Bienvenue à la 23e réunion du Comité permanent des finances de la Chambre des communes. Nous nous réunissons conformément à l'ordre de renvoi adopté le mardi 24 mars, concernant la réponse du gouvernement à la pandémie de la COVID-19.
Aujourd'hui, au nom du , nous accueillons Sean Fraser, qui occupe le poste au titre le plus long au Parlement, c'est-à-dire secrétaire parlementaire du ministre des Finances et de la ministre de la Prospérité de la classe moyenne et ministre associée des Finances.
Avec M. Fraser, avec qui nous passerons 45 minutes, nous accueillons également des témoins de l'Agence du revenu du Canada. Il s'agit de Ted Gallivan, sous-commissaire, de Geoff Trueman, sous-commissaire et de Frank Vermaeten, sous-commissaire.
Du ministère de l'Emploi et du Développement social, nous accueillons Alexis Conrad, sous-ministre adjoint, Cliff Croen, sous-ministre adjoint, Service Canada, et Andrew Brown, directeur général, Politiques de l'assurance-emploi.
Du ministère des Finances, nous accueillons Andrew Marsland — qui n'en est pas à sa première comparution devant notre comité —, sous-ministre adjoint principal, Evelyn Dancey, sous-ministre adjointe déléguée, Alison McDermott, sous-ministre adjointe déléguée, Suzy McDonald, sous-ministre adjointe déléguée, Direction des relations fédérales-provinciales, Soren Halverson, sous-ministre adjoint délégué, Direction de la politique du secteur financier et Nicolas Moreau, directeur général, Division de la gestion des fonds.
Nous souhaitons donc la bienvenue aux représentants des ministères et au secrétaire parlementaire, M. Sean Fraser, et nous les remercions tous d'être ici aujourd'hui.
Nous entendrons maintenant l'exposé de M. Fraser, et nous passerons ensuite aux premières séries de questions, qui dureront environ 45 minutes. Ensuite, nous entendrons les représentants des ministères.
Vous avez la parole.
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Merci beaucoup, monsieur le président. J'aimerais également remercier mes collègues du Comité.
J'aimerais tout d'abord vous présenter les excuses des ministres et , qui ne pouvaient pas être ici aujourd'hui. Je crains donc que vous deviez vous contenter de moi.
Avant de commencer mon exposé, je tiens à souligner les tragédies qui sont survenues récemment dans ma province, la Nouvelle-Écosse. En effet, ces dernières semaines, nous avons été témoins d'un massacre sans précédent de résidents innocents de notre province et de citoyens de notre pays et, du jour au lendemain, nous avons appris l'accident d'un hélicoptère participant à un exercice d'entraînement de l'OTAN qui, à ce jour, a coûté la vie à au moins un résident de ma province qui servait dans les forces armées. Nos pensées sont avec les familles endeuillées pendant cette période exceptionnellement difficile. Bien que nous ne puissions pas faire notre deuil ensemble, nous n'avons jamais été aussi unis, d'une certaine manière.
Maintenant, monsieur le président, j'aimerais remercier mes collègues du Comité de tout le travail qu'ils ont accompli pendant cette période sans précédent, et j'aimerais également vous remercier de m'avoir invité à comparaître devant vous aujourd'hui.
Notre gouvernement a travaillé très rapidement à l'élaboration et à la mise en œuvre de politiques et de programmes visant à soutenir les Canadiens touchés par la pandémie actuelle de la COVID-19. Nous avons rapidement mis en place des mesures historiques, tant pour les travailleurs que pour les entreprises, ainsi que pour les familles, les jeunes et les personnes âgées. Nous continuons d'adapter certaines de ces mesures pour répondre aux préoccupations et aux besoins des Canadiens qui émergent au fur et à mesure que la situation évolue sur le terrain.
Au cours des dernières semaines, nous avons annoncé une série de vastes mesures de soutien pour l'ensemble de l'économie dans le cadre du Plan d'intervention économique pour répondre à la COVID-19. Je suis très heureux d'être ici aujourd'hui pour présenter aux membres du Comité le troisième rapport bimensuel du gouvernement sur ses mesures d'intervention économique face à la COVID-19.
La pandémie de la COVID-19 a eu des répercussions dévastatrices sur l'économie canadienne. Des mesures extraordinaires sont donc nécessaires pour faire face à cette période difficile. C'est la raison pour laquelle le gouvernement a mis en place le Plan d'intervention économique pour répondre à la COVID-19. Ce plan représente l'investissement le plus important et le plus rapidement mis en œuvre en temps de paix dans l'histoire de notre pays. Pour aider à stabiliser l'économie, notre plan offre 146 milliards de dollars en soutien direct aux travailleurs et aux entreprises du Canada et plus de 85 milliards de dollars pour répondre aux besoins en liquidités des entreprises et des ménages canadiens par l'entremise de reports de paiement de taxes et de droits de douane.
Je ne saurais trop insister sur l'importance de ces mesures pour aider les entreprises et les ménages canadiens à traverser ce choc économique. Parmi les mesures que nous avons pu mettre en oeuvre, citons la Prestation d'urgence du Canada, qui vient actuellement en aide à des millions de Canadiens qui ont dû cesser de travailler en raison de la pandémie. En date de lundi dernier, plus de sept millions de Canadiens avaient présenté une demande pour la Prestation d'urgence du Canada. Je tiens à féliciter tout particulièrement les membres de notre fonction publique de leur travail incroyable dans le traitement des demandes, ce qui a permis d'envoyer rapidement de l'argent aux Canadiens qui ont subi une interruption de revenu.
De plus, la Prestation canadienne d'urgence a également été offerte aux travailleurs saisonniers qui ont épuisé leurs prestations régulières d'assurance-emploi et qui ne peuvent pas trouver d'emploi en raison des conditions du marché qui ont été causées par la COVID-19.
La semaine dernière, nous avons également annoncé notre plan de 9 milliards de dollars pour aider spécifiquement les étudiants et les jeunes diplômés à tenir le coup pendant les prochains mois. En raison de la COVID-19, le nombre d'emplois d'été potentiellement offerts aux étudiants il y a seulement quelques mois a beaucoup diminué. Sans emploi, il peut être difficile de payer les frais de scolarité ainsi que les nécessités de la vie quotidienne. C'est la raison pour laquelle nous avons proposé la Prestation canadienne d’urgence pour les étudiants, qui fournirait aux étudiants 1 250 $ par mois de mai à août, et davantage aux étudiants ayant des personnes à charge et aux étudiants handicapés.
En même temps, nous avons créé et élargi jusqu'à 116 000 emplois et autres occasions pour les jeunes dans des secteurs qui ont actuellement besoin d'un coup de pouce ou qui sont aux premières lignes de la pandémie. Par exemple, si des étudiants souhaitent se porter volontaires pour aider à lutter contre la propagation de la COVID-19, ils pourraient être admissibles à une subvention de 1 000 $ à 5 000 $ dans le cadre de la nouvelle Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant.
Pour contribuer à protéger les emplois et aider les entreprises qui sont fortement touchées par cette crise à garder leurs travailleurs, nous avons lancé la Subvention salariale d'urgence du Canada. Cette mesure offre une subvention salariale de 75 %, ou jusqu'à 847 $ par semaine par employé, aux employeurs qui ont été gravement touchés par la pandémie. Le processus de demande vient d'être lancé cette semaine et dès le premier jour, 44 000 candidats ont présenté une demande.
Nous veillons également à ce que les petites entreprises obtiennent le soutien dont elles ont besoin. Après tout, elles sont au cœur d'un grand nombre de nos collectivités au Canada, et nous prenons des mesures ciblées pour nous assurer qu'elles survivent à cette crise. Le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes offre aux petites entreprises des prêts sans intérêt pouvant aller jusqu'à 40 000 $ — 25 % du montant du prêt peut être converti en subvention. Cet argent aide les petites entreprises à tenir le coup tout au long de la crise. À ce jour, près d'un demi-million de demandes ont été approuvées, pour un montant total de plus de 18 milliards de dollars en soutien aux petites entreprises canadiennes.
Nous savons que certaines petites entreprises ont été fortement touchées. Certaines ont même dû fermer temporairement pour des raisons de santé publique. La semaine dernière, nous avons annoncé un programme d'aide d'urgence pour le loyer commercial afin d'aider les entreprises les plus durement touchées par la crise de la COVID-19 à obtenir une réduction d'au moins 75 % du prix de leur loyer. Ce programme offre aux propriétaires admissibles un prêt-subvention de 50 % en échange d'une réduction de loyer d'au moins 75 % pour les locataires qui paient moins de 50 000 $ par mois de loyer ou qui ont été forcés de fermer à cause de la COVID-19 ou dont les revenus ont chuté d'au moins 70 %.
Nous avons pris ces mesures parce que nous savons que si nous soutenons les travailleurs et les entreprises du Canada tout au long de cette crise, la reprise économique se fera plus rapidement le moment venu.
Nous devons veiller à ce que les travailleurs de partout au pays reçoivent le soutien dont ils ont besoin. Les collectivités d'un bout à l'autre du Canada comptent sur les entreprises qui tiennent le coup tout au long de la crise. C'est pourquoi nous investissons 675 millions de dollars pour soutenir le financement des petites et moyennes entreprises par l'intermédiaire des organismes de développement régional du Canada, par exemple l'APECA dans ma région, le Canada atlantique. La nécessité pour les petites entreprises de fournir des emplois, des biens et des services n'est nulle part aussi évidente que dans les collectivités rurales comme celles que je représente. C'est la raison pour laquelle nous investissons également dans les programmes d'aide au développement des collectivités, afin d'aider les petites entreprises à survivre à cette période difficile.
Nous savons que les travailleurs de nos provinces de l'Ouest et de Terre-Neuve ont également souffert des chocs mondiaux sur les prix du pétrole. Nous avons donc lancé deux nouveaux programmes qui créeront des emplois tout en réalisant des investissements importants pour garder notre environnement propre, c'est-à-dire le nettoyage des puits orphelins et la réduction de la pollution causée par le carbone.
Nous savons que l'annulation de festivals d'été et d'événements sportifs a privé un grand nombre de nos artistes de la possibilité de se produire et un grand nombre de nos athlètes de la possibilité de pratiquer leur sport. C'est pourquoi nous avons créé un Fonds d'urgence relatif à la COVID-19 pour soutenir les organismes chargés de la culture, du patrimoine et du sport. Ce fonds fournira 500 millions de dollars pour répondre aux besoins financiers d'organismes dans ce secteur, afin qu'ils puissent continuer d'appuyer les artistes et les athlètes.
Tout au long de cette période sans précédent, nous continuerons de suivre attentivement l'évolution de la COVID-19. Nous travaillerons sans relâche pour nous assurer que les entreprises obtiennent le soutien dont elles ont besoin et que les familles puissent tenir le coup. Les mesures mises en œuvre par notre gouvernement visent à aider le plus grand nombre possible de Canadiens, et ce, le plus rapidement possible. Nous savons tous que la vie continue pendant la pandémie. Les besoins immédiats des Canadiens sont et resteront donc notre priorité.
Je vous remercie de votre temps et de tout le travail que vous faites pour les Canadiens. Nous sommes dans une période difficile, mais nous pouvons la traverser et nous le ferons ensemble.
Merci beaucoup. J'ai hâte de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le secrétaire parlementaire, d'être ici aujourd'hui.
Comme vous le savez, la province de Québec a élaboré des plans pour commencer à relancer son économie. La Saskatchewan a élaboré des plans semblables. D'autres provinces suivront probablement leur exemple. Toutefois, le défi qui se pose, c'est qu'au moment où ces provinces commencent à relancer leur économie, les programmes fédéraux conçus par votre gouvernement présentent des obstacles qui forceront ces économies à ralentir à nouveau.
Permettez-moi de vous fournir quelques explications. Par exemple, si une personne qui reçoit la Prestation canadienne d'urgence gagne plus de 1 000 $, elle perdra sa prestation de 2 000 $, ce qui revient à un taux d'imposition réel de 200 %. Des obstacles semblables se dressent devant les entreprises qui reçoivent l'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial ou des subventions salariales ou devant les étudiants qui reçoivent le soutien d'urgence au revenu. Tous ces obstacles empêchent des travailleurs et des entreprises du Canada de reprendre leurs activités et de gagner de l'argent.
Votre gouvernement a-t-il élaboré des plans pour éliminer ces obstacles, afin que les Canadiens ne soient pas pénalisés sur le plan financier lorsqu'on leur permettra de reprendre le travail?
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Je vous remercie de votre question.
Par votre entremise, monsieur le président, et en toute déférence, je ne suis pas d'accord avec l'un des fondements de cette question. En effet, ces dernières semaines, j'ai eu l'occasion de parler avec des centaines ou peut-être même des milliers de Canadiens. L'une des choses que j'ai retenues, c'est que dans l'ensemble, les Canadiens ont extrêmement hâte de retourner au travail et d'être des membres productifs de notre société. Il serait extrêmement rare de trouver un Canadien qui préférerait rester à la maison et recevoir une prestation plutôt que de retourner au travail pour faire avancer sa carrière et contribuer à sa collectivité.
En ce qui concerne la Prestation canadienne d'urgence, nous avons découvert dès le début que ce programme, qui fournit 2 000 $ en soutien direct au revenu, devait être adapté pour permettre aux personnes qui avaient perdu leur source principale de revenu de continuer à gagner un certain montant. En ce qui concerne la question que vous avez soulevée au sujet des étudiants, j'aimerais souligner que les étudiants qui sont admissibles à cette prestation de soutien au revenu sont également admissibles à la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, qui leur permettra de gagner jusqu'à 5 000 $ pour leurs études s'ils font du bénévolat.
Nous nous sommes particulièrement efforcés de concevoir des programmes qui aident les Canadiens qui en ont besoin et qui les encouragent en même temps à continuer de contribuer à leur collectivité.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je sais que vous ne pouvez pas me voir, mais je peux vous voir. Je veux remercier énormément l'équipe de Zoom, qui a vraiment essayé de faire en sorte que vous me voyiez présentement, mais nous n'y sommes pas parvenus.
De plus, monsieur Fraser, je vous remercie énormément non seulement du travail extraordinaire que vous accomplissez, mais également de la déclaration préliminaire que vous avez faite aujourd'hui. Je tiens également à dire que je suis de tout cœur avec les gens de la Nouvelle-Écosse, ainsi qu'avec les Forces armées canadiennes et tous les gens qui sont touchés par l'accident d'hélicoptère et l'événement tragique dont nous avons entendu parler hier soir et ce matin.
J'ai deux questions. La première porte sur une chose que le directeur parlementaire du budget a dite aujourd'hui, soit que le déficit fédéral dépassera probablement 252 milliards de dollars. C'est énorme. Comment les Canadiens devraient-ils interpréter ce montant, selon vous? Que voulez-vous dire aux Canadiens à ce moment-ci?
Ma deuxième question porte sur une chose à laquelle vous avez fait allusion en répondant aux questions de M. Poilievre. Je crois comprendre que le Canada a été le pays qui a offert les programmes d'aide d'urgence les plus généreux et que c'est lui qui a versé le plus rapidement l'argent aux gens. Pourrons-nous continuer d'être aussi généreux?
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Ma réponse comporte deux éléments principaux. Tout d'abord, nous pouvons nous le permettre; ensuite, nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas le faire. Tout a un coût, dont l'inaction, et je commencerais peut-être par là.
Dans la situation actuelle, sans une intervention substantielle du gouvernement fédéral, on risquait de voir, dans les collectivités de l'ensemble du pays, un très grand nombre de ménages et d'entreprises faire faillite. Si vous pouvez vous imaginer ce qu'il adviendrait si les maisons étaient saisies, les entreprises étaient fermées et que les gens n'avaient plus d'emploi une fois l'urgence de santé publique terminée, les coûts ne seraient pratiquement pas quantifiables.
Inversement, le coût des mesures que nous avons prises peut être quantifié. J'ai parlé de l'importance de certaines des mesures que nous avons mises en œuvre jusqu'à présent. Dans son rapport, le directeur parlementaire du budget indique où pourraient se situer les coûts. Il a également mentionné que le Canada était bien placé pour faire face à un tel défi et qu'il le restera si le besoin l'exige.
L'une des raisons pour lesquelles nous avons une situation financière particulièrement bonne qui nous permet d'utiliser les ressources que nous avons mises de côté pour une crise comme celle que nous vivons, c'est qu'avant la crise, le Canada avait le ratio de la dette au PIB le plus bas de tous les pays du G7. Il présentait le taux de chômage le plus bas et, à vrai dire, le taux de pauvreté le plus bas jamais enregistré depuis qu'il a commencé à compiler ces statistiques il y a plus de 40 ans.
Lorsqu'il a comparu devant votre comité il y a à peine quelques semaines, le gouverneur de la Banque du Canada a comparé notre économie à un athlète olympique, je crois, atteint de ce virus. Il disait qu'une personne qui est en aussi bonne santé a plus de chance de s'en sortir mieux qu'une personne qui est déjà atteinte d'une maladie respiratoire.
En raison de la bonne situation financière dans laquelle il se trouvait avant la crise, le Canada est capable d'intervenir à une grande échelle et rapidement. De plus, j'ose dire que le coût de l'inaction dépasserait grandement celui des mesures prises par le gouvernement ces dernières semaines.
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Je vous remercie de la question. Elle s'appuie sur l'intervention de M. Poilievre, au début de la réunion.
Je veux tout d'abord faire une digression, brièvement. Les premières fonctions que j'ai remplies dans le monde politique sont celles de président de l'association des étudiants de l'Université St. Francis Xavier. J'étais un de ces étudiants qui se présentaient sur la Colline du Parlement afin de demander de l'aide supplémentaire pour les étudiants. Lorsque j'occupais ce poste, nous suppliions le gouvernement d'intervenir à un niveau bien plus modeste par rapport à ce que nous avons vu ces dernières semaines.
C'est peut-être dans le cas des étudiants, plus que dans n'importe quel autre, que l'idée selon laquelle une telle mesure dissuaderait les gens de travailler est le plus loin de la vérité. Les étudiants attachent souvent autant d'importance à l'expérience qu'ils acquièrent d'un emploi d'été qu'au salaire qu'ils en retirent.
Je dirais en particulier qu'il y a des étudiants qui travailleront tout de même cet été. Nous avons mis beaucoup d'efforts pour créer des postes supplémentaires — 116 000 postes — pour aider les étudiants à acquérir l'expérience de travail dont ils ont besoin pour commencer leur carrière du bon pied. Toutefois, de nombreux étudiants — des dizaines ou des centaines de milliers au Canada — font face à une situation économique qui n'est pas aussi idéale qu'elle semblait l'être il y a à peine quelques mois. Nous ne devons pas oublier qu'ils ont eux aussi des frais associés à la vie quotidienne, qu'il s'agisse du loyer ou de l'électricité, et qu'ils doivent en plus économiser pour le prochain semestre ou commencer à rembourser leurs prêts étudiants.
Au nombre des mesures que nous avons prises, nous avons annoncé un moratoire de six mois pour le remboursement des prêts étudiants. Nous avons inclus un soutien du revenu, c'est vrai. Or, pour encourager ceux qui veulent travailler, mais qui ne se trouvent pas d'emploi, nous avons également créé la nouvelle bourse canadienne pour le bénévolat, qui permet aux étudiants de participer à des activités qui aident à la lutte contre la COVID-19. Ils acquerront ainsi de l'expérience de travail et obtiendront une bourse pouvant atteindre 5 000 $ pour les aider dans leurs études.
Je constate que je vais manquer de temps et je vais donc m'arrêter là, mais sachez que nous voulons aider les étudiants à subvenir à leurs besoins et les encourager à travailler tout en les aidant à économiser pour leurs études.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Comme l'ont fait Mme Dzerowicz et M. Fraser, j'aimerais vous dire que nos pensées accompagnent les proches des victimes de la tuerie en Nouvelle-Écosse, ainsi que les proches et les collègues des victimes et des membres des Forces qui sont disparus lors de l'écrasement de l'hélicoptère.
Monsieur Fraser, mes questions porteront sur l'aide aux grandes entreprises et aux banques. Samedi dernier, le chroniqueur économique Michel Girard suggérait de lier cette aide à 10 conditions. J'aimerais connaître la position du gouvernement et votre réaction à ce sujet.
La première condition, c'est que la compagnie qui bénéficie de l'aide gouvernementale n'utilise aucunement les paradis fiscaux dans le cadre de ses activités commerciales, que ce soit directement ou indirectement, c'est-à-dire par l'entremise d'alliés commerciaux qui seraient implantés dans les paradis fiscaux.
Quelle est la position du gouvernement à cet égard?
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Tout d'abord, je veux vous remercier de vos aimables et sincères pensées pour les victimes de ma province.
Comme première réaction, je m'attends à ce que mon collègue et moi nous nous entendions à bien des égards, mais il y a une question au sujet de laquelle nous pourrions avoir besoin de distinguer un peu nos positions les unes des autres.
En ce qui concerne l'évasion fiscale, j'imagine que nous croyons tous les deux que des mesures doivent être prises pour empêcher ce type de pratiques abusives et illégales. Cependant, dans d'autres situations, bien que les entreprises peuvent respecter les règles, les règles peuvent ne pas donner un sentiment de justice à certains individus. Nous devrions travailler ensemble de manière non partisane pour proposer des règles qui restreignent le type de pratiques que nous jugeons inacceptables. Nous pouvons toutefois nous mettre dans une situation très dangereuse si nous ne faisons pas attention à la manière dont nous élaborons ces politiques. À mon avis, une solution simple à bon nombre de ces problèmes complexes n'est pas vraiment efficace concrètement.
Par exemple, la subvention salariale est un programme conçu pour garantir que l'aide parvienne directement aux travailleurs et aux familles. Ce programme peut être mis en œuvre par de grandes entreprises, mais au bout du compte, il vise à soutenir les travailleurs. Nous ne pouvons pas inclure une règle qui, à première vue, peut sembler utile dans la poursuite d'un objectif louable, mais qui a pour conséquence de priver de revenus des travailleurs qui sont, en fait, en mesure de conserver un emploi tout au long de la crise.
Je dirais bien humblement que tout se joue dans les détails. Pour certains des programmes, je voudrais certainement m'attaquer au problème de l'évitement fiscal ou de l'évasion fiscale, mais pas au détriment d'une aide aux travailleurs qui, autrement, pourraient ne pas manger à leur faim.
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Selon le directeur parlementaire du budget, l'évitement fiscal légal et l'évasion fiscale illégale représentent plus de 26 milliards de dollars par an, comme nous le savons. Évidemment, ce gouvernement a amélioré l'accès des entreprises aux méthodes d'évitement fiscal légales par l'intermédiaire de paradis fiscaux, notamment par des traités avec des paradis fiscaux.
Je vais passer à deux autres problèmes.
Le premier est la question des banques. Nous arrivons au 1er mai. Le report des hypothèques a été approuvé dans le secteur bancaire, mais cela s'accompagne toujours d'intérêts, de pénalités et de frais. Les taux des cartes et des marges de crédit demeurent très élevés, évidemment. Dans beaucoup de régions, les institutions du secteur des coopératives de crédit ont réduit ces taux à zéro pour aider les Canadiens qui peinent à traverser cette crise. Le secteur bancaire a très clairement indiqué qu'il respectera toute directive du gouvernement. Pourquoi le gouvernement n'est-il pas encore intervenu pour veiller à ce que le secteur bancaire — les grandes banques canadiennes — ne tire pas indûment profit de cette crise?
Deuxièmement, concernant l'aide au loyer pour le 1er mai, le gouvernement fédéral a déjà fait un premier pas pour les loyers commerciaux, mais un tiers des locataires canadiens, un tiers des familles canadiennes, auront de la difficulté à payer leur loyer demain. Le gouvernement prendra-t-il des mesures, immédiatement, pour accorder aux locataires résidentiels la même aide au loyer que celle qu'il a offerte aux locataires commerciaux?
Je vais commencer par la question du loyer et, si le temps le permet, je traiterai des banques, car je sais qu'il y a dans cette question beaucoup de choses à éclaircir en peu de temps.
Nous sommes conscients du problème pour les loyers résidentiels, et il y a évidemment la question de la compétence, puisque cela relève principalement des provinces. Ce n'est toutefois pas une bonne réponse pour ceux qui ont de la difficulté à payer leur loyer ce mois-ci. Voilà pourquoi nous avons mis l'accent, dès le début, sur un soutien direct au revenu pour les personnes touchées.
Vous vous souviendrez qu'il n'y a pas que la PCU. Il y a aussi la bonification de l'Allocation canadienne pour enfants, le remboursement bonifié de la TVH et d'autres mesures pour le report des paiements dus au gouvernement fédéral. Nous avons utilisé les mécanismes existants pour apporter un soutien direct et rapide aux Canadiens. Comme je l'ai dit en réponse à une autre question, je ne veux éliminer aucune aide déjà offerte. Nous sommes prêts à discuter avec nos homologues provinciaux s'ils souhaitent régler les questions de ce genre.
Quant à votre commentaire sur les banques canadiennes, je comprends qu'il faut les empêcher de profiter indûment de la situation. Je dirais qu'actuellement, selon les projections des marchés, les banques ne sont pas en position de faire d'énormes profits au détriment des Canadiens. Elles ont pris des mesures pour le report des paiements hypothécaires. On a constaté que les taux des cartes de crédit ont été réduits, notamment par les coopératives de crédit, bien entendu, mais aussi de façon générale par bon nombre des grandes institutions bancaires.
Je dois dire qu'elles ont aussi été un excellent partenaire pour le déploiement rapide du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, un programme qui a permis d'aider près d'un demi-million d'entreprises en quelques semaines seulement. Nous devons travailler en partenariat avec les banques. Nous devons veiller à mettre en place les protections nécessaires pour qu'elles ne fassent pas de profits indus au détriment des Canadiens vulnérables, mais elles ont un important rôle à jouer dans cette intervention d'urgence et dans la reprise économique.
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Excellent. Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur Fraser, je vous remercie de vos observations.
Je veux me concentrer sur le CUEC. Beaucoup d'entreprises de ma circonscription, et même de tout le Canada, ne sont pas admissibles pour toutes sortes de raisons. Ces problèmes sont connus, et je pense que beaucoup d'entre eux sont faciles à résoudre. Ces mesures seraient très utiles pour fournir aux entreprises les liquidités dont elles ont désespérément besoin pour se maintenir à flot alors qu'elles doivent faire des choix difficiles pour déterminer si elles peuvent poursuivre leurs activités ou si elles doivent fermer.
Une des solutions, qui est plutôt simple, est liée à l'exigence d'avoir un compte commercial pour être admissible. Souvent, les entrepreneurs individuels et les agents immobiliers n'ont pas de compte commercial et utilisent un compte chèques pour leurs activités commerciales.
Le gouvernement cherche-t-il à résoudre ce problème et, si non, pourquoi?
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La question appelle une réponse courte et une réponse longue. Je vais commencer par la plus courte, car je sais que votre temps est limité.
Comme les autres programmes que nous avons créés, le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes vise à aider les entreprises qui traversent une période difficile en raison de cette pandémie à payer certains coûts fixes. Même si le programme fonctionne très bien, vraiment, nous avons entendu dire qu'en raison de certaines lacunes, certains propriétaires d'entreprises qui pourraient bénéficier du programme n'y ont pas accès.
Certaines entreprises peuvent bénéficier d'autres mesures, notamment les mesures offertes par l'intermédiaire des agences de développement régional ou du Réseau de développement des collectivités du Canada, que j'ai annoncées dans mon exposé, tandis que d'autres entreprises peuvent trouver que cela ne correspond pas à leurs besoins.
Pour répondre à votre question, nous sommes disposés à trouver des solutions à ce problème afin que les entreprises qui ne sont pas encore admissibles au CUEC y aient accès. Sans y aller de la longue réponse détaillée, certains critères qui les rendent inadmissibles actuellement ont leur raison d'être, comme le seuil de 20 000 $ pour la masse salariale. Je sais que cette exigence a causé une certaine consternation parmi les acteurs nationaux, parce que ce programme peut exclure diverses personnes en fonction de leur mode de rémunération.
Le critère de la masse salariale permet également aux banques de déterminer très rapidement qui a droit au programme en plus d'offrir des protections contre les abus du crime organisé, entre autres. Certaines solutions peuvent être simples, elles tendent à perdre en simplicité lorsqu'on examine les conséquences d'une élimination pure et simple de certaines exigences.
Si vous avez des propositions sur la façon d'améliorer cette politique, elles m'intéressent. À cet égard, j'aimerais remercier vos collègues, MM. Cumming et Poilievre, de certaines suggestions qu'ils ont faites récemment dans la sphère publique.
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Je vous remercie pour cette question. Avant qu'on prenne conscience de l'ampleur de la pandémie, comme on le sait aujourd'hui, j'en étais arrivé à me demander, sur le plan idéologique, si un revenu de base serait une solution adéquate. En examinant la question de plus près pour trouver la meilleure voie à suivre, nous avons décelé des lacunes dans l'approche préconisée par nos collègues du NPD.
Donner simplement 2 000 $ par mois à tous les Canadiens entraînerait divers problèmes. L'un des principaux problèmes est que cette mesure n'est pas particulièrement bien ciblée. Nous avons essayé d'élaborer des programmes ciblés pour les Canadiens qui sont en difficulté en raison de cette pandémie. Par exemple, les membres du Comité, qui travaillent et ont un revenu, qui plus est un revenu mensuel qui n'a pas changé, n'ont pas nécessairement besoin d'un revenu de base universel.
De même, envoyer de l'argent en temps opportun à tous les Canadiens n'est pas un exercice aussi simple qu'on pourrait le penser à première vue. Malgré ce que certains peuvent penser parce que l'ARC a un ensemble de données assez complet, il n'y a pas, au ministère des Finances, un bouton « envoyer de l'argent maintenant » permettant de faire apparaître de l'argent comme par magie dans le compte bancaire des gens. Nous avons constaté qu'il était plus rapide de verser des prestations directement aux Canadiens dans le besoin en utilisant les mécanismes existants, comme l'Allocation canadienne pour enfants ou le programme de remboursement de la TPS, et en développant un nouveau guichet unique simple à utiliser pour les demandes de la PCU qui a servi jusqu'à maintenant à verser directement des prestations à sept millions de Canadiens qui ont subi une interruption de revenu en raison de cette pandémie.
Je tiens à souligner le travail remarquable de notre fonction publique. À un moment donné, dans le cadre de ce programme, on traitait 1 000 demandes par minute, je crois, ce qui est un exploit remarquable au sein du gouvernement. Bien franchement, je ne suis pas certain d'avoir déjà vu une politique être déployée de façon aussi impressionnante au cours de ma vie.
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Oui, bien sûr, et je vous remercie de poser la question. Je sais que vous êtes un grand défenseur des organismes caritatifs canadiens et du secteur sans but lucratif qui viennent en aide aux plus vulnérables de notre société.
Je vais vous parler de certaines mesures que nous avons mises en place pour aider ces organismes à venir en aide aux gens dans le besoin. Auparavant, j'aimerais mentionner que certaines prestations qui s'appliquent de manière quasi universelle à ceux qui ont subi une perte de revenus pendant la pandémie aident également ceux qui vivent en marge de la société, et sans doute davantage que les autres, étant donné la part de leurs revenus que la Prestation canadienne d'urgence, ou encore la bonification de l'Allocation canadienne pour enfants ou du remboursement de la TPS, peut représenter pour eux. Ce sont des mesures qui aident surtout les gens à faible revenu, même si elles s'adressent aussi à ceux qui ne vivent pas dans la pauvreté.
Par ailleurs, nous avons constaté que certains organismes offrent des services essentiels dans nos collectivités qui ne l'ont sans doute jamais été autant. Nous avons donc déployé une série de mesures à l'intention des organismes comme Centraide pour venir en aide aux personnes âgées qui vivent à la maison et n'ont peut-être pas les moyens de payer leur épicerie, ou qui ne peuvent pas communiquer avec des membres de la communauté pour obtenir de l'aide. Nous avons procédé à des investissements colossaux pour aider les organismes essentiels comme les banques alimentaires à s'acquitter de leurs dépenses de fonctionnement.
Nous tentons de venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin. Je dois dire qu'au cours des dernières années, j'ai pris conscience comme jamais de la difficulté qu'éprouve une personne vivant dans la pauvreté à joindre les deux bouts au Canada. Quand on frappe aux portes des personnes âgées et qu'on découvre qu'ils doivent choisir entre payer leur loyer et manger des aliments mauvais pour la santé... c'est vraiment bouleversant.
Je vous remercie de continuer à promouvoir l'aide directe aux familles qui vivent dans la pauvreté et le soutien des organismes qui offrent des services essentiels à ceux qui en ont le plus besoin.
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Monsieur Fraser, merci de comparaître au nom du ministre.
Je dois mentionner au Comité que M. Fraser a dû prendre le relais à la dernière minute. Si je me souviens bien, le ministre pouvait venir ce soir à 19 heures, mais comme plus de comités ont repris du service maintenant, et que le Parlement ne peut en avoir que deux en même temps, il est devenu impossible pour lui de venir à cette heure. Nous avons vérifié s'il était possible d'accueillir la demain, mais c'était impossible, car il aurait fallu annuler sept témoins et tout déplacer.
Merci beaucoup, monsieur Fraser, d'avoir pris le relais.
Sur ce, nous allons passer aux questions destinées aux représentants des ministères. Je présume que vous demeurez aussi, monsieur Fraser.
Nous allons passer à des séries de questions de cinq minutes. Le premier intervenant sera M. Morantz, puis nous passerons à Mme Koutrakis, M. Brunelle-Duceppe et M. Julian.
Monsieur Morantz, allez-y.
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Je tiens à remercier tous nos témoins de leur présence. Nous avons une conversation très intéressante et je suis convaincue que tout le monde s'en réjouit autant que moi.
Je veux également offrir mes sincères condoléances à tous les habitants de la Nouvelle-Écosse, et remercier M. Fraser de son très bon exposé.
Tout comme ma collègue, Mme Julie Dzerowicz, je vais revenir sur l'analyse du directeur parlementaire du budget. Ma question s'adresse aux représentants du ministère des Finances.
Le directeur parlementaire du budget parle aujourd'hui dans son analyse de la COVID-19 d'une réduction importante de la croissance du PIB et de taux de chômage élevés. Cela étant dit, on a mentionné que la situation financière très saine de notre gouvernement, dont M. Fraser a aussi parlé plus tôt lors de son témoignage, et les taux d'intérêt historiquement bas permettent au gouvernement fédéral d'investir. Le directeur parlementaire du budget a souligné qu'un plan de relance pourrait également être nécessaire pour soutenir l'économie après la crise.
On a également laissé entendre que les investissements dans le développement des infrastructures pourraient être une bonne façon de relancer l'économie après la pandémie. Dans quelle mesure pensez-vous que les projets d'infrastructure peuvent être utiles à cet égard, et quel rôle additionnel pourrait jouer le gouvernement fédéral pour appuyer ces projets?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci aux fonctionnaires qui sont là.
Les questions que je m’apprête à poser viennent de , la députée du Nunavut.
Comme vous le savez, malheureusement, il y a maintenant une épidémie au Nunavut, à Pond Inlet. Les conséquences de cette épidémie suscitent de graves inquiétudes en raison de la pénurie de logements au Nunavut et du fait que de nombreuses familles sont souvent entassées dans une petite maison familiale.
Le gouvernement territorial a demandé une somme de 43 millions de dollars. Le gouvernement fédéral avait approuvé et débloqué 30,8 millions de dollars pour le Nunavut. En même temps, il s’est engagé à fournir un soutien aux compagnies aériennes dans le nord du Nunavut. Comme vous le savez tous, j’en suis sûr, les compagnies aériennes sont absolument essentielles pour l’acheminement de fournitures vers les communautés du Nunavut.
La question est très simple. Quand est-ce que ces fonds, c’est-à-dire les 30,8 et les 5 millions de dollars, seront mis à la disposition du gouvernement du Nunavut, surtout compte tenu de cette tragique épidémie?
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C'est parfait. Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier chaleureusement tous les témoins d'être ici aujourd'hui.
J'aimerais discuter du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, car cette subvention salariale n'aidera pas un grand nombre de petites entreprises de ma circonscription, puisqu'elles sont déjà fermées. En effet, elles ont dû fermer et mettre à pied tous leurs employés — dans certains cas, cela fait déjà plusieurs semaines. Le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes pourrait leur être utile, mais elles font face à des problèmes liés à l'admissibilité.
Je ne veux pas faire dire à M. Fraser ce qu'il n'a pas dit, mais lorsqu'il a donné sa réponse, j'ai eu l'impression qu'il disait — ou je pense l'avoir entendu dire — que le gouvernement n'envisageait pas d'élargir les critères d'admissibilité, mais il se peut que je me trompe. J'aimerais simplement savoir si le gouvernement envisage ou non d'élargir les critères d'admissibilité et si des efforts sont déployés en ce sens.
Par exemple, nous aimerions savoir si les paiements aux entrepreneurs pourraient être considérés comme étant une dépense salariale. La a soulevé ce point à plusieurs reprises, mais on n'a encore rien fait pour combler cette lacune dans le programme.
J'aimerais savoir si l'un des témoins pourrait aborder cet enjeu et, de façon plus générale, les enjeux liés à l'admissibilité. Encore une fois, dans ma circonscription, un très grand nombre de propriétaires d'entreprises sont touchés par les lacunes de ce programme.
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J'aimerais revenir sur un point soulevé par M. Cooper un peu plus tôt. En effet, un problème est en train d'émerger avec le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. Je ne m'attends pas à recevoir une réponse à ma question, mais j'aimerais soulever un problème auquel je vous demanderais de réfléchir.
Dans le cas du Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes, on précise très clairement qu'il faut posséder un compte-chèques ou un compte d'exploitation d'entreprise actif dans une institution bancaire. Toutefois, je sais que plusieurs propriétaires uniques utilisent leur compte bancaire personnel. Ils le font pour diverses raisons, par exemple parce qu'ils n'avaient pas d'argent lorsqu'ils ont lancé leur entreprise ou parce qu'ils ne voulaient pas payer les frais supplémentaires liés au compte d'affaires.
J'aimerais vous donner un exemple. Un petit entrepreneur qui a réalisé un chiffre d'affaires de 900 000 $ l'an dernier avait trois employés pendant l'été; il a payé 87 000 $ en salaires et il a produit des T4 pour ces salaires. Il m'a dit que l'Agence du revenu du Canada n'avait aucun problème à lui demander une cotisation mensuelle au Régime de pensions du Canada et à l'assurance-emploi, en plus de percevoir un impôt sur son revenu personnel tous les mois, mais que l'Agence ne voulait rien lui retourner parce qu'il ne possède pas un compte d'affaires actif dans une banque.
Il doit exister une façon de résoudre ce problème, car il peut démontrer qu'il a produit des T4 et qu'il a mené des activités commerciales, mais il fonctionne par l'entremise d'un compte-chèques personnel. Je ne vous demande pas de me fournir une réponse, je dis seulement que c'est un problème que nous devons tenter de régler.
Nous entamons maintenant la dernière série de questions. Madame O'Connell, nous sommes heureux de vous revoir au Comité permanent des finances.
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Je serai heureux de répondre à cette question.
Les versements de l'Allocation canadienne pour enfants et de la TPS ont augmenté. En fait, ces montants sont calculés en fonction des renseignements fournis pour l'année d'imposition 2018. Les gens reçoivent des prestations de l'Allocation canadienne pour enfants et le remboursement de la TPS sur le fondement des renseignements que nous avons au dossier.
Cela dit, nous encourageons les gens à produire une déclaration de revenus, car il faut penser à la prochaine année d'admissibilité, c'est-à-dire 2021. En effet, les versements qui seront effectués en juillet 2021 se fonderont sur les déclarations de revenus produites en 2019. Il s'ensuit que si les gens produisent leur déclaration, nous nous fonderons sur les renseignements les plus récents pour calculer leurs prestations. Tout comme EDSC, nous prenons les mesures nécessaires pour veiller à pouvoir poursuivre le versement des prestations même si une personne ne produit pas de déclaration de revenus. Encore une fois, il est avantageux de produire une déclaration de revenus, et nous vous encourageons à le faire.
J'aimerais ajouter une chose en ce qui concerne la Prestation canadienne d'urgence, et c'est que cette mesure n'est pas fondée sur le revenu. Il s'ensuit que la déclaration de revenus de 2018 ne fait aucune différence, qu'elle ait été produite ou non.
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D'accord. Nous devrons nous arrêter là.
Je veux parler pendant quelques instants aux membres du Comité de changements relatifs à la semaine prochaine, mais auparavant, je tiens à remercier sincèrement, au nom des Canadiens et des membres du Comité, les fonctionnaires des trois ministères d'avoir comparu.
Je sais que les journées sont longues et que vous travaillez dans des conditions fort éprouvantes alors que nous tentons de peaufiner les politiques en cours de mise en œuvre et de les améliorer une fois qu'elles sont en application. Je veux remercier sincèrement chacun d'entre vous des efforts que vous déployez à cet égard. Je vous remercie d'avoir témoigné.
J'informerai les membres du Comité qu'il y a eu des changements. Nous recevons deux groupes de témoins demain, mais comme de nombreux comités se réunissent maintenant en plus du comité plénier sur la COVID de la Chambre des communes et puisqu'en raison de la technologie, seulement deux comités à la fois peuvent se réunir, nous nous réunirons maintenant mardi de 15 à 19 heures, à l'heure d'Ottawa. Nous entendrons alors deux groupes de témoins. Le premier, soit celui de la fabrication et de la construction, est celui que nous avons dû reporter parce que nous nous réunissions seulement une fois aujourd'hui. La deuxième partie est libre.
Nous nous réunirons ensuite jeudi, toujours de 15 à 19 heures. Le temps nous permet de recevoir deux groupes de témoins. Je sais que le greffier a reçu 42 demandes d'intervenants souhaitant témoigner devant le Comité. Trois ont comparu aujourd'hui, mais nous devons décider quels témoins nous entendrons mardi et jeudi prochains. Je vous énumérerai ceux qui restent dans le système, auxquels d'autres pourraient s'ajouter.
Nous ne nous sommes pas penchés sur le réseau de soins de santé, la responsabilisation ou l'élaboration de politiques. Il m'a également été proposé de recevoir un groupe sur les arts, la culture et le sport, et d'examiner l'autosuffisance et les débouchés extérieurs dans une perspective d'avenir.
D'après ce que je vois dans le Canada atlantique — et M. Fraser pourrait certainement traiter de la question également —, nous recevons moult doléances de la part des pêcheurs. Quand j'examine la liste des autres comités, aucun ne peut vraiment les entendre. Le gouvernement a proposé un programme pour le secteur de la transformation de poissons. Je sais qu'il a fait l'objet de discussions, mais rien dans ce programme ne concerne expressément les pêcheurs eux-mêmes. Nous pourrions les convoquer au début de la semaine prochaine, si possible, pour qu'ils aient l'occasion de donner leurs points de vue à un comité de la Chambre et de faire entendre leurs opinions.
Est-ce que quelqu'un veut intervenir en premier? Le premier groupe de témoins vient des secteurs de la fabrication et de la construction. Nous pourrions recevoir un deuxième groupe en choisissant certains noms dans la liste des témoins que nous voulons entendre. Je vois que M. Julian lève la main.
Vous avez la parole, monsieur Julian.
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Monsieur le président, je tente de comprendre la répartition du travail ici, avec tous ces autres comités maintenant à pied d'œuvre.
Par exemple, si un groupe d'agriculteurs a quelque chose à dire, est-il préférable qu'il comparaisse devant le comité des finances ou le comité de l'agriculture? Si un groupe industriel a quelque chose à dire, vaut-il mieux qu'il témoigne devant le comité des finances ou le comité de l'industrie?
Je m'interroge, car d'importants organes de l'État qui doivent se rapporter au Comité ne se sont pas manifestés. Ils ne peuvent témoigner nulle part ailleurs. Or, ils ont une incidence considérable sur le bien-être, ou l'absence de bien-être, des Canadiens. Par exemple, la Société canadienne d'hypothèque et de logement transfère des dizaines de milliards de dollars aux banques, avec très peu de discussion et de reddition de comptes. Ce sont des deniers publics que nous pourrions ne jamais récupérer. Voilà qui peut contribuer considérablement à l'inégalité, comme nous l'avons constaté aux États-Unis quand des mesures semblables ont été prises en 2008-2009. Cela concerne vraiment le comité des finances. Nulle part ailleurs la question ne peut être examinée.
Si nous continuons d'ajouter au programme du Comité des témoins qui comparaîtraient normalement devant leur propre comité stratégique, comment répartirons-nous le travail entre les comités?
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En effet, je le sais. Je pense bien que nous pourrions faire cela, maintenant que nous sommes organisés pour utiliser Zoom. Nous pourrions tenir une réunion du Comité directeur la semaine prochaine ou la semaine suivante, mais je pense que nous devons décider maintenant ce que nous allons faire jeudi prochain.
Quel jour se tiendra la réunion du comité plénier sur la COVID-19? Nous pourrions sans doute trouver du temps lundi pour que le Comité directeur réfléchisse à l'avenir. David, notre greffier, pourrait fixer un moment lundi pour la réunion du Comité directeur, laquelle porterait sur les quelques semaines à venir, mais je ne pense pas que nous ayons besoin de prendre des décisions au sujet de jeudi prochain.
Je souligne également que le temps va leur manquer. Avec ce qui se passe partout au Québec et sur la côte Est, en ce moment, est-ce qu'ils pêchent ou non? Est-ce qu'ils pêchent le homard ou non? Le marché s'est contracté. Il n'y a en ce moment aucune politique selon laquelle des personnes pourraient rester à quai alors que d'autres pourraient aller pêcher, ce qui réduirait la quantité de produits à écouler sur le marché. Rien ne sert de pêcher le homard si vous en obtenez deux dollars la livre. C'est donc toute une autre question urgente à traiter, et je ne vois pas à qui ils peuvent s'adresser.
Jeudi prochain, donc, sommes-nous d'accord pour que le premier groupe de témoins soit des représentants des pêches?
Une députée: D'accord.
Le président: C'est bon. Et je vois que M. Ste-Marie hoche de la tête.
Que voulez-vous faire pour le deuxième groupe de témoins?