Je dois tout d'abord préciser que les gens ne sont pas obligés d'avoir recours au Service de préparation à une seconde carrière. Certains n'y font jamais appel. Mais nous recommandons à tous ceux qui entament leur transition de s'inscrire et de participer aux séances. Certains vont s'inscrire avant même de connaître la date de leur libération, simplement parce qu'ils se demandent ce qui va leur arriver après et qu'ils veulent en savoir plus sur nous et sur nos partenaires.
Bref, ce service n'est pas obligatoire, mais il est très fortement recommandé.
Alors, à quoi sert le Service de préparation à une seconde carrière? Il sert d'abord et avant tout à se préparer à la transition et à répondre aux questions que les membres pourraient avoir. Nous prévoyons toujours un petit coin où discuter. Les présentations suscitent beaucoup de questions, alors nous organisons des séances individuelles afin d'y répondre. C'est plus personnalisé comme ambiance, donc plus approprié pour discuter des inquiétudes de chaque personne, de ses blessures, des obstacles qu'elle devra surmonter après sa libération. Je rappelle que ce service aide les membres à se préparer à la transition et à leur faire comprendre d'emblée que nous sommes là pour eux, avant leur libération, mais surtout après.
Qui sont les anciens combattants? Généralement, les gens ont toujours la même image en tête quand on leur pose la question. Ils pensent rarement qu'il peut très bien s'agir de soldats d'à peine 22 ans qui ont été libérés après deux ans de service parce qu'ils ont été blessés. Les anciens combattants peuvent être très jeunes et n'être restés que peu de temps dans les forces comme ils peuvent avoir connu une longue carrière ponctuée de nombreuses affectations. Certains décident de partir de leur propre chef — ceux qui demandent la libération volontaire —, alors que d'autres doivent être libérés pour des raisons médicales parce qu'ils ne satisfont plus aux critères universels qu'il faut remplir pour être affecté quelque part.
Cette partie de la présentation vise à décortiquer le mythe du vétéran et à leur faire comprendre qu'ils seront eux-mêmes un vétéran d'ici peu. Il faut en parler durant les séances.
Notre mandat — je passe toujours très rapidement sur ces diapositives lors des séances, parce qu'elles se passent d'explications — consiste à veiller aux soins et au traitement des membres, qui sont désormais des anciens combattants, et de leur famille. Nous insistons beaucoup sur l'aspect familial durant les séances. Les conjoints sont toujours les bienvenus. Nous disons aux membres que leurs blessures et leurs difficultés ont des répercussions importantes sur leur conjoint, leurs enfants et leurs proches en général, et que c'est pour ça que le Service de préparation à une seconde carrière s'adresse aussi à eux. Ce n'est pas rare de voir des coupes dans l'assistance, et c'est merveilleux. Bref, notre mandat consiste à veiller aux soins, au traitement, mais surtout à la réinsertion dans la vie civile des personnes ayant servi dans les Forces canadiennes, tout en perpétuant le souvenir de leurs réalisations et de leurs sacrifices.
Le Service de préparation à une seconde carrière n'aborde pas la question des cérémonies du souvenir; ce n'est pas l'objectif. Il va sans dire, toutefois, que nous pouvons guider sans problème ceux que ça intéresse vers les bonnes ressources au sein du ministère.
Nous abordons la réinsertion sous trois angles: au travail, à la maison, et dans la collectivité. Ce n'est pas rare qu'une personne en transition ait du mal à faire son boulot à cause de ses blessures et que l'ambiance s'en ressente à la maison à cause de ça. Nous analysons chaque obstacle selon qu'il est au travail, à la maison ou dans la collectivité et cherchons à voir s'il est associé à certains problèmes. Voilà ce que nous appelons les obstacles à la réinsertion.
Parlons maintenant du soutien à la transition. Personnellement, je relève du Centre intégré de soutien du personnel de l'Unité interarmées de soutien du personnel, qui est en charge de libérer les membres. Nous leur offrons de notre côté des services d'aide à la transition. Je ne travaille pas au bureau de district, mais dans les locaux de l'unité afin que les membres qui songent à faire la transition puissent avoir accès à nous. Il y a beaucoup de choses à penser lors de la transition, autant du côté des services que des prestations. N'oubliez pas que les membres ont toujours pu compter sur l'organisation, leur employeur, pour subvenir à tous leurs besoins tout au long de leur carrière, de l'examen dentaire à la visite chez le médecin à cause d'une douleur au genou.
Mais que se passe-t-il une fois en transition? Ils veulent savoir si Anciens Combattants Canada pourra leur verser l'indemnité ou la pension d'invalidité dont ils ont fait la demande. C'est un grave sujet d'inquiétude pour eux: leurs blessures seront-elles reconnues et leurs prestations et traitements vont-ils se poursuivre après leur libération? C'est la question que les gens me posent le plus souvent quand je les rencontre.
Comme je l'ai dit, il y a la commémoration, mais nous n'allons pas en parler aujourd'hui. Cela représente néanmoins une partie très importante des activités d'ACC.
Cela me chagrine lorsqu'un ancien combattant vient me voir sans jamais nous avoir parlé auparavant. Comme je le dis toujours aux gens présents, la présentation du SPSC sème de petites graines d'intérêt. Nous espérons que cet intérêt suscitera des questions au sujet de leurs préoccupations. Après la présentation — c'est toujours ce qui se passe —, certains viennent nous voir. Ils écoutent, puis disent « Vous savez quoi? J'aurais dû venir vous voir il y a bien longtemps à cause de ceci ou cela. » Nous prévoyons alors un moment pour les rencontrer.
La transition commence dès maintenant, qu'on ait une date de libération ou que notre mission ait été annulée et qu'on quitte dans six mois. On doit s'asseoir avec Anciens Combattants. « Devoir » est un bien grand mot. On recommande fortement de s'asseoir avec Anciens Combattants.
On cherche les besoins non satisfaits. On évalue les risques pour le membre et sa famille. Donc, planifier maintenant signifie assister à une séance du SPSC. Lorsqu'il y a des membres dans l'assistance, je leur dis que c'est la première chose à faire. Ils démontrent ainsi de l'intérêt au sujet de leur libération et de ce qui se passera par la suite.
Notre site Web s'améliore chaque jour. Il devient de plus en plus convivial. Nous encourageons fortement nos membres à ouvrir un dossier ACC, à visiter le site, à cliquer et à regarder ce qu'on y trouve. Pendant la rencontre du SPSC, je rappelle souvent qu'il est maintenant possible de s'inscrire en ligne, ce qui est plus rapide que l'ancienne méthode sur papier. Je leur répète de rester informés, de cliquer et de consulter le site Web. Ils doivent ouvrir un dossier pour avoir plus facilement accès à nous en ligne.
La transition de carrière n'est pas un élément très important du SPSC car depuis la Nouvelle Charte des anciens combattants, en 2006, le programme de réadaptation a été créé pour le meilleur et pour le pire. On n'en parle pas souvent dans les médias — il s'agit surtout des indemnités d'invalidité —, mais le programme de réadaptation est offert automatiquement. Un membre avec un motif de libération 3(b) pour un diabète qui n'est peut-être pas lié à son service est automatiquement admissible. C'est ce qui éclaire bien des regards lorsqu'on parle de tout cela. Le service de transition n'est pas quelque chose dont on tire parti parce que le programme de réadaptation a un volet professionnel, ce qui est beaucoup plus intéressant que les 1 000 $ qu'ACC peut allouer pour mettre à jour un cv, par exemple. Cela n'occupe pas une grande place dans ma présentation. J'y fais allusion, mais je n'y ai pas consacré beaucoup de temps depuis que je suis à ACC.
Le programme Embauchez un vétéran suscite beaucoup de questions après une séance du SPSC. On a demandé à de nombreuses entreprises au pays d'indiquer si elles souhaitent accorder la priorité d'embauche aux anciens combattants. Aux séances du SPSC et à notre kiosque, on présente toujours les entreprises prêtes à accorder la priorité aux vétérans. Les anciens combattants doivent indiquer dans leur lettre d'accompagnement qu'ils ont déjà été dans les forces armées. Toutes les entreprises sur notre liste nous ont confirmé qu'elles examineraient avec beaucoup d'attention la candidature d'un ancien combattant qui l'indique dans sa lettre d'accompagnement. Le programme Embauchez un vétéran est nouveau. J'en parle souvent beaucoup après une séance du SPSC, établissant des liens entre les anciens combattants et le secteur privé, car il n'est pas rare qu'un ancien combattant souhaite entreprendre une nouvelle carrière. Ce ne sont pas tous les militaires qui sont libérés après 35 ans avec une pension à laquelle ils ont contribué. La plupart de mes clients sont dans la vingtaine ou la trentaine, et ils ont donc encore de nombreuses années devant eux. Ils veulent savoir qui va les embaucher après leur passage dans l'armée, s'ils possèdent des compétences qui peuvent servir dans la vie civile.
En ce qui concerne le programme de réadaptation, je crois que tous ceux qui me rencontrent m'en parlent en long et en large. Quiconque commence dans les services de première ligne au ministère peut passer deux semaines rien qu'à essayer de comprendre ce programme. Il m'est impossible de le résumer en quelques minutes. Ce programme comporte trois volets: le volet médical, qui comprend tout ce qui est musculosquelettique; le volet psychologique; et le volet professionnel. Je le répète, quiconque est confronté à des obstacles au retour à la vie civile et qui prévoit entreprendre une nouvelle carrière pourrait ne pas bénéficier dès le départ d'indemnités d'invalidité des anciens combattants.
Le programme prévoit une admissibilité automatique à ceux qui bénéficient d'une libération 3(b) pour motifs médicaux. Il est bon de savoir — je présenterai un exemple plus tard — que ce programme permet de rassurer ceux qui s'inquiètent vraiment de savoir qui va s'occuper de leurs besoins médicaux, de leur santé psychologique et garantir qu'ils puissent retourner aux études. C'est fantastique de voir la réaction de quelqu'un qui apprend tout cela. C'est pour cela que j'aime mon travail et que je vais travailler tous les matins. Ce programme de réadaptation est adapté aux besoins des gens.
L'allocation pour perte de revenus correspond à 75 % du salaire avant la libération. Il faut signaler qu'il faut déduire la pension et toute autre source de revenus. Cette allocation pour perte de revenus permet au membre de bénéficier d'au moins 75 % de son salaire avant la libération pendant qu'il poursuit des études ou qu'il suit des traitements pour régler ses problèmes de santé. Il est bon de savoir que ce programme prévoit une forme de soutien financier.
Parlons maintenant des blessures. C'est la partie où je dois être prudente quand je présente les diapos et par la suite lorsque je discute avec les membres. On ne veut pas parler des « et si... », mais il faut parfois le faire. C'est notre filet de sécurité. Si les blessures sont si graves qu'il sera impossible de débuter une nouvelle carrière et un emploi rémunérateur, il existe des prestations qui offrent un soutien financier supplémentaire: l'allocation pour déficience permanente, et son supplément. J'en parle toujours, mais les membres n'en sont pas là. Lorsque le processus de libération est en cours, il faut évaluer le membre et déterminer comment il pourra, une fois revenu à la vie civile, trouver un emploi enrichissant et rémunérateur. Si le membre n'est pas rendu là et que nous savons qu'il n'y sera pas avant encore quelques années, il faut voir quelles prestations s'offrent à lui.
C'est à cette étape de la présentation que je sème mes petites graines, sans toutefois entrer dans les détails. Beaucoup de mains se lèvent habituellement à ce moment. Cela ralentit ma présentation, mais ça va. Ça établit un lien avec l'autre partie de ma présentation, la demande d'indemnité d'invalidité. En première ligne, avec le programme de réadaptation, nous naviguons dans tout cela en permanence. Nous devons comprendre tout cela. Nous devons pouvoir l'expliquer clairement aux membres afin qu'ils comprennent ce dans quoi ils s'embarquent et à quoi ils sont admissibles le lendemain de leur libération, lorsqu'ils deviennent officiellement des anciens combattants.
Il y a aussi le soutien en santé mentale. Le personnel de première ligne doit faire du dépistage et poser des questions délicates à ce sujet. Il faut parler d'idées suicidaires. Il faut évaluer les risques. C'est pourquoi nous avons été embauchés. Nous évaluons les risques pour nos membres et pour leur famille. Le volet santé mentale est important. Nous sommes très chanceux d'avoir une clinique de TSO dans notre ville. Ce sont nos principaux partenaires. Ils sont une bénédiction. C'est l'endroit où aller pour quelqu'un qui souffre de traumatismes liés au stress opérationnel, ou si nous estimons qu'un membre souffre peut-être d'un tel traumatisme à la lumière des réponses qu'il nous donne et que nous jugeons une évaluation souhaitable. Nous y référons les membres qui n'ont pas reçu un tel diagnostic, mais qui signalent des symptômes qui nous inquiètent. La clinique de TSO est importante. C'est notre partenaire. Mais avant, nous devons déterminer les besoins non satisfaits et évaluer le niveau de risque.
Il y a aussi les services de soutien du programme SSBSO. Je travaille au CISP en collaboration avec le coordonnateur. C'est merveilleux d'avoir un pair à qui parler lorsqu'on va mal. On sait que ce pair souffre lui aussi de TSO, mais il en est à une autre étape de son rétablissement. Cela peut prendre des années avant de parvenir à contrôler les symptômes liés à des traumatismes de stress opérationnel et de surmonter la perte d'une carrière ou d'une certaine qualité de vie. Un pair est un membre qui en est à une autre étape de son processus de rétablissement et qui est en mesure d'offrir du soutien. Nous sommes très chanceux de pouvoir bénéficier de la présence d'un bureau du SSBSO au bout du couloir. Ce partenariat nous est précieux.
Le service d'aide d'ACC est une ligne sans frais accessible jour et nuit, tous les jours de la semaine. Je suis fonctionnaire, et nos bureaux ferment à 16 h 30. Si un membre ne se sent pas bien, il peut composer le numéro du service d'aide. Il y trouvera un spécialiste en santé mentale qui l'aidera à se calmer et à gérer la crise jusqu'à la réouverture de nos bureaux. Nous ne sommes pas un centre de gestion de crise, mais nous travaillons tout le temps avec des clients en crise. C'est ainsi. C'est dans la nature de notre travail.
Il y a les lignes d'aide d'ACC pour les membres qui ont besoin d'aide immédiate mais qui ne veulent pas se rendre à l'hôpital. On donne toujours ces numéros de téléphone pendant la période de transition. Les Forces canadiennes utilisent le même système. Ce n'est pas inhabituel pour un membre qui est confronté à des obstacles. Tout est pas mal accessible par iPhone, téléphone intelligent et le reste. ACC a bien entendu créé des applications. Si un membre souffrant de traumatismes liés au stress opérationnel se sent mal au milieu d'une foule et n'a personne vers qui se tourner, il doit pouvoir se calmer. La clinique de TSO a mis en ligne une application qui offre aux membres des trucs pour tenter de contrôler leurs symptômes jusqu'à ce qu'ils parviennent à un endroit sûr.
Les membres les plus jeunes, qui sont plus familiers avec la technologie, nous donnent d'excellents commentaires au sujet de certaines de ces applications. Je le répète, je ne suis pas ici pour faire la promotion d'une application au détriment d'une autre, mais les membres veulent savoir que s'ils se sentent mal et qu'ils ont besoin de soutien, ils ont une application dans leur téléphone intelligent qui les dirigera vers un endroit sûr et de l'aide.
J'ai travaillé pendant des années dans un centre communautaire financé par Centraide. À ACC, je constate que nous sommes en mesure de verser un salaire horaire vraiment très convenable à des psychologues. Nous sommes très chanceux, à Ottawa, d'avoir des fournisseurs de services, qu'il s'agisse de psychologues, de physiothérapeutes ou de kinésiologues. Ici, contrairement à d'autres endroits au pays, on peut trouver un fournisseur de services pour un membre souffrant d'une blessure bien précise, de toxicomanie ou d'une dépendance au jeu. Ces fournisseurs nous connaissent, ils savent comment nous travaillons. Ils savent que nous avons besoin de toute la diligence nécessaire, mais aussi que nous voulons des progrès, des résultats, compte tenu de ce que nous payons.
Dans les villes, ces fournisseurs se bousculent pour travailler avec nous. C'est merveilleux pour un membre de savoir que, s'il était suivi par un psychologue alors qu'il était en service, il pourra être suivi par le même psychologue avec ACC après sa libération. Nous conservons le même fournisseur de services s'il est inscrit auprès de la Croix Bleue. C'est très rassurant pour le membre. Personne ne tient à répéter constamment pourquoi il souffre de TSO. Aux séances du SPSC, je dis bien aux participants que lorsqu'ils viennent nous rencontrer, ils doivent nous dire s'ils étaient suivis par quelqu'un payé par le MDN, pour que nous puissions assurer le suivi au moment du passage à la vie civile.
J'ai parlé un peu de la famille dans mon introduction. Je tiens à répéter que c'est la famille qui permet au membre de tenir le coup. Il n'est pas rare qu'un membre et sa conjointe se séparent entre le moment où je le rencontre dans le cadre de son processus de libération et le jour de sa libération. Nous voulons assurer la réunification des familles en offrant du soutien et de l'écoute pour la conjointe et les enfants qui n'en pourraient plus. Le CRFM collabore avec notre agent de liaison au CISP. Nous avons des travailleurs sociaux qui s'occupent uniquement des enfants, des étudiants, des adolescents, des jeunes adultes et de la conjointe qui en ont vraiment assez. Il est très important pour nous de savoir comment ça se passe à la maison et comment nous pouvons aider la famille. La dernière chose dont un membre a besoin, au moment de sa libération, c'est bien de vivre une séparation.
Le membre libéré pourra bénéficier du Régime de soins de santé de la fonction publique s'il n'avait pas atteint 10 ans de service. C'est fantastique pour les plus jeunes membres qui n'avaient pas encore accumulé 10 années de service, mais qui ont besoin de ce régime pour leurs enfants ou leur conjointe qui ont aussi des besoins particuliers, et tout ça grâce au programme de réadaptation.
Nous avons parlé de prestations spéciales si, à la suite d'une blessure, le retour au travail est impossible. Si, au programme de réadaptation, nous jugeons que le membre, maintenant un ancien combattant, ne pourra trouver d'emploi rémunérateur, nous permettrons à sa conjointe de retourner aux études. Nous savons que si le membre a servi et été affecté à plusieurs endroits, sa conjointe a probablement pris soin des enfants, car chaque fois qu'elle tentait de trouver un emploi, elle apprenait qu'il fallait déménager.
Ce n'est pas rare qu'un membre me dise: « Ma femme est restée à la maison pour élever les enfants, mais personnellement, je ne me vois pas retourner travailler; c'est trop difficile. » C'est donc une bonne chose que les conjoints aient la chance de retourner sur les bancs d'école. C'est aussi un soulagement pour la famille de savoir qu'elle pourra compter sur un revenu supplémentaire, grâce au programme de réadaptation, et que le conjoint ou la conjointe pourra suivre de la formation.
Dans le cadre du volet « soutien par les pairs » du programme SSBSO, il y a un coordonnateur qui s'occupe exclusivement des conjoints. Prenons un exemple. La femme d'un membre est fatiguée, elle est au bout du rouleau, et elle aurait besoin de parler à quelqu'un, une personne qui vit la même chose qu'elle. Les femmes dont le mari est en état de stress opérationnel peuvent alors être dirigées vers ce nouveau client afin d'avoir quelqu'un à qui parler.
Nous organisons aussi des retraites expressément pour les conjoints. Et très souvent, quand ils sont tous ensemble, on les entend dire qu'ils sont dépassés par les événements et qu'ils ne pensaient pas que leur vie prendrait cette tangente-là.
Les gens dans la salle rient toujours quand je montre cette diapositive-là. Ce n'est pas rare, remarquez, qu'une personne vienne me voir pour me dire qu'elle en a contre le ministère. « Je n'ai rien contre toi, Mélanie, j'en ai contre Anciens Combattants Canada. Je suis libéré parce que j'ai mal au dos, mais le ministère me dit que ce n'est pas lié au service. J'ai demandé une indemnité d'invalidité, mais le ministère me répond que je n'ai pas fourni assez d'information. » Disons que ce n'est pas une façon facile de rencontrer un nouveau client, mais je cherche toujours à le rassurer; je lui explique qu'il y a des processus à suivre et qu'en cas de décision défavorable, il y a des recours. Je lui assure qu'on va tout faire pour que sa demande se rende jusqu'au bout.
Les gens qui rient sont ceux dont les demandes ont été refusées. D'après nos statistiques, le taux d'approbation des premières demandes est de 79 %. Je n'en dirai pas plus. Les statistiques sont ce qu'elles sont, et ça ne fait pas partie de mes fonctions.
En ce qui concerne les prestations d'invalidité, comme vous le savez, les membres qui sont encore dans les forces sont pris entièrement en charge par leur employeur, qui doit leur fournir des soins et des traitements du moment où ils s'enrôlent jusqu'à celui où ils sont libérés. Si la demande de prestations d'un membre est approuvée tandis qu'il est encore en service, quand il va être libéré, Anciens Combattants Canada va lui remettre ce que bien des gens appellent un paiement forfaitaire, et il va continuer de payer ses traitements. C'est garanti. Qui plus est, chaque cas peut être réévalué tous les deux ans, par exemple si une personne juge que son état s'est aggravé ou que le pourcentage d'invalidité qui a été déterminé est inexact.
Les demandes initiales doivent être présentées sans tarder. Il faut prévoir un certain de délai de traitement, qui est habituellement de quelques mois. Je dis toujours aux membres de ne pas attendre. Le pire, c'est quand un membre vient me voir, que sa libération est prévue pour le mois suivant et qu'aucune demande en son nom ne se trouve dans le système. Il n'a encore jamais signalé à qui de droit qu'il avait mal quelque part. Les gens qui se prévalent du Service de préparation à une seconde carrière finissent souvent par présenter une demande d'indemnité d'invalidité.
« D'accord, Mélanie, j'ai compris, qu'ils me disent. Je suis prêt, et je veux demander une indemnité pour mon genou, ou pour mon cou. » À la fin de la conversation, cette personne-là aura peut-être fait six réclamations. Dans sa demande initiale, elle devra inclure son dossier médical, donner son consentement pour que les responsables s'informent des circonstances dans lesquelles sont survenues ses blessures, en précisant notamment à qui elle s'est adressée et quels traitements elle a reçus jusqu'à maintenant. C'est sur la foi de ces renseignements que le ministère prendra une décision.
Je me répète, mais j'insiste toujours auprès des membres pour qu'ils ne tardent pas et qu'ils viennent nous voir rapidement pour entamer le processus. En soi, la libération est déjà une source élevée de stress. Alors vous imaginez le soulagement qu'une personne peut ressentir quand elle sait qu'Anciens Combattants Canada va continuer de lui verser ses prestations ou de payer ses traitements.
S'il y a un problème, par exemple lorsqu'une décision favorable est rendue mais que le membre visé n'est pas d'accord avec le montant accordé, il peut faire appel. Même chose si sa demande est rejetée. Beaucoup de membres sont en colère contre nous quand leur demande est rejetée. Heureusement que nous pouvons compter sur la Légion canadienne, ici à Ottawa, et sur ses services de counselling.
Les gens de la Légion sont là pour guider les membres et aussi pour les aider à défendre leur droits. Les membres qui se sentent lésés et qui souhaitent faire appel vont souvent se tourner vers la Légion, car elle a toujours été perçue comme étant neutre, non partisane.
[Français]
Le terme anglais ne me vient pas à l'esprit.
C'est « impartial ».
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Effectivement. Nous les dirigeons donc vers le Bureau des services juridiques des pensions ou vers la Légion, où ils pourront obtenir le soutien dont ils ont besoin.
Je vous donne un scénario. Je vais faire vite, n'ayez crainte. Je veux seulement vous donner une idée du type de clients que nous rencontrons au quotidien. C'est l'histoire du sergent John, qui a vraiment existé. Le sergent John avait seulement neuf années de service, ce qui est insuffisant pour avoir droit au Régime de soins de santé de la fonction publique. Il n'était pas retraité et n'avait pas vraiment affaire à nous. Il n'avait pas non plus assez d'années de service pour avoir droit à une pension du ministère de la Défense nationale. Il n'était inscrit à aucun régime de retraite.
Son salaire mensuel est indiqué sur la diapositive. Il était sergent au moment de sa libération. Il a demandé une libération volontaire, parce que ses responsabilités familiales étaient trop lourdes et lui causaient trop de stress. Il ne voulait pas attendre d'avoir droit à ce qu'on appelle la « libération en vertu de l'alinéa 3b) ». C'est long, c'est stressant et il veut en finir au plus vite. C'est souvent le cas, d'ailleurs. Il s'inquiétait pour sa fille, qui a des besoins spéciaux. Il avait subi une blessure liée au service, mais il n'avait jamais présenté de demande d'indemnité. Il se demandait ce qui allait bien pouvoir lui arriver. Sa blessure lui posait des contraintes. Il essayait de poser sa candidature à des emplois, mais ses genoux et son dos lui faisaient toujours mal. Bref, l'archétype du membre sur le point d'être libéré.
Vous imaginez son soulagement quand on lui a appris qu'il était admissible au programme de réadaptation?
Il y a deux façons d'y être admissible. Les membres libérés en vertu de l'alinéa 3b) le sont automatiquement.
De leur côté, les membres qui demandent une libération volontaire doivent répondre à trois questions. Êtes-vous blessé? Votre blessure est-elle liée au service? Constitue-t-elle un obstacle à votre réinsertion dans la vie civile — comme je le disais au début —, que ce soit à la maison, au travail ou dans la collectivité? Dans le cas du sergent John, la réponse était oui.
Il a donc été admis au programme. Il a eu droit à une allocation pour perte de revenus: 75 % de son ancien salaire. Il a aussi pu s'inscrire au Régime de soins de santé de la fonction publique, auquel ont droit tous ceux qui prennent part au programme de réadaptation.
Sa conjointe a eu de l'aide pour retourner à l'école, aide dont il s'est lui-même prévalu un peu plus tard, quand les choses ont commencé à se tasser. Espérons que ce soutien les aidera, lui et sa famille, à bien vivre la prochaine étape de leur vie.
Tout ça n'a rien à voir avec les séances du Service de préparation à une seconde carrière destinées à des hauts gradés. Les officiers et les membres de l'état-major ont à peu près tous 35 ans de service, ils se sont rendus haut dans la hiérarchie, alors ça ne leur dit pas grand-chose, tout ça.
Pendant les séances d'information générale ou celles axées sur les soins médicaux, les gens me posent souvent des questions là-dessus, parce que je sais que ça les marque. C'est ce que je voulais dire quand je disais que le service sert à semer des idées dans la tête des gens. Quand ils viennent me voir par la suite pour me dire qu'ils se reconnaissent tout à fait dans mon scénario, je leur réponds qu'il est temps de s'atteler à la tâche.
Que pouvons-nous faire pour les membres encore en service? La réponse s'appelle « gestion de cas ».
Nous essayons de faire tomber les mythes. Certains membres disent qu'ils ont un gestionnaire de cas des Forces canadiennes parce qu'ils sont postés dans telle ou telle unité ou parce qu'ils seront libérés pour des raisons médicales. Anciens Combattants Canada offre des services de gestion de cas jusqu'à six mois avant la date de libération. Et c'est là que j'entre en scène. Lorsqu'une personne qui entame ses démarches de libération a peur de ce que l'avenir lui réserve ou a besoin qu'on lui répète certains messages plus souvent, que ce soit parce que sa mémoire n'est plus ce qu'elle était ou parce qu'elle ne peut plus se concentrer sur une intervention donnée, la gestion de cas avant la libération est le seul moyen qui s'offre à elle de communiquer dès maintenant avec Anciens Combattants Canada. Il m'arrive de devoir expliquer cinq, six ou sept fois à une même personne à quoi sert le programme de réadaptation parce que sa blessure l'empêche de bien retenir l'information qu'on lui transmet.
C'est à cause des trois volets du programme de réadaptation — remplacement du revenu, Régime de soins de santé de la fonction publique ainsi qu'indemnité d'invalidité et conseils financiers — que je suis postée au Centre intégré de soutien du personnel. Je m'occupe de plus de 180 membres sur le point d'être libérés. Ça tient occupé, mais ces gens sont tellement inspirants. Chacun a une histoire qui lui est propre. Quand tu sais que tu peux venir en aide à quelqu'un et que tu sais que tu le soulages d'une partie de son fardeau, c'est mieux que n'importe quel chèque de paye.
J'ai brièvement mentionné notre site Web, mais la diapositive suivante vous donne une idée de ce à quoi ressemble le navigateur de bénéfices des vétérans. On y donne trois conseils: cliquez, tenez-vous au courant et renseignez-vous. Les gens nous appellent souvent parce qu'ils prennent connaissance des déclarations des députés avant nous. Ce n'est pas rare que je reçoive un appel très tôt le matin et que mon interlocuteur me dise: « Mélanie, qu'est-ce qui se passe? » ou « J'ai entendu dire que... » Notre site Web est là pour les renseigner, et nos clients sont bien branchés, mais au moins, toute l'information est rassemblée au même endroit.
Je ne passerai pas trop de temps sur Mon cahier ACC. En fait, on y trouve tout ce qui est susceptible d'intéresser un membre donné. Il sait que, lorsqu'il sera libéré, le ministère des Anciens Combattants sera là pour lui, qu'il va payer la rampe d'accès dont il a besoin, ou le monte-escalier, ou les rénovations à faire, etc. Les membres qui font affaire avec nous savent donc mieux ce qui les attend après leur libération. Le ministère peut rembourser leurs traitements d'oxygénothérapie, ou alors défrayer ce qu'il en coûte pour une chambre privée, ce genre de choses. Il s'agit d'un nouvel outil, et les commentaires que j'en ai sont très positifs.
Nous rappelons ensuite aux membres qu'ils doivent créer leur Mon compte ACC et que c'est à eux de s'inscrire aux ateliers du Service de préparation à une seconde carrière, parce que nous n'irons pas les chercher.
Chaque fois qu'un membre est libéré, la section chargée des libérations nous envoie un fax nous demandant d'appeler le membre en question. S'il ne va vraiment pas bien, que son cas est pris en charge par la Défense nationale et qu'il a droit à une libération en vertu de l'alinéa 3b), Montfort va nous appeler, mais dans certains cas, on a beau essayer de joindre une personne, elle refuse de faire la moitié du chemin. Il faut que les membres se fassent connaître de nous, qu'ils se manifestent. Il faut qu'ils se disent: « Il faut que je rencontre le ministère des Anciens Combattants; il faut que je passe mon entrevue de transition. » Cette entrevue, qui s'adresse à tous les membres qui terminent leur service, nous permet de savoir se qui se passe, ce qui s'est passé, l'état d'esprit de chacun et les obstacles à prévoir.
Viennent ensuite les numéros à composer pour les demandes de renseignements, et c'est généralement à ce moment-là que les questions commencent.
Voilà qui vous donne un bref aperçu de ce à quoi peut ressembler une séance donnée devant 300 membres sur le point d'être libérés. J'espère avoir réussi à vous donner une idée de l'information qui y est transmise.
Je vous remercie.