux auxquels font face les principaux organismes de transport en commun dans tout le pays, et nous reconnaissons qu’il s’agit vraiment d’une question nationale.
Pour l’instant, nous nous employons à gérer la crise, après quoi nous commencerons à planifier la reprise. Nous sommes convaincus qu’un réseau de transport en commun viable et fonctionnel sera nécessaire pendant ces deux phases. Comme il s’agit d’un problème national qui touche les organismes de transport en commun partout au pays, nous voulons que le gouvernement fédéral examine sérieusement les possibilités en matière de secours d’urgence, en mettant l’accent sur le travail effectué par la FCM, qui propose un plan destiné à maintenir la viabilité du transport en commun dans notre pays.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
La Fédération canadienne des municipalités remercie votre comité de son invitation.
Je tiens aussi à prendre le temps de remercier les autres maires qui ont pu se joindre à nous, aujourd'hui, ainsi que tous les témoins qui viennent vous informer.
Au nom de nos membres, permettez-moi de dire à quel point nous sommes reconnaissants au gouvernement fédéral d'avoir pris les mesures qui, jusqu'ici, permettent ces réunions. Nous lui sommes également reconnaissants de sa rapidité à appuyer les Canadiens au milieu de la pandémie actuelle.
La situation exige des mesures d'urgence.
Permettez-moi d'être tout de suite clair. Au nom de plus de 2 000 municipalités membres de toutes tailles de partout dans notre pays, nous restons unis et unanimes. La crise financière qui guette les municipalités canadiennes aggrave le risque qu'affrontent les Canadiens. Elle touche les communautés, petites et grandes, urbaines et rurales, de manière singulière. Des coûts imprévus surgissent alors que les municipalités appuient des mesures sanitaires de première ligne et fournissent les services centraux d'intervention. En même temps, leurs revenus s'effondrent. La crise causera des pertes irrémédiables. On a ainsi perdu des millions de dollars en reportant l'acquittement de taxes foncières, de frais de service et de frais imposés aux usagers, comme ceux des transports en commun, qu'a mentionnés le témoin précédent. Dans ce dernier cas, les pertes des villes et des communautés s'élèvent à 400 millions de dollars par mois, seulement du fait de la baisse de l'achalandage.
Nous estimons que 25 000 emplois municipaux ont disparu, tandis qu'on n'a pas pourvu à 7 000 autres emplois temporaires. Dans une grande mesure à l'instar de ceux de Burnaby, les chiffres sont à peu près les mêmes à Halifax, soit environ 1 500. Il s'agit de services essentiels, et non pas de luxe, que les dirigeants municipaux doivent maintenir maintenant plus que jamais: police, service des incendies, ambulances quand on en a besoin, eau potable et ramassage des ordures.
Disposant de peu de moyens financiers et obligés, par la loi, à ne pas faire de déficits, les élus locaux affrontent des difficultés inédites. Dans une comparution antérieure devant votre comité, nous avions affirmé que les principales locomotives de l'économie du Canada étaient la personnalité des villes et des communautés. Les crises qui apparaissent déstabilisent cette économie et le quotidien de tous les Canadiens.
Faute de remèdes provinciaux ou fédéraux notables contre les baisses graves des revenus découlant de la pandémie de COVID-19, notre fédération réclame le partenariat de tous les ordres de gouvernement. Voilà la raison de notre présence ici, aujourd'hui, et voilà pourquoi, hier, notre fédération a lancé un appel urgent, à la grandeur du pays, pour la direction d'un mouvement au nom des villes et des communautés de tout le pays. Nous réclamons le financement d'urgence des frais de fonctionnement des municipalités, au moins 10 milliards de dollars d'allocations directes pour le financement ciblé du fonctionnement d'urgence de tous les pouvoirs locaux. Nous proposons une formule hybride, fondée sur le Fonds de la taxe sur l'essence, avec une allocation fondée sur l'achalandage des transports en commun des villes qui en possèdent, en grande partie comme on l'a décrite tout à l'heure.
Ensuite, accorder un financement supplémentaire d'urgence pour les autorités locales que, pour leurs frais de fonctionnement, la COVID-19 soumet à des pressions financières très singulières. Nous demandons un engagement pour réévaluer ce financement supplémentaire dans quatre mois. Et que les autorités locales puissent transférer les allocations inutilisées dans le programme fédéral de la taxe sur l'essence, pour les dépenses en capital, pour aider, le moment venu, au rétablissement de l'économie canadienne.
Détrompez-vous: les dirigeants municipaux travaillent d'arrache-pied pour aider les Canadiens à traverser la crise. Nous voyons que les provinces ont un rôle qu'elles ne devraient pas abdiquer. Cependant, nous ne pouvons pas laisser ce principe plonger les municipalités dans une profonde austérité. L'urgence est simplement trop grande, trop grave. Il faut une intervention fédérale immédiate.
Notre partenariat fédéral-municipal, dont nous sommes très fiers, a donné des résultats remarquables, comme nous le savons. Le renforcement de ce partenariat, maintenant, protégera les Canadiens pendant la pandémie. Nous sommes prêts à collaborer avec vous tous, pour que les Canadiens, après la crise, s'en sortent avec le moins de dommages possible.
Merci encore une fois de votre invitation. Je serai heureux de répondre à vos questions.
[Français]
Bonjour, tout le monde.
Je vous remercie de votre invitation.
[Traduction]
Je me nomme Caroline Wawzonek, ministre des Finances, de la Justice et procureure générale des Territoires du Nord-Ouest.
Ne voulant pas prendre plus de cinq minutes de votre temps, mais risquant de rater l'objectif d'une minute ou deux, je ferai de mon mieux.
La COVID-19 a révélé la profondeur des vulnérabilités économiques et sociales des Territoires du Nord-Ouest, particulièrement dans les petites communautés, de l'accès aux soins de santé à l'absence de liens Internet dans nos foyers en passant par la confiance dans nos transporteurs aériens pour assurer notre sécurité alimentaire. Le moteur de notre économie, hors le secteur public, est notre industrie des ressources minérales, diamants en premier lieu, un produit de luxe exposé à des fluctuations qui échappent à notre volonté. Notre population souffre de nombreuses vulnérabilités sanitaires préexistantes, d'une faible diplomation et d'antécédents récents, sur le plan individuel et collectif, de traumatismes hérités en partie des pensionnats. La COVID-19 nous a brutalement rappelé les répercussions collectives de ces réalités et de ces autres difficultés.
Malgré tous ces facteurs d'adversité, je suis fière du ralliement des habitants, des entreprises et des communautés des Territoires du Nord-Ouest derrière les mesures sanitaires instituées pour neutraliser la COVID-19 et lui interdire l'entrée dans nos communautés éloignées.
Voyons maintenant les difficultés et les occasions que la COVID-19 a révélées et les réponses qui, à notre avis, sont nécessaires au renforcement et à la viabilité du Nord.
L'un de nos points forts, c'est notre population. Elle très forte et très résiliente. Nous excellons dans la collaboration, comme l'a prouvé celle des pouvoirs publics et des autorités autochtones.
Un autre atout est nos ressources minérales. L'immensité des Territoires du Nord-Ouest conserve un important potentiel minéral, par exemple le lithium et les terres rares, dont l'importance pourrait augmenter si la COVID-19 met à l'ordre du jour le recours accru à l'énergie verte.
Les Territoires du Nord-Ouest sont la clé ouvrant l'océan Arctique et le passage du Nord-Ouest. La COVID-19 n'a aucune prise sur l'importance géopolitique de l'Arctique et son potentiel économique direct.
Sur le plan de notre diversité culturelle, nous célébrons et protégeons 11 langues officielles. Chacune est traduite dans notre assemblée législative. Les connaissances culturelles, particulièrement l'intérêt dans les cultures et les langues autochtones soulèvent de plus en plus d'intérêt dans le reste du monde.
Beaucoup de nos points forts n'ont pas été entamés par la COVID-19. Des faits anecdotiques accumulés jusqu'ici portent à croire que la vigueur des mesures annoncées par le gouvernement fédéral plus l'appui de notre propre gouvernement aux habitants et aux entreprises des Territoires du Nord-Ouest ne contribueront pas peu à la stabilisation de la situation économique immédiate. Nous sommes particulièrement reconnaissants des programmes qui ont ciblé précisément le Nord, par exemple l'enveloppe de 8,7 millions de dollars pour appuyer les transporteurs aériens des Territoires du Nord-Ouest.
En ce qui concerne les difficultés révélées par la COVID-19, c'est dans les Territoires du Nord-Ouest que se trouve, au Canada, le pire déficit en infrastructures. Nos aéroports ne peuvent pas accueillir tous les avions, seuls quelques centres régionaux possèdent une poignée de refuges d'urgence, et l'insécurité alimentaire est grande. La COVID-19 a mis en évidence et, parfois, exacerbé ces faiblesses.
Voici d'autres exemples. En éducation, notamment. Actuellement, tous les districts scolaires ont du mal a assurer une éducation sur le Web, très souvent sans accès suffisant, dans les foyers, au matériel informatique et avec une connectivité limitée avec Internet à la grandeur du territoire.
Le confinement a entraîné une augmentation du chauffage et de la consommation d'énergie, dont les coûts sont déjà très élevés. La plupart des communautés comptent sur le mazout pour le chauffage domestique. Ce combustible est souvent la principale source de production d'électricité. À moins de croire que la chute récente du prix du mazout n'y soit favorable, il faut se rappeler que le mazout est acheté longtemps d'avance et expédié dans les communautés sur des routes de glace.
Les logements surpeuplés et l'insécurité du logement, qui conduit à un logement de caractère transitoire, ont favorisé des promiscuités avec des personnes souvent déjà en moins bonne santé, le terreau parfait pour la propagation de la COVID.
L'absence d'infrastructures pour les transports inféode les communautés aux transporteurs aériens pour les chaînes de ravitaillement en nourriture et en médicaments. Aujourd'hui, ces transporteurs sont dans le pétrin, et au moins l'un d'eux a déposé son bilan.
Actuellement, nos propres sources de revenus sont très limités, désormais encore plus sollicités par nos efforts pour soulager immédiatement les pressions financières découlant de la réponse collective à la COVID-19. De plus, on s'attend à un impact majeur, du fait du non-acquittement des impôts sur le revenu des particuliers et des entreprises et de la diminution des redevances sur les ressources minérales. Même si nous sommes reconnaissants de l'aide financière que le Canada a accordée jusqu'ici, nous aurons certainement besoin de plus encore.
Nous sommes déjà enserrés dans un cadre financier étroit, qui limite notre capacité d'être un investisseur important dans des produits majeurs et de participer à des partenariats d'investissement aux modalités prédéfinies.
Des occasions sont également à saisir. Note gouvernement a dû faire une pause dans ses travaux ordinaires et la poursuite de ses priorités, pour stopper la COVID-19, mais, en nous remettant à planifier le retour à notre activité, nous pouvons réfléchir aux modalités de ce redémarrage, avec une vision de nos aspirations envers nous-mêmes pour l'avenir.
Nous essayons de distinguer les projets prêts à mettre en œuvre, mais qu'on pourrait retarder en raison de contraintes financières. Plusieurs autres projets sont presque mûrs pour la prochaine étape, des projets dont on a entamé la conception, la planification ou l'obtention de permis. Ils englobent, par exemple, la connectivité plus grande des télécommunications et l'augmentation de leur capacité, l'agrandissement de la capacité hydroélectrique de la centrale de la Taltson, en vue de rapprocher les Territoires du Nord-Ouest d'une utilisation domestique et industrielle d'énergies plus propres, qui pourraient ensuite conduire à une position de chef de file dans l'extraction minière verte; l'exploration de la province géologique des Esclaves, avec la possibilité de procurer au Nunavut son premier corridor direct de transport; le prolongement des lignes de transport d'hydroélectricité dans le sud du territoire; l'introduction et l'agrandissement de projets communautaires d'exploitation de l'énergie solaire et éolienne.
Voici quelques recommandations. Premièrement, assurer une souplesse suffisante d'emprunt et une plus grande diversité des options de partenariats dans les investissements, notamment des occasions, pour les gouvernements autochtones, d'agir à titre de partenaires sociaux. Cela comprend la capacité de cumul de fonds, parfois avec des dollars à leur pleine valeur.
Deuxièmement, accélérer l'établissement du Fonds de 2020 pour un réseau à large bande et la réalisation de la promesse d'un accès à ce réseau dans tous les foyers et toutes les communautés des Territoires du Nord-Ouest.
Troisièmement, fixer des objectifs socioéconomiques pour l'Arctique et le cadre politique du Nord, qui peuvent être financés pour leur réalisation immédiate ou la planification immédiate de la prochaine étape et s'engager à le faire en collaboration avec les communautés du Nord et de l'Arctique, qui sont impatientes d'être traitées sur un pied d'égalité avec le reste du Canada.
Nous savons que les pays qui investissent dans l'Arctique en profitent vraiment, grâce aux ressources naturelles, aux savoirs traditionnels ou à de nouvelles occasions dans les communications et le transport. Convaincus que c'est également vrai pour le nord du Canada, nous avons hâte d'être un partenaire permanent avec le Canada pour atteindre cet objectif.
Je vous remercie.
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Bonjour, monsieur le président.
Mesdames, messieurs les membres du Comité, je vous remercie beaucoup de nous avoir invités à contribuer à cet exercice et à nous pencher sur les moyens financiers qui ont été mis en place pour soutenir l’ensemble de la population canadienne dans le contexte de la pandémie de la COVID-19.
Je suis préfète élue de la MRC de Témiscamingue. Je représente un territoire de 19 000 km2 qui compte 19 municipalités, un comité municipal et 16 000 habitants. Quatre communautés autochtones se trouvent également sur ce territoire et nous comptons énormément de territoires non organisés. Les principales activités du Témiscamingue sont associées à l’agriculture, à la forêt, aux activités manufacturières et au tourisme.
Vous aurez compris que notre territoire est essentiellement rural et que ses espaces sont multifonctionnels. À titre de préfète de la MRC, je suis également membre du conseil d’administration de la Fédération québécoise des municipalités, qui est une voix pour les régions au Québec. Nous avons tous été surpris par la pandémie. Elle nous a bousculés, elle nous a inquiétés et elle va nous inquiéter encore longtemps. Les effets tant à moyen qu’à long termes engendreront des répercussions majeures qui marqueront les activités et le fonctionnement de la société pour longtemps.
Je tiens à remercier le gouvernement canadien de l’aide qu’il a annoncée rapidement. Le gouvernement a mis en place des programmes et des mesures, et ce, de façon très rapide, pour aider la population à surmonter ses difficultés. Au nom des Témiscamiens et des Témiscamiennes, je remercie le gouvernement du Canada et tous les partis qui ont contribué à cette décision. Je vais maintenant porter à votre attention quelques éléments que j’aimerais que le gouvernement prenne en compte pour que ses interventions aient tout le succès qu’elles méritent.
Tout d’abord, l’aide accordée aux entreprises, si intéressante soit-elle, néglige complètement les toutes petites entreprises. Les critères qui ont été mis en place pour cette aide financière empêchent les petites entreprises de s’en prévaloir puisqu’elles n’atteignent pas les seuils fixés. Elles sont donc privées de cette aide, pourtant cruciale dans les communautés rurales. Ce sont souvent des entreprises saisonnières, agricoles ou touristiques. Elles contribuent à la qualité de vie dans les communautés, les villages et les municipalités. Elles contribuent aussi à l’occupation du territoire et elles mettent en lumière des ressources du milieu et des savoir-faire locaux. Nous avons besoin que ces entreprises survivent à la crise. Leur disparition de nos régions constituerait une perte réelle et importante. Nous en perdons déjà et nous en perdrons probablement beaucoup d’autres avant qu’elles ne puissent être remises en exploitation.
Par conséquent, serait-il possible de réfléchir aux seuils qui ont été fixés et à la manière d’apporter de l’aide à ces entreprises qui ne les atteignent pas? Pour le dire en bon québécois, ces entreprises ne cadrent pas dans les programmes. Pourraient-elles avoir accès à des mesures qui leur permettront d’être admissibles à l’aide si précieuse qui a été mise en place?
De plus, au cours des dernières semaines, nous avons vécu au rythme du confinement, des achats et des services en ligne, du télétravail, de la télémédecine et du télé-enseignement. Or, dans les communautés rurales, nous vivons loin des services et nous devons nous déplacer pour y avoir accès. En effet, nous n’avons pas accès à un réseau Internet haute vitesse de qualité et le réseau que nous avons, de mauvaise qualité, cesse parfois complètement de fonctionner. Nous demandons donc au gouvernement canadien, lequel a débloqué des sommes majeures pour brancher le Canada rural, de déclarer essentiel le service Internet haute vitesse. Une fois Internet haute vitesse déclaré service essentiel, son déploiement deviendra obligatoire et se fera plus rapidement. Par ailleurs, il faudra que son coût soit comparable pour l’ensemble des Canadiens.
Enfin, on ne peut pas passer à côté de l’importance des médias locaux. Alors que la radio de Radio-Canada n’a parlé du Témiscamingue qu’une seule fois depuis le début de la pandémie, notre radio locale, elle, parle aux citoyens et aux citoyennes du Témiscamingue tous les jours. Nos chaînes télévisées communautaires relaient les nouvelles et convainquent les gens de respecter les mesures mises en place. Nous avons besoin que nos médias locaux soient soutenus.
J'aurai certainement d'autres interventions à faire concernant l'aide apportée aux municipalités, mais à tout le moins, ces trois règles vont permettre à des régions rurales de traverser plus facilement cette situation difficile.
Internet haute vitesse, le soutien aux médias locaux et, surtout, l'accès des très petites entreprises aux aides gouvernementales, feront toute la différence pour le Canada rural.
Je vous remercie encore une fois de votre attention.
Je reste avec vous pour répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président
Je me nomme Ray Orb et je suis le président de l'association des municipalités rurales de la Saskatchewan. Je suis né, j'ai été élevé et je vis dans la petite communauté agricole de Cupar, 625 habitants, au nord-est de Regina.
Notre association représente les 296 municipalités rurales de la province, dont elle est le porte-parole depuis plus de 100 ans.
Je remercie le comité permanent de l'invitation à venir projeter un éclairage sur les difficultés qu'affrontent les municipalités rurales de Saskatchewan en raison de la pandémie de COVID-19. Nous applaudissons les mesures fédérales visant à en ralentir la propagation: promotion de la distanciation sociale et du confinement à la maison, quand c'est possible.
Même si nous aimons bien un bon nombre de dispositions du plan d'intervention économique, il importe de noter que beaucoup de ruraux de la Saskatchewan se sentent oubliés par le train de mesures du gouvernement. Pendant des années, un sujet permanent de préoccupation, dans la Saskatchewan rurale, a été la connectivité et la capacité de transmission à large bande. Les mesures de distanciation sociale et d'isolement prises contre la COVID-19 soulignent l'importance de l'accès à des services Internet fiables et à haute vitesse.
Plus que jamais, les mots d'ordre sont télétravail et accès aux soins et à l'éducation à partir du foyer. À défaut de pouvoir le faire, les habitants des régions rurales mal desservies sont ceux qui écopent. Comme les Canadiens de partout dans le pays essaient de rester en contact avec leur famille, leurs amis et leurs collègues par Internet, beaucoup d'habitants des municipalités rurales de la Saskatchewan restent socialement isolés.
Nous croyons qu'un investissement plus important et une innovation plus grande sont nécessaires dans les municipalités rurales pour donner accès à des services qui aident à protéger la santé et le mieux-être des habitants. La connectivité est d'une importance capitale, puisque les entreprises rurales et les producteurs agricoles commencent à envisager un rétablissement économique qui inclut la participation à la nouvelle économie en ligne. Les années 2019 et 2020 ont été particulièrement éprouvantes pour les producteurs agricoles de la Saskatchewan. Les disputes commerciales actuelles avec la Chine et la perturbation des transports en raison de barricades illégales ont sensiblement éprouvé le portefeuille de nombreux agriculteurs. Voilà maintenant que la COVID-19 s'ajoute aux désagréments subis par les fournisseurs de denrées de notre pays.
Les producteurs agricoles s'inquiètent des perturbations qui entravent l'achat et la livraison d'intrants agricoles comme le carburant diesel et les engrais, ainsi que la vente et la livraison de leurs produits. Comme les exploitations sont touchées par les incertitudes de la campagne 2020, les crédits de soutien aux entreprises ne sont pas suffisants en raison du fort endettement de beaucoup de producteurs. Il faut d'autres mesures à beaucoup d'entre eux, pour qu'ils puissent résoudre leurs problèmes de liquidités et maintenir leurs exploitations.
L'accès aux mesures fédérales d'aide aux entreprises, notamment à la subvention salariale d'urgence du Canada et au compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, risque d'être d'une efficacité limitée, en raison des formes de structuration des exploitations agricoles. Certaines sont incapables de démontrer leur admissibilité aux mesures fédérales d'aide au revenu et aux entreprises, en raison des pratiques de l'industrie et des entreprises. Il s'agit notamment de l'inconstance des revenus et de la rémunération par dividendes plutôt que par des méthodes plus traditionnelles. Ces méthodes empêchent beaucoup d'exploitations à atteindre les critères d'admissibilité.
Malgré les mesures prises pour alléger le fardeau fiscal des entreprises, le gouvernement est quand même allé de l'avant avec les augmentations de la taxe fédérale sur le carbone, qui frappe brutalement l'ensemble des agriculteurs canadiens. Sa majoration, le 1er avril, a augmenté les coûts d'intrants comme le combustible, ainsi que les coûts de production et de transport. Alors que le gouvernement essaie d'accroître la disponibilité des capitaux pour les entreprises, des estimations montrent que, en 2020, cette taxe fédérale majorera d'au moins 2,38 $ l'acre, en moyenne, les coûts encourus dans une exploitation céréalière de la Saskatchewan. Nous incitons vivement le gouvernement à exempter les producteurs agricoles de cette taxe carbone ou à offrir d'autres mesures d'aide directe pour en neutraliser les majorations.
Notre association comprend que la pandémie exige l'effort de tous. Le gouvernement fédéral, les provinces et les autorités locales doivent participer à l'effort. En Saskatchewan, les municipalités rurales s'adaptent à la situation pour maintenir les routes ouvertes pendant la période printanière d'interdiction de la circulation, pour que les joueurs ruraux comme les agriculteurs puissent faire circuler des produits essentiels alors qu'ils se préparent à une autre campagne agricole pour nourrir les communautés du pays et du monde entier. Les municipalités appliquent des mesures de soulagement pour le versement de la taxe foncière, par exemple des sursis, l'extension de délais et la non-application de peines contre les payeurs retardataires, pour aider les contribuables et les entreprises qui tirent le diable par la queue. Elles continuent de fournir tous les services essentiels obligatoires, même en cette période d'incertitude, avec un personnel réduit en raison de la maladie, des mises à pied et des contraintes budgétaires.
Les municipalités rurales ont toujours fait face à une capacité très limitée de générer des revenus à partir des services qu'elles fournissent, car elles perçoivent cet argent à l'aide de taxes sur les propriétés qui se trouvent sur son territoire, et il s'agit surtout de terres agricoles. La COVID-19 et les réalités de l'arrêt des activités économiques font ressortir cette situation. Il faut que les échelons supérieurs de gouvernement se rendent compte des répercussions négatives à moyen et à long terme sur la qualité et le niveau de services essentiels fournis par les municipalités à leurs citoyens. La prestation de ces services et l'entretien de l'infrastructure essentielle utilisent plus de 80 % des revenus entrants d'une municipalité. Cela fournit peu d'occasions de réduire les coûts sans réduire aussi les services fournis par la municipalité.
À l'issue de la crise de la COVID-19, lorsque le pays aura besoin de mesures de relance de l'économie, n'oubliez surtout pas de tenir compte des municipalités rurales dans la conception des programmes de relance économique. Par exemple, avec ses 163 000 kilomètres, l'infrastructure routière municipale de la Saskatchewan est la plus longue au Canada. Les projets d'infrastructure rurale, notamment les routes et les ponts, sont essentiels à la croissance des industries des ressources naturelles, de la fabrication, de l'agriculture et du tourisme. Tout programme de relance économique doit donc prévoir un volet sur les petites collectivités afin de veiller à attribuer des investissements aux collectivités de moins de 5 000 habitants, ce qui leur permettra de se concentrer sur des réparations stratégiques pour les routes et les ponts qui appuient ces industries essentielles. Il faut simplifier le financement. Par exemple, le Fonds de la taxe sur l'essence est un modèle simple qui existe déjà.
En terminant, au nom des municipalités rurales de la Saskatchewan, j'aimerais remercier le Comité permanent des finances de nous avoir donné l'occasion de contribuer à cette conversation importante.
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Merci, monsieur le président. Je suis heureux de vous revoir et de revoir les membres du Comité. Je vous remercie de m'avoir invité à témoigner dans le cadre de vos délibérations aujourd'hui.
Comme vous venez de le dire, je m'appelle Brandon Ellis, et je suis spécialiste en plaidoyer politique pour le St. John's Board of Trade. La communauté d'affaires de St. John's, comme toutes les autres au pays, affronte actuellement des défis sans précédent. Notre organisme est en communication constante avec tous les échelons de gouvernement afin de leur révéler ce que nous ont dit nos membres. Le St. John's Board of Trade reconnaît que la COVID-19 a provoqué une crise de santé publique et une crise économique. Ces deux crises sont inextricablement liées et doivent être traitées de toute urgence.
Nous accueillons favorablement un grand nombre des éléments des programmes gouvernementaux qui ont été annoncés, par exemple la subvention salariale. D'innombrables emplois seront épargnés grâce aux mesures annoncées, mais ces dernières n'appuient pas un grand nombre d'entreprises qui ont besoin d'aide pendant cette période difficile. De nombreuses entreprises qui ne sont pas des services essentiels fonctionnent avec un personnel réduit au minimum ou sont complètement fermées depuis plus d'un mois. On leur a demandé d'attendre deux autres semaines avant que des fonds soient disponibles. Selon nous, c'est trop long, car ces entreprises attendent ces mesures de soutien depuis le mois de mars.
Le gouvernement a prouvé qu'il pouvait verser des fonds rapidement et efficacement grâce à la réussite du programme de la Prestation canadienne d'urgence, qui est versée par l'entremise de l'Agence du revenu du Canada. Les entreprises canadiennes doivent recevoir de l'aide financière tout aussi rapidement. Dans quelques semaines, il sera tout simplement trop tard et de nombreuses entreprises devront fermer — certaines de façon permanente. Un sondage mené cette semaine par Restaurants Canada révèle qu'un restaurant indépendant sur deux ne s'attend pas à survivre si les conditions ne s'améliorent pas d'ici les deux prochains mois. De plus, 75 % des exploitants de restaurants sont très ou extrêmement inquiets au sujet de leur niveau d'endettement actuel. Nous savons que les réserves de liquidités de la majorité des petites entreprises ne sont pas suffisantes pour leur permettre d'attendre plusieurs semaines avant de recevoir de l'aide. Les entreprises touchées feront fort probablement augmenter le nombre de demandes de Prestation canadienne d'urgence.
De plus, nous continuons de constater que de nombreuses entreprises qui ont besoin d'aide sont victimes des lacunes stratégiques des programmes d'aide. Comme on l'a mentionné plus tôt, il s'agit notamment des entreprises à propriétaire unique qui n'ont pas de masse salariale, mais qui utilisent plutôt des dividendes. Il faut élargir les critères et les rendre plus inclusifs pour veiller à ce que toutes les entreprises qui ont besoin d'aide puissent recevoir cette aide.
La question des entreprises à propriétaire unique qui passent entre les mailles du filet nous préoccupe tous. En effet, si des entreprises satisfont aux autres exigences, il est déraisonnable et punitif qu'elles soient inadmissibles aux programmes gouvernementaux parce qu'elles ne sont pas constituées en société, comme l'énoncent actuellement certaines règles de quelques programmes. Nous demandons donc au gouvernement d'élargir les critères d'admissibilité au Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes aux entreprises à propriétaire unique qui ne sont pas constituées en société.
Nous avons demandé au gouvernement d'élargir le plus possible les critères des programmes qu'il a mis sur pied. La semaine dernière, notre président, Andrew Wadden, un avocat à l'échelle locale et un propriétaire d'entreprise inquiet, a écrit à la pour lui demander un remboursement complet de la TPS pour toutes les petites et moyennes entreprises. Le directeur parlementaire du budget a déjà terminé l'analyse partielle que nous avions demandée. Notre analyse démontre que cela visera de nombreuses entreprises qui ont désespérément besoin de fonds pour survivre. Nous demandons à ce que toutes les entreprises, et pas seulement celles qui se sont constituées en société, soient admissibles à un remboursement de la TPS qu'elles ont payée entre le 1er janvier et le 31 décembre 2019.
Comme vous le savez peut-être, notre province fait face à des difficultés financières importantes à court terme, mais aussi à long terme. L'incertitude économique actuelle signifie que notre industrie pétrolière extracôtière est également dans une situation difficile. Cette industrie est un moteur économique essentiel de notre province et elle a également apporté une énorme contribution au Canada. Nous ne pouvons pas parler de la relance économique dans notre province sans invoquer le secteur pétrolier et gazier.
Au cours des deux dernières décennies, notre secteur pétrolier extracôtier a représenté 25 % de notre PIB provincial. Les économistes prévoient que plus de 100 milliards de dollars en redevances et en revenus seront accumulés d'ici 2045, et que d'ici 2033, le secteur pétrolier et gazier générera 19 % de tous les emplois à Terre-Neuve-et-Labrador. De plus, l'industrie pétrolière de Terre-Neuve-et-Labrador fournira 3,3 milliards de dollars en recettes fiscales au reste du Canada. Nous encourageons donc le gouvernement du Canada à commencer à mettre en œuvre des politiques qui libéreront le plein potentiel de nos politiques relatives aux ressources pétrolières et gazières extracôtières et nous l'encourageons également à modifier des politiques précédentes, par exemple, le projet de loi , qui s'est avéré problématique.
Nous avons également quelques commentaires au sujet de l'annonce concernant les loyers commerciaux qui a été faite aujourd'hui. Je serai heureux de répondre à toutes les questions des membres du Comité à cet égard.
Merci beaucoup, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité et autres témoins de m'avoir donné l'occasion de témoigner aujourd'hui. J'ai hâte de répondre à vos questions.
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Je comprends, monsieur Karsten. Je ne veux pas vous couper la parole. C'est juste que le temps qui nous est imparti est limité, même si notre président est très généreux.
Ce que je veux dire, c'est que je sais bien que la capacité des municipalités de recueillir des fonds est limitée par la Constitution. Il est entièrement valable que vous signaliez que vous avez besoin d'aide. Je pense que vous avez besoin d'aide, et j'espère que le gouvernement fédéral vous en offrira, mais je veux seulement connaître certains des paramètres quant à la façon de procéder.
Vous avez parlé des provinces. Vous avez dit que votre association voit que les provinces ont un rôle à jouer et qu'elles ne devraient pas abdiquer leur responsabilité.
En 2019, l'Institute on Municipal Finance and Governance de l'Université de Toronto a publié un document, et je vais en citer un bref passage.
À l'exception du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador, les gouvernements provinciaux du Canada perçoivent également un impôt foncier. Il est avancé que les prélèvements provinciaux servent à financer une partie de l'école publique, mais en fait, l'impôt foncier fait souvent tout simplement partie des recettes générales provinciales — il ne sert pas toujours à financer l'éducation.
Dans le document, on conclut ce qui suit:
... si les gouvernements provinciaux abandonnaient la perception de l'impôt foncier, les municipalités auraient assez de revenus pour répondre à leurs besoins en dépenses et n'auraient pas à demander d'autres outils fiscaux.
Cela étant dit, je sais que vous ne parlez pas ici d'ajouter des outils fiscaux, mais vous demandez de l'argent. Je me demande si la province devrait envisager de le faire. Je sais que des questions ont été soulevées quant à savoir si le gouvernement de l'Ontario pourrait envisager d'abandonner l'impôt foncier provincial.
La FCM a-t-elle un point de vue sur le sujet?
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Je vous remercie beaucoup de vos questions.
Je vais donner un exemple concret. Une entreprise agricole en horticulture légumière et fruitière ne produit que durant la saison estivale. Souvent, les propriétaires ne se versent pas de salaire, mais des dividendes à la fin de la saison.
La règle permettant aux entreprises canadiennes d'avoir accès la Prestation canadienne d'urgence prévoit qu'un salaire de 20 000 $ doit être versé. Ainsi, certaines petites entreprises ne peuvent recevoir la prestation, puisque le salaire a été versé en dividendes. Pourtant, cette aide est extraordinairement précieuse pour les entreprises, particulièrement cette année. En effet, les semences, certaines matières nécessaires à la production et certains fertilisants ont été plus difficiles à se procurer.
La même chose s'applique en ce qui a trait aux commerces touristiques, aux activités touristiques. On est à peu près dans le même ordre d'idées. Comme les propriétaires de ces entreprises sont souvent rémunérés par dividendes, les entreprises ne sont pas admissibles à la prestation.
Je peux aussi donner l'exemple d'un de mes collègues qui est propriétaire de 20 % d'une micro-brasserie et préfet de son territoire. Il ne peut pas avoir accès à la prestation, parce qu'un des critères d'admissibilité est que les propriétaires d'entreprise qui sont également des élus ne peuvent pas y avoir accès. Pourtant, il s'agit d'une petite entreprise importante dans sa communauté. On sollicite souvent ce genre de personnes pour travailler dans le monde municipal ou politique, parce qu'elles ont une bonne capacité de vision et de développement. On prive donc deux types de propriétaires de l'aide appropriée.
Vous avez posé une question à propos d'Internet haute vitesse. À partir du moment où le CRTC, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, déclarera que le service Internet haute vitesse est un service essentiel qui doit être offert partout, à un prix équivalent sur tout le territoire canadien, on aura une attitude très différente à l'égard des grands fournisseurs. Actuellement, ils utilisent tous les programmes gouvernementaux à leur disposition pour améliorer la desserte très payante concentrée dans les milieux urbains. Or, bien souvent, les milieux ruraux — les agriculteurs, les forestiers et les pourvoyeurs — n'y ont pas accès. Quant aux entreprises touristiques, elles y ont peu accès.
C'est extraordinairement intéressant pour eux de recourir aux subventions et aux aides prévues par les différents ordres de gouvernement. Cela ne fait qu'enrichir le bassin très payant et délaisser les autres populations.
La demande est claire. Ce geste ne coûte rien au gouvernement, puisque les sommes ont déjà été annoncées. Cependant, cela va changer fondamentalement la donne relativement à la desserte Internet haute vitesse.
En ce qui a trait aux médias locaux, ce sont ceux qui parlent des populations locales aux populations locales. On a besoin de ces médias pour transmettre des messages à la population. C'est une mesure qui touche à la culture locale, mais c'est aussi une mesure de la sécurité publique. Présentement, ces médias ont perdu des revenus publicitaires très importants. Les médias dépendent des publicités, mais ils ont perdu ce type de revenus.
Comment le gouvernement pourrait-il compenser par des publicités appropriées? Nous ne demandons pas au gouvernement de donner des chèques en blanc. Cependant, nous lui demandons de mettre en place des campagnes publicitaires et des campagnes promotionnelles. Par exemple, une de ces mesures pourrait être que le gouvernement achète des espaces publicitaires dans les différents médias et qu'il les offre aux petites et moyennes entreprises. Le gouvernement ferait alors d'une pierre deux coups. En effet, il soutiendrait les médias locaux et il soutiendrait les petites entreprises.
On peut réfléchir à ces mesures, qui coûtent peu, qui ont une portée importante et qui facilitent et favorisent le maintien de la vitalité des communautés rurales et des régions. Des mesures comme celles-là peuvent facilement être mises en place.
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Monsieur Julian, je vous remercie de ces deux ou trois questions que je pense que vous m'avez posées.
Tout d'abord, si la subvention salariale d'urgence était offerte aux municipalités également, nous pourrions ramener au travail une bonne partie de nos travailleurs et leur donner d'autres tâches dans la ville. Comme nous le savons tous, la pandémie a créé de nombreux problèmes sociaux dans la ville. Des personnes âgées ne peuvent pas faire leur épicerie et ne peuvent pas quitter leur domicile, pour ne donner qu'un exemple. Le problème de l'itinérance prend une ampleur sans précédent et, comme vous le savez, nous avons ouvert des arénas pour que les sans-abri puissent rester dans un endroit sûr et chaud tout en respectant les règles de l'éloignement social, ce qui, comme nous le savons tous, est si important. Pouvoir ramener notre personnel réduirait de beaucoup la pression qui est exercée sur ces deux plans seulement et nous permettrait de faire encore davantage que ce que nous faisons actuellement.
Je vais vous dire ce que je propose quant à la manière dont cela pourrait être géré au sein du gouvernement fédéral. Étant donné que, depuis de nombreuses années, les villes ont versé des centaines de millions de dollars dans le cadre du régime d'assurance-chômage, sans qu'aucune partie de cet argent ne soit vraiment retirée de la banque, pour ainsi dire, par des employés municipaux, cela pourrait être harmonisé, à mon avis, avec la subvention salariale d'urgence. Nous pourrions ainsi ramener notre personnel au travail pour qu'il accomplisse le travail qui doit être effectué dans la ville.
Si le gouvernement harmonisait en quelque sorte les deux mesures pour un ajout de 20 %, nous pourrions ramener notre personnel au travail, au lieu qu'il reste à la maison à toucher 55 %, et nous pourrions commencer à en faire encore plus dans nos collectivités. C'est ainsi que je propose au gouvernement d'examiner la question.
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Je vous remercie pour cette question.
Il n'y a aucune limite à ce que le gouvernement fédéral pourrait faire pour nous, dois-je dire très honnêtement.
Lorsque tout s'est arrêté, nous étions en pleine session consacrée au budget. Au lieu de forcer l'adoption du budget à la toute fin de la session et au début de la crise de la COVID, nous avons décidé de fonctionner avec des crédits provisoires. Nous allons reprendre nos travaux à un certain moment au printemps, probablement en respectant diverses règles — comme c'est le cas pour vous également — en vue d'adopter un véritable budget. Nous nous attendions à un excédent budgétaire, mais maintenant, nos prévisions de recettes seront probablement très différentes.
Il y a deux choses que je voudrais souligner. Il y a notamment le processus que nous allons devoir suivre. Nous avons ici un gouvernement de consensus, ce qui est un peu différent des autres provinces et territoires du Canada. Lorsque nous reprendrons nos travaux, nous devrons prendre d'autres engagements et communiquer davantage avec les différents intervenants, les gouvernements autochtones et les gouvernements communautaires pour leur garantir que nous sommes au fait de ce qui se passe sur le terrain dans l'ensemble des Territoires du Nord-Ouest.
En ce qui concerne la situation et les prévisions de recettes à l'heure actuelle, alors que nous essayons de prévoir l'évolution de la COVID-19 et de notre réponse, il ne fait pratiquement aucun doute que nous aurons besoin d'une marge de manoeuvre financière. Je crois que quelqu'un a dit plus tôt que tout le monde devrait participer. Je dois dire très honnêtement que le gouvernement territorial souhaite participer, mais, pour le faire efficacement, il aura besoin d'une certaine marge de manoeuvre, étant donné que nos sources de revenus en ce moment s'amenuisent.
En outre, nous devons regarder plus loin, nous pencher sur la conjoncture économique que nous envisageons dans un an, dans deux ans ou dans cinq ans, et nous devons essayer de voir cela comme une occasion qui s'offre à nous au lieu de rester simplement embourbés dans les affaires quotidiennes, dont nous devons tout de même nous occuper. Le Cadre stratégique pour l'Arctique et le Nord met en lumière un grand nombre des défis auxquels nous faisons face dans le Nord. Si nous voulons stimuler l'économie en général, nous devons déterminer quels projets contribueront à stimuler immédiatement l'économie, qu'il s'agisse de projets qui en sont à l'étape de la planification ou de projets prêts à démarrer. Dans les deux cas, ce sera avantageux. Nous devons aussi nous demander ce que nous pouvons faire pour régler certains des problèmes sous-jacents qui sont véritablement mis en relief. D'autres personnes en ont parlé.
Je vois un signe de la main, alors je vais m'arrêter là.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président, et je remercie tous les témoins pour leur présence.
Nous accueillons aujourd'hui des représentants de quelques municipalités, ce qui m'a fait penser aux augmentations colossales de revenus dont les municipalités ont bénéficié au cours des trois dernières décennies.
Au début des années 1990, le gouvernement fédéral ne finançait aucunement les infrastructures municipales. Le gouvernement Chrétien a alors pris la décision de contribuer au financement des infrastructures municipales en assumant le tiers du coût d'un nombre limité de grands projets, et le gouvernement Martin a ensuite instauré le remboursement de la TPS et une taxe sur l'essence.
Par la suite, le gouvernement Harper a doublé le transfert de la taxe sur l'essence et il a augmenté massivement le budget d'immobilisations du gouvernement fédéral destiné aux infrastructures municipales. Il y a eu ensuite l'importante récession mondiale. Même si cette récession a eu d'énormes répercussions sur les revenus du gouvernement fédéral et des provinces, elle n'a pas eu une incidence considérable sur les recettes des municipalités, car les revenus tirés des impôts fonciers ne sont pas touchés d'une façon aussi immédiate que les recettes provenant de l'impôt sur le revenu et de l'impôt des sociétés.
Néanmoins, les gouvernements fédéral et provinciaux ont accordé un financement ponctuel de 40 milliards de dollars, qui s'est ajouté à l'ensemble du financement que reçoivent régulièrement les municipalités, ce qui a engendré un transfert massif et monstrueux des coûts d'immobilisation des municipalités vers les gouvernements fédéral et provinciaux. Le nouveau gouvernement Trudeau a à son tour augmenté massivement les mêmes transferts, et je crois que, dans un récent budget, il a doublé le transfert de la taxe sur l'essence. Corrigez-moi si j'ai tort à ce sujet.
Au cours des 30 dernières années, les municipalités ont donc bénéficié d'une augmentation spectaculaire de leurs revenus. En fait, durant la période précédant 2013, les recettes des municipalités ont augmenté deux fois plus rapidement que le taux d'inflation et le taux de croissance de la population combinés pendant une décennie. La situation n'est pas la même dans tous les ordres de gouvernement.
Nous avons observé une énorme hausse des recettes des municipalités. Aujourd'hui, les municipalités demandent 10 milliards de dollars pour quatre mois, et, si j'ai bien compris les témoignages, nous serons de retour ici dans quatre mois pour discuter d'une autre demande de fonds.
Le fardeau des contribuables canadiens ne cesse de s'alourdir. Ce sont ces mêmes contribuables qui paient des impôts fonciers aux municipalités. Ils ne viennent pas d'une autre planète; ce sont les mêmes personnes. Il n'existe pas d'autres contribuables.
Ma question s'adresse à Brandon Ellis, du St. John's Board of Trade, qui représente les entrepreneurs et les entreprises qui se trouveront à payer pour tout cela. Ce sont eux qui donnent du travail à nos jeunes et qui sortent les gens de la pauvreté en leur offrant d'excellents emplois.
Monsieur Ellis, est-ce que vos membres sont préoccupés par l'énorme fardeau fiscal qu'ils devront assumer en raison du quart de billion de dollars ajouté à la dette par les gouvernements cette année et des demandes apparemment sans fin de nouvelles dépenses, qui devront être financées par l'argent des contribuables?
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Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, et bonjour aux autres témoins.
J'aimerais d'abord reconnaître les terres traditionnelles des peuples du Traité no 7 et de la région 3 de la nation métisse de l'Alberta, où je me trouve aujourd'hui.
Je m'appelle Adam Brown. Je suis le président de l'Alliance canadienne des associations étudiantes, ou ACAE. Je suis aussi le vice-président externe de l'association des étudiants de l'Université de l'Alberta et j'en suis à ma cinquième année d'université. J'obtiendrai bientôt un diplôme dans les domaines du droit, de l'économie et des affaires.
L'ACAE est une organisation non partisane sans but lucratif qui représente plus de 360 000 étudiants des collèges, écoles polytechniques et universités de l'ensemble du Canada. Par l'entremise d'un partenariat officiel avec l'Union étudiante du Québec, avec laquelle je partagerai mon temps de parole aujourd'hui, nous nous faisons la voix des étudiants du pays.
Je vous remercie de m'avoir invité à témoigner devant le Comité. Je me souviens avoir témoigné devant vous il y a quelques mois à peine pour discuter de l'aide aux étudiants dans un contexte très différent. Depuis notre dernière rencontre, la pandémie mondiale de la COVID-19 a mis fin abruptement aux sessions de nombreux étudiants. À une période où les élèves se préparaient à leurs examens de fin d'année et à un été au travail, leur expérience d'éducation a été transférée en ligne, et bon nombre de ceux qui avaient prévu travailler pendant l'été ont vu leurs possibilités d'emploi disparaître en quelques jours seulement.
Je ne saurais trop insister sur le bouleversement que vivent les étudiants de l'ensemble du pays. Tout comme les autres Canadiens, les étudiants doivent vivre avec le malaise causé par l'incertitude. Comme bon nombre d'autres Canadiens, nous aimerions savoir quand nous allons pouvoir revenir à nos activités quotidiennes, à nos salles de classe qui faisaient partie de notre routine, à notre travail qui nous permettait de subvenir à nos besoins et à la compagnie de nos amis qui sont si importants dans notre vie d'étudiant.
En tant que leader étudiant, j'aimerais vous remercier pour l'aide annoncée la semaine dernière. De nombreux étudiants pourront recevoir la Prestation canadienne d'urgence ou la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants et ainsi avoir un revenu qu'ils auraient autrement perdu. Je tiens aussi à souligner que les étudiants auront plus de difficulté que jamais à économiser pour payer leurs frais de scolarité en septembre et que les conditions généreuses associées aux prêts et bourses du Canada faciliteront leur accès à l'éducation.
Cela étant dit, l'ACAE croit qu'on peut toujours faire mieux. À notre avis, un groupe de personnes a été oublié dans l'annonce de cette semaine: les étudiants internationaux, notamment ceux qui sont coincés au Canada en raison de la pandémie de la COVID-19 et qui ne peuvent rentrer chez eux. Ces étudiants ont été déplacés en raison de la pandémie mondiale et sont coincés dans un pays qu'ils connaissent bien, certes, mais qui n'est tout de même pas le leur.
J'aimerais que vous essayiez un instant de vous mettre à leur place. N'auriez-vous pas peur, vous aussi?
Les étudiants internationaux qui sont coincés au Canada peuvent recevoir la Prestation canadienne d'urgence s'ils ont suffisamment travaillé, mais ils ne sont pas admissibles à la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants ni à bon nombre des initiatives en matière d'emploi qui ont été annoncées. Ainsi, même si de nombreux étudiants internationaux arriveront à se débrouiller, certains autres ne recevront aucun soutien du gouvernement canadien pour s'acheter de la nourriture, payer le loyer ou se procurer le nécessaire. N'oublions pas que les déplacements internationaux sont perturbés depuis l'éclosion de la pandémie de la COVID-19 et que bon nombre des étudiants étrangers ne peuvent rentrer chez eux.
Je vous demanderais aussi de vous demander ce que vous souhaiteriez qu'un gouvernement étranger fasse pour un étudiant canadien coincé ailleurs dans le monde. C'est la question que pose l'ACAE.
Il ne faut pas oublier que les étudiants internationaux font partie intégrante des campus canadiens. Ils paient très cher l'éducation qu'ils reçoivent ici et leur contribution à l'économie canadienne représente 10 milliards de dollars. Ainsi, les étudiants internationaux doivent obtenir notre soutien et avoir accès à une éducation de grande qualité au Canada en septembre prochain.
[Français]
J’aimerais remercier le Comité encore une fois de m'avoir invité à venir témoigner et à porter la voix des étudiants canadiens.
J'ai bien hâte de répondre à vos questions.
Je vais maintenant passer la parole à mon collègue Philippe LeBel de l’Union Étudiante du Québec.
Je vous remercie, membres du Comité, de nous donner l'occasion de nous exprimer devant vous aujourd'hui.
Je ne répéterai pas évidemment tout ce qu'a dit mon collègue. Il va sans dire que l'aide promise par Ottawa cette semaine était très attendue.
En tant qu'étudiant-chercheur, je vais vous parler plus particulièrement aujourd'hui de la recherche et de son financement. L'annonce de la prolongation des bourses de recherche est évidemment plus que bienvenue. Par contre, pour réduire les répercussions de la crise, il va falloir que l'aide soit bien administrée. Il y a deux choses importantes.
La première chose est qu'il existe deux types de financement: direct et indirect. Pour ce qui est du financement direct, on parle des étudiants et des étudiantes qui ont reçu directement une bourse des organismes subventionnaires fédéraux parce qu'ils ont postulé dans le cadre d'un concours. En ce qui concerne le financement indirect, lorsque les chercheurs et les chercheuses demandent une subvention pour un projet, ils peuvent inclure une bourse pour un étudiant ou une étudiante à la maîtrise ou au doctorat. Ce sera donc important que la bonification qui est prévue d'allonger la durée des bourses soit accordée autant pour les financements directs qu'indirects.
La seconde chose à ne pas oublier est le financement des projets eux-mêmes. Plusieurs dépenses auront été engagées pendant la période d'arrêt des activités. Par exemple, beaucoup de recherches dans le domaine de la santé nécessiteront d'avoir accès à des lignées cellulaires ou à des lignées animales. L'entretien de ces lignées pendant la période d'éloignement social ou leur redémarrage par la suite va engendrer des coûts et des délais supplémentaires pour terminer les projets. Pour assurer la réussite des étudiantes-chercheuses et des étudiants-chercheurs, il ne faut pas seulement qu'elles ou ils reçoivent de l'argent, il faut aussi que les moyens financiers et techniques soient en place pour qu'ils puissent terminer leur projet.
Cela conclut ma présentation.
Je vous remercie encore de l'invitation.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je vous remercie de m'avoir invité.
Je vais faire quelques annonces, très rapidement. Premièrement, je tiens à dire que je n'offre aucun service de consultation à qui que ce soit, où que ce soit. Deuxièmement, je ne suis aucunement en situation de conflit d'intérêts puisque je n'ai d'investissements dans aucune entreprise. Troisièmement, je ne suis associé à aucun parti politique; je ne fais aucun don à un parti politique et je n'accepte jamais qu'on installe des affiches sur mon terrain en période électorale.
Vous m'excuserez de regarder à ma droite plutôt que de regarder mon minuscule ordinateur portatif, où se trouve la caméra. J'ai un écran beaucoup plus grand à ma droite: un écran de 24 pouces.
Depuis les années 1960, le Canada s'est bâti une solide réputation en offrant un filet de sécurité sociale efficace dans de nombreux volets de la société canadienne, comme le soutien du revenu des aînés, la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti et le Régime de pensions du Canada; le soutien du revenu des personnes sans emploi par l'entremise de notre fameux programme d'assurance-emploi; le soutien social offert aux personnes à faible revenu et aux personnes défavorisées; le logement social et le soutien aux enfants.
Maintenant, le gouvernement du Canada a lancé la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants, qui sera offerte du mois de mai au mois d'août. Je suis heureux de voir qu'il s'agit d'une mesure temporaire, qui sera offerte par l'entremise de l'Agence du revenu du Canada. Le gouvernement a aussi annoncé la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant. Ce sont là de bonnes innovations qui s'ajoutent aux programmes préalablement annoncés.
Nous pourrions certainement apporter quelques améliorations à ces programmes — parfois petites, parfois plus importantes —, mais chacun des programmes destinés aux entreprises et aux particuliers se fonde sur plusieurs hypothèses critiques officieuses ou qui n'ont pas fait l'objet de discussions adéquates.
La première hypothèse veut que ces programmes de dépenses de quelque 200 milliards de dollars visent une aide temporaire de quelques mois seulement.
Selon la deuxième hypothèse, puisque ces dépenses sont absolument nécessaires, nous ne pouvons pas discuter des conséquences ou nous en soucier.
Selon la troisième hypothèse, si la pandémie demeure et que nous ne trouvons pas de vaccin — c'est-à-dire n'est pas temporaire —, nous devrons maintenir ces dépenses sans précédent.
Selon la quatrième hypothèse, un nombre important d'entreprises ne pourront rouvrir avant que le coronavirus ne soit éradiqué ou presque disparu.
J'aimerais me centrer sur les enjeux stratégiques qui remettent directement en question ces hypothèses. Au cours des prochains mois, des milliers d'entreprises — surtout des petites entreprises — mourront. Selon les paroles immortelles — et je n'essaie pas de tourner la situation à la blague — de John Cleese de Monty Python, elles ne seront pas au repos; elles cesseront d'exister. Il n'y aura plus d'emploi dans ces entreprises. En effet, il est tout à fait concevable de penser qu'un plus grand nombre de petites entreprises que de Canadiens mourront du coronavirus au cours des 12 prochains mois. Par conséquent, les politiques fiscales et monétaires du gouvernement doivent se centrer sur la survie des PME.
Pourquoi est-ce que je m'intéresse tant à ce secteur si je ne consulte aucunement ses membres? Je vais vous donner un petit cours d'appoint.
Selon les données de Statistique Canada, environ 1,2 million de petites entreprises du Canada comptent moins de 99 employés — ce qui correspond à la définition d'une petite entreprise —, et assurent 70 % de tous les emplois. Il n'y a que 22 000 moyennes entreprises qui ont de 100 à 499 employés et qui assurent 20 % des emplois. Les 3 000 grandes entreprises du pays assurent 10 % des emplois.
Comme je l'ai dit au début de mon exposé, nous offrons un ensemble diversifié et bien structuré de programmes d'infrastructure sociale aux particuliers, mais nous ne faisons pas un aussi bon travail pour les entreprises. En effet, au cours des dernières années, la démonisation de certains propriétaires de PME au sujet de la taxation a fait en sorte que nous n'avons pas discuté de la centralité essentielle des PME pour l'emploi dans notre économie, et que nous ne la comprenons pas. Heureusement, ces présomptions semblent avoir disparu avec la crise.
Je vais conclure dans une minute.
Avant de penser aux autres approches possibles, nous devons savoir où nous en sommes de façon générale. Il semble de plus en plus probable que le déficit fédéral atteigne les 200 milliards de dollars en 2020, soit 10 % du PIB. Oui, c'est soutenable à court terme, mais comme je l'ai dit au Comité à l'automne et au printemps derniers, il est trompeur de faire valoir la solidité budgétaire du gouvernement du Canada en utilisant un ratio de la dette au PIB de 30 % parce que lorsqu'on tient compte des gouvernements provinciaux plus faibles — selon la pratique normalisée de l'OCDE —, alors nous arrivons plutôt à un ratio de la dette au PIB de 90 %, et ce, avant la crise.
Lorsqu'on calcule l'effondrement du PIB, le dénominateur, plus un déficit de 200 milliards de dollars et le ratio de la dette au PIB de 30 % du budget de l'année dernière, on arrive maintenant à 50 %. Lorsqu'on ajoute au moins deux années de dépenses à 200 milliards par année, alors on approche du pourcentage de la dette au PIB du premier ministre Chrétien en 1995, qui a donné lieu à la plus importante réduction des effectifs de l'histoire du Canada. Il aura fallu trois décennies — les années 1970, 1980 et 1990 — pour nous rendre là où nous nous rendrons en trois ans à peine.
Ces chiffres démontrent le caractère gargantuesque de la situation, mais il existe d'autres solutions que de prier pour l'apparition d'un vaccin.
Nous devons immédiatement classer toutes les fermes et les secteurs de l'industrie en fonction du risque d'infection au coronavirus à l'aide de la méthode de classification utilisée par Hendrik Streeck, un épidémiologiste de premier plan de l'Université de Bonn. Il procède à la classification des secteurs à faible contact et à faible risque, comme celui de la vente au détail — à l'exception des bars, des restaurants et des salles de divertissement — par opposition aux secteurs et aux activités où les contacts et les risques sont importants, c'est-à-dire où se trouvent un grand nombre de personnes à proximité les unes des autres pendant de longues périodes, comme les bars, les restaurants et les lieux de rassemblements sportifs. Bien sûr, les travailleurs de la santé de première ligne et les aînés dans les résidences font partie de cette deuxième catégorie.
Nous devons élaborer un plan — comme le font l'Allemagne, le Danemark, la Saskatchewan et le Québec à l'heure actuelle — pour réactiver certaines parties de notre économie tout en appliquant les mesures de distanciation appropriées, afin d'assurer la survie des PME, de l'emploi, de notre économie et de notre société.
Merci.
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Bonjour. Je vous remercie de m'avoir invité à prendre la parole aujourd'hui.
Je m'appelle Nick Saul. Je suis PDG des Centres communautaires d'alimentation du Canada. Je suis accompagné de ma collègue Sasha McNicoll, notre responsable des politiques.
Les CCAC cultivent la santé, l'esprit d'appartenance et la justice sociale dans les communautés marginalisées du Canada par le pouvoir de la nourriture. Grâce à notre réseau national de 200 organisations, nous travaillons à éradiquer la pauvreté et l'insécurité alimentaire, ainsi qu'à améliorer le bien-être des Canadiens à faible revenu. En tout, 83 % des personnes à qui nous venons en aide ont un revenu inférieur au seuil de faible revenu: 37 % sont sans emploi et 24 % touchent des prestations d'invalidité.
J'aimerais vous remercier, les vaillants fonctionnaires et vous, d'avoir réagi si rapidement pour veiller à ce que le plus de Canadiens possible reçoivent l'appui financier dont ils ont besoin pour traverser cette crise. J'aimerais aussi remercier Julie Dzerowicz, notre députée, de se faire une si ardente défenseure de nos efforts.
Nous sommes reconnaissants du financement de 5 millions de dollars que nous avons reçu d'Agriculture et Agroalimentaire Canada pour aider des organisations d'un océan à l'autre à fournir une assistance alimentaire d'urgence aux Canadiens les plus durement touchés. Ces fonds ont eu un effet positif immédiat. C'est Erin Beagle, directrice générale de Roots to Harvest, à Thunder Bay, qui a déclaré: « Il y avait déjà beaucoup d'incertitude avant, mais le financement que nous avons reçu du gouvernement fédéral par les CCAC nous permet de croire que nous arriverons à nous en sortir, il nous procure une certaine certitude à un moment où il y a tant d'incertitude. C'est un soulagement pour les personnes qui sont déjà vulnérables et qui vivent dans la pauvreté. Je suis vraiment contente de pouvoir dire que nous sommes là. Ce n'aurait pas été possible sans ce financement. »
Cela dit, nous savons qu'il y a des millions de Canadiens en détresse. Nous avons beaucoup de pain sur la planche pour lutter contre la crise de l'insécurité alimentaire qui ne cesse de s'aggraver. Le Dépôt, par exemple, notre centre communautaire d'alimentation partenaire de Montréal, reçoit 110 nouvelles demandes de services chaque jour, soit l'équivalent de ce qu'il reçoit normalement en un mois, et il a déjà dépensé la moitié de son budget alimentaire annuel dans les 30 derniers jours.
Bien avant que la crise de la COVID ne nous frappe, 4,4 millions de Canadiens, soit un sur huit, vivaient dans l'insécurité alimentaire. Du nombre, 65 % ont un emploi, mais ne gagnent pas encore assez d'argent pour mettre du pain sur la table. Le travail précaire, les bas salaires, le peu d'heures de travail et l'absence d'avantages sociaux sont malheureusement la norme pour des millions de travailleurs, particulièrement des femmes, des jeunes et des membres des communautés racialisées. Presque un tiers — un tiers — des personnes souffrant d'insécurité alimentaire ont des revenus supérieurs au seuil du faible revenu. Même pour ceux ayant un revenu considéré suffisant, le coût de la vie est rendu tel, presque partout au pays, qu'ils n'arrivent plus à joindre les deux bouts.
Selon nos études récentes, l'insécurité alimentaire imprègne tous les aspects de la vie des gens. Elle nuit à leur santé physique et mentale, accentue l'isolement social et l'exclusion culturelle, érode les relations avec les proches et crée un tort irréparable à la vie des enfants. Ces réalités nous coûtent des milliards de dollars chaque année.
Les mesures prévues dans le plan d'intervention économique du Canada, particulièrement la Prestation canadienne d'urgence, est une bouée de sauvetage pour bon nombre de Canadiens ayant perdu leur emploi à cause de la COVID, mais nous devons continuer de trouver des moyens d'atteindre les personnes encore en difficulté. Comme le Centre canadien de politiques alternatives l'a fait ressortir, 1,4 million de Canadiens sans emploi n'ont pas reçu de soutien au revenu de l'AE ni de la PCU en avril. Nous sommes contents de l'augmentation du crédit pour la TPS/TVH, qui sera d'une aide inestimable pour les Canadiens à revenu faible ou modeste. Comme la crise se poursuit, nous espérons qu'il y aura une autre augmentation pour le crédit octroyé en juillet.
Notre travail consiste normalement à rassembler les gens autour d'une bonne alimentation plutôt qu'à leur fournir des denrées de base de manière isolée. Si nous sommes fiers de pouvoir aider nos partenaires à se réorganiser pour offrir une aide alimentaire d'urgence aux centaines de milliers de Canadiens qui en ont un besoin urgent, nous ne pourrons pas continuer de compter, en temps ordinaire, sur ce qui ne devrait être qu'une réponse charitable d'urgence pour répondre à ce qui devrait être considéré comme les nécessités de base de la vie. Comme la PCU, toute nouvelle prestation devrait être suffisante, dès le départ, pour créer une certaine stabilité, un revenu de base en-dessus duquel les gens ne peuvent pas tomber. C'est le genre de politique sur le revenu qu'il faut envisager, parce que c'est ce qui aurait le plus grand potentiel d'instaurer une plus grande équité au sortir de la pandémie de COVID-19.
Il est absolument impératif que nous continuions d'utiliser le système fiscal fédéral pour soutenir adéquatement les gens à toutes les étapes de leur vie. On pourrait, par exemple, rendre le crédit d'impôt pour personnes handicapées remboursable, comme nous l'avions proposé dans notre mémoire prébudgétaire. De même, nous devons miser sur l'aide offerte par l'Allocation canadienne pour enfants, la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti, puis travailler en complémentarité pour mieux venir en aide aux adultes à faible revenu en âge de travailler grâce à la hausse de l'Allocation canadienne pour les travailleurs. Pour les travailleurs canadiens, nous avons besoin de politiques afin de lutter contre la précarité d'emploi et de créer de meilleurs emplois, dotés de salaires et d'avantages sociaux plus élevés. Ensemble, ces mesures nous permettront de mieux respecter l'obligation juridique du Canada de garantir le droit à l'alimentation de ses citoyens.
Les sociétés qui réduisent les inégalités observent une amélioration de la productivité, de la réussite scolaire, de la santé et du bien-être. Nous bénéficions tous des efforts pour créer une économie plus juste et le filet de sécurité sociale nécessaire pour aider les gens à y participer et à rebondir. C'est aussi ce qui nous aidera à nous prémunir contre les chocs, qui sont inévitables.
Encore une fois, je vous remercie de votre attention et de votre travail acharné en ces temps difficiles. Ma collègue Sasha et moi-même sommes prêts à répondre à toutes vos questions et à continuer de travailler avec vous à bâtir un Canada plus équitable.
Merci.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés du Comité permanent des finances, je vous remercie de nous inviter et de nous donner cette occasion de partager avec vous notre réflexion concernant les mesures d’urgence qui ont été mises en place par le gouvernement canadien suite à la crise sanitaire.
Je suis porte-parole du Conseil national des chômeurs et chômeuses. À ce titre, je vais m’attarder tout particulièrement sur les mesures de remplacement du revenu visant les travailleurs et les travailleuses qui ont perdu leur emploi en raison de la pandémie de la COVID-19. Cette pandémie a littéralement provoqué un séisme dans le monde du travail, faisant basculer d’un seul coup vers le chômage des millions de personnes. C’est un choc à peu près jamais vu dans notre histoire récente, sinon lors de la Grande Dépression provoquée par le krach boursier de 1929.
On évalue à ce jour que plus du tiers de la population active est tombé au chômage. En date du 23 avril, soit hier, 7,1 millions de personnes avaient demandé la Prestation canadienne d’urgence, la PCU. C’est énorme. Au climat anxiogène de la crise sanitaire s’est donc ajoutée celle du chômage. Le revenu, vous le savez, est au cœur de la vie des gens et des familles. C’est avec cela qu’on paie les comptes, le loyer ou l’hypothèque, l’épicerie, les médicaments et les autres besoins de la famille.
Pendant que la machine de Service Canada implosait de toutes parts devant le nombre exorbitant de demandes de prestations, que son système en ligne tombait en panne, que les lignes téléphoniques ne répondaient plus et que les bureaux fermaient, la population se demandait de quoi elle vivrait et à quoi elle aurait droit comme revenu de remplacement face au chômage. Nous nous posions les mêmes questions, et nous devions répondre aux questions de personnes manifestement désemparées qui appelaient à nos bureaux, par milliers, chaque jour. Au début, chaque jour de silence gouvernemental et d’absence d’orientation claire nous a semblé durer un siècle. Y aurait-il un assouplissement des règles de l’assurance-emploi pour permettre à toutes les catégories de travailleurs et de travailleuses d’être protégées? Y aurait-il plutôt des mesures d’urgence temporaires? Nous l’ignorions. La population l’ignorait et cela a ajouté au climat d’anxiété. Tout cela a pris plus d’une semaine à se résoudre.
En effet, depuis l’adoption par le Parlement, le 25 mars dernier, d’un unique programme d’urgence de remplacement du revenu, la Prestation canadienne d’urgence, le climat s’est assaini. On a senti que les gens, de façon générale, commençaient à être rassurés. La mise en œuvre de la PCU, le 6 avril, et la rapidité des paiements ont contribué à faire baisser la pression qui pesait sur les familles. Il faut reconnaître que la couverture de ce programme était très étendue, incluant notamment les salariés, mais aussi les travailleurs et travailleuses autonomes ayant perdu leur emploi du fait de la crise sanitaire. Cependant, il ne faut pas oublier pour autant qu’il demeurait des trous importants dans ce filet social d’urgence.
Nous sommes intervenus avec vigueur à plusieurs reprises afin de souligner ces lacunes et force est de constater que nous, comme d’autres intervenants de la société civile et du monde politique, avons été entendus. Je crois qu’il est tout à l’honneur du présent gouvernement d’avoir pris en considération d’autres points de vue pour les intégrer aux suites à donner à la PCU. Ces suites ont été annoncées le 15 avril, soit la semaine dernière, pour les travailleurs et les travailleuses d’industries saisonnières en fin de prestations d’assurance-emploi et ne pouvant reprendre leur emploi habituel; pour les personnes ayant terminé ou terminant leurs prestations d’assurance-emploi; et pour les travailleurs et les travailleuses ayant subi une baisse de revenus parce qu’ils sont passés de temps plein à temps partiel. D’autres suites ont aussi été annoncées cette semaine, le 22 avril, avec la mise en place d’une PCU pour les étudiants et les étudiantes, que nous saluons. Pour parler franchement, beaucoup de personnes ont poussé un long soupir de soulagement. Il fallait s’assurer que personne n’était laissé de côté et qu’il ne restait plus de trous dans le filet social.
J’aimerais maintenant attirer votre attention sur deux éléments. Le premier est de nature factuelle. Encore aujourd’hui, le service aux citoyens de Service Canada est dysfonctionnel et grandement insuffisant, voire chaotique. Partout au pays, les 600 bureaux de Service Canada sont fermés et personne ne répond au téléphone. À part un formulaire en ligne pour demander d’être rappelé, il n’y a absolument aucun moyen de contacter qui que ce soit à Service Canada. Il faut que cela soit réglé, et au plus vite. À l’heure actuelle, le dossier de milliers, sinon de centaines de milliers, de prestataires est actuellement bloqué et sans issue.
En second lieu, pour qu'un programme gouvernemental fonctionne, encore faut-il que les gens le connaissent et le comprennent. Il faudrait vraiment que le gouvernement déploie une importante campagne de publicité par l'entremise des grands médias afin d'informer la population des nombreux programmes existants, car ils sont nombreux, et des modalités qui s'y rattachent. Il faut un véritable plan de communication, lequel a grandement manqué jusqu'à présent.
Enfin, je ne saurais terminer sans rappeler qu'une crise comme celle que nous connaissons peut devenir le vecteur nécessaire pour repenser l'importance de nos couvertures sociales. C'est la crise des années 1930 qui a mené à la création du programme d'assurance-chômage. La Seconde Guerre mondiale a donné lieu à la mise en place de différents programmes sociaux assurant une meilleure redistribution des richesses, ce que nous avons appelé l'État-providence.
Avec la crise actuelle, nous avons été à même de constater les manquements de nos protections sociales, plus particulièrement de notre régime d'assurance-emploi. Cette crise doit nous amener à lancer un vaste chantier de refonte de ce programme. Les solutions ne sont pas connues à l'avance, mais il nous faut réfléchir et apporter des réponses modernes, en phase avec les réalités de notre siècle, notamment la réalité du travail autonome, du télétravail et du travail temporaire, des effets qu'aura la transition environnementale sur le monde du travail, et bien d'autres sujets.
La crise de la COVID-19 n'est peut-être qu'une grande répétition avant la prochaine crise, la crise climatique, celle qu'évoquait récemment Louise Arbour, ancienne juge à la Cour suprême, lors d'une entrevue télévisée.
Nous avons devant nous d'immenses défis, et il faudra être à la hauteur. Nous croyons que le gouvernement actuel a la capacité politique et intellectuelle nécessaire pour enclencher un tel chantier. Il doit le faire en tendant la main aux oppositions constructives ainsi qu'à la société civile.
Je vous remercie de votre attention.
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Bonjour, honorables députés. Je souhaite remercier le Comité de m'avoir invitée à venir m'exprimer devant vous.
Je m'appelle Agnes Laing et je suis propriétaire et directrice générale de l'école de gymnastique Corona située ici, à Ottawa. Qui aurait pu prédire qu'un jour, le nom de notre école serait synonyme d'une pandémie mondiale aussi dévastatrice?
Je suis reconnaissante envers les dirigeants du Canada d'avoir agi avec tant de cœur, d'efficacité et de compassion pour l'ensemble des Canadiens. Je sais que dans votre tentative de sauver des vies, vous êtes également confrontés à une crise économique dramatique. Je comprends et j'appuie la décision du gouvernement de fermer tous les services non essentiels.
Je suis ici devant vous non seulement à titre d'employeuse, d'entraîneuse, de mentor et d'entrepreneure, mais aussi à titre de spécialiste de l'industrie de la gymnastique. Au cours des 48 dernières années, j'ai vu des milliers d'enfants franchir nos portes, des générations de familles, y compris celles du actuel.
À l'heure actuelle, tous les sports amateurs et récréatifs sont à l'arrêt. Cet arrêt aura une incidence sur la santé de nos enfants, comme sur les milliers de personnes que nous employons dans notre sport. Pour vous donner un ordre de grandeur, seulement en Ontario, il y a 200 clubs, 118 000 gymnastes et 4 600 entraîneurs et administrateurs. À l'échelle nationale, la gymnastique est le septième sport en importance.
Je voudrais aujourd'hui vous parler du dilemme auquel est confrontée toute la discipline de la gymnastique. Nous ne pouvons exercer aucune forme de distanciation sociale de par la nature de notre sport. Il y a beaucoup d'enfants dans les régions confinées, où les entraîneurs doivent poser les mains sur les gymnastes pour assurer leur sécurité. Il y a beaucoup de surfaces constamment touchées, ce qui rend la transmission inévitable. Les écoles de gymnastiques ont besoin d'installations intérieures de 12 000 à 30 000 pieds carrés, qui sont habituellement louées, ce qui représente des frais énormes. En Ontario seulement, les loyers, les taxes et les salaires que doivent payer les écoles de gymnastique totalisent 62,8 millions de dollars par année.
Si nous voulons que nos écoles survivent, elles auront besoin d'un soutien accru du gouvernement pour payer les loyers. Le loyer moyen, en Ontario, oscille entre 150 000 $ et 250 000 $ par année, et comme nos écoles ne toucheront aucun revenu pendant une période qu'on prévoit assez longue, nous aurons besoin d'aide pour conserver nos espaces et les rouvrir lorsqu'il sera sûr de le faire pour nos enfants.
J'aimerais aussi souligner que bien d'autres sports, au Canada, comme le football, le soccer, le hockey et la natation, sont tous financés par les organisations municipales administrées par les villes. La gymnastique est indépendante de tout cela.
J'aimerais vous donner une idée de ce à quoi ressemble une école comme la nôtre et bien d'autres au pays. C'est une organisation unique. Pour nous, il est pratiquement impossible de rassembler notre matériel et de l'entreposer ailleurs. La plupart des écoles possèdent un demi-million de dollars de matériel. Si nos propriétaires nous mettent à la porte, nous n'aurons nulle part où l'entreposer, et lorsque nous serons prêts à recommencer, nous ne pourrons pas trouver d'installations assez grandes, qui répondent à nos critères pointus de hauteur et de fosses au sol, que nous pourrons payer.
Je tiens aussi à ce que vous sachiez que 60 % des employés d’écoles comme la nôtre sont des étudiants. Nous sommes très centrés sur notre sport, et 87 % de nos adeptes sont de sexe féminin. Celles-ci représentent 78 % de nos employés au total. De plus, leurs compétences ne s'adaptent pas très facilement à d'autres formes d'enseignement.
Je vous remercie du temps que vous nous avez accordé, et sur une note plus légère, voici une photo de votre à l'âge de12 ans. J'ai eu le plaisir de lui enseigner.
Je suis disposée à répondre à toutes vos questions.
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Bonjour, monsieur le président.
Quel plaisir de voir tous les participants à cette réunion, députés comme témoins. J'ai très hâte que nous puissions de nouveau nous réunir en un même endroit. Je vous remercie de cette invitation. Je vous remercie de mener cette étude et je vous remercie du travail extraordinaire que vous faites, tous et toutes, témoins comme députés, en cette période difficile.
J'aimerais prendre un cours instant pour rendre hommage à toutes les personnes et les communautés victimes de la terrible tragédie survenue en Nouvelle-Écosse cette semaine.
Je suis accompagnée aujourd'hui de Wendy Therrien, qui dirige nos activités en matière de politiques et d'affaires publiques. Elle se fera un plaisir de répondre aux questions qui pourront suivre.
Nous avons déjà comparu devant ce comité, mais je vous rappelle que nous représentons les 95 universités du pays. Ensemble, les universités du Canada représentent une entreprise de 35 milliards de dollars, qui stimule beaucoup la prospérité économique. Elles sont source d'emploi pour plus de 300 000 personnes. Les universités sont des piliers de leurs communautés, elles en sont souvent le plus grand employeur et se trouvent à alimenter abondamment les chaînes d'approvisionnement locales. Plus de la moitié des revenus des universités viennent de sources autres que les gouvernements fédéral et provinciaux.
Les universités du Canada font partie intégrante de la stratégie d'équipe du Canada pour faire face à la pandémie: pour réduire les risques, pour trouver un remède et pour accélérer la reprise économique. Vous savez, en l'espace d'une dizaine de jours, les universités canadiennes ont fait migrer plus de 1,4 million d'étudiants vers l'apprentissage en ligne. On disait qu'il ne serait pas possible d'y arriver en 10 ans, et nous l'avons fait en 10 jours. De plus, 70 universités ont créé des fonds d'urgence pour les étudiants, afin d'offrir un soutien supplémentaire aux personnes laissées pour compte ou touchées par les événements des dernières semaines. Ces sommes s'ajoutent aux 2,2 milliards de dollars en aide aux étudiants que les universités offrent chaque année en puisant à même leurs propres ressources.
Si l'on pense à la réaction à la pandémie de COVID, bien sûr, les universités participent activement à la course pour trouver un vaccin et un traitement, grâce aux investissements en recherche faits par le gouvernement fédéral. Les universités fournissent également de l'équipement de protection individuelle. Elles ont converti des dortoirs en unités d'hébergement pour les travailleurs de la santé de première ligne. C'est ce qu'ont fait l'Université Western et d'autres campus du pays. Elles convertissent également des laboratoires de recherche en centres de dépistage pour accroître la capacité de dépistage rapide, puisque les universités et toutes les communautés participent à cet effort national.
Permettez-moi de remercier les membres du Comité et du gouvernement d'avoir complètement recréé le filet de sécurité sociale en l'espace de quelques semaines, à peine, et d'avoir injecté des liquidités record pour maintenir l'économie. Comme M. Brown l'a mentionné il y a quelques instants, nous sommes particulièrement heureux de l'investissement de 9 milliards de dollars qui a été annoncé un peu plus tôt cette semaine pour venir en aide aux étudiants, notamment grâce à la PCU, à des modifications au régime d'aide financière aux étudiants et au soutien annoncé pour favoriser des occasions d'emploi, des occasions d'apprentissage en milieu de travail et le bénévolat. Ces mesures sont essentielles pour aider les jeunes en ce temps de pandémie, afin qu'ils puissent poursuivre leurs études à l'automne, puis contribuer leur vie durant à construire un Canada plus fort.
Cela dit, il demeure urgent de veiller à ce que les universités puissent recommencer à accueillir des étudiants et à leur offrir l'éducation de qualité dont ils auront besoin pour réussir dans l'économie après la COVID. La réussite des étudiants est étroitement liée à la robustesse des universités. Les membres du Comité doivent savoir que les universités sont soumises à de grandes pressions financières. Beaucoup de mises à pied et de pertes d'emploi sont imminentes, et cela mettra en péril l'aptitude des universités de contribuer à relancer l'économie et à accélérer la reprise au Canada.
L'une des plus grandes sources de revenus des universités canadiennes et des collectivités dans lesquelles elles évoluent vient des étudiants étrangers. J'en ai déjà parlé à ce comité. Les étudiants étrangers contribuent davantage à l'économie canadienne que l'exportation de bois d'œuvre, de blé ou de pièces automobiles. Ils procurent 6 milliards de dollars de revenus en frais de scolarité aux universités chaque année. Pour de nombreuses institutions, ces revenus représentent plus de la moitié de tous les revenus tirés des frais de scolarité. Avec la fermeture des frontières et des centres de demande de visas, on peut s'attendre à une baisse considérable du nombre d'étudiants étrangers dans nos universités cet automne. Cette perte de revenus aura des conséquences directes sur l'ensemble des étudiants et l'aptitude des universités à répondre aux besoins des étudiants canadiens.
Nous réclamons une aide d'urgence. Nous sommes en pourparlers avec les fonctionnaires fédéraux afin de concevoir tout un train de mesures pour aider les étudiants, stabiliser les activités universitaires et participer à la reprise économique. Par exemple, un investissement immédiat pour accroître la robustesse des cours offerts en ligne nous permettrait de faire trois choses.
Premièrement, cela permettra aux étudiants canadiens de continuer d'apprendre dans l'éventualité où l'enseignement en personne serait impossible en septembre pour des raisons de santé. Deuxièmement, cela permettra aux étudiants étrangers de continuer de s'inscrire dans nos universités et de se préparer à venir au Canada dès que les conditions le permettront. Troisièmement, cela renforcera notre aptitude à aider les personnes actuellement sans emploi et à leur donner accès à une éducation postsecondaire pour parfaire leurs compétences et construire notre capital humain.
Nous avons déjà parlé de la nécessité de parfaire nos compétences et d'en acquérir de nouvelles, et comme plus d'un million de Canadiens sont sans emploi, c'est l'occasion dès maintenant de les aider à se former.
Nous avons besoin de financement de toute urgence pour nous doter de nouveaux outils et de nouvelles plateformes, pour former les apprenants, les professeurs et le personnel et pour nous protéger contre les risques à la cybersécurité, qui sont de plus en plus complexes.
Nous avons également besoin d'aide fédérale afin de compenser la perte de revenus provenant des étudiants étrangers. Un transfert fédéral direct ou un autre mécanisme aiderait les universités à faire le pont jusqu'à ce que les frontières rouvrent et que le traitement des demandes de visas revienne à la normale.
Tout nous porte à croire que le Canada émergera plus fort de la pandémie dans le domaine des études internationales, mais les pertes de revenus à court terme pourraient avoir des effets catastrophiques.
Enfin, quand on pense à la reprise, le Comité sait bien que les universités peuvent rapidement mettre de l'infrastructure en place au pays. Il y a des projets d'une valeur de plus de sept milliards de dollars qui sont prêts à démarrer et qui pourraient aider le Canada à atteindre ses objectifs de croissance inclusive et à favoriser les projets verts et accessibles susceptibles d'enrichir l'expérience des étudiants et d'accélérer la reprise.
Je vous remercie encore une fois de nous permettre d'être parmi vous aujourd'hui.
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Monsieur le président, je vous remercie de l'invitation à comparaître devant votre comité.
Mes observations vont être plutôt brèves. Je vais d'abord vous présenter quelques données avant de vous faire part de mes réflexions sur ce que l'avenir nous réserve.
Pour ce qui est des données, j'ai analysé l'Enquête sur la population active de Statistique Canada pour le mois de mars en compagnie des économistes Tammy Schirle et Mikal Skuterud pour le compte de l'Institut C.D. Howe. Nous pouvons déjà constater pour mars — et je sais que la crise n'en était qu'à ses débuts — l'impact colossal de la COVID sur le travail des Canadiens.
Plus de 2,2 millions de Canadiens s'étaient déjà retrouvés sans travail à ce moment-là. Il est important de préciser ici que l'on ne peut pas s'en remettre uniquement aux chiffres sur le chômage, car certains de ces travailleurs ne se trouvaient pas officiellement en chômage. Pour un grand nombre d'entre eux, c'était en effet davantage une situation de congé forcé, en ce sens qu'ils avaient conservé leur emploi, mais n'avaient plus qu'un petit nombre d'heures de travail, voire pas du tout. C'est un aspect primordial à retenir pour l'analyse de la conjoncture du marché du travail.
Le nombre total d'heures travaillées a chuté de 18 % en mars par rapport à février. Les secteurs les plus touchés étaient ceux de la culture, de l'éducation et des services alimentaires. Ce sont les petits salariés, les femmes et les jeunes qui ont surtout souffert. À titre d'exemple, les femmes gagnant moins de 15 $ l'heure ont vu leur nombre total d'heures travaillées diminuer de 30 %.
C'était donc la situation en mars. Comment les choses se passent-elles maintenant?
Il est en fait difficile de répondre à cette question en raison d'un manque de données à jour. Les entreprises, grandes et petites, les organismes caritatifs et les familles ont à prendre, jour après jour, des décisions cruciales pour leur avenir et ont besoin pour ce faire de données récentes sur une situation qui évolue très rapidement dans le contexte de la crise actuelle.
Statistique Canada a bien réagi en accélérant la publication de ses chiffres sur le PIB et en diffusant certains nouveaux produits d'information fournissant des données à jour. De plus, nous avons désormais accès trois fois par semaine à des données administratives sur la Prestation canadienne d'urgence. Nous nous réjouissons vivement de cette nouvelle option offerte par le gouvernement depuis la semaine dernière.
Les chiffres rendus publics aujourd'hui même nous indiquent que 7,1 millions de Canadiens touchent maintenant la Prestation canadienne d'urgence. Comme quelqu'un l'a déjà souligné, c'est le tiers de notre population active. On n'a jamais rien vu de tel dans toute l'histoire des statistiques économiques. Il nous faut encore plus de données pour éclairer les décisions cruciales que les Canadiens doivent prendre pour l'avenir.
Nous avons d'abord besoin d'une ventilation provinciale pour la Prestation canadienne d'urgence, car nous savons que la situation peut varier beaucoup d'une province à l'autre. Les familles et les entreprises locales doivent savoir à quoi s'en tenir afin de pouvoir planifier leur avenir économique.
Il serait également bon de pouvoir compter sur des données administratives, avec ventilation par province, sur les autres nouveaux programmes qui sont mis en place, comme la Subvention salariale d'urgence, le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes et la Prestation canadienne d'urgence pour les étudiants. Il ne s'agit pas simplement de permettre aux universitaires de jongler avec toutes ces données; il faut surtout aider les entreprises et les familles elles-mêmes à établir des plans d'avenir dans cet environnement marqué par une grande incertitude.
En terminant, je veux insister sur la nécessité de continuer à songer à l'avenir pendant que nous traversons la présente crise. Nous devons nous demander comment les prestations d'urgence que l'on rend maintenant accessibles pourront être bénéfiques pour les Canadiens au sein de l'économie partiellement ouverte avec laquelle nous devrons peut-être composer pendant un bon moment.
En outre, il convient d'indiquer clairement, tant aux employeurs qu'aux travailleurs, comment se fera la transition lorsque viendra le temps de mettre fin aux prestations d'urgence. Il faut fournir des indications claires en ce sens pour que chacun puisse établir des plans et prendre toutes sortes de décisions, notamment en matière d'embauche.
Enfin, nous devons nous assurer de tirer des enseignements de cette crise quant au soutien que nous offrons à nos travailleurs en chômage ainsi qu'à nos fonctionnaires qui assurent la mise en œuvre de programmes absolument essentiels en pareille situation.
Merci de m'avoir donné l'occasion de vous soumettre ces quelques observations.
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Il faut absolument le faire. C'est le principal programme social de remplacement du revenu en cas de chômage. Quant à la crise actuelle, le fonctionnement de ce programme s'est essentiellement effondré dès la première semaine. Il n'était pas prêt à affronter une telle crise, et ce n'est pas normal. Je reprendrai les mots du président du Conseil du Trésor qui, le 11 avril, a accordé une entrevue en profondeur au quotidien
Le Soleil, un journal de Québec.
En ce qui a trait au régime d'assurance-emploi, on peut lire dans Le Soleil: « [...] le filet de l'assurance emploi était un peu trop percé, ne couvrait pas assez grand, mais on n'a pas procédé assez rapidement à sa réforme. » Créé à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le programme « n'était pas adapté » à la crise actuelle, selon lui. Il ajoutait: « On peut et on doit faire encore mieux. »
Effectivement, le régime d'assurance-emploi aurait dû être en mesure de répondre à la crise que nous avons connue à partir de la mi-mars, même si elle était brusque, mais il en a été incapable parce qu'il est compliqué, lourd et judiciarisé. Un travailleur sur cinq se voit refuser l'assurance-emploi lorsqu'il perd son emploi, alors il devenait manifestement compliqué d'ouvrir ce régime à des pans de la population active qui sont exclus. Je pense, par exemple, aux travailleurs et aux travailleuses autonomes. Ils représentent 15 % de la population active et ils sont exclus de l'assurance-emploi.
Le gouvernement a dû réagir en mettant en place un programme d'urgence et il a réussi à colmater les brèches. Tant mieux. Effectivement, après cette crise, qui est peut-être juste une répétition générale pour une crise à venir, il faut repenser et moderniser ce programme avec tous les acteurs de la société politique et civile.
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Après en avoir discuté avec certains chefs de file du milieu de l'alimentation de secours, je pense pouvoir affirmer sans crainte que la demande a augmenté de 25 à 50 %, selon la région. Je pense qu'il faut bien préciser que le secteur était en grande difficulté bien avant l'arrivée de la COVID. La grande majorité des personnes qui vivent dans l'insécurité alimentaire au pays n'iront jamais dans une banque alimentaire pour toutes sortes de raisons, que je ne vais pas mentionner ici.
Les personnes qui ont recours aux banques — les communautés ethniques, les femmes, les jeunes — sont des groupes qui ont toujours été marginalisés, un problème que la COVID a grandement exacerbé. Soyons clairs: ces groupes ont été touchés de manière disproportionnée par la COVID. Il est tout simplement impossible de s'isoler lorsque cinq personnes vivent dans un appartement et partagent une seule salle de bains. Si une personne occupe un emploi qui est loin d'être prestigieux, il est peu probable que son employeur fasse preuve de souplesse; il lui sera impossible d'acheter plus de nourriture, d'autant plus que la personne n'a souvent même pas assez d'argent au départ pour acheter des aliments.
Il y a beaucoup d'anxiété et de stress dans les communautés d'un bout à l'autre du pays, et bien des gens viennent nous voir la première fois parce qu'ils ont perdu leur emploi et ont besoin d'aide.
À court terme, je pense que les 100 millions de dollars qui ont été débloqués ont eu des répercussions très positives et ont aidé de nombreuses personnes à traverser une période fort difficile, comme je l'ai dit dans mon exposé, et cette aide continuera à jouer un rôle important à moyen terme.
Je suis toutefois d'avis que nous devons retrouver un soutien social et générer des revenus qui seront à toute épreuve à long terme. J'ai abordé certains de ces aspects. C'est une question de revenus. Les denrées alimentaires ne viendront jamais à bout de la faim. Les revenus, quant à eux, pourront régler le problème. Nous devons donc nous doter d'une forte infrastructure sociale et d'une économie qui crée des emplois permettant aux gens de réellement gagner leur vie et prendre soin d'eux-mêmes et de leur famille.
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Oui. Je suis profondément convaincu que c'est ce qu'il faut faire, et je ne suis pas désinvolte ou insouciant à propos de ceux qui sont dans une situation à risque. J'en suis la preuve puisque je suis un homme de 65 ans qui prend des médicaments immunosuppresseurs pour l'arthrite. Je cours donc un triple risque devant cet horrible virus.
Lors de mes très nombreuses lectures du New York Times, du Globe et du Wall Street Journal, et du plus grand nombre possible d'épidémiologistes de premier ordre, j'ai remarqué qu'ils disent sans cesse que tout le monde ne court pas un risque égal. Nous le savons grâce à des données empiriques.
Dans les maisons d'hébergement, les résidences pour personnes âgées, les foyers Extendicare, ou quel que soit leur nom, nous savons que ces personnes sont tragiquement exposées à un très grand risque, notamment parce qu'elles se trouvent dans un espace clos, et en raison de leur âge et de leur santé fragile. Quant à moi, si je me précipite dans un Loblaws pendant dix minutes à sept heures du matin, où je me tiens à trois mètres de toute personne, il est complètement absurde de penser que je cours un risque égal à celui d'un travailleur de la santé de première ligne, qui est tous les jours aux côtés de personnes atteintes du coronavirus. Je ne suis pas exposé au risque.
Pour paraphraser les épidémiologistes, nous devrions évaluer chaque entreprise et chaque profession « à faible contact et à faible risque », pour reprendre l'expression de M. Streeck, à l'Université de Bonn. Lorsqu'une personne entre dans un magasin de détail pendant cinq ou dix minutes, le contact est faible et le risque aussi, comparativement aux travailleurs des centres d'hébergement, des bars ou des événements sportifs. D'ailleurs, le virus est apparu en Allemagne à la suite d'un événement de musique où des milliers de personnes ont bu et dansé ensemble.
Par conséquent, nous devrions évaluer le risque et déterminer quelles entreprises représentent un risque faible, puis les rouvrir lentement, tout en maintenant des mesures d'éloignement convenables. Pour l'instant, ma seule critique ne vise pas la réponse du gouvernement à la crise, mais plutôt le fait que nous traitons tout le monde comme s'ils couraient un risque équivalent. Nous fermons tout, à l'exception des services essentiels. Or, si ces services essentiels ne sont pas fermés, ce n'est pas parce qu'ils représentent un risque moindre, mais bien parce qu'ils sont essentiels à l'économie.
Je suggère fortement de réaliser une analyse mesurée, scientifique et fondée sur des données probantes de chaque emploi, chaque entreprise, et ainsi de suite. Je dirais que bon nombre des commerces de détail sont à faible contact et à faible risque, à l'exception bien sûr des bars et des restaurants. Si je vais dans un magasin d'encadrement avec mon diplôme, et que j'y reste cinq minutes pour parler du cadre, de la couleur et du verre, puis que j'y laisse mon diplôme, il n'est pas crédible d'affirmer que je cours un risque équivalent à celui d'un médecin. Je me tiens à trois pieds des autres, comparativement à un médecin dans un hôpital qui travaille auprès de personnes représentant un risque. Nous devons réaliser une telle évaluation.
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Merci, monsieur le président.
Les universités sont sur la ligne de front des efforts déployés. Nous serons là pendant la période de stabilisation, et nous voulons être là pour la reprise. Comme vous le savez, les universités ont la réputation de pouvoir exécuter des projets d'infrastructure rapidement et comme il se doit. Nous l'avons fait à l'époque du gouvernement de M. Harper. Nous l'avons fait aussi pendant le premier mandat de M. Trudeau.
Parmi les projets d'infrastructure qui nécessitent vraiment de l'attention, il y a de l'entretien reporté. D'un bout à l'autre du Canada atlantique, il faut effectivement faire de nombreux travaux d'entretien. Il peut également être question de l'infrastructure numérique, pour faire preuve de rigueur en matière de cybersécurité et offrir une expérience en ligne. Il y a aussi l'infrastructure verte, pour que nos campus répondent aux attentes des jeunes d'aujourd'hui, qui s'attendent à vivre et à travailler dans des milieux écologiques. De plus, il y a l'accessibilité de l'infrastructure conformément à la dernière mesure législative sur l'accessibilité adoptée par le Parlement, afin que les universités soient des endroits inclusifs.
C'est un aspect important de la reprise, et nous sommes prêts. Nous avons présenté aux responsables des projets prêts à démarrer d'une valeur de 3,8 milliards de dollars. D'autres projets d'une valeur de 3,2 milliards de dollars sont presque prêts, ce qui signifie que 7 milliards de dollars peuvent être distribués d'un bout à l'autre du pays, tant dans des grandes que des petites collectivités. C'est ici que je mentionne de nouveau que les universités sont des piliers de l'emploi dans les collectivités, où les chaînes logistiques locales et les retombées de ce genre d'investissements se traduisent par des emplois de qualité et de meilleurs milieux d'apprentissage pour nos étudiants.
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Il y a deux parties à votre question. Je vais d'abord me pencher sur la première.
Je ne prétends pas être médecin ni épidémiologiste. Je regarde tous les jours les conférences de presse, dans lesquelles Trump est entouré de scientifiques, et je lis évidemment les rapports médicaux au Canada.
Je suis vraiment fasciné par le premier ministre du Québec, M. Legault, qui prend selon moi des mesures très novatrices pour tenter de relancer l'économie tout en reconnaissant que nous n'avons pas de vaccin. Comme nous le savons, il y a d'autres maladies pour lesquelles nous n'avons pas de vaccin. Il n'y en a pas pour la grippe. Je sais que beaucoup de personnes se fâchent lorsqu'on fait la comparaison, mais mon père est décédé des suites d'une pneumonie causée par la grippe. Ce n'est pas une maladie insignifiante. Elle est horrible, à sa façon, mais nous avons pourtant réussi à nous adapter, à poursuivre nos activités et à prendre des précautions.
Pour ce qui est des pays européens, j'ai lu tout ce que j'ai pu trouver. Ils ont adopté une approche axée sur les risques qui, en passant, est préconisée au Canada par l'Institut C.D. Howe, à Toronto. Nous évaluons différents métiers, différentes professions, différentes industries et différentes entreprises pour déterminer le niveau de risque.
Je crois qu'il y a une voie à suivre, car la dette totale au pays — des entreprises, des ménages et de l'État — représente 350 % du PIB. J'exhorte tout le monde à lire la lettre d'opinion de David Rosenberg que le Financial Post a publiée aujourd'hui, dans laquelle les chiffres sont examinés.
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Bien. Merci d'avoir saisi l'occasion.
Je vais demander aux députés de rester un instant. Nous devons nous pencher sur les thèmes pour la semaine prochaine. J'ai une proposition.
Je remercie les témoins du temps qu'ils ont pris pour comparaître et de leurs bonnes propositions. Nous allons avoir sous peu un résumé des témoignages, mais s'il y a une chose que nous constatons dans ces audiences, c'est que nous avons certainement beaucoup de leçons à tirer d'une crise comme celle-ci. Nous devons nous occuper des aspects urgents du problème, des revenus, des entreprises, des loyers et ainsi de suite, mais il y a aussi des changements stratégiques qui peuvent être apportés à l'avenir.
Je vous remercie tous de vos exposés.
Je reviens aux députés. On m'a dit que nous aurons peut-être un problème jeudi prochain. Nous aurons au moins deux heures à notre disposition, mais les whips ne nous autoriseront peut-être pas à siéger pendant quatre heures. Nous verrons bien, mais je propose que nous nous prononcions maintenant sur quatre groupes de témoins, même si nous pourrions n'en avoir que trois.
Le premier groupe jeudi serait composé du ministre et de fonctionnaires. C'est nécessaire pour savoir où en est le gouvernement, pour produire le rapport bihebdomadaire sur la pandémie. C'est une exigence de la Chambre des communes, une motion.
Je propose d'avoir un deuxième groupe de témoins d'ordre général. Nous avons tous des témoignages que nous n'avons pas pu entendre, et ce serait une sorte de groupe de rattrapage.
Pour vendredi, soit le troisième groupe, je propose que la première discussion porte sur le soutien aux Canadiens n'ayant pas droit aux mesures annoncées jusqu'à maintenant. Il en était question dans les séances ordinaires que nous tenions il y a longtemps.
Enfin, je propose que le dernier groupe soit une combinaison de représentants du secteur manufacturier et du secteur de la construction. Ce serait surtout pour voir ce que nous pouvons faire maintenant, pour examiner certaines des propositions sur ce que nous pourrons faire lorsque ce sera terminé.
C'est ce que je propose. Quelqu'un est-il en désaccord?
Est-ce que cela vous va, monsieur Julian? Bien.
Êtes-vous d'accord, monsieur Cumming?