:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui. Je suis accompagné de mon collègue le sous-commissaire Darrell Madill.
[Traduction]
Mon collègue, M. Darrell Madill, est sous-commissaire, Services de police communautaire, contractuels et autochtones.
[Français]
Je vous remercie de me donner l'occasion de m'entretenir avec vous aujourd'hui et de vous dresser un bilan des démarches effectuées à ce jour par la GRC concernant la révision de nos politiques, de nos pratiques, de notre formation et des exigences de rapport relatives aux armes à impulsions, que nous appelons communément en anglais les CEW.
[Traduction]
La GRC estime toujours que l'AI est un outil d'une grande utilité lorsqu'elle est utilisée dans des circonstances appropriées par des agents bien entraînés et qu'elle contribue à la sécurité du public et à celle de nos agents de police. Certes, notre obligation est de faire en sorte que nos agents soient, en fait, bien formés, que nos politiques soient appropriées et qu'elles soient en tout point respectées.
Depuis la réception du rapport du Comité permanent de la sécurité publique et nationale sur les AI en juin dernier, la GRC a apporté un certain nombre d'améliorations à nos politiques sur les AI, sur la formation, les pratiques et les exigences relatives aux rapports en cette matière. Nous croyons que ces améliorations donnent suite aux recommandations contenues dans le rapport du Comité permanent. Je voudrais aborder plus en détail chacune des recommandations adressées à la GRC et les mesures que nous avons prises en conséquence.
La première recommandation invitait la GRC à classifier l'AI comme une arme d'impact « de sorte que son utilisation ne soit autorisée que dans des situations où le sujet a un comportement violent ou présente une menace de mort ou de lésions corporelles graves ».
La GRC a modifié et mis à jour son modèle d'intervention pour la gestion d'incidents ou « MIGI » pour mieux l'aligner sur le modèle adopté par l'Association canadienne des chefs de police. L'expression « arme d'impact » ne figure pas dans notre nouveau MIGI. L'alignement du MIGI de la GRC sur celui de l'Association canadienne des chefs de police et le cadre régissant le recours à la force contribue à un vocabulaire commun et à des approches communes visant le recours à la force par les corps policiers à l'échelle du Canada. Cela appuie les efforts d'intégration soutenus des organismes partenaires, y compris les unités intégrées d'exécution de la loi telles que nos équipes intégrées de la police des frontières (EIPF) et les équipes intégrées de la Sécurité nationale et d'exécution de la loi (ISNEL). Cela appuie également les opérations menées conjointement par divers corps policiers.
Le 18 juin 2008, tous les membres de la GRC ont reçu les instructions de n'utiliser les AI qu'en cas de nécessité dans des situations présentant une menace pour l'agent ou pour la sécurité publique. Cette exigence a été insérée par écrit dans notre politique officielle.
Le fait que le déploiement de l'arme à impulsions (AI) présente un risque a été renforcé à ce moment-là et dans la communication de notre politique en matière d'armes à impulsions.
[Français]
Le rapport du comité permanent a également recommandé la tenue d'études indépendantes afin de préciser les risques potentiels pour les personnes exposées aux décharges des armes à impulsions, et la GRC appuie cette recommandation.
Je voudrais maintenant citer trois de ces études.
[Traduction]
Le Centre médical de l'Université baptiste de Wake Forest a terminé une étude indépendante nationale sur le Taser et a publié ses conclusions à la fin de 2007. Il s'agissait de la première étude épidémiologique des lésions corporelles en vue d'examiner les déploiements du Taser et d'évaluer globalement les risques et la gravité des blessures dans des conditions réelles, sous la direction du Dr William Bozeman, enquêteur principal et médecin urgentologue. Dans les propres termes du Dr Bozeman, « le taux de lésions corporelles est faible et la plupart des blessures semblent mineures. Ces résultats étayent la sécurité de ces dispositifs ».
Le Dr Bozeman vient de publier, le mois dernier, les résultats d'un autre examen de l'utilisation d'armes à impulsions mené sur trois ans par six organismes américains d'exécution de la loi. Sur 1 201 suspects criminels qui ont été maîtrisés par une arme à impulsions, 99,75 p. 100 n'ont subi aucune blessure ou ont subi des lésions légères telles que des égratignures ou des contusions. Le Dr Bozeman avertit que les policiers et le personnel médical devraient connaître le risque potentiel de lésions corporelles et qu'ils devraient vérifier s'il y a eu blessure en cas de décharge d'une arme à impulsions. Mais il ajoute que « ces armes semblent être très sécuritaires, surtout lorsqu'on les compare à d'autres options dont disposent les policiers pour maîtriser des suspects violents ou combatifs ». L'étude a été publiée dans les Annals of Emergency Medicine, revue scientifique examinée par les pairs du Collège américain des médecins urgentologues (American College of Emergency Physicians).
La troisième étude que je voudrais mentionner est un rapport provisoire spécial de l'Institut national de la justice qui a pour titre Study of Deaths Following Electro Muscular Disruption (Étude des décès à la suite d'une perturbation électromusculaire). Il faut souligner que cette étude particulière portait sur le dispositif appelé communément le « Taser » en tant que dispositif à décharges électriques (DDE). L'étude concluait ceci:
Même si l'exposition à un DDE n'est pas sans risque, il n'existe aucune preuve médicale concluante dans l'état actuel de la recherche qui indique un risque élevé de blessure grave ou de mort à cause d'une exposition directe à de telles décharges. L'expérience sur le terrain de telles armes indique que l'exposition à ces décharges ne présente pas de danger dans la plupart des cas. Par conséquent, les responsables de l'exécution de la loi n'ont pas besoin d'hésiter à déployer ces armes à décharges électriques, à condition que ces dispositifs soient utilisés conformément aux lignes directrices nationales acceptées.
La possibilité de lésions corporelles modérées ou graves dues à une exposition à une arme à impulsions est faible.
Nous nous ferons un plaisir de fournir aux membres du Comité des copies de ces documents. La GRC continue de suivre et d'appuyer les recherches indépendantes ainsi que la collecte et l'analyse de données améliorées. Nos propres expériences renforcent également les avantages des armes à impulsions dans des circonstances appropriées.
Permettez-moi de vous en donner un exemple récent. En décembre dernier, deux de nos membres ont été envoyés dans une maison, et ils ont rapporté ensuite ce qui suit:
Un appel a été reçu d'un père que son fils menaçait d'un couteau. Pendant que nos membres se dirigeaient vers cette maison, ils ont appris que le fils avait ingéré des pilules et qu'il était aussi armé d'un fusil et d'une hache.
Lorsque nos agents se sont approchés de la maison, ils ont vu un individu qui en sortait, une hache à la main, qui s'avançait vers la voiture de police. Le jeune homme a levé la hache des deux mains et en a frappé le capot de la voiture de police. Les agents ont crié au jeune homme de laisser tomber la hache, mais l'homme a refusé d'obtempérer. Un agent a dégainé son arme à impulsions électriques, tandis que l'autre a dégainé son pistolet pour assurer la surveillance et un recours à la force en cas de nécessité.
Le père de l'individu a essayé d'intervenir, mais son fils l'a écarté puis l'a menacé de sa hache. L'arme à impulsions a été déployée sur le fils qui a immédiatement lâché la hache et est tombé au sol, ce qui a permis à nos agents de le maîtriser, de lui passer les menottes et de le faire asseoir dans le véhicule. Le père pleurait et craignait que son fils soit blessé, mais le fils lui a dit que tout allait bien.
Si nos deux membres étaient arrivés à cette maison sans avoir été entraînés au maniement d'une arme à impulsions et sans l'aide d'une telle arme, nous estimons que le fils aurait presque certainement été tué. Cela aurait constitué un acte légitime et nécessaire, mais un jeune homme aurait été tué, sa famille l'aurait pleuré et nos agents auraient dû faire face au traumatisme d'avoir mis fin à la vie du jeune homme.
[Français]
Dans sa deuxième recommandation, le comité a demandé à la GRC de réviser sa politique afin de prévoir des règles d'emploi claires et strictes pour les armes à impulsions assorties de restrictions quant aux décharges multiples. La politique révisée de la GRC en matière d'armes à impulsions restreint l'utilisation des armes à impulsions et met précisément en garde les utilisateurs contre les dangers des décharges multiples ou en mode continu.
[Traduction]
La formation faisait l'objet de la troisième recommandation du rapport du Comité, de façon à mettre davantage l'accent sur les risques potentiels que peut entraîner le recours à une arme à impulsions. La politique révisée de la GRC en matière d'armes à impulsions souligne que des risques sont liés au déploiement du dispositif et insiste sur le fait que ces risques comprennent le risque de mort, surtout chez des personnes très agitées.
Dans sa quatrième recommandation, le Comité suggérait que la GRC exige le renouvellement de l'accréditation de ses agents en maniement d'une arme à impulsions au moins tous les deux ans. En fait, l'exigence de la GRC est supérieure à celle que recommandait le Comité. Nous exigeons maintenant le renouvellement de l'accréditation chaque année.
Des améliorations à la formation touchant les problèmes de santé mentale et de toxicomanie faisaient l'objet de la cinquième recommandation du rapport, particulièrement lorsque ces problèmes coïncidaient avec les déploiements d'armes à impulsions. Le Groupe national d'apprentissage et de perfectionnement de la GRC a accès aux rapports sur les incidents mettant en jeu des armes à impulsions ainsi qu'à la banque de données de la GRC à cet égard, pour aider à l'évaluation continue de la pertinence et de la suffisance de la formation et des normes de formation de la GRC et faire en sorte que des modifications soient apportées le cas échéant. Ce groupe contribue à l'élaboration d'autres scénarios aux fins de formation ayant trait au MIGI, y compris la sensibilisation de la population qui peut être à risque lors du déploiement d'une arme à impulsions.
Les politiques de la GRC concernant l'arrestation et les soins des prisonniers couvrent l'évaluation des besoins d'un prisonnier en services médicaux. Notre section de la politique opérationnelle bénéficie des points de vue d'organismes médicaux professionnels tels que l'Association canadienne pour la santé mentale. Cela est de toute première importance dans nos efforts incessants visant à déterminer et à adopter des pratiques d'excellence.
La GRC prête une attention soutenue aux conférences, rapports et travaux de recherche en vue d'être constamment au courant des développements dans ce domaine.
[Français]
La sixième recommandation du comité proposait que la GRC fasse appel, dans la mesure du possible, à du personnel de soutien psychiatrique lorsqu'elle prévoit intervenir auprès d'une personne souffrant d'une maladie mentale ou d'une toxicomanie.
[Traduction]
Nous sommes d'accord, mais il faut reconnaître que le policier doit fréquemment réagir sur-le-champ à des situations d'urgence et ne peut pas prendre de dispositions préalables pour obtenir un tel soutien, même lorsqu'il est disponible. De plus, le policier ne sait pas nécessairement qu'il a affaire à une personne qui a besoin de soutien psychiatrique avant que les circonstances ne lui demandent de recourir à la force.
Toutefois, nous avons fait savoir aux officiers supérieurs de toutes nos divisions qu'ils devront élaborer ou mettre à jour des protocoles avec le personnel médical local des urgences pour qu'il fournisse une aide en cas de nécessité. Au niveau national, des organismes tels que l'Association canadienne des urgentologues et l'Association canadienne pour la santé mentale travaillent de concert avec la GRC en vue de définir les domaines préoccupants et d'établir des pratiques d'excellence.
La dernière et douzième recommandation du rapport du Comité à la GRC énumérait certains genres de données qui devraient, selon le Comité, être incluses dans le rapport annuel de la GRC. La GRC s'est engagée à présenter des rapports trimestriels et annuels détaillés sur l'utilisation d'armes à impulsions par ses membres. Jusqu'à présent, deux rapports trimestriels ont été publiés. D'autres rapports trimestriels et notre premier rapport annuel sont en cours de rédaction et devraient être publiés sous peu. Tous les renseignements que le Comité recommande seront inclus dans nos rapports trimestriels et annuels.
La GRC a également lancé un projet national intitulé « Rapport sur le comportement du sujet/intervention de l'agent », ce qui exigera des agents de la GRC de faire un rapport sur chaque recours à la force. Ce projet a été conçu en collaboration avec des intervenants internes et externes. Ces rapports améliorés fourniront des données sur des incidents précis et sur les tendances dans l'ensemble de la GRC. Cela aidera nos agents à articuler en détail les circonstances des incidents dans lesquels ils ont utilisé la force. Notre objectif est d'accroître la responsabilisation. Ces rapports devraient également permettre d'améliorer constamment nos politiques et notre formation.
[Français]
Pour conclure, je voudrais remercier les membres du comité de nous avoir invités et de l'intérêt que vous portez aux enjeux importants liés à l'utilisation par la GRC des armes à impulsions.
[Traduction]
Pour conclure, je voudrais remercier les membres du Comité de nous avoir invités et de l'intérêt que vous portez aux enjeux importants liés à l'utilisation d'armes à impulsions par la GRC. Mes collègues et moi-même sommes maintenant prêts à répondre à vos questions.
Merci.
:
Merci, monsieur le président. Merci, commissaire, d'être ici avec nous aujourd'hui.
Je vais commencer par dire que j'ai de graves préoccupations concernant la réponse au rapport du Comité. Je n'étais pas membre du Comité l'an dernier lorsqu'il a fait cette étude qui s'est échelonnée sur presque trois mois. La GRC a évidemment eu le temps de venir présenter ses observations au Comité.
Si j'ai bien compris, la principale conclusion de ce rapport est que la politique d'utilisation du pistolet Taser à la GRC est trop permissive. Le rapport contenait un certain nombre de recommandations visant à resserrer cette politique pour la sécurité du public, bien sûr sans causer d'autres préjudices aux membres de votre force policière. Cependant, je ne vous ai vraiment pas entendu dire quoi que ce soit à cet effet dans vos observations aujourd'hui. Il y avait une simple recommandation en vue de changer la catégorie de cette arme — et j'ai votre modèle de mars ou de novembre 2008, je n'arrive pas vraiment à lire ces dates — la faisant passer à la catégorie d'une arme immédiate à une arme à feu ou à une arme d'assaut et à ces protocoles. Je ne vois rien qui montre qu'il y ait eu un changement dans la façon dont on définit cette arme. Il semble qu'on la considère toujours comme faisant partie de la même catégorie que le vaporisateur de poivre. Cette arme est toujours considérée comme une arme moins dangereuse. Vous tentez de prouver que c'est le cas.
Je ne veux pas que l'on tienne à nouveau des audiences. Les audiences sont terminées. Le Comité a une recommandation. Je ne vois rien qui montre que vous avez en fait donné suite aux recommandations. Je pense que vous y résistez toujours, en disant qu'il s'agit d'une arme dont vous voulez avoir la pleine utilisation, presque une utilisation non contrôlée. Je pense que c'est une grave préoccupation pour notre comité car rien ne montre que le protocole a changé.
Vous avez fait allusion à l'harmonisation de la terminologie commune avec celle des chefs de police, mais cette terminologie ne se trouve pas dans votre déclaration aujourd'hui. Je ne comprends pas ce qu'est cette terminologie commune. Le Comité a laissé entendre que votre terminologie doit changer, tout comme vos protocoles. Je ne vois rien qui montre que vous soyez en train de changer cela.
Ce qui me préoccupe ici en tant que député, c'est la sécurité du public, ce qui veut dire qu'on doit m'assurer en tant que citoyen que je ne cours aucun danger et que mes électeurs ne courent aucun danger. Le fardeau supplémentaire qui m'incombe en tant que député est de m'assurer que votre force policière ne court pas de danger. C'est cependant la sécurité des citoyens qui est la plus importante pour moi. Entre les deux, c'est ultimement la sécurité des citoyens qui l'emporte sur la sécurité de vos membres.
Je ne vois toujours pas quoi que ce soit qui montre que vous ayez donné suite au rapport.
:
Si j'ai mal compris, monsieur le président, je m'en excuse. Ce n'est pas ainsi que j'avais compris ces observations.
De toute façon, il est certain que la sécurité de nos membres est importante également.
J'ai neuf différents détachements de la GRC dans ma circonscription. Une chose que je tente de faire régulièrement, particulièrement en raison du rôle que je joue au sein du Comité, est de visiter les agents qui se trouvent dans ces détachements. À la suite des rencontres que j'ai eues avec des agents dans ma circonscription, je voudrais faire quelques observations relativement à certains des commentaires que vous avez faits dans votre déclaration aujourd'hui.
J'ai vraiment aimé l'exemple que vous avez donné, c'est-à-dire un exemple de circonstances dans lesquelles une force meurtrière aurait peut-être été nécessaire si nos agents n'avaient pas eu le Taser. C'est certainement ce que m'ont dit des agents dans ma circonscription aussi. Il s'agit là pour eux d'un outil très précieux, si nous ne voulons pas qu'une force meurtrière soit déployée lorsque cela n'est pas nécessaire et, d'après tout ce que j'ai entendu, le Taser offre cette possibilité. Je vous remercie donc de l'exemple que vous nous avez donné, et je pense qu'il y a d'autres exemples à cet effet.
L'autre observation qui a attiré mon attention, c'est qu'il y a davantage de documents à remplir. J'espère que ce ne sera pas... Nous voulons nous assurer qu'il y a un juste équilibre entre la nécessité de s'assurer d'avoir des rapports tout en évitant trop de lourdeur administrative pour nos agents. C'est une chose dont nos agents nous parlent de temps à autre, c'est-à-dire que la paperasserie administrative prend trop de leur temps précieux qu'ils devraient consacrer à assurer la sécurité du public. Donc j'espère que nous veillerons à nous assurer qu'il y a un juste équilibre à cet égard également.
C'était là les quelques observations que je voulais faire. Je vous invite à faire des observations à ce sujet lorsque vous répondrez à mes questions, si vous le souhaitez, mais ce sont plutôt des observations que je voulais vous présenter.
La deuxième partie de ma question fait suite aux questions que vous ont posées M. Norlock et M. McColeman, car je voudrais avoir quelques éclaircissements. Combien d'agents ou quel pourcentage de nos agents portent des pistolets Taser à l'heure actuelle?
:
Merci, monsieur le président.
Je voudrais être sûr de comprendre quelque chose au sujet des essais effectués par le tiers indépendant. Voici le problème. La pièce maîtresse de ce qu'on nous présente aujourd'hui à ce sujet est une étude de 2007 effectuée par une obscure université baptiste américaine. C'est ce qu'on nous présente comme la pièce maîtresse des essais sur lesquels le Canada fonde ses décisions au sujet du Taser. À la mi-2008, le Comité a demandé une étude indépendante, effectuée par un tiers, examinée par des pairs. Je ne pensais pas qu'ils voulaient que vous trouviez une université baptiste quelconque aux États-Unis qui avait déjà fait une étude. Je ne pense pas que c'est ce que nous avions en tête.
Deuxièmement, je ne pense pas non plus que nous imaginions que vous alliez attendre que la CBC vous téléphone pour vous apprendre qu'il y a des problèmes avec les appareils que vous utilisez avant de commencer une étude. D'ailleurs, je vais présenter une motion à ce sujet.
Bien sûr, j'ai été membre d'une commission des services policiers et j'ai énormément de respect pour le travail qu'effectuent les agents de la GRC et tous les agents de première ligne. Je reconnais ce que disait M. Oliphant, que c'est précisément le fait que ces agents placent toujours la sécurité du public avant leur propre sécurité qui fait qu'ils sont braves. C'est exactement ce que disait M. Oliphant.
Ce qui me préoccupe, monsieur le commissaire — appelez ça une reclassification ou autre chose — c'est qu'il y a une ambigüité. La question n'est pas claire pour les agents. Je vous rappelle votre dernier rapport, celui de janvier à mars 2008, donc un rapport de la GRC, qui indique que les agents ont menacé une personne qui coopérait et huit personnes qui résistaient passivement de leurs pistolets Taser. C'est très récent. C'est certainement beaucoup plus récent que l'étude de cette université baptiste américaine. Voici ma question. Étant donné qu'il y a tellement d'incidents mettant en cause des personnes qui résistent passivement, des personnes qui coopèrent, et que le Comité a formulé une recommandation ferme au sujet de la nécessité...
En fait, c'est une question de leadership. C'est dire à la GRC: Voici quelles sont les conditions. Une reclassification enverrait un message clair. Il est évident qu'il reste une ambigüité puisque de tels incidents se produisent. Si les choses fonctionnent si bien, pourquoi est-ce qu'on continue à utiliser des pistolets Taser contre des personnes qui soit résistent passivement ou, en l'occurence, coopèrent?