Je tiens à remercier le Comité pour cette occasion de discuter des systèmes de gestion de la sécurité dans le secteur maritime ainsi que des autres mesures visant à assurer la sécurité maritime.
Les systèmes de gestion de la sécurité sont utiles pour gérer le risque et ils complètent le régime canadien d’inspection obligatoire et de certification. La valeur de ces systèmes repose sur l’établissement de règles, de responsabilités et de procédures officielles que les exploitants de navire sont tenus de respecter, ainsi que sur l’association de ces éléments avec des objectifs définis.
Pour optimiser ces avantages, Sécurité et sûreté maritimes de Transports Canada consulte depuis quelque temps des intervenants du secteur maritime relativement aux modifications proposées au Règlement sur la gestion pour la sécurité de l’exploitation des navires. Ce règlement énonce les exigences actuelles en matière de systèmes de gestion de la sécurité du secteur maritime du Canada.
Les modifications portent sur trois objectifs clés. En premier lieu, nous avons l’intention de réduire le nombre de décès et de blessures liés à des navires canadiens. En deuxième lieu, nous souhaitons prendre des mesures afin de pouvoir nous adapter à l’évolution des technologies de l’industrie maritime. Notre troisième priorité consiste à faire en sorte que le régime de réglementation du Canada corresponde davantage aux exigences internationales.
Depuis 1998, le Canada oblige les navires engagés dans des voyages internationaux à se doter d’un système de gestion de la sécurité (SGS). Cependant, ces navires ne représentent qu’une fraction de la flotte canadienne. Si nous voulons profiter des avantages des SGS, nous devons faire de ceux-ci une utilisation beaucoup plus large, ce qui est l’objectif exact des modifications que nous proposons d’apporter à l’actuel Règlement. En augmentant le nombre des navires assujettis au Règlement, nous miserons sur une bien plus grande partie de notre flotte nationale. Ainsi, un nombre plus élevé de navires mettront en pratique ces mesures qui peuvent s’avérer nécessaires à la survie. C’est pourquoi nous prévoyons appliquer le Règlement à l’ensemble des navires de 24 mètres et plus. Nous pourrons ainsi normaliser la mise en oeuvre du SGS pour les navires et les entreprises connexes au Canada.
Si elles sont adoptées, les modifications officialiseront les procédures de sécurité et nécessiteront la production de documents pertinents concernant l’entretien prévu, l’attribution des responsabilités et la détermination des risques potentiels. Ainsi, l’industrie maritime ferait preuve de proactivité en matière de gestion de la sécurité et prendrait en compte les facteurs liés à la sécurité dans le cadre de ses activités. Cela contribuerait également à la mise en place d’une culture d’amélioration continue relativement à la sécurité. Les modifications proposées par Transports Canada ne compromettent nullement les exigences réglementaires actuelles régissant la sécurité maritime, comme celles liées à l’inspection et à la certification des navires. Le SGS est plutôt une exigence distincte qui complète et renforce les exigences en matière de sécurité établies en vertu d’autres règlements.
J’aimerais ajouter que, lors de l’élaboration de ces modifications, nous avons pris en compte les recommandations du Bureau de la sécurité des transports du Canada. Nous nous sommes assurés de prendre en considération les préoccupations du Bureau, et je crois que nous avons trouvé une solution raisonnable qui nous permettra d’atteindre nos objectifs en matière de sécurité en établissant des exigences atteignables et peu coûteuses pour l’industrie. L’adoption de ces modifications au Règlement représenterait une étape importante du processus visant à améliorer la sécurité de la circulation maritime dans les eaux canadiennes.
Au cours des dernières années, nous avons mis en place une série de mesures visant à atteindre le même objectif. Transports Canada gère un ensemble complet de lois et de règlements régissant le transport maritime dont la pierre angulaire est la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada, afin d’assurer la sécurité et l’efficacité du transport maritime, et la protection de l’environnement.
Vous serez également heureux d’apprendre que, en vue de l’atteinte de ces objectifs, Transports Canada va de l’avant avec la mise en place de mesures visant à assurer la sécurité des six navires-citernes. Par exemple, ces mesures exigent que les pétroliers soient munis d’une double coque et déterminent également de quelle façon ils doivent être construits, équipés, inspectés, certifiés et exploités.
En outre, grâce au lancement de l’initiative du système de sécurité de classe mondiale pour les navires-citernes, qui a d’abord été annoncée en mars 2013, le gouvernement du Canada a renforcé le régime de prévention, de préparation et d’intervention du Canada en cas de déversement d’hydrocarbures en milieu marin. Par des mesures telles que l’expansion du Programme national de surveillance aérienne, la mise en place de nouvelles aides à la navigation et l’augmentation du nombre d’inspections de navires-citernes, nous continuons à favoriser la sécurité du transport des quelque 320 millions de tonnes de produits pétroliers expédiées au large des côtes canadiennes chaque année.
Parmi les autres mesures annoncées en mai dernier, mentionnons la planification d’intervention par secteur, qui permettra d’établir de nouveaux plans d’intervention dans des secteurs en particulier où circulent un plus grand nombre de navires.
Une autre priorité consiste à moderniser le système de navigation du Canada en effectuant la transition vers un système électronique et en investissant dans la technologie de pointe. Dans l’éventualité peu probable d’un déversement d’hydrocarbures, dans le cadre de l’initiative du système de sécurité de classe mondiale, le gouvernement du Canada a mis en place un système de commandement en cas d’incident afin de mieux coordonner les interventions en cas de déversement en milieu marin. De plus, nous tenterons de faire modifier la loi afin que soient autorisées d’autres mesures d’intervention en cas de déversement, dans les situations où cela présenterait un avantage net pour l’environnement.
Nous continuerons désormais à nous concentrer sur la sécurité du transport maritime au pays pour protéger les gens et l’environnement.
Je cède maintenant le micro à ma collègue, Nicole Girard.
En plus de la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada qui, comme l'a mentionné mon collègue, est la pierre angulaire pour assurer la sécurité et l’efficacité du transport maritime et veiller à la protection de l’environnement, le transport des marchandises dangereuses est régi au Canada par la Loi sur le transport des marchandises dangereuses et les règlements connexes. Ceux-ci sont administrés par la Direction générale du transport des marchandises dangereuses de Transports Canada et ils énoncent les exigences à l’égard de l’importation, de la manutention, de la présentation au transport et du transport des marchandises dangereuses par tous les modes — ferroviaire, routier, aérien et maritime — au Canada.
Ces deux textes législatifs couvrent ensemble la sécurité du transport des marchandises dangereuses, et il est requis de se conformer à la Loi sur le TMD et à la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada ainsi qu’aux règlements connexes, dans les circonstances applicables. La Loi sur le transport des marchandises dangereuses ne s'applique pas aux marchandises dangereuses contenues seulement par la structure permanente d'un navire, par exemple, dans un pétrolier. Le Règlement sur le TMD renvoie au Code maritime international des marchandises dangereuses de l'Organisation maritime internationale — ou Code IMDG, pour certaines exigences. Ce Code a été élaboré pour servir de code international uniforme eu égard au transport maritime de marchandises dangereuses. Il porte sur des questions telles que l’emballage, le chargement ou déchargement des conteneurs, l'arrimage et, en particulier, la séparation des substances incompatibles. Les directions générales du TMD et de la Sécurité et sûreté maritimes de Transports Canada disposent d’un protocole d’accord qui précise les rôles et les obligations dans l’administration et la coordination des activités de réglementation et de surveillance dans le transport maritime de marchandises dangereuses. Les directions générales du TMD et de la Sécurité et sûreté maritimes de Transports Canada ont également établi un processus conjoint d’examen des demandes d’exemption aux exigences stipulées dans le Règlement sur les cargaisons, la fumigation et l’outillage de chargement et dans le Règlement sur le TMD.
Outre les inspections de la sécurité maritime, une cargaison maritime de marchandises dangereuses pourrait faire l’objet d’une inspection du TMD à quai. Les inspections du TMD sont menées dans des ports tels que ceux de Halifax et de Vancouver, notamment des inspections pour les cargaisons de marchandises dangereuses transportées dans le nord du Canada. À l’instar des autres inspections du TMD, les inspecteurs vérifieront la conformité avec le Règlement sur le TMD, notamment l’utilisation de contenants appropriés, les documents d'expédition et la classification. En cas de non-conformité, Transports Canada n’hésite pas à prendre des mesures d’application de la loi.
Les plans d'intervention d'urgence, ou PIU, constituent un pilier essentiel du programme de transport des marchandises dangereuses. Un PIU est un plan visant à garantir qu’il existe une intervention immédiate et efficace en cas de déversement réel ou imminent de marchandises dangereuses. Les PIU sont exigés par le Règlement sur le transport des marchandises dangereuses pour certaines marchandises dangereuses présentant un risque élevé, qui nécessitent une expertise et de l’équipement d’intervention spécialisés.
Dans le mode de transport maritime, un PIU est requis tant pour le chargement de marchandises dangereuses dans un navire que pendant le déchargement. Un PIU n’est pas requis lorsque le navire est en transit, quoique des exigences en vertu de la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada s’appliquent. Les cargaisons internationales transportées par voie maritime sont totalement exemptées de l’exigence de PIU. Les cargaisons internationales transportées par voie maritime doivent plutôt être conformes aux exigences du Code IMDG.
Transports Canada fournit immédiatement, par l’intermédiaire de CANUTEC, notre centre d’intervention d’urgence accessible 24 heures sur 24, des renseignements concernant des marchandises dangereuses et du soutien à la suite d’un incident. CANUTEC se compose d’une équipe de scientifiques professionnels bilingues, spécialisés dans les interventions d’urgence et ayant de l’expérience dans l’interprétation de renseignements techniques. Les conseillers de CANUTEC peuvent prodiguer des conseils aux premiers intervenants en cas d’incidents mettant en cause des marchandises dangereuses. En particulier, pour les incidents maritimes mettant en cause des marchandises dangereuses, notamment des déversements importants de pétrole ou de produits nocifs, CANUTEC offrira une assistance technique aux appelants, y compris les premiers intervenants. Lorsqu’il reçoit un appel, CANUTEC informe la Garde côtière canadienne et un inspecteur de la sécurité maritime et du TMD de l’incident.
Entre les exigences rigoureuses de la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada , celles de la Loi sur le transport des marchandises dangereuses et les travaux effectués à l’égard de l’initiative entourant le système de sécurité de classe mondiale pour les navires-citernes, les expéditions de marchandises dangereuses par voie maritime sont transportées de manière sécuritaire, et dans les rares cas d’incidents, des mesures sont en place pour garantir une intervention efficace.
Mes collègues et moi serons heureux de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président. J'aimerais remercier le comité de me donner l'occasion de parler du pilotage maritime et de notre mise à jour du SGS.
Pour commencer, je vais vous donner un aperçu de notre organisation. L’Administration de pilotage du Pacifique est une société d’État fédérale régie par la Loi sur le pilotage de 1972. Notre organisme a pour mandat de fournir des services de pilotage maritime sûrs et efficaces le long de la côte canadienne du Pacifique, tout en étant financièrement autonome. Pour ce faire, l’Administration travaille en partenariat avec l’industrie du transport maritime pour protéger et faire progresser les intérêts du Canada.
Le gouvernement surveille le fonctionnement de l'Administration au moyen du plan d'entreprise et du rapport annuel qu'elle lui présente annuellement. De plus, le Bureau du vérificateur général procède à des vérifications financières annuelles et à des vérifications spéciales tous les cinq à dix ans dans le cadre desquelles chaque facette de nos opérations est examinée.
La ministre chargée de la surveillance de notre portefeuille est , députée, ministre des Transports. Transports Canada constitue également pour nous une ressource qui nous permet de mener nos opérations, notamment grâce à l’aide que le ministère nous fournit pour la publication de nos règlements sur le pilotage et sur les tarifs et, parfois, pour régler des problèmes opérationnels.
En ce qui a trait au public, nous travaillons depuis quatre ans à des programmes de sensibilisation communautaire à l'intention des municipalités et des Premières Nations dans les régions dont nous sommes responsables.
Les pilotes maritimes de la côte de Colombie-Britannique sont tous des capitaines de plein droit et comptent de nombreuses années d'expérience de navigation dans les eaux locales. Nous offrons les services de pilotage maritime pour tous les navires d’une jauge brute supérieure à 350 tonnes brutes (soit d’environ 50 mètres ou 150 pieds de longueur). Les pilotes sont une ressource pour les capitaines et les équipages à la passerelle grâce à leur expertise locale. Ils sont responsables à l'égard du capitaine de la navigation sécuritaire de son navire lorsqu'il se trouve dans une zone de pilotage obligatoire dans le Pacifique. Les exceptions à cette règle sont les traversiers et les navires du gouvernement, notamment ceux du MDN et de la Garde côtière.
Le pilotage est l'assurance d'un pays contre une catastrophe maritime. En faisant monter un pilote à bord d’un navire, on s’assure qu'au moins un membre de l'équipe à la passerelle possède une connaissance approfondie des dangers locaux, n'est pas fatigué et est une ressource bien informée au cas où il arriverait quelque chose. Enfin, le pilote apporte un niveau de sécurité supplémentaire au navire.
Notre zone d'activité s'étend de la frontière de l'État de Washington, au sud, à la frontière de l'Alaska, au nord. En règle générale, si vous tracez une aire de deux milles autour de chaque point important au large de cette côte et que vous les reliez, vous obtenez le secteur qui correspond à notre zone de pilotage.
Pour ce qui est du transport de matières dangereuses, nous avons élaboré des lignes directrices et des normes pour nombre de passages difficiles sur la côte. Lorsqu'il est question précisément de pétroliers, il y a toujours de longues consultations avant que des changements ne soient apportés à des pratiques acceptées. Dernièrement, nous avons élargi la portée des lignes directrices pour les pétroliers de brut d’un port en lourd supérieur à 40 000 tonnes qui traversent le détroit de Haro et le passage Boundary, afin d’inclure tous les transporteurs de vrac liquide de plus 40 000 tonnes de port en lourd. Cela s’appliquera à beaucoup de transporteurs de marchandises, comme différents types de produits chimiques et d’hydrocarbures.
En ce qui concerne les systèmes de gestion de la sécurité (SGS), au cours des deux dernières années, nous avons participé à l’élaboration d’un système ISO (Organisation internationale de normalisation) pour notre bureau de répartition et à la mise en oeuvre d’un système ISM (International Safety Management) sur nos bateaux-pilotes. Nous faisons actuellement l’objet d’une vérification de la part de la société de classification Lloyds et espérons obtenir les certifications ISM et ISO d’ici décembre de cette année.
Nos deux groupes de pilotage, huit pilotes employés à temps plein sur le fleuve Fraser et 100 pilotes à forfait travaillant pour l’entreprise privée BC Coast Pilots Ltd. prennent part actuellement à la mise en oeuvre d’un système de gestion de la sécurité dans le but d’obtenir la certification d’ici décembre 2016.
Dans l’ensemble, je crois que nous avons relevé le niveau de sécurité pour les navires transportant des matières dangereuses dans la région de Vancouver, et nous allons veiller à ce que des mesures de sécurité semblables s’appliquent aux nombreux projets énergétiques que nous voyons actuellement se développer sur nos côtes.
Nous sommes extrêmement fiers de notre bilan en matière de sécurité et atteignons régulièrement un taux de réussite de 99,9 %. En 2013, nous avons assuré 12 000 affectations sur des navires et connu cinq incidents, ce qui représente un taux de réussite de 99,96 %. Depuis 20 ans que je travaille dans le domaine de la navigation sur ces côtes, nous n’avons eu qu’un seul incident de pollution lorsqu’un pilote était à bord d’un navire. Cet incident s’est produit lorsqu’un cargo a été repoussé vers le quai par une rafale et a heurté une pièce de métal qui a perforé sa coque.
Ce succès n’est pas un hasard. Le processus d’examen de pilotage sur la côte Ouest est l’un des plus stricts qui soient pour les candidats, et nous investissons énormément de temps et d’argent dans la formation pour maintenir nos normes en matière de sécurité. Nous dépensons en moyenne plus de 500 000 $ par an et, en 2010, lorsque nous avons entrepris de modifier les exigences applicables aux pétroliers pour le port de Vancouver, nous avons dépensé plus de 1,2 million de dollars dans la formation.
Tous les pilotes, tant les plus expérimentés que les jeunes, doivent suivre une formation en établissement tous les cinq ans, en plus de la formation jugée nécessaire par suite de changements proposés ou de nouveaux projets.
À l’échelle nationale, nous travaillons avec l’Association des pilotes maritimes du Canada (APMC) et nos homologues de partout au pays, afin de mettre en oeuvre des initiatives nationales destinées à améliorer les niveaux de sécurité déjà élevés.
Pour conclure, je dirais que nous offrons d’excellents services, qui dépassent souvent le cadre de notre mandat, en offrant des services de pilotage sécuritaires et efficaces sur la côte Ouest du Canada, grâce, en grande partie, à l’examen constant des risques identifiés et à l’instauration de pratiques et de procédures visant à minimiser les risques. Même si nous n’avons pas encore atteint le taux de réussite optimal de 100 % sur nos côtes, nous continuerons de tendre vers la réalisation de cet objectif.
Je vous remercie de votre attention.
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Merci, monsieur le président. Je vous remercie de me donner l'occasion de témoigner devant le comité ce matin.
Comme vient de le dire le président, je m'appelle Jeffery Hutchinson et je suis directeur général des stratégies nationales de la Garde côtière. Je suis accompagné aujourd'hui par Denis Hains, directeur général du Service hydrographique du Canada, et Mario Pelletier, notre commissaire adjoint pour la région du Centre et de l'Arctique de la Garde côtière canadienne.
J'aimerais vous décrire brièvement le mandat de la Garde côtière ainsi que des rôles et des responsabilités en matière de transport sécuritaire de matières dangereuses en milieu marin. Je vais également vous donner un aperçu du Service hydrographique du Canada.
[Français]
En ce qui concerne notre mandat, j'aimerais rappeler que la Garde côtière canadienne, contrairement aux autres ministères et organismes fédéraux, n'est pas une organisation de réglementation. Quand la Garde côtière est devenue un organisme de service spécial au sein de Pêches et Océans Canada en 2005, tous ses services de réglementation ont été transférés à Transports Canada.
Le mandat de la Garde côtière découle de la Loi constitutionnelle de 1867, laquelle donne au gouvernement du Canada l'autorité en matière de navigation, de transport, de balises, de bouées et de phares. La Loi sur les océans et la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada ont conféré ce mandat aux programmes de la Garde côtière. De plus, la Loi sur la prévention de la pollution des eaux arctiques confère à la Garde côtière des responsabilités propres aux interventions en cas de pollution marine dans l'Arctique.
Qu'est-ce que tout cela signifie en pratique? En moyenne, en une journée, la Garde côtière sauve 15 vies, aide 52 personnes dans quelque 27 cas de recherche et de sauvetage, gère les déplacements de 1 233 navires, effectue 11 patrouilles de surveillance des pêches, soutient huit études scientifiques et trois missions hydrographiques, gère trois incidents de pollution et sonde les fonds des chenaux maritimes sur 3,5 kilomètres.
Nos collègues et nos partenaires du Service hydrographique du Canada, ou le SHC, font partie du Secteur des sciences des écosystèmes et des océans de Pêches et Océans Canada. Leur principal rôle et mandat en matière de sécurité de la navigation est consigné dans la plupart des lois et règlements qui s'appliquent à la Garde côtière.
Le SHC est le fournisseur officiel de cartes, de publications, de données et de services liés à la navigation au Canada. Il appuie la navigation sécuritaire ainsi que la souveraineté en veillant à la détermination et au positionnement précis de toutes les limites et frontières maritimes des eaux territoriales du Canada.
Ses produits et services nautiques comprennent 944 cartes papier, 967 cartes de navigation électronique, ainsi que plusieurs publications obligatoires telles que les instructions nautiques, les marées et les niveaux d'eau en temps réel.
Cela résume les mandats respectifs de la Garde côtière et du Service hydrographique du Canada.
Je vais maintenant aborder les activités et services particuliers de la Garde côtière qui soutiennent la sécurité du transport de marchandises dangereuses en mer.
[Traduction]
En ce qui a trait au transport sécuritaire de marchandises dangereuses, le rôle et les responsabilités de la Garde côtière canadienne se regroupent en trois volets: prévention, préparation et intervention. Dans le contexte de chacun d'eux, je soulignerai de quelle façon les récentes annonces relatives au Système de sécurité de classe mondiale pour les navires-citernes ajoutent à notre rôle et à nos responsabilités.
Commençons par la prévention. À notre avis, le transport sécuritaire de marchandises est important quelle que soit la cargaison transportée et le système de sécurité canadien, comme vous le savez, est sans égal. En collaboration avec Transports Canada, l’industrie du transport et d'autres organismes, notre objectif vise à assurer la sécurité et l'efficacité du transport.
Le rôle de la Garde côtière qui est d'assurer le transport sécuritaire et efficace de marchandises, comprend la mise en place d'aides à la navigation. La Garde côtière déploie plus de 17 500 aides à la navigation telles que des bouées, des tours radio, des feux de navigation, des cornes de brume et des radiophares. La Garde côtière utilise également un système de localisation GPS différentiel qui surpasse en précision et en efficacité le système GPS traditionnel. Nous offrons des services de communication et de trafic maritimes qui, ensemble, permettent le contrôle des communications de sécurité et de détresse, la diffusion d'information sur la sécurité maritime telle que les conditions météo et les signaux d'avis, ainsi que des conseils pour régulariser le trafic maritime. Je vous décris en effet l'essentiel des services de communication de la Garde côtière. Ils soutiennent une économie prospère, la sécurité de la vie humaine en mer et la protection de l'environnement par la gestion du trafic maritime et un mouvement de navires efficace.
Nous offrons des services de brise-glace. La Garde côtière soutient les activités économiques en aidant les navires commerciaux à naviguer sans encombres dans des eaux prises par les glaces. De plus, nous procurons de l'information sur les glaces, des conseils sur les routes de navigation, nous effectuons des opérations de lutte contre les inondations, le déglaçage des ports et escortons les navires dans les eaux encombrées de glaces. Nos brise-glaces sont actifs principalement sur la côte Est, dans les Grands Lacs et le long de la voie maritime du Saint-Laurent en hiver et, bien sûr, dans l'Arctique durant l'été.
Nous fournissons également des services de gestion des voies navigables. La Garde côtière contribue à assurer la sécurité, l'efficacité, la conception écologique, l'entretien et l'utilisation des canaux de navigation et des structures maritimes. Nous diffusons de l'information sur la sécurité des canaux de navigation aux pilotes. En ce qui concerne les services de gestion des voies navigables, nous harmonisons considérablement nos activités avec celles du Service hydrographique du Canada, car les hydrographes sont des experts en levés hydrographiques et en production de cartes et de brochures décrivant les voies navigables aux pilotes.
Toutes ces considérations sont des éléments essentiels de la prévention et contribuent à assurer la sécurité et l'efficacité du système de navigation du Canada. Dans le cadre de son engagement à assurer un Système de sécurité maritime de classe mondiale, le gouvernement a annoncé en mai 2014 son intention de moderniser le système de navigation du Canada. Ceci inclut, pus précisément, le fait d'avoir davantage recours à des cartes de navigation électroniques et à des données numériques qui peuvent être intégrées dans les systèmes des navires en temps réel. Nous mettrons donc en place des outils et des technologies de pointe permettant la collecte et le partage de données destinées aux pilotes, notamment des bouées météorologiques « intelligentes » et des bouées lumineuses toute l'année sur le chenal maritime du Saint-Laurent. Cela signifie aussi augmenter le nombre de navires munis du système automatisé d'identification, lequel permet aux navires de communiquer leur position au service côtier et aux autres navires, pour une meilleure sécurité maritime. Ces changements ne se produiront pas du jour au lendemain, mais ils s'ajouteront aux mesures déjà solidement en place.
J'aimerais maintenant attirer votre attention sur la préparation aux situations d'urgence. Malgré nos efforts importants et ceux de nos partenaires responsables de l'aspect prévention, nous ne pouvons ignorer, et nous n'ignorons pas, la préparation aux situations d'urgence. Les mesures mises de l'avant par la Garde côtière nous permettent d'intervenir de maintes façons dans les cas d'incidents maritimes. Nous avons du personnel partout au pays formé en intervention environnementale et équipé pour intervenir efficacement. Nous avons un plan de gestion du cycle de vie des actifs qui assure que nos navires et équipements sont bien maintenus. Nos niveaux de service ont été conçus avec attention et réalisme, ils ont été pleinement communiqués et les pilotes les utilisent pour planifier en conséquence.
Les initiatives de planification et de préparation aux situations d'urgence de la Garde côtière ne s'effectuent pas isolément. Des consultations ont lieu avec les pilotes et les gens de l'industrie, les pêcheurs et les plaisanciers. Par exemple, nous tenons des rencontres biannuelles avec les intervenants de l'industrie par l'intermédiaire de la Commission consultative maritime nationale et des organismes régionaux tels que le Groupe Conseil au Québec.
Pour ce qui est de notre plan d'intervention environnementale, la préparation constitue un élément critique qui englobe la planification, la formation et les exercices. La Garde côtière travaille à l'interne, mais aussi à l'externe avec ses partenaires fédéraux, internationaux et de l'industrie, afin de veiller à ce que nous soyons prêts à intervenir en cas d'incident de pollution. Le Régime de préparation et d'intervention en cas de déversement d'hydrocarbures en milieu marin au Canada a une portée nationale et exige que des organismes d'intervention financés par l'industrie, situés au sud du 60e parallèle, maintiennent un certain niveau de capacité d'intervention. Par exemple, les organismes d'intervention sont requis d'avoir en tout temps les capacités suffisantes pour contenir un déversement d'hydrocarbures de 10 000 tonnes provenant de navires, dans les délais prescrits par la Loi sur la marine marchande du Canada de 2001. Les navires réglementaires sont tenus d'avoir un arrangement établi avec un organisme d'intervention certifié par Transports Canada. Cependant, au nord du 60e parallèle, il n'existe aucun groupe d'intervention certifié, car le transport maritime de pétrole y est très limité comparativement au sud. La majorité de l'équipement d'intervention entreposé et maintenu en état au nord du 60e appartient à la Garde côtière. Nous possédons 19 dépôts d'équipement répartis dans le nord.
En plus, nous possédons trois dépôts plus grands, situés à Tuktoyaktuk, à Churchill et à Iqaluit, ainsi qu'un entrepôt d'équipement d'intervention rapide par air à Hay River, ce qui nous permettrait d'intervenir rapidement en cas d'incident de pollution.
La Garde côtière canadienne participe de façon importante à de nombreuses initiatives de sécurité de classe mondiale pour les navires-citernes. Une pierre angulaire du Système de sécurité de classe mondiale pour les navires-citernes est la planification d'intervention par secteur fondée sur le risque. Grâce à ce processus d'intervention par secteur, la Garde côtière, en partenariat avec Transports et Environnement Canada, dirigera la création d'un nouveau modèle de planification et de préparation basé sur le risque, pour intervenir en cas de déversements d'hydrocarbures en milieu marin. Ce nouveau modèle exigera d'évaluer les risques en terme du nombre de navires-citernes qui circulent, du type de cargaison et de l'environnement marin, puis de développer des stratégies pour atténuer ces risques. Par le biais de la planification d'intervention par secteur, la Garde côtière canadienne jouera un rôle de premier ordre dans la planification et la gestion d'interventions en matière de déversements d'hydrocarbures en mer, en regroupant les intervenants qui seraient le plus touchés advenant un accident de pollution.
J'aimerais mentionner une autre initiative qui se rapporte à l'aspect prévention; un programme de paiements de transfert sera établi afin d'aider les collectivités autochtones à obtenir un financement pour l'achat de l'équipement requis pour joindre la Garde côtière auxiliaire canadienne et le système de recherche et sauvetage maritimes du Canada.
Finalement, j'attire votre attention sur notre rôle en matière d'intervention. Le Régime de préparation et d'intervention en cas de déversement d'hydrocarbures en milieu marin au Canada est issu d'un partenariat entre le gouvernement et l'industrie, qui considère la pollution marine selon le principe du pollueur-payeur, ce qui signifie que le pollueur est toujours responsable de la pollution qu'il a causée.
Du côté du gouvernement fédéral, Transports Canada, Environnement Canada, Pêches et Océans Canada et la Garde côtière du Canada sont des partenaires dans le Régime.Transports Canada réglemente le Régime. Environnement Canada voit à la prestation et à la coordination de l'information et des avis scientifiques qui sous-tendent les interventions en cas de pollution. Pêches et Océans effectue des recherches scientifiques sur les pêches et les écosystèmes marins et fournit des conseils en matière de préparation et d'intervention.
En tant que bras opérationnel du gouvernement, la Garde côtière est l'organisme d'intervention fédéral principal chargé d'assurer une intervention appropriée aux navires ou en cas de déversement dans les eaux sous compétence canadienne. La Garde côtière reçoit les rapports de pollution et intervient pour assurer que le pollueur effectue les actions nécessaires, puis, le cas échéant, il supervise l'intervention du pollueur pour assurer qu'elle est appropriée.
La Garde côtière a aussi l'autorité de prendre une intervention en charge si le pollueur refuse de le faire, n'est pas en mesure de le faire ou est inconnu. La Garde côtière peut recouvrer les coûts engagés pour la surveillance ou l'intervention liées à un événement soit auprès du pollueur, soit par la Caisse d'indemnisation des dommages dus à la pollution par les hydrocarbures causée par les navires.
L'une des initiatives mises en œuvre en vertu du Système de sécurité de classe mondiale est le Système de commandement en cas d'incident. Ce système est une méthodologie normalisée de gestion tous risques, applicable sur les lieux d'opération et conçue pour contrôler et coordonner plus efficacement les interventions en cas d'incidents de pollution. Grâce au Système de commandement en cas d'incident, la collaboration de la Garde côtière avec d'autres intervenants d'urgence sera améliorée et nous serons mieux équipés pour coopérer avec nos principaux partenaires, les autres ministères et organismes.
En dernier lieu, j'aimerais dire un mot sur la flotte de la Garde côtière canadienne. Les services de la Garde côtière sont assurés par le Programme de préparation opérationnelle de la flotte de la Garde côtière canadienne (GCC), lequel fournit des navires sécuritaires, fiables et fonctionnels.
Notre flotte compte 119 grands navires et aéroglisseurs, de même que 21 hélicoptères. Ces navires sont opérés par des équipages qualifiés et certifiés qui sont prêts à intervenir lors d'urgences en mer ou reliées aux activités maritimes et qui mettent en application la gamme complète des programmes de la GCC et apportent un soutien en mer à nos partenaires fédéraux. Nous évoluons dans le cadre du Règlement sur la gestion pour la sécurité de l'exploitation des navires, créé en 1998 par Transports Canada et avons mis en place volontairement un système de gestion de la sécurité, conformément au Code international de gestion de la sécurité. Les objectifs définis par le Code international de gestion de la sécurité pour la sécurité de l'exploitation des navires et la prévention de la pollution visent à prévenir les blessures ou la perte de vies humaines, à assurer la sécurité en mer et à éviter les dommages causés à l'environnement, particulièrement l'environnement et les biens maritimes. Notre système de gestion de la sécurité pour la flotte de la GCC assure que nous agissons conformément aux conventions internationales et aux lois canadiennes. Le système contribue également à soutenir une culture de promotion de la sécurité et de prévention de la pollution au sein de notre organisation et nous maintient dans un état de préparation optimal.
Monsieur le président, je vous remercie ainsi que les membres du comité de m'avoir permis de présenter ce survol des rôles et responsabilités de la Garde côtière à l'égard de la prévention, de la préparation et de l'intervention en cas de déversements en milieu marin. Au nom de M. Hains et de M. Pelletier, je vous remercie de nous avoir invités à décrire le rôle du Service hydrographique du Canada dans le réseau d'intervenants pour la sécurité de la navigation au Canada.
Nous serons heureux de répondre à toute question que vous pourriez avoir à cet égard.
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Je demanderai à mon collègue, M. Pelletier, de dire également un mot à ce sujet, compte tenu de ses antécédents professionnels. L'incident du
Simushir a déclenché plusieurs différentes activités d'intervention, et je pense qu'il importe de le signaler.
En premier lieu, cet incident comportait, au départ, une activité de recherche et sauvetage, parce qu'il y avait à bord les membres de l'équipage qui étaient en danger. Nous avons donc procédé à une telle opération. Nous étions sur place, prêts à intervenir selon les nécessités de la situation et, comme vous le savez peut-être, nous avons réussi à la fin à faire sortir le commandant du navire.
Pour ce qui est de l'aspect environnemental, les réparations dont le navire avait besoin ne pouvaient être faites dans le délai prévu à l'origine. On nous avait dit, au départ, que les réparations prendraient trois heures et demie, après quoi le navire pourrait reprendre sa route. De fait, même avant cela, nous avions commencé à envisager ce qui serait nécessaire du côté environnemental. Nous avons entrepris d'exécuter le plan conjoint établi avec les États-Unis. Quand il s'agit d'incidents maritimes, il existe, comme vous le savez probablement, un haut niveau de coopération internationale et le Canada a conclu des partenariats avec d'autres pays. Étant donné le lieu de l'incident, les Américains étaient sur place et prêts à agir, tant pour l'opération de recherche et sauvetage que pour les mesures environnementales. Nous avons, par exemple, entrepris de faire appel à la province, à la Première Nation et à l'industrie afin de nous assurer de la disponibilité des ressources voulues.
Quant à l'opération de remorquage elle-même, il importe de signaler que la Garde côtière canadienne peut être considérée comme responsable des remorquages de dernier recours. Ce n'est pas l'une de nos principales activités. Dans le cas qui nous occupe, nous avons immédiatement communiqué avec l'industrie afin de déterminer quelle capacité était disponible et de la mettre en œuvre. Nous avons néanmoins dépêché sur place nos propres navires. Le Gordon Reid est arrivé sur place en premier, suivi du Sir Wilfrid Laurier. La rupture d'un câble de remorque n'est pas un incident inhabituel. Je sais bien qu'en d'autres circonstances cela ne fait simplement pas partie de notre façon de penser, mais dans la situation où se trouvait le navire et surtout dans l'état de la mer à ce moment-là, la rupture des câbles n'a pas, en elle-même, suscité tellement d'inquiétude. Nous avons redoublé d'effort pour reprendre en remorque le navire et nous avons réussi, comme vous le savez, à stabiliser suffisamment la situation jusqu'à l'arrivée du Barbara Foss, qui a effectué le remorquage principal.
La rupture des câbles ne nous a pas causé tellement d'inquiétude. Nous effectuons une analyse après action dans toutes les circonstances de ce genre. Nous allons certainement examiner ce qui s'est passé pour déterminer s'il y a eu quelque chose d'inhabituel. En fait, nous pensons que c'est le bon travail du Gordon Reid qui a permis de stabiliser la situation. Le Gordon Reid et le Sir Wilfrid Laurier sont restés sur place pendant des heures parce que la situation était assez stable et que la direction et le mouvement du vent et de la houle ne rapprochaient pas le navire de la côte, comme vous l'avez mentionné.
Il y a eu une combinaison de facteurs, cela ne fait aucun doute. Des mesures ont été prises dans l'immédiat et ces mesures ont fini par redresser la situation.