[Français]
Ma présentation visera principalement à mettre à jour les enjeux de sécurité qu'on a mentionnés au cours des dernières semaines. Après ma présentation, je serai disposé à vous fournir des éclaircissements sur ces enjeux.
[Traduction]
Je confirme au comité que mon mandat ce matin est de présenter une mise à jour non confidentielle sur les opérations en Afghanistan en mettant l'accent sur les activités de la Force opérationnelle interarmées au cours des dernières semaines, puisque vous êtes allés sur le théâtre, et de répondre le plus clairement possible à toute question que vous auriez sur mon exposé.
Il y a toujours trois lignes d'opérations dans la mission FIAS, approuvée par l'ONU et dirigée par l'OTAN, et elles sont liées, mais je dois insister ici surtout sur la sécurité, qui doit appuyer et renforcer les deux autres éléments : renforcer la capacité afghane de surmonter les difficultés et reconstruire le pays.
Je vais expliquer aux nouveaux membres du comité ce qui constitue la Force opérationnelle interarmées en Afghanistan, les effectifs de 2 500 personnes des FC que nous y avons.
Monsieur le président, je ne vais pas m'attarder là-dessus si vous voulez que je fasse vite. S'il y a une raison d'insister, je vais le faire.
J'ai un court état de la météo. Comme je l'ai déjà dit au cours d'autres séances, l'hiver a été relativement rigoureux en Afghanistan, alors qu'il avait été anormalement doux l'année précédente. La carte montre quelle a été la situation en décembre, avec les fortes pluies d'automne dont je vous ai parlé. Cela n'a pas été fréquent ces dernières années, car il y a dans le pays un désert très sec. Les pluies ont été un bon répit, mais elles ont ralenti certaines activités qui étaient prévues. Le temps a été plus sec après Noël.
La Route du sommet sur laquelle nous avons beaucoup travaillé et où nous avons eu toutes sortes de difficultés à l'automne a bien progressé. Que reste-t-il à faire?
Cette route plus ou moins asphaltée traverse la région de Zhari-Panjwaii, où les Canadiens ont mené les opérations Médusa et Baaz Tsuka. Nous avons l'obligation d'aider la collectivité locale à reconstruire après ces deux opérations. La route a un rôle central à jouer, car elle permet le commerce et les déplacements de la police et de la population locale.
La majeure partie de la route est maintenant asphaltée. Il reste à construire le pont sur la rivière Arghandab. La liaison sera établie avec les secteurs sud de Panjwaii, dont les habitants pourront se rendre à Kandahar.
Pour la construction du pont sur la rivière, nous avons prénégocié un contrat qui a été signé le 26 février. Une entreprise turque va le construire. La mauvaise nouvelle, c'est qu'il faudra plus de 690 jours pour exécuter le contrat. À titre d'information, c'est en décembre 2008 que le pont sera enfin achevé, mais le reste de la route est à peu près terminé.
Je vais maintenant dire un mot du regain d'activité des derniers mois.
Dans l'ensemble, comme vous l'avez lu dans les journaux, c'est dans la province de Helmand que les talibans ont été les plus actifs pendant l'hiver. Cela est attribuable en partie aux opérations énergiques et soutenues menées par les forces britanniques dans la vallée de la rivière Helmand pour assurer la liberté de mouvement autour du barrage de Kajaki, afin qu'on puisse y faire des travaux majeurs de remise en état et ainsi accroître considérablement l'approvisionnement en électricité dans tout le sud de l'Afghanistan.
Un autre facteur complique la situation à Helmand, car on produit dans cette province plus de la moitié du pavot afghan. Il est certain que l'arrivée des forces de l'OTAN et leur présence depuis un an et demi ont déstabilisé les talibans, pour qui la région a été un secteur d'activité intense ces derniers mois.
[Français]
Dans la province de Kandahar, par contre, les talibans ont connu un recul important dans les districts de Panjwayi et de Zhari à la suite des opérations continues en cours de la FIAS. La position du gouvernement a été renforcée et, par conséquent, l'influence des talibans dans la région a été réduite.
Dans la province de Kandahar, les talibans ont continué de viser les forces de sécurité nationale afghanes. La semaine dernière, ils ont conduit deux attaques au véhicule suicide, et 11 membres des forces de sécurité nationale afghanes ont perdu la vie.
[Traduction]
Les talibans continuent de cibler les forces afghanes locales. C'est ce que nous avons constaté ces derniers mois. Nous prenons des mesures pour épauler nos partenaires afghans et les rendre moins vulnérables. J'en parlerai un peu plus dans une minute.
À cause du relief montagneux et des intempéries extrêmes, les talibans n'ont guère pu faire mieux, à Oruzgan et à Zabol, qu'entraver la mobilité de la FIAS. Si vous me demandez un instantané du Commandement régional Sud, où nous avons des opérations dans la partie sud du pays, toute l'activité a été concentrée en fait dans la province de Helmand. Les tensions y sont plutôt fortes depuis quelques semaines.
Passons maintenant à la FIAS. Je vais commencer au plus haut niveau pour descendre jusqu'au niveau de la Force opérationnelle interarmées.
Le 4 février, le général américain Dan McNeill a pris le commandement des effectifs de quelque 31 000 personnes de la FIAS, commandement qui était jusque-là assuré par le général britannique David Richards. Vous vous souviendrez que celui-ci avait pris le 4 mai 2006 le commandement d'un effectif de 9 000 personnes. Nous en sommes à 31 000, mais il a commencé avec 9 000. La Force internationale d'assistance à la sécurité était responsable seulement de Kaboul et des régions relativement pacifiques du nord et de l'ouest de l'Afghanistan. Sous son commandement, la FIAS s'est attaquée à la difficile région sud, avec des forces canadiennes et de la coalition pour la première fois. Il a pris le commandement d'une grande partie des forces américaines affectées au secteur est du pays.
Cette présence, qui remonte à seulement un peu plus d'un an, est une réalisation majeure. Il faut y voir une grande avancée vers la sécurité en Afghanistan. Le général Richards a cédé le commandement en février 2007.
[Français]
Selon le général Richards, que j'ai pu écouter dans le cadre d'un récent atelier qu'il a présenté en Angleterre sur l'Afghanistan et qui était commandité par le Conseil de Senlis, la FIAS a pris une place importante en Afghanistan.
Bien que je ne sois pas assis ici devant vous aujourd'hui pour prétendre que la mission de l'OTAN sanctionnée par les Nations Unies ne comporte aucun défi, je peux dire que dans la perspective des opérations militaire, il y a des signes prometteurs.
[Traduction]
Je voudrais vous donner le point de vue du général Richards sur les succès qu'il estime avoir remportés pendant son commandement. Il est important de vous faire connaître ce point de vue étranger. Il dit d'abord que la communauté internationale aborde maintenant de façon unifiée la question de la sécurité en Afghanistan. Il est très important pour le gouvernement afghan de pouvoir traiter avec une seule personne qui dirige la FIAS. Le général a obtenu ce résultat. La FIAS a pu étendre son action à tout le pays.
Deuxièmement, à l'été, la FIAS a infligé aux insurgés une défaite tactique importante. Le général fait ici allusion au succès de la coalition pendant l'opération Médusa, dont des troupes afghanes et canadiennes ont pris la tête, mais qui a été appuyée par de nombreux moyens de nos partenaires dans le Sud. Les Canadiens ont eu une influence déterminante là-bas en travaillant avec les Afghans, épaulés par l'OTAN. Cette victoire a eu un grand retentissement, en tout cas dans la province de Kandahar.
Selon le général, c'est la FIAS qui a l'initiative. Il l'explique en disant que, ces derniers mois, les insurgés n'ont pu atteindre les objectifs annoncés. Ils devaient reprendre Kandahar et la ville. Ils ne l'ont pas fait. Ils devaient repousser les Britanniques de Helmand. Ils n'y sont pas parvenus. Ils devaient poursuivre une solide offensive pendant l'hiver. Cela ne s'est pas réalisé non plus.
Dans trois des cinq régions, il y a eu au bas mot 40 p. 100 moins d'incidents en décembre 2006 qu'en décembre 2005. Par rapport à l'année passée, les talibans ont moins attaqué les forces afghanes et de l'OTAN. Les incidents, les attentats contre la FIAS et l'OTAN, ont été ramenés d'un sommet de 913 en août à 342 en décembre 2006.
Le général Richards a eu un important rôle à jouer dans le groupe consultatif présidentiel, mis sur pied afin de renforcer la gouvernance et de réunir une grande partie des partenaires à Kaboul pour travailler avec le président et s'occuper des districts périphériques du pays.
Enfin, l'Armée nationale afghane est plus forte et mieux entraînée. Voilà une raison d'être optimiste devant la situation de l'Afghanistan.
Comme je l'ai dit, il y a là-bas beaucoup de difficultés. Vous pourriez en signaler, et il en est question dans la presse, mais il est certain qu'on accomplit des progrès en Afghanistan.
Je vais maintenant parler de la région où nous travaillons, le Commandement régional Sud, dire un mot de ce qui se passe dans les autres provinces et m'attarder ensuite à la présence canadienne dans la province de Kandahar.
Dans la zone du Commandement régional Sud, les efforts, ces dernières semaines, ont porté surtout sur la sécurisation de la région par la déstabilisation des talibans et la mise en place de conditions favorables au développement, surtout dans la zone de développement de la ville de Kandahar. Dans la zone des opérations de Helmand, le nord de la province est resté au centre des opérations de talibans, et donc du Commandement régional Sud. Il y a toujours des troupes nombreuses sur le terrain dans toute la province. Malheureusement, le cessez-le-feu orchestré dans la région de Musa Qala n'a pas tenu.
Les Britanniques et nous avons aussi constaté qu'on utilisait de nouvelles armes. Les missiles sol-air et d'autres armes sournoises suscitent actuellement une grande préoccupation. Elles compliquent nos opérations dans la région. Cela ne nous empêche pas d'agir, mais il faut être un peu plus prudent.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, les forces britanniques tiennent à moderniser et à remettre en état le barrage de Kajaki, et elles ont mené des opérations visant à assurer la sécurité nécessaire à l'exécution de ce travail. Il en sera question de façon plus détaillée dans une autre diapo. Vous comprendrez le rôle du Canada à cet égard et l'action de la FIAS.
[Français]
Du point de vue des forces opérationnelles dans la province de Zaboul, les autres continuent de s'orienter vers des opérations de sécurité le long de la route 1, de diriger des opérations de sécurité dans la zone de défense afghane et de déranger les talibans dans le district de Mizan. Au nord, les forces opérationnelles dans le secteur d'Ourouzgan ont continué de s'orienter vers la sécurité dans les régions de Dihrawud et Tirin Kot.
La liberté de mouvement relative dont jouissent encore les talibans est encore plus limitée aux abords de Tirin Kot.
[Traduction]
La diapo suivante est très chargée. Je vais m'y reporter plusieurs fois.
Pour la Force opérationnelle interarmées en Afghanistan, les dernières semaines ont été extrêmement occupées. Je commence par le premier point : la rotation récente qui a été très réussie — dans le jargon de l'armée, il s'agit de la relève sur place. Nous venons de remplacer la plupart des soldats qui sont venus de Petawawa par des troupes qui viennent surtout de l'est du Canada. Le personnel qui rentre, basé dans le groupement tactique 1 RCR, l'ERP qui était dirigée par Simon Heatherington, que vous aurez rencontré au cours de votre voyage, ainsi que le commandement national et les éléments de soutien, Fred Lewis et son équipe, sont partis de Kandahar il y a trois ou quatre semaines pour aller dans un centre de décompression à Chypre, où ils ont pu se détendre quelques jours avant de rentrer au Canada. Ils sont tous de retour sains et saufs, et prennent leur congé préparatoire au déploiement.
Les Forces canadiennes estiment que l'équipe de la rotation 2, celle qui vient de rentrer, peut se targuer de nombreuses réalisations. J'en énumère quelques-unes. Elle a infligé un cinglant revers aux insurgés au cours de l'opération Médusa, rendant possible une zone de développement afghane à Kandahar. Je soutiens que bien d'autres activités de la FIAS dans le Sud ont pu se déployer parce que nous avons clairement fait comprendre aux talibans que nous allions tenir bon, auprès des Afghans de la région, pour assurer leur sécurité et les épauler. Vous vous souvenez du long week-end de septembre au cours duquel nous avons subi de nombreuses pertes pendant l'opération Médusa. Cela demeure un drame pour ceux qui ont perdu la vie, mais la mission a été réussie.
L'équipe a établi un périmètre plus sûr autour de la région de Zhari et de Panjwaii et a mis en place un cadre rudimentaire pour que les forces de sécurité afghanes couvrent la région. C'est la deuxième grande réalisation. Elle a joué un rôle de mentor et aidé tous les ordres de gouvernement, du niveau provincial au niveau national. Elle a entrepris la construction de la Route du sommet et facilité la croissance de l'armée nationale et de la police nationale afghanes dans la province de Kandahar. Les effectifs, clairsemés au départ, se chiffrent par centaines. Des centaines de policiers et de soldats afghans sont maintenant à l'oeuvre dans la province de Kandahar grâce au travail acharné de la rotation 2.
Le deuxième point porte sur le groupement tactique du 2e Royal Canadian Regiment, actuellement en place. Je vais dire un mot de certaines de ces activités. En ce moment, le gros de leurs efforts porte sur la sécurité, la reconstruction et le développement dans la zone d'opérations de Panjwaii et de Zhari. Je montre cette zone d'opérations comme rappel. La Route du sommet est à droite et il y a là toute la région où nous sommes actifs depuis plusieurs mois.
Le groupement tactique du 2e RCR, de la BFC Gagetown, au Nouveau-Brunswick a pris les rênes et continué à assurer la sécurité dans toute la région avec nos partenaires de la sécurité nationale afghane. Comme je l'ai dit plus tôt, les progrès se sont poursuivis dans la construction de la Route du sommet, et le groupement tactique continue d'assurer la sécurité sur cette route. Les opérations Médusa et Baaz Tsuka — cette dernière ayant pris fin récemment — nous ont menés depuis la Route du sommet, vers l'est, à Howz-e Madad et Sangsar, et nous avons chassé les talibans de cette zone et permis à la population locale de rentrer chez elle. Avant ces deux opérations, de nombreux Afghans avaient fui la région et, lorsque les talibans ont engagé le combat contre les forces afghanes et nos troupes, la vie a été bouleversée dans toute la région. Au cours des dernières étapes de l'opération Baaz Tsuka, plus de 2 500 familles afghanes sont rentrées chez elles, et, avec l'aide des forces de la sécurité nationale de l'Afghanistan, nous essayons maintenant d'assurer la sécurité dans cette région. Ce travail demeure au centre des préoccupations du groupement tactique.
Voyez la différence entre l'automne et le printemps. L'automne dernier, quand on se promenait dans ce secteur, on ne voyait pas de marchés, on ne voyait pas beaucoup de familles, on ne voyait pas de jeunes le soir, on ne voyait pas de lampes allumées. Il n'y avait pas beaucoup de monde. Les habitants de l'endroit étaient partis. Il y a deux semaines seulement, on pouvait voir une collectivité en plein épanouissement. Les familles sont revenues. Les marchés sont ouverts. Les aînés de villages communiquent bien avec les forces de sécurité et nos propres troupes, et ils essaient de dire où se trouvent les talibans, où sont les caches d'armes. Il y a des lampes allumées le soir, nous voyons des enfants jouer — toutes sortes de choses qu'on peut voir à Kaboul. Ce sont d'excellents résultats dans toute cette région.
[Français]
Au cours des dernières semaines, les forces de sécurité nationale afghanes ont appuyé le regroupement tactique pour poursuivre les patrouilles dans la région en vue de contrecarrer les efforts des talibans pour revenir.
Plusieurs caches de munitions ont été découvertes et détruites. Notre objectif dans cette région a été de mettre sur pied des forces locales afghanes de sécurité, incluant l'armée et la police nationale afghanes, en vue d'assumer la responsabilité de la sécurité. Nous voudrions voir plus de 700 policiers afghans déployés dans cette région.
[Traduction]
Grâce à cette opération, on reconnaît davantage dans cette région la légitimité du gouvernement de l'Afghanistan et on lui fait davantage confiance. La participation du gouverneur de Kandahar à l'opération Baaz Tsuka a été très encourageante. Le personnel provincial a beaucoup cherché à influencer les dirigeants tribaux et à les amener à faciliter le retour des Afghans chez eux, et cela cadre avec notre approche cruciale, qui consiste à amener les Afghans à aider leurs concitoyens, tandis que nous restons en coulisse à soutenir leurs efforts. Les équipes COCIM demeurent actives dans toute cette région, cernant les projets à impact rapide et les possibilités de rémunération en échange de travail.
Pour revenir à la diapo, j'ai parlé de l'effort principal. J'ai parlé de la route du sommet. Je voudrais maintenant dire un mot des opérations que nous appuyons dans la province de Helmand.
Vous avez peut-être remarqué dans la presse une allusion à l'opération Achille. Dans la diapo suivante, nous avons présenté une autre carte, avec Helmand au centre et quelques flèches. J'ai indiqué le barrage de Kajaki, et en voici des images, ainsi que des images des forces britanniques et de la coalition dans la province de Helmand. Je vais parler du district Maywand, où des Canadiens sont actifs. L'opération Achille est l'opération du Commandement régional Sud dirigée par le Royaume-Uni et centrée sur la province de Helmand. Elle vise à déstabiliser les activités des insurgés dans la vallée de la Sangin, favorisant les conditions qui assureront un soutien durable pour le barrage de Kajaki.
Dans cette opération, la Force opérationnelle interarmées en Afghanistan assure un soutien. Nous assumons des tâches d'interdiction et de déstabilisation dans le district de Maywand, le long de la démarcation entre Kandahar et Helmand. Nous avons dépêché une équipe de combat canadienne d'environ 200 soldats déployés dans le district de Maywand pour appuyer l'opération Achille. Elle comprend une compagnie d'infanterie, des chars d'assaut, de l'artillerie et des ingénieurs. L'opération a débuté le 5 mars et se poursuivra pendant l'avenir prévisible.
Le barrage de Kajaki, situé dans le nord de la province de Helmand, est le plus grand de l'Afghanistan. C'est l'exemple parfait de l'approche globale qui allie sécurité, reconstruction et développement pour tenir, au prix d'un travail acharné, la promesse de retombées économiques importantes. Nous menons des opérations militaires dans la région pour pouvoir réparer ce barrage. Malheureusement, les talibans entravent notre liberté de nous déplacer pour nous rendre à ce barrage et ne laissent pas les Afghans le réparer. Il faut le réparer pour fournir l'électricité dans tout le Sud. Il y a une quinzaine de jours, nous avons craint une interruption d'approvisionnement qui toucherait par exemple la ville de Kandahar. Pour simplement dégager la route et sécuriser le barrage, les forces britanniques mènent des opérations à Helmand. Nous leur prêtons main-forte.
Il y a une raison pour laquelle nous menons cette opération militaire, et nous voyons déjà des résultats positifs. Le défi sera difficile à relever. Il faudra des semaines et des mois pour y arriver. Ce qui est encourageant, c'est qu'il y a encore de l'électricité à Kandahar. J'ai pensé à vous en parler. C'est la raison d'être de l'opération Achille. Il ne s'agit pas seulement de sécuriser le barrage. Un objectif majeur de l'entreprise est de redonner la province aux Afghans qui y habitent.
Enfin, pour ce qui est du reste du groupement, il y a la construction en cours de points de contrôle et le choix de leur emplacement dans la ville de Kandahar et aux environs. Il sera plus difficile pour les insurgés d'apporter des armes et approvisionnements à Kandahar ou de les y faire transiter. Nous voulons aider à protéger un peu mieux les forces de sécurité afghanes. Nous aidons par conséquent à leur fournir des points de contrôle sûrs que les talibans ne pourront pas faire disparaître. Voilà comment nous essayons d'aider nos partenaires à cet égard.
L'équipe de reconstruction provinciale poursuit son travail exceptionnel. L'ajout de la compagnie d'infanterie, l'automne dernier — vous vous souviendrez de ce renfort — a permis à l'équipe de faire deux fois plus de réunions sûres et de patrouilles que par le passé. Cet élément supplémentaire de protection rapporte gros.
Le ministre Zia, du ministère de la Réadaptation rurale et du Développement dans le gouvernement afghan, comme vous le savez tous, a récemment annoncé 38 nouveaux sous-projets dans la province de Kandahar. Notons par exemple l'aménagement de puits d'eau potable — il y en aura 300 ou 400 un peu partout dans la province —, trois ou quatre réseaux de distribution d'eau et la construction de deux cliniques. Voilà qui est constructif et témoigne d'un grand effort pour assurer le développement dans une région et une province aux prises avec de graves problèmes de sécurité. Selon moi, tout cela va beaucoup aider l'ensemble de nos efforts de reconstruction.
Un mot rapide sur l'équipe consultative stratégique qui joue un rôle de soutien auprès du gouvernement afghan. Depuis quelques semaines, elle aide le gouvernement par ses capacités de planification stratégique. Nous avons avec nous un agent de l'ACDI. Des avocats et des spécialistes en communication aident les bureaucrates afghans sur place dans certaines activités de reconstruction très importantes au niveau national. Ils soutiennent des initiatives dans le domaine de l'agriculture et du commerce, et ils aident le ministère au cours de visites, par exemple. Vous avez une idée du travail qu'ils font, et il leur en revient un grand mérite.
Je dois conclure ma brève mise à jour là-dessus. Monsieur le président, je me ferai un plaisir de donner des éclaircissements si je le peux.