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La séance est officiellement ouverte.
Bienvenue à la 45e réunion du Comité permanent des finances. Nous nous penchons sur les dépenses engagées par le gouvernement, le Mouvement UNIS et la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant. La réunion d'aujourd'hui se tient par vidéoconférence. Il est possible de suivre les débats sur le site Web de la Chambre des communes.
À titre d'information pour les députés — l'avis vient de nous en être donné —, nous accueillons, pour la première partie de notre réunion, de midi à 13 heures, heure d'Ottawa, Michelle Douglas, ancienne présidente du conseil d'administration du Mouvement UNIS, à titre personnel. Craig Kielburger et Marc Kielburger ont accepté de nous consacrer quatre heures, de 13 heures à 17 heures, heure d'Ottawa. Ils seront du deuxième groupe.
Je souhaite donc que la bienvenue à notre premier témoin. Michelle Douglas est une ancienne présidente du conseil d'administration.
Bienvenue au comité. Nous vous savons gré de comparaître devant nous. Il serait bon que vous limitiez votre allocution à 10 minutes au maximum, car nous aurions ainsi plus de temps pour vous poser des questions.
La parole est à vous.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Bonjour à tous. Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie de m'avoir invitée à comparaître aujourd'hui.
Mon nom est Michelle Douglas, et je suis l'ancienne présidente du conseil d'administration d'UNIS. J'ai démissionné d'UNIS le 27 mars 2020. J'ai fait du bénévolat pour l'Organisme UNIS pendant environ 15 ans. J'ai travaillé à la fonction publique fédérale pendant 30 ans. J'ai pris ma retraite de mon poste de directrice des relations internationales au ministère de la Justice en 2019. Je suis aussi une ancienne combattante et j'ai milité pour les droits de la personne pendant la plus grande partie de ma vie adulte.
Mon militantisme dans le domaine des droits de la personne découle de l'expérience que j'ai vécue au sein des Forces canadiennes vers la fin des années 1980. J'ai été congédiée des forces en 1989. Je fais partie des victimes de la scandaleuse purge LGBT qui a été menée au Canada, et j'ai vécu une expérience dévastatrice à cause des pratiques épouvantables dont l'objectif était de débarrasser les forces des personnes LGBT.
La poursuite judiciaire que j'ai intentée en 1992 a entraîné la fin officielle de la politique de discrimination des Forces armées canadiennes contre les personnes LGBT. Cette expérience marquante m'a poussée vers le militantisme dans le domaine des droits de la personne, en tant que bénévole. J'ai fait du bénévolat dans plusieurs conseils d'administration au cours des dernières décennies, et le bénévolat au service des autres est l'un des principaux piliers de ma vie.
En ce moment, je suis la directrice générale d'un organisme sans but lucratif qui se concentre sur des initiatives de réconciliation liée à la purge LGBT. Je suis devenue membre du conseil d'administration d'Enfants Entraide vers 2005, à la suite d'une rencontre avec Marc Kielburger. J'avais été inspirée par le travail de son frère Craig, alors qu'il était jeune adolescent, et j'étais très enthousiaste à l'idée de travailler avec une organisation dont le but était d'inspirer les jeunes à contribuer à un monde plus juste, rempli d'espoir et d'amour.
J'ai été une ardente partisane d'Enfants Entraide, puis de l'Organisme UNIS. Le conseil d'administration que je présidais était composé de bénévoles dévoués, compétents et engagés: des universitaires, des éducateurs, des militants des droits de la personne, des gens d'affaires, un comptable agréé et un avocat, entre autres. En plus d'assister aux réunions du conseil, les administrateurs consacraient énormément de temps à l'organisation: ils pouvaient notamment assister à des réunions régulières avec l'équipe de direction, voyager pour aller voir les activités du mouvement à l'étranger, passer du temps avec des employés d'UNIS, assister à des événements comme les journées UNIS, etc.
En raison de la passion que j'entretenais pour l'organisme, la décision de démissionner a été très difficile. Ma démission n'était pas une décision courante et ne faisait pas non plus partie d'une transition planifiée du conseil. J'ai démissionné parce que je ne pouvais pas faire mon travail. Je ne pouvais pas m'acquitter de mes fonctions de gouvernance.
En mars, l'équipe de direction d'UNIS avait du mal à gérer les incidences de la pandémie et a commencé à mettre à pied de très nombreux employés. Au fil des jours, le nombre de pertes d'emplois a rapidement grimpé dans les centaines. Bien entendu, le conseil d'administration estimait devoir protéger l'organisme et tenir compte des intérêts de ses parties prenantes, dont ses employés, donateurs, partenaires, bénéficiaires et autres. J'ai mis sur pied un comité spécial du conseil chargé de joindre quotidiennement l'équipe de direction pour obtenir des exposés et des mises à jour, puis nous faisions le point ensuite avec l'ensemble des membres du conseil.
Le comité présentait à l'équipe de direction d'UNIS des demandes en fonction de ce que nous estimions nécessaires pour nous acquitter de notre mandat de surveillance. Le 23 mars, outre des exposés oraux, nous n'avions rien reçu: pas de documents écrits, de rapports ou de données brutes à l'appui des mesures draconiennes que l'organisme prenait. Les exposés oraux qui étaient présentés se concentraient essentiellement sur des choses comme l'état du soutien venant de nos parrains. On nous disait que l'équipe de direction produisait des rapports financiers quotidiens à l'appui de leur prise de décisions, mais ces rapports n'étaient pas transmis au conseil d'administration malgré nos demandes.
Nous estimions que nous ne pouvions pas mettre à pied des centaines de personnes sans avoir des preuves très solides et vérifiables, et que même avec de telles preuves, nous devions explorer les mesures d'atténuation possibles pour conserver des emplois. Au lieu de cela, l'équipe de direction congédiait les employés très rapidement et en très grands nombres.
Étant donné le rythme et le volume des pertes d'emplois, le conseil d'administration a exigé que l'équipe de direction produise immédiatement les documents et les rapports qui étaient supposément générés et utilisés quotidiennement pour la prise de décisions. Si l'organisme prenait des décisions radicales fondées sur des rapports quotidiens, nous devions voir ces rapports. L'équipe de direction a refusé de fournir ces documents.
Le 25 mars, Craig Kielburger m'a téléphoné pour me demander de démissionner du conseil d'administration d'UNIS. Il y avait manifestement une crise de confiance entre les fondateurs et moi à titre de présidente du conseil. UNIS est un organisme dirigé par ses fondateurs, et Marc et Craig Kielburger disposent d'un pouvoir important au sein de l'organisme. Étant donné que je n'allais pas être en mesure de m'acquitter de mes fonctions de surveillance, j'ai choisi de démissionner immédiatement. Dans le cadre d'un processus accéléré tenu au début d'avril, le reste du conseil d'administration a été remplacé, à l'exception d'un administrateur canadien et de deux administrateurs américains. Étant donné que je n'étais plus au conseil à ce moment-là, je ne peux pas parler des circonstances entourant leur remplacement.
Compte tenu de la nature de la séance actuelle, j'aimerais ajouter ce qui suit. Puisque j'ai démissionné le 27 mars 2020, je ne sais absolument rien de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant. J'ai participé à des discussions en 2018 avec le conseil d'administration concernant une entité appelée la WE Charity Foundation. L'entité a été créée en janvier 2018, mais le conseil d'administration n'a jamais estimé que cette fondation était dans l'intérêt supérieur de l'organisme de bienfaisance et de ses diverses parties prenantes. À ma connaissance, la fondation n'était pas fonctionnelle au moment de mon départ du conseil d'administration.
Le conseil d'administration d'UNIS a toujours compris que les conférenciers invités aux journées UNIS n'étaient pas rémunérés par l'organisme de bienfaisance ou par l'organisme associé. Le conseil a posé directement des questions à cet égard.
Je terminerai mon allocution sur deux points. Ma famille a été très impliquée dans l'Organisme UNIS pendant de nombreuses années. Nous avons amassé des fonds et fait du bénévolat. Ma sœur et mon neveu ont déjà travaillé pour UNIS. Les membres de ma famille trouvent important de servir les autres, et UNIS nous a permis d'exprimer cette valeur pendant de nombreuses années. Je sais que nous sommes tous attristés par le cours des événements qui nous ont amenés ici aujourd'hui.
Pour terminer, je tiens à confirmer ma confiance dans l'excellent travail accompli par UNIS. J'ai toujours cru aux efforts déployés par l'organisme pour responsabiliser les jeunes afin qu'ils changent notre monde. J'ai toujours cru dans le travail de développement international d'UNIS et dans sa capacité de changer la vie des gens. J'ai toujours été reconnaissante de l'engagement indéfectible des partisans et des bénévoles de l'organisme. Enfin, j'ai toujours été inspirée par l'abnégation des professionnels et des employés formidables qui travaillent si fort à réaliser la mission d'UNIS. Ces gens ont tout mon respect et je les remercie profondément.
Ceci met fin à mon exposé, monsieur le président. Je vous remercie.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci, madame Douglas. Je vous remercie de ce que vous avez accompli pour le public. C'est vraiment important.
Mes filles sont allées à Enfants Entraide quand elles étaient probablement en quatrième, cinquième et sixième année. Cela a changé leur vie. Ma plus vieille a dit que cela l'avait lancée sur la voie du militantisme en matière de droits de la personne.
Il s'agit cependant d'un groupe vraiment très différent, jeune et idéaliste, par comparaison à ce que nous avons aujourd'hui et que j'ai de la difficulté à comprendre — les multiples sociétés, les transactions immobilières massives, les diverses activités à but lucratif et les activités pour le public. Par conséquent, la question de la gouvernance est vraiment très importante. La gouvernance est d'une très haute importance quand nous parlons d'une entente avec le gouvernement fédéral dont l'enjeu peut être de près d'un milliard de dollars. Il faut de la gouvernance et de la surveillance.
Je suis très préoccupé par la situation relative à votre conseil d'administration, en mars. Vous avez dit que vous essayiez d'obtenir des réponses: il y avait des licenciements massifs. Lors de la conversation par téléconférence avec Marc Kielburg, diriez-vous qu'il n'était pas éloquent, que sa colère montait?
Nous reprenons. Toutes les questions d'ordre technique ont été réglées.
Notre réunion porte sur les dépenses engagées par le gouvernement, le Mouvement UNIS et la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant. Pour que tout le monde le sache, la réunion se tient par vidéoconférence, et il sera possible de la visionner sur le site Web de la Chambre des communes.
Nous allons maintenant commencer la deuxième partie de notre réunion.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à Craig et Marc Kielburger, les fondateurs d'UNIS.
Je vous remercie tous les deux d'avoir accepté de nous consacrer quatre heures.
À titre d'information pour les membres du Comité — étant donné qu'il est assez inhabituel de tenir une réunion de quatre heures —, les Kielburger avaient initialement demandé d'avoir la parole pendant 20 minutes au cours de la séance de deux heures. Nous avons répondu que nous leur accorderions au maximum 10 minutes, mais maintenant que nous avons quatre heures, j'ai conclu qu'il n'y a pas de problème à leur donner 20 minutes, ce qui nous laisse quand même beaucoup de temps pour leur poser des questions.
Sur ce, nous sommes prêts à commencer. Cependant, vous vouliez prêter serment. Je vais donc confier cela à la greffière.
Bonjour.
Mon nom est Craig Kielburger, et je suis avec mon frère Marc.
Premièrement, je vous remercie, monsieur le président. Nous allons nous en tenir aux 10 minutes, en fait. Nous sommes reconnaissants au reste du Comité. Nous étions impatients d'avoir l'occasion de parler avec vous aujourd'hui.
[Français]
Au cours des dernières semaines, notre équipe a répondu à des milliers de questions de la part des médias. Nous avons publié des dizaines de documents en ligne, y compris une version annotée de l'accord de la contribution de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant et des informations sur les programmes, les opérations et les finances du mouvement UNIS.
En cours de route, nous avons annoncé que des experts supplémentaires effectueront des analyses de nos systèmes dans le but de rationaliser notre structure organisationnelle, d'améliorer encore notre gouvernance et de concentrer nos efforts pour aider les enfants les plus vulnérables du monde entier.
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Merci, monsieur le président.
Je veux simplement faire ce rappel au Règlement, à ce moment-ci, dans la mesure où il pourrait avoir un effet sur... ou si jamais les témoins décidaient de reformuler ou de recadrer un élément de leurs propos.
Compte tenu du grand nombre d'organisations auxquelles la famille Kielburger est associée ou reliée d'une manière ou d'une autre, d'ici la fin de cette réunion, quand des députés conservateurs mentionneront UNIS ou votre organisation, à moins d'indication contraire, ils feront référence, au sens large, à toute société, compagnie, partenaire, organisation, association, entité ou structure supérieure, y compris, sans toutefois s'y limiter, l'Organisme UNIS, la WE Charity Foundation, ME to WE, l'entreprise sociale ME to WE, la ME to WE Foundation...
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Merci, monsieur le président.
Nous avons fondé l'Organisme UNIS il y a 25 ans, durant notre adolescence, parce que nous étions persuadés que les jeunes avaient beaucoup à offrir en faisant du bénévolat. Nous le croyons toujours.
Le secteur caritatif canadien est en crise. Depuis 30 ans, les taux de participation citoyenne au Canada ne cessent de diminuer et le nombre de Canadiens qui font des dons aux organismes de bienfaisance n'a jamais été aussi bas.
UNIS a voulu renverser cette tendance en lançant le programme UNIS à l'école, présent dans 7 000 écoles canadiennes, dont le but est d'éduquer et d'inspirer les jeunes en les sensibilisant à diverses causes, en les incitant à faire du bénévolat pour la première fois de leur vie et aussi en amassant des fonds pour soutenir des milliers d'organismes caritatifs de partout au pays.
Les Journées UNIS ont permis à plus d'un million de jeunes de gagner leur billet d'entrée grâce au cumul de plus de 70 millions d'heures de travail. Les jeunes nous ont prêté main-forte pour la construction de 1 500 écoles et salles de classe dans des pays en développement, ce qui a permis de faire connaître à plus de 200 000 jeunes les programmes d'accès à l'eau potable et de soins médicaux qui ont bénéficié à plus d'un million de personnes.
Nous avons lancé l'entreprise sociale ME to WE parce que les organismes caritatifs traditionnels n'ont pas assez de marge de manœuvre au Canada. Son objectif est d'éradiquer la pauvreté à l'étranger. Nous créons des emplois valorisants et favorisons le commerce de produits équitables et écologiques. Nous aidons surtout les femmes entrepreneures. Bien que le but de cette entreprise n'ait jamais été le profit, depuis sa fondation en 2018, tous les profits générés par l'entreprise sociale ME to WE ont été versés à l'Organisme UNIS ou réinvestis afin d'élargir notre mission sociale. Jusqu'au dernier sou.
C'est ce qu'on appelle une entreprise sociale. C'est un modèle courant en Europe, mais ici, l'Agence du revenu du Canada restreint la capacité d'un organisme caritatif d'exploiter un modèle d'affaires pour résoudre des problèmes sociaux. En 2019, le Sénat du Canada a publié un rapport qui recommandait au gouvernement de reconnaître et de réexaminer ces restrictions imposées aux organismes de bienfaisance et à but non lucratif. Nous sommes tout à fait d'accord avec cette recommandation. N'eût été ces restrictions, nous aurions simplement lancé l'entreprise sociale ME to We en tant qu'organisme de bienfaisance.
Nous sommes conscients que notre structure organisationnelle est devenue trop complexe depuis 25 ans. Notre modèle est différent, parfois mal compris et, oui, il est loin d'être parfait, mais notre objectif a toujours été l'innovation sociale visant à améliorer les conditions de vie au Canada et ailleurs dans le monde.
UNIS est une organisation non partisane. Nous avons travaillé à la grandeur du Canada, avec des gouvernements de tous les partis, tant au fédéral que dans les provinces. Nous avons invité des élus de tous les partis, dont le député conservateur Mike Lake et l'ancienne première ministre Rachel Notley. Sous le gouvernement précédent, Laureen Harper a organisé une réception au 24 Sussex à l'occasion de la Journée UNIS et nous lui en sommes reconnaissants.
Au fil des années, des milliers de jeunes ont pris la parole publiquement pour partager leur expérience à l'occasion de cette journée. Nous invitons des conférenciers qui peuvent inspirer les jeunes et les encourager à faire du bénévolat et à servir. C'est là notre mission.
UNIS a accepté de gérer la Bourse canadienne de bénévolat étudiant, non pour recevoir l'aide du gouvernement, mais pour aider le gouvernement et les jeunes de tout le Canada. Ce programme a été élaboré en pleine pandémie mondiale, pendant que les gouvernements et le secteur privé se démenaient pour trouver des solutions. Certains ont laissé entendre qu'UNIS éprouvait des difficultés financières avant d'accepter le contrat de la BCBE et que c'est ce qui a motivé nos actions. C'est tout à fait faux, parce qu'à l'instar de nombreux autres organismes canadiens à but non lucratif, nous avions pris des mesures difficiles pour réajuster nos effectifs en fonction de la situation et adapter nos programmes aux nouvelles réalités de la COVID, comme vous l'avez entendu il y a un instant.
Je ne raconte pas cela par vantardise. À en juger par la situation actuelle de notre organisme, je reconnais que ce processus a eu de sérieuses répercussions qui menacent l'ensemble de notre organisation et nos 25 années de travail.
Comme vous l'a déjà confirmé Rachel Wernick, du Conseil privé, nous n'avons pas été choisis pour ce travail à cause de nos liens avec des politiciens. Nous avons été choisis parce que nous étions disposés à mettre à contribution nos 25 années d'expérience et à construire ce programme à la vitesse grand V pour que les jeunes Canadiens puissent en profiter cet été.
UNIS possédait de l'expérience dans ce domaine. Nous avions déjà mis sur pied deux programmes d'emploi pour jeunes à grande échelle. Quand l'Ontario a obligé les jeunes à accomplir 40 heures de service communautaire, nous avons conçu un programme à l'intention de nombreux conseils scolaires de la province. Il y a trois ans, le College Board, la plus importante association américaine de collèges et d'universités, a choisi UNIS pour mettre sur pied un programme national de service dans les 50 États américains.
Je vais maintenant parler de l'entente de contribution en soi. Conformément à cette entente, UNIS aurait été remboursé seulement pour les dépenses engagées pour la mise en place et la gestion du programme. Je veux être clair, il n'y avait aucun gain financier à faire pour nous. Le programme de la BCBE n'aurait rapporté aucun gain financier à UNIS, et il est tout à fait inexact de prétendre le contraire. L'entente de contribution comportait un mécanisme de surveillance et contenait plus d'une douzaine de références aux audits. De plus, les contribuables étaient protégés. Notre équipe a travaillé très fort pour mettre au point et lancer la BCBE sous la forme d'un programme national bilingue de bénévolat. Les résultats ont été évidents dès la première semaine, puisque nous avons reçu 35 000 demandes de jeunes de toutes les provinces et territoires, constitué une coalition de 83 partenaires à but non lucratif offrant plus de 24 000 places de bénévolat, un nombre en constante augmentation.
Le programme n'a cependant pas tardé à s'embourber dans une controverse politique. Nous avons transmis à la fonction publique un système fonctionnel, notre technologie et même notre centre d'appels, dans l'espoir de sauver le programme. Nous avons refusé tout remboursement pour nos dépenses. Nous pensions que nos actions assureraient la survie à long terme du programme, et nous sommes très déçus de constater que ce n'est pas le cas. Nous regrettons également le préjudice causé à notre personnel, à nos partenaires et aux collectivités que nous servons.
Quand Emploi et Développement social Canada nous a demandé de gérer la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, nous n'avons pas compris, et nous le déplorons aujourd'hui, que cette décision serait mal perçue. Nous n'aurions jamais répondu à l'appel de la fonction publique qui nous demandait d'aider de jeunes Canadiens à passer au travers la pandémie, si nous avions su que cela aurait eu pour conséquence de priver des jeunes de l'aide dont ils ont besoin aujourd'hui et de mettre en péril les programmes mis en place par UNIS depuis 25 ans pour venir en aide à des millions de jeunes.
Nous sommes surtout désolés pour les étudiants canadiens. Nous savons qu'à cause de la pandémie, bon nombre d'entre eux sont dans une situation précaire et ne savent pas s'ils pourront poursuivre leurs études ou payer leur loyer. Hier, le Comité a appris que les bureaux des députés sont inondés de courriels et d'appels de la part d'étudiants qui cherchent désespérément de l'aide. Ces étudiants devraient être en train de faire du bénévolat, de servir leur pays et de recevoir un soutien essentiel pour payer leurs études.
Nous respectons votre démarche et nous sommes heureux d'y participer. Nous espérons que les Canadiens obtiendront des réponses à leurs questions quant à la manière dont ce contrat a été attribué et aux retombées financières qu'il aurait eues. Nous espérons qu'au terme de ce processus, nous pourrons tous — les organisations à but non lucratif, les gouvernements et tous les Canadiens — recommencer à aider les étudiants canadiens à obtenir l'aide dont ils ont besoin en cette période de crise nationale.
Monsieur le président, je vous remercie de nous avoir donné l'occasion d'exprimer notre point de vue. Nous vous en sommes reconnaissants. Nous sommes prêts à répondre à vos questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à nos deux témoins d'aujourd'hui. Merci de votre exposé. Merci de vous être libérés pour quatre heures; c'est très inhabituel, alors je vous en remercie.
Je tiens également à vous remercier pour l'énorme impact positif qu'UNIS a eu sur la mobilisation des jeunes non seulement dans l'ensemble du pays, mais partout dans le monde, et pour tout le travail extraordinaire que cet organisme a fait pour réduire la pauvreté. Merci pour tout cela.
Il y a beaucoup de désinformation et de faussetés qui circulent. Je vais essayer d'éclaircir certains faits, parce que je pense que les Canadiens qui nous écoutent doivent connaître les faits en question.
Premièrement, nous entendons beaucoup parler d'un contrat d'un milliard de dollars. Cela donne l'impression que l'Organisme UNIS allait recevoir un milliard de dollars et que c'était l'entente avec le gouvernement.
En fait, pouvez-vous confirmer qu'en réalité, il s'agissait d'un accord de contribution contractuelle de 543 millions de dollars avec le gouvernement pour la mise en oeuvre de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, qui prévoyait jusqu'à 43,5 millions de dollars pour UNIS et jusqu'à 500 millions de dollars pour les étudiants? Pouvez-vous le confirmer?
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Oui, nous pouvons le confirmer.
J'aimerais décrire un peu le contexte, parce que c'est un élément extrêmement important qui a malheureusement été mal communiqué.
Tout d'abord, la première fois que nous avons entendu parler des 912 millions de dollars, c'est lorsqu'ils ont été annoncés. Nous n'avions jamais eu accès à cette information auparavant.
Deuxièmement, le contrat accordait « jusqu'à » 543 millions de dollars, comme vous l'avez bien dit.
Troisièmement, l'expression « jusqu'à » est pertinente à la fois pour les jeunes participants et pour leurs heures de bénévolat, ainsi que pour l'organisation. Il s'agissait d'un accord de contribution fondé sur les dépenses admissibles. L'organisation ne pouvait pas en tirer un avantage financier. Il s'agissait essentiellement d'une somme d'argent qui nous était accordée. Tout ce que nous recevions devait être utilisé dans le cadre du programme ou être renvoyé au gouvernement.
L'autre idée fausse, ici, c'est qu'en fait, c'était « jusqu'à » 500 millions de dollars pour le bénévolat des jeunes. D'après notre modélisation, un jeune pouvait faire, en moyenne, 100 heures, 200 heures; 300 heures de bénévolat au maximum. Très peu d'entre eux auraient reçu les 5 000 $ pour 500 heures, de sorte que le coût réel de ce programme aurait probablement été de l'ordre de 200 à 300 millions de dollars.
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Je vous remercie d’avoir posé cette question. Permettez-moi d’abord de préciser qu’en fait, il ne s’agissait pas de frais d’administration, mais de frais de mise en oeuvre du programme. Ce que je veux dire par là, c’est... Souvent, dans le monde caritatif, lorsque les gens pensent à l’administration, ils pensent aux services administratifs ou à la collecte de fonds. Les coûts ici étaient simplement directement liés au remboursement de la mise en oeuvre du programme.
Donc, pour répondre précisément à votre question, pour les 20 000 premiers étudiants, UNIS prévoyait un chiffre de 14,5 millions de dollars pour l'ensemble de ses prestations. Ce montant aurait pu atteindre 34,78 millions de dollars. Qu’est-ce que cela comprenait? Il s’agissait, par exemple, de subventions technologiques pour les étudiants qui avaient besoin d’un accès dans les régions rurales, de la traduction de ressources pour les étudiants ayant des besoins spéciaux, de l’encadrement et du soutien, de la supervision directe d'un maximum de 20 000 étudiants pour appuyer des organismes sans but lucratif qui ne pouvaient pas autrement assurer le mentorat et le soutien de ces étudiants, de travailler avec les organismes sans but lucratif pour les aider à rendre leurs idées sécuritaires et conviviales dans le contexte de la COVID, de lancer le soutien Web, le soutien aux centres d’appels, le soutien pour l'assurance, le paiement et le suivi des formulaires T4 six mois plus tard.
Bref, il s’agissait d’un programme massif lancé lors d’une pandémie pour appuyer jusqu’à 100 000 jeunes avec un programme de très haute technologie, parce que l’accent était mis sur les étudiants qui en avaient le plus besoin. Nous devions cibler particulièrement les Autochtones et les étudiants des régions rurales du Canada.
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Je vous remercie de votre question, monsieur. Merci.
Fondamentalement, il y a deux structures générales: UNIS et ME to WE Social Enterprises. Comme je l’ai mentionné dans ma déclaration préliminaire, selon l’ARC et l’article 149 de la Loi de l’impôt sur le revenu, plus précisément, les organismes de bienfaisance ne peuvent pas fonctionner comme des entreprises pour résoudre des problèmes sociaux. Ils ne peuvent littéralement pas exploiter une structure d’entreprise. C’est à cause de cette triste réalité de la structure de l’ARC au Canada que des organismes comme la Grameen Bank, une entreprise sociale extraordinaire qui a remporté le prix Nobel de la paix pour le microcrédit, qui a sorti des gens de la pauvreté, n’auraient, il faut l'avouer, jamais pu être créés au Canada. L’entreprise sociale est une force de plus en plus puissante pour améliorer le monde.
Nous avons donc dû engager les meilleurs avocats, comptables et systèmes pour construire ce labyrinthe, afin de respecter les lois et règlements canadiens appropriés, et c’est une honte parce que beaucoup de gens nous appellent pour savoir comment ils peuvent le faire eux-mêmes de cette façon. Ces structures fondamentales existent donc pour remplir notre mission sociale. Chaque pays que vous avez mentionné respecte ses lois nationales respectives. Le Canada a ses propres règles pour la constitution en société, les États-Unis et le Royaume-Uni aussi. En fait, d’autres pays en développement ont leurs propres règles pour la constitution en société. Fondamentalement, c’est UNIS et WE to ME Social Enterprises.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'ai grand plaisir à suivre ces échanges avec les témoins, même si j'ai parfois du mal à entendre les réponses aux questions.
Pour commencer, l'une des réponses que vous avez données — d'abord à ma collègue Mme Dzerowicz, puis à M. Fragiskatos — m'a étonné. Je veux m'assurer d'avoir bien compris.
Sur les quelque 500 millions de dollars du programme, il y a des frais d'administration allant « jusqu'à » 43 millions de dollars, selon le nombre d'étudiants qui peuvent être placés. J'avais l'impression que cela allait procurer un certain avantage à l'organisation qui administrerait ce programme.
Ai-je raison de croire que chaque sou de ces frais d'administration, si le programme avait été exécuté correctement, n'aurait pas été versé à l'organisation, mais aurait servi exclusivement à couvrir des dépenses?
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Je suis désolé de vous interrompre, mais mon temps est limité. Si vous me le permettez, j'aimerais attirer votre attention sur...
M. Angus, dans ses questions, semblait très frustré par l'idée qu'il y avait une entité distincte constituée en société pour limiter la responsabilité. J'ai exercé le droit avant de me lancer en politique. Je voyais régulièrement des sociétés mettre sur pied des nouvelles entités, expressément dans le but de limiter leur responsabilité.
En toute honnêteté, lorsque j'ai vu cela pour la première fois dans le contexte des organismes de bienfaisance — je n'ai pas beaucoup exercé le droit dans ce domaine —, j'ai trouvé cela un peu étrange, mais cela commence à me sembler un peu plus logique aujourd'hui. Ce que comprends, c'est que vous ne gagneriez absolument rien sur le plan financier, mais on vous a demandé d'assumer la responsabilité de placer 40 000 étudiants ou plus pendant une pandémie mondiale.
Je suppose que si vous n'aviez pas eu la possibilité de limiter votre responsabilité, vous n'auriez pas assumé la mise en oeuvre de ce programme. Est-ce juste?
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Merci, monsieur le président. Je vous suis très reconnaissante.
Pour rétablir les faits, je connais Marc et Craig Kielburger depuis des années. Je ne dis pas cela parce que je vous en veux, mais je dois préciser que vous n'avez jamais demandé au Parti vert de participer à quoi que ce soit. Vous ne m'avez jamais demandé de prendre la parole. Pour le moment, je ne sais pas si je veux vraiment vous remercier pour cela, mais...
Des voix: Oh, oh!
Mme Elizabeth May: J'ai toutefois une question sérieuse à poser. Bien entendu, j'ai été très impressionnée par Michelle Douglas. Je la connais aussi et je l'admire beaucoup. Je suis préoccupée par les questions de gouvernance du conseil d'administration. À l'avenir, je pense que vous devriez peut-être vous pencher sur votre rôle en tant que fondateurs, comme M. Barrett l'a mentionné tout à l'heure. Sur votre site Web, il est question des fondateurs, du personnel, du conseil d'administration. La question de la gouvernance est un peu floue.
Mme Douglas nous a dit qu'elle avait donné trois raisons pour sa démission. L'une d'elles était qu'elle ne pouvait pas obtenir de réponses de votre part, Marc, quant à la raison pour laquelle vous êtes allé au Kenya deux fois au cours d'une période où l'organisation éprouvait des difficultés considérables.
Pouvez-vous expliquer cela au Comité? Seulement parce qu'elle pense que c'est très important, je dois vous demander pourquoi vous êtes allé deux fois au Kenya et pourquoi vous ne lui avez pas dit pourquoi vous y êtes allé?
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Bien sûr, madame May, merci. Nous vous remercions également des compliments que vous nous avez adressés au début de votre intervention.
Très rapidement, il est évident qu'il y a trois mois, le monde était sens dessus dessous. J'avais prévu un voyage au Kenya pour aider à travailler avec l'organisation. Quelques jours plus tard, lorsque la pandémie a vraiment commencé à prendre de l'ampleur, nous avons vu les gouvernements fermer les frontières et tout arrêter.
Nous avions littéralement des dizaines de jeunes qui se trouvaient à l'étranger pour faire du bénévolat. Nous avions des employés canadiens et américains qui étaient littéralement coincés, qui auraient pu être coincés à l'étranger. Certains se sont retrouvés dans une situation très difficile. Nous devions les ramener au pays.
En tant que dirigeant de l'organisation, j'ai dit que je devais continuer à offrir de l'aide. Même si je revenais tout juste du Kenya, la situation a commencé à évoluer rapidement là-bas. Je n'y suis retourné que pour 24 heures, à la demande de l'équipe, afin de fournir mon aide dans la mesure du possible et pour m'assurer que l'organisation se portait bien, mais surtout, que nos gens se portaient bien. J'ai vraiment fait de mon mieux.
Je ne l'ai peut-être pas dit clairement, mais dans les circonstances, en cette période très stressante, j'étais là pour nos gens.
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Oui, monsieur. Je suis heureux d'en parler.
Le 7 avril, il y a eu une conversation avec la . C'était un premier appel téléphonique de présentation. C'était la première fois que je lui parlais.
Le 9 avril, à la suite de cette conversation, je lui ai envoyé une proposition que nous avions déjà élaborée sur l'entrepreneuriat chez les jeunes. Cette proposition a également été transmise à la , étant donné qu'elle a le portefeuille de la jeunesse, et au ministre Morneau, étant donné qu'il est le et notre député local.
J'ai également parlé à la dans une conversation téléphonique qui a eu lieu... Je vous obtiendrai la date, mais c'était quelque part à la mi-avril. C'était pour l'informer de la conversation que nous avions eue avec la au sujet de l'entrepreneuriat social, mais pas de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant, pour être clair.
Il y a aussi eu une conversation en avril, un appel téléphonique du , le dimanche, le 25 ou le 26. Il m'a appelé pour me poser une question sur... Il a dit qu'il faisait une série d'appels téléphoniques pour vérifier auprès des entreprises et des organismes sans but lucratif les répercussions... Et cet appel a eu lieu... Il me fera plaisir de mettre cela par écrit pour vous, monsieur.
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Absolument. Nous sommes franchement reconnaissants de leur appui.
Brian Pallister, un de nos fervents partisans au Manitoba et le dirigeant de cette province, a souvent motivé des jeunes. Nous sommes heureux que Nazanin, l'épouse de Peter MacKay, ait été présente sur scène pour certaines de nos activités de renforcement des moyens d'action. Nous sommes très reconnaissants pour cela. , en sa qualité de député, et son fils ont probablement prononcé l'un des meilleurs discours que j'ai jamais entendus sur l'autisme, en vue de sensibiliser la population à cette question importante.
Si vous me le permettez, j'ajouterais aussi Rachel Notley, du NPD, lorsqu'elle était première ministre, qui a lancé un appel à l'action. Wab Kinew, le chef du NPD au Manitoba, a participé à plusieurs activités pour parler des questions autochtones.
Chaque fois que nous organisons une Journée UNIS dans une région, les maires et les premiers ministres locaux sont invités à y participer, de même que les ministres locaux de l'Éducation. Oui, le premier ministre a été invité. Il a été invité en sa qualité de premier ministre. Nous invitons également la gouverneure générale. Nous invitons aussi d'autres personnes à se joindre à nous dans le cadre de ces célébrations.
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D'accord. Je vais répondre de la façon suivante.
UNIS n'a absolument pas fait d'argent et aurait pu ne jamais en faire avec l'accord de contribution. Il s'agissait d'une demande du gouvernement. Nous n'avons pas présenté de proposition spontanément. Rachel Wernick nous a fait une demande, et nous avons répondu à sa demande. La WE Charity Foundation devait répondre à un besoin que le gouvernement nous avait demandé de combler. Nous n'étions pas dans une situation financière précaire, car nous avons fait des choix difficiles.
On a donné une image incroyablement fausse de l'entreprise sociale ME to WE dans ce processus. Elle n'existe que pour appuyer l'organisme de bienfaisance, et 100 % de ses profits vont à cet organisme. La principale raison de son existence est la création d'emplois pour les femmes à risque partout dans le monde.
Étonnamment, la question de l'immobilier s'est retrouvée à l'avant-plan. Nous utilisons l'immobilier comme un centre de sciences ou une école. Nous accueillons des jeunes. Nous avons notre propre centre d'apprentissage mondial. Nous avons rénové une série d'immeubles pour créer un espace partagé où les jeunes peuvent lancer leurs propres entreprises sociales et leurs propres organismes de bienfaisance dirigés par eux. On s'en prend maintenant à cette façon de faire dans la presse, alors qu'il y a quelques mois, on en faisait l'éloge.
La liste continue, mais fondamentalement, je dirais que nous l'avons fait pour rendre service au gouvernement, et non pour que le gouvernement nous aide. Il est incroyablement malheureux que cela ait tourné de cette façon.
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Nous reprenons nos travaux. La séance est ouverte. J'espère que MM. Kielburger seront de retour sous peu.
Pendant que nous les attendons, j'aimerais faire le point sur la situation: M. McLeod prendra la parole en premier pour cinq minutes, puis M. Fortin pour deux minutes et demie, M. Julian pour deux minutes et demie, M. Poilievre pour cinq minutes et M. Sorbara pour cinq minutes.
Avez-vous un moyen de communiquer avec les Kielburger là-bas? Ils se sont peut-être fiés à mon heure, 16 h 1. Oh, les voilà.
Bien, messieurs. Pour faire le point, les interprètes ont encore un peu de difficulté avec votre micro, surtout pour Craig, alors peut-être pourriez-vous vous rapprocher un peu, si vous le pouvez. Le volume est un peu trop bas.
Monsieur McLeod, vous êtes plus tôt dans le fuseau horaire. Vous et M. Julian êtes dans un autre fuseau horaire. Vous avez la parole pour cinq minutes.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier les témoins. Quatre heures, c'est long pour répondre aux questions, et nous vous remercions d'être présents. Nous recevons beaucoup d'information, et je vous en remercie.
En tant que député, je représente les Territoires du Nord-Ouest, et je dois admettre que l'Organisme UNIS a une présence limitée dans le Nord. Il s'agit certainement d'une organisation complexe, et il est devenu très évident qu'elle est appuyée par tous les partis, et que tous les partis ont participé à des activités d'UNIS. Les médias ont accordé beaucoup d'attention au fait que votre organisation paie des personnes en vue pour voyager dans d'autres pays, comme en Afrique, pour voir l'impact des projets mondiaux de votre organisme.
Vous avez dit dans une déclaration, il y a quelques jours, que l'Organisme UNIS a invité plusieurs personnes — des ambassadeurs et d'autres personnes — à participer à ces voyages, et que c'est quelque chose que font de nombreux organismes humanitaires et de bienfaisance internationaux, qui ont un fonctionnement similaire.
Pouvez-vous nous dire si UNIS a déjà invité des représentants du Parti conservateur ou d'autres partis, des politiciens conservateurs ou néo-démocrates, à participer à certains de ces voyages? C'est ma première question.
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Absolument, monsieur, et je vous remercie d'avoir soulevé cette question.
Notre travail à l'échelle mondiale a été bien documenté, soit les projets de 1 500 écoles et salles de classe dans le monde, d'eau potable et de soins médicaux pour environ un million de personnes que nous avons pu établir dans le monde entier.
Notre travail au pays n'est pas toujours aussi bien connu. Je pense qu'il est parfois mal compris. Par exemple, notre programme Sacred Circle est un programme que nous offrons depuis plus d'une décennie. En fait, c'est Shawn Atleo qui nous a aidés à le définir. Il s'agit d'un programme de formation en leadership pour les jeunes Autochtones, le plus souvent dans des collectivités accessibles uniquement par avion au Canada, pour aider les jeunes à être des entrepreneurs sociaux, à cerner des problèmes dans leur propre collectivité, puis à devenir des champions de ces problèmes et à aider à les résoudre.
De même, le programme We Stand Together, dont vous avez parlé, est un programme éducatif offert dans les écoles canadiennes pour enseigner aux élèves non autochtones à mieux comprendre le passé, le présent et l'avenir des élèves autochtones au Canada. En fait, une partie de ce que nous faisons au Canada consiste à essayer de bâtir ces divers systèmes pour aider les jeunes entrepreneurs.
Malheureusement, c'est quelque chose qui est mal compris. À Toronto, nous avons trouvé une série d'immeubles à rénover pour créer un espace où les jeunes entrepreneurs peuvent créer leurs propres organismes de bienfaisance avec leurs propres entreprises sociales. Malheureusement, à cause de la COVID-19, ce projet est sur pause. Voilà le genre de projets innovateurs que nous essayons de réaliser au Canada pour servir les jeunes.
Vous avez raison, monsieur, notre fonctionnement est complexe, parce que, dans notre cœur, nous sommes des entrepreneurs. Nous créons de nouveaux systèmes. Nous voulons construire pour créer.
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Merci d'avoir posé la question, monsieur.
Donc, en fait, nous... Encore une fois, permettez-moi de réitérer ce point très important.
Nous croyons que c'est un honneur et un privilège de prendre la parole sur la scène à l'occasion d'une Journée UNIS devant 10 000 ou 20 000 jeunes à la fois pour raconter son histoire. Habituellement, il s'agit de deux, trois, quatre ou cinq minutes au maximum sur la scène, et ce n'est pas difficile de trouver des gens qui veulent parler devant 20 000 personnes. Le défi ou la difficulté consiste à faire venir quelqu'un dans une ville pour participer à plusieurs activités de motivation, petits-déjeuners, collectes de fonds, cocktails, soirées et galas.
Tout comme les autres organismes de bienfaisance, nous avons recours à un bureau de conférenciers qui dispose des mécanismes appropriés, quelqu'un qui nous aide à trouver les talents nécessaires pour participer à ce genre d'activités. Nous ne faisons pas de télémarketing. Nous ne faisons pas de porte-à-porte. Nous ne faisons pas d'envois collectifs. Nous ne faisons pas de collecte de fonds de cette nature, mais le fait d'inviter ce type de conférenciers de motivation à des événements nous permet de recruter des partenaires et des commanditaires. Cela fait partie de notre modèle, et cela fonctionne très bien.
Pour clarifier, encore une fois, il ne s'agit pas seulement de monter sur une scène pendant une Journée UNIS, comme l'a dit Mme Douglas. L'objectif est différent et consiste à appuyer la mission de l'organisation.
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Je suis désolé, monsieur le président. Je suis désormais sur le canal français.
Monsieur Kielburger, vous avez engagé Margaret Sinclair Trudeau, parce qu'elle est l'ancienne épouse de l'ancien premier ministre Pierre Elliott Trudeau et la mère du premier ministre, Justin Trudeau. Vous avez engagé le frère du premier ministre actuel, Alexandre Trudeau, et l'épouse du premier ministre, Sophie Grégoire Trudeau, tout cela pour qu'ils donnent des conférences.
Il y a eu les vacances de et de son épouse. Leurs filles travaillent pour vous. Il y a tous ces liens. D'ailleurs, vous avez dit vous-même plus tôt que, lors d'une conférence, vous aviez mentionné par erreur que vous aviez parlé avec le bureau du premier ministre.
Je sens que vous avez une relation très étroite avec la famille Trudeau et avec la famille Morneau. Reconnaissez-vous que vos liens avec la famille Trudeau et la famille Morneau sont des plus étroits?
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Oui. Permettez-nous de répondre à votre question, monsieur.
Premièrement, et je le dis avec beaucoup de respect, Margaret Trudeau est plus que la mère de quelqu'un. Sophie Grégoire Trudeau est plus que l'épouse de quelqu'un. Nous vivons et nous interagissons avec les gens en fonction de leur contribution à ces causes importantes. Je crois qu'il convient de rectifier les faits à ce sujet, monsieur.
Pour ce qui est de votre question, à savoir pourquoi nous ne nous sommes pas inscrits, c'est parce que, d'après notre compréhension de la définition de la durée en cause, dans la grande majorité de ces cas — ce que nous décrivons, en fait, tout jusqu'au mois dernier, ou il y a deux mois, je devrais dire —, il s'agissait d'une durée trop courte pour remplir une demande de subvention du gouvernement. Nous reconnaissons que lorsque EDSC nous a approchés en avril, la durée a augmenté. Franchement, nous travaillons avec notre équipe pour déterminer si cela aurait dû nous inciter à nous inscrire.
Nous sommes heureux de nous pencher sur cette question, monsieur, pour le mois d'avril, lorsque le gouvernement nous a approchés directement. Honnêtement, monsieur, nous ne pensions pas à ce moment-là que cela était nécessaire, parce qu'ils nous appelaient pour les aider. Nous examinons la question. Nous serons heureux d'approfondir cela.
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J'invoque le Règlement pour la raison suivante.
J'utilise l'appareil que le Parlement m'a fourni. J'ai le micro, l'appareil et tout le matériel du Parlement. Le service des TI m'appelle pour essayer de m'aider et je n'y arrive pas.
Monsieur le président, si je ne peux pas faire mon travail de député parce que les appareils du Parlement ne sont pas fonctionnels, mes privilèges en tant que député sont brimés. J’en appelle à la sagesse de votre décision pour qu'on règle la question et que, une fois pour toutes, les députés qui participent au Comité obtiennent tous les appareils nécessaires pour être entendus convenablement. Sinon, c'est notre travail de parlementaires qui est en jeu. Nous sommes dans une période très critique et je n'accepte pas de ne pas être en mesure de questionner correctement les deux frères Kielburger.
Jeudi, ce sera au tour de M. Trudeau et je sens que la même chose va arriver. C'est mon privilège et celui de tous mes collègues, les 337 autres députés de la Chambre des communes, d'être entendus. Nous avons le droit d'être entendus dans ce comité et les témoins doivent répondre à nos questions.
Monsieur le président, je vous demanderais alors d'intervenir pour qu'on nous fournisse le matériel adéquat.
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Merci, monsieur le président.
Nous sommes ici à cause d’un conflit d’intérêts. Il y a deux enquêtes sans précédent sur les conflits d'intérêts liés aux relations que le premier ministre et le ministre des Finances entretiennent avec vous.
La présidente du conseil d’administration a dit avoir été choquée d’apprendre que les membres de la famille avaient été payés. Merci d'avoir précisé qu’ils avaient été payés pour des événements secondaires par la suite. Cela m’intéresse beaucoup à propos d'UNIS, parce que vous attirez d’importants acteurs du monde des affaires. En invitant la famille du premier ministre à votre table — le nom Trudeau est très porteur —, vous donnez l'occasion à ces investisseurs d'accéder à cette famille.
Ne voyez-vous pas qu'en organisant ces événements et en payant la famille Trudeau, vous avez placé le premier ministre en conflit d'intérêts grave? C’est la première partie de la question. En agissant ainsi, vous avez piégé le premier ministre et l'avez placé en situation de conflit d'intérêts. Nous constatons par ailleurs qu’après avoir congédié un grand nombre d'employés en mars, vous avez envoyé un document à divers ministres. Vous avez fait du lobbying sans être enregistrés comme lobbyistes. Vous vous dites surpris. Vous ne comprenez pas pourquoi tout cela tourne mal.
Le registre des lobbyistes est destiné à permettre le suivi des contacts entre des groupes comme le vôtre et le gouvernement. Comme vous passez inaperçus, nous n’avons pas la moindre idée de ce que vous faites et nous devons donc vous faire confiance. À terme, il y a un problème. Est-ce un problème de conflit d'intérêts, est-ce parce que deux enquêtes, et peut-être trois maintenant avec celle sur , ont été déclenchées? Le fait est que vous n’avez pas pris la peine de vous inscrire au registre des lobbyistes bien que vous ayez fait la promotion d’un projet qui allait vous rapporter des centaines de millions de dollars. Je n'en reviens pas que des hommes aussi avertis que vous ne soient pas conscients de l’obligation de se plier aux mêmes règles que tous les autres organismes de bienfaisance au pays, à savoir que vous devez vous inscrire au registre et faire l'objet d'une surveillance au titre de la reddition de comptes. C’est à cause de l'absence de reddition de comptes que nous avons vraiment du mal à vous croire.
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Merci, monsieur le président.
Je commencerais par dire à quel point cette séance est frustrante. Heureusement, nous avons amplement le temps. L’incapacité des députés à garder le silence quand ce n’est pas leur tour de parler est profondément décourageante. Je trouve cela irrespectueux. C’est le genre de politesse qui s'apprend à l’école primaire.
Avec tout le respect que je vous dois, je sais que le point soulevé par M. Angus au sujet des sommes dépensées fait controverse. C’est un point que soulève le NPD depuis des semaines. Je remarque que a publié un faux gazouillis laissant entendre que le premier ministre avait donné 900 millions de dollars à ses amis bien placés d'UNIS. C’est le genre de choses avec lesquelles nous devons composer, et vous levez les yeux au ciel.
Il y a quelque chose que j’aimerais comprendre ici, parce qu’il y a un problème légitime. Nous avons déjà discuté aujourd’hui de la mère du premier ministre et de ses activités bien connues de porte-parole en santé mentale. Quand je me suis rendu compte qu’elle avait été payée et que le gouvernement, dont son fils est le premier ministre, avait accordé un important montant pour administrer la bourse destinée aux étudiants, quand l’opposition a sorti l’étude, je me suis dit: « D’accord, examinons cela » et je ne vais pas préjuger des réponses que j’entendrai.
J’ai quelques questions au sujet de ces paiements et je me demande s’ils sont monnaie courante pour un organisme comme le vôtre. Ce que j'aimerais vraiment savoir... Faites-vous cela souvent? Vous avez dit que d’autres conférenciers recevaient une rémunération comparable. Qui sont-ils? Combien ont-ils reçu? L'échelle de rémunération était-elle semblable à celle de Mme Trudeau ou était-ce très différent? Comment arrivez-vous à ces taux?
J’essaie de comprendre... Si l’organisme a l’habitude d’accorder des montants importants exclusivement au parti au pouvoir, nous devons nous pencher là-dessus. Si la norme consiste plus ou moins à choisir des conférenciers éminents possédant une expertise dans différents domaines, j’aimerais aussi le savoir.
Si vous pouviez me dire combien vos autres conférenciers ont été payés, qui ils étaient et comment ces relations ont évolué, cela m’intéresserait beaucoup.
L’une des révélations les plus importantes d’aujourd’hui, du moins pour moi, a été... Je sais, monsieur Kielburger, que vous en avez parlé il y a quelques instants. C’est une révélation cruciale. L'idée, c'est que votre organisme n’a tiré aucun avantage financier de la création et de l’administration du programme, c'est-à-dire la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant. J'entends cette déclaration, et je vous crois sur parole, bien sûr.
Que répondriez-vous au Canadien moyen qui vous demanderait pourquoi vous participez à cette initiative? Pourquoi vous intéressez-vous à la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant? Qu'avez-vous à en retirer? Y avait-il un avantage personnel? Y avait-il quelque chose de cet ordre?
Ce n'est certainement pas un jugement que je porte, mais beaucoup de Canadiens, en vous entendant nier qu'il y ait là quelque avantage financier, se demanderont ce que vous avez à y gagner. Quels sont les avantages pour UNIS?
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Depuis trois heures et 40 minutes, nous cherchons à rectifier les faits, qui ont été dénaturés dans l'information largement diffusée par les médias. Je vais essayer encore une fois d'apporter des rectifications.
Ce n’était pas un contrat de 900 millions de dollars. En fait, c’était plus près de 543 millions de dollars, pour être précis, ou jusqu’à concurrence de ce montant, en fonction des dépenses admissibles. Il y a eu 13 renvois à des audits. Les vérifications et contrôles ont été nombreux.
Pour répondre à votre question, je dirai que, au fond, nous étions dans une période où rien n’était ordinaire. Les bureaux fermaient par dizaines. La fonction publique essayait d’organiser des programmes nationaux pour apporter l'aide que la pandémie rendait nécessaire. Tout le monde se souciait de ses propres soins. Malgré cela, malgré les difficultés, comme s'occuper de leurs enfants tout en travaillant, travailler 24 heures sur 24, faire de leur mieux pour lancer un programme national de bénévolat, les membres de notre personnel se sont dépensés pour offrir un service, non pas pour se faire aider par l'État, mais pour aider le gouvernement.
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Vous avez fait cela pour aider le gouvernement, mais vous étiez rémunérés à concurrence de 43 millions de dollars pour le faire. C'est écrit dans votre contrat. Quand je rends un service, je ne reçois pas 40 millions de dollars, ni même un quart de millions de dollars. Alors, on en reparlera, du « service ».
Qu'il s'agisse de 900 millions de dollars ou de 500 millions de dollars, il n'en demeure pas moins que cela pouvait aller jusqu'à 900 millions de dollars. Cependant, au-delà de ces chiffres, je comprends de votre témoignage qu'il n'y a pas eu de vérification diligente. Mme Wernick vous a appelés pour jaser. Vous n'avez pas parlé à .
Quand j'ai posé la question à , il croyait qu'il y avait eu une vérification diligente, qu'il ne l'avait pas vue, mais que cela avait été fait. Je comprends que nous sommes en situation d'urgence; vous avez raison de le dire. Il y a une pandémie et nous y réagissons le mieux que nous le pouvons. Cependant, ne trouvez-vous pas étrange de recevoir un contrat pour gérer, disons, un demi-milliard de dollars? On va arrêter de s'enfarger dans des détails. Dans le fond, ce ne sont que 400 millions de dollars de plus.
Vous avez un contrat pour gérer un demi-milliard de dollars pour lequel vous êtes payés 43 millions de dollars par des gens à qui vous êtes liés, et ce, sans aucune vérification diligente, messieurs Kielburger. Je n'enlève rien à la qualité du travail que vous avez pu faire en matière de bénévolat. Vous avez peut-être rempli une mission extraordinaire. Vous êtes peut-être les deux futures Mère Teresa. Je n'en sais rien.
Toutefois, je vérifie ce que notre gouvernement fait avec notre argent. Je constate une situation qui m'apparaît extrêmement étrange. Je n'ai jamais vu cela. Je vous demande donc, à vous qui êtes dans ce milieu, s'il vous arrive souvent qu'on vous demande de gérer un demi-milliard de dollars, en vous payant 43 millions de dollars, et que ce doive être vite fait, sur un coin de table et sans vérification?
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Monsieur, permettez-moi de nuancer, car, sur le plan des faits, les nuances ont leur importance. Dans les échanges de tout à l'heure, il a été dit que la WE Charity Foundation avait été au départ un moyen d'assumer la responsabilité juridique d'UNIS.
Par exemple, j’ai siégé au conseil d’administration de Scouts Canada pendant de nombreuses années. C’est une excellente organisation. La question de la responsabilité y est devenue importante, comme je l’ai appris en siégeant à ce conseil. Celui-ci s'est intéressé à la question, tout comme UNIS l'a fait. Comme l’ont dit Mme Douglas et d’autres membres du conseil d’administration, nous avons décidé qu'UNIS, de façon générale, n'aurait pas recours à cette fondation. C'est pourquoi l'idée a été mise en veilleuse. Comme le conseil l'a demandé, nous ne lui avons pas donné suite.
Toutefois, lorsque le gouvernement du Canada nous a demandé d’assumer une responsabilité, pendant une pandémie, pour 40 000 jeunes et tous les organismes sans but lucratif concernés, la raison d'être de cette entité a été modifiée, tout comme ses statuts, de façon à répondre à ce besoin.
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Merci, monsieur. Une question ne nous a jamais été posée par aucun journaliste ni aucun député aujourd’hui: qu'ont perdu les jeunes au change?
Nous tenions là une occasion extraordinaire de fournir des services, en collaboration avec le Rotary et d’autres organismes. Il aurait été possible d'établir un lien entre les jeunes et les aînés, de faire le point sur leur situation et de surmonter la réalité de la démence. Tant d'aînés vivent dans l'isolement social.
Nous avions un beau programme coordonné avec les réseaux hospitaliers, dans le cadre duquel il y aurait eu du soutien pour les infirmières et leurs enfants à la maison. Ces enfants auraient eux des mentors avec qui communiquer par voie numérique pour que les infirmières puissent prendre soin de nous sans s'inquiéter.
Nous avions un beau partenariat prévu avec les camps de la Fondation Tim Hortons et d’autres parce que tous les autres camps avaient cessé leurs activités pour l’été. De jeunes Canadiens auraient proposé un encadrement par voie numérique à ces jeunes pour les aider comme mentors et, du même coup, avoir un soutien.
Tout cela a été perdu. Toutes ces occasions de service extraordinaires se sont évaporées. Par conséquent, des jeunes ne gagnent pas d’argent pour payer leurs frais de scolarité. Certes, il y a eu des critiques, mais des enseignants ont proposé leur aide pour soutenir 20 000 jeunes en leur offrant une surveillance directe pendant l'été.
En ce qui concerne UNIS, pour répondre à vos propos, les 5 millions de dollars que nous avons engagés en dépenses ne sont pas le véritable problème. Les fausses informations qui ont été diffusées ont eu un effet dévastateur sur l’organisme de bienfaisance. Il a été marqué d'infamie. On a parlé à son sujet du « scandale UNIS ». Pourtant, il n’a pas pris la décision finale et il n’a pas participé au processus qui a abouti à la décision sur l'existence d'un conflit d'intérêts. Tous les médias ont parlé du scandale UNIS. L'expression a fait le tour de la planète. Tout cela a été désastreux pour un organisme de bienfaisance canadien.
Bien honnêtement, il y a des jours où nous nous disons que nous n'aurions jamais dû répondre au téléphone, le 19 avril, lorsque Rachel Wernick nous a appelés pour nous demander de l’aide.
Il est extrêmement regrettable que les gens qui écopent le plus soient des jeunes qui n’ont pas de travail pendant l’été. À cause du tort causé à UNIS, nous ne serons pas en mesure d’offrir dans les années à venir les mêmes programmes que nous avons proposés à tant de jeunes et d’enfants au Canada par le passé.
Comme vous l’avez dit, nous avons entendu à maintes reprises, au cours des quatre dernières heures de votre éprouvant témoignage, les diverses théories qui ont cours, mais il me semble très important que nous mettions fin à la séance d’aujourd’hui en vous donnant l’occasion de démentir une fois de plus de fausses vérités.
L’opposition et les médias avancent, implicitement et même explicitement, une théorie qui se résume ainsi: UNIS éprouvait des problèmes financiers et un plan a été élaboré, avec l’aval de membres importants du gouvernement, pour créer un grand programme d’aide aux étudiants, la pandémie servant de prétexte, et conclure l'accord de contribution avec UNIS, de façon à lui sauver la mise grâce aux profits que cet accord lui rapporterait. Cela sous-entend que les profits qu'UNIS réaliserait seraient un retour d'ascenseur pour la rémunération de conférences, les frais de voyage, un emploi et un voyage donné au ou au et pour l’aide politique apportée au Parti libéral du Canada.
Est-ce là une description fidèle de ce qui s’est passé? Dans la négative, veuillez corriger toute inexactitude qui pourrait entacher cette théorie. Je vous rappelle aimablement que vous êtes sous serment.
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Ce n'est vraiment pas une explication fidèle des faits. Permettez-moi de reprendre une à une les étapes de cette chronologie.
Au printemps, comme tout le monde, nous avons été touchés par la COVID-19. Comme les petites entreprises, les organismes sans but lucratif et d’autres organismes au Canada, nous avons dû faire de nombreux choix pénibles et, comme l’a dit le témoin précédent, Mme Douglas, ce fut une période difficile. Nous avons dû mettre à pied des gens qui étaient comme des membres de notre famille, mais cela a permis de stabiliser l’organisation. Nous disposions de plus de huit mois d’actifs pour pouvoir continuer, de contrats à long terme avec des partenaires pour mettre en oeuvre des projets, et nous étions dans une bonne situation financière grâce à ces choix prudents.
Le 19 avril, le gouvernement, et plus précisément Mme Wernick, nous a demandé si nous étions disposés à mettre en oeuvre un programme de service. Nous lui avons soumis nos meilleures idées pour étude, conformément à sa demande. Un processus interne au sein du gouvernement, dont nous ne pouvons franchement pas beaucoup parler, a mené, au bout du compte, à une demande de Mme Wernick, qui souhaitait que nous travaillions à ce programme en période de pandémie, au milieu d'une crise nationale hors du commun.
Nous avons fait de notre mieux, en créant un programme qui s'adressait à plus de 35 000 jeunes demandeurs, dont 64 % étaient des personnes de couleur. Toutes les régions d'est en ouest et du nord au sud, sans oublier les Territoires du Nord-Ouest, étaient représentées. Malheureusement, dès qu’il a été annoncé, le programme a sombré dans une controverse politique. Nous avons fait de notre mieux. Nous avons tout remis aux gouvernements, c’est-à-dire les centres d’appels, les manuels, la technologie, en espérant que la fonction publique puisse prendre le relais. Nous avons le coeur brisé de voir qu'elle en a été incapable, que les jeunes ont été plongés dans d'importantes difficultés et que ce processus n'a rien apporté de bon à notre organisme de bienfaisance. Loin de là. Cet épisode, en partie à cause des erreurs que nous avons commises, risque de réduire à néant les 25 années de travail que nous avons consacrées à bâtir un organisme de bienfaisance national au Canada. Nous avouons nos erreurs et présentons des excuses, mais, à dire vrai, ces difficultés sont aussi largement attribuables aux renseignements inexacts et carrément faux qui ont circulé, jouant à l'avantage de divers groupes qui ont agi à des fins politiques.
En fin de compte, nos actions n’avaient qu’un seul objectif. Il ne s’agissait pas d'une aide du gouvernement en faveur d'UNIS. UNIS cherchait à aider le gouvernement et à aider les jeunes.
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C’est une très bonne note pour conclure.
Je suis désolé, mais nous n'avons plus de temps. En fait, nous avons même débordé la période prévue.
Messieurs, au nom du Comité, je tiens à vous remercier d’avoir demandé à comparaître pendant, je crois, une heure, puis d’avoir accepté que le Comité se réunisse pendant quatre heures. Une information abondante a été déposée aujourd’hui, je crois. Je vous remercie de vos réponses franches.
Je remercie également les députés de leurs questions.
Sur ce, encore une fois, au nom du Comité, je vous remercie de votre présence.
La séance est levée.