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Je vous remercie de m'avoir invité.
Il s'agit évidemment d'une époque importante, où il faut réagir à la pandémie de COVID-19 et anticiper ce que sera la conjoncture économique de demain.
Avant de parler de solutions, il faut vraiment comprendre le problème qu'on tente de régler. Le système économique inflationniste sur lequel repose notre existence est en train de s'effondrer. La pandémie de COVID-19 ne fait qu'intensifier la période de transition par étapes.
Depuis un certain temps, deux forces opposées s'affrontent, se déplaçant dans des directions contraires. Il s'agit, premièrement, de l'aspect déflationniste exponentiel de la technologie; et, deuxièmement, d'une politique monétaire inflationniste, qui tente de surmonter cet obstacle. Ces faits ne nous plaisent peut-être pas, mais on ne peut rien y changer.
Les progrès technologiques se répandent partout dans la société. Ils sont extrêmement avantageux. Le téléphone intelligent en est un exemple probant. Il a été inventé il y a seulement 13 ans, mais ce n'est plus qu'un simple téléphone: c'est à la fois un appareil-photo, un assistant virtuel, une carte routière, un lecteur de musique et une lampe de poche. Personnellement, je m'en sers pour accorder ma guitare, et il existe des centaines d'autres applications très peu coûteuses ou carrément gratuites. Ces appareils nous permettent d'en obtenir plus pour moins, et ils s'améliorent tous les ans — c'est la nature même de la technologie.
À mesure que s'accélèrent les avancées technologiques, du téléphone intelligent à l'ensemble des industries, on peut s'attendre à ce que le rapport entre le rendement et le coût ne cesse de s'améliorer dans tous les secteurs, qu'il s'agisse de l'automobile, de l'agriculture, de l'énergie, des soins de santé, et j'en passe. L'évolution technologique refaçonnera tous les secteurs et, ce faisant, elle procurera à la société de bien meilleurs résultats, et ce, à des prix extrêmement réduits.
Étant donné que la technologie rend tout moins cher et plus abondant et qu'elle touche toutes les industries à une vitesse fulgurante, il est logique de supposer que les prix devraient baisser et que tous les pans de la société devraient bénéficier d'avantages croissants. Ce qui cloche avec cette logique, c'est que les pressions déflationnistes rendent difficile le remboursement de la dette. En conséquence, le dogme économique actuel nous place sur une trajectoire de croissance et d'inflation à tout prix.
Dans un effort désespéré en vue de favoriser la croissance et l'inflation — sujet dont nous entendons parler tous les jours —, et compte tenu du changement structurel provoqué par la technologie, les banques centrales au pays et ailleurs dans le monde ne font qu'aggraver la situation au moyen de taux d'intérêt artificiellement bas et de leur politique monétaire. C'est exactement ce que font les mesures incitatives destinées à diminuer la valeur de l'argent liquide et à encourager les dépenses. Ainsi, ces mesures découragent l'épargne, mais elles incitent les particuliers et les entreprises à s'endetter et à prendre des risques supplémentaires.
Dans ce contexte, la dette imposée à la société s'alourdit à un rythme inimaginable. Depuis 2000, le monde a ajouté 185 billions de dollars à la dette afin d'atteindre une croissance globale de 46 billions de dollars par année. Tous les ans, la dette s'alourdit, mais les taux de croissance s'essoufflent, car la technologie pousse dans le sens contraire. C'est ce qu'on a constaté avant la crise actuelle, qui a fait exploser la dette, alors que l'économie ne cesse de se contracter. En soi, le fardeau de la dette ralentira immanquablement la croissance future, car il alourdira le fardeau fiscal d'un large éventail d'industries et de ménages qui devront en faire les frais, ce qui restreindra davantage la demande.
La dette a pris une telle ampleur que les banques centrales et les gouvernements ne cessent de renflouer le système existant, non par désir, mais plutôt par crainte de le laisser s'effondrer et se dégrader de manière désordonnée. Il pourrait s'agir d'une meilleure solution de rechange dans un ensemble de mauvais choix. Ce faisant, la société se trouve dans un cercle vicieux: elle exige plus de travail pour faire face à des prix toujours plus élevés, qui sont gonflés par l'assouplissement monétaire, des taux d'intérêt artificiellement bas et des opérations de sauvetage. L'ironie dévastatrice de ces renflouements, c'est qu'ils maintiennent artificiellement les prix à un niveau élevé. Le gouvernement doit alors allouer davantage de fonds aux programmes sociaux pour aider les personnes qui sont laissées pour compte en raison des prix élevés qu'il a créés au départ.
Cette situation profite aux bien nantis et aux personnes dont les avoirs prennent artificiellement de la valeur grâce à cet effet de levier. La valeur des actifs, y compris les biens immobiliers et les actions, connaît une augmentation bien supérieure à ce qu'elle aurait été n'eût été l'assouplissement. Pour chaque personne qui profite de ces décisions, de nombreuses autres voient leur situation se détériorer. Les coûts qu'elles doivent assumer pour la nourriture, le logement, l'essence et l'éducation sont en hausse en raison des politiques visant à baisser la valeur de leurs liquidités et de leurs salaires.
Paradoxalement, la pandémie de COVID-19 accélère en fait l'implantation de la technologie et la tendance à la baisse des prix. Les entreprises technologiques en sont les bénéficiaires. Par exemple, le système que nous utilisons actuellement, Zoom, est passé de 10 millions à 300 millions d'utilisateurs en un peu plus de trois mois. Il se peut que, après la pandémie, ces 200 millions de personnes supplémentaires occupent moins de locaux. Si c'est le cas, les prix de l'immobilier et les loyers vont chuter, accentuant ainsi la pression déflationniste.
Nous sommes donc à la croisée des chemins. La crise est semblable à celle de 2008, mais à plus grande échelle encore, et on réclame l'injection massive de fonds publics pour renflouer un système qui, de toute évidence, était déficient au départ. Une intervention des pouvoirs publics est nécessaire et justifiée, sinon la situation va causer du tort à beaucoup trop de gens. Cependant, il faut mettre en place une nouvelle série de règles, qui tient beaucoup plus compte des risques liés au recours à une stratégie qui était efficace à une autre époque. À l'avenir, les gains de productivité qui découleront des progrès technologiques, surtout dans le domaine de l'intelligence artificielle, seront tellement importants que les banques centrales n'arriveront plus à en contrer les effets.
S'ils prennent conscience des grands changements structurels causés par la technologie, les gouvernements pourront intervenir et assurer la transition vers un avenir très prometteur pour tous les Canadiens. Leur refus d'agir en ce sens fera penser à l'époque où Kodak a tenté de poursuivre ses activités sans s'adapter au numérique, ou encore à la décision prise par Blockbuster d'ajouter des rangées de bonbons dans ses magasins pour soutenir la concurrence de Netflix. Des sommes énormes seront gaspillées, car le résultat sera le même. Si c'est le cas, encore plus de gens en pâtiront.
Merci.
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Je vous remercie de m'avoir invité à témoigner aujourd'hui. Je félicite les membres du Comité, qui travaillent dans des circonstances exceptionnelles dans l'intérêt des Canadiens.
Je m'appelle Brian Gilroy. Je suis président du Conseil canadien de l'horticulture. Cet organisme représente plus de 14 000 producteurs de fruits et légumes, qui travaillent à la production de plus de 120 types de cultures. Je suis également pomiculteur à Meaford, en Ontario.
Comme vous pouvez le constater, notre industrie est très diversifiée. Les défis auxquels elle doit faire face dans le contexte de la pandémie de COVID-19 sont tout aussi variés. Certains secteurs secondaires de l'industrie des fruits et légumes frais sont confrontés à des problèmes très graves et pressants. Dans certains cas, ces problèmes touchent aux pommes de terre et aux légumes cultivés en serre, mais je laisserai à mes collègues le soin d'en dire plus à ce sujet.
Je tiens d'abord à dire que le Conseil canadien de l'horticulture sait que la priorité absolue du gouvernement demeure la sécurité des Canadiens et l'intégrité du système de santé. Nous sommes reconnaissants au gouvernement des grands efforts qu'il a consentis pour assurer la sécurité de tous les Canadiens, ainsi que des mesures qu'il a prises pour renflouer l'économie en ces temps difficiles. Cependant, nous sommes ici aujourd'hui pour souligner que, comme la plupart des pays, le Canada doit relever des défis de taille pour assurer sa sécurité alimentaire. Il est essentiel de le faire pour que le système de santé continue d'être solide et pour que la population se maintienne en santé. À notre avis, le gouvernement du Canada doit continuer de montrer à quel point le système d'approvisionnement et de sécurité alimentaires est important pour le pays et souligner que les gouvernements défendent les intérêts des agriculteurs, pour paraphraser le premier ministre.
Nous sommes reconnaissants au gouvernement fédéral d'avoir soustrait les travailleurs agricoles étrangers aux restrictions de voyage. Cependant, un certain nombre d'obstacles nuisent à l'arrivée de travailleurs essentiels. De nombreuses exploitations agricoles ne pourront accueillir qu'une partie des travailleurs sur lesquels elles peuvent habituellement compter. Comme ils ne sont pas sûrs d'obtenir une main-d'œuvre fiable, de nombreux producteurs doivent maintenant décider s'il est pratique, voire possible, d'ensemencer leurs terres ou d'entretenir leurs arbres fruitiers.
S'ajoute à ces décisions difficiles le fait que les producteurs savent qu'ils ne disposent pas d'un filet de sécurité suffisant. Les coûts des intrants et les frais généraux inhérents à la culture des fruits et légumes sont élevés. De nombreux producteurs ne peuvent tout simplement pas assumer ces coûts sans avoir l'assurance que le risque ne les poussera pas à la faillite. Les producteurs ne sont pas à l'abri des risques et de l'incertitude. Année après année, ils assument les risques associés à dame Nature, aux infestations de ravageurs et à la volatilité des marchés pour que les Canadiens aient accès à une foule de fruits et légumes sains. Toutefois, en ces temps extraordinaires, les producteurs doivent plus que jamais avoir l'assurance que le gouvernement prendra des mesures concrètes pour défendre leurs intérêts.
Le gouvernement a annoncé plusieurs mesures, comme la Subvention salariale d'urgence et le Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. Malheureusement, de nombreuses fermes familiales ne satisfont pas aux critères d'admissibilité de ces programmes. La somme de 5 milliards de dollars versée à Financement agricole Canada n'aidera pas les producteurs, car ce n'est pas en s'endettant qu'ils pourront recouvrer ou limiter leurs pertes.
Nous sommes conscients que les programmes de gestion des risques de l'entreprise visent à protéger les agriculteurs contre les pertes désastreuses. Toutefois, en raison des compressions apportées au budget et de la modification des critères d'admissibilité, ces programmes, dont Agri-stabilité, sont maintenant inefficaces pour la plupart des agriculteurs.
Le Conseil canadien de l'horticulture et la Fédération canadienne de l'agriculture ont recommandé à la et au d'apporter immédiatement des changements aux programmes de gestion des risques de l'entreprise afin d'aider les agriculteurs à traverser la crise. Nous avons demandé que le seuil de déclenchement d'Agri-stabilité passe à 90 % pour l'année de programme 2020 ou, plus généralement, pour l'année de programme qui englobe la campagne agricole 2020 dans le cas des fermes horticoles admissibles, et que le programme couvre 85 % des pertes encaissées sous ce seuil.
Pour aider les producteurs à assumer leurs coûts extraordinaires immédiats, le Conseil canadien de l'horticulture a aussi demandé l'injection immédiate d'un minimum de 5 % des ventes nettes admissibles d'un producteur en 2018 dans les comptes d'Agri-investissement et la dispense de l'obligation pour le producteur de verser une contribution équivalente. Ces mesures contribueront à donner confiance aux producteurs à court terme.
Nous avons également recommandé que ces mesures d'urgence soient associées à la suppression de la limite de la marge de référence et que l'on envisage de déroger aux dispositions relatives aux changements structurels.
Le Conseil canadien de l'horticulture est prêt à collaborer avec Agriculture et Agroalimentaire Canada pour peaufiner ces recommandations et réduire au minimum les conséquences imprévues et les risques moraux.
Je vous remercie encore une fois de m'avoir invité à témoigner aujourd'hui. Je répondrai avec plaisir à vos questions, mais je laisse pour l'instant la parole à mon collègue Jan VanderHout.
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Je vous remercie de me donner l'occasion de témoigner devant vous et j'en profite pour saluer le travail que vous faites au service des Canadiens.
Je m'appelle Jan VanderHout et je suis le vice-président du Conseil canadien de l'horticulture. Je suis aussi un producteur de légumes cultivés en serre d'Hamilton, en Ontario.
Comme l'a dit Brian, notre secteur est très diversifié. Alors que d'autres types de cultures sont semées dans les champs et que les arbres fruitiers fleurissent, les serres sont déjà en production. La majorité des serres fonctionnent à plein régime partout au pays.
Si les défis associés à la pandémie sont multiples, nous avons malheureusement constaté les effets particulièrement dévastateurs qu'une éclosion de COVID-19 peut avoir sur une entreprise serricole. La plupart d'entre vous sont probablement au courant de la situation à Greenhill Produce, à Kent Bridge, en Ontario. Cette entreprise a pris toutes les précautions nécessaires conformément aux recommandations des autorités de santé publique, mais ses employés temporaires et à temps plein ont été touchés par une éclosion de COVID-19. Elle tente maintenant de sauver les récoltes avec une fraction de sa main-d’œuvre habituelle. Aucun programme de gestion des risques de l'entreprise ne couvre adéquatement les pertes qu'elle enregistrera, qui pourraient s'élever à 25 millions de dollars pour cette exploitation seulement.
Bref, nous avons besoin de votre soutien pour permettre aux producteurs de continuer à prendre ce genre de risques. Nous devons pouvoir compter sur vous alors que les producteurs continuent de travailler en première ligne pour offrir un service essentiel. Les producteurs canadiens de fruits et de légumes doivent avoir l'assurance maintenant qu'ils devraient semer en toute confiance et que, s'il devait y avoir un problème de chaîne d'approvisionnement ou de main-d’œuvre à cause de la COVID-19, ils ne risqueraient pas de perdre leur exploitation agricole.
Nous voulons éviter que les producteurs canadiens en soient réduits à conclure que les risques économiques et autres sont tout simplement trop importants pour continuer leurs activités. Les Canadiens dépendront plus que jamais des producteurs d'ici, et les producteurs d'ici ont besoin plus que jamais de solides filets de sécurité. Alors que le Comité étudie les façons de répondre à cette pandémie, nous vous exhortons à faire de notre sécurité alimentaire une priorité absolue.
Le gouvernement fédéral doit envoyer un message clair: tout producteur qui, à la suite d'une éclosion, doit isoler des travailleurs, réduire ses activités ou fermer ses portes temporairement recevra une aide fédérale complète pendant cette pandémie.
Les producteurs canadiens de fruits et de légumes font partie de la solution pour assurer un approvisionnement alimentaire continu. Aidez-nous à nourrir les Canadiens.
Merci.
Bonjour depuis Winnipeg. Je vous remercie de m'avoir invité à témoigner aujourd'hui. Je remercie également tous les membres du Comité de leurs efforts soutenus pour servir les Canadiens en cette période tout à fait exceptionnelle de notre histoire. Je suis particulièrement heureux de revoir un ancien collègue, Marty Morantz, qui a été conseiller à Winnipeg avant d'être un membre de ce comité.
Je suis reconnaissant que le Comité s'intéresse aux répercussions de la COVID-19 sur les municipalités canadiennes. Je brosserai un portrait local en tant que conseiller et président du Comité permanent des politiques sur les finances de la Ville de Winnipeg. Dans les cinq minutes qui me sont attribuées, je présenterai mes observations en trois parties: les répercussions de la COVID-19 sur les services de la Ville de Winnipeg; la réponse financière de la Ville; et les mesures que peuvent prendre les ordres supérieurs de gouvernement pour soutenir Winnipeg, et les autres municipalités canadiennes, en cette période de pandémie.
La COVID-19 influe toujours sur les revenus, les dépenses et les services de la Ville de Winnipeg. Pour respecter les consignes de santé publique du Manitoba, la Ville a ajusté les niveaux de service afin de contribuer à aplanir la courbe. Toutes les installations possédées et exploitées par la Ville — les centres de loisirs, les piscines, les arénas, les bibliothèques, les modules de jeux, les planchodromes, les terrains de sport et ainsi de suite — sont fermées au public. La Régie des transports de Winnipeg a mis en place un programme de nettoyage accru pour désinfecter les autobus. À compter du lundi 4 mai, le service sera réduit à l'échelle de la ville et adoptera un horaire du samedi amélioré. L'utilisation du transport en commun a chuté de 70 % par rapport à la même période l'an passé. Selon les chiffres préliminaires, on évalue les pertes à 6 millions de dollars pour ce mois-ci.
Le Service de l'évaluation et des taxes et les services d'application des règlements ont suspendu toutes les inspections à l'intérieur des biens résidentiels et commerciaux. Les inspections, les enlèvements et les remplacements de compteurs d'eau, ainsi que les relevés de compteurs de terrain par le personnel de la Ville, ont été suspendus. Compte tenu de la baisse des revenus et de l'augmentation des dépenses dans certains services de la Ville de Winnipeg, on estime les pertes à 12 millions de dollars par mois. Pour offrir un soutien financier aux propriétaires fonciers et d'entreprise, le conseil municipal de Winnipeg a adopté un plan qui annule les pénalités pour non-paiement d'impôts fonciers et de taxes professionnelles pendant les trois mois qui suivent leur date d'échéance. On estime que ces mesures de soutien financier représentent une perte de revenu de 5,2 millions de dollars pour la Ville.
Passons à la réponse financière de la Ville de Winnipeg pour gérer les effets de la COVID-19. À la mi-mars, il est devenu évident que la pandémie allait toucher les finances de la Ville. Le conseil municipal a donc demandé à son équipe des finances d'établir un modèle économique des répercussions potentielles de la pandémie et d'élaborer un plan de gestion de la trésorerie en cas de crise. Le plan a été rendu public la semaine dernière. Le plan de gestion de la trésorerie vise principalement à maintenir les liquidités de la Ville et à traiter efficacement les déficits du fonds des recettes générales. Pour y arriver, une série de leviers financiers seront utilisés, dont les suivants: la diminution des dépenses au moyen de réductions de services et de mises à pied, la possibilité de devancer l'émission prévue d'obligations et le recours à des transferts à partir de la réserve d'équilibrage au besoin.
Le plan de trésorerie s'appuie sur une série de leviers financiers qui sont regroupés sous trois niveaux. Je ne vais pas en expliquer les détails maintenant. Je peux vous dire que les leviers du premier niveau ont déjà été utilisés ou le seront bientôt. Ils incluent la mise à pied temporaire de 674 employés non permanents des services communautaires et de 250 employés du transport en commun, principalement des chauffeurs. On aura recours aux mesures de deuxième ou troisième niveau que si la pandémie traîne en longueur.
Pour conclure mes observations sur le plan de gestion de la trésorerie de Winnipeg, j'insiste sur le fait que nous avons décidé d'aller de l'avant avec le programme de croissance des immobilisations de 2020 de la Ville, qui a été adopté récemment. Le budget d'immobilisations prévoit l'investissement de 370 millions de dollars dans des projets importants. Cet investissement contribuera à stimuler l'économie locale en difficulté et devrait soutenir la création de plus de 2 300 emplois. Faire d'importantes coupes dans le budget d'immobilisations de 2020 ne ferait qu'aggraver les difficultés auxquelles l'économie locale fait face. Par ailleurs, ce programme d'immobilisations fournira des recettes fiscales substantielles aux ordres supérieurs de gouvernement en cette période critique.
J'en viens à mon dernier sujet: les mesures que peuvent prendre les ordres supérieurs de gouvernement pour soutenir Winnipeg et les autres municipalités canadiennes en cette période de pandémie. En ce moment, les villes font face à d'importantes pressions financières sur leur budget d'exploitation.
D'abord, le gouvernement fédéral pourrait verser une aide financière aux municipalités en leur permettant d'affecter les fonds selon les besoins, que ce soit dans les budgets d'exploitation ou d'immobilisations. La Ville de Winnipeg appuie l'appel lancé par la Fédération canadienne des municipalités qui réclame des fonds de fonctionnement d'urgence pour toutes les municipalités canadiennes afin d'assurer la sécurité et la protection de nos concitoyens et de maintenir les services essentiels dont ils ont besoin.
Le gouvernement fédéral pourrait aussi faire en sorte que les fonds, que ce soit pour les budgets d'exploitation ou d'immobilisations, ne soient pas bloqués ou retardés au niveau fédéral ou provincial. J'oserais même dire qu'il faut accélérer le versement aux municipalités des fonds des programmes fédéraux existants pour les projets d'immobilisations, comme le plan Investir dans le Canada.
Selon mon expérience — et je siège au conseil depuis six ans —, il faut attendre trop longtemps avant le versement des fonds qui permettent la réalisation des projets. En revanche, le Fonds de la taxe sur l'essence fédéral a été et demeure un outil de financement efficace pour les municipalités parce que les fonds sont versés assez rapidement.
En ce qui concerne l'avenir, à la suite de cette pandémie, le gouvernement fédéral devrait considérer les municipalités comme des partenaires essentiels à la relance de l'économie canadienne. La Ville de Winnipeg et toutes les autres municipalités canadiennes, j'en suis certain, veulent jouer un rôle névralgique dans la réouverture et le rétablissement des économies locales. Nous sommes prêts à travailler avec les gouvernements provinciaux et le fédéral pour relancer l'économie du Canada.
Je terminerai en disant que le gouvernement fédéral devrait collaborer avec les municipalités et les provinces pour établir un nouveau modèle de financement municipal à long terme, prévisible et axé sur la croissance. À l'échelle locale, par exemple, si la Ville de Winnipeg peut compter sur un financement de base pour aujourd'hui et les années à venir de la part des ordres supérieurs de gouvernement, son conseil peut planifier la prestation des services municipaux et les investissements en capital selon une vision à long terme. Le conseil peut ainsi rendre plus prévisibles les taxes, les frais et les niveaux de service des années à venir pour les contribuables et les partenaires de financement.
Je vous remercie encore une fois de m'avoir permis de vous faire part de mes observations aujourd'hui.
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Monsieur le président, membres du Comité, je vous remercie de m'accorder la possibilité de témoigner en cette période de crise difficile et sans précédent.
Les organismes caritatifs et sans but lucratif ainsi que les entreprises à vocation sociale sont, comme la plupart des autres secteurs, considérablement touchés par la crise de la COVID-19. Les organismes qui n'ont pas été contraints de suspendre leurs opérations en raison des mesures de distanciation sociale vivent des défis de taille. Leurs revenus sont en baisse, la majorité d'entre eux ont observé une augmentation de la demande de leurs services, et ce, même dans le cas d'organismes qu'on ne considère pas comme des organismes de première ligne.
Ces organismes ont aussi dû modifier de façon draconienne la manière dont ils offrent leurs services. Nous avons réalisé un sondage auprès des organismes caritatifs sur leur expérience en ce temps de pandémie. Nous en analysons encore les résultats, mais les données préliminaires montrent l'incidence considérable que la COVID-19 a déjà eue et qu'elle continuera d'avoir sur ce secteur.
[Traduction]
Sept organismes de bienfaisance sur 10 ont déclaré une baisse de leurs revenus, qui ont diminué en moyenne de 30 %. Comparons cette situation à la récession de 2008-2009: moins d'un tiers des organismes déclaraient alors une baisse de leurs revenus et le taux de diminution était inférieur à 10 %. Près du tiers et plus de la moitié des organismes, respectivement, envisagent de mettre à pied d'autres employés ou de commencer les mises à pied. Près de la moitié d'entre eux disent avoir de la difficulté à recruter des bénévoles en raison des disponibilités réduites, d'importants changements aux programmes ou du manque d'équipement de protection individuelle.
Plus de la moitié des organismes prévoient que leur situation financière continuera de se dégrader dans les prochains mois. En même temps, de 35 à 40 % des organismes et près de la moitié des grands organismes ont constaté une hausse de la demande de leurs services. Pour répondre à cette demande, ils se sont adaptés et ont innové rapidement. Les séances en personne sont passées en mode virtuel, dans la mesure du possible. De plus, un nombre surprenant d'organismes, près de la moitié, ont dans les faits mis au point de nouveaux programmes pour répondre à la demande, malgré les graves difficultés auxquelles ils sont confrontés.
Jusqu'à maintenant, le gouvernement fédéral a beaucoup investi dans l'aide aux particuliers, aux entreprises et aux organisations pour traverser la tempête. Un grand nombre d'organismes de bienfaisance et sans but lucratif sont admissibles à la Subvention salariale d'urgence du Canada, et certains d'entre eux ont eu accès au Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. Bien sûr, près de 50 % des organismes ne sont pas admissibles à ces deux mesures parce qu'ils n'ont pas d'employés rémunérés.
Il est trop tôt pour dire combien d'organismes pourraient profiter des réductions de loyer temporaires ou du soutien que le gouvernement a annoncé pour les arts, la culture et le sport amateur. Ce qui est toutefois assez troublant, c'est que des organismes nous ont déjà signalé que certains propriétaires refusent de participer au programme d'aide au loyer.
On a aussi annoncé des fonds pour aider les organismes qui servent des Canadiens parmi les plus vulnérables. Nous sommes reconnaissants des investissements ciblés pour les organismes qui offrent des services de première ligne aux communautés et aux populations les plus vulnérables. Toutefois, ces mesures ne sont pas suffisantes pour maintenir l'infrastructure sociale essentielle partout au pays. Au début de la crise, nous avons fait appel à des experts du secteur privé qui ont évalué les répercussions des contraintes d'éloignement physique sur une période de trois à six mois. Selon les projections initiales, les répercussions financières devaient s'élever de 9,5 à près de 16 milliards de dollars pour les organismes de bienfaisance enregistrés seulement et il y aurait de 117 000 à 194 000 mises à pied.
Au fil de la crise, ces projections initiales se sont révélées plutôt optimistes. Il est peu probable que les mesures accessibles aux organismes de bienfaisance et sans but lucratif comblent ne serait-ce que la moitié de l'écart financier. Le gouvernement fédéral doit prendre des mesures qui tiennent compte des caractéristiques propres aux organismes de bienfaisance et sans but lucratif. Je parle notamment de la demande anticyclique de services, des sources de revenus qui fluctuent grandement pendant l'année et du rôle des bénévoles. Nous avons besoin d'un engagement à protéger l'infrastructure sociale dans les collectivités, c'est-à-dire les organismes fournissant des services qui, autrement, relèveraient du gouvernement.
Je vais me concentrer sur la proposition que nous avons soumise au gouvernement: l'établissement d'un programme de subventions d'urgence. Ce cadre garantirait l'injection de fonds suffisants par le gouvernement pour préserver le secteur. L'admissibilité reposerait sur les besoins organisationnels au lieu de laisser le gouvernement désigner les gagnants et les perdants. Les mécanismes d'octroi des subventions accorderaient la priorité au versement rapide des fonds aux organisations. Selon nos estimations, des fonds d'urgence d'environ 6 milliards de dollars sont toujours requis. Cette somme peut sembler très élevée; en temps normal, nous serions réticents à avancer un tel chiffre. Or, le coût de l'inaction est encore plus grand. Les Canadiens ont passé plusieurs générations à bâtir un secteur qui offre des services d'une façon plus efficace et plus efficiente que le gouvernement, qui fournit de bons emplois dans toutes les collectivités et qui contribue fortement à notre qualité de vie.
Imaginons un instant des collectivités où il n'y aurait pas d'organismes de bienfaisance et sans but lucratif, de soutien aux personnes handicapées ou atteintes d'une maladie chronique, d'organisations pour le sport amateur, les jeunes ou les enfants, de banques alimentaires ou de services pour les personnes qui vivent dans la pauvreté, de lieux de culte, de services d'établissement pour les nouveaux arrivants, de musées, de théâtres ou de festivals culturels. La liste ne s'arrête pas là.
Quel prix devrions-nous payer pour remplacer ce que nous risquons de perdre? C'est là ce qui est en jeu. Si nous perdons des parties importantes de l'infrastructure sociale et communautaire que nous avons bâtie au fil des générations, la reconstruction sera longue et beaucoup plus chère que ce qu'il en coûterait pour la préserver aujourd'hui. Le gouvernement n'a toujours pas rendu sa décision sur notre proposition. Toutefois, en tant que membres du comité des finances, que députés et porte-parole de vos collectivités, vous pouvez avoir une énorme influence sur cette décision. Je vous exhorte à exercer cette influence.
Merci beaucoup.
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Je vous remercie de l'invitation à prendre la parole devant le Comité aujourd'hui.
Je vous souhaite une bonne journée internationale des travailleurs et des travailleuses. C'est un moment tout indiqué pour parler des répercussions de la crise de la COVID-19 sur un segment de population parmi les plus vulnérables au Canada, les travailleurs migrants et sans papiers.
Je représente le Migrant Workers Centre, un organisme sans but lucratif de Vancouver, qui est voué à la défense juridique des droits des travailleurs migrants. Fondé en 1986, l'organisme facilite l'accès des travailleurs migrants à la justice en leur offrant sans frais des renseignements juridiques et une représentation en justice, en plus de fournir des services publics d'éducation juridique, de promouvoir des réformes en matière de droit et de politiques publiques et de soutenir des causes appelées à faire jurisprudence.
Les travailleurs migrants produisent les aliments que nous consommons et veillent à leur acheminement jusqu'aux tablettes. Ils construisent nos maisons, nos écoles et nos milieux de travail, en plus d'assurer leur propreté et leur sécurité. Ils prennent soin des enfants, des aînés, des personnes malades et des personnes handicapées. Ils font partie des héros que nous applaudissons chaque soir: les travailleurs de la santé, les commis d'épicerie, les nettoyeurs, les éducateurs, les camionneurs et les travailleurs agricoles. La crise de la COVID-19 a mis en évidence toute l'importance de ces héros de première ligne et notre grande dépendance envers les travailleurs migrants pour occuper ces emplois peu rémunérés.
Pour demander un permis de travail au Canada, le Programme des travailleurs étrangers temporaires exige que le demandeur obtienne d'abord une offre d'emploi, un contrat de travail et une étude d'impact sur le marché du travail de la part d'un employeur canadien. Ce processus peut prendre de 7 à 12 mois.
Les travailleurs étrangers temporaires reçoivent un permis qui les autorise à travailler pour un seul employeur, à un poste précis et à un lieu donné. S'ils perdent leur emploi, ils doivent recommencer tout le processus. Entretemps, ils ne peuvent pas travailler.
Ce système rend les travailleurs migrants particulièrement vulnérables aux abus. Ils doivent souvent composer avec de faibles salaires, des conditions de travail dangereuses et des logements surpeuplés. Ils ne dénoncent pas la situation parce qu'ils ont peur de perdre leur emploi. La pandémie de COVID-19 a exacerbé leur vulnérabilité.
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, des centaines de travailleurs migrants ont communiqué avec notre organisme. Ils risquent de devenir des travailleurs sans papiers à cause de la crise. Jusqu'à maintenant, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada n'a proposé aucune solution pour les travailleurs migrants.
Plus de travailleurs étrangers temporaires ont perdu leur emploi, et ils ne peuvent pas travailler parce qu'ils ont un permis pour un employeur précis. Ils veulent travailler. Parmi nos clients, nous avons des travailleurs de la santé qui voudraient aller sur la ligne de front, mais ils ne le peuvent pas. D'autres voudraient travailler dans des exploitations agricoles, mais c'est impossible.
Les travailleurs étrangers temporaires qui perdent leur emploi ne peuvent pas obtenir une nouvelle étude d'impact sur le marché du travail pour renouveler leur permis.
Si un travailleur migrant perd son emploi à cause de la COVID-19 et qu'il a toujours un statut en règle au Canada, il peut demander la Prestation canadienne d'urgence. Toutefois, si son permis arrive à expiration, il perd son statut au Canada et n'est plus admissible à cette prestation.
Les travailleurs migrants qui perdent leur statut sont plongés dans une situation intenable. Ils ne peuvent pas travailler pour subvenir aux besoins de leur famille, ils ne peuvent pas demander l'assurance-emploi sans statut, ils ne peuvent pas demander la Prestation canadienne d'urgence sans NAS et ils ne peuvent pas quitter le Canada. Un grand nombre de travailleurs dans cette situation ont fait appel à nous. Nous avons dû leur dire qu'il n'y avait pas d'option juridique viable pour leur permettre de travailler, de renouveler leur statut ou de demander un soutien du revenu pendant cette crise.
Je passe maintenant à mes trois recommandations.
Premièrement, pendant la pandémie, tous les travailleurs du Canada devraient avoir un accès égal à la Prestation canadienne d'urgence et aux soins de santé. Il faut ouvrir la Prestation canadienne d'urgence aux personnes qui ont des numéros d'assurance sociale expirés. Il faut émettre un NAS temporaire à quiconque demande cette prestation; ce serait possible en suspendant la condition d'avoir un permis de travail.
Tous les travailleurs devraient être traités également au Canada, peu importe leur pays d'origine ou leur statut d'immigrant. Tous les travailleurs touchés par la COVID-19 devraient pouvoir demander la Prestation canadienne d'urgence.
Deuxièmement, les travailleurs ont besoin d'un permis de travail ouvert pour pouvoir occuper les postes disponibles pendant la pandémie et maintenir leur statut au Canada. Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada devrait renouveler automatiquement leur permis de travail et les convertir en permis de travail ouvert.
Les travailleurs avec un statut sûr auront moins peur d'exprimer leurs préoccupations en matière de santé et de sécurité dans leur milieu de travail, ce qui réduira la propagation de la COVID-19. Un grand nombre d'éclosions de COVID-19 ont touché des milieux qui comptent notamment des travailleurs étrangers temporaires. Nous avons tous vu les reportages des médias sur ces éclosions qui se poursuivent.
Troisièmement, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada devrait créer un programme de résidence permanente pour les travailleurs migrants et sans papiers, et leur permettre de demander un permis de travail ouvert pendant le traitement de leur dossier.
Même s'ils accomplissent un travail essentiel sur lequel les Canadiens dépendent, bon nombre de ces travailleurs n'ont aucun moyen de devenir résidents permanents du Canada. La seule façon de sortir de cette crise est en travaillant de concert et en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte. Les travailleurs migrants et ceux sans papier sont des héros qui occupent des emplois dangereux et qui risquent leur vie pour nous.
Merci.
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Près des deux tiers de nos 3 500 établissements au Canada sont complètement fermés et ont vu plus de 20 000 employés perdre leur emploi. Dans les 1 400 établissements qui demeurent ouverts et qui sont seulement capables d'offrir des services de commandes pour emporter et de livraison aux clients, les ventes ont connu une chute vertigineuse de 50 %.
Ce n'est un secret pour personne que notre industrie fonctionne déjà avec une marge de profit extrêmement mince, qui tourne habituellement autour de 5 % à 7 %, alors il ne faut pas des relevés comptables exhaustifs pour comprendre que, sans une aide importante, la majorité des propriétaires de petite entreprise risquent sérieusement de ne pas survivre à la pandémie.
On ignore pour le moment la date de réouverture des salles à manger et des centres commerciaux dans la plupart des provinces, mais notre objectif aujourd'hui est de faciliter et de promouvoir la réalisation d'une analyse de rentabilisation viable pour que nos franchisés puissent rouvrir leurs portes afin d'offrir des services de commandes pour emporter et de livraison. Pour ce faire, nous demandons aux gouvernements d'offrir des programmes d'aide flexibles qui seront accessibles au plus grand nombre possible de propriétaires de restaurant, mais qui seront aussi prolongés au-delà de juin pour s'étendre aux mois qui suivront la réouverture des salles à manger et des centres commerciaux, où le nombre de places sera limité et le flux de clientèle réduit.
L'Aide d'urgence du Canada pour le loyer commercial, ou l'AUCLC, donne un peu d'espoir aux exploitants de petite entreprise, mais sa portée est clairement trop limitée, car elle compte sur la participation volontaire des locateurs, qui doivent avoir une hypothèque pour y être admissible, ce qui élimine certains des plus importants locateurs au Canada, qui n'ont pas recours aux hypothèques comme instrument financier de choix. Le programme est tout aussi punitif pour les propriétaires d'entreprise qui tentent de rester ouverts et qui, tout en travaillant d'arrache-pied tous les jours, risquent de réaliser des ventes comparables qui dépassent 30 % de leurs revenus annuels, ce qui est un seuil pour ne plus être admissible à l'AUCLC et qui, selon nous, est beaucoup trop bas.
Nous croyons fermement qu'ouvrir au public les petites entreprises essentielles, qui servent la population, en mettant en place de bons protocoles de sécurité est le meilleur scénario possible pour tous les Canadiens. Il est tout simplement inacceptable de pénaliser les gens qui font cet effort tous les jours, et nous demandons que l'on envisage de modifier le programme pour y inclure les propriétaires de petite entreprise qui sont ouverts et en activité et qui, grâce à leur cran et à leur détermination, réussissent à réaliser des ventes qui dépassent le seuil de 30 % établi actuellement dans l'AUCLC, et d'appliquer aussi les critères d'admissibilité aux locateurs.
Un autre problème important pour des entreprises comme Tim Hortons, Subway, Recipe et de nombreux autres franchiseurs et compagnies parapluies comme la nôtre, soit MTY, est l'incertitude entourant le fait que nos franchisés ne soient pas admissibles à l'AUCLC parce que l'on risque de considérer que nous ne respectons pas les critères d'admissibilité en raison de nos ventes combinées, qui dépassent le seuil de 20 millions de dollars. Les sous-locataires doivent être admissibles à l'AUCLC, indépendamment de la taille de leur franchiseur.
L'autre problème principal qui se pose et qui nous empêche de progresser réside dans les différentes prestations canadiennes d'urgence offertes aux Canadiens. Nous appuyons entièrement toute l'aide offerte en ces temps difficiles et nous en sommes reconnaissants, mais nous voulons aussi que le Comité sache que nous avons constaté directement l'incidence négative qu'a eue l'aide d'urgence, où des personnes sont restées à la maison au lieu d'accepter un emploi qui leur était offert. Le décret relatif à l'isolement, auquel nous souscrivons entièrement et que nous appuyons, a été la pierre angulaire de l'aplatissement de la courbe en vue d'endiguer la propagation de la COVID-19, mais, si nous voulons que l'économie reparte, nous devons reconnaître l'incidence négative que les programmes d'aide d'urgence peuvent avoir sur la productivité du Canada et sur la capacité du pays à nous sortir de cette crise sur le plan économique.
En revanche, étendre le programme de la Subvention salariale d’urgence du Canada au-delà de la date limite actuelle encouragera les travailleurs à retourner rapidement au travail et allégera le fardeau financier des restaurateurs, en particulier.
En terminant, nous voulons faire comprendre au Comité que la pandémie a eu de graves répercussions sur notre industrie et que, par conséquent, cette dernière se trouve actuellement dans un état fragile. Nous demandons respectueusement au Comité d'envisager sérieusement d'apporter des modifications à l'AUCLC, comme nous l'avons indiqué, et d'étendre le programme de la Subvention salariale d’urgence du Canada pour encourager le réembauchage de travailleurs et pour soutenir les exploitants de petite entreprise dans l'intérêt de l'économie.
Merci d'avoir pris le temps aujourd'hui d'examiner nos préoccupations.
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Bonjour, président Easter et distingués membres du Comité. Je tiens à vous remercier de m'avoir donné l'occasion de venir vous parler aujourd'hui.
Je m'appelle Jason Webster et, aujourd'hui, je parle au nom du Prince Edward Island Potato Board. Notre office représente plus de 180 producteurs de pommes de terre de la province, qui travaillent de concert pour veiller à la rentabilité et à la viabilité à long terme de l'industrie, y compris la viabilité financière et environnementale de cette dernière. Nous travaillons avec d'autres organismes de producteurs de pommes de terre au Canada et aux États-Unis, notamment le Conseil canadien de la pomme de terre, les Producteurs unis de pommes de terre du Canada, les United Potato Growers of America, ainsi que d'autres organismes agricoles de l'Île-du-Prince-Édouard.
L'office m'a demandé de vous parler aujourd'hui parce qu'il souhaite que je vous fasse part du point de vue personnel d'un agriculteur sur l'incidence que la COVID-19 a sur les exploitations agricoles et notre industrie. Je ferai aussi quelques observations sur l'intervention du gouvernement fédéral à ce jour en réponse à la pandémie.
J'aimerais vous donner quelques renseignements à mon sujet et au sujet de notre exploitation agricole. Notre exploitation s'appelle MWM Farms Limited, et elle se trouve à Middleton, à l'Île-du-Prince-Édouard. La principale source de revenu de l'exploitation est la production de pommes de terre, conjuguée à des cultures en rotation de grains, de pois et de moutarde. Nous produisons des pommes de terre de semence, de consommation et de transformation, et le gros de notre production se trouve dans le secteur de la transformation.
Voici un bref historique de notre industrie — nous serions ravis de fournir plus de détails à ce sujet. Essentiellement, quand la COVID-19 a frappé, la situation de l'approvisionnement en pommes de terre en Amérique du Nord était difficile et nous allions avoir du mal à terminer la saison de la commercialisation, puis il y a eu une chute brutale de la demande pour les produits congelés de la pomme de terre et les pommes de terre fraîches, qui sont normalement écoulés dans les restaurants et les services alimentaires. Par conséquent, les transformateurs ont dit aux agriculteurs d'acheminer les pommes de terre qu'ils avaient produites dans le cadre de contrats conclus avec eux vers d'autres marchés, s'ils le pouvaient. La plupart d'entre nous n'ont pas réussi à trouver d'autres réseaux de distribution. Par ailleurs, la seule idée qu'il y ait soudainement une quantité supplémentaire de pommes de terre offerte sur le marché des produits frais a exercé une pression à la baisse sur les prix de ce marché. La même chose se produit partout en Europe.
Soudainement, beaucoup d'entre nous ont tenté de déterminer quelles répercussions financières leur exploitation agricole subirait. Les pommes de terres produites au titre d'un contrat ne valaient maintenant presque rien. Dans les entrepôts de notre exploitation agricole, il y a actuellement 17 millions de pommes de terre produites au titre d'un contrat, dont la valeur dépasse 2 millions de dollars. Il est aussi peut-être question d'un problème environnemental, étant donné qu'on ignore comment éliminer la récolte de pommes de terre de 2019 et qu'il pourrait y avoir des problèmes pour la santé des végétaux si on empile des tonnes de pommes de terre à l'extérieur pour les éliminer ou s'en servir pour nourrir le bétail.
À ce stade-ci, à l'Île-du-Prince-Édouard, nous croyons avoir une solution possible pour transformer la récolte de 2019, ce qui est bien.
Si on ajoute cela à la grande incertitude qui règne chez les transformateurs et tout le monde entourant ce que la demande devrait être pour la récolte de 2020, beaucoup de grandes inconnues influent sur les décisions que nous devons prendre dans nos exploitations à la dernière minute alors que, normalement, ces décisions en matière de culture ont déjà été prises.
Hier, nous avons appris qu'un transformateur souhaite planter seulement 85 % de la quantité de pommes de terre que nous avons produites pour lui l'année dernière. Cette décision nous touche de plusieurs façons. Nous produisons aussi des pommes de terre de semence, alors, comme le contrat prévoit une quantité inférieure, il nous en faudra moins pour les semailles. D'autres producteurs à qui nous vendons normalement des pommes de terre de semence réduisent aussi leurs commandes.
Jusqu'à maintenant, nous avons 500 000 livres de pommes de terre de semence, d'une valeur d'environ 100 000 $, qui n'ont nulle part où aller. Dans notre exploitation agricole, nous devrons reporter les coûts fixes d'une superficie de culture réduite sur notre base de production. Cela nous place dans une situation financière désavantageuse avant même d'avoir commencé les semailles.
De plus, qui sait si la pandémie sera terminée en automne, dans un an, voire dans deux ans. Il y a beaucoup de choses à gérer, notamment nos préoccupations entourant la santé et la sécurité de notre famille et de nos employés, que nous voulons aider pour qu'ils puissent commencer les semailles ainsi que cultiver et récolter les pommes de terre tout en respectant les avis de santé publique. La situation a été très angoissante et elle est loin d'être terminée.
On nous a demandé aujourd'hui de commenter l'intervention du gouvernement fédéral concernant la COVID-19. Le gouvernement a pris de bonnes mesures, et je pourrai vous en parler plus tard, si le temps le permet. Au-delà de ces mesures génériques, on n'a pris aucune mesure destinée expressément à l'agriculture, ce qui est une lacune importante.
Nous appuyons sans réserve la demande du Conseil canadien de la pomme de terre présentée la semaine dernière à la , notamment en ce qui a trait aux pommes de transformation et à l'entreposage. Nous nous demandons s'il est possible d'accorder d'urgence une aide pour gérer la récolte de pommes de terre de 2019 produites par les producteurs de pommes de terre canadiens dans le cadre de contrats et destinées à des usines de transformation, mais pour lesquelles les prix se sont effondrés en raison de la fermeture obligatoire des restaurants à service rapide et d'autres services alimentaires pour des raisons de santé publique, qui découle de la pandémie de COVID-19.
On exhorte le gouvernement du Canada à envisager l'achat d'une part importante des stocks qui restent, tant ceux de pommes de terre de transformation que ceux de pommes de terre de semence, et à couvrir les coûts d'élimination des pommes de terre qu'on ne peut acheminer vers aucun marché.
En ce qui concerne l'aide pour les producteurs de pommes de terre de semence, compte tenu de réductions importantes dans les contrats de transformation de 2020 et le nombre d'acres cultivés, les ventes de pommes de terre de semence ont diminué ou elles ont été annulées. Les producteurs de pommes de terre de semence sont le fondement de notre industrie. Une perte de ventes aussi tard dans la saison ne leur laisse pas la possibilité de trouver d'autres marchés.
En ce qui concerne les améliorations apportées aux Programmes de gestion des risques de l’entreprise offerts aux producteurs de pommes de terre du Canada, la semaine dernière, le gouvernement de l'Île-du-Prince-Édouard a pris les devants à l'égard du programme Agri-stabilité. Il a annoncé qu'il paiera la part provinciale du coût de l'augmentation de la couverture, qui passera de 70 % à 85 %, et qu'il supprimera la limite de la marge de référence. La province offre des paiements provisoires pouvant atteindre jusqu'à 75 % des paiements finaux estimés afin que les producteurs puissent disposer des fonds le plus rapidement possible. De plus, dans le cadre du programme Agri-assurance — ou « l'assurance-récolte », comme on l'appelle —, la province offre un rabais de 10 % sur la quote-part des cotisations des producteurs au régime d'assurance.
Les changements apportés à Agri-stabilité et à l'assurance-récolte touchent les années 2020 et 2021. Nous aimerions que le gouvernement du Canada fasse des investissements équivalents, à tout le moins. Si les producteurs doivent réduire leur superficie de production en raison d'une chute de la demande de pommes de terre de transformation, de pommes de terre destinées aux services alimentaires et de pommes de terre fraîches ou d'une baisse connexe de la demande de pommes de terre de semence, le gouvernement doit envisager l'abrogation des dispositions sur les changements structurels du programme Agri-stabilité pour les années 2020 et 2021.
Ensuite, il y a les mesures pour aider les agriculteurs à survivre aux réductions de production. Comme je l'ai mentionné tout à l'heure, le plan d'affaires des fermes de pommes de terre repose sur l'exploitation viable d'un certain nombre d'acres. Même si on peut réduire les coûts d'exploitation en diminuant la production, il faut tout de même couvrir les frais généraux. Nous demandons au gouvernement de reconnaître ces répercussions négatives et de trouver des façons d'aider les agriculteurs à rester en affaires afin qu'ils puissent continuer à produire des aliments pour les Canadiens une fois que la pandémie sera terminée et que la demande sera revenue à la normale.
Le gouvernement du Canada pourrait-il aussi aider les agriculteurs qui ont réduit leur production et qui ont dû reporter le remboursement de prêts en payant les intérêts de ces derniers, que ce soit à la Société du crédit agricole, aux banques commerciales, aux coopératives de crédit ou aux sociétés de crédit commercial? Ne pourrait-il pas également prêter sans intérêt le montant intégral de 400 000 $ du Programme de paiements anticipés au lieu de restreindre cette offre aux premiers 100 000 $, et pourrait-il prolonger la période de remboursement de ces paiements?
Cet élément n'a peut-être pas de répercussions financières aussi immédiates, mais nous exhortons aussi Agriculture et Agroalimentaire Canada à mener de la recherche sur le terrain en 2020. La recherche est actuellement suspendue en raison de la COVID-19. Nous estimons que le ministère, à l'instar des agriculteurs, peut trouver des façons d'accomplir le travail tout en mettant en place des mesures pour se protéger et protéger ses employés. La COVID-19 nous a montré à quel point la filière alimentaire au Canada et aux États-Unis est fragile. Les décisions prises par les agriculteurs au beau milieu de l'incertitude qui règne aujourd'hui auront des répercussions sur les consommateurs dans 6 à 12 mois.
Le gouvernement a aidé de nombreux secteurs de l'économie et les Canadiens vulnérables pour atténuer les difficultés financières découlant de la pandémie. Cette aide était nécessaire, et nous sommes heureux que le gouvernement l'ait offerte. Les secteurs de la pomme de terre et de l'agriculture ont besoin d'un traitement semblable.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à vous. Nous vous remercions aussi du travail que vous accomplissez au nom des Canadiens et du Canada en ces temps difficiles.
Je tiens à remercier tous les témoins.
Monsieur Booth, je veux commencer par vous. À mon avis, vous avez donné un point de vue unique et très intéressant. Depuis plusieurs années, des guides d'opinion, des banquiers et des dirigeants gouvernementaux nous disent que, pour assurer la prospérité, il faut consommer à crédit.
La semaine dernière, le gouverneur de la Banque du Canada, qui quittera bientôt son poste — heureusement —, qui, comme vous le savez peut-être, a appuyé une augmentation sans précédent de la consommation financée par les dettes au cours de son mandat et qui a encouragé les gouvernements à s'endetter davantage en période de prétendue prospérité, a donné un témoignage embarrassant. Cette façon de faire va à l'encontre du keynésianisme, qui affirme qu'il faut rembourser la dette en période de prospérité pour accumuler des excédents afin de se protéger lors des périodes difficiles.
J'ai demandé au gouverneur s'il pouvait nous dire quel est le total de la dette des ménages, des entreprises et des gouvernements au Canada, mais il l'ignorait, ce que j'ai trouvé stupéfiant pour quelqu'un occupant un tel poste. Il s'agit essentiellement du banquier principal du pays. On pourrait penser qu'il serait au courant de...
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Merci, monsieur le président.
Bonjour à tous et à toutes et bienvenue à cette séance du vendredi après-midi. Prenez bien soin de vous.
Tout d'abord, j'aimerais dire quelques mots au sujet de la nomination de Tiff Macklem au poste de gouverneur de la Banque du Canada. L'annonce en a été faite ce matin par le . Je pense que c'est un choix formidable. M. Macklem possède de nombreuses années d'expérience au ministère des Finances. Ce matin, j'ai lu dans un article qu'il avait acquis une réputation de « solutionneur » pendant la récession de 2008-2009. Je pense que la transition se fera sans heurts pendant cette période exceptionnelle et critique de l'histoire financière du Canada et du monde entier.
Je tiens aussi à souligner que le gouverneur sortant, M. Poloz, a fait un travail remarquable pour les Canadiens et pour l'économie du pays pendant son mandat à la tête de la Banque du Canada. Il a notamment réussi à maintenir le taux d'inflation à 2 %. M. Poloz avait été nommé par l'ancien premier ministre du Canada Stephen Harper. M. Harper avait confiance en M. Poloz. Ce dernier a dû faire face à des moments critiques pour l'économie canadienne, et je le félicite du leadership dont il a su faire preuve pendant la crise actuelle.
Dans un tout autre ordre d'idée, je vais maintenant passer à la Ville de Winnipeg. Nous connaissons la Fédération canadienne des municipalités. Nous savons que les villes — j'habite à Vaughan — doivent faire face à des pressions financières. Comme la saison de la construction printanière sera bientôt terminée en grande partie, quelles sortes de mesures d'aide souhaitez-vous pour les villes? Une excellente solution consisterait à démarrer les travaux de construction le plus rapidement possible.
Que recommandez-vous pour que les villes aient un peu de répit à court et à long terme?
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Pour répondre à votre question, je vais peut-être répéter un peu ce que j'ai dit dans mon exposé.
À court terme, les villes connaissent présentement d'énormes difficultés financières. Je ne peux parler que de la situation à Winnipeg. C'est pourquoi nous appuyons la demande de la Fédération canadienne des municipalités, qui souhaite que les villes obtiennent immédiatement un certain répit.
À long terme — et vous avez mentionné le démarrage des travaux de construction —, à la Ville de Winnipeg, nous avons décidé de mettre en œuvre intégralement notre programme d'immobilisations, en partie parce qu'il permettra de créer des emplois dont a grandement besoin l'économie locale, qui en arrache comme partout ailleurs.
Par ailleurs, nous devons composer avec un déficit de 6,9 milliards de dollars au titre des infrastructures. Par conséquent, plus nous tardons à investir dans les infrastructures, plus ce déficit va s'alourdir. Nous devons répondre à des besoins à ce chapitre.
À long terme, nous espérons que les gouvernements fédéral et provinciaux continueront de percevoir les municipalités comme des partenaires clés dans leurs efforts déployés en vue de redémarrer l'économie et d'investir dans celle-ci.
Enfin, il est aussi essentiel d'établir pour les municipalités un modèle de financement à plus long terme, qui est à la fois prévisible et axé sur la croissance.
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J'espère qu'on m'entend mieux maintenant.
Je remercie tous les témoins qui participent à la réunion aujourd'hui. Nous espérons que vos familles respectives sont en sécurité et se portent bien.
Mes premières questions s'adressent à Mme Drolet.
Madame Drolet, merci beaucoup d'être là aujourd'hui. Vous avez soulevé d'importantes préoccupations au sujet des impacts pour les travailleurs migrants et les travailleurs sans papiers.
Jenny Kwan, la députée, a écrit au . Daniel Blaikie, un député du NPD, a écrit à la . J'ai moi-même écrit au à ce sujet. Il existe des solutions vraiment très simples, comme d'octroyer des numéros d'assurance sociale temporaires, de prolonger la validité des numéros d'assurance sociale et de renouveler les permis de travail. Ces solutions tombent sous le sens, alors j'ai un peu de difficulté à comprendre pourquoi le gouvernement n'a toujours rien fait.
Madame Drolet, pourriez-vous expliquer à quel point les impacts sont catastrophiques pour ces travailleurs, comme vous l'avez mentionné? Les travailleurs de première ligne travaillent-ils en grand nombre dans les centres de soins de longue durée? Quelle est l'ampleur de l'impact catastrophique sur la prestation de soins et d'aide aux aînés et aux enfants qu'entraîne l'inaction du gouvernement jusqu'à maintenant pour ce qui est de s'assurer que les travailleurs migrants et les travailleurs sans papiers obtiennent de l'aide au moyen de la Prestation canadienne d'urgence, entre autres?
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Merci beaucoup, monsieur le greffier.
Tout d'abord, merci aux témoins d'avoir comparu.
Afin de lancer le signal audio, je déclare officiellement la séance ouverte.
Je souhaite la bienvenue à tous à la deuxième partie de la réunion no 24 du Comité permanent des finances de la Chambre des communes.
Nous nous réunissons aujourd'hui pour nous acquitter du mandat qui nous a été conféré par l'ordre de renvoi émis le 24 mars. Le Comité se réunit pour étudier la réponse du gouvernement à la pandémie de COVID-19. Pour gagner du temps, nous commencerons sans autre formalité.
Je tiens à souhaiter la bienvenue aux témoins. Merci d'être parmi nous. Veuillez s'il vous plaît limiter la durée de vos présentations à cinq minutes, dans la mesure du possible, pour que nous ayons plus de temps pour les questions.
Nous commencerons par les représentants du Conseil des aéroports du Canada: Joyce Carter, présidente, et R. J. Steenstra, vice-président.
Madame Carter, vous avez la parole.
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Monsieur le président, chers membres du Comité, je vous remercie de me donner l'occasion de comparaître aujourd'hui.
Comme il a été mentionné, mon nom est Joyce Carter. Je suis la présidente du Conseil des aéroports du Canada, mais je suis aussi la présidente-directrice générale de l'Administration de l'aéroport international d'Halifax. R. J. Steenstra m'accompagne aujourd'hui. Comme on vient de le dire, M. Steenstra est notre vice-président, mais il est aussi le président-directeur général de l'aéroport international de Fort McMurray.
Il est agréable de voir des visages familiers parmi ceux qui participent aujourd'hui aux travaux du Comité. Bonjour à tous.
Vous reconnaîtrez peut-être derrière moi la salle des départs de l'aéroport Stanfield d'Halifax. Normalement, on y verrait 11 000 voyageurs par jour; aujourd'hui, on n'y en voit que 200. Donc, certainement, les aéroports du Canada ont vu une baisse importante du nombre de passagers.
Les aéroports sont un élément essentiel du réseau canadien de transport. Ils favorisent le développement économique de grandes et de petites collectivités. En plus de faciliter les échanges économiques et l'immigration, ils accueillent les visiteurs du secteur touristique canadien, qui représente 90 milliards de dollars. Nous établissons un lien entre le Canada et le monde.
Avant la COVID-19, les aéroports du Canada soutenaient près de 200 000 emplois, ce qui représente des salaires totalisant 13 milliards de dollars et 7 milliards de dollars en impôts et en taxes versés aux trois ordres de gouvernement.
À l'instar de leurs partenaires les compagnies aériennes, les aéroports ont constaté une chute considérable du nombre de passagers et de leurs revenus depuis le début de la crise. En fait, en avril, le nombre de passagers a chuté de plus de 90 % comparativement à la normale. Même si les aéroports se préparent à relancer certaines opérations au fur et à mesure que les restrictions de voyage sont levées, ils ne s'attendent pas à ce que le secteur se remette sur pied avant de nombreuses années. Les avions qui décollent encore aujourd'hui sont passablement vides. Certaines collectivités, comme Saint John, au Nouveau-Brunswick, et Prince Rupert, en Colombie-Britannique, ne sont plus du tout desservies par des vols de passagers. Vous comprendrez que cette situation n'est pas soutenable.
Il faut se rappeler que les aéroports doivent demeurer ouverts pour transporter en toute sécurité les biens et les travailleurs essentiels, ainsi que pour faciliter les services d'évacuation médicale et d'autres services qui sont importants pour l'économie canadienne et pour le rétablissement de celle-ci. Les aéroports ont agi rapidement pour rapatrier les Canadiens et, par la suite, pour réduire leurs dépenses de fonctionnement, ce qui a exigé la fermeture de certaines parties des installations — comme vous pouvez voir derrière moi — ainsi que la réduction des salaires et du personnel. Malheureusement, nombre de leurs dépenses sont fixes. Les coûts liés à la sécurité et à l'entretien des pistes d'atterrissage ne peuvent pas être réduits en proportion de la réduction du nombre de voyageurs. En fait, même si les aéroports canadiens anticipent une baisse de 60 % de leurs revenus annuels, les dépenses ne peuvent pas être réduites d'autant, loin de là.
Nous tenons à remercier le gouvernement pour les mesures de réduction des loyers de baux fonciers pour les 22 aéroports qui y sont admissibles. Cette initiative permet de maintenir des liquidités en 2020, notamment pour les huit aéroports canadiens les plus occupés, qui paient 95 % du loyer. Les aéroports doivent aussi continuer à respecter leurs obligations à l'égard des dettes d'établissement. De plus, avec peu ou pas de passagers, les frais d'améliorations aéroportuaires qui couvrent normalement ces coûts ont essentiellement disparu.
La gestion des aéroports ne se limite pas à la gestion des voyageurs. Nous devons entretenir les bâtiments, les pistes de décollage, les voies de circulation et les systèmes d'éclairage, en plus d'assurer d'autres services qui font tous partie de ce qui rend l'exploitation des aéroports sécuritaire et efficace. Les aéroports doivent également se conformer à l'évolution de la réglementation qui régit la sécurité des pistes et l'accessibilité du transport aérien, ce qui implique des coûts qui s'élèvent à plus de 350 millions de dollars. Les aéroports ne s'opposent pas à ces exigences, mais ils se demandent comment ils réussiront à payer tout cela, vu leur situation financière actuelle.
Une augmentation du financement par l'entremise du Programme d'aide aux immobilisations aéroportuaires et un nouveau financement pour des mesures de santé et de sécurité dans le cadre du Fonds national des corridors commerciaux seraient utiles. Cependant, le financement de projets d'infrastructure est vraiment une solution à long terme pour favoriser la relance des aéroports dans les années à venir.
En ce moment, les aéroports ont de la difficulté à couvrir les dépenses en raison de la baisse dramatique de leurs revenus. Au cours des dernières semaines, nous avons eu des discussions positives avec les représentants des ministères des Transports et des Finances concernant une série de mesures pour aider les aéroports de toutes tailles à assurer le maintien de leurs opérations durant les prochains mois. L'élimination permanente des loyers de baux fonciers des aéroports serait très utile, vu que le rétablissement de notre industrie s'annonce lent et difficile, et que nous sommes susceptibles de vivre une deuxième et même une troisième vague de COVID-19. L'élimination des loyers de baux fonciers permettrait aux aéroports d'économiser de l'argent, de se concentrer sur les opérations pendant la période de reprise économique et de rembourser les dettes supplémentaires qu'ils ont accumulées pendant la pandémie. Des garanties de prêts ou d'obligations et la désignation des créanciers des aéroports comme étant des créanciers privilégiés permettraient aux aéroports de réduire la pression sur leur trésorerie occasionnée par leurs obligations actuelles à l'égard de leurs dettes et de continuer à obtenir des prêts à des taux favorables.
La dette et les intérêts supplémentaires devraient être remboursés, et les aéroports redoutent les conséquences sur les tarifs et les frais qui seront imposés aux compagnies aériennes et à nos passagers. C'est pourquoi des prêts à long terme sans intérêt permettraient de dégager des liquidités bien nécessaires sans pour autant créer un fardeau excessif pour les futurs clients qui devront assumer les coûts additionnels imposés au secteur.
Le modèle financier des petits aéroports canadiens est à peine viable dans les meilleures circonstances, mais pour de nombreuses collectivités rurales et isolées, ces aéroports constituent le principal moyen d'avoir accès aux personnes et aux marchandises. Pour les petits aéroports, un volet de financement destiné à couvrir les dépenses de fonctionnement essentielles serait extrêmement utile et leur permettrait de continuer à relier les collectivités aux biens, aux travailleurs, aux fournitures médicales et aux services d'urgence dont elles ont grandement besoin.
La santé de l'ensemble du système de transport aérien est non seulement essentielle pour servir les collectivités et les Canadiens pendant la crise, mais aussi pour favoriser la relance lorsque nous commencerons à redémarrer l'économie.
Je vous remercie du temps que vous m'avez accordé. Je répondrai avec plaisir à vos questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité, de m'avoir invité aujourd'hui.
Je représente les entrepreneurs de forage et d'entretien des puits du Canada. Ce sont les femmes et les hommes qui travaillent dur pour produire l'énergie sur laquelle comptent les Canadiens tous les jours.
Depuis 2014, plus de 200 000 Canadiens de notre industrie ont perdu un emploi à long terme et bien rémunéré, de l'équipe sismique au plancher de l'appareil de forage, en passant par l'entrepôt d'approvisionnement. Au cours des six dernières années, beaucoup de Canadiens ont perdu leur carrière, leur gagne-pain et leur petite entreprise.
Au cours de cette même période, seulement dans l'industrie du forage et de l'entretien des puits, nous avons perdu 22 entreprises et près de 600 installations de forage. Ces entreprises sont l'épine dorsale des collectivités rurales de nombreuses provinces canadiennes. Chaque installation de forage procure directement ou indirectement un emploi à environ 200 Canadiens.
Aujourd'hui, il ne reste que 515 installations de forage au Canada. Seulement 20 de ces installations, ou 3 % de la flotte totale, et 5 entreprises sont encore actives. Or, il y a 25 entreprises de forage au Canada. Cela veut dire que 20 entreprises de forage, ou 80 %, ne peuvent générer suffisamment de revenus pour payer leurs factures. Les perspectives d'avenir des activités de forage ne sont pas rassurantes, et les conséquences seront désastreuses.
Nous estimons que près de 70 % de nos travaux de forage annuels étaient déjà achevés au premier trimestre de cette année, ce qui signifie qu'en 2020, nous aurons peut-être moins de plateformes en exploitation au Canada qu'à tout autre moment de l'histoire du pays.
Il y a quelques semaines, vous avez peut-être vu Dennis Day, l'un de nos membres de Carnduff, en Saskatchewan, dire qu'il avait dû mettre à pied quelque 250 travailleurs dans une collectivité rurale d'à peine 1 000 habitants. Il connaît depuis toujours bon nombre de ces personnes. Un jour, il s'est rendu à l'épicerie locale et il a vu un de ses anciens employés en train d'acheter un jambon de 10 livres et trois pains blancs. Sachant que c'est tout ce que la famille de cet homme aurait pour se nourrir pendant Dieu sait combien de temps, M. Day a acheté pour 50 000 $ de cartes-cadeaux d'épicerie avec l'argent que sa famille avait épargné et il les a offertes à ceux qui en avaient besoin. L'histoire de Dennis n'est pas inhabituelle, mais on en parle trop peu.
Grâce à notre industrie, beaucoup de Canadiens peuvent travailler, s'amuser et élever leur famille dans les petites collectivités du pays, mais ce mode de vie est menacé. Nous sommes reconnaissants au gouvernement fédéral d'offrir un soutien fort nécessaire au moyen de la Subvention salariale d'urgence du Canada. Cela permettra d'éviter de nombreuses mises à pied et d'aider les organisations à résister au choc soudain et, espérons-le, à court terme de la pandémie. Cependant, sans une reprise rapide de l'économie et un rééquilibrage des prix des produits de base, le programme devra être prolongé afin de prévenir de futures mises à pied.
L'investissement de 1,7 milliard de dollars du gouvernement pour l'assainissement des puits orphelins et abandonnés permettra d'aider le secteur canadien des plateformes de maintenance, qui est en difficulté, et de faire travailler 5 200 personnes. Toutefois, pour brosser un portrait réel de la situation, il faudrait situer ces 5 200 emplois dans le contexte des 200 000 emplois qui ont été perdus. Il est important de comprendre que même la plupart des entreprises membres de notre association ne bénéficieront que très peu, voire pas du tout du fonds d'assainissement des puits, même si ce soutien est bien accueilli.
Les dommages causés au secteur des services liés aux ressources énergétiques du Canada le placent dans une catégorie distincte. Nous avons besoin de toute urgence d'un soutien gouvernemental supplémentaire pour survivre. Notre association a écrit au afin d'exhorter le gouvernement fédéral à mettre en œuvre les politiques suivantes pour notre industrie mal en point.
Premièrement, nous recommandons que le gouvernement instaure des mesures supplémentaires en matière de liquidités au moyen d'instruments financiers non garantis et subordonnés.
Deuxièmement, nous recommandons que le gouvernement fédéral absorbe les pertes fiscales des entreprises de forage et d'installations de maintenance, moins le coût du capital.
Troisièmement, nous recommandons que le gouvernement fédéral rachète les créances des entreprises canadiennes de forage et d'installations de maintenance à coût réduit.
Enfin, nous recommandons que le gouvernement fédéral reporte les versements au titre de la TPS et le versement des retenues à la source des entreprises canadiennes de forage et d'installations de maintenance pour une période de six mois sans intérêt plutôt que jusqu'au 30 juin.
Monsieur le président, je demande au Comité de bien comprendre la valeur que représente l'industrie pétrolière et gazière du Canada pour le pays tout entier. Je vous demande de nous aider à la faire renaître de ses cendres et à la transformer en ce qu'elle peut et doit être: un solide pilier et un avantage naturel pour chaque Canadien, dans les bons comme dans les mauvais moments.
Je vous remercie du temps que vous m'avez accordé aujourd'hui. Je répondrai avec plaisir aux questions des membres du Comité.
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Merci, monsieur le président. Bonjour, mesdames et messieurs les membres du Comité. Je suis heureux d'avoir l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui au nom de l'Association dentaire canadienne.
Je vais d'abord vous parler un peu de moi. Je suis le nouveau président de l'Association; en effet, j'occupe le poste depuis six jours complets. Je siège au conseil d'administration de l'Association depuis six ans et je suis le directeur d'une coopérative dentaire qui compte 10 cabinets et 150 membres à Vancouver. Je suis également professeur auxiliaire à la Sauder School of Business de l'Université de la Colombie-Britannique et ancien président du comité sur l'économie de la British Columbia Dental Association.
J'étudie la stratégie en matière de politique publique depuis plus de 40 ans. Mes intérêts universitaires sont les modèles économétriques, l'innovation perturbatrice et l'intelligence artificielle. De ce point de vue, je peux vous dire que l'épidémie de COVID-19 et le confinement qui a suivi ont eu des conséquences particulièrement néfastes sur la dentisterie. Cette pandémie a provoqué deux situations indésirables, dont d'autres témoins ont déjà parlé, soit une crise de liquidités et une crise de solvabilité.
La dentisterie est presque exclusivement une activité à coût fixe, et la dette pour le financement de nos cabinets dentaires est considérable. Par conséquent, lorsque les gens n'ont pas d'argent, tous les cabinets dentaires, comme les autres entreprises, sont aux prises avec une crise de liquidités. Étant donné l'ampleur du problème, beaucoup de cabinets dentaires, comme l'ont souligné beaucoup d'autres témoins, font face à une crise de solvabilité.
Lorsque la pandémie a frappé, les cabinets dentaires ont été fermés selon les directives des organismes de réglementation de leurs provinces respectives. Au début de la pandémie, tous les hôpitaux manquaient cruellement d'équipement de protection individuelle, et les dentistes du pays ont pris l'équipement de protection individuelle qu'ils possédaient à leurs cabinets pour en faire don aux hôpitaux locaux. Surtout, afin d'éviter que les patients ne se retrouvent dans les urgences des hôpitaux, les dentistes, en tant que services essentiels, ont fourni des soins d'urgence aux patients souffrant de douleur, d'enflure ou d'infection. Ces services importants n'ont été facturés que minimalement ou n'ont pas été facturés du tout. Ce qu'il est important de souligner, toutefois, c'est que ces quelques procédures sont loin d'être suffisantes pour maintenir à flot un cabinet dentaire.
J'apprécie beaucoup le soutien qu'accorde le gouvernement aux petites entreprises pour les problèmes de liquidités et de solvabilité. Le défi est historique. Les programmes qui sont offerts aux entreprises et aux travailleurs touchés par l'arrêt des activités contribuent à atténuer certaines des pires répercussions possible.
Il y a évidemment des problèmes qui se posent lorsqu'on tente de créer des programmes qui concernent différentes entreprises, comme on l'a dit, et que chaque entreprise cherche à comprendre comment ces programmes s'appliquent à leur situation particulière. Il y a plus de 18 000 cabinets dentaires au pays, et ils fonctionnent selon une multitude de modèles de gestion.
Il n'existe pas de feuille de route pour sortir d'une pandémie ni de manuel décrivant les mesures de relance à prendre pour que les Canadiens puissent retrouver leurs entreprises et leurs emplois. Compte tenu des circonstances, nous sommes très reconnaissants que le gouvernement accepte de faire preuve de souplesse et d'adapter les programmes en fonction des commentaires qu'il reçoit.
À ce stade-ci, je crois qu'il est important que nous commencions à regarder vers l'avant et à penser à la suite des choses. Les programmes qui ont été mis en place visaient à protéger les Canadiens sur le plan de l'offre, afin de maintenir l'économie à flot durant une période difficile. C'est un moment keynésien s'il en est un. Nous devons maintenant réfléchir à ce dont nous aurons besoin pour passer à la prochaine étape, soit la relance de l'économie.
Dans les prochaines semaines, les cabinets dentaires du pays commenceront à rouvrir leurs portes conformément aux lignes directrices établies par les organismes de réglementation provinciaux, mais la situation n'aura rien d'habituel. Les cabinets dentaires sont essentiellement de mini-hôpitaux. Comme dans tout hôpital, nous nous plions à des procédures et à des pratiques strictes de contrôle des infections. À mesure que les cabinets dentaires rouvriront leurs portes dans les mois à venir, ils devront assumer une multitude de coûts supplémentaires, notamment pour l'amélioration de l'équipement de protection individuelle, et ils devront peut-être aussi effectuer des réaménagements physiques. Nous sommes encore en train de nous pencher sur ces questions.
Ces nouveaux coûts ne peuvent être couverts par une majoration des prix des services. En outre, afin de maintenir la sécurité, nous ne pourrons pas être aussi productifs que par le passé. Nous ne serons pas en mesure de voir autant de patients par jour qu'auparavant. De plus, nous craignons beaucoup que ces nouveaux coûts arrivent à un moment où certains patients ne retourneront pas dans les cabinets dentaires. Certaines personnes seront plus réticentes à aller consulter un fournisseur de soins de santé, pour des raisons sanitaires ou financières. Par conséquent, elles annuleront peut-être leur traitement jusqu'à ce que la douleur ou une infection les oblige à se rendre à l'urgence d'un hôpital.
Pour l'avenir, les dentistes seraient très reconnaissants au gouvernement du Canada de prendre en considération les éléments suivants.
Premièrement, une prolongation de la période d'admissibilité à la Subvention salariale d'urgence du Canada. De nombreux cabinets dentaires ne rouvriront leurs portes que dans les prochaines semaines, et il nous faudra faire revenir progressivement le personnel dans les mois à venir. La prolongation de ce programme aiderait certainement beaucoup les cabinets dentaires.
Deuxièmement, il faut prendre en considération les difficultés que pose le réaménagement des cabinets de dentiste pour que nous ayons la capacité d'absorber une partie des coûts, grâce à des subventions ou des crédits d'impôt, et ainsi continuer à servir le public et à aider les Canadiens à demeurer en santé.
Troisièmement, le gouvernement fédéral devrait aider plus d'entreprises canadiennes à offrir des prestations complémentaires pour soins de santé à leurs employés. Cela aiderait vraiment les Canadiens à avoir accès à des services de soins dentaires, de santé mentale, de santé visuelle, de chiropractie et de physiothérapie au moment où ils vivent le stress le plus intense qu'il m'ait été donné de voir. Les mesures d'isolement ont des répercussions sur la santé buccodentaire et le bien-être physique et psychologique des gens.
Quatrièmement, durant la pandémie, le gouvernement couvre les coûts de l'équipement de protection individuelle des hôpitaux publics. Il serait formidable que les associations dentaires provinciales puissent avoir accès à de l'équipement de protection individuelle gratuit qu'elles pourraient distribuer à leurs membres.
À l'instar des intervenants précédents, je vous remercie infiniment. Je répondrai à vos questions avec plaisir.
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Merci de nous donner l'occasion de prendre la parole au nom du formidable secteur de la production de champignons du Canada.
Nous contribuons 1 milliard de dollars à l'économie canadienne et comptons pour 4 000 emplois. Nous employons 900 travailleurs étrangers par le truchement du volet agricole du Programme des travailleurs étrangers temporaires pour pourvoir des postes que nous annonçons régulièrement, mais auxquels les Canadiens ne postulent pas.
Les producteurs de champignons du Canada ont des installations à la fine pointe de la technologie et utilisent les techniques de culture les plus avancées du monde. Nous produisons près de 200 000 tonnes de champignons et exportons 40 % de notre production vers les États-Unis.
Nous nous présentons aujourd'hui devant votre comité avec de graves préoccupations. Nos agriculteurs, qui sont aux premières lignes de l'approvisionnement alimentaire du Canada, ont du mal à produire des aliments et à assurer la sécurité de notre main-d'œuvre. Ce sont des héros, mais ils sont laissés pour compte. Les programmes ne fonctionnent pas pour eux — ni les programmes de gestion des risques de l'entreprise d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, ni les mesures d'urgence liées à la COVID-19.
La Fédération canadienne de l'agriculture rapporte que la COVID-19 occasionnera des pertes de 2,6 milliards de dollars pour ce secteur. Uniquement pour l'industrie de l'horticulture ornementale, les pertes s'élèveront à 955 millions de dollars.
Les agriculteurs ne peuvent acheminer leurs camions de champignons vers les marchés parce que les restaurants ont fermé leurs portes. Partant, nos exploitations agricoles ont perdu de 30 % à 50 % de leur production. En raison de la fermeture obligatoire des restaurants et des dépenses liées à la COVID-19 qui grimpent en flèche, nous estimons que l'industrie des champignons perdra 6,5 millions de dollars, soit 400 000 $ par semaine.
Nous devons signaler aujourd'hui que la ferme de champignons de l'Île-du-Prince-Édouard ne produit plus et a dû mettre à pied des travailleurs canadiens. Si notre secteur n'est pas couvert par l'aide d'urgence, d'autres mises à pied pourraient être imminentes.
Comment pouvons-nous dire que l'approvisionnement alimentaire du Canada est sûr lorsque nos agriculteurs essentiels sont forcés de réduire leur production et de mettre à pied des travailleurs agricoles essentiels? Mesdames et messieurs les membres du Comité, il est décourageant de voir annoncés des milliards de dollars pour de nombreux groupes alors que le Canada n'accorde pas la priorité au financement des agriculteurs, eux qui sont aux premières lignes de notre approvisionnement alimentaire.
Les programmes d'Agriculture et Agroalimentaire Canada ne nous sont d'aucun secours. Agri-stabilité est inutile. Les agriculteurs doivent tomber sous la barre des 70 % des revenus pour avoir droit à des prestations leur permettant d'atteindre 70 % des revenus agricoles antérieurs. Pour un agriculteur qui est dans une telle situation, il est déjà trop tard. Pourriez-vous vivre avec les deux tiers de votre revenu, surtout compte tenu du fait que les agriculteurs ne peuvent mettre à pied qui que ce soit et que la COVID-19 a fait grimper leurs dépenses? Agri-investissement ne fonctionne que pour ceux qui ont déjà participé.
Les agriculteurs ne demandent pas plus de dettes par l'entremise de prêts de Financement agricole Canada. Nous sommes déjà fortement endettés. Nous n'avons pas accès au financement de 50 millions de dollars d'Agriculture et Agroalimentaire Canada pour loger les travailleurs saisonniers pendant la période de quarantaine de deux semaines parce que nos travailleurs sont déjà ici, et ils ne sont pas en quarantaine.
De plus, les producteurs de champignons sont maintenant assujettis à la taxe sur le carbone — pour laquelle nous avons demandé un remboursement ou une exemption, qui ont déjà été accordés à certains produits agricoles —, même si des études montrent que les champignons comptent parmi les produits agricoles dont la production a la plus petite empreinte carbone et exige le moins d'eau.
Mesdames et messieurs les députés, nous vous demandons d'intervenir et d'aider à régler ce problème.
Je vais inviter Janet Krayden à prendre la parole pendant le reste du temps qui nous est accordé.
Monsieur le président, chers membres du Comité, les agriculteurs ont besoin d'aide immédiatement. Notre approvisionnement alimentaire dépend d'eux. Nous avons pour 2,6 millions de dollars de champignons en excédent en raison de la fermeture du marché de la restauration. Nous avons besoin de 3,8 millions de dollars pour mettre en place des mesures d'urgence pour protéger notre main-d'œuvre pendant la pandémie de COVID-19, notamment pour de l'hébergement et du transport supplémentaires, pour de l'équipement de protection et pour créer de l'espace dans les milieux de travail.
Nous avons également besoin d'un programme équitable pour établir un filet de sécurité en cas de contamination à la COVID-19. Comme le Financial Post l'écrivait cette semaine, les agriculteurs ont besoin d'aide, sinon le Canada pourrait perdre jusqu'à 15 % de ses fermes cette année. Il est insensé que des fermes disparaissent en raison de mises à pied alors que les tablettes de nos supermarchés se vident.
Aux États-Unis, les agriculteurs se heurtent aux mêmes difficultés de transformation et de production. Leur chaîne d'approvisionnement alimentaire se brise, comme on a pu le lire dans un article cette semaine. Il n'y aura plus autant d'aliments dans les magasins. Qu'est-ce que cela signifie aux États-Unis? Nous avons vu récemment que les autorités américaines ne voulaient pas que leurs entreprises nous vendent de masques faciaux. Elles voulaient l'interdire. Comment peut-on s'attendre à ce que les choses soient différentes pour les produits agricoles alors que les agriculteurs américains ont les mêmes problèmes et que le Canada essaie d'importer les mêmes produits? Les comités de la sécurité publique et des finances doivent réfléchir à notre sécurité alimentaire dès maintenant.
Nous avons passé en revue tous les programmes d'aide liés à la COVID-19, et aucun d'entre eux ne fonctionne pour nos producteurs. En effet, ces programmes sont conçus pour les petites entreprises, mais les exploitations agricoles canadiennes d'aujourd'hui exigent d'énormes investissements de capitaux, surtout les champignonnières, et beaucoup d'employés. Elles ne sont donc pas admissibles aux programmes destinés aux petites entreprises.
À titre de comparaison, les États-Unis ont débloqué 19 milliards de dollars pour aider leurs agriculteurs, dont 3 milliards pour la production excédentaire. Voilà pourquoi nous estimons que le montant de 2,6 milliards de dollars proposé par la Fédération canadienne de l'agriculture est tout à fait juste. Nous le savons parce que c'est ce que nous disent les données que nous avons recueillies la semaine dernière et que c'est un montant proportionnel à celui des États-Unis quand on compare la quantité d'aliments produits. De plus, les agriculteurs en ont vraiment besoin.
Nous exhortons Agriculture et Agroalimentaire Canada à répondre à l'appel. Lançons donc cette campagne sur les produits canadiens. Agriculture Canada a 25 millions de dollars qui attendent d'être dépensés depuis janvier. Utilisons cet argent maintenant. Il faut faire la promotion des produits canadiens dans nos magasins. Nous interpellons donc aussi le Conseil canadien du commerce de détail, qui, nous l'espérons, fait partie du même groupe de témoins que nous aujourd'hui. Nous avons rencontré des représentants il y a deux semaines. Constituons un groupe de travail avec des agriculteurs, des transformateurs et des détaillants. Remplissons les tablettes de nos supermarchés de produits canadiens clairement identifiés avec un drapeau canadien pour que les consommateurs sachent où se les procurer.
C'est ce que nous réclamons, et nous espérons que vous pourrez nous aider à en faire une priorité, car nous ne pouvons plus attendre.
Merci beaucoup.
Nous répondrons à vos questions avec plaisir.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, merci.
Je m'appelle Joy Thomas, et je suis présidente et chef de la direction de Comptables professionnels agréés du Canada. Je suis accompagnée de Bruce Ball, notre vice-président, Fiscalité. Je vous remercie de nous donner l'occasion de vous rencontrer virtuellement aujourd'hui.
Avec son Plan d'intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19, le gouvernement fédéral a réagi promptement et énergiquement pour fournir un soutien direct, permettre le report du paiement des impôts et soutenir la liquidité en cette période où de telles mesures sont impératives. La profession comptable comprend la nécessité de prendre ces mesures maintenant, tout en étant très consciente de l'ampleur de la tâche que représentera la gestion des finances du pays. Nous avons été invités par le Comité à présenter aujourd'hui nos observations sur le thème du soutien aux Canadiens non éligibles aux mesures existantes.
Soulignons d'abord que CPA Canada appuie le plan d'intervention du gouvernement. Or, quand des mesures doivent être adoptées en toute urgence en réponse à un événement d'une portée historique, il est malheureusement certain que des particuliers et des entreprises seront oubliés — et cette fois-ci n'a pas fait exception. Si certaines catégories de contribuables n'étaient effectivement pas admissibles aux mesures prises initialement, le gouvernement mérite des félicitations, car il a vite remédié à la situation et est venu en aide à ceux et celles qui étaient passés à travers les mailles du filet. Des améliorations ont été apportées à la Subvention salariale d'urgence du Canada, à la Prestation canadienne d'urgence et au Compte d'urgence pour les entreprises canadiennes. Un soutien supplémentaire a également été offert aux Canadiens vulnérables, aux étudiants et aux diplômés, aux travailleurs essentiels qui veillent sur notre sécurité et aux personnes âgées, qui ont bâti notre grand pays.
Nous avons par ailleurs joint au texte de notre allocution une annexe faisant état de situations où le soutien fait défaut. Il est essentiel de combler ces lacunes et nous croyons comprendre que le gouvernement recherche activement des solutions pour certaines d'entre elles.
CPA Canada est heureuse de pouvoir participer aux discussions d'aujourd'hui et d'ainsi soutenir les particuliers, les entreprises et la société canadienne en général. Notre organisation entretient de bonnes relations de travail avec les parlementaires et les hauts fonctionnaires. Nous saluons tout particulièrement l'engagement et le dévouement de l'Agence du revenu du Canada et du ministère des Finances du Canada. Les fiscalistes et leurs clients, souvent des petites et moyennes entreprises et des particuliers, sont reconnaissants du report de nombreuses déclarations fiscales et des précisions apportées au programme de subventions salariales.
Les situations dans lesquelles des lacunes ont été décelées par nos membres ont principalement trait à la Subvention salariale d'urgence du Canada. Il s'agit notamment: de la non-admissibilité de certaines sociétés de personnes, par exemple des partenariats publics-privés et des sociétés de personnes dont l'un des associés est une caisse de retraite; de problèmes découlant d'ententes de partage des coûts ou de la centralisation de la paie; de l'inefficacité du critère de la baisse de revenu mensuel dans certains cas, par exemple dans le cas d'une entreprise saisonnière ou d'un autre type d'entreprise dont les revenus ne sont pas uniformément répartis sur 12 mois; et d'un certain nombre de problèmes techniques qui doivent être réglés.
On nous dit également que d'autres reports seront nécessaires pour certaines déclarations fiscales, comme nous le précisons dans l'annexe. Nous discutons actuellement de cette question avec l'ARC.
Je suis très fière des CPA qui, par leur contribution, viennent en aide aux particuliers et aux entreprises du pays. Je pense notamment aux CPA qui préparent gratuitement les déclarations d'impôt des travailleurs de première ligne en soins de santé dans le cadre d'initiatives comme Accounting for Bravery en Ontario et au Manitoba. D'autres aident des Canadiens vulnérables à faible revenu à produire leurs déclarations. CPA Canada fait également sa part en élaborant des ressources en littératie financière pour ses membres qui aident les particuliers et les entreprises à surmonter les difficultés causées par la pandémie et, très important aussi, à se préparer à reprendre leurs activités.
Tous, nous nous serrons les coudes et ensemble, nous réussirons à passer à travers la crise. Les discussions de nos dirigeants sur la réouverture graduelle de l'économie sont porteuses d'espoir. Il faudra toutefois tenir compte de tous les facteurs et de tous les risques en jeu. La santé des Canadiens doit être préservée, les travailleurs doivent être soutenus, et les décisions doivent s'appuyer sur des données et des faits. Ultimement, le Canada devra se doter d'un plan de reprise qui lui permettra d'assurer la durabilité et la résilience de son économie.
Je vous remercie. Bruce et moi serons maintenant heureux de répondre à vos questions.
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Bonjour, monsieur le président.
J'aimerais remercier les membres du Comité permanent des finances de m'avoir invitée à comparaître.
Le Réseau FADOQ est la plus grande association d’aînés au Canada. Elle compte 535 000 membres. Comme présidente d'un organisme de défense des droits des personnes âgées, je dois dire que la crise actuelle est dramatique et certainement très inquiétante. Malgré les mesures mises en œuvre, le Réseau FADOQ constate tristement que de nombreux aînés ont été oubliés.
Comme vous le savez, les personnes qui reçoivent strictement les prestations de la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti doivent vivre avec à peine 18 000 $ par année. Vivre avec ces revenus était déjà difficile bien avant la pandémie.
Le déclenchement de la crise sociosanitaire exacerbe cette détresse financière, puisque les prix des produits de première nécessité ont augmenté. De surcroît, les mesures de confinement font en sorte que de nombreuses personnes aînées ont perdu temporairement leur cercle de soutien, ce qui entraîne des coûts supplémentaires. Par exemple, l’usage des services de livraison ajoute des frais supplémentaires à assumer. Par ailleurs, de nombreux organismes ont suspendu leurs activités. Cela pousse de nombreux aînés à se tourner vers le privé, ce qui engendre évidemment des coûts supplémentaires.
Nous sommes également dans une période de renouvellement des baux. Il s’agit d’une autre augmentation du coût de la vie qui devra être absorbée par les aînés.
Le Réseau FADOQ réitère donc sa demande au gouvernement fédéral: il faut rehausser le soutien financier aux aînés au moyen de la Sécurité de la vieillesse ou du Supplément de revenu garanti. Les aînés ne devraient pas avoir à choisir entre l’achat de nourriture et l'achat de médicaments.
Concernant les mesures de protection du patrimoine financier, je dois vous dire que la réduction de 25 % du taux de retrait minimum des FERR a été accueillie tièdement par nos membres. Pas une seule journée ne passe sans que des personnes aînées nous interpellent à ce sujet. De nombreux épargnants estiment que les retraits obligatoires des FERR devraient carrément être abolis en 2020. Par ailleurs, plusieurs suggèrent de repousser l’âge à partir duquel il est obligatoire de convertir ses REER en FERR.
Ces deux mesures sont évidemment proposées afin de limiter l’impact de la chute des marchés boursiers sur le patrimoine financier de nombreux aînés du Canada.
Finalement, comme présidente du Réseau FADOQ, je me dois de nommer l’éléphant dans la pièce. Beaucoup a été dit au sujet des lieux d’hébergement pour aînés. La réalité, c’est que les provinces souffrent d’un sous-financement chronique dans le domaine de la santé de la part du gouvernement fédéral.
Selon le Conference Board du Canada, en 2018-2019, les transferts fédéraux en matière de santé étaient de 38,5 milliards de dollars, alors que les dépenses totales des provinces et des territoires du Canada s’élevaient à 174,5 milliards de dollars. Le financement des soins de santé des provinces et des territoires accapare 40 % de leur budget, alors que le gouvernement canadien ne finance que 22 % de ces dépenses.
Toujours selon les données du Conference Board du Canada, le taux de croissance actuellement fixé fera en sorte que la proportion fédérale consacrée au financement des soins de santé chutera à moins de 20 % d’ici 2026. Ainsi, le Réseau FADOQ demande au gouvernement fédéral de rehausser l’indexation du Transfert canadien en matière de santé de 6 % annuellement, c’est-à-dire au niveau auquel il était avant 2017.
Par ailleurs, il importe d’inclure dans la formule de calcul actuelle du Transfert canadien en matière de santé une variable prenant en compte le vieillissement de la population par province et territoire. Les aînés méritent d’être traités dignement, et les provinces et les territoires doivent avoir les moyens de leurs ambitions à cet égard.
Je vous remercie, chers membres du Comité, d’accueillir nos demandes au nom des aînés et de les prendre en considération.
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Merci, monsieur le président.
Mes premières questions et observations s'adressent à Mme Carter, du Conseil des aéroports du Canada.
L'aéroport international Richardson de Winnipeg, la plaque tournante du transport au Manitoba, se trouve dans ma circonscription. À la fin de 2019, son achalandage représentait 4,5 millions de voyageurs et plus de 100 vols quotidiens vers plus de 60 destinations. À Winnipeg, 18 500 familles subviennent à leurs besoins grâce à un emploi lié aux activités de l'aéroport. En mars, le trafic de l'aéroport avait dégringolé de 60 % pratiquement du jour au lendemain. Le trafic sortant a baissé de plus de 80 %. Au début d'avril, le nombre de passagers qui partaient de l'aéroport avait chuté de 92 % comparativement à l'année précédente. Presque tous les commerces de détail et les points de vente d'aliments et boissons sont maintenant fermés et les stationnements sont vides.
Je me suis entretenu avec le président-directeur général de l'aéroport et la triste réalité est, semble-t-il, que sans autre aide ciblée, de bonnes parties du secteur de l'aviation pourraient cesser leurs activités. Selon lui, notre aéroport verra ses revenus annualisés baisser de 63 % en 2020.
Compte tenu de cette situation, des difficultés financières que la crise de la COVID entraîne pour les aéroports, pouvez-vous nous dire si les programmes offerts à l'heure actuelle par le gouvernement fédéral ont été utiles?
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Merci encore de votre question.
À mon avis, les petits aéroports sont des liens essentiels pour ces régions, notamment pour les communautés autochtones. Ils sont importants pour l'acheminement de la nourriture, des fournitures, des soins de santé et des gens.
Bien entendu, dans certains cas, les petits aéroports ou même les aéroports régionaux contribuent à éliminer les obstacles aux occasions d'emploi pour les populations autochtones, qui peuvent alors se déplacer par la voie des airs entre leur communauté et des lieux de travail éloignés dans les Territoires du Nord-Ouest, le Nord de l'Alberta ou ailleurs dans le Nord.
Les petits aéroports forment un service essentiel sur le plan économique, de la sécurité et de la prospérité sociale, mais je crois que ce qui est vraiment important pour ces aéroports, c'est d'avoir accès à des liquidités. Avec moins de sources de revenus et sans possibilité de rembourser leurs dettes, ces aéroports ont besoin de capitaux pour compenser le coût de leurs activités, en particulier en ce qui concerne le respect de la réglementation.
Même s'il existe un programme fédéral pour les petits aéroports par l'entremise du Programme d'aide aux immobilisations aéroportuaires, ou PAIA, ce programme souffre depuis longtemps de sous-financement et ne répond pas aux besoins de l'industrie en temps normal, alors imaginez ce qu'il en est lorsqu'une crise comme celle de la COVID-19 frappe.
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Merci, monsieur le président, et merci, madame Thomas.
Nous avons effectivement quelques suggestions. Dans le cadre de notre travail sur les programmes de subventions et des conseils que nous donnons à nos clients, sans parler des reports déjà accordés, beaucoup de nos membres — et les spécialistes en déclarations de revenus en général, je crois — constatent qu'une bonne partie du travail qu'ils feraient normalement avant la fin d'avril a été remise à plus tard. Ils seront encore à préparer des déclarations de revenus pour les particuliers en mai, et probablement jusqu'à la date butoir du 1er juin.
Ce qui les préoccupe, c'est qu'il leur faudra reporter une partie du reste du travail parce qu'ils s'affairent à d'autres tâches. Bien entendu, comme tout le monde tente de faire de son mieux, travaille de la maison, etc., tout ne se déroule pas aussi rondement qu'avant.
Ce que nous aimerions — et nous sommes en pourparlers avec l'Agence du revenu du Canada —, c'est qu'on fasse quelque chose au sujet de la date limite du 15 juin pour les travailleurs autonomes. Par ailleurs, de nombreuses déclarations de revenus des sociétés sont dues d'ici la fin de juin. Cela nous préoccupe aussi.
Nous avons aussi demandé qu'on éclaire un peu plus les contribuables et leurs conseillers au sujet des questions de logistique. Par exemple, il est possible qu'un conseiller fiscal n'ait pu rencontrer un client afin d'obtenir certains renseignements. Nous espérons en apprendre un peu plus sur le Programme d'allègement pour les contribuables et son fonctionnement dans une situation comme la crise actuelle.
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On m'a demandé d'utiliser le micro de mon ordinateur portable.
Je tiens à remercier chaleureusement tous nos témoins pour leurs présentations, cet après-midi. Cela a été un excellent échange de commentaires et de points de vue. Je suis sûre que nous allons tous repartir aujourd'hui en nous sentant un peu plus intelligents. Je sais que cela sera mon cas.
J'ai deux questions à poser.
Ma première question est pour M. Armstrong. J'aimerais d'abord dire que je comprends les préoccupations des dentistes, notamment ceux de ma circonscription de Vimy, à Laval, principalement à propos de l'équipement de protection. Ils font observer qu'en son absence, on est au point mort. Le gouvernement, bien évidemment, fait tout ce qu'il peut, comme vous le savez, pour se procurer tout ce dont nous avons besoin. Quoi qu'il en soit, je prends bonne note de vos inquiétudes.
Selon l'Association dentaire canadienne, les corporations dentaires professionnelles et les dentistes indépendants n'auront probablement pas de mal à obtenir la Subvention salariale d'urgence du Canada, mais des questions se posent quant à la possibilité pour les dentistes ayant conclu des ententes de partage des coûts ou travaillant en partenariat d'être admissibles à cette subvention. À votre connaissance, ces dentistes ont-ils rencontré des difficultés lors de leurs demandes de subvention salariale d'urgence du Canada?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie également mon collègue de sa grande générosité.
Bienvenue à tous nos témoins, et en particulier à Mme Carter, qui se joint à nous non seulement en sa qualité de représentante nationale, mais aussi de PDG de l'Autorité aéroportuaire internationale de Halifax.
Merci d'avoir accepté notre invitation, madame Carter. Si le temps nous le permet, j'aimerais me pencher sur deux sujets.
Tout d'abord, votre témoignage nous a permis de constater l'importance des retombées économiques directes de votre aéroport sur notre région, et plus généralement celles des aéroports. En plus de ces retombées directes, il est évident que les aéroports peuvent être de remarquables catalyseurs économiques pour les communautés et les régions, comme c'est le cas de l'aéroport international Stanfield de Halifax.
J'aimerais avoir votre avis sur l'une des industries qui revêt une importance stratégique pour la région atlantique, je veux parler du secteur du tourisme. Il va être particulièrement touché cette année. Dans les témoignages précédents, et aussi dans les conversations que j'ai eues avec les opérateurs touristiques, on nous dit que cette saison est à bien des égards une saison perdue. Beaucoup de nos opérateurs espèrent simplement pouvoir s'accrocher et préserver pour la prochaine saison les réseaux touristiques en place.
Pourriez-vous nous dire comment les aéroports pourraient jouer un rôle dans la relance du secteur du tourisme et comment le gouvernement fédéral pourrait faciliter la contribution des aéroports à cette relance?
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Merci pour votre question, monsieur Fraser. C'est un plaisir de vous revoir.
Comme vous le savez, l'aéroport Stanfield de Halifax a toujours joué un rôle majeur dans l'industrie du tourisme en Nouvelle-Écosse. Deux touristes sur trois qui viennent en Nouvelle-Écosse transitent par cet aéroport, et on peut dire la même chose de tous les autres aéroports du pays.
Nous avons travaillé en étroite collaboration avec toutes les industries, car il est très important que l'aéroport soit là et prêt lorsque l'industrie reprendra, et cet été sera certainement très difficile pour les touristes. Nous avons parlé plus tôt de l'appel qui a été fait au sujet du transport et des voyages qui se feront principalement au Canada en 2020. Ce que nous devons faire, c'est être financièrement solide au moment où l'industrie reprendra.
Quand on pense à l'industrie du tourisme elle-même et qu'on pense aux aéroports... Certains des commentaires que j'ai faits plus tôt sur la situation financière dans laquelle nous nous trouvons, peut-être qu'une des façons dont nous pourrions nous en sortir serait d'imposer des droits et des redevances. Nous sommes une société sans capital-actions. Le fardeau ne pourra être assumé par le système que s'il est répercuté sur les voyageurs.
La dernière chose que nous voulons faire en tant qu'association, en tant qu'aéroport ou en tant qu'industrie, c'est d'augmenter les redevances pour nous en sortir. Certains des éléments dont j'ai parlé dans mon exposé nous aideront à maintenir ces redevances à un faible niveau, car elles seront répercutées sur le consommateur.