:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vais présenter très brièvement le contexte du projet de loi. M. Yumansky dira quelques mots au sujet de la procédure d'enregistrement et de rapport. Ensuite, je crois que l'inspecteur Nezan parlera au nom de la GRC, après quoi le surintendant en chef Lines prendra la parole au nom de l'ACCP.
Je rappellerai simplement aux membres du comité que le Registre des délinquants sexuels est entré en vigueur en décembre 2004 et que nous en sommes donc à sa cinquième année d'existence. Il est le résultat d'un consensus fédéral-provincial-territorial et de quelques concessions mutuelles. Comme ce devait être un registre national, il a été conçu de façon à répondre le mieux possible aux besoins de toutes les régions du pays et à atteindre l'objectif global recherché.
Ce registre avait pour but d'aider la police à enquêter sur les crimes que l'on soupçonnait être de nature sexuelle et de l'aider à conclure rapidement son enquête en identifiant des suspects potentiels parmi les délinquants sexuels vivant dans le voisinage ou en excluant très rapidement certaines personnes de la liste des suspects.
C'est un outil parmi bien d'autres. L'objectif du Parlement était d'ajouter cet outil à ceux dont on dispose pour ce genre de cas.
Ce n'est pas un registre basé sur les risques. Les délinquants qui sont déclarés coupables d'une infraction sont inscrits dans le registre. Ce n'est pas une évaluation de la gravité de leurs crimes.
Le Parlement n'a modifié le registre qu'une seule fois, surtout pour y ajouter la Défense nationale étant donné que ses membres font l'objet d'un système de justice distinct. Le registre s'applique maintenant également à ces délinquants.
Depuis sa mise en oeuvre, le registre a fait l'objet d'un examen très attentif de la part des autorités fédérales, provinciales et territoriales. Des modifications y ont été apportées dans le cadre du processus d'ajout de la Défense nationale.
Bien entendu, nous nous penchons régulièrement sur d'autres problèmes lorsque nous nous réunissons environ trois ou quatre fois par année. Nous communiquons également par écrit et par téléconférence afin de pouvoir établir quels sont les domaines dans lesquels le registre pourrait encore être amélioré. Une application pratique est parfois le seul moyen de savoir ce qu'il faut modifier.
Cela dit, je vais céder la parole à M. Yumansky qui va vous décrire brièvement le processus.
:
Comme l'a mentionné Mme Campbell, mes observations seront très brèves. Elles porteront sur deux aspects très importants de la loi, à savoir le processus d'enregistrement et l'obligation de se présenter.
J'ai des exemplaires de mon mémoire. Si quelqu'un en a besoin, je me ferais un plaisir de les distribuer tout à l'heure.
À la suite de la détermination de la peine à l’égard d’une infraction visée par la loi, la Couronne peut demander au tribunal de prononcer une ordonnance d’enregistrement. Si l’infraction ne semble pas à première vue être une infraction sexuelle, par exemple une intrusion de nuit, mais que la Couronne sait qu’elle comporte un élément sexuel, elle peut présenter une demande d’ordonnance d’enregistrement. Cependant, elle devra prouver au-delà de tout doute raisonnable que l’infraction a été commise dans l’intention de commettre l’une des infractions sexuelles désignées. Le délinquant a le droit d’interjeter appel de l’ordonnance.
Après que la Couronne a présenté sa demande, le délinquant ne peut faire valoir aucun argument ni faire valoir que le fait de consigner des renseignements dans un registre pourrait avoir un effet nettement démesuré par rapport à l’intérêt que cela présente, pour la protection de la société au moyen d’enquêtes sur les crimes de nature sexuelle.
Une fois que le tribunal aura ordonné l’enregistrement, le délinquant recevra un avis lui enjoignant de se présenter en personne à un bureau d’inscription désigné dans les quinze jours de la date de l’ordonnance ou de sa mise en liberté. La période d’enregistrement commence à la date de l’ordonnance. L’inscription doit être renouvelée une fois par an et dans les quinze jours suivant un changement de nom ou d’adresse. Si le délinquant s’absente de son lieu de résidence pendant une période continue de plus de quinze jours, il doit en informer le bureau d’inscription.
Les délinquants sexuels seront inscrits au registre pendant une période qui sera fonction de la peine maximale prévue pour l’infraction dont ils ont été trouvés coupables: la période est de 10 ans pour les infractions punissables par voie de déclaration sommaire de culpabilité et les infractions passibles d’une peine maximale de deux et de cinq ans; elle est de 20 ans pour les infractions passibles d’une peine maximale de 10 ou 14 ans; l’ordonnance s’applique à perpétuité dans le cas des infractions passibles d’une peine maximale d’emprisonnement à vie ou si le délinquant a déjà été condamné pour une infraction sexuelle antérieure.
Les délinquants peuvent présenter une demande spéciale pour faire révoquer leur ordonnance après 5 ans si l’ordonnance est de 10 ans, après 10 ans si l’ordonnance est de 20 ans, et après 20 ans si l’ordonnance s’applique à perpétuité. De plus, la Couronne et le délinquant ont entièrement le droit d’interjeter appel de la décision initiale d’ordonner ou non l’enregistrement.
J'ai seulement quelques observations à faire au sujet de l'obligation de se présenter que prévoit la loi.
Les délinquants sont tenus de communiquer certains renseignements au service de police local et de les mettre à jour, notamment leurs adresses, numéros de téléphone, date de naissance, prénom, nom, pseudonymes ainsi que leurs marques et tatouages distinctifs. À chacune de leurs visites au bureau d’inscription, les délinquants auront l’obligation de mettre à jour tout renseignement les concernant qui figure au registre.
En vertu de la Loi, les préposés à l’enregistrement doivent enregistrer seulement les renseignements concernant l’infraction et l’ordonnance connexe. Les préposés enregistrent immédiatement les renseignements dans la banque de données sur les délinquants sexuels et veillent à ce que l’enregistrement des renseignements soit effectué dans des circonstances garantissant leur confidentialité. Le délinquant sexuel peut, en tout temps, demander la correction de tout renseignement, s’il le croit erroné ou incomplet.
Les renseignements sont consignés dans la base de données indéfiniment, sauf si la condamnation ou la peine est annulée en appel ou si un pardon absolu est accordé. Les renseignements concernant un délinquant gracié en vertu de la Loi sur le casier judiciaire demeurent dans la base de données; le délinquant doit tout de même présenter une demande pour faire révoquer son ordonnance.
Même lorsqu’un délinquant n’est plus tenu de se présenter au bureau d’inscription, les renseignements restent dans le registre sauf dans les cas susmentionnés. Les données du registre ne pourront être consultées que par des personnes autorisées, à des fins autorisées. La police aura accès aux renseignements personnels d’ex-délinquants sexuels pendant au moins 10 ans et, dans bien des cas, pendant toute leur vie.
Merci beaucoup.
:
Je vous remercie de m’accorder la possibilité de répondre à vos questions relativement au Registre national des délinquants sexuels et de discuter de ce programme de première importance. La GRC, qui estime qu’un registre solide et complet est un moyen d’accroître la sécurité publique, compte sur le soutien continu du gouvernement et salue les efforts indispensables déployés pour renforcer ce programme.
À l’heure actuelle, plus de 19 000 délinquants figurent dans la base de données, et les services de police partout au pays administrent et veillent à l’application des dispositions relatives au Registre national des délinquants sexuels à l’aide de 14 centres. Certes, la GRC a bien accueilli ce programme, mais la loi qui régit le Registre national s’est avérée une source d’obstacles de taille, certains nuisant à l’administration et à la mise en application efficaces du programme.
D’abord, la loi dicte de manière très précise les renseignements qui peuvent être inscrits dans la base des données. Cela signifie que nous ne pouvons pas inclure les champs administratifs requis pour assurer l’intégrité des données. Cette restriction entre en conflit avec l’un des principes de la loi qui veut que ce répertoire comprenne des renseignements valables et fiables.
[Traduction]
De plus, les données personnelles de base pouvant être recueillies auprès des délinquants sexuels sont limitées. Par exemple, les renseignements au sujet du véhicule d’un délinquant ne peuvent pas être recueillis ou saisis dans cette base de données, et ce, même si l’État détient déjà ces renseignements compilés par l’entremise des divers bureaux des véhicules automobiles. Ainsi, le registre n’est d’aucune utilité aux policiers qui enquêtent sur des crimes sexuels et qui ont peut-être pour seule piste une description du véhicule du suspect. Comme vous pouvez imaginer, le facteur temps est très important dans certaines enquêtes portant sur des crimes sexuels.
Ensuite, une ordonnance d’inscription au registre n’est pas produite pour tous les délinquants sexuels. Dans certaines provinces, les ordonnances sont exécutées diligemment tandis que dans d’autres, elles ne sont pas sollicitées pour diverses raisons. Le fait que tous les délinquants trouvés coupables de crimes sexuels ne soient pas automatiquement inscrits au registre a entraîné une incohérence dans l’application de la loi au pays. Dans un cas d’agression sexuelle sur un enfant, une ordonnance d’inscription au registre du condamné sera émise dans une province, mais pas dans une autre. Puisqu’il est difficile d’établir parmi tous les délinquants sexuels ceux qui récidiveront, il y a des récidivistes qui passent entre les mailles du filet.
Enfin, dans bon nombre de cas, les dispositions rigoureuses relativement à la divulgation de renseignements interdisent aux organismes partageant la responsabilité d’intervenir auprès des délinquants sexuels de communiquer entre eux. L’intervention efficace auprès des délinquants sexuels passe par la collaboration entre les divers organismes judiciaires. Cela dit, il est essentiellement interdit au RNDS de transmettre des renseignements à l’appui de cet effort ou de la prévention d’un crime. Cette absence de collaboration est contraire à l’intérêt public et à celui du délinquant.
Et pour terminer, l’exigence établie par la loi qui permet à la police d’accéder à la base de données uniquement une fois qu’un crime sexuel a été commis nuit aux efforts de prévention du crime déployés partout au pays. Les services de police disposent de nombreuses bases de données auxquelles ils accèdent régulièrement afin d’appliquer la loi ou d’assurer la sécurité publique. Le RNDS ne fait pas partie de ces outils, car il s’agit d’une base de données purement réactive. Il n’est pas possible d’utiliser cet outil d’application de la loi pour prévenir des crimes qui figurent parmi les crimes les plus graves et les plus dévastateurs commis.
Il est vrai que les délinquants qui cherchent réellement à commettre des crimes violents parviennent habituellement à leurs fins. J’aurais tort d’affirmer que le RNDS préviendrait toujours ou même systématiquement les crimes sexuels. Mais dans certains cas, des registres ont servi d’outils de prévention. Bien que le registre des délinquants sexuels ne soit pas, selon nous, une panacée aux crimes sexuels, il n’en demeure pas moins qu’il a un rôle à jouer et qu’il peut nous aider dans l’identification et la poursuite des délinquants sexuels. Et surtout, la prévention criminelle doit toujours figurer parmi les principaux objectifs des services de police.
Les crimes de nature sexuelle peuvent provoquer bien souvent un traumatisme irréparable chez les victimes. Certaines victimes ressentiront les conséquences du crime pendant le reste de leur vie. Voilà pourquoi aucun effort ne doit être ménagé pour réduire le risque que de tels crimes se produisent. La GRC croit que le registre des délinquants sexuels est utile et qu’il peut faire progresser les enquêtes sur les crimes sexuels, voire même prévenir les crimes dans certains cas.
[Français]
La création, par le gouvernement fédéral en 2004, du Registre national des délinquants sexuels a été un pas positif dans cette direction. Toutefois, plusieurs importantes améliorations sont nécessaires afin que ce registre remplisse les principes législatifs de manière efficiente et efficace, en plus de contribuer au maximum à la sécurité publique.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Comme je l'ai mentionné dans ma déclaration préliminaire, je suis membre de la Police provinciale de l'Ontario et cela depuis 33 ans. Toutefois, je représente aujourd'hui l'ACCP et le millier de membres répartis dans l'ensemble du pays que compte cette association.
Dans le cadre de mes anciennes fonctions au sein de la PPO, j'ai été responsable de l'étude, de l'élaboration et de la mise en oeuvre du premier registre des délinquants sexuels du Canada qui a fait l'objet d'une loi, en Ontario, il y a huit ans aujourd'hui, le 21 avril 2001. La Loi ontarienne sur l'enregistrement des délinquants sexuels est connue sous le nom de Loi de Christopher en mémoire de Christopher Stephenson, âgé de 11 ans, qui a été kidnappé et assassiné brutalement en 1988 par un délinquant sexuel mis en liberté d'office.
Lors de l'enquête qui a eu lieu en 1993 sur la mort de Christopher, le jury du coroner a recommandé l'établissement d'un registre national des délinquants condamnés. Comme cela n'a pas été fait, l'Ontario a, avec l'appui des groupes de victimes et des organismes d'application de la loi, et bien sûr, l'appui de la famille Stephenson, mis en oeuvre le premier registre du pays. C'est encore aujourd'hui le seul registre provincial et il est resté en place malgré les limitations et restrictions de la loi dont vous êtes saisis aujourd'hui et le programme actuel de registre national des délinquants sexuels.
Après avoir consulté les services de police de tout le Canada, le commissaire Julian Fantino, de la Police provinciale de l'Ontario, a demandé en août 2008 que l'ACCP recommande au gouvernement du Canada, par l'entremise du ministre de la Justice et procureur général ainsi que le ministre de la Sécurité publique, de modifier le Code criminel et de considérer la Loi sur le registre des délinquants sexuels et le logiciel de la Province de l'Ontario comme des modèles à suivre pour améliorer le Registre national des délinquants sexuels. La résolution du commissaire Fantino visant à améliorer au maximum la sécurité de tous les Canadiens a été adoptée par l'ACCP.
Pour assurer la sécurité de tous les résidents du Canada, l'ACCP est d'accord pour dire qu'il faudrait améliorer davantage le Registre national des délinquants sexuels, par exemple en enregistrant automatiquement les délinquants sexuels lorsqu'ils sont reconnus coupables au lieu que ce soit sur l'ordonnance d'un juge; en permettant aux membres de tous les corps policiers du Canada d'avoir accès aux renseignements sur les délinquants sexuels enregistrés pour la prévention de la criminalité ou à d'autres fins d'application de la loi; en mandatant les services correctionnels fédéraux et provinciaux pour qu'ils avisent les centres d'enregistrement des délinquants sexuels des dates de mise en liberté des délinquants; en créant un lien électronique entre tous les services correctionnels provinciaux et fédéraux et le Registre national des délinquants sexuels pour assurer l'identification des délinquants qui sont libérés des établissements et veiller à ce qu'ils se conforment à l'obligation de s'e présenter; en veillant à ce que les services de police de la province vérifient l'adresse donnée par les délinquants enregistrés et enfin, en permettant le couplage des données, y compris la comparaison des autres applications électroniques avec le RNDS, ce que la législation nationale interdit actuellement.
Mon collègue qui m'accompagne aujourd'hui, le surintendant Dave Truax, a un document qui sera distribué, je l'espère, à tous les membres du comité. Il souligne les principales différences entre le registre provincial et le Registre national des délinquants sexuels. L'ACCP a également demandé que le gouvernement fédéral appuie financièrement l'amélioration du programme sur le plan de l'élaboration, de la mise en oeuvre et de la mise à jour.
Le commissaire Fantino a récemment invité le ministre de la Sécurité publique, l'honorable Peter Van Loan, à visiter la section du registre des délinquants sexuels de l'Ontario, à Orillia, et à examiner ses logiciels et ses capacités. Au nom du commissaire Fantino, je transmet également cette invitation à tous les membres du comité.
En fait, il n'est pas nécessaire de se rendre à Orillia pour voir comment fonctionne notre base de données. S'il était permis d'utiliser ici du matériel audiovisuel, j'aurais aimé me servir de mes dix minutes pour vous montrer à quel point la base de données de l'Ontario est capable de protéger les citoyens de la province et, bien entendu, les victimes potentielles les plus vulnérables que sont nos enfants.
À 8 h 15 ce matin, le nombre de délinquants inscrits dans le registre de l'Ontario était de 11 963 et 278 d'entre eux ne se conformaient pas à leurs obligations et faisaient l'objet d'une enquête. Notre taux d'observation, ce matin, était de 96,84 p. 100, ce qui est un des taux d'observation les plus élevés au monde pour les registres de délinquants sexuels.
Les policiers de tout l'Ontario continuent de consulter directement le registre dans le cadre de leurs enquêtes et de leurs efforts de prévention de la criminalité.
Voici quelques exemples de la façon dont les services de police utilisent le registre. En Ontario, un service de police a récemment divulgué des renseignements sur trois délinquants sexuels enregistrés aux employeurs de ces délinquants sexuels, conformément à la Loi sur les services de police de l'Ontario. Deux de ces délinquants, qui étaient inscrits dans le registre pour avoir commis des infractions contre des enfants, occupaient des postes qui leur donnaient accès à des enfants. L'autre contrevenant s'était rendu coupable d'agression sexuelle contre des personnes âgées et travaillait dans un foyer de soins. Ces renseignements ont été obtenus et échangés en raison de l'obligation pour les délinquants de s'enregistrer.
Dans un autre cas, le vendeur d'un magasin a été victime d'une agression sexuelle. La police a recherché la description physique et le comportement du délinquant dans le registre, ce qui lui a permis d'identifier un suspect. Elle a préparé une série de photos parmi lesquelles la victime a pu identifier le délinquant, lequel a ensuite été accusé et condamné.
Si un enfant disparaissait à l'extérieur de l'endroit où nous sommes ce matin, peut-être au coin de la rue Elgin et de la rue Wellington, compte tenu de ses capacités, le registre de l'Ontario pourrait, en l'espace de quelques minutes, identifier les délinquants sexuels enregistrés vivant dans le secteur et fournir leur description physique, leur occupation et même le véhicule qu'ils conduisent. Les policiers pourraient rapidement aller frapper aux portes de ces délinquants sexuels.
Si le cas de Christopher Stephenson s'était produit aujourd'hui en Ontario, la police aurait été avisée qu'un délinquant sexuel enregistré vivait à proximité, elle aurait pu se rendre à son domicile et peut-être trouver celui qui gardait prisonnier Christopher Stephenson et empêcher qu'il meurt.
Les parents de Christopher, Jim et Anna Stephenson, comparaîtront devant vous jeudi. Ils ont participé de très près aux efforts que nous avons déployés à l'égard du registre de l'Ontario et leur collaboration se poursuit. Il s'est écoulé plus de 20 ans, mais ils n'ont pas renoncé à servir la cause que l'ACCP défend avec eux et qui est d'augmenter au maximum la sécurité du public dans l'ensemble du pays grâce à un registre qui protégera ses citoyens.
Merci.
:
Pour ce qui est de savoir si nous avons atteint ou non nos objectifs, cela dépend de la façon dont nous mesurons le succès. Notre mission consiste d'abord à recueillir et conserver des données à jour et fiables. Dans la mesure où la loi, qui impose des restrictions très rigoureuses à l'égard des données administratives que nous pouvons inclure dans la base de données, nous permet de le faire, nous nous sommes acquittés de cette mission. Nous avons un taux d'observation d'environ 94 p. 100 au niveau national.
Toutefois, cela nous impose des difficultés administratives très importantes. Nous ne sommes pas autorisés à inclure certaines données dont nous avons besoin pour surveiller l'observation, si bien que nos centres des différentes régions du pays ont mis au point des systèmes secondaires tels que des fichiers Rolodex, des tableurs, etc. Par rapport à une base de données, ce sont sans doute des systèmes assez primitifs pour nous garantir des données fiables et à jour.
Par conséquent, nous avons des données fiables et à jour, mais cela exige beaucoup de travail de la part de nos centres. Le registre va poser de plus en plus de difficultés.
Le registre a-t-il aidé à élucider des crimes? Tel était le deuxième élément de la question. Il faut d'abord y inclure des données et il faut donc attendre un certain temps avant de constater des résultats. Nous l'avons constaté lorsque le système d'analyse de liens de la violence associés au crime, ViCLAS ou SALVAC, a été créé au début des années 1990. Il s'est écoulé un certain temps avant qu'il y ait suffisamment de données dans le système et que nous constations les résultats. Ce sera la même chose pour la banque d'empreintes génétiques.
Par conséquent, pour ce qui est du point de vue de la GRC, nous pensons que cela donnera des résultats, mais qu'il faut apporter des modifications importantes et que cela prendra du temps. Nous avons 19 000 délinquants dans cette base de données. Toutefois, environ 10 000 inscriptions proviennent du Registre des délinquants sexuels de l'Ontario.
Il faut reconnaître que la plupart des forces policières de l'Ontario n'utilisent pas le registre national parce que leur registre provincial est bien meilleur. Il y a donc 9 000 délinquants dans neuf autres provinces et trois territoires. Ce n'est pas beaucoup et il n'est donc pas étonnant que nous n'ayons pas constaté de résultats.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les personnes présentes.
C'est une question très importante. Je sais que notre comité a été saisi d'un certain nombre d'autres dossiers qui vont beaucoup nous occuper.
Surintendant Lines, je vous ai entendu dire que vous pourriez nous faire une démonstration de votre registre. Vous avez dit, je pense, que nous pourrions nous rendre à votre quartier général ou que vous pourriez peut-être le faire ici. Je me demande si le comité souhaiterait, un soir, de façon officieuse, inviter certaines des personnes qui sont ici, y compris la GRC, pour que nous obtenions un aperçu général du programme ontarien et que nous puissions voir comment il pourrait s'appliquer à un programme national.
Je me demande si cela intéresse les membres du comité et si les personnes présentes seraient désireuses de le faire. Mon bureau serait certainement prêt à organiser une réunion quelque part, un soir. Si cela vous intéresse, nous allons certainement donner suite à ce projet et contacter tout le monde.
Nous avons notamment parlé de la difficulté de démontrer un résultat négatif. Je sais qu'il est toujours, sinon impossible, du moins pratiquement impossible de prouver combien d'actes criminels ont été évités. Nous ne le savons pas. Je pense que vous avez bien réussi à montrer les avantages de ce système.
Que ce soit dans ce contexte ou un autre, il y a aussi la question de la récidive. Ce sont les condamnations qui permettent de la mesurer. Cela ne veut pas dire que le délinquant n'a pas récidivé. Cela veut dire simplement qu'il n'a pas été appréhendé et condamné. Il ne faut pas l'oublier, surtout en ce qui concerne les crimes dont nous parlons ici. Comme il y a suffisamment d'experts parmi vous, un ou deux membres de votre groupe pourraient peut-être nous en parler un peu.
J'ai l'impression que pour la pédophilie des hommes qui s'en prennent à des jeunes garçons, le taux de récidive serait beaucoup plus élevé si nous pouvions mesurer les infractions plutôt que les condamnations des délinquants. Je me demande si vous pourriez nous en parler un peu.
:
J'aimerais également répondre.
Certaines recherches ont été faites sur les infractions non détectées. Premièrement, l'agression sexuelle est le crime qui est le plus souvent passé sous silence. Les gens déclarent à la police qu'on a volé leur véhicule ou qu'on est entré par effraction dans leur maison, mais pour toutes sortes de raisons, de nombreuses victimes d'agression sexuelle ne portent pas plainte. C'est souvent passé sous silence. C'est une première chose.
Il y a eu certaines recherches sur les infractions non détectées commises par des délinquants qui suivaient une thérapie. Un projet de recherche a découvert que 23 délinquants avaient fait, en moyenne, environ 175 victimes chacun pour lesquelles ils n'avaient pas été appréhendés. Selon une autre étude, 232 agresseurs d'enfants ont reconnu avoir commis plus de 55 000 agressions sexuelles. J'ai ici une autre étude de Gene Abel, un chercheur réputé, qui a constaté que 561 délinquants sexuels de divers types avaient reconnu avoir commis 291 000 infractions. Dans les cercles policiers nous savons que souvent, mais pas toujours, nous ne voyons que la pointe de l'iceberg et qu'un plus grand nombre d'infractions sont révélées lors du traitement, peut-être parce qu'à ce stade-là, le délinquant ne risque plus rien.
L'autre chose qui a été mentionnée par des chercheurs réputés au Canada est qu'il n'est pas très efficace de se servir des dossiers officiels pour mesurer la récidive. Généralement, les périodes de suivi sont de quatre à cinq ans, ce qui est relativement court. Le délinquant peut avoir été incarcéré pendant une partie de cette période. D'autre part, il s'agit d'une condamnation au pénal. Par conséquent, bien souvent, le délinquant ne se fait pas attraper. Deuxièmement, il faut qu'il soit accusé. Troisièmement, il faut qu'il soit reconnu coupable. Plusieurs processus interviennent en cours de route. La seule utilisation des statistiques sur les condamnations n'est pas assez précise pour mesurer la récidive.
J'ai demandé à notre section de recherche et de développement de mesurer l'efficacité des registres des délinquants sexuels. Nos chercheurs n'ont pas pu trouver dans le monde une seule étude mesurant l'efficacité de ce type de registres, mais c'est un projet que la GRC va entreprendre. Nous avons déjà lancé un projet pour mesurer la récidive chez les délinquants inscrits dans le Registre national des délinquants sexuels. Environ 18 p. 100 des délinquants qui se trouvent actuellement dans ce registre ont une condamnation antérieure pour agression sexuelle.
:
Comme je l'ai dit, tout le monde est d'accord, c'est très clair, avec l'objectif visé, qui est la sécurité de tous les citoyens. Comme pour tout, il y a parfois des moyens différents d'atteindre cet objectif.
Au niveau des corps policiers, on peut dire qu'il y a de nombreux modèles différents. Comme je l'ai dit, si vous n'avez pas consulté en ligne les registres des délinquants sexuels des États-Unis, vous verrez, si vous le faites, que c'est très instructif. Ils sont tous accessibles au public en ligne. Ils diffèrent un peu d'un État à l'autre et quand on parle d'un registre, il est donc important de savoir exactement de quel genre de registre il s'agit.
Pour ce qui est d'élargir le registre canadien, encore une fois, il m'est assez difficile de vous donner une réponse générale, car il y a différents moyens d'élargir le registre actuel. Nous avons entendu parler aujourd'hui d'un accès plus proactif au registre, d'un enregistrement plus automatique.
On peut dire, je pense, que dans l'ensemble du pays, au niveau des corps de police, les points de vue divergent quant à l'efficacité des différents modèles. C'est le genre de débat qu'il faut avoir, le genre d'analyse qu'il faut faire. C'est une chose dont il faut tenir compte. C'est un système qui est administré par les procureurs de la Couronne et les policiers de tout le pays. Il n'est pas administré à partir d'Ottawa. Nous voulons avoir un modèle qui sera utile dans toutes les provinces, qui n'imposera pas un fardeau trop lourd à certaines d'entre elles, mais qui fournira tous les outils qui sont nécessaires ailleurs.
Je peux seulement vous dire qu'effectivement il y a différents moyens d'atteindre le même objectif. Notre rôle est certainement d'écouter les différents points de vue.
J'en reviens au fait que, comme nous l'avons dit, le registre est, pour la police, un outil parmi d'autres. Bien entendu, le CIPC est toujours là comme registre de l'ensemble des condamnations criminelles. C'est un autre instrument. Le Parlement a adopté d'autres mesures pour essayer de cibler les délinquants sexuels. On cherche à mettre différents instruments à la disposition de la police, des écoles, des employeurs, etc.
:
Notre mission consiste en partie à surveiller l'observation de la loi et à veiller à ce que nous ayons des données à jour. Je vais vous donner un exemple de nos difficultés.
Certaines personnes sont reconnues coupables d'une infraction désignée. Elles sont condamnées à une peine de prison, qui est peut-être une peine fédérale et sont alors placés sous la garde du Service correctionnel du Canada. Une fois qu'elles ont purgé leur peine, elles ont un délai de 15 jours pour se présenter à l'un des centres situés dans les diverses régions du pays. La loi ne permet pas au Service correctionnel du Canada de prévenir le Registre national des délinquants sexuels lorsqu'un délinquant est libéré.
Comme vous le savez, les dates de libération des délinquants fluctuent. Il peut s'agir d'une mise en liberté graduelle, de l'expiration du mandat ou du programme de placement à l'extérieur. Ou encore cela peut-être une peine discontinue. Il peut y avoir un certain nombre de raisons pour lesquelles un délinquant sort de prison avant cinq ans même s'il est condamné à cinq ans. Comme le SCC ne peut pas avertir le Registre national des délinquants sexuels de la sortie de prison d'un délinquant, nous ne savons pas quand commence le délai de 15 jours pour vérifier s'il est respecté.
Nos centres doivent mettre au point des systèmes secondaires assez simplistes. Dans le monde électronique dans lequel nous vivons, nous ne pouvons pas faire en sorte que le Service correctionnel avertisse automatiquement la base de données qu'Untel sera libéré dans dix jours afin que nous puissions nous préparer. Nous devons mettre au point d'autres systèmes pour essayer de surveiller s'il s'acquitte de ses obligations. Ce n'est pas très efficace. Cela finira par devenir impossible du simple fait que le nombre de délinquants inscrits dans le registre augmente quotidiennement. L'intégrité des données va finir par en souffrir sérieusement.
C'est là un exemple.
D'autre part, nous ne pouvons pas enregistrer d'autres détails administratifs. Par exemple, certains délinquants sont peut-être décédés, mais à cause des dispositions de la loi, nous ne pouvons pas ajouter une petite case indiquant « décédé ». Si un enquêteur nous appelle à la recherche d'une liste de suspects potentiels, nous risquons de lui fournir, par inadvertance, une liste sur laquelle figure une personne décédée et il va donc se mettre à chasser un fantôme. Ce n'est pas ce que nous cherchons à faire et ce n'est certainement pas l'intention de la loi.
Je ne veux pas paraître trop critique. Ce registre est mieux que ce que nous avions avant au niveau national, c'est-à-dire rien du tout. C'était une mesure positive. Maintenant que nous l'avons mise en application, nous constatons un certain nombre de limitations administratives qu'il est nécessaire d'éliminer.
Ce ne sont là que quelques exemples. Je pourrais en citer bien d'autres.
:
Si vous me permettez de répondre, je connais assez bien les registres des États-Unis. J'ai rencontré quelques collègues là-bas. Ils ont certaines caractéristiques intéressantes, mais d'autres que je crois préférables de laisser de côté. Par exemple, du point de vue de la GRC, l'accès public est une erreur, mais c'est la formule qui a été choisie là-bas.
Je vais vous donner un exemple montrant combien c'est difficile à mesurer. Il y a deux mois, je suis allée à une conférence dans un des États du nord, le Minnesota ou le Connecticut, je ne sais pas exactement. Un de nos collègues a raconté qu'une homme dans un véhicule rouge se promenait dans un quartier en train d'essayer d'attirer des enfants en leur offrant des bonbons. Un certain nombre de raisons auraient pu l'inciter à le faire, mais nous nous doutons bien que c'était pour des raisons infâmes. Quoi qu'il en soit, une des mères a repéré son manège. Elle a noté la description du véhicule, qui était seulement sa couleur, une partie de la plaque d'immatriculation, juste un ou deux chiffres, et elle a communiqué ces renseignements par téléphone au registre. Les autorités ont constaté qu'un délinquant sexuel qui possédait ce véhicule vivait dans le quartier et elles sont alors intervenues. Cela a-t-il empêché qu'un acte criminel soit commis? C'est peut-être discutable, mais cela répond à ce que vous avez dit au sujet du bon sens.
Un autre exemple qui a eu lieu au Canada est celui d'un homme qui photographiait des enfants dans une cour d'école primaire. Voyant que ce n'était pas un parent, un employé, un journaliste ou quelqu'un d'autre, des membres du personnel de l'école se sont inquiétés de sa présence. Lorsqu'ils se sont approchés de lui, il a pris la fuite. Ils ont appelé la police et la police a appelé le Registre national des délinquants sexuels, mais nous n'avons pas eu accès à la base de données parce qu'un crime sexuel n'a pas été commis.
Voilà le genre d'utilisations proactives que nous voudrions voir élargir. Je n'ai pas d'études confirmant que cela diminuerait la criminalité, mais…
:
Merci, monsieur le président.
Aujourd'hui, je suis accompagné de mon collègue le sous-commissaire Darrell Madill, qui était présent devant vous la dernière fois. Je suis ravi d'être ici et d'avoir l'occasion de comparaître devant le comité pour parler du travail de la Gendarmerie royale du Canada et de vous donner des détails sur l'information que j'avais abordée durant ma dernière présentation.
[Traduction]
L’usage de la force par la GRC, y compris des armes à impulsions électriques, ou AI, est une question importante et complexe qui, ce qui est bien normal, préoccupe les membres de ce comité et le public que nous avons promis de servir.
Nous reconnaissons que dans une société démocratique, l’examen attentif par le public est un facteur fondamental du maintien de la responsabilité des institutions. Cela s’applique indubitablement aux corps policiers qui devraient être assujettis à des normes très élevées de par les pouvoirs extraordinaires qui nous sont conférés pour assurer l’exécution de la loi et protéger la paix. Ainsi donc, la GRC s’attend à un examen attentif par les parlementaires et d’autres, et nous l’accueillons avec plaisir.
La capacité de la GRC de fournir des services de maintien de l’ordre efficaces dépend de l’appui de la collectivité que nous desservons. Nous croyons que plus la population est au courant du travail que nous effectuons et des défis que nous devons affronter, plus elle est en mesure de nous appuyer malgré nos lacunes et malgré le fait que nous faisons parfois des erreurs.
La GRC, et moi en tant que son commissaire, sommes résolus à travailler de manière acharnée dans la mesure du possible, pour faire en sorte de fournir des services policiers de qualité aux Canadiens, dans le respect et selon les valeurs que les Canadiens et la force ont à coeur. Les valeurs de la GRC englobent l’honnêteté, l’intégrité, le professionnalisme, la compassion, le respect et la responsabilité. Un élément important de cette responsabilité est notre interaction avec le Parlement et les parlementaires. Et donc, comme je l’ai dit, c’est avec plaisir que je suis ici.
[Français]
La GRC est également résolue à viser sans relâche l'apprentissage et l'amélioration, y compris en ce qui a trait à nos politiques.
Je vous ai dit que la politique révisée de la GRC restreint l'utilisation des armes à impulsions et met précisément en garde contre les dangers de décharges multiples ou en mode continu de ces armes.
[Traduction]
Comme je l’avais exposé dans ma comparution précédente, la GRC a pris d’importantes mesures pour améliorer nos politiques relatives aux armes à impulsions ainsi que les exigences visant la formation et les rapports connexes. Un facteur important à cet égard a été celui des recommandations du comité dans son rapport de juin 2008.
La dernière fois que je suis venu devant vous, j’ai parlé des améliorations que nous avions apportées à notre modèle d’intervention pour la gestion d’incidents et des modifications à notre politique qui ont restreint encore davantage l’utilisation des AI, ont amélioré les rapports et ont accru la fréquence des renouvellements des accréditations des membres formés à l’utilisation des AI.
En tant qu’organisme en phase d’apprentissage, la GRC surveille continuellement ses politiques, ses procédures et sa formation afin de cerner les domaines à améliorer. Depuis sa mise en place en 2001, la politique de la GRC en matière d’armes à impulsions a fait l’objet de multiples mises à jour et modifications. En juin 2008, nous avons donné pour instructions que les armes à impulsions ne soient utilisées qu’en cas de nécessité dans des situations présentant une menace pour la sécurité publique ou pour l’agent. Cette restriction ainsi que d’autres améliorations ont été insérées dans la politique actuelle de la GRC en matière d’armes à impulsions (AI) qui a été publiée le 23 février 2009.
Je voudrais prendre quelques instants pour souligner quelques-uns des changements importants incorporés dans la nouvelle politique qui restreignent l’utilisation des AI au-delà de ce que prévoyait la version antérieure. Ces changements, ainsi que la politique même, ne sont pas uniques mais sont reliés à notre formation, y compris notre accréditation et l’accréditation des agents de la GRC visant l’utilisation d’armes à impulsions.
Permettez-moi de commencer par l’alinéa 3.1.1. qui prévoit que « l’AI ne doit être utilisée que conformément à la formation sur l’utilisation de l’AI et aux principes du Modèle d’intervention pour la gestion d’incidents — que nous appelons MIGI — et qu’en cas de danger pour la sécurité du public et du policier, selon l’évaluation du membre de l’ensemble des circonstances ».
Il s’agit d’une disposition fondamentale qui étaye tous les éléments de la politique. Elle stipule que l’AI ne doit être utilisée que lorsqu’un membre a évalué tous les facteurs de la situation et a conclu qu’il y a un danger pour la sécurité du public ou de l’agent. Cet alinéa précise également les exigences en matière de rapport en cas de déploiement de l’AI.
[Français]
L'alinéa précise également les exigences en matière de rapport en cas de déploiement de l'arme à impulsions. Les mesures prises par les membres de la GRC doivent être raisonnables et la force utilisée doit être nécessaire dans ces circonstances.
[Traduction]
Je le répète: la politique stipule que « les mesures prises par les membres doivent être raisonnables et la force utilisée doit être nécessaire dans les circonstances ».
Ces éléments ont été ajoutés pour rehausser la responsabilisation, tant de l’agent qui déploie l’AI que pour son superviseur. Ils stipulent que nos membres ont la responsabilité de faire un rapport adéquat et articuler leurs actes à la suite des déploiements de l’AI. Ils stipulent également que le superviseur est responsable de l’examen de chaque déploiement et de sa conformité avec la politique.
L’alinéa 3.1.2 de la nouvelle politique ajoute que « l’instruction à tous les membres doit reconnaître que le recours à la force comporte un risque ».
Ensuite, l’alinéa 3.1.3 met en garde que « l’utilisation répétée ou continue de l’AI peut être dangereuse pour le sujet ». En cas de lutte prolongée, le risque de blessure s’accroît. L’objectif de cette disposition est de réduire les blessures potentielles en diminuant l’exposition à l’AI soit en mode de décharges multiples soit en mode continu.
Cette disposition est raffermie par l'ajout de l'alinéa 3.1.5 qui stipule que les membres doivent tout mettre en oeuvre pour maîtriser la personne le plus tôt possible durant l’utilisation de l’AI et indique clairement que l’AI n’est pas censée être un dispositif de contrainte.
Enfin, le paragraphe 3.1.4 stipule que:
Les personnes extrêmement agitées ou délirantes peuvent être exposées à un risque élevé de décès. Lorsqu’une personne est extrêmement agitée ou délirante et, dans la mesure du possible, lorsqu’on intervient à la suite du signalement d’une personne violente, demander l’aide des services médicaux d’urgence. Les faire venir sur les lieux si c’est possible.
Ce paragraphe a été modifié à cause de l’absence de consensus dans la communauté médicale concernant l’expressions « délire ». Dans le libellé révisée, la politique est maintenant plus globale et élimine également toute perception selon laquelle on demande aux membres de poser un diagnostic médical.
[Français]
Dans l'interprétation de ces dispositions, il importe de souligner que seuls les membres de la GRC dûment entraînés sont autorisés à utiliser des armes à impulsions, et la politique de la GRC a été changée pour exiger une accréditation annuelle obligatoire de tous ces agents. Auparavant, l'accréditation devait être renouvelée tous les trois ans.
[Traduction]
La norme de formation de la GRC concernant les AI est exhaustive et comprend des éléments théoriques et pratiques et a recours à une formation axée sur des scénarios. Il importe de souligner qu’avant toute formation en maniement d’une AI, tous les membres de la GRC apprennent le Modèle d’intervention pour la gestion d’incidents qui les guide dans leur prise de décision. Le MIGI aide les policiers à choisir les options d’intervention appropriées.
Nous avons aussi mis au point un nouvel outil de Rapport sur le comportement de la personne et l’intervention de l’agent ou CP/IA qui sert à faire rapport des incidents mettant en jeu l’usage de la force qui est actuellement un outil pilote. Ce rapport se fera pour chaque cas d’incident mettant en jeu le recours à la force et non seulement les incidents mettant en jeu une AI. Ce nouveau procédé de rapport aidera nos membres à enregistrer tous les détails pertinents à la suite d’incidents et à donner des détails utiles aux fins d’analyse ultérieure. Il contribuera également à l’articulation des circonstances qui les ont menés à décider de recourir à la force.
Je voudrais souligner une fois encore que lorsque les AI sont utilisées dans des situations appropriées par des agents bien entraînés, la GRC croit que l’AI est un outil fort utile qui contribue à la fois à la sécurité des policiers et du public. L’AI a été utilisée dans des situations dans lesquelles les agents de police auraient dû recourir à davantage de force.
La GRC s’efforce d’être une organisation d’apprentissage. Nous cherchons sans cesse à améliorer nos services aux Canadiens. D’ailleurs, aujourd’hui, la GRC s’engage sincèrement à changer, à se renouveler et à croître. Tout en reconnaissant qu’il reste beaucoup à faire, nous sommes fiers de voir que notre initiative de transformation globale progresse à grands pas, comme l’ont confirmé deux rapports du Conseil de mise en oeuvre de la réforme à la GRC, groupe indépendant nommé pour conseiller et faire rapport sur le renouveau de la GRC.
Peut-être qu’à une autre occasion, vous m’inviterez à comparaître de nouveau devant le comité pour parler plus en détail de notre initiative de transformation. Aujourd’hui, je sais que vous vous intéressez à en savoir davantage sur notre politique en matière d’AI, et je m’arrêterai donc ici pour le moment.
[Français]
Mon collègue le sous-commissaire Madill et moi-même serons heureux de répondre à vos questions.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Merci, Commissaire, de comparaître devant le comité aujourd'hui.
Commissaire, je m'inquiète particulièrement au sujet de certaines choses sur lesquelles je vais vous demander de m'éclairer. Même si nous savons que l'utilisation du Taser a diminué, selon M. Kennedy, c'est surtout à cause de tout ce que les médias ont rapporté à propos de M. Dziekanski et du terrible incident qui s'est produit à l'aéroport de Vancouver plutôt qu'à cause de la politique à cet égard.
En fait, le comité s'inquiète particulièrement quand vous dites que « la politique révisée de la GRC restreint l'utilisation des armes à impulsions et met précisément en garde contre les dangers des décharges multiples ou en mode continue de ces armes ».
Le comité avait l'impression que les règles à l'égard de l'utilisation répétitive du Taser avaient été resserrées. C'est un très sérieux problème, car en 2008, d'après les dernières statistiques, 16 personnes ont reçu cinq ou plus décharges consécutives.
Pourtant, quand nous examinons la politique en vigueur, nous voyons qu'elle a été modifiée. Le paragraphe suivant a été supprimé: « L'utilisation répétée ou continue de l'AI peut être dangereuse pour le sujet. Ne pas utiliser l'AI de façon répétitive ou pendant plus de 15 à 20 secondes à la fois, à moins que les circonstances ne dictent le contraire ». Cela a été supprimé.
Le paragraphe précédent, que vous avez mentionné comme s'il s'agissait d'un changement, était déjà là avant: « L'utilisation répétée ou continue de l'AI peut être dangereuse pour le sujet ». C'était là avant. Nous avons vu des rapports montrant que le risque de décès augmente avec le nombre de répétitions des décharges, mais le principal changement concernant cet aspect très important est que l'article qui avertit du danger et dit de ne pas utiliser l'arme de cette façon est supprimé.
Pourquoi, alors, cherchez-vous à faire croire au comité que les règles ont été resserrées alors que c'est l'inverse et qu'une des dispositions les plus essentielles pour empêcher cette utilisation a été supprimée?
:
Merci beaucoup pour cette question.
Comme je l'ai dit dans ma déclaration préliminaire, je reconnais certainement que notre politique et nos pratiques sont très importantes et que nous devons bien les faire comprendre. Je suis content d'avoir l'occasion de vous fournir des renseignements supplémentaires.
Je maintiens ce que j'ai dit, à savoir que dans l'ensemble, notre politique actuelle et toutes les dispositions qui y sont associées et qui, je le répète, comprennent le MIGI révisé et toute la formation associée à l'AI et aux exigences concernant les rapports, est plus restrictive que par le passé.
La question de l'utilisation répétée est certainement très importante et vous avez demandé de façon très directe pourquoi les dispositions à cet égard ont été supprimées. Je vais essayer de répondre à cette question de façon franche et directe, mais sachez qu'il y a plusieurs raisons à cela. Encore une fois, je dirais qu'il faut examiner le problème dans son ensemble.
Je vais vous dire quelle a été ma réaction quand j'ai lu ces politiques pour la première fois et la disposition antérieure concernant l'exposition à des décharges de 15 ou 20 secondes. Comme j'ai moi-même reçu une décharge pendant une période très courte, cette disposition m'a surpris et inquiété, car à première vue, elle peut laisser entendre qu'une décharge de 15 ou 20 secondes est normale ou habituelle. Il faut également tenir compte des dispositions de la politique qui parlent des risques.
Je reconnais que les membres de la GRC sont beaucoup plus conscients des risques associés à l'utilisation de l'AI pendant une longue période de temps ou à répétition suite à tout ce qui s'est passé. Je pense que les députés et votre comité y ont contribué. Comme vous l'avez laissé entendre, les médias ont certainement joué un rôle également. Je crois que notre formation et nos politiques ont aussi joué un rôle.
Il est important, je pense, d'examiner le MIGI qui est mentionné dans la politique. Il établit un certain nombre de principes. Parmi ces principes, l'objectif premier de toute intervention est la sécurité du public…
:
La politique contenait une mise en garde et c'est encore le cas. Il était fait mention d'une durée de 15 à 20 secondes. Cette mention n'est plus là. Je pourrais peut-être continuer à vous expliquer notre politique générale, notre approche globale et ce que les membres de la GRC sont entraînés à faire et doivent faire.
Encore une fois, je me reporte à la politique. La politique indique que la force utilisée doit être nécessaire dans les circonstances et qu'elle doit être raisonnable. J'ai mentionné les principes du MIGI qui prévoient que: le modèle d'intervention doit toujours être appliqué dans le contexte d'une évaluation minutieuse des risques; l'évaluation des risques doit tenir compte de la probabilité et de l'importance des pertes de vie, des blessures et des dommages à la propriété; la meilleure stratégie consiste à utiliser l'intervention minimale nécessaire pour gérer les risques et l'intervention idéale est celle qui cause le moins de préjudice ou de dommage.
Dans tout ce que nous avons dit, écrit et enseigné, nous avons fait mieux prendre conscience aux membres de la GRC des risques associés à l'utilisation des armes à impulsions, y compris les risques associés à une utilisation répétitive. Également, quand j'ai comparu devant vous, j'ai parlé de notre désir de ne pas avoir une politique trop prescriptive et du fait qu'il était avantageux d'adopter des procédures similaires dans les différents corps policiers.
Nous avons examiné les politiques des autres services de police. En ce qui concerne les restrictions imposées, notre approche est la même que celle du Service de police de Toronto, du Service de police de Halifax, du Service de police de Peel, de la Police provinciale de l'Ontario et de la Police d'Edmonton, pour vous citer quelques exemples. La politique de Calgary est similaire à la version précédente de notre politique.
M. Holland a soulevé une question très importante, à savoir comment notre formation et les politiques associées aux armes à impulsions se rapporte à notre formation et à nos politiques concernant l'utilisation de la force en général. Dans nos politiques, nous ne prescrivons pas, par exemple, combien de fois, au minimum ou au maximum, il est permis ou souhaitable de frapper quelqu'un avec un bâton. Comme je l'ai dit, quand j'ai lu la politique, l'utilisation pendant 15 à 20 secondes… J'ai crains que cela ne laisse entendre que c'était une utilisation normale. En réalité, il n'y a aucune prescription…
:
Merci, monsieur le président.
Commissaire, je vous remercie d'avoir bien voulu revenir pour participer à cette séance de reddition de comptes au sujet de la politique de votre force policière.
Toutefois, je dirai d'abord que l'ajout des mots « nécessaire » et « raisonnable » aux restrictions concernant l'usage de la force n'est pas vraiment quelque chose de nouveau. Je ne sais pas si la GRC a jamais eu pour politique d'utiliser une force non nécessaire ou déraisonnable dans l'exercice de ses fonctions. Par conséquent, cela n'apporte rien. Je vais simplement laisser cela de côté pour l'instant.
Quand vous avez comparu devant nous le 18 février, vous avez expliqué ce changement dans votre politique en disant que ces armes seraient utilisées uniquement lorsqu'il serait nécessaire de le faire face à une menace pour « la sécurité du policier ou du public ». J'avais certaines réserves à l'égard de la sécurité du public étant donné que c'est une notion très vague.
Le même jour, le ministre, M. Van Loan, en a fait à peu près la même interprétation que nous, à savoir que la GRC avait établi une nouvelle politique, avait fait clairement entendre que le pistolet Taser doit être utilisé uniquement lorsque la menace est jugée réelle et pas seulement pour maîtriser une personne agitée. L'utilisation de cet appareil devait permettre de réduire l'utilisation d'une arme à feu. Cela correspondait à ma propre interprétation de vos paroles.
Le même jour, nous avons vu un membre de la GRC décrire, à la télévision nationale, un incident au cours duquel l'emploi du Taser a été jugé approprié contre un homme qui était en état d'ébriété, menotté et couché sur le sol. L'utilisation de cette arme était nécessaire pour le faire entrer dans la voiture à cause d'une menace potentielle émanant de certaines autres personnes qui auraient pu se trouver aux alentours.
J'ai vraiment du mal à y voir clair dans cette politique, telle que vous l'avez décrite verbalement, mais aussi telle qu'elle est écrite. Votre nouvelle politique, comme l'ancienne, indique que l'utilisation du Taser a été approuvée à la GRC « à des fins d'utilisation opérationnelle comme option d'intervention pour maîtriser les personnes et éviter des blessures aux membres et au public ». C'est le paragraphe 1.1 de votre politique. Parmi les autres considérations, il est question un peu plus loin de l'évaluation de l'ensemble des circonstances. Il est question de la « sécurité du public », ce qui est une notion très générale.
J'ai une question très précise: êtes-vous prêt à interdire rigoureusement l'utilisation des armes à impulsions pour maîtriser une personne? Je parle de l'interdire pour maîtriser une personne, qu'elle soit combative ou passive. Comme vous l'avez dit, c'est une arme prohibée. Êtes-vous prêt à dire que cette arme ne doit pas être utilisée pour maîtriser quelqu'un, mais seulement pour éviter la mort ou de graves blessures pour la police, le sujet ou le public, comme l'a dit notre comité?
:
Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, pour ce qui est de m'engager à inscrire dans notre politique que l'arme à impulsions ne doit pas être utilisée comme dispositif de contrainte, je peux certainement le faire compte tenu de notre politique actuelle. Le paragraphe 3.1.5 inclut une note où il est dit que « l'AI n'est pas censée être un dispositif de contrainte ».
Quant aux autres questions qui ont été soulevées, il faut, encore une fois, tenir compte de l'ensemble des circonstances. Je suis d'accord avec M. Harris pour dire que l'utilisation d'une force raisonnable et nécessaire n'est pas un principe nouveau. En fait, c'est ce que j'ai fait valoir la dernière fois que j'ai comparu devant le comité. Ce sont des critères que les tribunaux ont l'habitude d'appliquer.
Ce qui est nouveau, je pense, c'est que tout ce que nous avons dit et fait insiste davantage sur l'évaluation des risques. Les membres de la GRC sont certainement plus conscients des risques associés aux armes à impulsions et à leur utilisation répétitive.
Enfin, pour répondre à votre question concernant le critère approprié, monsieur Harris, comme je l'ai dit lors de ma dernière comparution, nous ne croyons pas que le critère pour l'utilisation de l'arme à impulsions se limite exclusivement aux menaces de mort ou de blessure grave. En cas de menace imminente de mort ou de blessure grave la solution appropriée est d'utiliser des armes à feu, des armes classiques pour tirer sur les gens.
:
Commissaire, comme j'ai trois minutes, je vais vous poser trois questions et je vous demande de répondre séparément à chacune d'entre elles. Si vous manquez de temps, je vous demanderai de fournir une réponse par écrit à une date ultérieure.
Pour ce qui est de ma première question, le premier manuel des opérations prévoyait une mise en garde. Tout le monde reconnaît que ce sont des instruments dangereux. Cette mise en garde a été complètement éliminée. L'agent devait dire: « Police, ne bougez plus, sinon vous allez recevoir une décharge électrique de 50 000 volts! » Cela ne figure plus dans les nouvelles instructions. Je trouve cela scandaleux et je vous demande de vous engager à faire quelque chose pour y remédier.
Deuxièmement, dans les règles d'utilisation il est dit que « l'AI ne doit être utilisée que conformément à la formation sur l'utilisation de l'AI et aux principes du Modèle d'intervention pour la gestion d'incidents (MIGI) et qu'en cas de danger pour la sécurité du policier ou du public, selon l'évaluation du membre de l'ensemble des circonstances ». On ajoute que « les mesures prises par les membres doivent être raisonnables et la force utilisée doit être nécessaire dans les circonstances ».
Tel est le critère dont les policiers doivent se servir pour déterminer s'ils vont utiliser ou non une arme à impulsions. En tant qu'avocat, je trouve que cela permet une interprétation très large. Il est scandaleux qu'une formation spéciale ne soit pas donnée au dépôt pour ce dispositif. Je vous demande d'y remédier et de dispenser une formation spéciale au dépôt sur l'utilisation des armes à impulsions, les circonstances dans lesquelles elles doivent être utilisées et tout le reste.
Troisièmement, dans ce manuel des opérations, il n'y a rien au sujet des enfants. On ne reconnaît pas que les enfants devraient être traités séparément. Il n'y a pas de lignes directrices. J'aimerais qu'il y ait une formation au dépôt à cet égard. Encore une fois, je trouve cela scandaleux.
Il y a une Convention relative aux droits de l'enfant que le Canada a ratifiée. Il y est dit notamment, à l'article 19, que tout enfant doit être protégé contre toute forme de traitement cruel, inhumain ou dégradant et que les États parties s'engagent à protéger les enfants contre « toute forme de violence, d'atteinte ou de brutalité physiques ou mentales, d'abandon ou de négligence ». Il n'y a dans ce manuel aucune disposition concernant les enfants alors qu'il devrait y en avoir. Je demande que ce soit modifié également pour tenir compte de cette convention.
:
Merci beaucoup pour ces trois questions importantes. C'est avec plaisir que je vais répondre à chacune d'elles et si je n'ai pas le temps de terminer, je me ferai un plaisir de vous fournir des renseignements complémentaires.
Tout d'abord, pour ce qui est de la mise en garde, l'ancienne politique prévoyait qu'il fallait lancer l'avertissement: « Police, ne bougez plus, sinon vous allez recevoir une décharge électrique de 50 000 volts! ». Nous l'avons supprimé, mais nous n'avons certainement pas supprimé de notre formation ou de nos exigences le principe de l'avertissement. L'ancienne politique disait qu'il fallait le lancer — ce ne sont pas les mots exacts, mais nous pouvons certainement le vérifier — lorsque c'est possible ou approprié. Tel est le principe. Dans certaines situations, cet avertissement n'est pas approprié.
La politique précédente, que j'ai d'ailleurs sous les yeux, porte que « Avant d'utiliser l'AI, lancer dans la mesure du possible la mise en garde applicable à l'AI ». La nouvelle politique élimine cette mise en garde, mais encore une fois, j'invite les membres du comité à tenir compte du contexte dans son ensemble, y compris le MIGI et la formation, car c'est très important.
La politique ne prévoit aucune mise en garde particulière pour les autres interventions de la GRC. L'ancien avertissement était long et compliqué et il était même inexact. En fait, la décharge n'est pas de 50 000 volts.
Le MIGI et notre formation insistent sur la désescalade du conflit, y compris le dialogue et les avertissements. Nous croyons préférable de lancer un avertissement plus court et plus clair et nous apprenons à nos membres à utiliser l'avertissement standard qui est: « Arrêtez! Police! » Nous leur apprenons également, s'il y a lieu, à avertir qu'ils vont utiliser le Taser, normalement en disant quelque chose comme: « Taser! Taser! Taser! » C'est simple. C'est facile à comprendre. Il est facile de s'en souvenir.