:
Merci beaucoup, monsieur le président.
[Traduction]
Bonjour.
[Français]
Je m'appelle Charlotte Bastien. Je suis directrice générale des opérations en régions pour Anciens Combattants Canada.
[Traduction]
Je suis accompagnée aujourd'hui de mes collègues Elizabeth Douglas et Sandra Lambe.
Nous vous remercions de nous donner l'occasion de vous entretenir aujourd'hui de l'emploi chez les anciens combattants. C'est un sujet important, et nous sommes ravis de venir vous présenter un aperçu des mesures prises par Anciens Combattants Canada à cet égard.
Je commencerai par un survol des programmes et du soutien offert par ACC; je vous parlerai ensuite de la loi sur la priorité d’embauche et du programme « Embauchez un vétéran »; puis je conclurai en vous présentant des partenaires d’ACC dans ce dossier.
[Français]
En guise de contexte, je mentionnerai qu'environ 7 600 hommes et femmes sont libérés des Forces armées canadiennes chaque année. On parle de 86 % d'hommes et de 14 % de femmes. Environ 1 000 d'entre eux sont libérés pour des raisons médicales, et l'âge moyen à la libération est de 37 ans.
Trente-huit pour cent de ces personnes comptent cinq ans de service ou moins, 22 %, entre 6 et 20 ans, et 37 %, entre 21 et 35 ans.
La majorité de ceux et celles qui quittent la Force de réserve occuperaient déjà un emploi civil. Le taux de chômage chez les vétérans correspond au taux canadien, soit d'environ 8 %, et le taux de chômage chez les vétérans libérés en raison des blessures subies...
:
Cela ne me pose aucun problème.
Comme je le disais, la majorité des hommes et des femmes qui quittent la Force de réserve occuperaient déjà un emploi civil. Le taux de chômage chez les anciens combattants correspond au taux canadien et se situe à 8 %. Le taux de chômage chez les anciens combattants libérés en raison des blessures subies est d’environ 15 %.
Les difficultés liées à l'emploi touchent plus particulièrement certains groupes d’anciens combattants: les jeunes anciens combattants, les anciens combattants qui cumulent moins d'années de service, les anciens combattants des rangs inférieurs, et les membres libérés pour des raisons médicales ou sur une base involontaire.
L’Étude sur la vie après le service militaire montre que 89 % des anciens combattants de la Force régulière libérés entre 1998 et 2007 occupaient un emploi après leur libération. Voici la répartition des anciens combattants après leur libération: 52,9 % occupaient un emploi ou dirigeaient une entreprise après leur libération; 20 % ont travaillé pendant une certaine période, mais ne travaillaient pas à ce moment-là; 7,7 % recherchaient un emploi; 10,3 % étaient retraités ou ne recherchaient pas un emploi; et 3,7 % ont quitté la Force régulière et ont occupé un emploi à temps plein dans la Force de réserve. Par « Autres » s’entendent ceux qui n'étaient pas en mesure de travailler, par exemple, parce qu'ils souffraient d'une invalidité, prenaient soin d'un membre de leur famille ou poursuivaient des études.
La plupart des anciens combattants qui quittent les FC s'adaptent bien et commencent une vie civile normale.
Le soutien d’ACC au chapitre de l'emploi comprend trois éléments clés: veiller à ce que les anciens combattants qualifiés qui souhaiteraient travailler à ACC en aient la possibilité; fournir des avantages et des services par l'entremise d'un vaste éventail de programmes; et collaborer avec d'autres ministères, des organismes sans but lucratif et le secteur privé afin de sensibiliser les gens à nos anciens combattants, de les aider à comprendre leurs besoins et de trouver des moyens de répondre aux besoins en matière d'emploi des anciens combattants.
Les Services de transition de carrière et le programme de réadaptation professionnelle sont deux programmes clés d'ACC qui offrent du soutien aux membres des Forces canadiennes en voie d'être libérés. En 2013, le a annoncé des changements permettant d'aider les quelque 1 300 anciens combattants qui reçoivent des services de réadaptation professionnelle à avoir accès aux outils dont ils ont besoin pour leur formation, ce qui réduira aussi l'attente pour obtenir une évaluation professionnelle.
Par suite de ces changements, une liste élargie des dépenses de formation est désormais prise en compte dans les plans de formation de réadaptation professionnelle, comme celles liées aux logiciels, aux livres numériques, au stationnement sur les campus et au matériel de formation. De plus, les anciens combattants peuvent maintenant réclamer des dépenses liées à leur programme personnel de réadaptation professionnelle grâce à une enveloppe de financement globale du programme permettant d'accorder un montant total maximal de 75 800 $ par personne. Au cours des cinq dernières années, 3 381 participants ont obtenu des services de réadaptation et d'assistance professionnelle par l’entremise de notre contrat national. En date du 30 juin 2014, il y avait 1 355 participants actifs.
Les Services de transition de carrière aident les anciens combattants et leurs survivants à trouver un emploi civil et offrent du financement pour des services d'orientation professionnelle et des formations connexes. Ces services sont offerts pendant une période maximale de deux ans suivant la date de libération de l’ancien combattant des FC. À l’heure actuelle, 1 787 anciens combattants ont accès au programme. Dans le cadre de l'initiative du ministère visant à réduire les formalités administratives, le gouvernement a simplifié le modèle de prestation des services pour le programme en permettant aux anciens combattants admissibles et à leurs survivants de choisir les services de transition de carrière qui répondent le mieux à leurs besoins, et ACC les remboursera jusqu'à concurrence de 1 000 $.
ACC a également pris plusieurs mesures afin de veiller à ce que les anciens combattants admissibles soient en mesure de postuler pour des postes au sein du ministère, s’ils le souhaitent. La zone de sélection pour les concours a été élargie afin de permettre à un plus grand nombre de membres des FC de postuler. Toutes les descriptions de travail d’ACC ont été révisées afin d'évaluer les postes qui pourraient bénéficier de l'expérience des membres des FC, et l'expérience pertinente acquise dans les FC constitue maintenant un atout pour ces postes.
Dans le cadre de l'initiative Priorité d'embauche, nous travaillons avec la Commission de la fonction publique et d'autres intervenants afin de mettre en oeuvre de nouvelles mesures législatives pour appuyer les vétérans qui cherchent un emploi dans la fonction publique fédérale.
[Français]
Le projet de loi vise à offrir aux membres et aux anciens combattants des Forces armées canadiennes libérés honorablement un meilleur accès aux possibilités d'emploi dans la fonction publique.
[Traduction]
Grâce à ce projet de loi, les vétérans libérés à cause d'un état de santé attribuable à leur prestation de militaire se verront accorder le droit de priorité légal pour l'embauche dans la fonction publique fédérale.
Ce droit d'embauche prioritaire durera cinq ans. De plus, les vétérans libérés de façon honorable et comptant au moins trois ans de service se verront désormais accorder la priorité dans le cadre des processus de nomination externes annoncés. Les membres actifs des Forces canadiennes et les vétérans libérés de façon honorable et comptant au moins trois ans de service pourront maintenant voir les postes de la fonction publique fédérale annoncés à l'interne et participer aux processus de dotation.
[Français]
En ce qui a trait aux prochaines étapes, Anciens Combattants Canada collabore avec le ministère de la Défense nationale et la Commission de la fonction publique afin de s'assurer que les membres des Forces armées canadiennes et les anciens combattants bénéficieront de ces changements lors de l'entrée en vigueur du projet de loi . Ces changements entreront en vigueur lorsque le projet de loi aura reçu la sanction royale, soit probablement en 2015.
[Traduction]
Passons maintenant au programme Embauchez un vétéran.
[Français]
Je vais expliquer en quoi consiste ce programme.
[Traduction]
Dans le cadre de ce programme lancé en décembre 2012, Anciens Combattants Canada travaille en partenariat avec les entreprises canadiennes afin d'aider les vétérans et les membres des Forces armées canadiennes en voie d'être libérés à trouver un emploi civil. Ainsi, les employeurs partenaires nous envoient leurs offres d'emploi ou un lien vers une page Web où elles sont affichées, et nous relayons cette information à un réseau formé des employés de première ligne, de l'entrepreneur national qui nous fournit les services de réadaptation professionnelle et des Forces canadiennes. Les offres d'emploi sont ensuite communiquées aux vétérans et aux membres des Forces canadiennes qui recherchent un emploi.
Le site Web du programme Embauchez un vétéran s'adresse autant aux chercheurs d'emploi qu'aux employeurs. Il fournit des renseignements sur la priorité d'embauche dans la fonction publique ainsi que des liens vers les outils d'Emploi et Développement social Canada et vers d'autres sites utiles afin d'aider les vétérans et les membres des Forces canadiennes en voie d'être libérés à se trouver un emploi.
Le site fournit également des renseignements pour les employeurs concernant la valeur que les vétérans apportent au milieu de travail civil et de l'information sur les Forces canadiennes, comme la présentation des rangs militaires et des professions exercées par les militaires ainsi qu'une explication de l'instruction et des compétences que les membres acquièrent durant leur service. Cette information aide les employeurs à mieux comprendre la culture militaire d'où les vétérans sont issus. Les employeurs sont ainsi mieux à même d'aider ces vétérans à s'intégrer au milieu de travail civil.
Grâce au programme Embauchez un vétéran, plus de 160 employeurs se sont engagés à embaucher des vétérans, notamment Bell Canada, Target, Walmart Canada, Cenovus Energy, le Toronto's Hospital for Sick Children, Intuit Canada, Cabela's Canada, l'Université Mount Allison, l'Université Queen's et la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada — le CN.
Nos employeurs partenaires pourraient fournir un apport précieux aux travaux de votre comité. C'est pourquoi nous vous recommandons d'envisager la possibilité d'inviter Bell Canada, Target, Intuit Canada ou la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada à venir témoigner devant vous.
En conclusion, je vais parler des partenaires qui nous aident dans cet important dossier. Afin d'optimiser les possibilités d'emplois civils, Anciens Combattants Canada travaille en partenariat avec les Forces armées canadiennes et deux grands organismes sans but lucratif: la fondation La patrie gravée sur le coeur et la Compagnie Canada.
Le partenariat entre le ministère et la Compagnie Canada s'inscrit principalement dans le cadre du Programme d'aide à la transition de carrière, qui crée des liens directs entre les militaires, réservistes et vétérans des Forces canadiennes qui cherchent un emploi civil et les employeurs partenaires qui souhaitent les embaucher pour les compétences de valeur qu'ils possèdent.
Au titre du Programme d'aide à la transition de carrière, les employeurs partenaires doivent rendre compte de l'embauche d'un vétéran dans le cadre d'un protocole d'entente. Environ 180 employeurs partenaires se sont engagés à travailler les uns avec les autres pour aider les vétérans et les membres des Forces canadiennes en voie d'être libérés à trouver un emploi civil.
Notre autre organisme partenaire clé sans but lucratif est la fondation La patrie gravée sur le coeur, qui dirige le Conseil consultatif de la transition des vétérans. Établi par le ministre des Anciens Combattants, le conseil a pour mandat de cerner les obstacles que rencontrent les vétérans qui font la transition vers un emploi civil. Le conseil est formé de représentants d'entreprises nationales de premier plan qui s'emploient à mieux faire connaître les compétences que les vétérans ont à offrir au secteur privé.
À l'automne 2013, le conseil a formulé des recommandations provisoires concernant la transition à un emploi civil. Le conseil a alors formé cinq groupes de travail afin de donner suite à ces recommandations. Celles-ci portent sur la mise en place d'un portail Web qui servirait de guichet unique, d'une campagne de marketing, de mesures de soutien à l'emploi, d'un programme de mentorat pour les vétérans, et de procédures de certification.
Voilà qui met fin à notre présentation. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
Je ne vais pas vous mentir: mes propos cachent deux questions.
Des voix: Oh, oh!
M. Frank Valeriote: Vous comprendrez ce que je veux dire.
J'ai passé très peu de temps — seulement cinq jours — à participer au programme qui me permettait de me joindre aux forces établies à Edmonton, puis j'ai consacré cinq jours au programme qui me permettait d'accompagner les marins à bord du NCSM St. John's. Je peux vous dire que cela a été une expérience incroyable. Le professionnalisme dont les membres des forces ont fait preuve était inouï, tout comme l'ont été les compétences qu'ils démontraient. J'ai aussi été renversé par leurs compétences, en particulier lorsque j'étais dans la salle d'armes du navire et que j'ai aperçu tous les ordinateurs. Cela me dépassait.
J'examine les perspectives d'emploi offertes aux hommes et aux femmes qui quittent les forces, et je sais que vous travaillez simplement avec les outils qu'on vous fournit. Je comprends cela. Toutefois, il existe des services de détermination d'équivalences en matière de compétences, et je sais qu'ils sont utilisés aux États-Unis. Je les ai vus sur les ordinateurs qu'on m'a apportés à mon bureau, et ces applications établissent des équivalences en fonction des compétences de nos militaires. Pendant qu'on me montrait ces applications, je pensais à ce que j'ai observé sur le navire et à Edmonton. Mon esprit s'évadait pour songer à la gestion du matériel, au leadership, aux ressources humaines, à la logistique, à l'élaboration de logiciels et aux systèmes de transport que les conseils scolaires doivent concevoir pour transporter adéquatement les élèves d'un endroit à l'autre. Voilà des compétences qu'apprennent un grand nombre de membres de nos forces.
Par conséquent, je dois vous interroger à ce sujet. Nous appuyons cette mesure législative, mais pourquoi devrions-nous nous limiter? Vous êtes bien placés pour vous acquitter de cette tâche. Contrairement à nous, vous passez vos journées à résoudre ce genre de problèmes. Pourquoi ne chercheriez-vous pas des applications plus efficaces qui pourraient servir à établir adéquatement des équivalences en matière de compétences et à aiguiller ces gens? À la fin de votre intervention, vous avez mentionné cette question relativement au conseil qui étudie les quatre différents domaines, mais je tendais l'oreille pour vous entendre dire que votre cinquième priorité consistait d'établir de meilleures équivalences en matière de compétences, et cela ne s'est pas produit. Pourquoi n'envisageriez-vous pas cette possibilité afin que nous puissions mieux aider nos militaires à occuper les postes spécialisés d'aujourd'hui et de demain.
Deuxièmement, vous n'avez pas répondu à la question concernant la raison d'être de la période limite...
Des voix: Oh, oh!
M. Frank Valeriote: Non, sa question englobait deux interrogations.
Pourquoi cette période dure-t-elle cinq ans? Pourquoi est-elle limitée? Pourquoi ne supprimez-vous pas cette limite?
:
Je vous remercie de votre question.
Quatre principaux changements ont été apportés au projet de loi . Le premier est l'ajout dans la loi d'une priorité d'embauche, qui s'applique à tous les membres du personnel des Forces armées canadiennes libérés pour raisons médicales liées au service. Ce changement donne lieu à deux périodes de cinq ans: la première sert à juger l'admissibilité et à enregistrer les personnes admissibles; elle est suivie d'une période de cinq ans pendant laquelle ces personnes ont le droit d'être embauchées en priorité.
Le deuxième changement est la priorité réglementaire qui permet au projet de loi de prolonger la période de prestation, en la faisant passer de deux à cinq ans.
Troisièmement, il y a ce que nous appelons la « préférence ». Grâce à cette préférence, tout ancien combattant libéré honorablement qui a servi au moins trois ans et qui n'est pas employé par la Commission de la fonction publique pour une période indéterminée se verra accorder la préférence aux processus de nomination externes annoncés par la fonction publique.
Enfin, le quatrième changement est ce que nous appelons la « mobilité ». Dans le cadre de ce mécanisme, les anciens combattants libérés honorablement qui ne sont pas employés par la Commission de la fonction publique pour une période indéterminée, ainsi que tous les membres des Forces armées canadiennes qui ont trois années de service, sont en mesure de voir et de participer aux processus de nomination internes du gouvernement du Canada.
Voilà comment nous nous conformons au Plan d'action économique de 2014.
:
Nous allons reprendre nos travaux.
Chers membres du comité, à la fin de la séance, nous devons consacrer de 15 à 20 minutes à des questions de régie interne. Par conséquent, je vous aviserai du temps dont nous aurons besoin, et nous poursuivrons la séance à huis clos.
Je suis convaincu que d'autres membres ministériels se présenteront de ce côté-ci de la table, mais nous allons néanmoins poursuivre la séance.
Compte tenu de ce qui s'est produit précédemment, vous êtes parfaitement conscients que nous accueillons maintenant le deuxième groupe, c'est-à-dire ceux qui, selon toute probabilité, comprennent vraiment le contexte législatif. J'aimerais souhaiter la bienvenue à Anne-Marie Robinson, Gerry Thom et Michael West, qui représentent la Commission de la fonction publique du Canada. Nous vous sommes reconnaissants de votre présence aujourd'hui.
Je crois comprendre que vous aimeriez disposer de huit minutes pour faire votre déclaration préliminaire. Ensuite, nous passerons à des séries de questions du même genre.
Allez-y dès que vous serez prêts.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis très heureuse d'être ici aujourd'hui pour discuter du projet de loi , la Loi sur l'embauche des anciens combattants.
[Français]
La Commission de la fonction publique du Canada administre des programmes en vertu de la Loi sur l'emploi dans la fonction publique afin d'appuyer le système de dotation de la fonction publique.
Dans ce projet de loi, trois mécanismes importants appuieront l'embauche des anciens combattants et des membres actuels des Forces armées canadiennes.
[Traduction]
Aujourd'hui, j'aimerais vous expliquer les changements apportés à ces trois mécanismes. Le premier mécanisme est lié aux droits de priorité des anciens combattants libérés pour des raisons médicales. Les personnes qui bénéficient de ces droits peuvent être nommées avant quiconque à n'importe quel poste de la fonction publique pour lequel elles sont qualifiées. Le deuxième mécanisme est la préférence lors des concours de nommer des anciens combattants qualifiés à des emplois annoncés à l'externe. Le troisième mécanisme est l'admissibilité des militaires et des anciens combattants des Forces armées canadiennes à participer à tous les processus d'embauche internes annoncés.
[Français]
En vertu du régime législatif actuel, la CFP est responsable d'administrer les droits de priorité. Ces droits ont une vaste portée. Ils s'appliquent aux emplois dans toutes les régions du Canada et dans toutes les organisations régies par la Loi sur l'emploi dans la fonction publique.
[Traduction]
Avant de pourvoir un poste vacant, un gestionnaire doit d'abord tenir compte des employés prioritaires. La commission est tenue de soumettre aux gestionnaires d'embauche la candidature des employés prioritaires susceptibles de posséder les qualifications recherchées. Les gestionnaires reçoivent l'autorisation d'aller de l'avant avec un processus de nomination seulement si la commission est d'avis qu'il n'y a personne dans le système de priorité possédant les qualifications essentielles du poste à doter.
Il y a deux différents types de droits de priorité: les priorités statutaires et les priorités réglementaires. Les priorités statutaires ont préséance sur les priorités réglementaires. On peut ainsi déterminer l'ordre dans lequel les candidatures sont présentées aux ministères, et c'est pourquoi la liste de priorités est importante.
Selon le système en place, les employés excédentaires sont placés au haut de la liste des priorités statutaires pour une nomination dans leur propre organisation. Cela veut dire qu'ils doivent être nommés à des postes vacants pour lesquels ils sont qualifiés avant les personnes possédant un droit de priorité réglementaire. Les anciens combattants libérés pour des raisons médicales possèdent actuellement un droit réglementaire. De 2008 à 2012, les anciens militaires des Forces armées canadiennes libérés pour des raisons médicales avaient le plus haut taux de placement, soit 72 %, parmi tous les groupes d'employés prioritaires. Cependant, en raison de l'Examen des dépenses de 2012, un plus grand nombre de fonctionnaires excédentaires sont devenus employés prioritaires et, comme je l'ai déjà mentionné, ceux-ci sont placés au haut de la liste des priorités statutaires.
À l'été 2012, la commission a communiqué à Anciens Combattants Canada l'information sur les répercussions que l'augmentation du nombre de fonctionnaires excédentaires et la réduction de l'embauche ont eues sur le placement d'anciens combattants libérés pour des raisons médicales. À la demande de ce ministère, la commission lui a présenté, aux fins d'examen, diverses solutions techniques pour régler cet enjeu.
[Français]
Depuis avril 2012, plus de 2000 employés prioritaires ont été nommés à des postes vacants. La plupart de ces nominations visaient des fonctionnaires excédentaires. Pendant cette même période de deux ans, 67 anciens combattants libérés pour des raisons médicales ont été nommés à des postes, comparativement à 307 au cours des deux années précédentes.
Aux termes des modifications proposées, les anciens combattants qualifiés et libérés pour des raisons médicales, soit à cause d'une blessure ou d'une maladie liée au service, se retrouveraient au sommet de la liste des priorités statutaires. Leur droit de priorité passerait d'une période de deux ans à une période de cinq ans. Autrement dit, la candidature de ces anciens combattants serait prise en considération et, si on déterminait qu'ils sont qualifiés, ils seraient nommés à un poste avant tout autre employé.
La loi modifierait le droit de priorité réglementaire actuel, qui vise les anciens combattants libérés pour des raisons médicales non liées au service. Ainsi, leur droit de priorité actuel passerait de deux ans à cinq ans.
[Traduction]
Une fois que cette loi serait adoptée, les changements aux droits de priorité seraient appliqués de façon rétroactive à partir du 1er avril 2012. Après une telle libération, les anciens combattants auraient cinq ans pour activer leur droit de priorité. La commission pense que la modification proposée aux droits de priorité dans le projet de loi fera une différence.
De plus, nous avons apporté d'importantes améliorations pour renforcer le Programme d'administration des priorités et ainsi mieux répondre aux besoins des organisations et des employés prioritaires. Par exemple, nous avons mis en place une méthode de gestion des cas pour travailler directement avec les membres des Forces armées canadiennes libérés pour des raisons médicales afin de les informer de leurs droits de priorité et de les aider dans leur recherche d'emploi à la fonction publique.
J'aimerais maintenant parler de la question de la préférence donnée aux anciens combattants. Cette préférence est une différente sorte de mécanisme prévu par la Loi sur l'emploi dans la fonction publique. La modification proposée permettrait de mettre à jour la définition « d'ancien combattant » pour qu'elle comprenne également les membres des Forces armées canadiennes de l'ère moderne qui sont libérés honorablement et qui ont servi au moins trois ans. Cette modification accorderait aussi la préférence aux anciens combattants, s'ils sont jugés qualifiés, pour ce qui est des postes ouverts à la population canadienne. Dans ce cas, les anciens combattants iraient au site Web emplois-jobs.gc.ca, site où les emplois sont affichés à l'externe, choisiraient de postuler un emploi ou des emplois, et participeraient aux concours de leur choix. Cette préférence signifierait que les anciens combattants qui participent à un processus de nomination, qui sont évalués et qui se qualifient seraient nommés au poste avant tous les autres candidats retenus au terme du même processus. Les anciens combattants pourraient profiter d'une telle préférence jusqu'à cinq ans après leur libération des Forces armées canadiennes.
J'aimerais vous présenter la situation en contexte. Au cours des cinq dernières années, la commission a observé que, en moyenne, un peu plus de 5 500 personnes ont été embauchées chaque année pour pourvoir des postes permanents à la fonction publique fédérale à l'issue de processus de dotation externes, ce qui représente environ un processus de dotation sur six. Pendant cette même période, il y a eu, en moyenne, un peu plus de 31 500 activités de dotation interne par année.
Cela m'amène au troisième mécanisme. Celui-ci serait modifié de façon à permettre aux militaires des Forces armées canadiennes, ainsi qu'aux anciens combattants, de participer à tous les processus de nomination internes annoncés. Depuis 2005, les administrateurs généraux et les gestionnaires d'embauche ont l'option d'autoriser les militaires des Forces armées canadiennes à participer aux concours d'emploi internes. La modification proposée rendrait obligatoire cet accès aux concours internes.
[Français]
Cela veut dire que les anciens combattants et les membres actuels des Forces armées canadiennes auraient accès à ces possibilités d'emploi. Cependant, une fois qu'ils auront postulé, ils seront traités de la même façon que tous les autres postulants.
[Traduction]
Monsieur le président, ces dispositions ne s'appliquent qu'aux administrations régies par la Loi sur l'emploi dans la fonction publique. On me dit que des discussions sont en cours avec plusieurs administrations non assujetties à cette loi. Ces administrations, qui sont dotées de bureaux régionaux, examinent des moyens de contribuer de façon significative aux efforts visant à trouver des emplois pour les anciens combattants. L'expérience révèle que le placement d'anciens combattants libérés pour des raisons médicales au sein de grands ministères de services à vastes empreintes géographiques donne de bons résultats. D'une façon, cela correspond aux endroits où de nombreux membres des Forces armées canadiennes travaillent. La participation de ces organisations augmenterait le nombre de possibilités d'emplois pour les anciens combattants. La commission s'est engagée à appuyer ce processus de toutes les façons possibles.
Monsieur le président, nous allons continuer de faire tout ce que nous pouvons pour assurer le respect des droits de priorité des militaires libérés des Forces armées canadiennes pour des raisons médicales de même que pour appuyer les anciens combattants et les militaires actuels qui souhaitent mettre à profit leur expérience et leurs compétences précieuses dans la fonction publique fédérale.
C'est maintenant avec plaisir que je répondrai à vos questions.
:
Merci de me poser la question.
Je pense qu'il est juste de dire que la commission appuie le projet de loi et considère qu'il aura une incidence réelle. Comme la commission est l'entité qui administre le programme, ces mécanisme l'aideront à placer davantage d'anciens combattants et d'anciens combattants libérés pour raisons médicales que cela aurait été le cas si ce projet de loi — s'il est adopté — n'avait pas existé.
La seule chose que je dirais, comme je l'ai précisé dans mon exposé, c'est que ce projet de loi s'applique aux entités régies par la Loi sur l'emploi dans la fonction publique, c'est-à-dire, si on prend le noyau de la fonction publique, à quelque 200 000 postes pour une fonction publique qui en compte environ 250 000. Ce ne sont que des estimations. Un certain nombre de grands ministères de service, comme l'Agence du revenu du Canada, Parcs Canada et l'ACIA, pour vous donner trois exemples, ne seraient pas assujettis à cette mesure parce qu'ils ne sont pas régis par la Loi sur l'emploi dans la fonction publique. Cela étant dit, je crois comprendre, pour avoir parlé avec ces ministères et travaillé avec d'autres, qu'ils sont disposés, aux termes de leurs propres régimes et lois en matière de ressources humaines, à respecter l'esprit et l'intention de ce projet de loi et de faire leur part pour placer des anciens combattants.
Si je dis que c'est important, c'est parce que nous savons, d'après l'expérience que nous avons eue jusqu'à présent en administrant la loi, que les anciens combattants tendent à se trouver dans les régions du pays — et c'est compréhensible qu'ils cherchent du travail dans diverses régions du pays —; les ministères ayant la plus grande empreinte dans la fonction publique fédérale seront donc ceux qui auront une grande incidence sur notre réussite globale. Ici encore, j'ai été ravie de rencontrer mes collègues et de leur parler, et de comprendre qu'ils feront eux aussi leur part, selon ce que je comprends, pour appuyer l'esprit et l'intention de ce programme.