:
Je vous remercie, monsieur le président.
Honorables membres du comité, bonjour.
Je suis heureux d'être ici cet après-midi pour vous entretenir de la mission des Forces canadiennes en Afghanistan.
[Traduction]
Vous avez devant vous le texte de ma présentation ainsi que certaines diapos, cinq ou six graphiques, que je vous présenterai au fur et à mesure.
À titre de commandant du Commandement de la Force expéditionnaire du Canada, je réponds au chef d'état-major de la Défense pour toutes nos forces déployées sur des missions internationales. J'ai été nommé à ce nouveau poste de commandement en septembre 2005 et mon quartier général a été officiellement créé et a assigné le contrôle des opérations internationales le 1er février de cette année.
En résumé, ma fonction est double: exercer un commandement et un contrôle réel de chacune que de ces missions au nom du chef d'état-major de la Défense et m'assurer que les hommes et les femmes déployés sur ces missions ont le soutien dont ils ont besoin pour réussir — en d'autres mots, établir les conditions pour le succès de leur mission.
[Français]
À titre de commandant du Commandement de la Force expéditionnaire du Canada, COMFEC, et membre des Forces canadiennes, je suis extrêmement fier de ce que nous avons accompli depuis que nous avons débuté les opérations terrestres en Afghanistan, en 2002.
Je sais qu'un certain nombre de représentants des Forces canadiennes et du ministère de la Défense nationale ont déjà comparu devant vous à propos de la mission en Afghanistan. Parmi ceux-ci, le brigadier-général Howard vous a présenté tout récemment une mise à jour très factuelle de la position actuelle de la mission.
Dans mes remarques, je voudrais vous offrir ma perspective sur l'approche de l'ensemble du gouvernement dans cette mission et sa composante militaire, ainsi que les progrès qui ont été accomplis le long des diverses lignes d'opération depuis le mouvement du Canada dans le sud de l'Afghanistan.
Je serai heureux de répondre à vos question après mes remarques.
[Traduction]
Tout d'abord, j'aimerais dire quelques mots à propos de la perspective des Forces canadiennes sur l'approche de l'ensemble du gouvernement. Je vous demanderais de bien vouloir vous reporter au premier graphique. Nos efforts en Afghanistan sont guidés par un plan de campagne militaire qui a été développé en étroite consultation avec le ministère des Affaires étrangères, l'ACDI, la GRC et nos autres partenaires, et il est entièrement conformes à la stratégie du gouvernement du Canada pour l'Afghanistan.
Contrairement à certaines affirmations récentes, il ne s'agit pas exclusivement d'une mission de combat — loin s'en faut. Notre orientation porte avant tout sur l'aide au peuple de l'Afghanistan et à leur donner l'espoir d'un avenir meilleur. Nos priorités et objectifs sont basés largement sur ceux énoncés dans la stratégie de développement national afghane, dévoilée lors de la Conférence de Londres en janvier de cette année. Nos barèmes et mesures du succès reflètent ceux du Bloc afghan qui est l'accord entre le gouvernement de l'Afghanistan et la communauté des donateurs internationaux sur les objectifs qui doivent être atteints d'ici 2011.
Ils sont également tous liés aux plans opérationnels de l'OTAN. Selon une perspective canadienne, il s'agit vraiment d'un effort de l'ensemble du gouvernement. En Afghanistan, ces efforts surviennent au niveau de l'équipe de reconstruction provinciale à Kandahar au sein de la Force opérationnelle interarmées canadienne où le commandant militaire possède des conseillers politiques et de développement, et au niveau national par le biais de l'ambassade à Kaboul où, une fois encore, tous les joueurs clés sont présents.
Il y a toujours place à l'amélioration mais je crois que nous faisons des progrès à l'heure actuelle dans le cadre d'une approche pangouvernementale axée sur les trois D, comparativement à tout ce que nous avons fait depuis la fin de Guerre froide.
[Français]
Tel qu'illustré sur le côté droit de la diapositive, il ne s'agit pas simplement d'un effort canadien. Jusqu'à tout récemment, nos forces étaient toutes sous le contrôle opérationnel de la coalition commandée par les États-Unis.
Depuis le 31 juillet, nous fonctionnons désormais sous le commandement de la Force internationale d'assistance pour la sécurité, la FIAS. Outre la coalition militaire, nous nous engageons et travaillons étroitement, à de multiples niveaux, avec plusieurs partenaires internationaux, incluant des entités nationales, des organisations internationales et non gouvernementales.
Enfin — et c'est le plus important —, il y a le contexte afghan à considérer. Nous avons toujours affirmé que tout ceci avait pour but d'aider les Afghans à s'aider eux-mêmes, et notre personnel déployé le comprend très bien.
[Traduction]
Ce prochain graphique, diapo 2, montre les principales lignes d'effort ou lignes d'opération que nous suivons. Tout ceci est aligné étroitement avec la stratégie de développement national afghane et le plan de la Force internationale d'assistance à la sécurité, la FIAS, pour aider le gouvernement de l'Afghanistan.
En ce qui concerne la gouvernance, l'armée joue un rôle de soutien et d'habilitation pour que les autres ministères atteignent les objectifs de la gouvernance. Selon notre perspective, il s'agit de bâtir une capacité et de soutenir l'extension de l'autorité, de la crédibilité et de la légitimité du gouvernement afghan depuis Kaboul jusqu'au niveau provincial, dans les districts et les villages où les gens ont besoin de leur aide.
Notre rôle dans les objectifs de développement et de reconstruction est aussi de soutenir les autres ministères. Ces objectifs portent sur l'aide pour réduire la pauvreté, créer une économie viable et s'occuper de l'infrastructure et des priorités sociales des autorités gouvernementales à tous les niveaux.
La ligne d'opération de la sécurité est véritablement au coeur de notre travail dans l'armée et elle consiste principalement en deux choses: maintenir un environnement stable et sécuritaire, ce qui à son tour facilitera les progrès le long des deux premières lignes d'opération; et deuxièmement, aider à bâtir la capacité des forces de sécurité nationales afghanes, principalement l'Armée nationale afghane et la Police nationale afghane pour qu'elles se tiennent toutes les deux sur leurs pieds.
Parce que les défis de la sécurité dans le Sud et l'Est de l'Afghanistan ont été si importants, il a été difficile de progresser le long de ces trois lignes d'opération. Nous devons gagner la confiance du peuple afghan de sorte qu'il puisse nous aider avec la sécurité. Cependant, cette confiance ne se gagne pas uniquement par le biais d'opérations de sécurité; le gouvernement afghan et la communauté internationale doivent améliorer la qualité de vie de la population s'ils veulent mériter sa loyauté et son soutien.
[Français]
En réfléchissant aux progrès que le Canada a réalisés jusqu'à maintenant en Afghanistan, il est important de considérer que nous n'avons eu une concentration significative des forces dans le Sud que depuis la fin de février de cette année. Au moment de notre arrivée à Kandahar, les opérations étaient sous la conduite de l'opération Enduring Freedom, dirigée par les Américains, avec des unités de manoeuvre de la coalition présentes uniquement dans deux des six provinces du Sud.
La semaine dernière, après presque neuf mois au commandement, le brigadier-général David Fraser du Canada a transféré le commandement du Commandement régional Sud au major-général Ton Van Loon, des Pays-Bas.
Je voudrais profiter de cette occasion pour reconnaître les réussites extraordinaires du brigadier-général Fraser au cours de cette période. Son leadership exceptionnel d'une force multinationale dynamique dans des circonstances difficiles lui a mérité les plus hautes éloges et des louanges de tous les niveaux de la chaîne de commandement de l'OTAN et des États-Unis, ainsi que du gouvernement afghan.
[Traduction]
Nous allons maintenant passer à la troisième diapositive.
Au cours de son commandement, le Général Fraser était responsable de superviser la transition critique et réussie des forces internationales depuis l'opération Enduring Freedom, sous commandement des États-Unis, à la Force internationale d'assistance à la sécurité, sous contrôle de l'OTAN, qui s'est déroulée sans aucun problème le 31 juillet de cette année. Ses efforts et son leadership ont aussi aidé à établir les conditions pour l'expansion de la FIAS au sein du Commandement régional Est au début d'octobre, complétant ainsi le transfert d'autorité pour l'ensemble de l'Afghanistan sous l'OTAN.
Au cours de cette période, les Forces canadiennes ont joué un rôle important dans le soutien des principaux pays de l'OTAN qui ont envoyé des troupes au Commandement régional du Sud: les Pays-Bas en Ourouzgan; la Grande-Bretagne dans la province d'Helmand; et la Roumanie dans la province de Zaboul. Il y a maintenant un groupement tactique et une équipe de reconstruction provinciale dans chacune des quatre grandes provinces du Sud, de sorte que l'effectif de la coalition dans cette région de l'Afghanistan a plus que doublé depuis l'époque de l'opération Enduring Freedom.
Les médias ont couvert les opérations des Forces canadiennes face à une opposition armée dans la province de Kandahar alors que nous avons étendu notre présence dans des régions qui, jusqu'à tout récemment, étaient considérées comme les bastions imprenables des talibans. Ce faisant, nous les avons déstabilisés, nous avons affaibli leur capacité opérationnelle et nous avons étendu la portée des autorités afghanes dans ces régions.
Par le biais des opérations Mountain Thrust et Méduse, les forces internationales, et les Canadiens en particulier, ont défait l'offensive fort publicisée des talibans du printemps et de l'été 2006 et démontré hors de tout doute la détermination de la FIAS. Les talibans ont déclaré publiquement plus tôt dans la nuit que leurs troupes reprendraient Kandahar et que les soldats américains et de l'OTAN seraient chassés.
Comme le Brigadier-général Fraser l'a souligné récemment, nous sommes toujours là, plus forts et plus déterminés que jamais. Nous tenons les districts de Pashmul et de Panjwai, le coeur de l'ancien régime des talibans — et Kandahar n'est plus sous la menace directe des combattants talibans.
Comme l'a souligné récemment le général James Jones, Commandement suprême allié pour l'Europe, « les insurgés ont choisi de tester le Canada et le Canada a répondu magnifiquement ».
Mais nous ne nous faisons aucune illusion à propos de la signification de tout cela. Ayant échoué dans des opérations plus conventionnelles en août et en septembre, les talibans reviendront à leurs tactiques traditionnelles d'intimidation — terroriser et victimiser les hommes, les femmes et les enfants afghans innocents.
Le défi pour nous est de transformer ces victoires tactiques en des gains à plus long terme pour le peuple afghan — leur offrir de l'espoir là où les talibans leur offrent de la haine.
Et nous reconnaissons certainement que nous n'y parviendrons pas uniquement par des moyens militaires.
[Français]
En ce qui concerne la capacité de sécurité, comme je l'ai mentionné plus tôt, nos efforts visent un équilibre entre le maintien d'un environnement sécuritaire et stable dans Kandahar et à bâtir la capacité des Forces de sécurité nationales afghanes. Beaucoup de progrès ont été accomplis par la communauté internationale au cours des trois dernières années pour aider à créer une armée nationale afghane. Cependant, c'est une entreprise gargantuesque, et il est irréaliste de penser que des résultats soutenables seront atteints en peu de temps.
Cela s'applique aussi aux forces de la Police nationale afghane. Ces dernières sont particulièrement essentielles au niveau des districts et des villages. Il reste encore beaucoup à faire pour améliorer la qualité et la quantité de ces forces. Les Forces canadiennes et l'équipe de tout le gouvernement sont activement engagées à bâtir une capacité à l'intérieur des Forces de sécurité nationale afghanes.
Au niveau national, nous avons un certain nombre d'officiers d'état-major des Forces canadiennes, sous le commandement du brigadier-général Gary O'Brien, enchâssés et jouant un rôle clé avec le Commandement combiné pour l'instruction et la sécurité dirigé par les États-Unis à Kaboul. Ce quartier général gère un programme de plusieurs milliards de dollars visant à organiser, former et équiper l'Armée nationale afghane et à réformer et bâtir la Police nationale afghane. Un certain nombre d'officiers de la GRC se joindront aussi à ce groupe au cours des prochaines semaines.
Nous avons aussi 15 membres des Forces canadiennes fonctionnant comme une équipe de formation travaillant directement avec les soldats de l'armée nationale afghane au Centre de formation militaire de Kaboul. Ce cadre d'instruction supervise les instructeurs et les soldats afghans pour les tactiques et compétences de petites unités, à titre d'étape finale de leur formation de base avant leur déploiement opérationnel avec les unités militaires afghanes dans le pays.
Nos soldats ont une réputation bien méritée d'excellents instructeurs, et l'impact de ce groupe relativement réduit de Canadiens est important pour des milliers de soldats afghans en route hors du centre de formation.
[Traduction]
Dans la province de Kandahar, nos efforts de création d'une capacité de sécurité ont aussi été importants et augmentent chaque jours. Nous avons récemment complété le déploiement d'une équipe de supervision et de liaison opérationnelle de 64 personnes qui sera enchâssée et travaillera étroitement avec un bataillon d'infanterie de l'Armée nationale afghane dans Kandahar et avec divers éléments de quartiers généraux. L'intention est d'avoir des Canadiens pour superviser, former et soutenir les unités de l'armée afghane qui travailleront avec les unités des Forces canadiennes dans la province. Si nous réussissons, avec le temps, il y aura une réduction graduelle de nos forces de combat et une augmentation correspondante de notre contribution à l'équipe de supervision et de liaison opérationnelle.
L'équipe de reconstruction provinciale de Kandahar a aussi été très orientée sur la création de capacités. Une initiative importante et fructueuse a été la création d'un centre de coordination interarmées composé de membres des Forces canadiennes et de la police nationale afghane situé au coeur de la ville, près du palais du gouverneur. Le centre de coordination interarmées joue un rôle clé en fournissant de l'information sur les incidents et accidents et aide à coordonner la réaction d'intervention rapide entre les Forces afghanes et la FIAS.
Les membres de l'équipe de reconstruction provinciale assiste à de nombreuses réunions de sécurité avec des représentants de toutes les forces de sécurité nationale afghanes majeures pour discuter des efforts coordonnés pour résoudre les problèmes tels la sécurité, les ressources, les opérations et le partage de renseignements.
[Français]
Le peloton de la Police militaire de l'Équipe de reconstruction provinciale, ÉRP, ainsi que les représentants de la GRC et de la police civile travaillent étroitement avec la direction de la Police nationale afghane pour développer leurs capacités de police. Tous les éléments ont été engagés dans une variété d'activités de formation au Camp Nathan Smith, incluant la manutention des engins explosifs improvisés, la patrouille, la fouille des suspects et des procédures des points de contrôle des véhicules, dans un effort pour rendre plus professionnels les agences de maintien de l'ordre. La GRC et la Police militaire ont aussi joué un rôle important dans la plus récente initiative, qui consistait à recruter et former une force de police auxiliaire pour la province de Kandahar.
Je dois aussi noter qu'un élément substantiel de l'effort de reconstruction financé par le ministère de la Défense nationale porte sur l'équipement et l'infrastructure de la Police nationale afghane.
[Traduction]
Tel que mentionné précédemment, selon une perspective canadienne, nous envisageons ce défi — soutenir le développement des forces de sécurité nationale afghanes professionnelles, crédibles et de confiance — comme notre ligne de travail la plus importante. Le défi à court terme est d'augmenter la présence tant de l'Armée nationale afghane que de la Police nationale afghane dans la province de Kandahar de sorte que nous puissions les soutenir au lieu de l'inverse.
Quelques mots au sujet de nos progrès en gouvernance, reconstruction et développement. Vous avez l'occasion d'entendre le Colonel Mike Capstick sur le rôle de notre équipe consultative stratégique en soutien à divers ministères du gouvernement afghan. Je ne reviendrai donc pas sur cette réussite. Je me contenterai de dire que le rapport que j'ai reçu des Afghans est que cette équipe est respectée, éprouvée et contribue beaucoup à bâtir une capacité de développement de la gouvernance au niveau national à Kaboul.
À Kandahar, notre équipe de reconstruction provinciale fait aussi de grands progrès. Le défi essentiel de notre équipe 3D est de bâtir une fondation ferme pour l'avenir à plus long terme de l'Afghanistan — ce qui est une chose pour laquelle l'Agence canadienne du développement international est très respectée et qu'elle fait très bien — et en même temps atteindre à court terme des résultats visibles qui gagneront la confiance et l'appui de la population locale.
Dans une zone de guerre active, c'est un travail difficile. En fait, de plusieurs façons, ceci est contre-intuitif. Notre équipe, dirigée par l'ACDI, a consacré une énergie considérable sur le terrain à bâtir les processus consultatif et décisionnel aux niveaux provincial, de district et communautaire pour s'assurer que l'équipe de reconstruction provinciale livre au bon endroit et selon les bonnes priorités ce dont les Afghans ont besoin et souhaitent. Cette insistance sur le processus ne donne pas une image intéressante, mais c'est certainement la clé pour atteindre des résultats soutenables qui se fondent sur la confiance et l'appui de la population.
En plus des questions de processus, nous sommes en voie de renforcer l'équipe de reconstruction provinciale avec des forces de sécurité supplémentaires ainsi que des ingénieurs et des gestionnaires de projets qui auront, avant longtemps, un effet dramatique sur ce que l'équipe de reconstruction provinciale est capable de fournir.
Cela ne signifie aucunement qu'il n'y a pas eu de progrès au cours des derniers mois. Au cours de son discours de départ la semaine dernière, le brigadier-général Fraser a fait référence aux 146 kilomètres de nouvelles routes qui ont été construites dans la province de Kandahar seulement, des plus de 100 000 mètres de canaux et plus de 1 000 puits creusés.
[Français]
Le brigadier-général Howard a accepté de vous soumettre une liste des projets en cours et complétés. Donc, je n'entrerai pas dans les détails des projets individuels.
Aujourd'hui, les efforts de l'Équipe de reconstruction provinciale portent surtout sur la capitalisation des récents succès de l'Opération Méduse pour permettre aux populations locales des districts de Panjwayi et de Zharey, qui ont été terrorisées par les talibans pendant plusieurs mois, de retrouver un certain niveau de normalité.
L'ÉRP a travaillé étroitement avec le Comité de gestion des désastres provinciaux, la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan, la MANUA, le Programme alimentaire mondial, le PAM, ainsi qu'avec d'autres organisations internationales et non gouvernementale, pour aider ces gens à retourner sur leurs terres et dans leurs foyers, et leur fournir des secours humanitaires immédiats. En même temps, une sélection de projets à impacts rapides est présentement soumise aux autorités locales pour obtenir leur approbation.
[Traduction]
Si vous voulez bien vous reporter aux diapositives 5 et 6. L'autre principal projet est la construction en cours de la route Summit, dont vous avez déjà entendu parler, qui est une route revêtue de construction récente qui traverse le district de Zharey et relie le district de Panjwai. Ceci était bien sûr le principal champ de bataille pendant l'opération Méduse.
Le gouvernement allemand a accepté de financer le revêtement d'une grande partie de cette route et le contrat entre le gouvernement allemand et la Force internationale d'assistance à la sécurité a déjà été conclu. Les ingénieurs des Forces canadiennes participent de très près à la planification et à l'exécution des travaux. L'importance de cette route est qu'elle relie les districts de Zharey et de Panjwai à la principale route d'accès de la province de Kandahar, l'autoroute 1, et qu'une fois achevée elle aidera certainement à stimuler le commerce et les déplacements de la population locale.
J'ajouterai quelque chose qui ne figure pas dans vos notes. Le tronçon sud de cette route sera financé et construit par des Canadiens grâce aux travaux préparatoires des ingénieurs des Forces canadiennes. Nous nous attendons à ce que les travaux commencent dans deux ou trois jours.
Pour conclure sur ce sujet, je voudrai simplement dire que l'équipe de reconstruction provinciale est le véritable point focal de notre action trois-D à Kandahar. L'ACDI et la GRC ont augmenté leur présence dans l'EPR ces derniers mois et la composante des Forces canadiennes verra aussi une augmentation importante le mois prochain.
Je dois dire que dans mes 33 années de service, dont une grande partie a été consacrée aux opérations internationales, jamais je n'ai vu meilleure coopération entre des ministères du gouvernement. Ce n'est pas parfait, mais il s'agit à bien des égards d'un territoire nouveau, et chacun de nous apprend chaque jour. Beaucoup de travail excellent est en cours et j'espère que ceci deviendra plus évident pour vous et pour tous les Canadiens dans les mois à venir.
J'aimerais maintenant dire quelques mots sur l'avenir. Le 1er novembre, le Brigadier-général Tim Grant a pris le commandement des Forces canadiennes en Afghanistan des mains du Général Fraser. Grâce au transfert du commandement multinational des Canadiens aux Hollandais, le Brigadier-général Grant pourra se consacrer davantage aux effets et aux résultats dans la province de Kandahar tout en conservant le commandement général de tout le personnel des Forces canadiennes en Afghanistan.
Trois principales composantes sont placées sous son commandement: une équipe de reconstruction provinciale nettement améliorée dotée d'une force de sécurité plus robuste lui conférant une plus grande autonomie d'opération dans la province ainsi qu'une meilleure capacité technique pour soutenir l'identification, la gestion et l'exécution des projets; un groupement tactique renforcé grâce à des chars et d'autres moyens destinés à améliorer sa mobilité, sa puissance de feu et sa protection, lui donnant ainsi l'agilité nécessaire pour conduire des opérations de sécurité à l'endroit et au moment où les autorités afghanes et la population locale en ont besoin; troisièmement, des équipes de liaison et de mentorat opérationnel incorporées aux unités de l'Armée nationale afghane dont l'unique vocation est de renforcer la capacité afghane.
Pour conclure, je participe directement et sans interruption à l'effort canadien en Afghanistan depuis le début de 2002. À l'origine, j'ai commandé l'opération Apollo, qui était la contribution des Forces canadiennes à l'Opération Liberté Immuable dans ses premiers temps; j'ai ensuite été chef du renseignement de la Défense pendant trois ans, où mon principal champ d'action était l'Afghanistan et, plus récemment, commandant du CONFEC.
Les critiques peuvent trouver des choses à redire où ils le voudront. Le fait demeure que les progrès réalisés en Afghanistan depuis 2002 sont spectaculaires et que la contribution du Canada a été et est toujours un facteur déterminant.
[Français]
La contribution précédente du Canada à la FIAS, entre 2003 et 2005, et le rôle de leadership qu'il a joué aux premiers jours de l'implication de l'OTAN avec la FIAS ont été à la fois significatifs et hautement réussis en termes d'impact sur le gouvernement de l'Afghanistan et du peuple de Kaboul.
[Traduction]
Étant donné que le Canada n'a été engagé dans le Sud que depuis peu, il est encore trop tôt pour faire état de résultats concrets et visibles de notre effort collectif. Les meilleurs résultats concernent le renforcement de la capacité et la gouvernance, ce qui permettra des progrès soutenables dans le Sud, des sujets qui n'attirent pas l'attention des médias.
Nous avons quand même eu des effets. Notre présence dans la province de Kandahar — la première présence d'une coalition dans de nombreux sanctuaires des talibans — a déclenché les réactions attendues de la part des talibans et d'autres forces de l'opposition. Il s'agit donc d'un cas de réussite en demi-teintes, les progrès en matière de stabilité et de sécurité étant entachés par les attaques de plus en plus nombreuses des forces de l'opposition.
Je me souviens du mois de février, au moment où les Canadiens ont pris le commandement à Kandahar. Le Lgén Karl Eikenberry, le commandant de la coalition de l'opération Enduring Freedom, a déclaré publiquement qu'il s'attendait tout à fait à une recrudescence de l'activité des insurgés au printemps et au début de l'été. C'est précisément ce que l'on a observé ces derniers mois.
Kandahar et la région du Sud étaient le point de départ du mouvement taliban de l'Afghanistan d'avant 2001. Aujourd'hui, l'insurrection est toujours déterminée à renverser le gouvernement national légitime et démocratiquement élu. Puisque nous sommes là pour aider le gouvernement et la population, nous continuerons d'être la cible des insurgés dont les attaques aveugles montrent bien le peu de soucis qu'ils ont pour les populations civiles. C'est donc dire que les progrès dans le Sud et dans l'Est de l'Afghanistan seront lents.
Personnellement, je pense que la démarche multidisciplinaire du Canada et des Forces canadiennes en Afghanistan, axée sur la collaboration avec les autorités afghanes légitimes et la communauté internationale, est la bonne.
Du point de vue strictement militaire, nous ne nous reposons pas sur nos lauriers. La communication est bonne à tous les nouveaux de la chaîne de commandement et horizontalement avec nos partenaires étrangers et des 3D. Nous participons tous quotidiennement à l'évaluation de cette mission très dynamique et complexe et de ses progrès. La structure de la force et ses capacités ont évolué et nous continuerons à les adapter en fonction des circonstances.
J'ai visité nos troupes en Afghanistan à cinq reprises au cours des huit derniers mois, la dernière fois il y a deux semaines, et j'ai parlé à des centaines de nos soldats à chacune des visites. La plupart on connu le combat. À l'extérieur du périmètre de ces activités, ils mangent, dorment, vivent et font leur travail dans des conditions que la plupart des Canadiens trouveraient difficiles à imaginer. Malgré les difficultés auxquelles ils font face, ils sont déterminés à réussir et sont positifs face à leurs réalisations. Ils ont ce que j'estime être une compréhension aigüe de leur mission et de ce qui doit être fait pour aider au redressement de l'Afghanistan. Ils croient en ce qu'ils font. C'est quelque chose que j'entends régulièrement.
[Français]
Mesdames et messieurs, je vous remercie de m'avoir donné la chance de vous adresser la parole et de discuter à avec vous. Je suis maintenant prêt à répondre à vos questions.
[Traduction]
Monsieur le président, pardonnez-moi de m'être étendu si longtemps. Je suis maintenant prêt à répondre à vos questions.